En cours au Siège de l'ONU

9120e séance – matin & après-midi
CS/15011

Conseil de sécurité: en Libye, la tenue d’élections, « seul moyen de sortir de l’impasse politique actuelle », selon la Secrétaire générale adjointe

Il est essentiel que tous les acteurs libyens s’abstiennent de rhétorique incendiaire et de toute escalade, et prennent des mesures immédiates pour inverser la polarisation politique qui se transforme en violence, a déclaré, cet après-midi, au Conseil de sécurité, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques, dans un contexte marqué par la résurgence des tensions sur le terrain et des violences à Tripoli.

Il y a quelques jours à peine, a rappelé Mme Rosemary DiCarlo, Tripoli a de nouveau été le théâtre d’affrontements violents entre les groupes armés soutenant MM. Abdulhamid Dbeibah et Fathi Bashaga, respectivement.  Comme l’a noté la Fédération de Russie, la Libye se trouve dans une nouvelle phase de « double pouvoir » qui a conduit à une déstabilisation catastrophique de la situation.  

Les combats ont éclaté aux premières heures du 27 août, se sont rapidement intensifiés et étendus aux zones peuplées de civils de Tripoli.  Selon les autorités libyennes, au moins 42 personnes ont été tuées, dont 4 civils, et 159 autres blessées.  Les combats ont cessé le 28 août, bien que la situation reste tendue et fluide et le calme fragile qui règne à Tripoli pourrait ne pas durer, a mis en garde la Secrétaire générale adjointe.  

La tenue d’élections reste le seul moyen de sortir de l’impasse politique actuelle, a souligné Mme DiCarlo, qui a cependant constaté qu’aucun progrès n’a été fait pour forger un consensus sur un cadre constitutionnel pour les élections.  Elle a regretté qu’à la suite de leur rencontre à Genève en juin, des désaccords persistent entre le Président de la Chambre des représentants, M. Aguila Saleh, et celui du Haut Conseil d’État, M. Khaled Mishri, notamment sur les critères d’éligibilité des candidats à la présidence.  

La haute fonctionnaire de l’ONU a partagé le sentiment de la France selon laquelle aujourd’hui, il est essentiel de parvenir à une solution politique viable, passant par la formation d’un gouvernement unifié et inclusif, capable d’exercer son autorité sur l’ensemble du territoire et d’organiser et de sécuriser des élections présidentielle et parlementaires dans les meilleurs délais.  Pour cela, les acteurs libyens doivent finaliser sans plus attendre la base constitutionnelle nécessaire à la tenue des scrutins.  Tout soutien que les parties reçoivent de l’intérieur ou de l’extérieur de leur pays doit servir à les unir et non à les diviser, a fait valoir Mme DiCarlo.

Si tous les membres du Conseil se sont accordés à dire que le statu quo n’est pas tenable, les A3 –Gabon, Ghana, Kenya– ont estimé que pour mettre un terme à la phase de transition et permettre l’élection d’un gouvernement inclusif en Libye, les parties doivent s’en remettre à la médiation de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et de l’Union africaine, conformément à la résolution 2647 (2022).  À cet égard, le Kenya a, au nom de ce groupe, souligné l’urgence qu’il y a à nommer un nouveau représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye et chef de la MANUL, en plaidant en faveur d’un candidat africain à ce poste, une demande aujourd’hui appuyée par la Libye.

Exprimant sa lassitude face à l’inaction et au « deux poids, deux mesures » qui règne selon lui au Conseil de sécurité, le représentant libyen a demandé à ses membres d’appliquer ses propres résolutions et d’assurer la protection des civils libyens, considérant que si les élections de décembre dernier n’avaient pas eu lieu, c’était la faute de certains pays, « sans que cela ne suscite de réaction du Conseil ».

Notant que les derniers pourparlers de Genève sur les bases constitutionnelles ont également échoué, il a aussi regretté que la MANUL n’ait toujours pas de chef, ce qui adresse un mauvais message selon lui, laissant entendre qu’il n’y pas plus de perspective de solution politique en Libye.  Dans le même temps, on demande aux Libyens de s’en tenir aux solutions onusiennes, a-t-il rappelé, alors que le Conseil de sécurité n’a toujours pas été en mesure de nommer un représentant spécial à cause d’un manque de consensus en son sein.

Parallèlement, certains pays cherchent à exploiter la situation et à avoir le contrôle sur les actifs libyens, s’est indigné le représentant, qui a sommé le Conseil de sécurité et le Comité des sanctions d’assumer leurs responsabilités, de mettre en œuvre leurs engagements et de veiller à ce que les richesses nationales ne soient pas gaspillées.  À cet égard, et tout en saluant la reprise de la production pétrolière, depuis le 17 juillet, Mme DiCarlo a elle aussi fait valoir que les ressources naturelles de la Libye appartiennent à tous les Libyens et que les revenus des exportations de pétrole doivent être répartis équitablement.  

S’agissant de l’élimination de la présence militaire étrangère en Libye, la Russie et les Émirats arabes unis, entre autres, ont une nouvelle fois prôné un retrait équilibré, progressif et échelonné de tous les groupes armés et militaires non libyens, sans exception.

LA SITUATION EN LIBYE S/2022/632

Déclarations liminaires

Dans son exposé, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme ROSEMARY DICARLO, a déclaré que depuis la dernière réunion du Conseil de sécurité sur la Libye, le 25 juillet, l’ONU a poursuivi son dialogue avec les acteurs libyens –à tous les niveaux– pour faciliter une sortie de l’impasse politique.  Elle s’est dite profondément préoccupée par le fait que l’impasse actuelle et les retards persistants dans la mise en œuvre du processus électoral constituent une menace croissante pour la sécurité à Tripoli et ses environs, et potentiellement pour tous les Libyens.  Cette menace s’est concrétisée il y a quelques jours à peine, a-t-elle regretté, lorsque Tripoli a de nouveau été le théâtre d’affrontements violents entre des groupes armés soutenant MM. Dbeibah et Bashaga, respectivement.  Les combats ont éclaté aux premières heures du 27 août, se sont rapidement intensifiés et étendus aux zones peuplées de civils de Tripoli.  Selon les autorités libyennes, au moins 42 personnes ont été tuées, dont 4 civils, et 159 blessées.  Cinquante familles auraient été déplacées, et cinq établissements de santé ont été considérablement endommagés.  Deux centres de détention pour migrants et réfugiés ont également été touchés.  Cela semblait être une autre tentative des forces pro-Bashaga d’entrer dans la capitale de l’est, a indiqué Mme DiCarlo.  Cependant, ils ont été bloqués par les forces pro-Dbeibah à Zleiten -à environ 160 kilomètres à l’est de Tripoli- et ont dû battre en retraite, à la suite des affrontements.  Les combats à Tripoli et dans sa périphérie ont cessé le 28 août, bien que la situation reste tendue et fluide.  Un calme fragile règne à Tripoli mais on ne sait pas combien de temps il durera, a mis en garde la Secrétaire générale adjointe.

Elle s’est également dite préoccupée par les progrès politiques limités sur le plan électoral.  L’ONU a toujours souligné que la tenue d’élections reste le seul moyen de sortir de l’impasse actuelle.  Malgré nos efforts continus, aucun progrès n’a été fait pour forger un consensus sur un cadre constitutionnel pour les élections, a regretté Mme DiCarlo.  À la suite de leur rencontre à Genève en juin, le Président de la Chambre des représentants, M. Aguila Saleh, et celui du Haut Conseil d’État, M. Khaled Mishri, ont tenu de nouvelles discussions en Türkiye le 1er août et en Égypte le 14 août.  Malheureusement, les désaccords persistent, notamment sur les critères d’éligibilité des candidats à la présidence.  Forte de ce constat, la Secrétaire générale adjointe a exhorté les deux dirigeants à achever le travail accompli par le Comité conjoint de la Commission constitutionnelle.  Il est essentiel qu’un accord soit conclu sur un cadre constitutionnel et un calendrier pour les élections qui permettront au peuple libyen de choisir ses dirigeants, a-t-elle estimé.

Faisant aussi état de certaines évolutions positives au cours de la période considérée, elle a notamment salué les efforts continus de la Commission militaire conjointe 5+5 pour préserver et renforcer la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu.  En outre, le 9 août, la Commission militaire mixte a rencontré la MANUL à Syrte pour renforcer l’état de préparation de la mission libyenne du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu.  Ils ont progressé dans l’activation d’une salle d’opérations conjointes à Syrte et finalisé les modalités de retrait des forces étrangères, des combattants étrangers et des mercenaires de Libye.

Sur une autre note positive, le 18 août, l’Assemblée générale de la Cour suprême de Libye a voté le rétablissement de la Chambre constitutionnelle de la Cour, qui était suspendue depuis 2016.  La réactivation de la Chambre pourrait contribuer au règlement de querelles sur la légitimité des décisions prises par les institutions libyennes, a indiqué Mme DiCarlo, également encouragée par les progrès réalisés en matière de réconciliation nationale, y compris les efforts du Conseil de la présidence pour mettre en œuvre sa « Vision stratégique sur la réconciliation nationale ».  Elle a réitéré la disponibilité de l’ONU à soutenir les efforts libyens pour la réconciliation nationale ainsi que le projet de l’Union africaine d’une conférence sur la réconciliation nationale en Libye pour qu’elle ait lieu le plus tôt possible.

S’agissant de l’évolution économique, la production de pétrole a repris le 17 juillet.  Fin juillet, la production avait atteint les niveaux d’avant l’arrêt de 1,2 million de barils par jour.  Récemment, la Libyan National Oil Corporation a annoncé son intention d’augmenter encore la capacité de production de pétrole, mais Mme DiCarlo craint toutefois que le mécontentement croissant du peuple dans la région du sud face au manque de services de base et aux mauvaises conditions de vie ne conduise à de nouvelles fermetures de champs pétrolifères dans la région.  Le 21 août, des dignitaires locaux ont d’ailleurs menacé de former un gouvernement parallèle dans le sud si leurs demandes de respect de leurs droits aux services de base et de représentation renforcée dans les institutions de l’État n’étaient pas satisfaites.  Les ressources naturelles de la Libye appartiennent à tous les Libyens et les revenus des exportations de pétrole doivent être répartis équitablement et impartialement, a tranché la Secrétaire générale adjointe.

Il est essentiel que tous les acteurs libyens maintiennent le calme sur le terrain, s’abstiennent de la rhétorique incendiaire et de toute escalade, et prennent des mesures immédiates pour inverser la polarisation politique qui se transforme en violence, a estimé la Secrétaire générale adjointe.  Face à la détérioration du climat politique et sécuritaire à Tripoli, l’ONU doit continuer à fournir et à renforcer ses services de bons offices et de médiation pour aider les acteurs libyens à sortir de l’impasse actuelle et rechercher une voie consensuelle vers les élections, a poursuivi la haute fonctionnaire.  Les Libyens eux-mêmes sont responsables de leur propre avenir, a souligné Mme DiCarlo, en arguant que tout soutien que les parties reçoivent de l’intérieur ou de l’extérieur de leur pays doit servir à les unir et non à les diviser.  Le Secrétaire général a présenté un certain nombre de propositions concernant la direction de la MANUL et ses bons offices, a-t-elle indiqué, en exhortant chacun à soutenir ces efforts pour aider les Libyens à se frayer un chemin vers la paix.

La Présidente du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1970 (2011) concernant la Libye, Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde), a fait rapport sur les travaux du Comité pour la période allant du 27 mai au 20 août 2022.  Elle a rappelé l’adoption, par le Conseil de sécurité, en juillet de cette année, de la résolution 2644, qui a permis de proroger les mesures visant à prévenir les exportations illicites de pétrole depuis la Libye jusqu’au 30 octobre 2023.  Le Conseil a également prorogé le mandat du Groupe d’experts jusqu’au 15 novembre 2023 et a convenu de se prononcer sur trois recommandations qui lui ont été adressées.  Le Comité a en outre reçu deux rapports d’inspection portant sur l’embargo sur les armes ainsi que deux rapports d’inspection de navires qui ont permis de saisir une cargaison.  S’agissant du gel des avoirs, aucune décision négative n’a été prise par le Comité sur les notifications d’exemptions présentées par le Bahreïn et le Royaume-Uni sur la base du paragraphe 19(a) de la résolution 1970 (2011).  La Présidente du Comité a précisé que le Président du Groupe d’experts entend mener des consultations officieuses pour discuter de la question du gel des avoirs.  Le Comité a en outre prorogé pour la troisième fois la demande d’exemption de l’interdiction de voyager de six mois de trois personnes pour des motifs humanitaires, a-t-elle précisé.  Concernant la liste des sanctions, le Comité a reçu une septième communication du représentant chargé de la radiation des listes.  Elle a rappelé en conclusion que la responsabilité en matière de mise en œuvre des sanctions incombe au premier chef aux États Membres. 

Déclarations

M. TAHER M. T. ELSONNI (Libye) s’est dit las de faire les mêmes déclarations au Conseil, à qui il a demandé ce qu’il a l’intention de faire après la série d’événements tragiques des derniers jours dans son pays.  Il a regretté que depuis sa dernière intervention, il n’y ait rien de positif à relever.  L’impasse politique et les tensions militaires persistent alors que les habitants souffrent toujours.  Le manque de médicaments cause la mort de nombreux enfants, de nombreux Libyens trouvent la mort en mer sur des embarcations de fortune; le carburant manque et tout cela a précédé l’explosion sanglante à Tripoli et ses alentours il y a quelques jours.  Il a dit avoir mis en garde contre de tels événements par le passé et que l’impasse politique était susceptible d’entraîner des répercussions très graves.  

Qu’allez-vous dire aux familles des victimes? a-t-il demandé aux membres du Conseil.  Allez-vous leur répéter vos condamnations ou allez-vous agir pour assumer votre responsabilité de maintien de la paix et de la sécurité internationales et assurer la protection des civils?  Le délégué a souligné le paradoxe constaté par les Libyens, à savoir que le Conseil de sécurité dit s’employer à protéger les civils, « mais regardez ce qui s’est passé en 2011, et maintenant », s’est-il emporté, en exigeant de cet organe qu’il fasse en sorte d’appliquer ses propres résolutions et arrête les deux poids, deux mesures, avant de demander qu’une minute de silence pour les victimes libyennes depuis 2011 soit observée.

Il a présenté aux membres du Conseil une série de questions que les Libyens se posent aujourd’hui.  Ils se demandent notamment pourquoi les élections de décembre dernier n’ont pas eu lieu, a-t-il déclaré en affirmant qu’au-delà des raisons internes, certains pays ont fait en sorte qu’elles ne puissent pas avoir lieu, « sans pour autant que cela ne suscite de réaction du Conseil ».  Les derniers pourparlers de Genève sur les bases constitutionnelles ont également échoué, et la MANUL a arrêté ses opérations, ce qui envoie un mauvais message laissant entendre qu’il n’y pas plus de perspective de solution politique, a-t-il mis en garde.  Aucune solution nationale n’a été appuyée, et alors que le Conseil national demande aux Libyens de s’en tenir aux solutions onusiennes, le Conseil de sécurité n’a pas été en mesure de nommer un envoyé spécial pour la Libye à cause d’un manque de consensus en son sein.  Le représentant a donc demandé au Secrétaire général de rapidement nommer un candidat à ce poste qui fasse le consensus, indiquant que son pays soutient la position commune des A3 et de l’Afrique à ce sujet.  

Notant qu’avec toutes les souffrances endurées par la Libye, certains pays cherchent à exploiter la situation et à avoir le contrôle sur les actifs libyens, notamment pour ce qui est de l’autorité d’investissement libyenne, le représentant a sommé le Conseil de sécurité et le Comité des sanctions d’assumer leurs responsabilités, de mettre en œuvre leurs engagements et de veiller à ce que les richesses du peuple libyen ne soient pas gaspillées.  Il n’y a pas de solution militaire à la crise libyenne, a-t-il affirmé, en plaidant pour une solution politique.  Il y a peut-être encore une lueur d’espoir pour sortir de l’impasse politique, a espéré le délégué, et parvenir à une base consensuelle inclusive pour une solution politique à cette crise.  Pour cela, il faut fixer un échéancier pour des élections nationales et la communauté internationale doit appuyer un processus électoral juste et veiller à ce que l’issue du scrutin soit respectée.  

M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a condamné les violences survenues à Tripoli les 26 et 27 août derniers, jugeant que les actions sanglantes menées par des groupes armés pour conquérir des territoires, s’emparer de ressources et obtenir des gains politiques sont inacceptables.  Adressant ses condoléances aux familles des victimes, il a vu dans cette flambée de violences la conséquence d’un gouvernement parallèle et du détournement des ressources de l’État.  Pour le représentant, il ne peut y avoir de solution militaire à la crise de légitimité libyenne.  Il a donc invité toutes les parties à participer au processus initié par l’ONU en Libye pour ouvrir la voie à la tenue d’élections et permettre que les ressources soient gérées de manière responsable.  Dans ce contexte, il a également encouragé les membres du Conseil de sécurité à accepter immédiatement la nomination du représentant spécial du Secrétaire général en Libye.  À ses yeux, la montée des tensions montre qu’il faut un représentant spécial au plus tôt pour mener des efforts de médiation, a-t-il ajouté, avant de déplorer que, ces dernières semaines, des missions diplomatiques se soient heurtées à un manque de liberté de circulation en Libye.  Il s’agit pourtant d’une obligation, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, a-t-il fait valoir, réaffirmant en conclusion que le Royaume-Uni est prêt à travailler avec les parties prenantes libyennes, le représentant spécial et tous les partenaires pour parvenir à une Libye stable, pacifique et prospère.

Mme TRINE SKARBOEVIK HEIMERBACK (Norvège) a enjoint les dirigeants politiques et militaires libyens à privilégier l’intérêt du peuple libyen et à mettre fin aux combats dans la région de Tripoli.  Les affrontements des derniers jours ont à nouveau démontré que ce conflit ne peut être résolu par des moyens militaires.  Seule une solution politique est possible, a fait valoir la déléguée, en ajoutant que le peuple libyen a clairement indiqué qu’il désirait des élections et non la poursuite des conflits.  La représentante s’est félicitée à cet égard de la réunion entre la Commission militaire conjointe 5+5 et la MANUL à Syrte, où il a été question du cessez-le-feu et du retrait des forces étrangères, des combattants étrangers et des mercenaires de Libye.  Ce retrait des forces combattantes doit toutefois s’accompagner de mesures de désarmement, démobilisation et réintégration.  Elle a également appelé au renforcement des efforts en vue de l’unification des forces armées.  Alors que la fin du blocus pétrolier est une évolution positive, elle a estimé que les revenus provenant du pétrole doivent bénéficier à tous les Libyens et ne doivent pas devenir l’otage de rivalités politiques.  La représentante a aussi exhorté les parties à respecter l’indépendance des institutions économiques et financières de la Libye.  Enfin, elle a réitéré l’importance de nommer un représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, estimant que seul un leadership stable permettra à la MANUL de remplir pleinement son mandat.

M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a pris note des préoccupations exprimées par la délégation libyenne concernant la manière dont le Conseil de sécurité a traité la situation en Libye jusqu’à présent, tout en reconnaissant l’importance d’un dialogue mené par les Libyens eux-mêmes.  Afin de gagner la confiance de toutes les parties, il a estimé que la nomination de la direction de la MANUL doit prendre en compte les opinions de la Libye.  La MANUL doit en outre favoriser la recherche d’un terrain d’entente politique entre les deux gouvernements rivaux afin qu’ils puissent s’entendre sur une base constitutionnelle et des critères d’éligibilité à même de permettre la tenue d’élections.  Alors que certains membres du Conseil ont plaidé en faveur de la poursuite de la production et de l’exportation de pétrole en Libye, le délégué a estimé que la gestion des ressources naturelles et de leurs revenus doit se faire dans l’intérêt de la population.  Il en va de même pour les avoirs libyens gelés à l’étranger, dont la gestion ne serait pas conforme au paragraphe 19 de la résolution 1970 du Conseil.  Le délégué a souligné en terminant l’importance de respecter pleinement l’embargo sur les armes, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) s’est dit extrêmement préoccupé par les derniers développements en Libye, constatant qu’une nouvelle période de « double pouvoir » a conduit à une déstabilisation catastrophique de la situation.  Il a rappelé à cet égard que, submergées par une vague de protestations, les autorités devaient régler des problèmes essentiels, de l’unification des structures gouvernementales à l’amélioration de la situation socioéconomique de la population.  Or, le « triste point culminant » de ce processus a pris la forme, ce week-end, d’affrontements à l’arme lourde à Tripoli, qui ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, a-t-il relevé, avertissant qu’en dépit d’une relative stabilisation, une reprise des violences est possible à tout moment.  Nous n’accepterons pas une nouvelle escalade dans l’ex-Jamahiriya, a affirmé le représentant, avant d’appeler les dirigeants libyens à dialoguer et à renoncer au recours à la force pour atteindre leurs objectifs.  Ce chemin ne mène « nulle part » et ne fait que contribuer à raviver les divisions, a-t-il souligné.  

Pour le délégué, la cause profonde de la situation libyenne est bien connue, même si certains partenaires préfèrent ne pas s’en souvenir.  Le désordre actuel, a-t-il dit, est la conséquence directe de l’intervention militaire de l’OTAN en 2011, lorsque les dispositions des résolutions du Conseil de sécurité ont été violées de manière flagrante.  Cela a entraîné un véritable démantèlement de l’État, détruit le système administratif, déséquilibré les relations interrégionales et déconstruit les liens intertribaux.  Onze ans plus tard, nous essayons toujours de surmonter les conséquences désastreuses de cette période, a-t-il résumé, qualifiant d’ambiguës les déclarations occidentales appelant à la paix.  À cet égard, le représentant a dénoncé la « passivité cynique » des dirigeants britanniques, qui n’ont même pas tenté de réunir le Conseil de sécurité à la lumière des événements sanglants à Tripoli.  Établissant un lien avec la situation à Bagdad, il a accusé ses collègues occidentaux d’être davantage intéressés par la poursuite de la production pétrolière que par le bien-être et la sécurité des Libyens et des Iraquiens.  

Assurant que l’approche de son pays quant à un règlement pacifique en Libye reste inchangée, le délégué a réaffirmé que le processus politique doit être mené par les Libyens eux-mêmes, sans leur imposer des « recettes toutes faites » de l’extérieur.  Selon lui, une issue possible à l’impasse actuelle pourrait être la tenue d’élections nationales bien préparées et inclusives.  Hélas, les acteurs politiques libyens n’arrivent même pas à se mettre d’accord sur un dénominateur commun en matière de procédure, a-t-il déploré, avant d’inviter tous les États qui ont de l’influence sur les parties adverses à faire de leur mieux possible pour rétablir l’ordre en Libye.  La Russie, pour sa part, accueille tous les formats de négociation, dès lors qu’ils constituent un chemin vers la paix et ne dissimulent pas des projets géopolitiques « à double agenda », a précisé le représentant, selon lequel l’inclusivité est la clef du processus de réconciliation nationale.  Saluant à ce propos les efforts déployés par l’Union africaine pour organiser une conférence entièrement libyenne sur ce thème, il a affirmé que son pays y contribuera de son mieux.  

S’agissant de l’élimination de la présence militaire étrangère, le délégué a une nouvelle fois prôné un retrait équilibré, progressif et échelonné de tous les groupes armés et militaires non libyens sans exception.  Il s’est également dit convaincu que le rôle central en matière de règlement doit revenir à l’ONU et à sa Mission d’appui en Libye (MANUL).  Malheureusement, a-t-il regretté, celle-ci fonctionne encore sans chef mandaté par le Conseil, ce qui est préjudiciable et affecte son efficacité.  Il a donc dit attendre avec impatience la nomination d’un nouveau représentant spécial pour ce pays, qui pourra aider à sortir le processus politique de l’impasse.  Pour cela, a-t-il conclu, il devra bénéficier du soutien des principaux acteurs libyens et régionaux et être approuvé par les membres du Conseil de sécurité.

Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde), parlant au nom de son pays, s’est inquiétée de l’impasse politique qui persiste en Libye et de la mobilisation des groupes armés qui en découle.  Il est impératif que les questions politiques en suspens soient résolues de façon pacifique par les parties concernées, en gardant à l’esprit les intérêts du peuple libyen, a-t-elle noté.  Pour ce faire, la tenue d’élections présidentielle et parlementaires libres et inclusives doit être une priorité, malgré l’absence de consensus entre les parties sur cette question.  Constatant que les effets du terrorisme émanant de la Libye se font sentir jusqu’au Sahel, elle a incité la communauté internationale à s’y intéresser dès maintenant.  De même, l’absence de progrès sur le retrait des combattants étrangers et des mercenaires du territoire libyen continue de menacer la paix et la stabilité du pays et de la région.  La déléguée a dénoncé les violations « flagrantes » de l’embargo sur les armes, citant le plus récent rapport du Groupe d’experts du Comité des sanctions du Conseil de sécurité qui indique que « la formation fournie par la Türkiye aux forces affiliées au Gouvernement d’unité nationale est de nature militaire ou navale et constitue donc une violation du paragraphe 9 de la résolution 1970 (2011) du Conseil de sécurité des Nations Unies ».  « Un tel mépris flagrant des résolutions du Conseil de sécurité sur la Libye est une source de grave préoccupation », a martelé la déléguée, en s’inquiétant de l’effet de ces actions sur l’impasse politique actuelle.

M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a déclaré que la violence qui a éclaté à Tripoli au cours du week-end est le résultat de « l’échec lamentable » des dirigeants politiques libyens à placer le bien commun au-dessus de leurs intérêts politiques.  Pendant des mois, la rhétorique incendiaire et la violence sporadique entre les milices, les combattants étrangers et les forces étrangères ont ponctué un statu quo insoutenable, a-t-il constaté.  Il a souligné les événements récents, notamment en mai et le week-end dernier, où les remarques incendiaires et les actions unilatérales se sont intensifiées, déplorant les victimes de la violence.  Il s’est dit profondément préoccupé par la belligérance des dirigeants rivaux, les manœuvres des milices à des fins politiques et militaires et l’afflux continu d’armes dans le pays, en violation de l’embargo sur les armes.  

Selon le représentant, « le peuple libyen perd espoir » que ses dirigeants puissent s’entendre sur un cadre constitutionnel pour des élections et que le pays puisse être libre de toute influence étrangère; que les forces armées puissent être unifiées et que les combattants, forces et mercenaires étrangers soient retirés.  Au lieu de cela, ils sont privés des services de base, tandis que les puissants concluent des accords pour partager les ressources en hydrocarbures, notamment avec les milices contrôlées par diverses factions, privant les Libyens de leur richesse nationale.  Le représentant a appelé à la nomination immédiate d’un nouveau représentant spécial pour reprendre la médiation, avec le soutien unifié de la communauté internationale, y compris du Conseil.  Pour leur part, les États-Unis soutiendront les efforts des Nations Unies pour garantir un cadre pour les élections, a-t-il assuré, avertissant que ceux qui entravent le processus politique ou soutiennent les groupes armés par l’exportation illicite de pétrole brut pourraient faire l’objet de sanctions.  Il a exhorté la Chambre des députés et le Haut Conseil d’État à collaborer avec la MANUL et le représentant spécial pour finaliser les conditions d’éligibilité des candidats et s’engager sur un calendrier électoral.

M. ENRIQUE JAVIER OCHOA MARTÍNEZ (Mexique) a condamné à son tour les événements sanglants de Tripoli et souligné le désespoir de la population civile libyenne face à la stagnation de la situation politique, et notamment à l’absence de tenue d’élections.  Il a dénoncé à cet égard l’opportunisme des milices et de certains acteurs politiques, qui bénéficient parfois de l’indifférence voire de la complicité de la communauté internationale.  Pourtant, a-t-il fait valoir, l’expérience historique du Mexique en Amérique latine démontre que la mobilisation de la communauté internationale et régionale est essentielle pour rétablir la paix et la stabilité.  

Saluant l’implication de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes dans le processus de règlement de la crise libyenne, le représentant a estimé que l’action régionale est d’autant plus importante que les membres du Conseil de sécurité n’arrivent pas à s’entendre sur la nomination d’un représentant spécial pour la Libye.  Il a par ailleurs demandé à tous les membres du Conseil et à toutes les parties prenantes de coopérer pour que les armes et explosifs, dont on a vu le potentiel destructeur ce week-end, ne continuent plus d’alimenter le conflit.  En parallèle, l’unification des forces armées libyennes et le retrait des mercenaires et des combattants étrangers sont des conditions sine qua non au retour de la stabilité, a-t-il ajouté.  

Intervenant au nom des A3 (Gabon, Ghana et Kenya), M. MARTIN KIMANI (Kenya) a exprimé son inquiétude suite aux affrontements survenus à Tripoli au cours des derniers jours.  Selon lui, il est temps pour les parties d’accepter le fait qu’il n’y aura jamais de monopole de la force ou de domination politique par un seul groupe en Libye.  Afin de mettre un terme à la phase de transition et de permettre l’élection d’un gouvernement inclusif, il a invité les parties à s’en remettre à la médiation de la MANUL et de l’Union africaine, conformément à la résolution 2647 (2022).  Il est temps qu’une médiation soutenue soit proposée et acceptée par toutes les parties, a fait valoir le représentant, qui attend avec impatience la nomination d’un représentant spécial africain du Secrétaire général dans le pays.  

Poursuivant, le délégué a souligné que pour être crédibles, les élections doivent reposer sur une base constitutionnelle solide émanant d’un dialogue inclusif comprenant l’ensemble des parties prenantes.  « La Libye a assez souffert.  L’Afrique a assez souffert.  Il est temps que nous cessions collectivement d’être divisés à la faveur d’intérêts étrangers puissants qui ne se soucient que de leurs propres avantages », a-t-il lancé, avant de demander le retrait du pays des forces et des combattants étrangers.  Enfin, le délégué a exigé la fin immédiate du traitement inhumain des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile sur le territoire libyen, tant sur terre qu’en mer.  

Mme AMEIRAH OBAID MOHAMED OBAID ALHEFEITI (Émirats arabes unis) a estimé que les incidents survenus à Tripoli sont une manifestation des souffrances quotidiennes des Libyens.  Après avoir condamné les violences armées, elle a souligné l’importance du départ de tous les groupes armés et milices de Tripoli pour pouvoir garantir la sûreté des civils.  La représentante a appelé les acteurs concernés à respecter le droit international humanitaire et à privilégier l’intérêt national pour rétablir la paix et la stabilité.

Il faut que les parties libyennes prennent des mesures concrètes pour unifier les institutions militaires et faire face aux problèmes de violence provoqués par des groupes armés à Tripoli, a-t-elle dit.  Il est essentiel aussi que toutes les forces étrangères et mercenaires se retirent de la Libye de manière simultanée et progressive et que le cessez-le-feu soit respecté.  L’heure est venue pour les parties de faire des concessions pour trouver un accord sur les points en suspens au sujet du projet de constitution afin de mettre fin à l’impasse du processus politique qui a déraillé en raison de la polarisation des alliances, a estimé la représentante.  Elle a également souligné l’importance de la réconciliation nationale.

Conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, les droits du peuple libyen et la protection de ses ressources doivent rester une priorité absolue, et il ne faut pas négliger la situation économique du pays car elle joue un rôle important pour la stabilité en Libye.  Enfin, la déléguée a souhaité la nomination rapide d’un représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye afin que la MANUL puisse jouir d’un consensus suffisant pour aider les Libyens à désamorcer les tensions et promouvoir le processus politique.

Mme SHERAZ GASRI (France) a estimé que les violences qui ont éclaté ces derniers jours à Tripoli montrent que le statu quo n’est pas tenable et menace la stabilité de la Libye.  Elle a exhorté l’ensemble des acteurs à s’abstenir de tout recours à la violence, à respecter l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020 et à engager un dialogue constructif afin d’apaiser les tensions et de préserver l’unité du pays.  Elle a également jugé urgent de parvenir à une solution politique viable, qui passe par la formation d’un gouvernement unifié et inclusif, capable d’exercer son autorité sur tout le territoire et d’organiser des élections présidentielle et parlementaires dans les meilleurs délais.  Pour cela, il convient de finaliser sans plus attendre la base constitutionnelle nécessaire à leur tenue, a-t-elle plaidé.  Sur le plan sécuritaire, a poursuivi la représentante, il est primordial de préserver les acquis de l’accord de cessez-le-feu, mais aussi le dialogue engagé entre les principaux acteurs sécuritaires, notamment pour amorcer un processus de démobilisation, désarmement et réintégration et progresser dans la mise en œuvre du plan de retrait libyen des forces étrangères et des mercenaires.  De même, a-t-elle ajouté, l’embargo sur les armes doit être pleinement respecté.  

Au plan économique, la déléguée a qualifié d’avancée positive la reprise de la production de pétrole, jugeant essentiel de la pérenniser sur le long terme.  À ce propos, elle a appelé à la mise en place d’un mécanisme de redistribution équitable et transparent des revenus pétroliers, au profit de la population dans son ensemble.  Elle s’est d’autre part déclarée préoccupée par les violations à l’encontre des droits des migrants et des réfugiés, rappelant la responsabilité première qui incombe aux autorités libyennes.  Enfin, elle a appelé à la nomination d’un représentant spécial du Secrétaire général et demandé à l’ensemble des acteurs concernés à faire preuve de flexibilité afin de faciliter une désignation rapide.  

M. FERIT HOXHA (Albanie) s’est dit choqué par la nouvelle flambée de violence en Libye et a invité les parties à assurer la protection des civils.  Selon lui, le conflit découle aujourd’hui d’une rivalité institutionnelle qui se manifeste par l’action de milices.  Seuls le processus politique et la tenue d’élections sont en mesure de dénouer l’impasse politique qui perdure et d’assurer une répartition équitable des richesses du pays.  Le recours à la force à des fins politiques et l’ingérence extérieure doivent cesser dans les plus brefs délais, a martelé le représentant, et les parties doivent respecter l’accord de cessez-le-feu.  Le représentant a jugé impératif que les parties prenantes libyennes placent au premier rang les intérêts du peuple et non les leurs.  Le délégué a par ailleurs salué les efforts du Secrétaire général en vue de trouver un candidat au poste de représentant spécial pour la Libye ainsi qu’une solution équilibrée à la situation dans le pays, pilotée par les Libyens avec l’appui des Nations Unies.  

Mme CÁIT MORAN (Irlande) a estimé que les violentes confrontations à Tripoli ces derniers jours sont profondément préoccupantes et ne servent qu’à accroître les tensions.  « Nous rejetons sans équivoque toutes les tentatives visant à obtenir la légitimité ou le contrôle des institutions de l’État par la menace ou l’usage de la force », a-t-elle souligné.  L’impasse actuelle de l’exécutif ne peut être résolue que par la tenue d’élections libres, équitables et inclusives, et le fait que 3 millions de Libyens se soient inscrits sur les listes électorales en décembre aurait dû être une incitation suffisante pour trouver un accord sur la voie à suivre, en capitalisant sur les progrès réalisés au Caire et à Genève, a encore considéré Mme Moran.  Outre une gouvernance responsable et transparente « de toute urgence », un système judiciaire indépendant et unifié est indispensable, a ajouté la représentante, en souhaitant à cet égard que la récente décision de réactiver la Chambre constitutionnelle contribuera à sauvegarder les droits et libertés des Libyens.  Dénonçant ensuite l’aggravation des restrictions imposées à la société civile, elle a enfin considéré que la participation pleine, égale, significative et sûre des femmes à la vie publique, y compris à un futur processus électoral, doit être garantie. 

M. DAI BING (Chine) s’est déclaré préoccupé par les affrontements meurtriers de Tripoli, avant de demander aux parties libyennes de prioriser les intérêts de leur peuple et de régler leurs divergences par le dialogue et sans recours à la violence.  Réaffirmant son appui à la Commission militaire conjointe 5+5, qui joue rôle crucial pour le maintien du cessez-le-feu, il a également insisté pour que le retrait des mercenaires et des forces étrangères devienne effectif.  Il a ensuite jugé que la voie politique est la seule possible pour parvenir à un règlement global.  Il a salué à cet égard les progrès réalisés par les parties sur la base constitutionnelle, appelant ces dernières à maintenir l’élan imprimé et à créer les conditions pour la tenue d’élections.  Tout en se félicitant du travail effectué par l’Union africaine en appui du processus politique, le représentant a mis en garde contre l’ingérence extérieure, y voyant l’une des causes de l’impasse actuelle.  Selon lui, la communauté internationale doit miser sur un processus dirigé par les Libyens eux-mêmes, sans leur imposer de solutions.  Dans ce cadre, l’ONU est la mieux placée pour effectuer des missions de bons offices et devrait jouer un rôle actif, a-t-il préconisé, avant d’appeler à la nomination rapide d’un représentant spécial afin de permettre à la MANUL de retrouver ses fonctionnalités.  Le délégué a par ailleurs estimé urgent de rétablir la base économique du pays et les moyens de subsistance de la population.  Applaudissant la reprise complète de la production de pétrole libyenne, il a souhaité que les recettes soient partagées pour que toute la population puisse en profiter.  Il a enfin demandé à la communauté internationale de répondre aux préoccupations des Libyens concernant le gel de leurs avoirs à l’étranger.  

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