Un demi-siècle après une première édition historique, Stockholm+50 consacre l’« âge de raison » du mouvement proenvironnemental, celui de l’action
STOCKHOLM, 3 juin — Au deuxième et dernier jour de la réunion internationale Stockholm+50, organisée sur le thème « Une planète saine pour la prospérité de toutes et de tous – notre responsabilité, notre chance », les délégations qui se sont succédé au pupitre ont rivalisé d’annonces pour répondre à l’urgence climatique alors que leurs pays s’efforcent de se remettre de la pandémie de COVID-19. Cinquante ans après la conférence historique organisée dans la capitale suédoise, le monde s’est une fois de plus mobilisé pour agir face aux défis environnementaux et aux inégalités croissantes qui compromettent le développement et le bien-être de la population.
« Ne faisons pas mentir l’adage selon lequel 50 ans, c’est l’âge de raison », a exhorté la Ministre du climat, de l’environnement, du développement durable et du Green Deal de la Belgique, pour qui il est grand temps de passer à l’acte. Elle a rappelé que son pays plaide pour la reconnaissance du crime d’écocide dans le droit pénal international, en particulier pour qu’il soit inclus dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI). Elle s’est ensuite opposée au deux poids, deux mesures qui règne au sein de l’Union européenne s’agissant de certains pesticides et produits chimiques nocifs qui continuent d’y être importés.
Son homologue du Ghana a lui aussi souligné les problèmes posés par les déchets chimiques et électroniques aux effets délétères sur la santé et la biodiversité, avant de souligner la nécessité de réajuster les contributions déterminées au niveau national, ces plans non contraignants que les gouvernements veulent mettre en œuvre en réponse aux changements climatiques et pour réaliser les objectifs de l’Accord de Paris. Vanuatu a rappelé avoir déclaré le 27 mai dernier « l’état d’urgence climatique » et demandé l’avis de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur les conséquences du réchauffement climatique.
Le Pérou fait partie des États Membres qui se sont prononcés aujourd’hui en faveur d’un traité juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique d’ici à 2024. Dans l’intervalle, il s'est doté, comme la République de Türkiye ou les Bahamas, d’une loi qui réglemente le plastique à usage unique et les récipients ou emballages jetables.
Face aux retards accusés dans la mise en œuvre des traités, protocoles et accords internationaux, nombreux ont été les États Membres à prendre les devants à l’échelle nationale, en amendant leur législation. C’est le cas de la République de Corée, dont la Constitution stipule que son peuple a droit à un environnement sain et pur, à une gestion intégrée des eaux et à une expansion des zones protégées. De même, la Constitution de la Barbade prévoit un droit à un environnement sain. Plusieurs États, dont la Zambie, l’Azerbaïdjan, la République démocratique populaire lao, le Costa Rica ou la Chine ont par ailleurs vanté des progrès dans leur couverture forestière.
Au-delà des dispositions juridiques pertinentes, plusieurs pays ont fait valoir des mesures qui actent leur transition vers une économie circulaire. C’est le cas de la République de Moldova, qui a présenté la lutte contre les déchets comme une priorité nationale, de même que le reboisement et l’amélioration de la qualité de l’eau. Ce dernier aspect a été l’occasion d’évoquer des projets de coopération régionale avec l’Ukraine et la Roumanie voisines, pour améliorer la gestion et le recyclage des eaux usées et des ressources hydriques des fleuves transfrontaliers Dniestr et Prut.
Pour sa part, le Vice-Ministre des affaires étrangères de la Bolivie a reproché au système capitaliste sur lequel se fonde la société de consommation actuelle d’être responsable de la dégradation continuelle de la « Terre mère ». Dans le cadre des préparatifs de Stockholm+50, le Gouvernement bolivien a donc jugé bon de consulter les organisations autochtones et paysannes du pays. La représentante suédoise du Groupe des peuples autochtones, qui s’exprimait au nom des Sami, a plaidé en faveur d’un partenariat avec ces peuples pour protéger les terres et les moyens de subsistance traditionnels.
Venue du Kenya, une autre représentante des peuples autochtones a demandé aux États Membres d’honorer leurs annonces de contributions financières pour la préservation de la biodiversité. Outre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, elle a cité la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) relative aux peuples indigènes et tribaux, instruments qui doivent être pleinement mis en œuvre.
La jeunesse et l’enfance ont également demandé à être invitées aux tables des négociations sur l’environnement. De jeunes intervenants ont ainsi prié les États d’engager des actions immédiates et concrètes en vue de protéger tous les écosystèmes, de renvoyer les crimes environnementaux à la Cour pénale internationale (CPI), de créer des emplois verts, et, en particulier, de mettre un terme à l’utilisation des énergies fossiles.
Trois dialogues multipartites de haut niveau organisés en parallèle ont en outre permis d’identifier les mesures les plus urgentes à prendre pour accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Le mois de juin 2022 sera riche en échéances destinées à galvaniser l’élan proenvironnemental mondial. En même temps que la Conférence des Nations Unies sur les océans, prévue du 27 juin au 1er juillet à Lisbonne, au Portugal, la onzième édition du Forum urbain mondial (FUM) sur le thème « Transformer nos villes pour un meilleur futur urbain » se déroulera à Katowice, en Pologne. À ce sujet, le représentant d’ONU-Habitat a souligné que les gouvernements doivent promouvoir sans attendre des zones urbaines saines, à l’heure où leur population pourrait bien doubler d’ici à 2050.
RÉUNION INTERNATIONALE « STOCKHOLM+50: UNE PLANÈTE SAINE POUR LA PROSPÉRITÉ DE TOUTES ET DE TOUS – NOTRE RESPONSABILITÉ, NOTRE CHANCE »
Suite du débat général
M. ORLANDO HABET, Ministre du développement durable, des changements climatiques et de la gestion des risques de catastrophe du Belize, a appelé à être proactif et à agir maintenant pour les générations futures. Il a expliqué que le Belize fait partie des petits pays ambitieux qui ont bénéficié de l’aide internationale pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable (ODD) et lutter contre la triple crise environnementale par le biais de partenariats et de la coopération internationale. Il a souhaité que le PIB ne soit pas le seul instrument de mesure du bien-être des populations les plus vulnérables. Le Ministre a, enfin, appelé à reconnaître le droit de la nature.
M. KWAKU AFRIYIE, Ministre de l’environnement, de la science, de la technologie et de l’innovation du Ghana, a souligné les difficultés rencontrées par son pays pour faire face aux problèmes de déchets chimiques et électroniques qui ont des effets délétères sur la santé et la biodiversité. « Nous sommes tous d’accord sur la nécessité de repartir sur une bonne dynamique en matière d’agenda climatique en réajustant les contributions déterminées au niveau national. » Le Ministre ghanéen a aussi indiqué que, face à la menace mondiale de la pollution plastique, son pays a rejoint les nations qui souhaitent faire aboutir d’ici à 2024 un traité juridiquement contraignant pour lutter contre cette pollution.
Mme ZAKIA KHATTABI, Ministre du climat, de l’environnement, du développement durable et du Green Deal de la Belgique, s’est déclarée convaincue que, 50 ans après la conférence de Stockholm et 30 ans après celle de Rio, des solutions peuvent être trouvées. Depuis longtemps, nous savons ce qu’il faut faire et il est maintenant temps d’accélérer le rythme de notre action, a-t-elle lancé, en annonçant son intention de faire inclure le crime d’écocide dans la législation belge, mais aussi dans le statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) et dans le droit européen. Elle a également plaidé pour la lutte contre le deux poids, deux mesures s’agissant de certains pesticides et produits chimiques qui continuent d’être importés dans l’Union européenne. Ne faisons pas mentir l’adage selon lequel 50 ans, « c’est l’âge de raison », a exhorté la Ministre en conclusion.
M. MATTHEW SAMUDA, Ministre au Ministère de la croissance économique et de la création d’emploi de la Jamaïque, a relevé que beaucoup de leçons ont été tirées jusqu’à présent, mais que nous devons encore identifier les liens entre les questions complexes de la consommation et de la production, de l’atténuation des changements climatiques et de la lutte contre la perte en biodiversité et de la pollution extrême. Pour parvenir à l’objectif zéro émission dans le monde, il a été d’avis que toutes les parties prenantes doivent travailler ensemble et concourir à la recherche de solutions innovantes. Nous avons besoin de tout un chacun, a-t-il martelé. Il faut renforcer les compétences humaines pour une économie verte, a ajouté le Ministre. Il a, enfin, appelé à tenir de véritables discussions sur ces sujets et à forger de véritables partenariats pour avoir des résultats après la COP26 et celle sur la biodiversité, puis la Conférence sur les océans de Lisbonne.
M. MICHAEL MOUSSA ADAMO, Ministre des affaires étrangères du Gabon, a déclaré que son pays a été de tous les combats du développement durable et de l’action climatique depuis la réunion de Stockholm de 1972. Le Gabon a notamment créé 11 parcs nationaux et veille à préserver son capital naturel. Il a aussi indiqué que son pays s’est engagé à parvenir à la neutralité carbone. Le Ministre a salué l’engagement collectif pris pour restaurer la planète, tout en ajoutant que la route est encore longue. Il a demandé la mise en place de mécanismes de financement en appui à cette transition écologique. À Stockholm, travaillons ensemble à un monde plus durable, a-t-il conclu.
Mme LEILA CHIKHAOUI-MAHDAOUI, Ministre de l’environnement de la Tunisie, a dit qu’elle n’est pas étonnée que ce soit le pays de Dag Hammarskjöld qui montre la voie d’un « avenir vert ». Il faut sauver la terre, a-t-elle dit. Elle a précisé que le droit à un environnement sain est un droit constitutionnel en Tunisie. Nous sommes en train d’élaborer une loi globale sur l’environnement, a déclaré la Ministre. Elle a appelé à une accélération des efforts internationaux en la matière et souligné la nécessité d’y associer le secteur privé, les femmes et les jeunes. La Ministre a appelé à honorer les promesses faites en matière de financement afin d’appuyer les efforts d’atténuation et d’adaptation pour un avenir vert.
M. COLLINS NZOVU, Ministre de l’économie verte et de l’environnement de la Zambie, a déclaré que cette réunion arrive à point nommé pour faire le point sur notre lutte contre la triple crise planétaire –dérèglement climatique, perte de la biodiversité, pollution et déchets- qui menace le bien-être et la survie de millions de personnes dans le monde. Après avoir souligné la volonté de la Zambie d’augmenter de 5% sa couverture forestière, le Ministre a appelé le monde développé à allouer davantage de moyens au monde en développement pour lui permettre de gagner la bataille de la transition énergétique
M. VAUGHN PETERSON MILLER, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles des Bahamas, a rappelé que les petits États insulaires en développement sont les plus touchés par les changements climatiques alors que leur empreinte carbone est infime. Il a cité l’adoption d’une loi qui interdit les plastiques à usage unique aux Bahamas. Pour le Ministre, il est nécessaire de prendre des actions significatives pour permettre aux peuples d’améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.
M. ARAM MEYMARYAN, Ministre adjoint de l’environnement de l’Arménie, a indiqué que les objectifs de développement durable sont inscrits dans la législation nationale de son pays. Malgré les effets de la pandémie de COVID-19, nous respecterons les engagements pris en vertu des traités et protocoles internationaux, a-t-il assuré. Après avoir souligné l’existence de plusieurs projets de reforestation dans son pays, le Ministre a annoncé que l’Arménie est prête à coopérer avec les États Membres et les organisations internationales et régionales pertinentes pour inverser les effets irréversibles des dommages des changements climatiques sur l’environnement.
M. NARZULLO OBLOMURADOV, Président du Comité étatique de l’écologie et de l’environnement de l’Ouzbékistan, a déclaré qu’une campagne nationale de reforestation a été lancée par son gouvernement, avec plus de deux millions d’arbres plantés aux abords de la mer d’Aral. De plus, un fonds d’affectation spéciale pour cette zone constitue une plateforme utile pour le Gouvernement, les bailleurs de fonds et le secteur privé pour faire face aux conséquences dévastatrices des changements climatiques sur cette mer. En 2021, une initiative verte a été lancée pour planter 200 millions d’arbres au cours des cinq prochaines années, et notamment accroître la couverture des zones vertes des villes, a-t-il également signalé en se félicitant aussi que les zones protégées en Ouzbékistan soient passées de 4 à 13% au cours des cinq dernières années. D’ici à 2025, le Gouvernement a l’intention d’opérationnaliser des centrales électriques solaires et des éoliennes produisant de l’électricité à hauteur de 2 900 mégawatts, a-t-il encore signalé.
Mme NINO TANDILASHVILI, Vice-Ministre de la protection de l’environnement et de l’agriculture de Géorgie, a déclaré que la protection de l’environnement est une priorité de son pays, doté « de merveilleux paysages ». Elle a mentionné les menaces pour la sécurité alimentaire posées par la guerre en Ukraine et apporté son soutien au peuple ukrainien. La Géorgie a franchi une étape historique en demandant son adhésion à l’Union européenne, a dit la Vice-Ministre, en espérant une réponse positive. Elle a cité les efforts visant à la mise en place d’une économie circulaire en Géorgie. En conclusion, elle a souligné l’importance d’associer la société civile aux efforts pour un monde plus durable.
Mme ZULFIYA SULEIMENOVA, Vice-Ministre pour l’écologie, la géologie et les ressources naturelles du Kazakhstan, a déclaré que le « verdissement de l’économie » est une priorité de son pays. Cette priorité a été incluse dans sa stratégie de développement en 2013. Elle a souligné les effets dévastateurs des changements climatiques pour le Kazakhstan avec notamment une augmentation des températures. Elle a aussi indiqué que son pays s’est engagé à parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2060. En conclusion, la Vice-Ministre a plaidé pour une coopération internationale renforcée au service de la transition écologique.
Mme ANIKÓ RAISZ, Secrétaire d’État du Ministère de la technologie et de l’industrie de la Hongrie, a dit que la Constitution de la Hongrie met en exergue l’alliance du passé, du présent et du futur entre les générations de Hongrois. Elle a vanté une législation environnementale ambitieuse et la création d’un poste d’ombudsman responsable des questions environnementales. « Nous sommes un des rares pays qui ont diminué leurs émissions de gaz à effet de serre tout en augmentant la croissance économique », a dit la Ministre hongroise avant de préciser que l’équivalent de 1,3% du PIB est consacré au financement des questions environnementales. Elle a aussi mis l’accent sur les efforts de reboisement en expliquant que la Hongrie s’est engagée à reboiser 30% de ses forêts et de planter chaque année 10 arbres pour chaque nouvelle naissance.
Mme ILARIA FONTANA, Sous-Secrétaire d’État au Ministère de la transition écologique de l’Italie, a jugé nécessaire de faire « la paix avec la nature », même s’il sera difficile de le faire en un temps aussi court. Le Vice-Ministre a plaidé pour l’adoption d’un modèle économique circulaire permettant l’autonomisation des acteurs clefs, y compris le secteur privé et la société civile. L’Italie a fait sienne cette approche dans l’élaboration de sa première stratégie nationale pour une économie circulaire, a-t-il signalé. Il a aussi mentionné les politiques adoptées par son gouvernement pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, privilégier les énergies renouvelables et remédier à la pollution plastique. Le délégué a enfin insisté sur l’importance d’un lien plus étroit entre recommandations scientifiques et décisions politiques. Combler le fossé entre science et politique environnementale est un préalable à toute réponse internationale, a-t-elle conclu.
M. FREDDY MAMANI, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Bolivie, a rendu le système capitaliste sur lequel se fonde la société de consommation responsable de la dégradation de l’environnement. Le temps est venu que tout un chacun s’engage à préserver la Terre nourricière, en œuvrant à la production d’énergies propres. Dans le cadre des préparatifs de cette réunion de haut niveau, a expliqué le Vice-Ministre, le Gouvernement bolivien a consulté les organisations autochtones et paysannes nationales pour réfléchir à des solutions innovantes profitables à tous.
Mme MARTHA DELGADO PERALTA, Sous-Secrétaire d’État chargée des affaires multilatérales et des droits humains du Mexique, après avoir rappelé l’attachement de son pays en faveur des ODD, a considéré qu’il faut progresser dans les négociations relatives à un traité mondial pour lutter contre la pollution plastique et dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Elle a par ailleurs souligné l’importance de mieux tenir compte de l’avis des organisations de femmes, pour lesquelles il est impérieux de gérer les ressources naturelles avec parcimonie.
M. RAUF HAJIYEV, Vice-Ministre de l’écologie et des ressources naturelles de l’Azerbaïdjan, a déclaré qu’une croissance verte est une priorité de son pays. Plus de 10% de la superficie de l’Azerbaïdjan est classée en zones protégées. Une cible de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre a également été fixée. Le Vice-Ministre a indiqué que l’occupation par l’Arménie de certaines zones a abouti à leur dégradation écologique. Mon gouvernement s’est engagé dans la restauration écologique de ces territoires libérés, a-t-il dit. Leur reconstruction et « leur retour à la vie » sont notre priorité, a-t-il insisté, avant de saluer le rôle du PNUE.
M. MEHMET EMIN BIRPINAR, Vice-Ministre de l’environnement, de l’urbanisation et des changements climatiques de la République de Türkiye, a dit que son pays s’est engagé à parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050. Il a longuement détaillé les efforts entrepris pour combattre la pollution plastique, une priorité de son pays. Les capacités de recyclage ont été augmentées de 23%. En 2019, les sacs plastiques sont devenus payants, a-t-il précisé, en ajoutant que leur consommation a déjà baissé de 67%. Nous travaillons aussi à la restriction des sacs plastiques à usage unique. En conclusion, le Vice-Ministre a appelé à un renforcement de l’action internationale pour remédier à la triple crise planétaire et réaliser les ODD.
Mme SHARON IKEAZOR, Ministre de l’environnement du Nigéria, a souligné les difficultés que rencontre son pays face au dégradations liées aux changements climatiques. Elle a évoqué en particulier la diminution du niveau de l’eau du lac Tchad dans le nord du pays, ainsi que l’érosion côtière et les inondations dans le sud qui affectent des zones habitées. Au Nigéria, a-t-elle souligné, il existe déjà 17 parcs nationaux et 32 réserves ou sanctuaires.
M. JAVIER GUTIERREZ RAMIREZ, Secrétaire aux changements climatiques du Nicaragua et Vice-Ministre de l’environnement et des ressources naturelles, a mis la dégradation de « notre Terre mère » sur le compte de modèles « inhumains » de production et de consommation par les grandes économies. « Si nous continuons à ne pas répondre efficacement à la crise environnementale et climatique, l’humanité pourrait inexorablement faire face à sa propre extinction », a-t-il mis en garde. Aussi est-il devenu nécessaire de réfléchir et d’agir en fonction du principe de responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives de chaque État Membre. Cette crise rend urgent pour les nations du monde entier d’adopter un modèle de civilisation où la nature et les êtres humains forment un tout, pour se substituer au modèle anthropocentrique dans lequel la Nature est au service des humains. Il a donc encouragé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour réaliser un monde de compréhension, de paix, de justice, de solidarité et de développement durable, en équilibre avec la Nature.
M. PHOUVONG LUANGXAYSANA, Vice-Ministre des ressources naturelles et de l’environnement de la République démocratique populaire lao, a déclaré que, comme de nombreux autres pays en développement et pays moins avancés, son pays a souffert des effets des changements climatiques, alors que de nombreux Laotiens sont tributaires des ressources naturelles pour leur subsistance. Conscient de cette menace, le Gouvernement a systématiquement intégré des mesures de riposte dans la politique nationale et les plans de développement, fixant plusieurs objectifs ambitieux pour parvenir à une croissance économique propre, inclusive, équitable et résiliente et atteindre zéro émission d’ici 2050. Si par ailleurs le pays a l’intention d’augmenter la couverture forestière de 70% de son territoire d’ici à 2025, le Vice-Ministre a demandé une assistance technique et financière pour protéger sa biodiversité.
M. NATHAN GLASSEY (Nouvelle-Zélande) a déclaré que les mesures préliminaires prises à Stockholm il y a 50 ans et les nombreux efforts internationaux déployés depuis ont démontré que la communauté internationale peut s’accorder collectivement sur la voie à suivre. Plaidant pour l’élaboration d’un nouveau traité international pour mettre fin à la pollution plastique, il a indiqué que son propre pays l’avait interdite en 2019. De plus, le Gouvernement néo-zélandais annoncera bientôt ses premiers plans nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques. L’intervenant a ajouté que les perspectives des communautés autochtones offrent de nouvelles façons de considérer l’environnement et de s’engager, affirmant que la reconnaissance de cette valeur est une étape importante pour relever les défis futurs.
Mme MONICA MEDINA, Sous-Secrétaire pour les océans et l’environnement international et pour les affaires scientifiques des États-Unis, a rendu hommage au peuple ukrainien, avant de rappeler le « moment révolutionnaire » qu’a été la conférence de Stockholm de 1972. Il faut agir pour que le monde ne se noie pas dans le plastique, a-t-elle dit, en soulignant l’urgence de remédier à la pollution plastique. Elle a demandé un accord international sur la pêche, ainsi que la fin des subventions aux industries fossiles. Il nous faut en faire davantage maintenant car nous savons quelles seront les conséquences pour les générations futures, a-t-elle conclu. « Nous devons agir pour nos enfants et nos petits-enfants. »
Mme BEATRICE ANYWAR ATIM, Ministre d’État pour l’environnement de l’Ouganda, a appelé au renforcement du multilatéralisme s’agissant de l’action environnementale. La préservation des écosystèmes doit aller de pair avec le développement économique, a-t-elle rappelé. Ainsi, l’Ouganda a adopté un programme de restauration sur 10 ans pour garantir la résilience tout en poursuivant le développement économique, a-t-elle assuré en parlant notamment de ce qui est fait pour délimiter des réserves forestières et préserver des littoraux et des bords de cours d’eau. Elle a aussi détaillé l’action de son pays pour promouvoir des énergies renouvelables. Nous vous demandons votre appui pour préserver aujourd’hui le climat de demain, a conclu la Ministre.
M. ALI ALGHAMDI, Président-Directeur général du Centre national de préservation de l’environnement de l’Arabie saoudite, a exprimé la détermination de son pays à lutter contre la pollution et la désertification et à promouvoir une Arabie saoudite verte par le biais d’un objectif de couverture végétale. Il a déclaré que l’Arabie saoudite a mobilisé des fonds considérables pour pouvoir réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici à 2040. Il a aussi souligné les efforts menés pour garantir la fabrication d’énergie propre à partir du recyclage de CO2.
M. KOUAKOU PARFAIT KOUADIO, Directeur de cabinet du Ministre de l’environnement et du développement durable de la Côte d’Ivoire, a rappelé que la santé de la planète passe par la stabilisation climatique, la neutralité de la dégradation des terres et l’arrêt de l’érosion de la biodiversité ainsi que de toute forme de pollution. Pour cela, les solutions basées sur la nature et les approches basées sur les écosystèmes sont une « bouée d’oxygène », a-t-il analysé. Selon lui, anticiper sur la dégradation des terres pourrait permettre, entre autres, de mieux produire et de produire plus afin de booster la prospérité. Cette production sera accompagnée de la création d’emplois pour toutes les couches de la population, surtout les jeunes et les femmes. La Côte d’Ivoire, « pays essentiellement agricole », a pris des mesures en ce sens, avec ses programmes de réhabilitation des forêts et d’agriculture amie de la forêt, a souligné le Directeur. De plus, sa nouvelle politique forestière prend largement cela en compte, en introduisant le concept d’« agro-forêts ». Le développement du mécanisme REDD+ constitue également un atout majeur dans ce sens, a-t-il ajouté. Il a donc invité la communauté internationale, les partenaires au développement, les organisations de la société civile et le secteur privé, à une mobilisation massive et à ne ménager aucun effort pour mettre à disposition les ressources annoncées et celles à venir dans le cadre de l’exécution du Abidjan Legacy Program.
M. ABDULLAH BIN ALI AL AMRI, Président de l’Agence de l’environnement d’Oman, a dit que son pays a mis en œuvre de nombreux projets pour le recyclage des polluants. Le Sultanat d’OMAN a créé des institutions de protection de l’environnement et des observatoires de suivi des politiques mises en œuvre, a-t-il fait valoir. Il a également signalé que son pays décerne un prix de la préservation de l’environnement, avant de citer l’existence de 25 réserves naturelles dans son pays qui permettent de protéger toutes les espèces vivantes, particulièrement celles en voie de disparition. Il a cité notamment la création de sanctuaires pour protéger les baleines à bosses et les dauphins, sans oublier la protection des espaces côtiers de nidification.
Mme KATRIN SCHNEEBERGER, Secrétaire d’État et Directrice de l’Office fédéral de l’environnement de la Suisse, a recommandé de renforcer la gouvernance mondiale, en vue d’améliorer l’efficacité de l’action de la communauté internationale. Nous avons aussi besoin d’un multilatéralisme renforcé, a-t-elle plaidé pour que l’intérêt commun prime sur les intérêts particuliers. Elle a salué à cet égard la décision de lancer les négociations sur un futur instrument interdisant la pollution plastique. Elle a aussi mis l’accent sur les technologies du rayonnement solaire, en invitant à travailler pour mieux comprendre cette ressource et en gérer les risques afin d’éviter des effets indésirables. Il faut aussi renforcer le nexus entre la science et l’action politique, a-t-elle ajouté.
M. BEOB-JEONG KIM, Vice-Ministre au Bureau des changements climatiques et de la politique neutralité carbone au Ministère de l’environnement de la République de Corée, s’est félicité de voir que, depuis la tenue en 1972 de la précédente conférence sur l’environnement, la protection de celui-ci est devenue une priorité pour la communauté internationale. Dans son pays, l’article 35 de la Constitution dispose que les peuples ont droit à un environnement sain et pur, à une gestion intégrée des eaux et à une expansion des zones protégées. Il a annoncé que son pays avait établi une base solide pour mener une action pluridécennale, en privilégiant les synergies entre secteurs économiques. Le multilatéralisme doit être la clef pour reconstruire les relations mises à mal par la pandémie, a ajouté le Ministre.
M. PREM KANDEL, Secrétaire du Ministère des forêts et de l’environnement du Népal, a indiqué que son pays est doté de nombreux massifs montagneux et de réserves hydriques, avant de souligner les effets des changements climatiques pour le Népal. Les glaciers sont en train de fondre, a-t-il alerté. Il a demandé un soutien financier et technique aux efforts d’adaptation et d’atténuation du Népal face à ces effets délétères. Bâtissons une planète saine et une prospérité pour toutes et tous, a-t-il conclu.
M. TRAVIS SINCKLER, Secrétaire permanent adjoint au Ministère de l'environnement, de la vérification nationale, de l’économie bleue et verte de la Barbade, a rappelé que la conférence de 1972 avait marqué le début de l’activisme écologique. La triple crise planétaire exige une action urgente et un nouvel esprit, a-t-il prôné, en appelant à la mise en œuvre des engagements internationaux. Il a précisé que la Constitution de son pays prévoit un droit à un environnement sain. La Barbade s’est engagée à parvenir à la neutralité carbone, a-t-il ajouté. S’agissant des questions financières, il a appelé à honorer les promesses faites.
Au nom de l’Association des États de la Caraïbe, M. GEORGES DE LA ROCHE (Guatemala) a mis l’accent sur la notion de responsabilités communes mais différenciées à tous les niveaux, associée à des solutions basées sur la nature. La mer des Caraïbes est un bien commun de nos peuples, elle joue un rôle d’unification de l’identité des pays de la région, a fait valoir le représentant. Il a souligné la vulnérabilité particulière des petits États insulaires et des populations autochtones aux effets des changements climatiques. « Nous devons augmenter les efforts d’adaptation. » Le représentant a appelé à des financements internationaux pour la mise en œuvre des programmes régionaux et pour associer les populations à la prise des décisions qui s’imposent au niveau local.
Intervenant ensuite à titre national, il a mis l’accent sur l’importance des programmes d’éducation à l’environnement centrés sur les meilleures pratiques en matière de lutte contre les polluants dangereux, dont les polluants plastiques. Il a jugé nécessaire de faire face à l’insuffisance des ressources financières au niveau national en promouvant la coopération internationale et des partenariats public-privés.
La Vice-Présidente de la Commission de l’environnement du Parlement de la République de Moldova a présenté les trois priorités 2022 de son pays pour lutter contre les effets négatifs des changements climatiques: la lutte contre les déchets, la protection de la qualité de l’eau et le reboisement. S’agissant de l’objectif zéro déchets, il a cité leur valorisation grâce à l’économie circulaire et l’intention de réduire significativement les volumes de déchets enfouis. Pour ce qui est de la qualité de l’eau, il a souligné l’importance d’une gestion efficace des ressources en eau, notamment la gestion des eaux usées et des ressources des fleuves transfrontaliers Dniestr et Prut, dans le cadre d’une collaboration avec les voisins ukrainien et roumain de Moldova. Enfin, le Ministre a vanté une extension des zones reboisées de 100 000 hectares pour la période 2022-2031, avec 500 millions de nouveaux plants, en accord avec la Déclaration de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres.
Le représentant de Vanuatu a appelé à une transition verte « juste » qui prenne en compte les spécificités et les contributions des États insulaires du Pacifique particulièrement menacés par les effets des changements climatiques résultant de l’activité humaine. Vanuatu, a-t-il précisé, a déclaré « l’état d’urgence climatique » le 27 mai 2022 en réclamant une protection juridique face aux conséquences climatiques. À cette fin, le pays mène une campagne diplomatique afin d’obtenir un avis juridique de la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, sur les conséquences du réchauffement climatique.
Le représentant des Îles Marshall a déclaré que les promesses importantes contenues dans la Déclaration de Stockholm de 1972 ont été trop longtemps négligées par les économies les plus puissantes, une « inertie » dont un pays comme le sien paie le prix sous la forme d’une montée inexorable des eaux. Il a dénoncé le manque de volonté politique pour traduire dans la pratique les engagements pris au cours des 50 dernières années, en proposant pour y remédier de faire de l’obligation mutuelle de rendre des comptes un principe à l’avenir.
La représentante de l’Érythrée a déclaré qu’aucun pacte ou engagement renouvelé ne peut réparer les dommages causés à la planète « à moins que nous ne commencions à tenir nos promesses », avant de s’interroger sur les progrès réels réalisés au cours des 50 dernières années pour garantir une planète saine pour tous. Pour sa part, l’Érythrée a interdit l’utilisation des sacs en plastique en 2005 et les habitants utilisent désormais des sacs en nylon ou en paille, dont beaucoup sont fabriqués localement, a indiqué la représentante. Comme la plupart des pays de la région aux écosystèmes vulnérables, l’Érythrée fait partie de ceux qui sont le plus durement touchés par les changements climatiques. Les sécheresses récurrentes, la pluviométrie imprévisible, les pénuries d’eau et les mauvaises récoltes qui en découlent éroderont la résilience des communautés et entraveront le développement durable si ces problèmes ne sont pas résolus, a-t-elle averti.
Le représentant de Sri Lanka a appelé à des partenariats transfrontières afin de remédier à la triple crise planétaire. Il a indiqué que la pollution et la perte en biodiversité sont des phénomènes bien réels dans son pays. Il a mentionné les efforts du Sri Lanka pour y remédier, dont un plan d’action environnemental annuel. Le pays s’est aussi engagé à parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050. Il est crucial de renforcer les capacités des pays pour faire face aux catastrophes maritimes, a ajouté le représentant. Enfin, il a demandé une réforme des critères d’accès à certains types de financement afin de mieux en prendre en compte la vulnérabilité des pays.
M. TSHERING GYELTSHEN PENJOR (Bhoutan) a souligné l’acuité de la triple crise planétaire, ainsi que la « responsabilité morale » de la communauté internationale d’y remédier. La biodiversité du Bhoutan est préservée, s’est-il félicité. Le Bhoutan séquestre davantage d’émissions carbone qu’il n’en émet. Le délégué a toutefois insisté sur la fragilité de l’écosystème montagneux dans son pays, avant de demander un appui financier pour les pays en développement afin de réaliser les ODD et l’Accord de Paris. Il nous faut des partenariats plus robustes dans certains secteurs clefs comme celui des transports, a-t-il conclu.
M. YUTAKA SHODA, Vice-Ministre de l’environnement du Japon, a dit l’importance de la coopération entre les secteurs privé et public pour parvenir à zéro émissions d’ici à 2050. Le Japon, a-t-il assuré, appuie l’objectif 30x30 des Nations Unies, qui vise à protéger 30% des terres et 30% des océans à l’horizon 2030. Les aires protégées doivent permettre de rééquilibrer la relation de l’humanité à la nature, de préserver la biodiversité et d’inverser la dégradation de l’environnement en restaurant les écosystèmes naturels. Le représentant a en outre appuyé l’Alliance mondiale pour l’économie circulaire et l’utilisation efficace des ressources, ainsi que la création d’un comité intergouvernemental de négociations en vue d’adopter un accord juridiquement contraignant sur la pollution plastique.
Le représentant du Pérou a déclaré que son pays est l’un des plus vulnérables aux changements climatiques. C’est pourquoi il se concentre sur le développement durable, en s’efforçant de réduire sa vulnérabilité, en cherchant à tirer le meilleur parti de sa biodiversité, à atteindre la neutralité carbone et à évoluer vers une économie circulaire, a expliqué le Ministre. Ainsi, en janvier 2022, le Pérou a adopté une « déclaration d’urgence climatique » qui invoque l’urgence des mesures d’atténuation et d’adaptation faisant partie des contributions déterminées au niveau national, en mettant l’accent sur l’agriculture, les forêts, l’industrie, les déchets, l’énergie et la santé. Son gouvernement promeut également l’utilisation durable de la biodiversité terrestre et marine, et encourage les écoentreprises et les bioentreprises à conserver des richesses naturelles, avec une distribution équitable des bénéfices générés pour réaliser notre viabilité économique et sociale. Le représentant s’est félicité de la résolution visant à l’élaboration d’un accord international juridiquement contraignant d’ici à 2024 pour combattre la pollution plastique dans le monde, présentée par le Pérou et le Rwanda, réitérant son engagement en faveur de la négociation de cet important accord, sachant que depuis 2018, son pays dispose d’une loi qui réglemente le plastique à usage unique et les récipients ou emballages jetables.
M. ALMAZ ISANOV, Chef du Département des affaires politiques, économiques et de la recherche du Gouvernement du Kirghizistan, a déclaré que son pays a l’intention d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. 2022 sera l’année des écosystèmes montagneux dans son pays, qui a lancé une campagne de reforestation, a-t-il annoncé. Il a plaidé pour des transferts de technologies plus systématiques aux pays en développement, tout en notant qu’il faut d’abord miser sur des moyens de transport plus propres.
M. JAMES LARSON, Secrétaire adjoint au Ministère australien de l’agriculture, de l’eau et de l’environnement, reconnaissant la menace économique et sécuritaire que représentent les changements climatiques, a déclaré que son pays sait qu’il doit agir maintenant pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, développer les technologies d’énergie propre et renforcer les efforts de résilience. L’Australie prévoit de réduire ses émissions de carbone de 43% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005, afin de devenir une « superpuissance » de l’énergie propre. Il a déclaré que le Gouvernement s’efforcera de protéger l’avenir de la Grande Barrière de corail en investissant dans des mesures de restauration et de préservation du site, ainsi que dans des « actions concrètes » en matière de changements climatiques. En outre, à la lumière des impacts des modes de consommation et de production non viables, le Gouvernement s’attachera à réduire les déchets et à stimuler le recyclage, a assuré M. Larson. Il a ajouté que, les peuples des Premières Nations ayant une relation particulière avec l’environnement, leur voix est essentielle aux discussions dans ce domaine.
M. CUI AIMIN (Chine) a dit que le développement écologique est au cœur des efforts de son pays, la couverture forestière ayant notamment été augmentée de 20%. Nous veillons aussi à améliorer la qualité de l’air, a dit le délégué. Trois milliards de renminbis ont été consacrés à la préservation des écosystèmes en Chine. Il a prôné des modèles de développement durable et appelé au respect des instruments internationaux. Il est crucial de mobiliser les ressources nécessaires et de nouer des partenariats plus étroits, a conclu le délégué.
Le représentant du Paraguay a appelé à des mesures supplémentaires pour répondre à la triple crise planétaire qui menace l’existence même de l’humanité. Nous devons gagner cette course contre la montre, a-t-il plaidé. Il a détaillé les politiques de son pays en la matière, avec notamment un renforcement du cadre institutionnel chargé de promouvoir le développement durable. Le Paraguay est ainsi l’un des principaux producteurs d’énergies renouvelables. Le délégué a appelé à des responsabilités communes mais différenciées pour répondre à la crise climatique et demandé une aide financière accrue aux efforts d’atténuation et d’adaptation des pays en développement.
M. YOUSSOUPH DIALLO, Directeur des organisations internationales et de la mondialisation du Sénégal, a cité en exemple le Plan Sénégal Émergent Vert qui vise notamment à la reforestation durable du territoire national. Mettant l’accent sur les liens entre changements climatiques et pauvreté, nutrition et migration, le représentant a appelé à une vision claire de la gestion de ces défis dans le temps. « Plus qu’un cadre, l’Accord de paris est une espérance pour progresser vers une économie neutre en carbone et vers la résilience aux changements climatiques », a-t-il conclu.
Le représentant de la Grèce a vanté l’importance du programme régional de protection de la mer Méditerranée avant de souligner les efforts de la Grèce pour transformer son économie afin de parvenir à une émission zéro nette en 2040. « La Grèce va déclarer 30% de ses terres et de ses mers comme zone protégées d’ici à 2030 », a annoncé le représentant.
La représentante de la Pologne, après avoir évoqué les difficultés que subit son pays du fait de la guerre en Ukraine, a parlé des plans d’adaptation urbaine qui ont été prévus pour ses 44 plus grandes villes. Nous avons préparé un ensemble d’instruments financiers pour l’éducation des villes qui doivent se transformer, a-t-elle expliqué. L’objectif est d’augmenter l’utilisation des ressources énergétiques renouvelables et de mettre au point un système de transports publics et individuels qui ne polluent pas. La représentante a, enfin, rappelé que se tiendra en Pologne, à Katowice, du 26 au 30 juin 2022, le Forum urbain mondial sur le thème « Transformer nos villes pour un meilleur futur urbain ».
M. AHMED YOUDSSOUG HAMED, Directeur des changements climatiques et de l’environnement de la Somalie, a attiré l’attention sur le fait que son pays connaît l’une des pires sécheresses depuis 40 ans, une situation d’autant plus difficile qu’elle survient après trois sécheresses des plus importantes. Il a prévenu que six millions de personnes ont actuellement besoin d’une aide d’urgence sur les plans humanitaire et alimentaire: « nous sommes proches d’une famine ». Il a évoqué les inondations dévastatrices qui entraînent des pertes en récoltes et en vies. Des conflits s’ajoutent à ces difficultés et viennent renforcer l’urgence d’agir pour l’action climatique, a-t-il plaidé. Faisant remarquer que son pays contribue peu aux émissions de gaz à effet de serre, il a milité pour un financement climat plus accessible aux États en situation fragile. Il a donc demandé aux pays émetteurs d’agir.
M. SINIŠA GRGIĆ (Croatie) a appelé à une action commune face à la triple crise du réchauffement climatique, de la perte en biodiversité et de la pollution. Il a souligné la difficulté de bien saisir les conséquences à long terme de la pandémie de COVID-19 et plaidé pour la pleine application de l’approche « Une seule santé » afin de répondre à de futures pandémies. Nous avons besoin d’ambition et d’unité dans la mise en œuvre des accords internationaux agréés sur la voie du développement durable, a déclaré le représentant. Il s’est dit optimiste quant à l’issue des réunions du comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique. En outre, M. Grgić a condamné l’agression de la Russie contre l’Ukraine, en rappelant les milliers de civils tués et les très lourds dommages environnementaux qui en résultent. La Russie doit immédiatement cesser son agression et retirer ses forces de l’Ukraine, a-t-il conclu.
Le représentant de la Slovénie a salué la contribution du PNUE à la protection de l’environnement. Il a dénoncé « l’effroyable agression » de l’Ukraine par la Russie, avant d’appeler à remédier à la triple crise planétaire. Réalisons les ODD avant que ceux-ci ne soient hors de portée, a dit le délégué. En conclusion, le délégué de la Slovénie a plaidé pour une action climatique ambitieuse et pour des politiques de développement qui soient en harmonie avec la nature.
Le représentant des Tuvalu a averti que le monde est en passe d’échouer dans la réalisation de ses objectifs climatiques. Les Tuvalu ont interdit les exportations et les importations de plastique à usage unique et ont annulé des permis accordés pour des extractions dans les fonds marins. Les combustibles fossiles sont la plus grave menace environnementale, a déploré le délégué, en appelant à régler la crise climatique à sa racine. Il a ainsi demandé une élimination progressive des énergies fossiles. « Les pays riches doivent être les premiers à agir et fournir des financements aux pays en développement », a-t-il conclu, en insistant sur l’importance du principe de responsabilités communes mais différenciées.
La représentante du Costa Rica a expliqué que son pays a aboli son armée pour réorienter les dépenses militaires vers le développement durable, dont le financement des systèmes d’éducation et de sécurité sociale universels. Elle a indiqué que son pays a inversé dans les années 80 la tendance à la déforestation pour atteindre aujourd’hui une couverture forestière de 52% du territoire national, avec un objectif de 70% de couverture forestière d’ici à 2030. Après avoir dit la nécessité de protéger 30% des océans mondiaux d’ici à 2030, elle a cité la mise en place d’un plan national de décarbonisation 2018-2050 et d’un plan national d’adaptation 2018-2050.
La représentante du Yémen a mis l’accent sur les conséquences des insuffisances alimentaires sur la santé. Le Yémen, a-t-elle fait valoir, a besoin du soutien du monde pour faire face à « l’arrogance » des milices qui menacent son environnement marin et sa biodiversité. Elle a mis en garde contre les risques de pollution majeure liés à la destruction de navires par des groupes armés.
Mme ILZE RŪSE (Lettonie) a indiqué que son pays présentera cet été au Conseil économique et social (ECOSOC) son deuxième examen national volontaire sur la mise en œuvre des ODD. Elle a reconnu l’importance de promouvoir l’économie circulaire. Au cours des dernières années, a expliqué la déléguée, la Lettonie a déployé de grands efforts pour mettre en œuvre le Pacte vert pour l’Europe, faire face aux conséquences de la pandémie de COVID-19 et renforcer la coopération au niveau mondial. Sachant qu’il ne peut y avoir de développement durable sans paix, « la Lettonie condamne fermement l’agression militaire non provoquée de la Russie contre l’Ukraine et exprime sa profonde préoccupation quant à ses conséquences mondiales ».
La représentante de l’Afrique du Sud s’est inquiétée des dégâts croissants causés par les conséquences de changements climatiques non maîtrisés avant de citer les défis liés à la triple crise environnementale. Elle a préconisé des solutions multilatérales pour aider les pays en développement à réussir leur transition verte et à mener à bien un développement sobre en carbone.
Le représentant de la Fédération de Russie a invité le PNUE à travailler plus étroitement avec les pays en développement et les pays les moins avancés en tenant compte de leurs spécificités nationales. Le PNUE doit faire avancer la culture de la production et de la consommation viables, a estimé le représentant en dénonçant « le mode de consommation de l’Occident ». Il a demandé le respect du principe de la représentation juste des pays en développement au sein du PNUE avant de critiquer la « politisation » du Programme qui manque de ressources pour réaliser son mandat. « Le PNUE ne doit pas être transformé en un instrument de protectionnisme vert », a-t-il averti.
La représentante du Conseil de l’Europe, a appelé à poursuivre le travail entamé à Stockholm en 1972. Elle a salué la jurisprudence récemment développée par la Cour européenne des droits de l’homme dans le domaine de l’environnement. De plus, a-t-elle rappelé, le Conseil de l’Europe a adopté la Convention européenne sur le paysage, d’après laquelle le paysage est une composante essentielle du cadre de vie harmonieux des populations. Elle a évoqué à ce sujet un programme d’éveil des jeunes aux questions de l’environnement, aux beautés et aux richesses naturelles qui les entourent.
La représentante de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (CEMN), a rappelé que celle-ci avait, en 2012, adopté la Déclaration conjointe de Belgrade sur les changements climatiques et l’économie verte, en tant que contribution à Rio+20. L’idée est d’assurer le développement durable et la sécurité énergétique de la sous-région, a-t-elle indiqué.
La représentante de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a plaidé en faveur d’une action climatique renforcée. Pour cela, a-t-elle précisé, il faut une démarche intégrée découlant d’une approche axée sur le respect de la nature. Le financement d’une telle action doit devenir plus prévisible et plus souple, a-t-elle exhorté, avant de conclure qu’il est temps d’agir.
Le représentant de l’Université de la paix, a déclaré que l’Université met l’accent sur l’éducation des jeunes dans le domaine de la conservation et de la gestion durable des ressources naturelles, en coopération avec d’autres agences pertinentes des Nations Unies. Selon lui malheureusement, l’éducation est un outil sous-utilisé pour sensibiliser la jeunesse aux enjeux de la crise environnementale et de la dégradation de nos ressources.
La représentante du Secrétariat de la Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone et du Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone, a évoqué le travail de son secrétariat qui a permis d’éliminer l’utilisation de plus de 99% des produits ayant menacé la couche d’ozone. La Convention de Vienne, s’est-elle félicitée, a montré qu’il était possible de passer en trois décennies d’une menace existentielle à la réparation du trou de la couche d’ozone grâce à un multilatéralisme réussi et une coopération exemplaire entre secteurs public et privé et avec le monde universitaire et la société civile.
Le représentant de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale, a déclaré que les voix des citoyens doivent être entendues lors des débats sur la transition socioéconomique et sur l’équité intergénérationnelle. Il a indiqué que les démocraties sont plus efficaces contre les changements climatiques lorsqu’elles font le choix de la liberté d’expression, d’une société civile active et de processus électoraux transparents. Le renforcement de la gouvernance démocratique est crucial pour la réalisation des ODD, a-t-il dit, tout en reconnaissant le défi sérieux pour les démocraties que posent les changements climatiques. Les efforts pour protéger et appuyer les institutions démocratiques doivent être renforcés afin de s’assurer que la prochaine décennie d’action climatique soit inclusive, juste et couronnée de succès, a-t-il conclu.
La représentante du Secrétariat de la Convention de Minamata sur le mercure, a vanté le plus récent traité mondial sur l’environnement. La Convention de Minamata traite du mercure dans de nombreux secteurs et à chaque étape du cycle de vie, a-t-elle expliqué. Cet instrument est « intelligemment conçu et entièrement réalisable ». L’intervenante a dit s’attendre à ce que dans une vingtaine d’années, il n’y ait plus de nouvelle pollution au mercure. Elle a rappelé que des victimes de la maladie de Minamata, causée par un empoisonnement au méthylmercure provenant des rejets d’usines chimiques, avaient envoyé leur représentant à Stockholm en 1972 avec pour mission d’être vus et entendus. Ils ont joint leurs voix à celles d’autres groupes de la société civile et des peuples autochtones pour appeler à une action fondée sur des preuves, axée sur l’équité et sensible au genre. Le mercure est si nocif pour la santé humaine et l’environnement qu’il n’y a qu’une seule voie plausible: éliminer progressivement son utilisation et ses émissions.
Le représentant de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE), a souligné l’importance de l’engagement des États Membres à dialoguer entre eux et avec leurs partenaires socioéconomiques sur les questions relatives à l’environnement. Nous devons fournir une aide technique à nos partenaires, fondée sur des données scientifiques, a-t-il dit en demandant plus de synergie transversale, notamment entre les institutions des Nations Unies. Le délégué s’est réjoui de la tenue de la neuvième Conférence ministérielle de la CEE cette année sur les thèmes des infrastructures durables et de l’économie touristique durable, qui aura lieu à Chypre. Il a demandé aux États Membres de renforcer les politiques fondées sur des données scientifiques.
Le représentant d’ONU-Habitat, a rappelé que le parc immobilier de nos villes et villages pourrait bien doubler d’ici à 2050. Malheureusement, a-t-il observé, les modèles de développement favorisent de plus en plus l’étalement urbain, la ségrégation et la privatisation, aggravant les émissions, réduisant l’habitat naturel et reléguant les pauvres des villes dans des établissements informels. Faire les choses correctement offre de nombreuses synergies, a-t-il plaidé, en exhortant les gouvernements à adopter les politiques nationales et les programmes internationaux nécessaires pour promouvoir des systèmes et des dynamiques urbains sains. Il doivent œuvrer de concert à l’élimination de subventions perverses, a-t-il ajouté.
La représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a fait valoir les programmes et les normes établis par la FAO dans les domaines relatifs à l’alimentation et à l’agriculture, qui ont été mis en œuvre. Notant que ces deux domaines ressentent de manière disproportionnée l’impact négatif de la crise environnementale, elle a estimé que les systèmes agroalimentaires doivent également être considérés comme une partie de la solution. Il est essentiel d’accroître leur viabilité et leur résilience pour lutter contre la faim et la sous-alimentation dans un monde qui comptera bientôt 10 milliards d’habitants, a-t-elle souligné, ajoutant qu’il n’est pas possible de bâtir un avenir économiquement sûr ou d’imaginer un développement durable sur une planète en mauvaise santé. Elle a donc appelé à des solutions scientifiques centrées sur l’homme pour soutenir les petits exploitants agricoles, les populations autochtones, les femmes et les jeunes.
La représentante de l’Union internationale des télécommunications (UIT), a jugé indispensable que les 2,9 milliards de personnes qui n’ont pas accès aujourd’hui à Internet puissent bénéficier demain de moyens de communication. « Car nous aurons besoin de davantage de ressources si cette question n’est pas traitée », a averti la représentante. Elle a évoqué les efforts de l’UIT pour promouvoir l’économie circulaire et aider le secteur de la télécommunication à réaliser les objectifs de Paris et les objectifs de développement durable (ODD).
La représentante du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a rapporté que le PNUD et ses partenaires avaient facilité des consultations nationales dans plus de 50 pays dans le cadre des préparatifs de Stockholm+50. Ces consultations ont abouti à une série de recommandations, dont un appel à des partenariats plus solides et à de meilleurs moyens de mise en œuvre, y compris le renforcement des capacités, le transfert de technologie, la numérisation et la coopération Nord-Sud et Sud-Sud. De même, l’accent a été mis sur le renforcement de la gouvernance environnementale pour améliorer la participation, l’accès à l’information, la connaissance des risques et la confiance. Enfin, la représentante a reconnu l’importance d’améliorer les connaissances des femmes, des jeunes, des peuples autochtones, des communautés locales, des personnes handicapées et d’autres groupes.
La représentante du Secrétariat de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, s’est réjouie de la création de normes internationales de conservation de l’environnement y compris des espèces migratrices. La Convention sur la conservation des espèces migratrices a été élaborée en vue de protéger les espèces qui sont menacées alors qu’elles contribuent à l’économie mondiale et locale, a-t-elle observé. Elle a jugé la situation actuelle insatisfaisante parce que les hommes continuent la destruction des habitats naturels et surexploitent les ressources naturelles.
Le représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a demandé une action urgente en faveur du droit à un environnement sain, durable et propre. Il a exigé la protection des défenseurs des droits et de l’exercice de ces droits. Nous avons besoin d’engagements et d’actions fondés sur le droit, a-t-il martelé avant de demander également un financement suffisant pour préparer l’adaptation et pour réparer les pertes et les dommages.
La représentante du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, a rappelé qu’un engagement supplémentaire avait été pris en faveur de la biodiversité, un cadre mondial post-2020 qui sera présenté pour adoption lors de la quinzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique plus tard cette année. Il s’attaquera non seulement aux facteurs directs de la perte de biodiversité, mais aussi aux causes sous-jacentes qui résident dans des modes de production et de consommation non viables. En l’absence d’un cadre ambitieux pour la biodiversité, assorti de moyens de mise en œuvre adéquats, la réalisation des objectifs mondiaux sera compromise, a mis en garde l’intervenante.
La représentante de l’Organisation internationale de droit du développement, a reconnu que l’esprit de la Déclaration de Stockholm est toujours présent au sein de la communauté internationale. La justice, les droits humains et l’équité sont intimement liés aux causes des changements climatiques et aux solutions pour les atténuer. Soulignant le rôle fondamental de l’état de droit dans la construction d’un avenir plus vert, l’intervenante a déclaré qu’il favorise la gouvernance inclusive des ressources naturelles et donne davantage de pouvoir aux communautés locales et à celles et ceux qui sont le moins en mesure de défendre leurs droits. L’état de droit est essentiel pour donner aux femmes et aux filles les moyens de participer aux actions en faveur du climat, a-t-elle ajouté, précisant qu’il constitue également une base efficace pour la coopération nécessaire aux niveaux international et régional et au sein de la société civile.
La représentante d’un premier groupe de jeunes a fait passer des messages provenant de six régions du monde en mettant l’accent sur la nécessité de développer l’économie circulaire ainsi qu’un « indice du bonheur » pour mesurer le bien-être des populations. Elle a dit que les activités minières ne doivent être menées que dans les conditions les plus strictes en tenant compte de l’avis éclairé des populations locales concernées. Il faut faire du droit à un environnement propre une réalité, a-t-elle résumé.
Dans le même esprit, le représentant équatorien d’un autre groupe de jeunes a mis l’accent sur l’importance d’une éducation verte avant de souhaiter que les messages clefs du rapport des consultations régionales des jeunes figurent aux conclusions de la réunion Stockholm+50.
Le représentant du Groupe interconfessionnel a fait remarquer que la crise actuelle est une crise humaine et existentielle, qui est alimentée par la cupidité et l’apathie. Il a affirmé le rôle crucial que les chefs religieux doivent jouer dans la gouvernance et l’élaboration des politiques mondiales. Les traditions religieuses ont des capacités uniques pour convaincre et rassembler, a-t-il déclaré, appelant la communauté internationale à reconnaître le rôle des valeurs spirituelles dans la lutte pour la sauvegarde de l’environnement. Il a, enfin, demandé que « l’écocide » soit reconnu comme un crime.
La représentante du Groupe des femmes et de l’égalité des genres a réclamé une place pour les femmes à la table des négociations sur les questions environnementales et climatiques, sur un pied d’égalité avec les hommes. Elle a aussi appelé à l’élaboration de plans d’action nationale sur les genres et les climats. Elle a aussi recommandé de prévoir des systèmes de protection sociale en faveur des femmes.
La représentante suédoise du Groupe des peuples autochtones, représentant les jeunes du peuple Sami, a estimé que les actions pour la protection de la vie sur Terre n’ont pas été suffisantes, même après 50 ans d’action climatique. Elle a appelé à changer de paradigme en matière de conservation et a demandé de reconnaître le rôle des peuples autochtone pour conserver nos terres. Les États doivent agir pour tenir leurs engagements au titre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, a-t-elle recommandé, demandant que l’on respecte notamment leurs systèmes alimentaires. Elle a prôné un partenariat avec les peuples autochtones pour élaborer et mettre en œuvre les plans et mesures d’action en faveur de l’environnement, notamment pour protéger les terres.
Une autre représentante du Groupe des peuples autochtones, du Kenya, a jugé essentiel de respecter toutes les exigences énoncées par plusieurs peuples, pour le cadre de la biodiversité. Elle a demandé aux États Membres d’honorer leurs annonces de contributions financières à cet égard. Elle a appelé à respecter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ainsi que la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) relative aux peuples indigènes et tribaux. Nous allons continuer à veiller à ce que les droits de l’homme soient respectés, a-t-elle conclu en assurant vouloir travailler avec les autres groupes importants sur ces questions.
Le représentant des autorités locales a mis l’accent sur l’importance de la prise de décisions au niveau local en citant en exemple le statut d’autonomie des îles Aland de la Finlande, un archipel peuplé de 30 000 habitants. « Il faut penser globalement, mais agir localement », a-t-il déclaré, en demandant que les populations locales soient dotées des capacités de décider.
Le représentant de la communauté des scientifiques a jugé nécessaire de redéfinir les liens que nous entretenons avec la nature en surmontant les obstacles structurels qui empêchent les progrès. La science est indispensable pour accélérer la réalisation des objectifs de développement durable, a-t-il insisté.
Deux représentantes du Groupe des jeunes et des enfants ont demandé que les jeunes soient présents autour des tables de négociations sur l’environnement, en particulier les jeunes issus du Sud. Elles ont demandé des actions immédiates aux États en vue de protéger tous les écosystèmes, de soumettre les crimes environnementaux à la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI), de créer des emplois verts, et de mettre un terme l’utilisation de l’énergie fossile.
Le représentant du Groupe des entreprises et des industries a appelé à faire face aux mesures d’incitation négatives et à arrêter les subventions dans les énergies fossiles, pour au contraire garantir le droit à un environnement sain, propre et équitable, et la justice climatique. Il a demandé une transparence accrue sur les marchés des capitaux.
Le représentant norvégien du Groupe du consortium et des collections s’est remémoré avoir participé en tant que stagiaire à la conférence de 1972, première conférence intergouvernementale à avoir permis à la société civile de s’adresser à la plénière quotidiennement pour améliorer la performance environnementale. Il a rappelé à cette occasion que le droit de participation de la société civile doit être protégé. Il a parlé du « Récit environnemental des peuples » qui sera rendu public en septembre, grâce au soutien de la Norvège, de la Suède et des Nations Unies, un rapport structuré autour de sept thèmes dont la justice environnementale et l’éducation à l’environnement. Il a demandé que ce rapport soit adjoint à celui de la présente conférence. Après avoir présenté ce document qui contient 20 pages de recommandations pour renforcer le PNUE, cet historien a demandé de ne pas se reposer sur nos lauriers.
La représentante de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a prôné des solutions basées sur la nature telles que définies en 2016 et attiré l’attention sur l’importance de la collaboration, de l’adaptation et de l’innovation. Elle a plaidé pour le multilatéralisme, la paix et l’environnement. Elle a dit être inspirée par le thème retenu en 1972 –« nous n’avons qu’une planète »- et a souligné que, un demi-siècle plus tard, tout cela est encore vrai. Nous avons besoin d’actions courageuses pour changer de modes de production et de consommation, et pour dépenser moins en combustibles fossiles, a-t-elle plaidé en demandant de rediriger les ressources vers des solutions basées sur la nature.
Droits de réponse
Le représentant de l’Arménie a répondu à la déclaration de son homologue de l’Azerbaïdjan à cette réunion, jugeant malheureux que celui-ci utilise cette opportunité pour exprimer une propagande anti-arménienne. La situation en Arménie est très difficile, surtout depuis deux ans, a-t-il fait valoir en parlant, en plus de la pandémie de COVID-19, de la guerre au Haut-Karabakh et de l’utilisation d’armes interdites en droit international. Cela a causé des dommages à l’environnement, notamment aux sols et à l’air, a-t-il fait remarquer. L’utilisation de la force ne peut pas être légitime, a-t-il martelé.
Le représentant de l’Azerbaïdjan a protesté contre l’exercice du droit de réponse de l’Arménie en y voyant une « tentative ratée de nier les faits ». Il a demandé à l’Arménie de ne plus utiliser le nom « Haut-Karabakh » mais de parler de territoire de l’Azerbaïdjan. Nous avons souffert des effets dévastateurs de la guerre de l’Arménie dans les années 90, a-t-il témoigné en rappelant qu’il a été demandé un retrait complet des forces des territoires occupés d’Azerbaïdjan. La fin de l’occupation des territoires de l’Azerbaïdjan a mis en évidence l’écocide mené par l’Arménie pendant l’occupation, a-t-il affirmé en dénonçant « l’exploitation barbare des ressources naturelles ». Il a conclu en plaidant pour une coopération dans le Sud Caucase et des relations de bon voisinage.
Clôture de la réunion internationale Stockholm+50
La cérémonie de clôture de Stockholm+50 a entendu la présentation du rapport de la Commission de vérification des pouvoirs par la Présidente de cet organe, Mme ANNA KARIN ENESTRÖM, dont elle a adopté le projet de résolution, ainsi que des résumés des trois dialogues multipartites de haut niveau tenus sur les thèmes suivants: Réfléchir au besoin urgent d’agir en faveur d’une planète saine et de la prospérité de toutes et de tous; Parvenir à un relèvement durable et inclusif après la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19); Accélérer la mise en œuvre du volet environnemental du développement durable dans le cadre de la Décennie d’action et de réalisations en faveur des objectifs de développement durable.
Ces résumés ont été présentés par les coprésidents des dialogues, respectivement M. GUSTAVO MANRIQUE, Ministre de l’environnement, de l’eau et de la transition écologique de l’Équateur, M. TRI THARYAT, Directeur général de la coopération multilatérale de l’Indonésie; et Mme YASMINE FOUAD, Ministre de l’environnement de l’Égypte.
Sous des applaudissements nourris, la conférence a adopté le projet de rapport de ses délibérations en gardant à l’esprit que ce rapport sera finalisé ultérieurement conformément à la pratique établie par les Nations Unies.
La réunion internationale a ensuite entendu les résumés des discussions des séances plénières, par ses deux coprésidents.
Mme ANNIKA STRANDHÄLL, Ministre du climat et de l’environnement de la Suède, a présenté la première partie du résumé au nom de la Secrétaire générale de Stockholm+50, Mme INGER ANDERSEN. Elle a rappelé que ce que nous avons commencé à construire en 1972 n’a cessé de se renforcer au cours des décennies. Elle a dit que les droits fondamentaux de la personne à un environnement sain ne peuvent plus attendre parce que les crimes contre la nature sont des crimes contre les générations futures. Dans ce contexte, elle s’est dit attristée de voir que plus de 200 défenseurs de l’environnement ont été tués en 2022 parce qu’ils défendaient les droits de l’eau, de l’air et de la terre. Elle a aussi déclaré que la décarbonisation ne peut plus attendre et que si tout le monde ne peut pas prendre le train en même temps, tout le monde devrait pouvoir mener ce voyage pour arriver à destination. Elle a mis l’accent sur le potentiel de la jeunesse en précisant que le nombre de jeunes, estimé à un milliard aujourd’hui, augmentera de 70% d’ici à 2050. Elle a plaidé pour que nous nous engagions à faire ce que nous devons faire afin d’éviter que la triple crise environnementale ne s’accélère avec le risque de rendre notre monde moins équitable et moins prospère.
M. KERIAKO TOBIKO, Secrétaire de cabinet au Ministère de l’environnement et des forêts du Kenya, et Coprésident de Stockholm+50, a rappelé que nous n’avons pas de planète B. Les préparatifs de la conférence se sont concentrés d’abord sur les chances, les possibilités et la confiance dans le renforcement de la solidarité, a-t-il indiqué. Les deux autres thèmes étaient le rétablissement après la pandémie et la connexion pour construire des ponts au-delà des programmes et repenser les mesures du bien-être. Il faut un nouveau bien-être commun, a-t-il dit, soulignant donc que cette conférence n’était pas seulement pour commémorer mais aussi pour construire en mieux. Sur la base des leçons apprises depuis 1972, nous sommes venus ici avec l’esprit ouvert, prêts à accélérer la réalisation des engagements communs et la réalisation des sociétés, a-t-il dit. Il s’est félicité du processus préparatoire, avec des groupes de travail informels, des consultations régionales ainsi que la réunion préparatoire tenue à New York. Avec le pouvoir du multilatéralisme, il a appelé à investir dans un monde meilleur. L’autre moteur est l’inclusion, a-t-il poursuivi en félicitant l’équipe spéciale de la jeunesse. Les dirigeants de demain et ceux d’aujourd’hui doivent être écoutés quand ils prennent une décision qui affecte l’avenir, a-t-il conclu.
Mme INGER ANDERSEN, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui est également Secrétaire générale du Stockholm+50, a fait remarquer que beaucoup de chemin a été parcouru en 50 ans et que le temps est venu d’agir. Elle a cité les actions qui ne peuvent pas attendre, dont en premier lieu garantir le droit humain à un environnement sain. Elle a regretté à cet égard que de nombreux défenseurs des droits environnementaux aient été tués ces dernières années. Elle a ensuite appelé de ses vœux la mise en place d’une économie circulaire et de solutions fondées sur la nature. La décarbonisation ne peut pas attendre non plus, a ajouté la Directrice exécutive qui a exhorté à respecter l’engagement de financement. Elle a rappelé que le monde compte plus de un milliard de jeunes dont la voix doit être entendue. Un environnement malade ne peut pas être bénéfique pour les jeunes, a-t-elle argué. « Si nous ne changeons pas, la triple crise ne fera que s’accélérer », a averti la Directrice exécutive. Rappelant que la conférence de 1972 était à l’origine de la création du PNUE et du multilatéralisme environnemental, elle a misé sur ce qui peut être fait à partir de Stockholm en 2022 et averti que cela est « entre nos mains ».