Session de 2022, Forum politique de haut niveau
31e et 32e séances plénières – matin & après-midi
ECOSOC/7101

L’ECOSOC entérine une déclaration ministérielle qui appelle à un « nouvel engagement mondial » en faveur du développement durable

Après la fin du forum politique de haut niveau pour le développement durable, vendredi, le Conseil économique et social (ECOSOC) a conclu son débat de haut niveau, aujourd’hui, en adoptant à son tour la Déclaration ministérielle par laquelle les ministres réunis s’engagent à « accélérer l’action mondiale en faveur du développement durable et la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de ses objectifs de développement durable ».  Un engagement qui imprime un nouvel élan aux efforts en ce sens.

Ce débat de haut niveau a eu trois jours de débats en commun, la semaine dernière, avec la réunion ministérielle du forum politique, qui a abouti à l’adoption par consensus de la Déclaration ministérielle intitulée « Reconstruire en mieux après la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) tout en avançant sur la voie d’une mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».  Le texte a été qualifié, vendredi, de « grand succès » et de « déclaration ambitieuse », et aujourd’hui de « bonne orientation politique » et de « base solide » par le Président de l’ECOSOC, M. Collen Vixen Kelapile. 

Les deux dernières années nous ont appris que la solidarité internationale est le seul moyen de réaliser les 17 objectifs de développement durable (ODD), a souligné le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Liu Zhenmin, pour qui l’adoption par consensus de la Déclaration ministérielle représente, malgré les différences de vues et d’approches, une expression d’unité qui accélérera le voyage commun vers la reprise et la résilience.  M. Liu a attiré l’attention sur les propositions du Comité des politiques de développement pour promouvoir un nouveau multilatéralisme garantissant des règles mondiales calibrées sur les objectifs de stabilité économique et sociale, de prospérité partagée et de durabilité environnementale. 

Le Président de ce comité, M. José Antonio Ocampo, a rappelé que 44 pays se sont soumis cette année à un examen national volontaire dans le cadre du forum politique, avant de donner quelques conseils aux prochains qui se plieront à cet exercice: faire mieux en termes de partage d’expériences et de leçons apprises pour refléter les progrès réalisés sur les aspects transformateurs du Programme 2030; discuter de manière plus approfondie des politiques et stratégies nationales et internationales, ainsi que des défis rencontrés et du soutien nécessaire; inclure les groupes défavorisés et la société civile, y compris par la présentation de rapports parallèles pour garantir une contribution indépendante d’un large éventail de parties prenantes.

Alors qu’il ne reste que sept années pour réaliser les ODD, « acharnement » et « détermination » ont été demandés aux gouvernements et autres parties prenantes par le Secrétaire général, dans son rapport sur le thème de la Déclaration ministérielle.  M. António Guterres mise sur des politiques capables de renforcer la résilience humaine, sociale, économique et planétaire.

Dans cette lignée, l’appel lancé par les ministres réunis à l’ECOSOC réclame « un nouvel engagement mondial » en faveur du développement durable pour « assurer un relèvement plus durable, plus résilient et plus inclusif et faire face aux conséquences de la pandémie de COVID-19, à l’instabilité et aux conflits mondiaux actuels, aux changements climatiques, à la perte de biodiversité et à la pollution, et à d’autres obstacles systémiques à la mise en œuvre du Programme 2030 et à la réalisation des objectifs de développement durable ».

Le texte se concentre sur plusieurs ODD: le 4 (éducation), le 5 (égalité des sexes), le 14 (océans, mers et ressources marines), le 15 (écosystèmes terrestres) et le 17 (partenariat mondial pour le développement durable).  Il balaye aussi d’ « autres questions prioritaires » comme les changements climatiques, le développement industriel inclusif et durable, les emplois décents pour tous, les droits humains à l’eau potable et à l’assainissement, la lutte contre la pandémie de COVID-19 et le rôle positif des migrants.  Il n’oublie pas les jeunes et leur rôle essentiel en tant qu’agents de développement durable, de l’action climatique et de la paix. 

Si la Déclaration ministérielle a été adoptée par consensus, un vote (20 voix pour, 15 abstentions et 3 voix contre – Canada, États-Unis et Israël) a été nécessaire pour adopter son paragraphe 131 qui mentionne notamment la pleine jouissance du droit à l’autodétermination des peuples vivant sous occupation coloniale et étrangère. 

La journée s’est articulée autour de deux tables rondes, la première permettant d’examiner les moyens de rendre le multilatéralisme plus inclusif et efficace.  Des réflexions ont été exprimées sur la réponse de santé publique à la pandémie, le financement et l’allègement de la dette, les changements climatiques et la protection sociale, dont les droits du travail et l’éducation.  L’après-midi a été consacrée à l’examen de scenarii futurs pour assurer un développement durable, sur la base du rapport d’étape du Secrétaire général sur les ODD, présenté la semaine dernière, qui a révélé l’impact dévastateur de la pandémie sur de nombreux objectifs.  Faisant sien les propos du Secrétaire général appelant à « un plan de sauvetage pour les ODD », M. Liu a estimé qu’il n’était pas trop tard puisque des progrès ont continué d’être réalisés sur certaines cibles pendant et malgré la pandémie.

M. Liu, qui est appelé à de nouvelles fonctions en Chine après cinq ans à la tête du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a souhaité « courage et harmonie » aux délégations pour la réalisation des ODD.  Le Président de l’ECOSOC a appelé à saisir l’opportunité des préparatifs du sommet sur les ODD de septembre 2023 pour progresser sur tous les fronts en s’inspirant des nouvelles idées et solutions entendues.  « Nous avons les connaissances, les options politiques, les outils et les instruments dont nous avons besoin », a-t-il conclu en misant sur la volonté politique des États Membres pour mobiliser les financements, la science et la technologie.

DÉBAT DE HAUT NIVEAU SUR LE THÈME « RECONSTRUIRE EN MIEUX APRÈS LA PANDÉMIE DE MALADIE À CORONAVIRUS (COVID-19), TOUT EN AVANÇANT SUR LA VOIE D’UNE MISE EN ŒUVRE INTÉGRALE DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’HORIZON 2030 »

Présentation des rapports - E/2022/57, E/2022/58

M. LIU ZHENMIN, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a présenté deux rapports du Secrétaire général  dont le premier s’intitule « Reconstruire en mieux à partir de la maladie à coronavirus (COVID-19) tout en faisant progresser la mise en œuvre complète du Programme de développement durable à l’horizon 2030 » S’agissant du premier rapport, M. António Guterres rappelle que la pandémie de COVID-19 a tué plus de 6 millions de personnes dans le monde provoquant un recul majeur du Programme 2030.  « Reconstruire en mieux » exigera des pays qu’ils renforcent la résilience humaine, sociale, économique et planétaire.  Ils doivent allouer des ressources pour réaliser les ODD.  Le message du Secrétaire général est qu’il est essentiel de renforcer la coopération et le partenariat multilatéraux pour parvenir à un relèvement durable et résilient, a cité M. Zhenmin.

Les enseignements tirés de la COVID-19 insistent sur l’importance d’assurer l’équité vaccinale pour tous les pays, de garantir un accès universel rapide de tous les pays en développement aux vaccins, aux traitements et aux diagnostics et de renforcer les capacités de production de vaccins.  Pour « reconstruire en mieux », les pays éviteront de revenir aux modèles d’investissement du passé et devront rendre leurs économies plus équitables socialement et durables sur le plan environnemental.  Les gouvernements s’efforceront de réduire les inégalités des revenus pour éradiquer l’extrême pauvreté et la faim d’ici à 2030. 

La lutte contre les inégalités à long terme entre les sexes, comme la réduction de l’écart entre les sexes dans le travail, peut être un puissant moteur pour une croissance économique plus forte, a fait savoir le Secrétaire général.  Pour « reconstruire en mieux », les pays devront également mettre en œuvre une politique de protection sociale et renforcer les systèmes de soins de santé, sachant que 53% de la population mondiale n’a toujours pas accès à la protection sociale.  Les pays doivent limiter le réchauffement climatique et faire un meilleur usage des ressources naturelles en utilisant collectivement des technologies moins gourmandes en ressources et un modèle économique qui implique le partage, la réparation et le recyclage des matériaux et des produits le plus longtemps possible.  Ils doivent adopter une stratégie de relèvement plus verte, plus inclusive et plus durable.  Enfin, la riposte à la COVID-19 a montré les possibilités qu’offrent les technologies numériques pour la santé, l’éducation et les services publics.  La reprise requerra des investissements dans la transition numérique et la réduction des écarts numériques entre les pays et à l’intérieur de ceux-ci. 

Résumant le second rapport qui s’intitule « Tendances et scénarios futurs à long terme: incidence sur la réalisation des objectifs de développement durable », M. Zhenmin a dit que M. Guterres encourage les décideurs politiques à réfléchir à des scenarii sur la façon dont le monde peut réaliser les ODD et gérer les conséquences des changements climatiques.  À cet égard, le rapport suggère un scénario alternatif de développement durable établi par d’éminents scientifiques en 2021 qui encourage à réduire les émissions de gaz à effet de serre, le gaspillage alimentaire et l’utilisation de l’eau à des fins agricoles, ainsi qu’à mettre l’accent sur les personnes pour réduire l’extrême pauvreté, à assurer la prospérité économique et un niveau de vie décent pour tous et à renforcer les institutions et les partenariats.  Ces mesures nécessitent d’importants investissements à l’échelle mondiale et une volonté politique accrue, a mis en garde le Secrétaire général dans son rapport en encourageant à recourir aux nouvelles technologies ainsi qu’à des solutions fondées sur la nature pour éliminer le dioxyde de carbone. 

Le rapport note que la réalisation des ODD et des objectifs climatiques mondiaux sont toujours à portée de main si le monde accroît les investissements, la recherche et le partage de la technologie, avec le développement durable comme objectif principal.  Le rapport montre également que le soutien à la transition énergétique est un puissant catalyseur pour réaliser les ODD, y compris les technologies numériques qui pourraient réduire considérablement la demande d’énergie fossile.  Pour y arriver, il faut de la volonté politique, de la concentration, de la poursuite de la recherche et du développement, ainsi que de la coopération et de la solidarité internationales.  Il n’y a pas de temps à perdre, a pressé le Secrétaire général dans son rapport. 

M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Président du Comité des politiques de développement, a présenté le rapport de la réunion de février du Comité qui a coïncidé avec le déclenchement de la guerre en Ukraine dont les impacts sur les pays les moins avancés (PMA) et les autres pays en développement sont graves et empêchent les pays d’atteindre les ODD.  D’emblée, le rapport insiste sur les possibilités qu’offrent les politiques industrielles pour relever les multiples défis du relèvement inclusif et résilient.  Mais il faut mettre l’accent sur la nécessité d’objectifs clairs intégrés dans une stratégie économique de transformation structurelle limitée dans le temps.  Ces politiques devraient intégrer des mécanismes de responsabilité ainsi que des processus décisionnels transparents et inclusifs.  En outre, ces politiques industrielles devront tenir compte des économies verte et bleue, de la technologie numérique, de la résilience aux chocs et aux changements climatiques.  Elles devraient assurer l’équité et l’égalité des sexes. 

Le rapport note que les pays en développement ont besoin de soutien dans leurs stratégies de diversification et de transformation structurelle.  On ne doit plus les considérer uniquement comme des fournisseurs de ressources naturelles.  Dans ce contexte, a poursuivi M. Ocampo, les politiques industrielles exigent une nouvelle génération de financements, des technologies, des informations commerciales et des services de commercialisation, des exportations par l’intermédiaire d’organismes publics et publics-privés.  Pour mieux intégrer les petites et moyennes entreprises dans des réseaux de production plus vastes, il faut renforcer leurs capacités technologiques.  De plus, il faut inciter les grandes entreprises à développer des réseaux de fournisseurs locaux et des solutions de financement innovantes. 

À ce sujet, le Président du Comité des politiques de développement a dit que les cadres de financement doivent être souples, inclusifs et répondre aux besoins des entreprises opérant dans un réseau décentralisé et segmenté.  Il a encouragé les banques nationales de développement à soutenir les entreprises et les secteurs à forte potentialité de croissance et de productivité, l’inclusion financière, ainsi que les banques multilatérales de développement.  Ces banques doivent posséder de solides capacités de gouvernance et d’évaluation des risques, a-t-il ajouté.  Il a conseillé de créer des banques nationales de développement dans les pays où elles n’existent pas.

Pour concrétiser les possibilités des politiques industrielles et des capacités de production, M. Ocampo a suggéré des processus d’intégration régionale et une large coopération Sud-Sud, pour desserrer les contraintes financières, technologiques et d’information.  Les cadres de protection de la propriété intellectuelle doivent être révisés de manière à permettre aux pays en développement de développer ensemble les technologies plutôt que de compter sur la promesse non tenue du transfert de technologie.  Des plateformes régionales et mondiales novatrices devraient être explorées pour rassembler des éléments des chaînes de valeur, en tirant parti des progrès de la technologie et de l’énergie propre.  L’innovation dans la coopération internationale en matière de politique industrielle commence par un dialogue ouvert sur les plans commercial, climatique, environnemental et international pertinents, a déclaré le Président.

S’agissant des examens nationaux volontaires, il a dit que les pays peuvent faire mieux en termes de partage d’expériences et de leçons apprises et en reflétant les progrès réalisés sur les aspects transformateurs et intégrés du Programme 2030.  Pour une plus grande efficacité des examens nationaux volontaires, il a demandé des discussions plus approfondies sur les politiques et stratégies nationales et internationales, ainsi que sur les défis rencontrés et le soutien nécessaire.  Ces processus doivent inclure les groupes défavorisés et la société civile, y compris la présentation de rapports parallèles pour garantir une contribution indépendante d’un large éventail de parties prenantes. 

Le Comité a aussi abordé la question des pays qui sont sortis de la catégorie des pays les moins avancés (PMA), en se disant préoccupé par la capacité limitée de ces pays à relever les défis à cause de leur faiblesse budgétaire aggravée par la crise de la COVID-19.  Le Comité est également préoccupé par le fait qu’un grand nombre de PMA en Afrique sont en retard en matière de vaccination.  Concernant le problème de la dette extérieure, le Comité appelle à mettre en œuvre le Programme d’action de Doha pour accroître les capacités de production, renforcer les systèmes de santé publique en prévision de futures pandémies, renforcer la résilience climatique et assurer la viabilité de la dette extérieure des PMA sortis de la liste.  Les mesures de soutien au commerce en leur faveur devraient être prorogées pour des périodes spécifiques au-delà de la date de sortie de la liste, selon les recommandations du Comité des politiques de développement. 

Table ronde 1

Les discussions de cette table ronde intitulée « Assurer l’avenir du multilatéralisme pour une reprise résiliente et inclusive » sont parties du constat que le multilatéralisme est actuellement mis à rude épreuve par plusieurs crises concomitantes, notamment la pandémie de COVID-19, les changements climatiques, la perte de biodiversité et la pollution, ainsi que la multiplication des conflits, qui révèlent de graves lacunes en matière de solidarité internationale.  Cette situation met en péril une reprise économique mondiale déjà fragile: l’inflation, dopée par la récente hausse des coûts de l’énergie et des denrées alimentaires ainsi que par les perturbations persistantes des chaînes d’approvisionnement et la contraction des marchés du travail dans de nombreux pays, provoque des ondes de choc alarmantes dans les nations en développement et crée des défis supplémentaires. 

Quels enseignements peuvent être tirés de la riposte à la pandémie de COVID-19 en matière de multilatéralisme?  Comment rendre le multilatéralisme plus inclusif afin d’assurer une reprise durable pour les laissés pour compte?  Quelles mesures urgentes le système multilatéral pourrait-il prendre pour s’attaquer à l’impact de la dette, des pressions inflationnistes croissantes et d’autres évolutions financières dans les pays en développement?  Telles sont quelques-unes des questions qui ont orienté les discussions de cette table ronde présidée par M. COLLEN VIXEN KELAPILE, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), et modérée par M. RAJESH MIRCHANDANI, Chef des communications à la Fondation des Nations Unies

M. DANILO TÜRK, ancien Président de la Slovénie et Président du Club de Madrid, a directement corrélé les difficultés rencontrées par la reprise économique mondiale à la « nouvelle guerre froide » dont la guerre en Ukraine est la manifestation la plus flagrante.  Dans ce contexte où une détente est plus que jamais nécessaire, les institutions multilatérales doivent concevoir des stratégies efficaces pour faire face à la « tempête parfaite » qui résulte de la confluence du réchauffement planétaire et d’insécurités structurelles durables, susceptibles de faire basculer jusqu’à 1,7 milliard de personnes dans la pauvreté abjecte.  Dès lors, les principaux pays détenant des réserves de céréales doivent les mettre sur les marchés internationaux afin de freiner la hausse des prix, tandis qu’une initiative multilatérale doit voir le jour pour garantir la restructuration et l’allègement de la dette des pays les plus pauvres.  Pour financer le changement nécessaire, il faudra concevoir une collaboration public-privé à des niveaux jamais atteints auparavant.  Les finances publiques devraient être réorientées de manière à mobiliser les investissements privés pour répondre aux besoins des biens communs mondiaux.  Et le secteur public se montrer proactif et contribuer à la conception de nouveaux cadres de partage des risques avec le secteur privé, a encore préconisé M. Türk. 

Panélistes

Mme RANIA A. AL MASHAT, Ministre de la coopération internationale de l’Égypte, s’est voulue optimiste, considérant que cette coopération s’est avérée plus active que ce que la plupart des observateurs imaginent.  Mais elle a jugé que l’architecture multilatérale existante doit être améliorée, grâce à des modalités axées sur les résultats qui tiennent compte de ce qui a fonctionné jusqu’à présent.  Pour elle, il importe d’utiliser les fonds de développement en coopération avec le secteur privé, le financement étant le nerf de la guerre contre les changements climatiques. 

M. GABRIEL FERRERO, Ambassadeur itinérant pour la sécurité alimentaire mondiale du Ministère des affaires étrangères de l’Espagne, et Président du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, a confirmé la nécessité d’examiner les succès récents du multilatéralisme, tout en y injectant une souplesse et une adaptabilité qui lui font défaut, pour passer outre la « lourdeur bureaucratique » face à des chocs économiques et climatiques qui n’attendent pas.  Ce système doit être réimaginé en privilégiant un traitement holistique de questions interdépendantes.  Peut-être à cette fin serait-il souhaitable de songer à convoquer une réunion annuelle de toutes les organisations intergouvernementales les plus importantes, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), sous la présidence de l’ECOSOC, a proposé M. Ferrero. 

Mme CHIDO MPEMBA, Envoyée spéciale de l’Union africaine pour la jeunesse, a jugé plus que jamais nécessaire d’inclure les jeunes dans les processus décisionnaires, en raison de leur créativité, comme leur implication dans la lutte contre la COVID-19 en Afrique l’a démontré.  Davantage peut être fait pour assurer leur représentation à tous les niveaux, a-t-elle estimé. 

Pour M. APOSTOLOS XYRAFIS, Secrétaire général de l’Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires (AICESIS), la pandémie a démontré les limites d’un système multilatéral en faisant ressurgir des réflexes nationalistes.  Mais elle a également été l’occasion de consacrer le recours triomphal à l’État providence et au bien public, ainsi que de l’action de la société civile, souvent au-delà des frontières nationales.  L’intervenant s’est dit convaincu que celle-ci peut impulser un nouvel élan au multilatéralisme à condition que sa voix soit entendue.  Le passage d’un modèle de production à un autre exige du temps, des investissements et un coût, a relevé M. Xyraris, pour qui il est utopique de demander aux pays les plus pauvres de réaliser leur transition verte sans accompagnement. 

M. SHYAM BISHEN, Chef de la santé et membre du Comité exécutif du Forum économique mondial, a estimé que les partenariats public-privé, grâce auxquels un vaccin contre la COVID-19 a pu être élaboré, sont un bon exemple de ce que peut accomplir le multilatéralisme.  En revanche, les disparités dans l’accès des pays au vaccin ont révélé ses insuffisances, a-t-il observé.  À ses yeux, la riposte en matière de santé publique doit donc se fonder sur les besoins des communautés les plus touchées par les disparités vaccinales, une démarche qui doit également prévaloir dans la lutte contre les changements climatiques. 

Dialogue interactif

S’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), M. KHUMBIZE KANDODO CHIPONDA, Ministre de la santé du Malawi, a constaté avec regret que les efforts des institutions multilatérales sont inefficaces face aux crises émergentes en raison de leur complexité et de leur interdépendance.  Le « futur multilatéralisme » devrait donc aider les PMA en leur accordant des subventions et des financements concessionnels, notamment pour faire face aux changements climatiques, tout en les accompagnant pour surmonter les disparités existantes, qui vont de l’accès aux soins de santé à Internet.  M. Chiponda a saisi l’occasion pour inviter les États Membres à participer à la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA, qui se tiendra à Doha, au Qatar, du 5 au 9 mars 2023, afin d’y forger des partenariats revitalisés.  Le délégué du Zimbabwe a, quant à lui, estimé que le sommet sur la transformation de l’éducation prévu en septembre 2022 devrait contribuer à tracer une trajectoire nouvelle et pertinente, adaptée aux défis actuels et futurs.  La délégation a aussi invité les États Membres à veiller à l’intégration réussie des résultats de la cinquième Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, Stockholm+50 et la Conférence sur les océans, pour réaliser les ODD 14 et 15 d’une manière qu’ils se renforcent mutuellement, en synergie avec les autres objectifs. 

Le Ministre des affaires étrangères d’Haïti, M. JEAN VICTOR GENEUS, a indiqué que son gouvernement avait lancé officiellement l’an dernier le cadre intégré national pour le financement du développement durable d’Haïti.  Ce nouveau mécanisme institutionnel favorise une approche inclusive qui intègre le secteur privé, le secteur bancaire, les organisations de la société civile, avec l’appui technique et financier des partenaires internationaux.  L’appui de ces derniers doit être « massif, cohérent et durable », a souligné le Chef de la diplomatie haïtienne, en rappelant la résolution E/RES/2021/18 adoptée le 21 juillet 2021 par l’ECOSOC.  Renchérissant, le représentant du Viet Nam a considéré que le système financier international doit être réformé et que les pays développés doivent respecter leurs engagements en matière de financement du développement, rééchelonner les paiements de la dette des pays en développement et réduire d’une manière générale le fardeau de cette dette.  Enfin, il est nécessaire selon lui d’augmenter le soutien aux investissements dans l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de ses effets, en fournissant aux pays en développement les ressources nécessaires, et en garantissant les transferts de technologie et le renforcement des capacités.  De son côté, M. FRANCIS MUSTAPHA KAI-KAI, Ministre de la planification et du développement économique de la Sierra Leone, a considéré que l’un des moyens de revitaliser la coopération multilatérale est d’accroître l’équilibre régional dans la représentation au sein de la gouvernance des institutions multilatérales mondiales, indépendamment des moyens financiers des pays concernés. 

Table ronde 2

Cette table ronde, intitulée « Regarder vers l’avant: agir maintenant pour un avenir meilleur », a été résolument placée sous le signe de la prospective, l’occasion pour les intervenants de passer en revue les différents scenarii de développement durable dans un contexte de pandémie, compte tenu notamment de la contrainte démographique et des conséquences des changements climatiques. 

« Il faut penser sur le long terme pour reconstruire en mieux, bien au-delà de 2030 », a insisté M. COLLEEN KELAPILE, Président du Conseil économique et social (ECOSOC) avant de céder la parole à M. LIU ZHENMIN, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, qui a rappelé l’interdépendance et le destin commun de tous les pays du monde.  « Ce que nous faisons a des conséquences mondiales. »  Le haut fonctionnaire a souligné l’urgence à agir face aux changements climatiques et à mettre en œuvre le Programme 2030, avant d’appeler au renforcement des capacités statistiques des pays pour penser l’avenir.  La population mondiale devrait être de 8 milliards à la fin de cette année et connaître un pic à la fin de ce siècle, a-t-il indiqué, appelant à être prêts pour ce qui nous attend. 

M. NARASIMHA D. RAO, Yale School of the Environment, a indiqué que l’action publique mondiale s’éloigne malheureusement de ce qu’il faudrait faire pour remédier aux conséquences des changements climatiques et qu’il en est de même s’agissant de la lutte contre la pauvreté.  Il a plaidé pour des modes de transport plus durables afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Il a aussi insisté sur l’importance d’un mode d’alimentation différent, avec une consommation accrue de graines.  Nous avons aussi besoin d’une compréhension plus fine de la distribution des revenus afin de mieux combattre la pauvreté, a ajouté M. Rao. 

Mme TOMOKO HASEGAWA, Université Ritsumeikan, Japon, s’est penchée sur les liens entre changements climatiques et sécurité alimentaire, notant que l’action pour remédier aux conséquences des changements climatiques doit pouvoir contribuer à renforcer la sécurité alimentaire mondiale.  Il faut mettre fin à la faim, a-t-elle martelé, déplorant que le monde est encore loin du compte.  Elle a surtout souligné les conséquences négatives que peut avoir la lutte contre l’insécurité alimentaire pour l’environnement, avec notamment une déforestation accrue.  Elle a en conséquence plaidé pour une action de lutte contre l’insécurité alimentaire « fine et ciblée » dans le respect de l’impératif environnemental. 

« Le monde change rapidement et nous devons sans cesse trouver de nouvelles réponses stratégiques pour répondre aux défis », a déclaré Mme JAANA TAPANAINEN-THIESS, Bureau du Premier Ministre de Finlande.  Il faut être stratégiquement prêt, a-t-elle souligné, en appelant à accroître la résilience.  Elle a expliqué que le Bureau du Premier Ministre de Finlande élabore depuis 1993 un rapport annuel sur l’avenir, en esquissant différents scenarii d’ici à 2040.  « Nous voulons comprendre ce que l’avenir nous réserve », a-t-elle dit, en soulignant l’importance de l’équité intergénérationnelle.  Elle a appelé à identifier les signaux d’alerte et à les prendre en compte, afin de conjuguer développement économique, préservation de l’environnement, paix et stabilité. 

« Nous avons un choix à faire: une action collective ou un suicide collectif », a lancé Mme LAUREL PATTERSON, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en demandant des actions concrètes pour promouvoir le développement durable.  Elle a passé en revue les différents scenarii élaborés par le PNUD dans un contexte de pandémie, du pire au meilleur, en plaidant pour une action fine « digne de l’acupuncture » pour remédier à cette superposition de crises. 

M. MICHAEL SHANK, Carbon Neutral Cities Alliance, a mentionné la colère des habitants du Vermont, où il travaille.  Ces personnes sont armées et la défiance est devenue la norme.  Dans un tel contexte, comment pouvons-nous avancer dans la « décarbonisation » des villes, a-t-il demandé, en indiquant que la population de sa ville y est majoritairement opposée.  Pour surmonter la défiance, il a appelé à agir autrement, « parce que ce qui a été fait jusqu’à présent ne fonctionne pas ».  Il nous faut sortir de notre zone de confort, afin que chacun se sente concerné et se considère comme cocréateur d’un avenir meilleur, a tranché M. Shank. 

M. DATO’ SRI SAIFUDDIN ABDULLAH, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, a, pour sa part, insisté sur le rôle crucial de la technologie pour changer les choses.  La pandémie a mis en lumière l’importance de la technologie, a-t-il dit, en mentionnant le vivier d’emplois que recèle le secteur des nouvelles technologies.  Il a détaillé le plan quinquennal de développement durable suivi par son pays, en se félicitant de l’obtention de résultats tangibles jusqu’à présent.  Il est crucial que les populations s’approprient les ODD, pour que ceux-ci ne soient pas considérés comme le pré carré de l’ONU, a tranché le Ministre. 

De son côté, Mme PHILDA KERENG, Ministre de l’environnement et du tourisme du Botswana, a détaillé l’action de son pays pour renforcer la résilience.  Elle a souligné l’importance de la confiance de la population dans l’action gouvernementale, qui doit être « inclusive et intègre ».  La recherche et le développement sont cruciales pour le développement de solutions endogènes.  Elle a aussi demandé que les populations soient au centre de l’action publique, comme cela est le cas au Botswana.  La société civile doit être étroitement associée à cette action, a conseillé Mme Kereng. 

Enfin, M. OSSIAN SMYTH, Ministre d’État de l’Irlande, en charge notamment des communications et l’économie circulaire, a indiqué que des petites réformes peuvent entraîner de grands effets, en prenant l’exemple de l’interdiction des sacs plastique en Irlande.  Il faut avoir le courage de porter le changement, a dit M. Smyth.  Il a aussi indiqué que la mise en place d’une économie circulaire dépend d’efforts individuels, comme le recyclage des déchets. 

Lors du court dialogue interactif, la Thaïlande a rappelé que la prévision stratégique est le meilleur outil à disposition des États, en soulignant l’importance des systèmes d’alerte rapide pour une meilleure préparation face aux crises.  L’Académie anticorruption internationale a indiqué que de nombreux décès liés à la pandémie auraient pu être évités si des mesures fortes contre la corruption avaient été adoptées, notamment s’agissant du respect des quarantaines.  La corruption est aussi synonyme de crimes contre la vie sauvage, a dit le délégué, en mentionnant le braconnage.  La corruption, a-t-il ajouté, concerne tous les ODD. 

Adoption de la Déclaration ministérielle (E/2022/L.14)  

Intervenant après l’adoption de la Déclaration, les représentants des États-Unis et de l’Indonésie se sont félicités de l’adoption par consensus qui offre des orientations pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030 dans un contexte marqué par une multiplicité de crises.  Ils ont particulièrement salué la contribution des délégations de l’Italie et de Nauru pour avoir facilité ce résultat.  Si le représentant des États-Unis a indiqué que la position américaine relative à cette déclaration sera publiée sur le site de sa délégation, celui de l’Indonésie a cité deux mots clefs qui résument ces débats, à savoir « multilatéralisme et actions » notamment pour répondre aux effets collatéraux de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique. 

Avant l’adoption de la Déclaration dans son ensemble, un vote a néanmoins été demandé s’agissant du paragraphe 131, qui appelle notamment à des efforts redoublés pour éliminer les obstacles entravant l’exercice du droit à l’autodétermination pour les peuples vivant sous une occupation coloniale et étrangère, ce qui affecte leur développement socioéconomique.  Au final, sur les 54 membres de l’ECOSOC, 20 délégations ont voté pour le maintien du paragraphe 131, 15 se sont abstenues tandis que le Canada, Israël et États-Unis ont voté contre. 

Intervenant après l’adoption de ce paragraphe, le représentant d’Israël a indiqué que sa délégation, tout en étant en faveur de la Déclaration ministérielle, se dissociait du paragraphe 131. 

Déclarations de clôture

Après deux ans de réunions virtuelles ou hybrides, M. LIU ZHENMIN, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a salué la mobilisation et l’audience observées cette année autour de ces huit journées de débats de haut niveau sur les moyens de mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il s’est félicité de l’engagement et de l’inspiration des décideurs politiques, des chefs du système des Nations Unies, des experts, des grands groupes et autres parties prenantes de tous horizons.  Rappelant le discours d’ouverture du Président de l’ECOSOC, « plein d’optimisme et d’espoir », M. Liu s’est dit persuadé que ce sommet de haut niveau a donné le sentiment que nous pouvons inverser la tendance, rattraper les retards et faire un bond en avant vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  Le Chef du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (DESA) a invité à saisir l’opportunité de cette année de préparatifs du sommet de septembre 2023 sur les ODD, et le Sommet lui-même, pour marquer une nouvelle phase d’accélération et de transformation dans l’histoire des ODD. 

Alors que la matinée a permis d’examiner les moyens de rendre le multilatéralisme plus inclusif et efficace, M. Liu a souligné les réflexions relatives à la réponse de santé publique à la pandémie, au financement et à l’allègement de la dette, aux changements climatiques et à la protection sociale, dont les droits du travail et l’éducation.  Notant que l’après-midi a été consacrée à l’examen de scenarii futurs pour assurer un développement durable, M. Zhenmin a rappelé que le rapport d’étape du Secrétaire général sur les ODD présenté la semaine dernière a révélé l’impact dévastateur de la pandémie sur de nombreux ODD.  Faisant sien les propos du Secrétaire général appelant à « un plan de sauvetage pour les ODD », M. Liu Zhenmin a estimé qu’il n’était pas trop tard puisque des progrès ont continué d’être réalisés sur certaines cibles malgré la pandémie.  « Les ODD ont continué à gagner du terrain et ils mobilisent de plus en plus de gouvernements, de collectivités locales, d’organisations de toutes sortes et à tous niveaux, du secteur privé et de la société civile », s’est félicité M. Liu avant de saluer les changements de cap et corrections apportés pour atteindre les ODD et ne laisser personne de côté, malgré de multiples crises. 

Par ailleurs, M. Liu s’est dit persuadé, à l’écoute des 44 examens nationaux volontaires présentés cette année, mais aussi de la table ronde ministérielle et de tous les autres échanges, que la combinaison de plans socioéconomiques pour répondre à la pandémie et d’autres actions urgentes pour faire face aux impacts des crises, porteront leurs fruits.  Il a déclaré que le scénario présenté dans le rapport du Secrétaire général sur les tendances et scenarii futurs prouve qu’il est possible de soutenir une transition inclusive, durable et verte à conditions de se concentrer sur la transformation de notre système et de nos comportements, dont les faiblesses ont été rendues criantes par les crises. 

Pour lui, nous avons démontré aujourd’hui que, si nous sommes bien informés des changements démographiques, sociaux et environnementaux qui se profilent, nous pouvons les anticiper et apporter les changements politiques nécessaires.  Dans ce contexte, il a estimé que l’adoption par consensus de la Déclaration ministérielle représente, malgré les différences de vues et d’approches, une expression d’unité qui renforce l’engagement en faveur de la réalisation des objectifs fixés en 2015 et accélérera le voyage commun vers la reprise et la résilience.  Précisant qu’il concluait son dernier discours en tant que Chef du DESA, car appelé à de nouvelles fonctions en Chine après cinq à la tête du Département, M. Liu a souhaité « courage et harmonie » aux délégations pour la réalisation des ODD. 

M. COLLEN VIXEN KELAPILE, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), s’est félicité de l’adoption par consensus de la Déclaration ministérielle qui offre une bonne orientation politique et une base solide pour nos actions visant à surmonter la pandémie de COVID-19 et d’autres crises tout en travaillant à la réalisation des ODD.  Alors que les deux dernières années nous ont appris que la solidarité internationale est le seul moyen de réaliser les 17 objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, le Président de l’ECOSOC a particulièrement attiré l’attention sur les propositions du Comité des politiques de développement pour promouvoir un nouveau multilatéralisme qui garantira des règles mondiales calibrées sur les objectifs primordiaux de stabilité économique et sociale, la prospérité partagée et la durabilité environnementale.

Il a expliqué que le débat de ce matin a mis l’accent sur la nécessité d’un système multilatéral renforcé pour favoriser des solutions à l’échelle nécessaire en vue de répondre aux grands défis transfrontaliers d’aujourd’hui, notamment les crises énergétiques.  Ce système est essentiel pour soutenir les pays et les personnes les plus vulnérables, et les plus touchés par les crises.

M. Kelapile a ajouté que la solidarité internationale implique d’intensifier nos efforts collectifs pour assurer un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19, pour aller au-delà du succès « limité mais important » obtenu auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  « Il a aussi souligné l’accord pour une coopération multilatérale renforcée afin de fournir des efforts concertés pour atteindre les ODD et apporter de réelles améliorations dans la vie des personnes des.  M. Kelapile a expliqué que l’ECOSOC assurera le suivi des questions relevant de son mandat.  Il examinera également plus avant l’engagement des jeunes, en s’appuyant sur les acquis du Forum des jeunes de l’ECOSOC qui se réunit chaque année en avril.

Le Président de l’ECOSOC a aussi exhorté les missions permanentes à mobiliser et sensibiliser leurs dirigeants et ministères dans leurs capitales respectives pour mettre en œuvre les accords importants agréés aux Nations Unies.  « C’est ainsi que nous rendrons le multilatéralisme efficace », a-t-il insisté, avant de saluer la qualité des visions exprimées par les scientifiques cet après-midi sur différents scenarii viables pour réaliser un avenir durable.  Il a noté que les scenarii sont des outils essentiels pour prendre des décisions politiques judicieuses et mieux soutenir la réalisation des ODD.  Après avoir reconnu que la planification à long terme est extrêmement difficile dans le contexte actuel, il a jugé essentiel que les scientifiques et les décideurs assurent une meilleure interface entre science et politique et que le système des Nations Unies renforce les capacités des pays en développement. 

Illustrant le ton optimiste qui a prévalu lors du forum politique de haut niveau et du débat de haut niveau de l’ECOSOC, M. Kelapile a fait sienne une déclaration d’un panéliste qui a estimé que « nous ne sommes ni impuissants ni désespérés ».  « Nous avons les connaissances, les options politiques, les outils et les instruments nous avons besoin », a-t-il noté avant d’appeler à la volonté politique pour mobiliser les financements et le pouvoir de la science et de la technologie.  Il a appelé à saisir l’opportunité des préparatifs du Sommet sur les ODD de septembre 2023 pour concrétiser des progrès sur tous les fronts en s’inspirant des nouvelles idées et solutions entendues.

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