Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité concernant l’attaque perpétrée contre la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, M. Michel Xavier Biang (Gabon):
Les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné l’attaque lancée contre la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) le 30 septembre 2022 dans le Sud-Kivu, dans laquelle un Casque bleu pakistanais a trouvé la mort.
Les membres du Conseil ont présenté leurs sincères condoléances à la famille de la victime et au Pakistan. Ils ont également adressé leurs condoléances à l’Organisation des Nations Unies.
Les membres du Conseil ont condamné dans les termes les plus fermes toutes les attaques et provocations visant la MONUSCO. Ils ont souligné que les attaques visant délibérément le personnel de maintien de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre au regard du droit international. Ils ont demandé au Secrétaire général, à la MONUSCO et aux autorités congolaises de mener promptement des enquêtes sur cette attaque. Ils ont demandé aux autorités congolaises de traduire en justice les responsables et de tenir les pays contributeurs de troupes concernés au fait de l’évolution de la situation, en application de la résolution 2518 (2020) du Conseil de sécurité. Ils ont prié le Secrétaire général de rendre compte, conformément au paragraphe 4 a) de la résolution 2589 (2021) du Conseil de sécurité, des mesures prises pour demander des comptes aux auteurs de tels actes.
Les membres du Conseil ont exprimé leur préoccupation face à la recrudescence de l’activité des groupes armés dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo. Ils ont réitéré leur condamnation de tous les groupes armés opérant dans le pays. Ils ont demandé à tous les acteurs de mettre un terme à la violence et aux violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire et aux atteintes à ces droits.
Les membres du Conseil ont souligné qu’il importait que la MONUSCO dispose de toutes les capacités nécessaires pour s’acquitter de son mandat et promouvoir, y compris en prenant des mesures supplémentaires le cas échéant, la sûreté et la sécurité du personnel de maintien de la paix des Nations Unies et de ses opérations, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil. Ils ont rappelé qu’il incombait au premier chef à l’État hôte d’assurer la sûreté et la sécurité du personnel et des biens des Nations Unies et ont insisté sur l’importance que revêtaient les échanges et la communication continue entre la MONUSCO et les autorités congolaises à cet égard, comme les mesures visant à ce que la population locale comprenne mieux le mandat de la MONUSCO, à contrer la désinformation et la mésinformation et à gagner la confiance de la population locale.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Ils ont réitéré tout leur soutien à la Représentante spéciale du Secrétaire général, Bintou Keïta, et à l’action de stabilisation menée par la MONUSCO, dans le respect des principes de base du maintien de la paix, y compris du consentement des parties, et de son mandat tel que défini dans la résolution 2612 (2021) du Conseil, et ont exprimé leur profonde reconnaissance aux pays qui fournissent des contingents ou du personnel de police à la Mission.