9146e séance – après-midi
CS/15052

Appels pressants au Conseil de sécurité à une reprise du dialogue avec la RPDC après son lancement de missile balistique au-dessus du Japon

Au lendemain du lancement par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) d’un missile balistique à portée intermédiaire, qui a survolé le Japon, la Chambre du Conseil de sécurité a retenti, cet après-midi, d’appels au dialogue et à la retenue à l’occasion d’une séance sur la non-prolifération demandée par l’Albanie, les États-Unis, la France, l’Irlande, la Norvège et le Royaume-Uni.  Le Japon a appelé le Conseil à envoyer un message clair à la RPDC pour lui rappeler que ses actions sont contraires au droit international, tandis que la Chine a annoncé soumettre, avec la Fédération de Russie, un projet de résolution visant à atténuer les tensions sur le terrain. 

Ce lancement n’a pas été publiquement reconnu par la RPDC, a déclaré au début de la réunion le Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, qui a précisé cependant que le missile balistique avait une portée de 4 500 kilomètres et était le premier, depuis le 15 septembre 2017, à être lancé par la RPDC au-dessus du Japon. 

M. Khaled Khiari a relayé la ferme condamnation du Secrétaire général pour qui ce lancement de missile balistique de longue portée constitue un acte « téméraire » et une claire violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Le Secrétaire général exhorte la RPDC à prendre des mesures en vue d’une reprise du dialogue avec les principales parties concernées, et ce, aux fins de parvenir à une paix durable et à une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne, a rapporté M. Khiari.  Il a fait observer que M. António Guterres encourage un contact et une coopération réguliers entre les parties concernées, en leur rendant hommage pour leur volonté d’entamer, sans condition préalable, un dialogue avec la RPDC. 

Un appel de la Norvège, qui préside le Comité de sanctions mis en place par la résolution 1718(2006) contre la RPDC, a été fait dans ce sens: elle a demandé aux membres du Conseil en contact avec ce pays de l’exhorter à accepter les offres inconditionnelles de dialogue qui ont été faites par les États-Unis et la République de Corée.  Elle a annoncé par ailleurs que ledit Comité continuera à accorder la priorité à l’approbation des demandes d’exemption humanitaire. 

Le Sous-Secrétaire général a également exposé d’autres faits troublants qui ont eu lieu depuis son dernier exposé, le 11 mai dernier.  Selon lui, la RPDC a également lancé, les 25, 28 et 29 septembre, et le 1er octobre, des systèmes ayant apparemment les caractéristiques de missiles à courte portée.  Et le 12 septembre, le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a fait état d’allégations indiquant que le site Punggye-ri d’essais nucléaires demeure actif et prêt à appuyer un essai nucléaire, a-t-il ajouté.  Le Ghana s’est d’ailleurs fortement inquiété « d’un essai nucléaire en préparation », mettant en garde que « le monde ne peut se permettre une crise supplémentaire ».

En outre, la nouvelle loi sur l’utilisation des armes nucléaires adoptée par l’Assemblée suprême du peuple de la RPDC, le 8 septembre, a profondément préoccupé M. Khairi ainsi que la France, qui y a vu l’expression d’une « rhétorique nucléaire » de plus en plus agressive.  Il s’agit d’une « nouvelle posture nucléaire », a dit la délégation française en analysant cette récente législation de la RPDC qui rend irréversible son statut de détenteur de l’arme nucléaire.  Cette loi est contraire aux objectifs d’un monde exempt d’armes nucléaires, a tranché le Mexique. 

Pour le Royaume-Uni, ce sont l’inaction du Conseil et l’usage du droit de veto par deux de ses membres permanents qui ont permis à la RPDC de « s’enhardir ».  La République de Corée a renchéri en disant que la RPDC « répond bruyamment » au silence du Conseil de sécurité par des tirs de missiles balistiques sans précédent -au nombre de 39 cette année- et par la promulgation de sa nouvelle loi.  « Nous ne devons pas permettre que cette situation devienne normale », a martelé à son tour le Japon, avant d’appeler le Conseil à restaurer sa crédibilité et à envoyer un message clair à la RPDC pour lui rappeler que ses actions ne sont pas excusables. 

La complexité du sujet et son essence se retrouvent dans l’affrontement entre les États-Unis et la RPDC, a décrété la Chine, qui n’a pas manqué de rappeler les exercices conjoints menés par les États-Unis ainsi que le renforcement de leur présence militaire dans la région Asie-Pacifique, faisant ainsi redoubler le risque d’affrontement militaire.  La Chine a dit avoir soumis, conjointement avec la Russie, un projet de résolution sur la RPDC visant à insuffler un nouvel élan au règlement politique de la question de la péninsule coréenne. 

Même ton du côté de la Fédération de Russie, qui a rappelé qu’à la fin du mois de septembre, et pour la première fois depuis cinq ans dans la mer du Japon, des exercices ont été organisés par les États-Unis, la République de Corée et le Japon, avec la participation d’un porteur de missiles nucléaires.  Il a dit sa surprise que ces activités n’aient pas été mentionnées dans l’exposé du Sous-Secrétaire général.  La Russie se doit d’examiner la situation dans la péninsule coréenne de façon responsable car, au contraire des États-Unis, elle partage une frontière avec la RPDC, ce qui ne lui « laisse pas le choix ».

Les États-Unis « ne tolèreront pas » et « ne resteront pas les bras ballants » pendant que la RPDC menace leur sécurité et celle de leurs alliés, a justifié la délégation américaine.  Attaché au régime de non-prolifération nucléaire, le Gabon a conclu qu’il fallait à une réponse « urgente et concertée » du Conseil de sécurité face à l’ampleur de la menace qui pèse sur la sécurité de la péninsule coréenne.

NON-PROLIFÉRATION: RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE

Déclarations

M. KHALED KHIARI, Sous-Secrétaire général pour le Moyen Orient, l’Asie et le Pacifique au Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, a indiqué que selon plusieurs sources gouvernementales, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a lancé le 4 octobre à approximativement 7 h 23 (heure locale) un missile balistique, ce qui n’a pas été publiquement reconnu par ce pays.  Le missile, d’une portée de 4 500 kilomètres et qui aurait été lancé depuis la province septentrionale de Jagang, a atteint son apogée à environ 970 kilomètres.  C’est la première fois depuis le 15 septembre 2017 que la RPD lance un missile balistique au-dessus du Japon, a-t-il noté.  M. Khiari a indiqué que le Secrétaire général « condamne fermement » ce lancement de missile balistique de longue portée, qui constitue un acte « téméraire » et une claire violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a également estimé extrêmement grave le fait, qu’une fois de plus, la RPDC n’a pas pris en considération la sécurité aérienne ou maritime internationale. 

Le Secrétaire général appelle la RPDC à « cesser immédiatement » tout acte de déstabilisation et à pleinement respecter toutes ses obligations internationales découlant des résolutions pertinentes du Conseil, a-t-il dit, soulignant qu’il exhorte ce pays à prendre des mesures en vue d’une reprise du dialogue avec les principales parties concernées, et ce, aux fins de parvenir à une paix durable et à une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne.

Le Sous-Secrétaire général a ajouté, par ailleurs, que d’autres faits troublants ont eu lieu depuis son dernier exposé du 11 mai dernier.  En effet, outre le lancement effectué hier, la RPDC a également lancé, les 25, 28 et 29 septembre, et le 1er octobre, des systèmes ayant apparemment les caractéristiques de missiles à courte portée.  Le 12 septembre, le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a fait état d’allégations indiquant que le site Punggye-ri d’essais nucléaires demeure actif et prêt à appuyer un essai nucléaire.  L’AIEA a ajouté qu’elle continue de surveiller les activités de construction dans les installations nucléaires à Yonogbyon et que tout indique que le réacteur nucléaire de 5 mégawatts est opérationnel. 

À cet égard, le Secrétaire général est profondément préoccupé par l’adoption par l’Assemblée suprême du peuple, le 8 septembre, de la loi sur la politique sur les forces nucléaires de la RPDC.  M. Khiari a souligné que le fait d’accroître le rôle et l’importance des armes nucléaires dans les doctrines sécuritaires est en contradiction avec des décennies d’efforts de la part de la communauté internationale tendant à la réduction et à l’élimination des risques nucléaires.  Alors même que certains États continuent à s’appuyer sur les armes nucléaires dans leurs politiques en matière de sécurité, les armes nucléaires posent, quant à elles, une menace existentielle pour l’humanité, a-t-il rappelé.  Il a commenté que la persistance de leur existence accroît le risque d’une escalade ou d’une erreur de calcul.  « Il nous faut renforcer nos efforts visant à l’élimination des armes nucléaires. »

M. Khiari a souligné que le Secrétaire général exhorte la RPDC à revenir au dialogue et à s’appuyer sur les efforts diplomatiques antérieures.  Il réaffirme, d’autre part, son engagement à œuvrer avec toutes les parties en vue d’une paix durable et une dénucléarisation complète et vérifiable dans la péninsule coréenne.  Il salue et encourage un contact et une coopération réguliers entre les parties concernées, et leur rend hommage pour leur volonté d’entamer, sans condition préalable, un dialogue avec la RPDC. 

Le Secrétaire général demeure préoccupé par ailleurs face à la situation humanitaire dans le pays et assure que le système des Nations Unies, en coordination avec les partenaires humanitaires et internationaux, est disposé et a dépêché du personnel et une assistance pour aider le Gouvernement de la RPDC à répondre aux besoins médicaux et humanitaires, y compris ceux liés à la pandémie de COVID-19.  M. Khiari a réitéré, à ce propos, l’appel en vue d’un accès sans entraves et reconnu, d’autre part, le travail des États Membres dans la résolution des canaux bancaires en faveur des opérations humanitaires.  Enfin, le Sous-Secrétaire général a réitéré la nécessité de l’unité du Conseil de sécurité autour de cette question « essentielle pour réduire les tensions », sortir de l’impasse diplomatique et éviter un « cycle d’action-réaction négative ». 

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a dénombré neuf missiles balistiques lancés par la RPDC en huit jours, dont le dernier a survolé le territoire du Japon.  La RPDC a lancé 39 missiles balistiques cette année, battant son record qui était de 25 missiles et violant le droit international ainsi que toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  De plus, et selon les informations disponibles, il semble même que la RPDC essaie d’accélérer son programme d’essais nucléaires, a déploré la représentante, ajoutant que, « décidément, la RPDC n’a peur de rien ».  La représentante a également déclaré que « comme nous le savons », la RPDC bénéficie de la protection de deux membres permanents du Conseil de sécurité.  Ces derniers justifient ses actions en prétendant qu’elles sont la conséquence d’une politique hostile des États-Unis, a-t-elle rapporté avant d’appeler à regarder les faits: « la RPDC a lancé deux missiles, alors que nous n’avons rien fait ».  Mais les États-Unis « ne tolèreront pas » et « ne resteront pas les bras ballants » pendant que la RPDC menace leur sécurité et celle de leurs alliés, a prévenu Mme Thomas-Greenfield.  Elle a ajouté qu’en dépit de ces actes, les États-Unis restent en faveur de la diplomatie et remercient les délégations qui soutiennent le programme de non-prolifération ainsi que le régime de sanctions contre la RPDC.  Sanctions qu’il s’agit maintenant d’appliquer, a-t-elle insisté en précisant qu’il faut faire en sorte d’éviter les activités qui se soustraient à ces sanctions.  Avant de conclure, la déléguée a rappelé que la RPDC développe des armes qui pourraient menacer la sécurité de tous les États. 

Mme ALBANA DAUTLLARI (Albanie) a jugé « inacceptable » le lancement d’un missile balistique de longue portée par la RPDC.  La dernière fois que nous avons constaté un tel comportement était en 2017, a-t-elle rappelé, précisant qu’à l’époque, le Conseil de sécurité avait fait preuve d’unité et avait pris des mesures.  Le Conseil de sécurité doit faire preuve de responsabilité, a-t-elle ainsi exhorté.  La représentante a également appelé à répondre à la menace immédiate émanant de la RPDC pour la péninsule coréenne et pour le monde.  Après avoir rappelé que le pays avait violé toutes les résolutions du Conseil de sécurité, elle a appelé celui-ci à se prononcer d’une seule voix.  « Ses membres ne sont pas là pour éviter que la RPDC se fâche », a-t-elle lancé.  Les sanctions doivent être mises en œuvre et toute violation des sanctions constitue une menace, a-t-elle également appuyé, ajoutant que le « régime » de Pyongyang est le seul responsable de la souffrance de la population.  Enfin, la représentante a réitéré son appel à l’égard de la RPDC pour qu’elle cesse ses provocations.  Il faut revenir à un dialogue et à la diplomatie, la RPDC doit comprendre que c’est la seule issue, a-t-elle conclu. 

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a condamné « très fermement » le lancement par la RPDC d’un missile balistique de portée intermédiaire le 4 octobre dernier.  C’est la première fois en cinq ans qu’un missile nord-coréen survole le territoire du Japon, a fait observer le représentant, qui a qualifié ce tir de « provocation inacceptable », avant d’assurer les autorités japonaises de l’entière solidarité de la France.  Il a vu dans ce développement capacitaire « très net » sur le plan balistique une « intention affichée de développer un programme nucléaire tactique ».  La RPDC utilise une « rhétorique nucléaire » de plus en plus agressive, comme en témoigne l’adoption d’une nouvelle posture nucléaire au début du mois de septembre, a-t-il renchéri, ajoutant que, sur le terrain, à Yongbyon et Punggye-ri, des préparations se poursuivent en vue d’un septième essai nucléaire. 

Dans ce contexte, le délégué a appelé à maintenir la pression sur Pyongyang et même à l’accroître dans certains domaines.  Il a accusé la RPDC de contourner les sanctions, notamment via ses cyberattaques qui, selon lui, permettent au régime de financer ses programmes.  En parallèle, il a encouragé à une reprise du dialogue, avec comme objectif le démantèlement complet, vérifiable et irréversible des programmes nucléaire, balistique et d’autres armes de destruction massive.  Pour finir, il a exhorté le Conseil de sécurité à agir et à condamner unanimement cette nouvelle provocation, indiquant que, pour sa part, la France soutient le projet de déclaration à la presse présenté par les États-Unis. 

Mme CÁIT MORAN (Irlande) a condamné le lancement de huit missiles par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ces deux dernières semaines, soulignant les risques posés à ses voisins ainsi qu’à la sécurité du trafic maritime et aérien.  Elle a regretté l’inaction du Conseil de sécurité en raison du veto exercé en mai par deux de ses membres et appelé à la mise en œuvre des résolutions et des sanctions.  « Les actions de la RDPC ont, à elles seules, élevé les tensions.  C’est à la RPDC d’agir pour apaiser la situation », a-t-elle tranché, l’exhortant à abandonner ses programmes balistiques et nucléaires de manière complète, vérifiable et irréversible.  « La RPDC ne peut être, et ne sera pas, acceptée comme État nucléaire. »  Elle a appelé la RPDC à respecter le Traité de non-prolifération, à se conformer aux garanties de l’AIEA et à adhérer au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  La représentante a invité la RPDC à entrer en pourparlers avec les États-Unis et la République de Corée sans précondition.  Au Conseil de sécurité, elle a demandé d’agir de manière unifiée et déterminée.

Mme MONA JUUL (Norvège) s’est alarmée du nombre record de tirs de missiles balistiques effectués cette année par la RPDC.  Elle a condamné « dans les termes les plus forts » le lancement de quatre missiles balistiques à la fin du mois de septembre et d’un possible missile balistique de portée intermédiaire le 4 octobre au-dessus du Japon, le premier de ce type depuis 2017.  Réfutant l’argument selon lequel il ne faudrait pas provoquer la RPDC pour éviter une escalade, la déléguée a estimé que « le silence et l’incapacité du Conseil à agir » ont abouti au même résultat.  Après avoir dénoncé la menace très sérieuse que ces tirs de missiles représentent pour l’aviation civile et la sécurité maritime dans la région, elle a demandé au Gouvernement de la RPDC de se conformer pleinement à ses obligations internationales, d’abandonner ses programmes nucléaires et balistiques, et de s’engager à nouveau dans des négociations sérieuses en vue de réintégrer le régime international de non-prolifération. 

La représentante a par ailleurs demandé aux membres du Conseil en contact avec la RPDC de l’exhorter à accepter les offres inconditionnelles de dialogue qui ont été faites par les États-Unis et la République de Corée.  Elle a également enjoint le Gouvernement de la RPDC à coopérer avec la communauté internationale pour permettre la délivrance d’une assistance humanitaire, y compris celle liée au COVID-19, regrettant que le projet de résolution du Conseil sur le sujet ait fait l’objet d’un veto.  Enfin, elle a indiqué que le Comité des sanctions mis en place par la résolution 1718 (2006) continuera à accorder la priorité à l’approbation des demandes d’exemption humanitaire. 

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a affirmé à son tour que le récent lancement par la RPDC d’un missile balistique à portée intermédiaire viole plusieurs résolutions du Conseil de sécurité.  Cette année seulement, la RPDC a lancé 39 missiles balistiques, dont plusieurs ces dix derniers jours, a-t-elle dénoncé, avant d’exhorter les membres du Conseil à faire preuve d’unité face à ces violations.  Selon elle, la RPDC a été enhardie par l’inaction du Conseil et l’usage du droit de veto par deux de ses membres permanents.  Soutenant que la diplomatie est la seule voie vers une paix durable sur la péninsule, la déléguée a jugé nécessaire que le Conseil continue de prendre des mesures appropriées et ciblées pour ralentir le rythme de la prolifération.  Elle a d’autre part rappelé que les sanctions du Conseil ne visent pas le peuple nord-coréen.  Elle a déclaré soutenir pleinement l’acheminement de l’aide aux plus vulnérables, tout en demandant aux autorités de la RPDC d’autoriser une évaluation indépendante de la situation humanitaire.  La représentante a enfin appelé la RPDC à s’abstenir de nouvelles provocations, à s’engager de manière significative en faveur de l’offre de dialogue des États-Unis et à agir pour la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne.

Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde) a affirmé que les tirs de missiles balistiques effectués par la RPDC au cours de la semaine dernière constituent une violation des résolutions du Conseil de sécurité, dont elle a appelé à la mise en œuvre complète.  Selon la représentante, la prolifération des technologies nucléaires et de missiles liées à la RPDC a un impact négatif sur la sécurité de la région, y compris sur l’Inde.  La déléguée a estimé que le maintien de la paix et de la stabilité dans la région est d’autant plus important que le « Sud global » a déjà été disproportionnellement affecté par la situation géopolitique actuelle.  L’Inde, a-t-elle assuré en conclusion, continuera de soutenir le dialogue et la diplomatie dans le cadre des questions liées à la péninsule coréenne.

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a condamné fermement le lancement de missiles balistiques par la RPDC, dans une escalade qui menace à la fois la vie de civils et la sécurité internationale et maritime.  La représentante a estimé que ce tir relève d’un comportement irresponsable, en violation flagrante de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité.  Elle a renouvelé ses appels au respect des droits humains et du droit international par la RPDC.  En outre, elle s’est dite préoccupée par les informations selon lesquelles la RPDC serait prête à lancer de nouveaux missiles.  Le comportement de ce pays aura sans aucun doute des effets sur l’architecture de non-prolifération, a-t-elle craint.  La représentante a recommandé d’empêcher la RPDC de faire de la contrebande d’armes, suggérant au Conseil de sécurité d’utiliser tous les outils à sa disposition, dont les sanctions.  Elle a appelé le Gouvernement de RPDC à reprendre le dialogue pour apporter paix et sécurité sur la péninsule coréenne.  Enfin, elle s’est préoccupée de voir que le Gouvernement de RPDC continuer d’utiliser des ressources économiques pour l’armement, inquiète pour la situation humanitaire de la population. 

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana), à l’évocation des événements du 4 octobre, a dit regretter une « escalade claire » de la part de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) contre son voisin japonais, avec ce lancement d’un missile balistique de portée intermédiaire, en violation de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, menaçant la sécurité maritime et aérienne de la zone.  Depuis le début de l’année, la RPDC a grandement augmenté la fréquence de ses lancements, a-t-il constaté.  « On nous signale aussi un essai nucléaire en préparation », a relevé le représentant qui a jugé cette information « fort inquiétante ».  « Le monde ne peut se permettre une crise supplémentaire », a-t-il déclaré.  En conclusion, le représentant a de nouveau lancé un appel à la RPDC pour qu’elle respecte les résolutions idoines du Conseil de sécurité. 

M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMÍREZ (Mexique) a pris bonne note, non sans grande inquiétude, des informations fournies par M. Khiari et jugé qu’à l’évidence, cette situation est le reflet de l’incapacité du Conseil à empêcher la RPDC de continuer à renforcer et à développer son programme balistique, au détriment de l’architecture de désarmement et de non-prolifération.  Il s’est fortement opposé à toutes actions portant atteinte aux accords multilatéraux sur la non-prolifération des armes nucléaires, pouvant mettre en danger la sécurité régionale et internationale.  Or, le lancement hier du missile balistique de la RPDC a mis en péril la sécurité aérienne et maritime dans la zone, a-t-il estimé.  En outre, les déclarations et la législation récentes de ce pays sur sa position en matière nucléaire sont contraires aux objectifs d’un monde exempt d’armes nucléaires, a insisté M. de la Fuente Ramírez, en invitant le Conseil à assumer sa responsabilité et à s’exprimer « d’une seule voix » face à une action contraire à la paix et à la sécurité internationales.  La péninsule coréenne ne saurait être une exception en l’espèce, a-t-il encore dit.  Le représentant a donc conseillé le dialogue pour résoudre les différends, appelant aussi les « acteurs influents dans la région » à ne ménager aucun effort en vue d’un retour rapide autour de la table de négociation.  Garder le silence devant l’escalade de tensions que nous vivons n’aide pas à trouver des solutions qui s’avèrent urgentes, a-t-il mis en garde.  En conclusion, il a réitéré son appel à « exercer une retenue maximale », à ne prendre aucune mesure susceptible de conduire à de nouvelles confrontations, et à tenir un dialogue avec la RPDC conduisant à la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne. 

M. MICHAEL KAPKIAI KIBOINO (Kenya) a réitéré sa profonde préoccupation face à l’aggravation constante de la situation dans la péninsule coréenne.  Ces actions « provocatrices, incessantes et injustifiées » entraînent la région dans une course aux armements inutile, avec des effets déstabilisateurs et de graves implications pour la paix et la sécurité mondiales, a-t-il dénoncé, avertissant que toute erreur de calcul pourrait plonger la péninsule coréenne dans des « troubles indicibles ». 

Dans ce contexte, le représentant a appelé à l’arrêt de tout nouvel acte de « provocation », avant de réaffirmer qu’un dialogue « inconditionnel » et « authentique », tenant compte des préoccupations de toutes les parties de la région, est la seule voie viable pour sortir de cette situation fragile.  Le Kenya exhorte la communauté internationale, en particulier les États influents des deux côtés, à aider à relancer les négociations diplomatiques, a conclu le délégué. 

M. JOÃO GENESIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a condamné « dans les termes les plus forts » le dernier lancement d’un missile balistique à portée intermédiaire par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), rappelant qu’elle avait lancé 39 missiles balistiques, cette année, en violation de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Soulignant que ce dernier lancement se distingue, car il est le premier en cinq ans à survoler le Japon, il a qualifié « d’inacceptables » les tests de missiles au-dessus des zones habitées, notamment en raison des risques de dysfonctionnement ou de mauvaise interprétation par les systèmes d’alerte précoce pouvant entraîner une crise dangereuse et imprévisible.  Le délégué s’est inquiété pour la sécurité des 200 000 Brésiliens vivant au Japon ainsi que des risques pour l’aviation civile, notant qu’aucune alerte précoce n’avait été émise.  Il a demandé à la RPDC de mettre en œuvre toutes les résolutions pertinentes du Conseil, de s’abstenir de tout nouvel essai de missile balistique et de revenir au moratoire déclaré, en 2018, sur les essais de portée intermédiaire et de longue portée.  Il a appelé le Conseil à explorer sérieusement toutes les alternatives pour réduire les tensions sur la péninsule et sortir de l’impasse actuelle, estimant que les sanctions ne suffisaient pas, à elles seules, à endiguer la menace que représente la RPDC.  Il en a appelé à un dialogue structuré, à un renforcement de la confiance et à un engagement véritable sans lesquels il n’y a aucune chance d’assurer une paix à long terme pour les populations dans la région et au-delà.

Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) a déclaré que son pays s’oppose à toute activité militaire de nature à mettre en péril la sécurité de la péninsule coréenne et des pays d’Asie du Nord-Est.  Or, ces derniers mois, la situation dans la sous-région tend à s’aggraver.  En effet, les États-Unis et leurs alliés dans la région ont repris des manœuvres militaires à grande échelle, a relevé la représentante.  Ainsi, fin septembre, pour la première fois depuis cinq ans dans la mer du Japon, des exercices ont été organisés par les États-Unis, la République de Corée et le Japon, avec la participation d’un porteur de missiles nucléaires.  La déléguée a dit sa surprise que ces activités ne soient pas mentionnées dans l’exposé du Sous-Secrétaire général.  Selon la déléguée, il est évident que les lancements de missiles de Pyongyang sont le résultat d’activités militaires conflictuelles des États-Unis, lesquelles mettent à mal à la fois leurs propres partenaires dans la région et toute l’Asie du Nord-Est.  Elle a accusé la promotion obsessionnelle par Washington de sa politique unilatérale de sécurité dans la région d’Asie-Pacifique.  Une politique qui ne crée que de nouveaux risques pour les pays qui en font partie, et tente de diviser ces pays selon le principe du « qui n’est pas avec nous est contre nous ».  La représentante a aussi évoqué la formation de nouveaux blocs militaires, comme l’union entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, la « soi-disant » AUKUS.

Dans la salle du Conseil de sécurité, nous entendons souvent les États membres parler du caractère indispensable de la diplomatie préventive et de la priorité du règlement politique et diplomatique de situations explosives.  Nos collègues occidentaux ne s’appuient sur ces méthodes que là où il y a possibilité de s’immiscer dans les affaires internes d’un État tiers, a-t-elle argué.  Quand il s’agit de régions où leurs intérêts géopolitiques sont menacés, la dénonciation passe au premier plan, ainsi que la pression et le cliquetis des sabres.  Aux yeux des États-Unis et des pays occidentaux, la République populaire démocratique de Corée s’est longtemps vue refuser l’adhésion au « monde civilisé », a-t-elle dit.  C’est ainsi que pour la RPDC, sur la carte du menu, « le seul plat qu’ils proposent depuis longtemps, ce sont les sanctions ».  Au fil des ans, il est devenu de plus en plus clair que le paradigme des sanctions n’a pas été en mesure de garantir la sécurité dans la région ou de nous rapprocher du règlement des problèmes de non-prolifération nucléaire, a encore fait observer la déléguée.  La déléguée a dit regretter que les « collègues occidentaux » aient constamment ignoré les appels répétés de Pyongyang à l’endroit des États-Unis, afin que ces derniers cessent leurs activités hostiles, ce qui ouvrirait l’opportunité de dialogue.  Pour la représentante, les sanctions du Conseil vont déjà au-delà des mesures visant à contrer les programmes de missiles nucléaires interdits et elles menacent désormais les citoyens nord-coréens qui connaissent des bouleversements socioéconomiques et humanitaires inacceptables.

Au sujet du projet de déclaration à la presse que proposent « les collègues américains », la déléguée russe a indiqué que le document souffre à nouveau d’évaluations unilatérales et ne tient pas compte d’opinions exprimées par un certain nombre d’États membres, dont la Russie, notamment sur la nécessité de réduire l’activité militaire américaine et de leurs alliés dans la région.  La publication d’une telle déclaration, au nom du Conseil de sécurité, ne pourra qu’aggraver la situation et c’est pourquoi « nous ne pouvons pas la soutenir », a-t-elle expliqué.  De plus, la présente séance étant publique, tous ceux qui s’y intéressent peuvent avoir accès au contenu des discours, a-t-elle ajouté.  La représentante a enfin souligné que le projet de résolution russo-chinois reste sur la table, et qu’il pourrait encourager les parties à intensifier leurs efforts de négociation. 

M. GENG SHUANG (Chine) a dit avoir pris note des récents lancements menés par la RPDC et noté également les exercices conjoints menés par les États-Unis dans la région.  Un examen rapide révélera, selon lui, que les activités de lancement de la RPDC sont intervenues « soit avant, soit après » ces exercices militaires et non dans un « vide ».  Compte tenu des tensions sur la péninsule, toutes les parties devraient se concentrer sur la paix et la sécurité et faire preuve de retenue, a-t-il recommandé, conseillant aussi d’éviter toute action qui mènerait à une spirale de l’escalade sur la péninsule.  Il a estimé que la complexité du sujet et son essence se retrouvent, selon lui, dans l’affrontement entre les États-Unis et la RPDC.  En 2018, on avait vu un changement positif dans la situation, a-t-il rappelé regrettant que les États-Unis n’aient pas réussi à répondre aux mesures positives de la RPDC, conformément au principe « une action en échange d’une autre action ».  Le délégué a également fait valoir que les mesures de dénucléarisation entreprises par la RPDC n’ont pas été reconnues, de même que ses préoccupations légitimes n’ont pas été prises en compte.  C’est pourquoi, a-t-il analysé, le dialogue est tombé dans l’impasse et la défiance s’est accrue.  Parallèlement, il a relevé que les États-Unis ont renforcé récemment leur présence militaire dans la région Asie-Pacifique, ce qui à son avis fait redoubler le risque d’affrontement militaire.  Le représentant a ainsi pointé du doigt les « deux poids, deux mesures ».

Pour la Chine, a-t-il poursuivi, le dialogue est la seule « façon » de régler cette question.  C’est pourquoi il a demandé aux États-Unis de faire preuve de sincérité par des actions et par la considération des préoccupations légitimes de la RPDC, afin de créer les conditions nécessaires à la reprise du dialogue.  Il a, de même, exhorté le Conseil de sécurité à jouer un rôle constructif et à contribuer à une détente plutôt que d’attiser l’escalade.  En attendant, il a annoncé que la Chine et la Fédération de Russie, ensemble, ont présenté un projet de résolution sur la RPDC pour atténuer les tensions sur le terrain et créer une atmosphère propice à la confiance mutuelle.  Il s’agit aussi de donner un nouvel élan au règlement politique de la question de la péninsule coréenne, a-t-il expliqué.  « Ce texte est sur la table », a dit le délégué qui a dit espérer que les membres du Conseil l’examinent.

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a appelé à une réponse urgente et concertée du Conseil de sécurité face à l’ampleur de la menace qui pèse sur la sécurité de la péninsule coréenne.  Il s’est dit attaché au régime de non-prolifération et a appelé à la désescalade et au dialogue sans condition pour éradiquer la menace nucléaire dans la péninsule coréenne.  Il a exprimé l’opposition du Gabon à l’utilisation des armes nucléaire et à la menace d’y recourir.  « Mon pays refuse toute tendance à la banalisation de la menace nucléaire, qui ne laisse rien augurer de bon pour la paix et la sécurité collectives », a ajouté le représentant.

M. JOONKOOK HWANG (République de Corée) a rappelé qu’au cours des dix derniers jours, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a lancé huit missiles balistiques, dont le plus récent, le 4 octobre, a parcouru environ 4 500 kilomètres en direction du Pacifique.  Il a précisé que cela porte le nombre total de lancements à 39 cette année et 130 au cours des 10 dernières années, dénonçant leur « fréquence sans précédent » et « les dangereuses provocations de la RPDC » qui se produisent sur une base quasi quotidienne.  Le délégué a condamné « dans les termes les plus forts » les lancements continus de missiles balistiques de la RPDC, « dont chacun constitue une violation flagrante de multiples résolutions du Conseil de sécurité ».  Il a dénoncé des « actions provocatrices » qui sapent profondément les fondements même du régime mondial de non-prolifération et qui montrent « le mépris total » de Pyongyang pour ses obligations en tant qu’État Membre de l’ONU.  Il a déploré que malgré la situation humanitaire désastreuse, « le régime nord-coréen » soit toujours préoccupé par le développement de ses programmes d’armes de destruction massive, dénonçant « un détournement honteux des maigres ressources de la RPDC » au détriment du bien-être et des moyens de subsistance de sa propre population. 

De l’avis de M. Hwang, la RPDC profite de la distraction de la communauté internationale provoquée par l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine pour accélérer le développement de ses programmes nucléaires et balistiques.  Il s’est inquiété de la nouvelle loi sur la politique en matière d’armes nucléaires de la RPDC, promulguée le 8 septembre, qui fixe le seuil d’utilisation des armes nucléaires à un niveau bien inférieur à celui de tout autre pays et « permet même des frappes préventives ou l’utilisation d’armes nucléaires sur une base dangereusement arbitraire ».  Le délégué a exprimé son « grand regret » quant à l’absence de condamnation par le Conseil de sécurité « des provocations nucléaires et balistiques de la RPDC » en mai dernier et ce, pour la première fois depuis 2006.  La RPDC « répond bruyamment » au silence du Conseil de sécurité par des tirs de missiles balistiques sans précédent et par la promulgation de sa nouvelle loi sur l’utilisation des armes nucléaires, a-t-il constaté.  En outre, la RPDC est maintenant sur le point de procéder à son septième essai nucléaire, ce qui portera gravement atteinte à la crédibilité du régime international de non-prolifération, a-t-il averti.  En conclusion, le délégué a appelé le Conseil de sécurité à prendre des « mesures décisives » pour envoyer un message unifié et clair à Pyongyang afin de faire cesser l’escalade, rappelant toutefois que la porte du dialogue reste ouverte. 

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a rappelé que la dernière fois que le Conseil de sécurité s’est réuni à propos de la RPDC, en mai dernier, il a pu assister à l’exercice du droit de veto par deux de ses membres permanents.  Depuis cette date, la RPDC a lancé huit missiles balistiques, en pleine violation des résolutions du Conseil, a-t-il dénoncé, voyant dans ces agissements une « escalade claire » et une « menace » à la paix et à la sécurité, non seulement pour le Japon, mais aussi pour la région et au-delà. 

Le représentant a également estimé que le tir qui a survolé son pays ne doit pas être abordé de manière isolée: il fait partie selon lui de toute une politique nucléaire menée par la RPDC.  Nous ne devons pas permettre que cette situation devienne normale, a-t-il martelé, avant d’appeler le Conseil à restaurer sa crédibilité et à envoyer un message clair à la RPDC pour lui rappeler que ses actions ne sont pas excusables et sont contraires au droit international. 

Reprenant la parole, Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a déclaré que, « comme attendu », la Fédération de Russie et la Chine défendent la RPDC et accusent les États-Unis.  Or les exercices militaires que mènent les États-Unis dans la région ne sont que des « exercices de défense », qui ne violent pas le droit international et n’ont rien à voir avec le régime de non-prolifération nucléaire, a-t-elle assuré.  De plus, a poursuivi la déléguée, le projet de résolution proposé par la Chine évoque un moratoire qui n’existe pas.  Ce projet de texte vise à « récompenser » la RPDC et n’a donc aucune validité, a-t-elle tranché.  Enfin, elle a estimé que le principal obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire en RPDC est la RPDC elle-même et non le régime des sanctions. 

Intervenant une seconde fois, M. GENG SHUANG (Chine) a estimé que les lancements récents par la RPDC ne doivent pas être examinés de manière isolée.  Ces tirs sont étroitement liés à toute une série d’exercices militaires dans la région, a-t-il fait valoir, réfutant l’argument selon lequel ils seraient le résultat de l’inaction du Conseil de sécurité.  Selon le représentant, le sentiment d’insécurité de la RPDC augmente, notamment à cause des exercices militaires menés par les États-Unis, qui aggravent le risque de confrontation. 

Le représentant a ensuite affirmé que la Chine est d’accord avec ceux qui appellent à mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité.  Notant que ces résolutions intègrent également des dispositions d’allégement de la situation humanitaire et de promotion d’un processus politique, il a plaidé pour leur application intégrale et non partielle.  Il a cependant estimé que les sanctions ne sont pas « une solution à tout », considérant que le dialogue et les consultations sont les seuls moyens pour trouver une solution à cette crise.  Toutes les parties concernées doivent prendre des mesures pour créer des conditions qui permettent la reprise de ce dialogue, a-t-il insisté. 

Reprenant la parole, Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) a indiqué réagir à la déclaration de son homologue des États-Unis.  La Russie, contrairement à ces derniers, a d’abord noté la représentante, partage une frontière avec la RPDC, ce qui ne lui « laisse pas le choix »: la Russie se doit d’examiner la situation dans la péninsule coréenne « de façon responsable », a expliqué la déléguée.  « Nous voulons montrer le danger que représente la politique des États-Unis et de leurs alliés. »  Une politique, qui de toute évidence, selon la représentante russe, « ne fonctionne pas ».  Selon elle, tant que les États-Unis demeureront sur « ce cap de provocation militaire », la RPDC répondra en conséquence.  La Russie, quant à elle, a-t-elle assuré, est animée par la conviction que le règlement des tensions sur la péninsule ne peut se faire qu’en tenant compte des « inquiétudes légitimes de toutes les parties concernées ».

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