Science, technologie et innovation au service du développement durable: le forum de l’ECOSOC s’engage à « reconstruire en mieux » le monde de l’après-pandémie
Le septième forum de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation (STI) au service de la réalisation des objectifs de développement durable a entamé aujourd’hui ses travaux. Plusieurs discussions ont eu lieu autour d’un même objectif: reconstruire en mieux après la pandémie de COVID-19 tout en avançant sur la voie d’une pleine mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Le Secrétaire général de l’ONU et les Présidents du Conseil économique et social (ECOSOC) et de l’Assemblée générale ont donné le ton dans leurs déclarations d’ouverture de cet événement au cours duquel se tiendra, pendant deux jours, une session ministérielle et des tables rondes d’experts du secteur privé, du monde académique et des entités partenaires des Nations Unies.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, s’exprimant au nom de M. António Guterres, a alerté sur le risque bien réel de voir émerger un monde « où certains pays se remettent de la crise de la COVID-19 » -grâce aux vaccins, à des mesures fortes de relance et à une accélération numérique- « alors que d’autres s’enfoncent toujours plus dans un cycle d’incertitude, de pauvreté et de faim ». Le message du Secrétaire général a été d’inviter les participants à travailler ensemble pour que la science et la technologie profitent à tous, arguant que la coopération multipartite restera la clef pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).
Le Président de l’ECOSOC, M. Collen Vixen Kelapile, a quant à lui souhaité que le forum « attise les feux de l’inspiration » de la jeunesse et mette sur la table des solutions apaisant les craintes des citoyens lorsqu’est exploité le pouvoir de la science, de la technologie et de l’innovation aux fins de développement durable. « Science, technologie et innovation doivent être une source d’espoir, la vitrine de l’ingéniosité humaine », a-t-il déclaré.
« Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pourrons réaliser des percées incroyables, stimuler la croissance sociale et économique, créer des emplois et des moyens durables de subsistance, lutter contre les inégalités endémiques et autonomiser les femmes et les filles, et cela, à l’horizon 2030 », a pour sa part estimé le Président de l’Assemblée générale. M. Abdulla Shahid a demandé au forum de se montrer ambitieux en envisageant notamment des mesures qui réduiraient les émissions de gaz à effet de serre tout en autonomisant des milliards de personnes.
Des pays ont présenté leurs politiques en matière de STI, lesquelles, a-t-il été répété, doivent être articulées avec les actions nationales et régionales de mise en œuvre des ODD. Les États de l’Amérique latine et des Caraïbes, qui ont dit s’attacher à réduire la facture numérique pour fournir à tous une information universelle sur la santé dans le contexte de la pandémie de COVID-2019, ont en même temps souligné l’importance des savoirs médicaux ancestraux. Le Honduras a ainsi plaidé pour que l’investissement dans les technologies innovantes répondent aux besoins des communautés traditionnelles. Ses homologues régionaux ont également conseillé aux pays industriels de prendre en compte des croyances des populations autochtones pour les aider à avancer vers le développement durable. Ces mêmes pays ont d’ailleurs mis en avant le rôle confié aux femmes autochtones dans la constitution de leurs écosystèmes numériques nationaux. « Plus de 1 000 femmes, y compris des femmes issues des communautés autochtones, ont été formées aux outils numériques ces dernières années en suivant des formations publiques », a par exemple indiqué le Guatemala.
« Il faut numériser la reprise post-COVID pour tirer vers l’avant la mise en œuvre des ODD », a déclaré un membre du Gouvernement chinois qui a évoqué l’établissement en Chine de « zones ODD » où les acteurs se concentrent localement tant sur la réduction de la pauvreté que sur le développement des STI favorables à l’essor des énergies vertes. Le représentant du Gouvernement malaisien a indiqué, quant à lui, que son pays vise l’autonomie vaccinale dans les cinq prochaines années. « Les percées technologiques dans les domaines de la santé doivent être étendues à l’agriculture pour parvenir aux ODD dans les temps », ont renchéri les Philippines.
Les experts internationaux du secteur de la santé, dont le Président du Global Virus Network et ancien Président de l’Institut Pasteur en France, M. Christian Bréchot, ont appelé à se préparer aux futures pandémies, l’effort devant porter sur le partage des données et la formation d’épidémiologistes à l’échelle mondiale. M. Bréchot a également souhaité la duplication de réseaux qui, comme le sien, privilégient une approche globale des pandémies et le développement de solutions innovantes. Le monde universitaire, représenté notamment par Mme Anusha Nathan, du Programme des sciences et technologies de la santé à la Harvard Medical School, a tenu à saluer la mobilisation des jeunes scientifiques, qui, comme elle, se mobilisent pour apporter des vaccins anti-COVID aux groupes marginalisés dans le monde.
Parce que les STI ne sauraient être réservées à la reprise économique postpandémie, Mme Susan Liautaud, du Partenariat mondial pour l’éducation, a partagé diverses expériences menées en Afrique par cette entité créée en 2002 pour accélérer les progrès vers l’objectif du Millénaire pour le développement d’une éducation primaire universelle d’ici à 2015. Le Malawi a distribué des tablettes à énergie solaire avec des contenus éducatifs et a connecté élèves et enseignants via WhatsApp, a-t-elle raconté, ajoutant qu’en Zambie, un programme d’apprentissage à distance par radio financé par le Pacte avait réussi à toucher 4,4 millions d’élèves. « Les filles et les enfants les plus pauvres y ont reçu des radios à énergie solaire pour réduire la fracture numérique », a-t-elle encore précisé.
Le forum poursuivra les travaux de sa septième édition, demain, vendredi 6 mai.
SEPTIÈME FORUM DE COLLABORATION MULTIPARTITE SUR LA SCIENCE, LA TECHNOLOGIE ET L’INNOVATION AU SERVICE DE LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Thème: « La science, la technologie et l’innovation pour reconstruire en mieux après la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), tout en avançant sur la voie d’une mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 »
Ouverture du forum
M. COLLEN VIXEN KELAPILE, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a déclaré que la science, la technologie et l’innovation peuvent être source d’admiration « mais aussi de peur ». Le forum de cette année, a-t-il ajouté, vise ainsi à « attiser les feux de l’inspiration » et à discuter des solutions qui peuvent apaiser les craintes des citoyens lorsqu’est exploité le pouvoir de la science, de la technologie et de l’innovation aux fins de développement durable. En regardant les images des catastrophes naturelles, de famine, de guerre, celles décrivant les conséquences de l’instabilité économique et les divisions au sein de nos sociétés, il est facile de se laisser aller au désespoir, a reconnu le Président de l’ECOSOC. Dans ce contexte, il a attiré l’attention sur la nécessité d’intéresser en particulier les jeunes en leur proposant des exemples pertinents de la façon avec laquelle la recherche, l’innovation et la recherche de nouvelles solutions peuvent aider à gérer les problèmes épineux auxquels notre monde actuel est confronté. Science, technologie et innovation devraient être une source d’espoir, la vitrine de l’ingéniosité humaine, a-t-il dit.
Assurant ensuite que les discussions de ce forum éclaireront les prochains examens des objectifs de développement durable (ODD) lors du forum politique de haut niveau pour le développement durable, en juillet, il a demandé aux participants de s’attacher à impliquer surtout les femmes et les filles dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. Historiquement, a-t-il rappelé, celles-ci ne représentent qu’environ un tiers de la main-d’œuvre dans ces domaines, et les écarts entre les sexes restent particulièrement élevés dans certains des emplois les mieux rémunérés et à la croissance la plus rapide comme l’informatique et l’ingénierie.
Poursuivant, M. Kelapile a indiqué que la COVID-19 a suscité la peur des vaccins et une défiance à l’égard de la science. Selon lui, il est nécessaire de restaurer et renforcer la confiance dans la science et la recherche, cela en montrant que les gouvernements écoutent leurs citoyens et s’attaquent à des problèmes complexes tels que la désinformation, le potentiel mais aussi les limites de l’intelligence artificielle, ou encore les questions concernant la confidentialité et l’accès aux données personnelles. Nous devons garantir des freins et contrepoids et envisager des mécanismes de gouvernance appropriés autour de ces questions, a-t-il enfin plaidé.
M. ABDULLA SHAHID, Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, a déclaré que le monde, confronté à une myriade de défis liés aux changements climatiques, aux inégalités, aux conflits, à la pauvreté et à la faim, dispose pourtant des capacités de les surmonter. Ce n’est qu’en travaillant ensemble, a-t-il ajouté, que nous pourrons, non seulement réaliser des percées incroyables, mais aussi stimuler la croissance sociale et économique, renforcer les services publics, créer des emplois et des moyens durables de subsistance, lutter contre les inégalités endémiques et autonomiser les femmes et les filles, et cela, à l’horizon 2030.
Le Président de l’Assemblée générale s’est dit convaincu que, jamais, les pays avaient disposé d’autant d’atouts techniques pour avancer vers la réalisation du développement durable sous tous ses aspects. Il a ainsi invité les participants à se montrer ambitieux pour que la relève post-COVID se saisisse des idéaux de la science, de la technologie et de l’innovation pour soutenir les efforts d’autonomisation et de protection de chacun, et ce, « en ne laissant vraiment personne de côté ». « L’heure est venue de partager les ressources, d’investir judicieusement et de relever les défis qui continuent d’entraver le progrès humain », a-t-il encore déclaré, estimant que, « grâce à la science, à la technologie et à l’innovation, il devient réellement possible de mettre fin aux inégalités qui divisent notre monde ».
M. Shahid s’est plu à imaginer un monde sans fracture numérique, une croissance économique ouvrant l’accès à toutes et tous aux secteurs émergents, et une extension des énergies renouvelables partout dans le monde. Ces mesures réduiraient d’un seul coup les émissions de gaz à effet de serre tout en autonomisant des milliards de personnes, a-t-il affirmé, invitant le forum à viser de telles transformations et ambitions.
M. LIU ZHENMIN, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, s’exprimant au nom du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a rappelé d’emblée qu’alors que les personnes, la planète et la prospérité sont au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030, au cours de l’année dernière, 120 millions de personnes supplémentaires ont été plongées dans l’extrême pauvreté et environ 100 millions d’enfants sont tombés en dessous des niveaux minimaux de compétence en lecture, tandis que les inégalités se sont aggravées dans de nombreux pays. Le risque est bien réel aujourd’hui de voir un monde fortement divergent où certains pays se remettent de la crise de la COVID-19 grâce à de larges déploiements de vaccins, à de fortes mesures de relance et à une accélération numérique alors que d’autres s’enfoncent toujours plus dans un cycle d’incertitude, de pauvreté et de faim, a mis en garde M. Liu.
« Le monde risque sérieusement de perdre une décennie pour le développement durable. » Alors qu’il ne reste que huit ans avant 2030, nous devons agir maintenant en tant que communauté mondiale pour accélérer le changement vers un monde meilleur pour tous, a martelé le Secrétaire général adjoint. C’est pourquoi le forum sur la science, la technologie et l’innovation d’aujourd’hui est si important, a-t-il observé en expliquant qu’il doit permettre de braquer les projecteurs sur tous les efforts impressionnants déployés par les États Membres, le système des Nations Unies et toutes les parties prenantes, pour donner une impulsion à des actions encore plus nombreuses.
Il a invité à travailler ensemble, par-delà les frontières, les secteurs et les disciplines, pour que la science et la technologie profitent à tous, arguant que la coopération multipartite restera la clef pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), la lutte contre les changements climatiques, mais aussi pour inverser la perte de biodiversité, mettre fin aux crises de pollution et relever efficacement les défis communs. Le Mécanisme de facilitation des technologies des Nations Unies a été conçu dans cet esprit pour rapprocher les Nations Unies du « pouls du progrès technologique » et pour promouvoir la collaboration multipartite sur la science et la technologie au service du développement durable. Il en va de même pour la feuille de route sur la coopération numérique, que le Secrétaire général a lancée l’année dernière, a-t-il ajouté. S’adressant à la salle, il a dit compter sur ce forum pour faire avancer la vision qui prévoit d’exploiter le plein potentiel de la science et de la technologie au service de tous.
Selon Mme LEELA DEVI DOOKUN-LUCHOOMUN, Vice-Première Ministre et Ministre de l’éducation, de l’enseignement supérieur, des sciences et de la technologie de Maurice, la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 demande des actions urgentes sur différents fronts. Utiliser l’immense potentiel des STI peut accélérer la réalisation de nombreux objectifs de développement durable, a-t-elle relevé en citant notamment l’accès à l’eau et l’assainissement ou encore la réduction des déchets. Elle a vu les nouvelles technologies comme une promesse d’avenir meilleur: alors que la pandémie a exposé beaucoup de fragilités, elle a aussi démontré la puissance et l’importance des nouvelles technologies, ainsi que leur potentiel gigantesque pour le développement durable.
Paradoxalement, a-t-elle analysé, les nouvelles technologies ont aussi augmenté les inégalités et créé d’immenses fossés numériques entre pays et entre citoyens des pays. La Ministre a également dressé un parallèle, qu’elle a estimé choquant, entre l’avènement du tourisme spatial, qui a récemment fait les gros titres, et le sort de pays comme Maurice, dont l’existence même est en danger du fait des changements climatiques. Elle a estimé que les investissements énormes dans le secteur du tourisme spatial pourraient être utilisés pour des causes plus en lien avec le bien commun. Il faut mettre à profit l’innovation pour les populations les plus pauvres et les plus en danger, a-t-elle souhaité.
En matière d’éducation, a-t-elle poursuivi, la dépendance aux nouvelles technologies est devenue évidente avec la pandémie, les fermetures d’écoles et les confinements. Elle a témoigné que, comme de nombreux pays, Maurice a dû repenser son enseignement public dans sa totalité et le faire migrer en ligne. Une chaîne de télévision nationale a été mise à contribution, ainsi que des applications sociales comme Teams de Microsoft et des programmes en ligne. Des bornes Wi-Fi ont été installées partout sur l’archipel. Tout a été fait pour que chaque enfant, quel que soit son niveau de vie, bénéficie d’un accès égal à Internet et à l’enseignement, a décrit la Ministre. Elle a aussi fait l’éloge du concept de « science ouverte », à savoir l’accès ouvert à des ressources intellectuelles et à des documents de recherche. Le partage de connaissances scientifiques pour développer des nouvelles technologies innovantes sera bénéfique pour tous, a estimé la Ministre mauricienne. Enfin, les gouvernements ne pouvant tout résoudre dans les pays en développement, dont les finances sont grevées et l’espace fiscal réduit, les partenariats public-privé sont une solution à étudier de près par les pays en développement pour développer leur secteur des nouvelles technologies, a-t-elle estimé.
M. FRANCIS COLLINS, Conseiller scientifique principal du Président des États-Unis, a relevé que la pandémie a permis un partage rapide des informations scientifiques, « dont on peut être fier », dans le cadre de la lutte contre la COVID-19. Toutefois, le monde a été confronté à de nombreux échecs et il faut faire preuve d’humilité pour apprendre de nos erreurs en vue d’être mieux préparé aux pandémies futures, a-t-il relevé. Alors que les sous-variants Omicrons se multiplient, on prend bien conscience du fait que la COVID-19 n’est toujours pas terminée, mais, pour M. Collins, c’est aussi l’occasion de saluer la collaboration scientifique internationale et notamment la contribution de la communauté scientifique de pays comme l’Afrique du Sud, le Botswana, le Royaume-Uni ou encore Israël. En revanche, alors que le développement des vaccins a été remarquable, ce n’est malheureusement pas le cas de l’accès équitable aux vaccins, a concédé M. Collins en faisant remarquer que sans un engagement véritable en ce sens, la pandémie risque de durer. C’est dans ce contexte qu’il a annoncé la décision des États-Unis de fournir 1 500 milliards de doses de vaccins au monde, notamment à travers leur partenariat avec le Mécanisme COVAX.
Le Conseiller scientifique a ensuite mis en exergue l’urgence qu’il y a à mobiliser les financements nécessaires pour développer des tests et des traitements vitaux, mais aussi pour lutter contre la désinformation et se préparer dès aujourd’hui aux prochaines crises sanitaires. Les États-Unis continueront à aider les gouvernements étrangers sur ce front afin de promouvoir une vision positive de l’avenir des STI et reconstruire en mieux, a-t-il assuré. Il a souligné les effets positifs de la coopération scientifique au XXIe siècle, tout en appelant à aller plus loin à travers la collaboration internationale et à apprendre de l’expérience d’autres pays, comme l’Inde dans le domaine de l’énergie verte ou le Costa Rica et le Rwanda pour leurs systèmes de santé publique mis en place à moindre coûts.
Dans ce contexte, les États-Unis sont persuadés de la pertinence de ce forum et d’une ONU efficace, a dit le Conseiller en soulignant le rôle important des Nations Unies pour promouvoir une coopération scientifique et technologique en faveur d’une reprise post-COVID-19 et une coopération de bonne foi fondée sur les « valeurs scientifiques d’ouverture, de diversité et d’humilité ». Remarquant que les progrès dans les sciences sont souvent le fruit de la dissidence, quand sont mises au défi des idées et des théories, M. Collins a dit vouloir encourager cela dans la communauté scientifique internationale sans peur de représailles. Il a aussi appelé à réfléchir au chemin parcouru dans le développement des sciences, avant de dénoncer « la guerre de choix » de la Fédération de Russie contre l’Ukraine qui est « une gifle », selon lui, pour les valeurs et principes que l’on cherche à défendre ici, notamment en termes d’accès à la coopération scientifique. C’était l’occasion pour lui de réaffirmer le soutien des États-Unis au peuple ukrainien.
En guise de conclusion, M. Collins a dit que l’objectif est clair: établir des réseaux robustes entre pays, entreprises et universités liés par des valeurs et un engagement communs pour créer des technologies et de sciences pour le bien de tous et encourager la liberté de penser, qui est au cœur de la science.
Session ministérielle: La science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des ODD et une reprise durable après la pandémie de COVID-19
En préambule de cette session, le Secrétaire général adjoint aux affaires économique et sociales, M. LIU ZHENMIN, a réitéré la conviction du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, que seules des solutions multilatérales et multipartites permettront de réduire les inégalités. À elles seules, les STI ne seront pas suffisantes pour solidifier la reprise post-COVID et réaliser les ODD dans les temps, a-t-il ainsi jugé, appelant à des efforts de développement durable mondiaux et inclusifs. M. Liu a souligné que des dispositifs comme ce forum avaient été créés pour unifier et catalyser ces efforts et pour ajouter aux progrès nationaux des progrès supplémentaires apportant une valeur ajoutée pour que le Programme 2030 devienne une réalité.
La vingtaine de représentants de gouvernements et de délégations qui a pris la parole, dont de nombreux ministres, a répondu à cet appel en présentant des politiques en matière de STI, lesquelles, a-t-il été répété, doivent être articulées avec les mesures nationales et régionales de mise en œuvre des ODD.
Les ministres du Guatemala, de la République dominicaine, de l’Équateur et du Honduras ont attiré l’attention sur les particularités de leur région. Pour ces pays, il faut lutter chaque jour contre la fracture numérique pour étendre à l’ensemble de l’Amérique latine et des Caraïbes la fourniture d’Internet, un outil indispensable à l’information universelle sur la santé dans le contexte de la pandémie de COVID-2019. Les responsables guatémaltèque, équatorien et hondurien ont en outre souligné l’importance de redonner toute la place qu’ils méritent aux savoirs médicaux ancestraux, que la science occidentale a, selon eux, mis à l’index. Ainsi, le ministre hondurien a-t-il plaidé pour que l’investissement dans les technologies et l’innovation répondent d’abord aux besoins des populations, y compris les communautés et cultures traditionnelles, « qui, elles, tolèrent l’erreur ». Ses homologues régionaux ont également demandé que les pays industriels tiennent davantage compte des réalités, valeurs, croyances et particularités locales pour répondre aux problèmes socioéconomiques que rencontrent les populations autochtones. Ces mêmes pays ont mis en avant le rôle dévolu aux femmes autochtones dans le renforcement des écosystèmes numériques nationaux et régionaux. « Plus de 1 000 femmes, y compris des femmes issues des communautés autochtones, ont été formées aux outils numériques ces dernières années en suivant des formations publiques », a par exemple indiqué le ministre guatémaltèque.
Par ailleurs, les intervenants ont insisté sur la nécessité que les STI s’appliquent à d’autres domaines que la santé dans le monde de l’après-pandémie. Les ministres de la Chine, des Philippines et de la Malaisie ont évoqué des plans stratégiques soutenus par le développement des STI dans des secteurs comme l’agriculture et l’éducation, cela pour assurer la sécurité alimentaire de tous et la formation des jeunes aux nouveaux métiers de l’industrie numérique. Pour ces pays, l’ONU, dans un monde en constante évolution technologique et mis sous pression par la multiplication des crises, doit tenir le cap en endossant le rôle de catalyseur des efforts de développement durable menés en réseaux à l’échelle nationale et régionale. « Il faut numériser la reprise post-COVID pour tirer vers l’avant la mise en œuvre des ODD », a clamé le ministre chinois, qui a mentionné la création de zones « ODD » en Chine, où les acteurs se concentrent localement tant sur la réduction de la pauvreté que sur le développement des STI favorables à l’essor des énergies vertes. De son côté, le représentant du Gouvernement malaisien a indiqué que son pays visait l’autosuffisance sanitaire dans les cinq prochaines années par la mise au point d’un « écosystème vaccinal autonome ». « Les percées technologiques dans les domaines de la santé doivent être étendues à l’agriculture pour parvenir aux ODD dans les temps », a renchéri le ministre philippin.
De leur côté, les ministres de l’Arménie et de l’Afrique du Sud ont confié l’ambition de leurs pays de devenir rapidement des pays producteurs de technologies de pointe pour répondre aux préoccupations environnementales et en matière de progrès humains. Pour l’Afrique du Sud, la coopération internationale doit aller dans le sens du soutien aux solutions innovantes responsables pour les pays en développement, son homologue arménien, quant à lui, indiquant qu’à date, 40% des postes du secteur informatique de son pays sont occupés par des femmes.
Les ministres du Japon et de l’Inde ont mentionné les feuilles de route de leurs gouvernements respectifs pour intégrer l’innovation numérique à tous les niveaux d’activité de la société et des administrations publiques. Les principes de ces stratégies destinées à relever les défis technologiques mais également sociaux s’exportent autant que les équipements et matériels, a précisé le ministre japonais, qui a cité des projets agricoles au Kenya prévoyant l’intégration de la chaîne de blocs (blockchain en anglais) aux petites exploitations innovantes. Pour l’Inde, les STI, pour être inclusives et contribuer à l’égalité de genre, doivent être fondées sur des technologies rapidement disponibles, faciles d’utilisation et abordables.
Le représentant d’Oman a noté que la pandémie a poussé les jeunes à être innovants, de nombreuses startups ayant développé en un temps record des applications vitales pour protéger les populations les plus vulnérables. Son homologue de l’Arabie saoudite a souhaité que les outils numériques mis au point à ce niveau soient déclinés durablement dans l’économie circulaire qui se développe dans les secteurs de l’énergie et de l’éducation. C’est par ce biais que pourront être bâties les villes à taux d’émission zéro de demain, a-t-il notamment relevé.
La guerre en Ukraine s’est invitée dans la discussion, par la voix du représentant de ce pays. Celui-ci a reconnu que « l’agression militaire russe, qui a tué des gens par milliers et a obligé des millions d’Ukrainiens à fuir leur pays », a donné un coup d’arrêt au développement national des STI. Il est difficile de mener des travaux scientifiques et d’innovation sous les bombes, a-t-il reconnu, ajoutant que 1 500 sites éducatifs ont été détruits par les Russes à ce jour. « L’Ukraine, qui, en début d’année, avait participé aux travaux de l’Union européenne en matière de STI et de développement, se bat pour choisir sa voie et rester libre et indépendante. »
Enfin, le représentant du Portugal a expliqué que son pays met l’accent sur la réalisation de l’ODD no 14 relatif à la vie aquatique. La Conférence sur les océans, qui se tiendra à Lisbonne en juin et juillet prochains, sera l’occasion de parler de la nécessité de sauver les objectifs de développement durable en investissant dans les STI et de rappeler l’importance, pour la protection de l’environnement, du futur pacte numérique mondial proposé par le Secrétaire général de l’ONU, a-t-il en outre annoncé.
La session ministérielle du septième forum de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation au service de la réalisation des objectifs de développement durable reprendra demain, à 16 heures.
Session thématique 1: « Science, technologie et innovation dans le contexte de la pandémie de COVID-19 »
Cette session avait pour objectif d’explorer les leçons de la pandémie de COVID-19 pour forger une meilleure interface science-politique-société, planifier une reprise résiliente, durable et inclusive et adopter des solutions rapides aux défis mondiaux. Les participants ont présenté leurs vues pour répondre à cette question, sous la houlette de M. KENNEDY GODFREY GASTORN (République-Unie de Tanzanie), qui est Vice-Président du Septième forum sur la science, la technologie et l’innovation .
Cette session était animée par Mme QUARRAISHA ABDOOL KARIM, Coprésidente du Groupe des 10 hauts représentants chargés d’appuyer le Mécanisme de facilitation des technologies, qui a présenté l’accès aux découvertes scientifiques comme un élément essentiel pour pouvoir progresser. Alors que six vaccins ont été mis au point en moins d’un an, ce qui est sans précédent, la COVID-19 est pourtant toujours présente et de nouveaux variants et sous-variants nous forcent à faire preuve d’humilité, alors qu’il ne reste que huit ans pour atteindre les ODD, a rappelé Mme Abdool Karim, qui est aussi professeure en épidémiologie clinique à Columbia University.
Il faut d’autant plus nous préparer, aux niveaux national et international, aux futures pandémies, a renchéri M. CHRISTIAN BRÉCHOT, Président du Global Virus Network et ancien Président de l’Institut Pasteur en France, pour qui la science sera essentielle à cet égard si nous savons comment utiliser les progrès scientifiques et les mettre à disposition de tout le monde. L’interface humains-animaux doit notamment faire l’objet d’une surveillance particulière, selon M. Bréchot. Les vaccins ont démontré que l’innovation mise en œuvre est essentielle mais, à ce stade, la durée de la protection est insuffisante, a-t-il constaté en espérant le développement de vaccins de deuxième génération et la garantie de l’accès à ces vaccins pour tous. Pour se préparer aux futures pandémies, M. Bréchot a aussi mis l’accent sur le partage des données, un aspect qui a été renforcé pendant la pandémie de COVID-19. À l’ère de l’épidémiologie moderne, cela sera au cœur de prochaines batailles contre les virus, a estimé l’expert. Il a également soulevé le problème du manque d’experts en épidémiologie à l’échelle mondiale. Il a donc appelé à plus de synergies entre toutes les institutions qui forment la nouvelle génération d’experts, en souhaitant des partenariats robustes dans ce domaine. Par ailleurs, il a appelé à repenser les structures organisationnelles existantes pour pouvoir réagir plus rapidement en cas de pandémie. Le Global Virus Network est pionnier dans ce domaine, a-t-il expliqué en vantant les mérites de ce réseau souple d’experts mondiaux qui plaide pour une approche globale des pandémies. En ce qui concerne les droits de propriété intellectuelle, il a suggéré de travailler dans un contexte moins formel pour pouvoir développer des idées innovantes.
Lui emboîtant le pas, M. MOHAMMED ABDULAZIZ, Chef de la Division de surveillance et du contrôle des maladies aux Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (le CDC africain), a parlé de certaines leçons tirées en termes de réponse sanitaire, à commencer par le besoin frappant d’institutions sanitaires robustes en Afrique. Il a aussi prôné l’amélioration de la production locale de médicaments essentiels, notamment pour le diagnostic et les vaccins. M. Abdulaziz est également revenu sur l’importance du partage d’informations scientifiques.
Mme ANUSHA NATHAN, du Programme des sciences et technologies de la santé, à Harvard Medical School, où elle travaille sur son doctorat en virologie pour créer des vaccins contre certains virus en misant sur les cellules T, s’est réjouie des progrès faits dans les vaccins à ARNm au cours des deux dernières années. Elle a toutefois souligné que la durée de protection de ces vaccins est trop courte, souhaitant voir créer de nouveaux vaccins qui travaillent sur les cellules T pour lutter contre les nouveaux variants de SARS-COVID-2. En ciblant ces cellules, il devrait à son avis être possible d’ouvrir la voie à un vaccin à spectre plus large, englobant notamment le SARS-COVID-2. Par ailleurs, en tant que doctorante, la jeune scientifique a observé et salué la mobilisation des jeunes scientifiques comme elle qui cherchent à apporter des vaccins aux groupes marginalisés dans le monde entier.
M. DAI BING (Chine) a fait le point sur la philosophie du Gouvernement chinois qui cherche à utiliser au mieux les STI au service du Programme 2030. Alors que la Chine lutte depuis deux ans contre la COVID-19, il a assuré que l’individu est au cœur de son approche non seulement en termes de diagnostic et de traitement, mais aussi pour garantir une chaîne d’approvisionnement sûre et la réouverture de l’économie. La Chine mise pour cela sur les STI et promeut activement la coopération scientifique et technologique, a affirmé le représentant, en rappelant notamment que ce sont les chercheurs chinois qui ont analysé en premier le génome du coronavirus et qui ont partagé ces résultats avec la communauté scientifique mondiale. Le représentant n’a pas manqué de mentionner les dons substantiels de vaccins de la Chine à plus de 120 pays et ses efforts pour développer des structures de fabrication de vaccins à l’étranger.
Un autre témoignage national a été donné par Mme HYUNJOO OH (République de Corée), qui a notamment évoqué la mise en place récente du Comité sur les technologies neutres en carbone et du Bureau de liaison pour le Mécanisme technologique de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). La déléguée de la République de Corée a également mis l’accent sur l’importance des femmes et des filles dans les STI. Elle a fait valoir la loi en ce sens adoptée dans son pays pour augmenter le nombre de scientifiques et d’ingénieurs femmes.
Apportant une expérience concrète de l’utilisation des STI au service de la production agricole et de la sécurité alimentaire aux Philippines, Mme JUANA TAPEL, de la Fédération mondiale des organisations d’ingénieurs, a expliqué qu’il y avait eu, pendant la pandémie, à la fois des pénuries alimentaires dans la métropole de Manille et une offre excédentaire dans les zones de production en raison d’une distorsion imprévue des systèmes de distribution. L’accès à des aliments sains et nutritifs était également limité car de nombreuses personnes se sont retrouvées sans emploi en raison de la fermeture de nombreuses entreprises, a-t-elle ajouté. Elle a également parlé des difficultés de transport et de distribution qui ont entraîné des gaspillages dus à la périssabilité des aliments. Les fournisseurs de machines agricoles n’ont pas été en mesure d’entretenir et de fournir des machines, ce qui a eu un impact indirect sur l’approvisionnement alimentaire, a encore expliqué la panéliste. Mais l’ingénierie et la technologie ont permis d’apporter des solutions innovantes, a-t-elle témoigné, citant notamment l’utilisation du numérique dans la distribution logistique des produits agricoles ainsi que la disponibilité d’identifiants à code QR pour l’entretien des machines agricoles. Les outils scientifiques ont aussi permis de minimiser le gaspillage grâce à une distribution rapide dans les chaînes de valeur et d’utiliser les produits de l’agro-pêche comme aide « de secours » dans les zones touchées ou les installations de quarantaine.
Malheureusement, les interventions de M. PETER MAJOR, le Vice-Président de la Commission des Nations Unies sur la science et la technologie au service du développement (CSTD), de M. EAMONN MURPHY, Directeur exécutif adjoint du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), et du représentant de la Fédération de Russie n’ont pas pu être interprétées à cause de problèmes techniques.
Session thématique 2: « Innovations dans l’éducation: vers un accès à l’enseignement de qualité et le bien commun »
Durant cette seconde session thématique, les panélistes se sont penchés sur les grandes tendances et les grands défis en termes d’accès à un enseignement de qualité dans le monde. Le modérateur, M. TALIS JUHNA, vice-recteur de l’Université technique de Riga en charge de la recherche, professeur et Président du Conseil consultatif de surveillance du Conseil letton de la science, et membre du Groupe des 10 hauts représentants chargés d’appuyer le Mécanisme de facilitation des technologies, a axé son introduction sur le sort de millions d’enfants qui ont décroché en lecture et souffrent de problèmes de santé mentale à cause de l’isolement: ces incidences augmentent dans les foyers vulnérables (pauvres, réfugiés, enfants handicapés). Il a aussi constaté un écart se creusant entre les pays connectés et les autres.
Si les nouvelles technologies ont parfois constitué une bouée de sauvetage pour les systèmes éducatifs, les panélistes ont mis en garde contre une fausse solution miracle, sans « travail de fond ». Vis-à-vis de « l’enseignement technologique », les avis ont oscillé entre l’enthousiasme, le scepticisme et la franche opposition. Mme NESHA HANIFF, Directrice de « La pédagogie d’action » à l’Université du Michigan, s’est par exemple déclarée contre la dépendance aux technologies et pour un retour sans ambages à un « enseignement oral, traditionnel ». Elle pense que les technologies rendent les étudiants « passifs » et les ravale au rang d’« observateurs ». Elle a expliqué que malgré ses bienfaits, dont celui de nous garder en lien durant la pandémie, les nouvelles technologies ont trop tendance à être considérées comme une solution miracle, au détriment d’un investissement plus direct dans les populations. Pour elle, la technologie ne remplacera pas le travail sur le terrain.
Mme VERNA LALBEHARIE, Directrice exécutive du hub EdTech, a semblé aller dans le même sens. Si la technologie promet beaucoup pour résoudre la crise mondiale de l’apprentissage, il n’existe pas de solution miracle en matière d’éducation et la technologie n’en est certainement pas une, a-t-elle estimé. Elle a de plus remarqué que de nombreuses interventions axées sur l’achat de nouveau matériel ont échoué ou ont accru les inégalités en raison d’une mauvaise mise en œuvre ou d’une faible adaptation au contexte.
Cela ne semblait pas être l’avis de Mme SUSAN LIAUTAUD, la Vice-Présidente du Conseil du Partenariat mondial pour l’éducation, une entité qui a mobilisé 500 millions de dollars afin d’aider ses pays partenaires à concevoir et à « mettre en œuvre des solutions technologiques adaptées à leurs besoins ». Mme Liautaud a mis en avant le Malawi, qui a distribué des « tablettes à énergie solaire » avec des contenus éducatifs, et a connecté élèves et enseignants via WhatsApp. Elle a aussi cité la Zambie et son programme d’apprentissage à distance par radio, qui a touché 4,4 millions d’élèves. « Les filles et les enfants les plus pauvres ont reçu des radios à énergie solaire pour réduire la fracture numérique », a précisé Mme Liautaud.
Pour aller de l’avant, Mme Lalbeharie a préconisé une politique à plusieurs niveaux pour toucher d’abord le système (accès aux données et flux de données), puis les enseignants, en mettant l’accent sur la formation professionnelle, et enfin les élèves. Elle a particulièrement insisté sur la formation continue des enseignants et sur un rafraîchissement des contenus de leur formation initiale, afin de mettre l’accent sur le développement des compétences.
L’enseignement à distance est là pour durer, mais le manque de contact humain semble avoir des conséquences négatives, surtout chez les filles défavorisées, confrontées à la maison à un environnement abusif, a observé Mme PAOLA BETTELI, avocate. Le contact avec les enseignants les guide et les rassure; ce rôle est primordial et irremplaçable en virtuel, a-t-elle commenté.
La panéliste de l’Université du Michigan a, elle, dénoncé un « sexisme » et un « préjugé de genre », selon elle, incrustés dans l’architecture des nouvelles technologies et dans la manière dont les codes sont élaborés. « La plupart de ces codes sont écrits par des hommes blancs, ce qui rend la conduite de ces technologies culturellement et racialement biaisée. » Quand les filles apprennent à coder, apprennent-elles aussi à naviguer dans le sexisme institutionnel? Le fait de savoir coder suffira-t-il à réduire l’inégalité des femmes? a-t-elle demandé à l’assemblée.
En fin de séance, l’intervenante du Conseil du Partenariat mondial pour l’éducation a résumé son propos en appelant à se concentrer sur l’accès à Internet, sur les jeunes filles et sur les handicapés, et à davantage impliquer les entreprises privées et les ONG. Le représentant de la Bolivie a parlé de la difficulté de fermer les écoles publiques et des inégalités inhérentes en matière d’accès aux nouvelles technologies, particulièrement dans les zones rurales et isolées. Il a estimé qu’Internet était tellement indispensable que son accès devrait être un « droit fondamental ».