En cours au Siège de l'ONU

9021e séance – matin
CS/14869

Conseil de sécurité: les efforts visant à gérer le conflit au Moyen-Orient ne peuvent se substituer à de véritables progrès en vue de son règlement

Les efforts consentis ces derniers jours par les Israéliens comme par les Palestiniens pour faire baisser les tensions après les affrontements violents survenus sur l’esplanade des mosquées sont louables et doivent continuer mais les tensions grandissantes du mois écoulé ont « montré une nouvelle fois que les efforts visant à gérer le conflit ne peuvent se substituer à de véritables progrès en vue de le résoudre », a déclaré ce matin devant le Conseil de sécurité le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland. 

À l’occasion du débat ouvert trimestriel que le Conseil consacre à la situation au Moyen-Orient, M. Wennesland a insisté une nouvelle fois sur la nécessité de réaliser la solution des deux États.  La quarantaine de délégations à s’exprimer lors de ce débat l’ont rejoint sur ce point et ont appelé au respect du statu quo autour des lieux saints. 

Le Coordonnateur spécial a estimé que la situation demeure relativement calme à Jérusalem, malgré la rhétorique incendiaire et les affrontements violents entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes sur les lieux saints.  Il a salué les déclarations de responsables israéliens selon lesquelles Israël s’engage à préserver le statu quo des lieux saints et à garantir que seuls les musulmans pourront prier sur l’esplanade des Mosquées en cette fin du mois de ramadan.  Il a aussi souligné le rôle joué par l’Égypte et la Jordanie pour restaurer le calme. Malgré les tensions, des centaines de milliers de musulmans, de juifs et de chrétiens ont pu célébrer les fêtes religieuses à Jérusalem dans une paix relative, a estimé M. Wennesland, en appelant à éviter toute provocation.  « Une escalade sérieuse peut être évitée », a-t-il assuré, tout en exhortant les parties à garantir le calme afin que la dernière semaine du ramadan puisse se dérouler sans entraves. 

Mais, pour le Coordonnateur spécial, les violences du mois écoulé montrent la nécessité de véritables progrès en vue de résoudre le conflit et combien il est crucial de mettre fin aux activités de colonisation.  C’est pourquoi il a invité à ne pas perdre de vue « l’objectif ultime », qui « reste le même: deux États, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, conformément au droit international ». 

« Il y a quelques jours à peine, les forces d’occupation israéliennes ont –une fois de plus– pris d’assaut l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, tirant sur les fidèles et blessant 200 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, et en arrêtant 400 autres », a réagi l’Observateur permanent de l’État de Palestine, qui a accusé Israël d’avoir eu recours à sa justification favorite: la sécurité.  Les responsables israéliens sont les seuls à croire que de telles actions sont autre chose qu’une violation flagrante du statu quo historique, a-t-il accusé. 

Pour le représentant palestinien, Israël n’a aucune revendication légitime ni souveraineté sur aucune partie du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, sa vieille ville ou ses lieux saints.  Jamais l’impunité d’Israël n’a été véritablement remise en cause, raison pour laquelle cet État a persisté dans son mépris du droit international, a-t-il dénoncé, avant d’accuser le Premier Ministre israélien de dire non à la solution des deux États et de dire non aux négociations. 

« Mon gouvernement a fait en sorte que les croyants aient la possibilité de prier côte à côte et dans la paix », a rétorqué le représentant d’Israël.  Pour lui, la vérité est que des centaines de terroristes palestiniens ont organisé une émeute sur le mont du Temple et menacé les fidèles musulmans et juifs au mur occidental.  « Cela a justifié l’intervention de la police israélienne, qui a agi avec une retenue exemplaire », a-t-il argué.  Les musulmans peuvent prier sur le mont du Temple, a-t-il assuré, ajoutant que le gouvernement israélien n’avait jamais eu la moindre intention de modifier le statu quo

Regrettant le refus de diffuser des images et des vidéos de la violence des groupes terroristes dans la salle du Conseil, le représentant a demandé à l’ONU de cesser « de faire comme l’autruche qui cache sa tête dans le sable pour ne pas voir la réalité ».  Cette escalade est le résultat direct du fait que les États Membres répètent les mensonges terroristes, a accusé le délégué.  « Le refus d’accepter toute présence juive à Jérusalem a commencé avant même la création d’Israël et cela reste le seul obstacle à la paix. » 

Lors du débat, les délégations ont unanimement souligné leur attachement au statu quo autour des lieux saints, dont la France a jugé le respect « essentiel ». De nombreux intervenants ont en outre rappelé le rôle crucial de la Jordanie.  Le représentant de ce pays a quant à lui estimé que les actions de la police et de l’armée israéliennes durant les derniers jours dans la mosquée d’Al-Aqsa « menacent de faire exploser la situation ».  Israël est responsable des événements de Jérusalem, a-t-il asséné. 

Pour la Jordanie, qui a rappelé sa responsabilité dans la protection des lieux saints musulmans et chrétiens, les derniers événements rendent nécessaire une coordination internationale afin d’empêcher des mesures illégales destinées à modifier le statut juridique historique de Jérusalem.  La poursuite des tentatives de « judaïser » Jérusalem-Est et de modifier le statut des lieux saints augure d’une escalade dangereuse, a renchéri l’Égypte, appuyée par le représentant de la Ligue des États arabes. 

Pour de nombreuses délégations, comme l’Inde ou la Chine, les récents incidents soulignent la nécessité d’une reprise immédiate des pourparlers de paix en vue de la réalisation de la solution à deux États.  « Le Conseil devrait parler d’une seule voix et agir conformément à ce qu’on attend de lui », a noté en ce sens la Chine, alors que plusieurs autres délégations dénonçaient l’inaction du Conseil et son incapacité à faire respecter ses propres résolutions passées sur le sujet. Les États-Unis ont assuré de leur détermination à œuvrer à réaliser la solution des deux États et l’instauration d’une « paix durable profitant aux deux parties ».  

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a indiqué que ce mois de fêtes religieuses a été malheureusement marqué par des actes de violence en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, et par des attaques terroristes en Israël.  « À Jérusalem, la situation demeure relativement calme malgré la rhétorique incendiaire et les affrontements violents qui se sont produits entre Palestiniens et les forces de sécurité israéliennes sur les lieux saints », a-t-il déclaré.  Il a demandé la fin de toutes les violences et provocations, en rappelant que les actes de terrorisme et de violence contre les civils ne pouvaient en aucun cas être justifiés.  M. Wennesland a aussi invité les responsables politiques, religieux et communautaires à œuvrer pour réduire les tensions, à préserver le statu quo s’agissant des lieux saints et à faire respecter leur caractère sacré.  À ce titre, il a salué les déclarations de responsables israéliens selon lesquelles Israël s’engage à préserver ledit statu quo et à garantir que seuls les musulmans pourront prier sur l’esplanade des Mosquées. 

Dans un contexte aussi sensible, les dirigeants israéliens et palestiniens ont fourni des efforts louables pour faire baisser les tensions, condamner les attaques et remédier à la violence, a poursuivi le Coordonnateur spécial.  Les partenaires régionaux et internationaux, tels que l’ONU, l’Égypte et la Jordanie, ont œuvré pour restaurer le calme autour des lieux saints et garantir un accès continu des fidèles musulmans.  « Ces efforts doivent continuer », a affirmé M. Wennesland. 

Le Coordonnateur spécial a indiqué que la violence quotidienne avait augmenté très significativement dans le territoire palestinien occupé.  Durant le mois écoulé, en Cisjordanie occupée et en Israël, 23 Palestiniens, dont trois femmes et quatre enfants, ont été tués par les forces israéliennes.  Douze Israéliens, y compris deux femmes, ainsi que trois étrangers, ont été tués par des Palestiniens.  M. Wennesland a cité les quatre attaques terroristes commises en Israël en deux semaines, les attaques les plus meurtrières depuis des années.

Le 19 avril, les autorités israéliennes ont annoncé, conformément à la pratique établie, que les non-musulmans ne seraient seront pas autorisés à se rendre sur l’esplanade des Mosquées entre le 22 avril et la fin du ramadan, a poursuivi le Coordonnateur spécial.  M. Wennesland a indiqué que, malgré les tensions, des centaines de milliers de musulmans, de juifs et de chrétiens avaient pu célébrer les fêtes religieuses à Jérusalem dans une paix relative.  Tous les auteurs de violence doivent être traduits en justice, a-t-il ajouté, tout en appelant les forces de sécurité israéliennes à faire preuve de la plus grande retenue. 

M. Wennesland a ensuite indiqué que la situation à Gaza restait « profondément préoccupante » sur les plans sécuritaire, économique et humanitaire. Après plusieurs mois sans tir de roquette, les militants à Gaza ont procédé à cinq tirs vers Israël, tandis que les forces israéliennes ont, en représailles, conduit plusieurs frappes aériennes à Gaza.  Les Palestiniens de Gaza continuent de faire face à des entraves s’agissant de l’accès aux soins, avec parfois des conséquences mortelles, a poursuivi le Coordonnateur spécial, en mentionnant le cas d’un bébé palestinien de 19 mois décédé faute d’avoir reçu les autorisations nécessaires pour bénéficier d’une opération chirurgicale.  Sans ressources supplémentaires, le Programme alimentaire mondial et l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) ne seront pas en mesure de répondre aux besoins alimentaires de la population palestinienne cette année, a-t-il averti. 

« La violence et les tensions grandissantes du mois écoulé ont montré une nouvelle fois que les efforts visant à gérer le conflit ne peuvent se substituer à de véritables progrès en vue de le résoudre », a insisté M. Wennesland.  Il a appelé à réduire immédiatement les tensions et à maintenir le calme, tout en plaidant pour des efforts collectifs visant à réduire les causes du conflit.  La réduction de la violence et la fin des activités de colonisation sont cruciales. Le Coordonnateur spécial a répété ce qu’il a dit la semaine dernière devant ce Conseil, à savoir qu’une « escalade sérieuse est évitable ».  Il a donc exhorté les parties à garantir le calme afin que la dernière semaine du ramadan puisse se dérouler sans entraves, tout en invitant à ne pas perdre de vue l’impératif de mettre fin à l’occupation et d’avancer sur la voie de la solution des deux États. « L’objectif ultime reste le même: deux États, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, conformément aux résolutions onusiennes et au droit international », a-t-il conclu. 

M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de lÉtat de Palestine, a rappelé que la « plus sacrée des terres » était une « terre de diversité et de pluralisme, et non d’exclusion et d’exclusivité ».  Tout dans son ADN rejette le « monopole » et la « discrimination » et en son cœur, se trouve à Jérusalem, dont « chaque rue » et « chaque pierre » est un témoignage de son histoire unique.  Aussi a-t-il déploré que, il y a quelques jours à peine, les forces d’occupation israéliennes ont –une fois de plus– pris d’assaut l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, tirant sur les fidèles et blessant 200 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, et en arrêtant 400 autres.

« De toute évidence, les responsables israéliens sont les seuls à croire que de telles actions sont autre chose qu’une violation flagrante du statu quo historique », a déclaré M. Mansour.  Lorsque ses actions illégales et violentes ont été condamnées, Israël a eu recours à sa justification favorite: la sécurité, a-t-il poursuivi, y voyant « la justification universelle », celle qui sert à expliquer l’occupation illégale, les déplacements forcés, le blocus inhumain, le meurtre d’enfants sur le chemin de l’école, le bombardement de quartiers entiers, l’attaque contre notre peuple, notre terre et nos lieux saints.  Rappelant ensuite les accusations de terrorisme portées contre les ONG humanitaires et de défense des droits humains et les « manifestants civils pacifiques », l’Observateur permanent a dénoncé au contraire les agissements d’extrémistes et des colons juifs, qui seraient protégés par les forces israéliennes. 

Pourquoi les forces d’occupation sont-elles là en premier lieu?  C’est ce qu’Israël espère que vous oublierez, que Jérusalem-Est est occupée et annexée illégalement, en violation de la Charte des Nations unies, a poursuivi M. Mansour.  Israël n’a aucune revendication légitime ni souveraineté sur aucune partie du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, sa vieille ville et ses lieux saints.  Israël n’a aucune autorité sur le Haram el-Charif, où le statu quo historique et juridique doit être maintenu, et où l’autorité du Waqf islamique et du Royaume hachémite de Jordanie doivent être respectés.  Rien ne justifie le colonialisme et l’apartheid, rien ne justifie l’oppression d’une nation entière et la privation de son droit à l’autodétermination, a-t-il ajouté. 

Nous recherchons une voie pacifique vers la liberté et la communauté internationale et le Conseil de sécurité ont la responsabilité de nous aider à la tracer, a poursuivi M. Mansour.  « Ils ont la responsabilité de fournir une protection internationale au peuple palestinien, y compris à Jérusalem-Est, ou de lui donner les moyens de se défendre contre une agression.  Ils ont la responsabilité de convoquer les moyens de mettre fin à l’occupation et au conflit. En l’absence d’un tel horizon, personne ne peut s’attendre à autre chose qu’à davantage de souffrances et de massacres d’innocents », a-t-il estimé. 

Depuis des décennies, jamais l’impunité d’Israël n’a été véritablement remise en cause, raison pour laquelle cet État a persisté dans son mépris du droit international, a déploré M. Mansour, pour qui ce mépris est pourtant clair comme de l’eau de roche.  Mais, a-t-il souligné, il y a un Premier Ministre israélien qui dit non à la solution des deux États, qui dit qu’il n’y a pas de territoires occupés, qui dit non aux négociations, qui dit non aux termes de référence internationaux, qui dit que ce dont les Palestiniens ont besoin, ce sont des emplois et non des droits humains, et un Gouvernement israélien qui continue à étendre les colonies et à consolider les « Bantoustans » palestiniens.  « Que ferez-vous à ce sujet? » a lancé l’Observateur à l’adresse du Conseil. 

M. GILAD MENASHE ERDAN (Israël), rappelant l’importance de Jérusalem pour les trois religions monothéistes, a affirmé que son gouvernement avait fait en sorte que les croyants aient la possibilité de prier côte à côte et dans la paix.  Il a dénoncé les extrémistes qui ont profité de cette chance pour inciter à la violence et a accusé certains membres du Conseil et de l’ONU d’avoir accepté des mensonges et des contre-vérités.  La vérité, a dit le représentant, est que des centaines de terroristes palestiniens ont organisé une émeute sur le mont du Temple et menacé les fidèles musulmans et juifs au mur occidental.  Cela a justifié l’intervention de la police israélienne, qui a agi avec une retenue exemplaire en protégeant les personnes et en rétablissant l’ordre.  Le calme demandé par la communauté internationale est totalement séparé de la réalité et ne sert qu’à attiser les flammes de la violence, à promouvoir la radicalisation et à récompenser les voyous, a déclaré le représentant, qui a refusé que l’on mette sur un pied d’égalité une démocratie respectant la loi qui fait tous les efforts pour préserver la paix et ces groupes terroristes.  Israël a fait preuve de retenue et fait usage minimal de la force pour garantir la sécurité et la liberté de culte face à des voyous palestinien, a affirmé le représentant. 

Israël a pris des mesures très importantes pour remettre en œuvre les enseignements tirés du passé pour mener une désescalade de la situation, a poursuivi le délégué, qui a cité des mesures interdisant aux juifs de se rendre sur le mont du Temple pendant les 10 derniers jours du ramadan.  Une parade avec des drapeaux israéliens dans la vieille ville de Jérusalem a en outre été interdite.  Le représentant a répété qu’Israël continuerait de garantir la liberté de culte pour toutes les religions.  Israël s’est aussi engagé en faveur de la protection des lieux saints et en faveur du statu quo.  Les musulmans peuvent prier sur le mont du Temple, a-t-il assuré, ajoutant que le gouvernement n’avait jamais eu la moindre intention de modifier le statu quo.  Le représentant a ajouté que, lorsque la violence met en danger les innocents et empêche d’autres d’exercer leurs droits, Israël ne reste pas les bras croisés.  C’est pour cette raison que lorsque le Hamas et le djihad islamique ont décidé de semer le chaos sur les lieux saints, la police israélienne a agi pour empêcher tout groupe extrémiste de violer le statu quo et d’inciter à la violence.  La police israélienne fait tout pour préserver les lieux saints et devrait être félicitée pour avoir rétabli la paix, a affirmé le délégué. 

Regrettant le refus de diffuser des images et des vidéos de la violence des groupes terroristes dans la salle du Conseil, le représentant a demandé à l’ONU de cesser de faire comme l’autruche qui cache sa tête dans le sable pour ne pas voir la réalité.  Accepter les mensonges des groupes terroristes encourage la propagande du Hamas et du djihad islamique et aggrave la situation en dehors de Jérusalem, a-t-il accusé, en regrettant aussi l’absence de condamnation par l’ONU et le Conseil des attaques à la roquette menées à partir du Liban.  Cette escalade est le résultat direct du fait que les États Membres répètent les mensonges terroristes, a accusé le délégué.  Le refus d’accepter toute présence juive à Jérusalem a commencé avant même la création d’Israël et cela reste le seul obstacle à la paix, a-t-il rappelé. 

Le représentant a également dénoncé le fait que le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a multiplié par 10 ses capacités pour fabriquer des drones et lancer des missiles en Israël, y compris depuis la zone d’opérations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).  Israël ne cèdera pas et défendra ses citoyens, a-t-il promis.  Il a demandé au Conseil de tourner son attention vers l’Iran, l’accusant d’être le principal État qui soutient le terrorisme, dont le but est de semer la mort et la destruction dans la région.  L’Iran menace ouvertement Israël d’annihilation, a-t-il estimé, réitérant qu’Israël ne restera pas les bras croisés.  Israël a la pleine liberté pour agir où que ce soit, quand que ce soit; Israël ne met aucune limite à la défense de sa sécurité et de son existence, a-t-il averti. 

M. RICHARD M. MILLS, JR. (États-Unis) a rappelé que des milliards d’êtres humains avaient célébré ce mois-ci Pâques, ramadan et Pessah.  Il s’est dit très préoccupé par la forte hausse des tensions et les violences qui se sont produites à Jérusalem, avant de saluer les efforts de la Jordanie pour éviter l’escalade.  Il a appelé les parties à œuvrer afin d’éviter toute nouvelle flambée de violence. 

Les États-Unis travaillent avec toutes les parties pour promouvoir le calme. Le représentant a appelé les pays qui vont s’exprimer aujourd’hui devant ce Conseil à ne pas se contenter d’un soutien rhétorique et à apporter un véritable appui aux Palestiniens.  En raison de la guerre injustifiée par le Président Putin contre l’Ukraine, l’insécurité alimentaire risque de s’aggraver, a-t-il ajouté.  Enfin, il a rappelé que les Palestiniens et les Israéliens ont droit de vivre dans la dignité et la sécurité et plaidé pour la solution des deux États.  « Nous continuerons d’œuvrer pour une telle solution et l’instauration d’une paix durable profitant aux deux parties », a-t-il conclu. 

Mme MONA JUUL (Norvège) a demandé à toutes les parties –y compris aux dirigeants politiques et religieux– de contribuer à atténuer les tensions.  L’intégrité des lieux saints et le statu quo historique à Jérusalem doivent être maintenus et pleinement respectés et les forces de sécurité israéliennes agir de manière proportionnée et dans le respect du droit international.  Mme Juul a également condamné tous les actes de terrorisme, y compris ceux qui ont été perpétrés récemment à Tel-Aviv et dans d’autres localités israéliennes et les tirs de roquettes effectués depuis Gaza vers le sud d’Israël. 

Mais ne perdons pas de vue les causes sous-jacentes que sont l’occupation israélienne et les activités de colonisation, ainsi que la violence à l’encontre les civils, a rappelé la représentante, pour qui ces causes exigent des solutions à long terme et un horizon politique.  Pour sa part, la Norvège réunira à nouveau le comité de coordination de l’aide humanitaire à Bruxelles, accueilli par l’Union européenne, les 9 et 10 mai.  « Les rapports préliminaires indiquent que des progrès ont été réalisés dans plusieurs des projets prioritaires qui ont été définis à Oslo en novembre dernier », s’est félicitée Mme Juul.  Les parties et les donateurs continueront donc à examiner leur état d’avancement et à fixer des objectifs pour les efforts à fournir au cours du second semestre de cette année, notamment le renforcement de l’Autorité palestinienne. 

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) s’est dit préoccupé par l’instabilité de la situation à Jérusalem-Est.  La récurrence des tensions et de la violence autour des lieux saints, qui ont fait des victimes à la fois palestiniennes et israéliennes, soulève de graves préoccupations pour la stabilité dans la région du Moyen-Orient, a ajouté le représentant, qui a appelé à préserver et maintenir le statu quo historique et juridique des lieux saints, afin de préserver leur caractère sacré, de garantir la liberté de culte et d’assurer la non-ingérence dans la pratique pacifique religieuses au Moyen-Orient. 

Le représentant a invité à redoubler d’efforts pour réaliser la solution des deux États.  Il a condamné les attaques terroristes perpétrées en Israël contre des citoyens innocents.  Les objectifs déstabilisateurs des militants ne s’alignent pas sur le consensus international pour une solution négociée pacifiquement, a déclaré M. Agyeman.  Le représentant s’est également dit préoccupé par la fermeture par Israël des points de passage frontaliers utilisés par les piétons, les travailleurs civils et les commerçants.  Il a demandé l’assouplissement des restrictions et la réouverture des points de passage dès que possible. 

Compte tenu de la situation actuelle dans le territoire occupé et des défis qui existent au sein du Quatuor, le Conseil de sécurité doit assumer ses responsabilités et faciliter un engagement renouvelé des parties à redynamiser un processus politique qui s’appuie sur les résultats des initiatives précédentes, dans le sens de la solution des deux États, a conclu le représentant. 

M. MICHAEL KAPKIAI KIBOINO (Kenya) a appelé le Conseil à dépasser son engagement cyclique et « stagnant ».  Il a condamné les violations des droits humains commises au sein de leurs propres communautés par le Hamas, le Jihad islamique palestinien et d’autres groupes militants affiliés.  Le représentant a jugé nécessaire d’examiner davantage les sources d’armes et de fonds qui renforcent de telles activités, notamment le « déluge » d’attaques à la roquette lancées depuis Gaza, ainsi que l’attentat terroriste qui a frappé Tel-Aviv le 7 avril, « que le Hamas n’a pas tardé à saluer et à glorifier ». 

Le délégué a ensuite relevé que le droit à l’autodétermination des Palestiniens est étroitement lié à la liberté d’exercer sa religion et que cette interconnexion doit faire partie des fondements d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.  Il s’est inquiété des récentes émeutes et agressions dans et aux alentours des lieux saints à Jérusalem, y compris la mosquée Al-Aqsa. Il a appelé à contenir la prolifération de provocations, de désinformation et d’incitation par des extrémistes afin d’atténuer les tensions. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a encouragé les parties à faire preuve de retenue et à s’abstenir de toute mesure provocatrice et de toute action unilatérale afin d’éviter que ne se reproduise le scénario de mai dernier, lorsque les émeutes à Jérusalem avaient dégénéré en de violents affrontements israélo-palestiniens.  « Nous réitérons l’inadmissibilité de la violation du statu quo historique et juridique des lieux saints et soulignons le rôle stabilisateur du Royaume hachémite de Jordanie, historiquement responsable de la protection des lieux saints musulmans à Jérusalem et de leur libre accès », a-t-il déclaré. 

Pour le représentant, la situation est exacerbée par la politique agressive de colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qui est contraire au droit international.  Il a également blâmé la hausse significative du nombre d’actes d’agression commis par des colons.  Mais au-delà, a-t-il estimé, la cause fondamentale des cycles de violence au Moyen-Orient est la question palestinienne non résolue. 

Dans ce contexte, le délégué s’est déclaré convaincu de la nécessité d’intensifier les efforts multilatéraux pour créer une atmosphère favorable aux négociations.  Ainsi, le 18 avril, le Président russe Vladimir Putin a eu une conversation téléphonique avec le président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, au cours de laquelle il a souligné l’importance de relancer le dialogue direct entre les Palestiniens et Israël, notamment sous les auspices du Quatuor pour le Moyen-Orient.  Simultanément, le représentant a souligné l’importance de la coordination des médiateurs internationaux avec les partenaires régionaux.  « C’est précisément ce qui a motivé l’initiative russe d’organiser une réunion ministérielle élargie du Quatuor pour le Moyen-Orient avec les principaux membres de la Ligue des États arabes », a-t-il justifié. 

Le délégué a également estimé qu’il est impossible de faire avancer le processus de paix sans restaurer l’unité intrapalestinienne, se disant prêt à fournir, avec d’autres parties intéressées, l’assistance nécessaire en ce domaine.  Enfin, il a dénoncé les « tentatives d’imposer une paix économique aux Palestiniens au lieu de satisfaire leurs aspirations à établir leur propre État indépendant ». 

Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) s’est dite préoccupée de la violence qui a éclaté à Jérusalem durant le weekend dernier.  Le statu quo des sites sacrés à Jérusalem doit être respecté et défendu et la Jordanie doit pouvoir jouer son rôle de gardienne des lieux saints, a-t-elle ajouté.  Il faut assurer le droit au culte et éviter le recours excessif et disproportionné à la force par les forces de sécurité israéliennes, qui exacerbe une situation déjà tendue.  Les conflits non résolus, en particulier ceux qui n’ont pas d’horizon politique, sont un terreau fertile pour l’instabilité, a rappelé la représentante, pour laquelle une réponse uniquement sécuritaire ne suffira pas à offrir un horizon politique crédible, lequel est à la fois essentiel et urgent.  Ce conflit non résolu et de longue durée conduit inexorablement à des violations des droits des individus, y compris ceux des Palestiniens à vivre dans l’égalité, sans discrimination, à pouvoir choisir leur propre avenir, à jouir de la justice et d’une coexistence pacifique, a ajouté la représentante. 

La représentante a attiré l’attention du Conseil sur les colonies illégales israéliennes en territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est.  L’expansion des colonies est inadmissible et empiète sur les ressources et terres palestiniennes déjà rares, a-t-elle affirmé, avant de se dire préoccupée par la multiplication des incidents violents impliquant des colons.  Ceux qui ont commis des attaques violentes doivent rendre des comptes, a-t-elle insisté. 

Les institutions palestiniennes doivent travailler à davantage de légitimité démocratique afin de pouvoir susciter la confiance parmi la population palestinienne, a déclaré la représentante.  Elle a aussi rappelé la nécessité de soutenir l’État de Palestine sur les plans financiers et humanitaires.  L’Irlande continuera de soutenir les Palestiniens et les Israéliens afin de résoudre ce conflit pour servir une solution négociée des deux États. 

Mme SHERAZ GASRI (France) a condamné fermement les attaques terroristes qui ont fait 14 morts en Israël, dont une Française, ainsi que les récents tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza qui ont visé le territoire israélien.  La représentante a appelé à la retenue, estimant que la priorité collective doit être d’empêcher une escalade similaire à celle de mai 2021.  Alors que la période des fêtes religieuses n’est pas finie, elle a jugé que la situation restait « explosive ».  Pour la France le respect du statu quo sur les lieux saints est essentiel.  Mme Gasri a rappelé le rôle essentiel de la Jordanie à cet égard.  Elle a en outre fait écho à l’appel du Secrétaire général à faire une utilisation proportionnée de la force, appelant à des « enquêtes rigoureuses et transparentes par les forces de sécurité israéliennes » de toute allégation d’usage disproportionné de la force. 

La récente escalade n’est que le dernier symptôme d’un conflit dont Mme Gasri a appelé à traiter d’urgence les causes profondes.  Elle a rappelé les mises en garde de la France « depuis octobre » face à la reprise des mesures unilatérales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et a notamment appelé les autorités israéliennes à mettre un terme aux activités de colonisation et à respecter pleinement les responsabilités que lui confère notamment la Quatrième convention de Genève. 

La France réitère également l’importance de recréer un horizon politique en vue de la reprise des négociations pour mettre en œuvre la solution des deux États.  Sans véritable processus politique entre les parties, les mêmes causes produiront les mêmes effets et les cycles de violence se répèteront, a fait observer Mme Gasri.  La représentante a réitéré le plein soutien de la France aux efforts du Coordonnateur spécial et à l’UNRWA, « essentielle à la stabilité de la région ». 

M. JOÃO GENESIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a déclaré que la poursuite de la violence et des provocations constituait un revers coûteux pour le processus de paix au Moyen-Orient.  Aussi a-t-il jugé indispensable de s’abstenir de toute incitation et de toute rhétorique incendiaire à ce stade.  Le Brésil appelle donc non seulement les dirigeants politiques, religieux et communautaires à faire preuve de retenue, mais aussi à s’engager de manière proactive en faveur d’une désescalade. 

Le Brésil demande instamment aux dirigeants israéliens et palestiniens de s’engager l’un envers l’autre, que ce soit directement ou par le biais des instruments de médiation proposés par l’ONU et par les partenaires régionaux.  Le représentant s’est ensuite félicité de l’engagement pris par les autorités israéliennes auprès des parties sur le terrain à apaiser les tensions, ainsi que des assurances qu’elles ont données concernant le statu quo historique et juridique durable des lieux saints de Jérusalem. 

Mme ALICIA GUADALUPE BUENROSTRO MASSIEU (Mexique) s’est dite inquiète des violences commises à Jérusalem-Est et a exhorté les forces de sécurité israéliennes à faire preuve de la plus grande retenue et à respecter le principe de proportionnalité.  La représentante a appelé également à garantir la liberté de mouvement, d’association et de culte, conformément au statut spécial de Jérusalem et aux résolutions du Conseil de sécurité.  Elle a demandé à Israël de s’abstenir de modifier la composition démographique, la structure institutionnelle et le caractère physique culturel et historique de la ville de Jérusalem.  Elle a appelé les responsables palestiniens à ne pas instrumentaliser ces graves incidents pour justifier des sentiments anti-israéliens et exhorté Israël à renforcer les mesures pour décourager les affrontements dans la vieille ville de Jérusalem et dans les environs.  Elle a par ailleurs condamné les attaques commises contre la population israélienne, ainsi que les tirs de roquettes effectués depuis Gaza. 

La déléguée a estimé que, pour mettre un terme à ces cycles de violence, il fallait inverser les tendances négatives sur le terrain, parmi lesquelles elle a cité la construction et l’élargissement des colonies israéliennes et toutes les activités connexes comme les expulsions, les démolitions de propriétés palestiniennes.  Il faut en outre faciliter la reconstruction et le développement économique de Gaza et lever le blocus qui frappe la bande de Gaza.  Le Mexique est aussi préoccupé par la précarité de la situation budgétaire de l’Autorité palestinienne.  Sa représentante a réitéré en conclusion l’engagement du pays en faveur de la solution des deux États.  

M. RAVINDRA RAGUTTAHALLI (Inde) a déploré les incidents qui se sont déroulés sur les lieux saints à Jérusalem, avant d’appeler au respect du statu quo autour desdits lieux. Il a reconnu les efforts d’Israël, de la Jordanie et de l’Autorité palestinienne pour éviter l’escalade.  Malgré ces efforts, la situation sur le terrain continue de se détériorer, a toutefois fait observer le représentant en appelant les parties à cesser toute provocation.  Il s’est aussi dit très préoccupé par les actes terroristes et de violence commis en Israël et en Cisjordanie.  Il a ensuite déploré la situation financière difficile dans laquelle se trouve l’UNRWA et assuré de la détermination de son pays à œuvrer pour lui éviter une crise de liquidités.  L’Inde a promis cinq millions de dollars pour le budget 2022 de l’agence, a-t-il rappelé.  Enfin, le délégué a indiqué que les incidents cités soulignaient la nécessité d’une reprise immédiate des pourparlers de paix, celle-ci devant être la priorité de l’ONU et de la communauté internationale. 

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a exigé une désescalade et dénoncé les pratiques qui violent le caractère sacré de l’esplanade des mosquées, se félicitant à cet égard de certaines mesures récentes prises par le Gouvernement israélien.  Le représentant a demandé que soient prises d’autres mesures de même ordre afin de contribuer à la création d’un environnement politique stable et durable qui permettra aux Israéliens et aux Palestiniens de s’asseoir ensemble à la table de négociation et de revitaliser le processus de paix au Moyen-Orient.  Il a également salué les appels lancés lors de la dernière réunion ministérielle d’urgence de la Ligue arabe visant à rétablir la confiance entre les parties, afin de mettre le processus de paix sur la voie d’une solution des deux États, dans laquelle l’État palestinien coexisterait avec Israël dans la paix, la sécurité et la reconnaissance mutuelles. 

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a dit redouter une nouvelle escalade meurtrière dans la crise israélo-palestinienne.  Le Gabon condamne fermement toutes les violences récentes, qui « alimentent les frustrations, les blessures et participent à l’anéantissement des efforts visant la confiance entre Israël et la Palestine, prélude indispensable au dialogue et au règlement politique de ce conflit ».  Le représentant a fait sien l’appel du Secrétaire général à l’arrêt des violences et des provocations et pour maintenir le statu quo des lieux saints.  Il a salué le rôle du roi du Maroc en tant que Président du Comité d’Al-Qods de l’Organisation de la Coopération Islamique et répété qu’il fallait préserver les particularités de Jérusalem comme ville de coexistence pacifique. 

M. Biang a ensuite appelé le Conseil de sécurité à sortir de l’impasse, qui risque selon lui de « conduire à une lassitude de la communauté internationale ». Il a notamment déploré qu’au fil des années, l’Autorité palestinienne ait perdu peu à peu sa capacité à fournir les services essentiels à sa population.  Il a dénoncé la poursuite de la politique d’élargissement des colonies illégales et des démolitions des maisons palestiniennes et autres évictions, y voyant des éléments de déstabilisation des territoires et de fragmentation territoriale de la Cisjordanie.  Il a enfin jugé fondamental de donner effet à la résolution 2334 (2016) appelant à la cessation immédiate et complète de la colonisation dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. 

Souhaitant une « dynamique d’apaisement », le représentant a souhaité que l’appel d’Israël à toutes les bonnes volontés pour ramener le calme à Jérusalem et garantir la liberté de culte sur le Mont du Temple soit suivi d’effet.  Il a aussi rappelé le rôle primordial des pays de la région et rappelé l’attachement du Gabon à la solution des deux États. 

M. JUN ZHANG (Chine) a déploré les tensions qui ont émaillé cette période de fêtes religieuses.  Ces fêtes devraient être l’occasion d’œuvrer à la paix, a dit le représentant, qui a appelé au respect du statu quo autour des lieux saints.  Il a salué l’annonce faite par les autorités israéliennes, selon laquelle les non-musulmans ne seront pas autorisés à se rendre sur l’esplanade des Mosquées entre le 22 avril et la fin du ramadan.  Le délégué a appelé à la désescalade et apporté le soutien de la Chine aux pays arabes qui jouent un rôle dans ce dossier.  Le Conseil devrait parler d’une seule voix et agir conformément à ce qu’on attend de lui, a poursuivi le représentant, qui a déploré que la solution des deux États ne soit toujours pas réalisée.  Enfin, il a appelé Israël à lever le blocus frappant Gaza et espéré une reprise rapide du dialogue entre Israéliens et Palestiniens, sur un pied d’égalité. 

M. FERIT HOXHA (Albanie) a regretté les évolutions récentes de la situation sur le terrain qui, une fois de plus, font voler en éclats l’espoir de pouvoir arriver à une paix juste et durable.  Il a condamné avec la dernière énergie les attentats commis contre des civils israéliens, tout en se disant préoccupé par les pertes du côté palestinien, notamment de femmes et d’enfants.  Israël doit faire preuve de retenue et respecter le principe de proportionnalité, a dit le représentant, qui a dénoncé les mesures unilatérales comme l’expansion des colonies, la destruction de bâtiments palestiniens et l’expulsion de Palestiniens, ainsi que la violence exercée par les colons.  Pour l’Albanie, la crise récente ne doit pas nous faire oublier qu’il existe une voie pour laquelle il est utile de se battre, et un monde ou Israéliens et Palestiniens jouiraient des mêmes droits et des mêmes libertés. 

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) s’est inquiétée de la précarité de la situation à Jérusalem et a appelé les parties à prendre des mesures d’urgence pour atténuer les tensions, plaidant en outre pour le maintien du statu quo historique, seul moyen, selon elle, d’assurer la liberté de culte.  Préoccupée par les tensions croissantes sur l’esplanade des Mosquées/Mont du Temple, elle a aussi exhorté les parties à désamorcer la situation, en particulier en garantissant un maintien de l’ordre « sensible ».  

La représentante a ensuite condamné les récents attentats terroristes en Israël, qui ont causé la mort de 14 personnes, ainsi que les attaques à la roquette lancées par des militants à Gaza.  Elle s’est également inquiétée du nombre de Palestiniens tués par les forces de sécurité israéliennes ces dernières semaines.  Elle a réclamé des enquêtes approfondies et transparentes sur la mort de civils palestiniens et appelé à un usage modéré de la force.  Elle a aussi appelé à redoubler d’efforts pour empêcher un retour à la violence, rétablir la confiance et œuvrer pour une paix durable et globale. 

Pour M. SUDQI ATALLAH ABD ALKADETR AL OMOUSH (Jordanie), les derniers événements rendent nécessaire une coordination internationale afin d’empêcher des mesures illégales destinées à modifier le statut juridique historique de Jérusalem.  Pour le représentant, les actions de la police et de l’armée israéliennes des derniers jours dans la mosquée d’Al-Aqsa sont dangereuses et menacent de faire exploser la situation.  Ces incursions sont une violation des règles les plus élémentaires de coexistence en terre sainte, a insisté le représentant en désignant Israël, Puissance occupante, comme le responsable des événements de Jérusalem.  Israël doit respecter le statu quo historique et juridique, ainsi que les dispositions du droit international humanitaire et du droit international s’agissant des responsabilités de la Puissance occupante.  Israël ne doit pas violer le statu quo historique des lieux saints musulmans et chrétiens, en particulier la mosquée Al-Aqsa, qui sont confiés au Royaume hachémite de Jordanie.  

Réitérant la responsabilité de la Jordanie concernant la protection des lieux saints musulmans et chrétiens, le délégué a expliqué que son gouvernement avait pris des mesures pour garantir le libre accès pour les fidèles musulmans à la mosquée Al-Aqsa et pour lever les restrictions au libre accès des chrétiens aux églises et de la vieille ville, notamment le Saint-Sépulcre.  Israël ne doit pas y faire obstacle, a prévenu le représentant. Le  Royaume de Jordanie assumera sa responsabilité et appuie le droit des Palestiniens à l’autodétermination et la création d’un État indépendant, a-t-il ajouté. 

M. MOHAMMAD ALI JARDALI (Liban) a déploré que, pendant ce mois de fêtes religieuses, les Palestiniens aient dû subir des violations de leurs droits humains et religieux en raison des attaques répétées d’Israël contre leurs lieux saints.  Il a demandé au Conseil de s’acquitter de ses responsabilités et de prendre des mesures immédiates afin de protéger la mosquée Al-Aqsa.  Il a rejeté les tentatives israéliennes visant à changer le statu quo autour des lieux saints, celles-ci ne faisant qu’alimenter la violence. 

Le représentant a ensuite assuré que son gouvernement continuait de travailler pour répondre aux crises multiples frappant son pays.  Il a salué l’accord récemment signé entre le Liban et le Fonds monétaire international, avant d’insister sur les conséquences pour son pays de l’augmentation des prix mondiaux des denrées alimentaires.  Il a assuré de l’engagement de son gouvernement afin que les élections législatives du 15 mai prochain se déroulent sans heurts.  Enfin, M. Jardali a souligné le rôle indispensable joué par la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et a souhaité le renouvellement de son mandat. 

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a condamné la « prise d’assaut » de l’esplanade des mosquées par les forces israéliennes et les actes de violence à l’encontre des Palestiniens, insistant sur la nécessité de faire preuve de retenue et d’assurer une protection des fidèles musulmans.  L’Égypte met en garde contre les conséquences de telles actions sur la stabilité et la sécurité dans le territoire palestinien occupé et dans toute la région.  Pour le représentant, la poursuite des tentatives de « judaïser » Jérusalem-Est et celle des forces d’occupation de modifier le statut juridique et historique des lieux saints augure d’une escalade dangereuse.  Dans ce contexte, il a souligné l’importance de respecter le statu quo dans les lieux saints de la ville sous les auspices du Royaume hachémite de Jordanie, ainsi que de respecter la liberté de culte et l’accès à la mosquée Al-Aqsa et de cesser tous les actes de violence des forces d’occupation et les mesures unilatérales dans la ville. 

Le délégué a jugé indispensable de mettre fin à toutes les mesures unilatérales prises en Cisjordanie, notamment l’expansion des colonies, y compris à Jérusalem-Est, les tentatives d’expulsion des familles palestiniennes, la démolition de structures palestiniennes et l’arrêt des opérations ciblant les Palestiniens sans défense, en particulier les enfants.  Il a également réclamé la levée du siège de la bande de Gaza.  Le représentant a souligné à cet égard les efforts continus de l’Égypte pour soutenir le processus de reconstruction dans la bande de Gaza par le biais de projets mis en œuvre par des entreprises égyptiennes, afin d’atténuer les souffrances des citoyens palestiniens. 

M. MOHAMED ENNADIR LARBAOUI (Algérie) a dénoncé la poursuite de l’occupation et des attaques israéliennes contre des Palestiniens innocents à Jérusalem occupée, ainsi que l’obstruction des colons israéliens, qui empêchent les fidèles musulmans de pratiquer leur religion.  Ces pratiques sont extrêmement dangereuses pour la région et menacent la paix et la sécurité dans la région, a averti le représentant.  Les droits humains et la liberté de culte doivent être garantis, a-t-il ajouté, en dénonçant aussi l’incapacité de la communauté internationale à mettre en œuvre ses propres résolutions. 

L’occupation israélienne, la poursuite de la politique de colonisation et les modifications du statut historique et juridique de la mosquée Al-Aqsa sont des violations du droit international, a poursuivi le représentant, qui a appelé la communauté internationale à mettre un terme à ces attaques.  À cet égard, le Conseil de sécurité devait assumer ses responsabilités et prendre des mesures de toute urgence pour mettre un terme à ces attaques et ces violations, commises par les forces d’occupation depuis 55 ans.  Le délégué a demandé que soient protégés tant le peuple palestinien que les lieux saints.  L’injustice a empêché des générations de Palestiniens de pratiquer leur droit à l’autodétermination, a-t-il ajouté. 

La crédibilité de l’ONU et du Conseil de sécurité est mise à l’épreuve, a déclaré le représentant, pour qui la poursuite de la violence augmente les craintes légitimes des personnes qui croient à la communauté internationale et à la justice.  L’ONU doit adopter une riposte ferme et apporter la protection nécessaire aux civils innocents et à leurs lieux saints.  L’ONU doit faire respecter le droit des Palestiniens à créer un État indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale. 

Condamnant encore les attaques criminelles systématiques et répétées et les violations contre le peuple palestinien, le délégué a prévenu que la poursuite des pratiques actuelles aurait pour effet de faire obstacle à toute possibilité de règlement politique du conflit et de provoquer dans la région une explosion et davantage encore de désespoir chez les jeunes Palestiniens.  Une paix juste et durable ne pourra être réalisée que lorsque la communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité, assumeront leurs responsabilités juridiques et historiques et contraindront la Puissance occupante à se retirer des territoires palestiniens et arabes occupés, y compris le Golan syrien. 

M. FERIDUN HADI SINIRLIOĞLU (Turquie) a rappelé que le mois de ramadan est sacré pour les musulmans, avant de dénoncer les récentes tensions à Jérusalem et les attaques des forces israéliennes contre les fidèles priant à la mosquée d’Al-Aqsa.  Le représentant a salué l’annonce faite par les autorités israéliennes, selon laquelle les non-musulmans ne seront pas autorisés à se rendre sur l’esplanade des Mosquées jusqu’à la fin du ramadan, parlant de « pas dans la bonne direction ».  Au-delà de ces mesures, il convient de reprendre le dialogue pour un règlement du conflit, a ajouté le délégué, qui a ensuite plaidé pour un financement pérenne de l’UNRWA.  Enfin, le représentant a rappelé le soutien indéfectible de son pays au peuple palestinien. 

M. OMAR KADIRI (Maroc) s’est déclaré très préoccupé de la détérioration de la situation sur l’esplanade des mosquées et des provocations et des violations commises par les forces d’occupation israéliennes à l’encontre du peuple palestinien sur les lieux saints de Jérusalem.  Le Maroc, a-t-il dit, appelle à mettre un terme à toute tentative qui pourrait susciter davantage de tensions. Attaché à la cause palestinienne et à la préservation des lieux saints de Jérusalem, le Roi Mohammed VI s’est récemment entretenu avec celui de Jordanie, qui en est le garant, des développements sur l’esplanade des mosquées. 

Le représentant a ensuite rendu hommage aux efforts de l’Égypte, avant de dire que le Maroc soutient des projets vitaux pour les Palestiniens dans les domaines socioéconomique, éducatif et sanitaire, notamment à Jérusalem.  Son pays, a-t-il assuré, poursuivra son rôle historique et ses relations avec toutes les parties afin de garantir l’avènement des conditions nécessaires pour revitaliser les négociations entre les Israéliens et Palestiniens, lesquelles constituent le seul moyen de réaliser la paix et la stabilité au Moyen-Orient. 

M. BASSAM SABBAGH (République arabe syrienne) s’est dit préoccupé par les événements extrêmement dangereux survenus dans la ville arabe de Jérusalem.  Le représentant a condamné les « forces d’occupation israéliennes racistes » et les colons israéliens extrémistes qui commettent des crimes et des attaques barbares contre les fidèles musulmans et la mosquée Al-Aqsa.  Ces actes illégaux et immoraux constituent une grave menace pour les droits du peuple palestinien et pour le statu quo historique et juridique de la mosquée Al-Aqsa.  Le silence douteux de la soi-disant communauté internationale et son inaction injustifiée, ainsi que le soutien illimité des États-Unis aux pratiques d’occupation, d’agression, de colonisation, de judaïsation, de meurtre, de destruction et de confiscation des terres palestiniennes, ne changeront pas l’histoire et ne feront pas renoncer le peuple palestinien à ses droits, a déclaré le représentant.  La Syrie soutient les droits inaliénables du peuple palestinien de créer son État indépendant, a-t-il réitéré. 

Les attaques israéliennes contre la souveraineté de la Syrie représentent une menace grave pour la sécurité et la stabilité du pays et de la région, a poursuivi M. Sabbagh.  Elles doivent être condamnées et exigent une intervention urgente du Secrétariat et du Conseil de sécurité afin de protéger l’accord de désengagement de 1974.  Une série d’attaques israéliennes sur le territoire syrien, dont la dernière a eu lieu le 14 avril 2022, autour de la ville de Damas, met en danger la sécurité et la stabilité de la Syrie et de la région, a affirmé le représentant, soulignant le droit de son pays de répondre par des moyens appropriés.  Selon lui, le silence sur ces attaques et sur les pratiques menées de la Puissance occupante, à l’encontre de notre peuple dans le Golan syrien occupé, a encouragé Israël à poursuivre ses violations du droit international et de la Charte des Nations Unies.  Jouissant de la protection des administrations américaines successives, ce pays a élargi ses agressions contre le territoire syrien. 

Le représentant a appelé le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques et le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient à soulever cette grave question au Conseil de sécurité et à obliger la partie israélienne à respecter les résolutions du Conseil.  Il a demandé au Conseil d’assumer d’urgence ses responsabilités et de mettre fin à l’occupation israélienne et à ses pratiques agressives, de tenir les autorités d’occupation israéliennes responsables de ces crimes et de veiller à ce qu’ils ne restent pas impunis. 

M. SILVIO GONZATO de l’Union européenne a condamné les actes de violence à Jérusalem-Est, de même que la violence des colons, appelant à la reddition de compte ainsi qu’à l’usage proportionné de la force et au respect du statu quo du mont du Temple/Haram el-Charif.  Il a exhorté les deux parties à démontrer leur engagement affirmé envers la solution des deux États et à s’abstenir de toute mesures unilatérale susceptible de la menacer, pointant notamment les colonies de peuplement israéliennes à Har Homa, Givat Hamatos et dans la zone E1.  Il s’est aussi inquiété de l’augmentation des destructions et des expulsions, y compris à Jérusalem-Est. 

Le représentant a salué la levée de certaines restrictions à Gaza, tout en notant que les mesures prises jusqu’à présent sont insuffisantes pour assurer une stabilisation et un relèvement rapides.  Il a appelé les parties à opérer des changements fondamentaux sur la situation politique, sécuritaire et économique à Gaza, notamment en mettant un terme au bouclage tout en répondant aux préoccupations sécuritaires légitimes d’Israël.  Le délégué a ensuite appelé l’Autorité palestinienne à organiser les élections reportées sans plus de délais, notant que les institutions démocratiques palestiniennes sont essentielles pour la solution des deux États.  De même, il a exhorté les factions palestiniennes à s’engager de bonne foi dans le processus de réconciliation, avant de réclamer une enquête sur le décès de Nizar Banat, insistant sur la contribution de la société civile.  Il a aussi appelé à augmenter les contributions à l’UNRWA. 

Passant au dossier syrien, le délégué de l’UE a appuyé les efforts déployés par l’Envoyé spécial pour mettre en œuvre la résolution 2254 (2015), notamment pour ce qui est de la question des détenus et des personnes disparues et de la création d’un environnement propice à la tenue d’élections libres et équitables. Il a engagé le régime syrien à s’engager de bonne foi avec la Commission constitutionnelle ainsi que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  Il a aussi appelé à référer la situation en Syrie à la Cour pénale internationale (CPI).  En l’absence de justice internationale, la poursuite de crimes de guerre relevant de la juridiction nationale actuellement en cours dans plusieurs États membres de l'UE représente une contribution importante à la garantie de la justice, a-t-il estimé. 

Le représentant a par ailleurs appelé à répondre aux préoccupations sécuritaires de la Turquie dans le nord-est syrien par des moyens politiques et diplomatiques.  Alertant du risque de davantage de déplacements depuis la Syrie, il a indiqué que l’UE sera en mesure d’appuyer le retour des réfugiés et des déplacés lorsque les conditions propices à un retour volontaire, sûr et digne seront en place.  Le renouvèlement de la résolution 2585 (2021) autorisant l’acheminement de l’aide transfrontalière sera par ailleurs essentiel, étant donné l’absence d’alternative pour répondre aux besoins dans le nord-ouest de la Syrie, a-t-il estimé.  Le représentant a ensuite indiqué que l’UE accueillera le 10 mai à Bruxelles, la sixième conférence d’appui à la Syrie. 

M. MAJID TAKHT RAVANCHI (République islamique d’Iran) a fermement condamné les récentes incursions des forces d’occupation israéliennes et des colons extrémistes dans la mosquée Al-Aqsa pendant le ramadan, qui ont ainsi violé le caractère sacré des lieux et heurté les sentiments des musulmans.  « La tendance alarmante actuelle doit être immédiatement et vigoureusement combattue », a-t-il martelé, avant d’appeler la communauté internationale à prendre les mesures de précaution nécessaires pour protéger la mosquée Al-Aqsa, y compris son patrimoine culturel. 

Pour le représentant, le conflit en Palestine ne peut être résolu que si l’occupation prend fin et si les droits inaliénables du peuple palestinien sont pleinement reconnus, restaurés et protégés, ce qui aboutira à la restauration complète de la souveraineté palestinienne sur l’ensemble de la Palestine.  Ceci, cependant, ne sera pas réalisable tant que durera l’inaction du Conseil de sécurité, qui ne fait qu’encourager et enhardir le régime israélien à perpétuer son occupation et ses atrocités contre le peuple opprimé de Palestine, a-t-il conclu. 

M. TAREK LADEB (Tunisie) a condamné les pratiques hostiles des forces d’occupation et des colons à Jérusalem-Est, Jénine et Bethléhem.  Le représentant a dénoncé la profanation de la mosquée Al-Aqsa et les agressions contre les croyants et les lieux saints en plein mois de ramadan.  Ces pratiques doivent cesser et la Puissance occupante doit assumer ses responsabilités légales et morales vis-à-vis de Palestiniens. 

Le délégué a insisté sur la nécessité de protéger les civils palestiniens face à la violence des colons et des forces d’occupation et leur usage excessif de la force.  Il a déploré le traitement par la communauté internationale de la situation en Palestine depuis sept décennies.  Il n’y a pas d’alternative à la paix et au droit international pour que la région puisse recouvrir la sécurité et la stabilité et une paix juste et globale qui rendraient au peuple palestinien ses droits légitimes un État indépendant et souverain, a-t-il insisté, et la situation actuelle ne peut plus durer.  Le représentant a appelé la communauté internationale à relancer les discussions.  Il a demandé au Quatuor et au Conseil de redoubler d’efforts en vue de convoquer une conférence internationale afin de parvenir à une solution au conflit.  Face à la détérioration de la situation humanitaire et aux conditions de vie, il a demandé un soutien à l’Autorité palestinienne. 

M. SYED MOHAMAD HASRIN AIDID (Malaisie) a condamné les attaques non provoquées et injustifiées, notamment celles contre la mosquée Al-Aqsa.  Tous les conflits doivent être réglés de manière pacifique et dans le respect de la Charte des Nations Unies et du droit international, a-t-il plaidé en appelant à appliquer ces règles de manière uniforme.  Il a demandé de mettre en œuvre les résolutions des Nations Unies dans ce domaine et appelé le Quatuor et le Conseil de sécurité à redoubler d’efforts pour y arriver.  Regrettant que les Palestiniens continuent de vivre sous une « occupation brutale », avec leurs droits fondamentaux niés, le représentant a cité le Rapporteur spécial des droits de l’homme qui a parlé de l’apartheid d’Israël dans le territoire palestinien occupé.  Il a assuré soutenir le peuple palestinien pour qu’il puisse exercer son droit inaliénable à disposer d’un État, avant de réitérer son soutien aux efforts humanitaires, notamment via l’UNRWA. 

M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ, Observateur permanent de la Ligue des États arabes, a fait un certain nombre de recommandations, à commencer par celle de demander au Conseil de sécurité d’organiser une visite urgente dans les territoires palestiniens occupés, y compris à la mosquée Al-Aqsa, pour contribuer au renforcement des efforts de paix régionaux et internationaux.  Il a ensuite suggéré d’intensifier les efforts en vue de revitaliser le processus de paix au Moyen-Orient, en organisant des réunions du Quatuor au niveau ministériel pour préparer le début des négociations directes avec Israël et la Palestine et mener à la convocation de la conférence internationale de paix prévue depuis 2018. 

L’observateur permanent a en outre préconisé d’œuvrer à fournir le plus grand soutien possible aux réfugiés palestiniens, en assurant un soutien continu aux activités de l’UNRWA, en veillant à ce que ses services atteignent les réfugiés palestiniens dans tous les pays d’accueil, et en assurant la pérennité du financement de l’Office.  Par ailleurs, il a proposé de renforcer la capacité de la partie palestinienne à achever les efforts de réconciliation nationale et à organiser les élections nationales en vue d’un engagement sérieux dans les négociations bilatérales pour mettre en œuvre la solution des deux États et le principe de l’échange de la terre contre la paix. 

M. JOSÉ MANUEL RODRIGUEZ CUADROS (Pérou) a condamné tous les actions violentes d’Israël qui sont contraires aux résolutions du Conseil de sécurité et au statu quo historique et juridique de Jérusalem-Est et des lieux saints.  Le représentant a demandé le respect de ce statu quo, en particulier à Jérusalem-Est.  Les attaques doivent cesser, a-t-il affirmé, avant de rappeler le rôle qui échoit à la Jordanie en tant que gardienne des lieux saints.  Le représentant a rappelé que le Gouvernement du Pérou avait reconnu l’indépendance de l’État de Palestine.  Il a demandé que soit évitée toute recrudescence des tensions actuelles et que la situation soit apaisée.  Le processus de négociations directes entre Israël et la Palestine est indispensable, a-t-il insisté. 

M. TIYANI RAYMOND SITHOLE (Afrique du Sud) a salué la tenue de ce débat public permettant la participation de l’ensemble des membres des Nations Unies sur ce sujet.  Il a condamné les attaques perpétrées contre les Palestiniens, en particulier en cette période sacrée, avec le Ramadan et la Pâques chrétienne.  Le statu quo des sites sacrés doit être pleinement respecté, a-t-il exigé.  Le représentant a en particulier dénoncé les « scènes de brutalité israélienne » contre des civils innocents.  Particulièrement préoccupé par « la jeunesse palestinienne qui languit en prison », il a noté que les jeunes sont souvent détenus sans raison et sans respect des procédures.  Il a dénoncé ces violations flagrantes du droit international qui perdurent depuis plus de 70 ans, plaidant pour qu’elles ne soient plus tolérées.  Il a demandé au Conseil de sécurité de faire preuve de constance face à ces questions, ne voulant pas qu’il sonne l’alarme pour des violations dans certaines régions mais pas dans d’autres.  Il a conclu en souhaitant que chacun, des deux côtés, puisse vivre à l’abri du racisme et de la discrimination. 

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a appelé les parties israélienne et palestinienne à la retenue, réaffirmant qu’une solution ne pourrait être obtenue par la violence mais uniquement par la négociation et la confiance mutuelle.  Il a observé que l’impact négatif de l’agression russe contre l’Ukraine sur la sécurité alimentaire mondiale avait ajouté aux difficultés économiques dont souffre déjà la Palestine. 

Compte tenu du nouveau contexte sur place, le Japon a décidé, le 1er avril, de verser 3,35 millions de dollars des États-Unis à l’UNRWA pour l’aider à apporter une aide humanitaire, y compris alimentaire.  Le soutien total du Japon à l’UNRWA en 2021, qui s’élevait à 50,5 millions de dollars, représente notre plus importante contribution au cours des cinq dernières années, s’est enorgueilli le représentant.  Outre l’aide humanitaire, le Japon continuera à fournir une assistance aux efforts de construction de l’État palestinien, en promouvant ses propres initiatives à cette fin, dont le parc agro-industriel de Jéricho (JAIP), projet phare de l’initiative japonaise « Corridor pour la paix et la prospérité », a ajouté M. Kihimiro. 

M. MOHAMMED ABDULAZIZ H. ALATEEK (Arabie saoudite) a condamné l’agression contre les lieux saints et contre le peuple palestinien.  Le représentant a appelé le Conseil et la communauté internationale à tenir responsables les forces d’occupation israéliennes de crimes et des violations des droits humains du peuple palestinien.  Pour l’Arabie saoudite, le règlement de cette crise mènera à la désescalade et accordera aux peuples de la région une occasion de se focaliser sur le développement.  Les agissements des autorités d’occupation ont une répercussion négative sur le processus de paix au Moyen-Orient et sapent les possibilités de parvenir à une solution juste à la question palestinienne. 

S’agissant du Yémen, le représentant a condamné les attaques terroristes des milices houthistes appuyés par l’Iran le mois dernier contre des civils et des infrastructures civiles dans son pays.  Il a brandi le droit de son gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre le territoire et ses ressortissants.  Saluant la création du Conseil présidentiel au Yémen, il a annoncé l’aide de son gouvernement pour alléger les souffrances du peuple yéménite et améliorer ses conditions de vie.  Il a souhaité que la trêve au Yémen et l’arrêt global des opérations militaires dans le pays et sur ses frontières permettent de parvenir à un règlement politique.  Il a réitéré la nécessité de trouver une solution urgente et permanente au problème que pose le pétrolier Safer. 

M. IBRAHIM ZUHUREE (Maldives) s’est inquiété de la récente détérioration de la sécurité au Moyen-Orient et des souffrances et pertes en vies humaines provoquées par les violences et les hostilités en cours.  Malgré les appels au calme, la tension dans la région reste élevée et il existe une forte probabilité d’escalade, a-t-il averti.  Rappelant que voilà 55 ans que le peuple de Palestine souffre de l’occupation israélienne, le représentant a dénoncé la colonisation israélienne, les déplacements forcés de Palestiniens, la démolition et la confiscation de leurs biens.  Il a aussi condamné l’escalade récente des tensions religieuses sur le site de la mosquée Al-Aqsa et de Haram el-Charif et s’est associé à l’appel à une désescalade immédiate et au maintien du statu quo historique dans la vieille ville de Jérusalem. 

M. Zuhuree a appelé le Conseil de sécurité à redoubler d’efforts pour soutenir la relance du processus de paix et mettre en œuvre ses propres résolutions.  Le Conseil doit veiller à ce que ses décisions soient respectées par tous les pays, sa crédibilité en dépend, a-t-il insisté.  Le représentant a rappelé le soutien des Maldives à toute résolution prévoyant la formation d’un État de Palestine indépendant et souverain, établi sur les frontières d’avant 1967, ayant Jérusalem-Est pour capitale.  Les Maldives y voient la seule solution viable pour assurer la fin du conflit. 

Le représentant a également évoqué le conflit en Syrie, entré en mars dans sa onzième année, dont il a rappelé l’effroyable bilan.  Les Maldives demandent instamment à la communauté internationale d’entreprendre des efforts urgents pour s’assurer que les millions de personnes déplacées ou réfugiées reçoivent l’aide nécessaire.  Elles réaffirment leur engagement à travailler avec le Conseil et les États Membres pour trouver des solutions à long terme afin d’améliorer la stabilité dans la région et jeter les bases d’une paix durable au Moyen-Orient. 

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a réitéré la condamnation par son pays des incursions des forces israéliennes sur l’esplanade des mosquées et l’importance d’éviter l’escalade et de respecter les lieux de culte de toutes les confessions. Le représentant a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités dans la désescalade et le retour au calme et à ouvrir de nouveaux horizons pour le processus de paix au Moyen-Orient, sur la base de la solution des deux États et de l’initiative de paix arabe. 

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a condamné les attaques israéliennes commises pendant le mois de ramadan et les intrusions par les forces d’occupation israéliennes et par des colons extrémistes dans l’enceinte sacrée de la mosquée Al-Aqsa.  Ce sont des violations du droit international, a ajouté le représentant, qui a demandé le retrait immédiat des forces d’occupation de la mosquée et la libération immédiate de tous les fidèles détenus par Israël.  Il a aussi rejeté toute tentative de modifier le statut historique et juridique des sites saints musulmans et chrétiens à Jérusalem, y compris de la mosquée Al-Aqsa.   

Le délégué a appelé la communauté internationale à assurer la protection des civils palestiniens.    Les agissements d’Israël dans les territoires palestiniens occupés sont condamnables et constituent de violation grave des résolutions du Conseil de sécurité, du droit international y compris du droit humanitaire.    Il n’y a pas d’équivalence morale juridique ou politique entre Israël, la Puissance occupante, et le peuple palestinien occupé et opprimé.    La lutte palestinienne pour son autodétermination et l’application des résolutions du Conseil de sécurité sont légitimes.    La répression israélienne du peuple palestinien est illégitime.   La poursuite de l’occupation israélienne ne permettra pas d’apporter la paix à la terre sainte.    Si nous lisons l’histoire, a dit le représentant, si les Palestiniens sont actuellement dépossédés par Israël de leur terre, toutes les générations futures de Palestiniens continueront de revendiquer leur liberté et leurs droits fondamentaux y compris le droit à l’autodétermination.    Il faut faire avancer la solution des deux États, a appelé le représentant.  

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a déploré l’agression par les forces israéliennes des fidèles de la mosquée Al-Aqsa et souligné le mépris d’Israël pour le droit international.  Les tentatives de « judaïser » Jérusalem-Est et de modifier le statut des lieux saints sont inacceptables, a dit la déléguée, en appelant le Conseil de sécurité à agir pour protéger lesdits lieux et les Palestiniens.  Elle a appelé à la cessation de l’occupation israélienne et apporté son appui au peuple palestinien.  Le Qatar fournit une aide à Gaza, a-t-elle signalé, ajoutant que des centaines d’habitation ont été construites grâce à des fonds qatari.  L’aide du Qatar à l’UNRWA s’élève à 18 millions de dollars pour 2021-2022.  Enfin, elle a appelé à la réalisation de la solution des deux États. 

M. JOAQUIN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a rejeté ce « nouvel assaut » d’Israël, l’accusant de profiter du fait que l’attention de la communauté internationale est détournée par d’autres situations de conflit pour accélérer son agression brutale contre la Palestine.  Le représentant a également regretté que l’action du Conseil de sécurité continue d’être paralysée par l’obstruction d’un seul pays, les États-Unis, illustrant le « deux poids, deux mesures » qui caractérise ceux qui insistent pour se présenter comme les champions de la liberté, des droits de l’homme et d’un système dit « fondé sur des règles ».  La cruelle réalité est que, « dans leur vision raciste et suprémaciste », la souffrance des peuples varie en fonction de la zone géographique du conflit, a ironisé le représentant.

Face à cette réalité, il est de notre devoir d’appeler ce Conseil de sécurité à jouer un rôle constructif dans la résolution pacifique du conflit israélo-palestinien, notamment en favorisant un environnement propice à la reprise du dialogue politique et de négociations crédibles, sérieuses et directes entre les parties, a poursuivi M. Pérez.  À cette fin, le Venezuela réitère qu’il sera nécessaire que cet organe mette fin une fois pour toutes au cadre d’impunité internationale qui a été perpétué au fil du temps par l’un de ses membres permanents et qui, en définitive, finit par encourager les crimes commis quotidiennement par Israël.

M. BADER A. ALMUNAYEKH (Koweït) a condamné l’agression et les crimes perpétrés par les forces israéliennes, qui sont des violations des résolutions du Conseil.    Ces résolutions, a rappelé le représentant, ont pour but d’empêcher tout changement du statut des lieux saints et de tenir responsables les auteurs des attaques.    Il a souligné l’importance de fournir des efforts collectifs pour la désescalade.    Pourtant, a-t-il ajouté, les politiques et les pratiques israéliennes ne font que perpétuer l’occupation.    Dénonçant la souffrance de la vie sous occupation, le représentant a réitéré sa position selon laquelle la seule solution durable pour cette crise passe par la solution des deux États. 

M. JONGIN BAE (République de Corée) a appelé à respecter le statu quo des lieux saints de Jérusalem, saluant l’engagement de la communauté internationale et des pays voisins pour éviter une détérioration de la situation.  Le représentant a demandé l’arrêt immédiat de toute violence contre les civils, qu’elle soit le fait de terroristes ou des autorités, en demandant la reddition de la justice contre les auteurs.  Il a encouragé à poursuivre les mesures de confiance entre Israël et la Palestine, souhaitant de plus une réconciliation entre Palestiniens.  Il a aussi exprimé son inquiétude quant à la situation humanitaire dans la bande de gaza et en Cisjordanie à cause de la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie, en assurant de son soutien aux efforts internationaux pour y remédier.  Le représentant a ensuite abordé la question du Yémen en saluant les développements positifs - la trêve et la constitution du Conseil présidentiel.  Il a annoncé une aide de 20 millions de dollars à ce pays cette année. 

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie) a déploré la détérioration de la situation à Jérusalem, ville de tolérance et de respect mutuel, et a exhorté Israël à respecter le statu quo des lieux saints.  Il a dénoncé les violations des droits humains commises par la Puissance occupante, avant de juger crucial de prévenir toute escalade. L’occupation israélienne doit cesser, a-t-il dit, en dénonçant les démolitions de structures palestiniennes. 

Le Conseil doit prendre des mesures urgentes pour faire baisser les tensions et protéger les Palestiniens, dont il ne doit pas oublier le « calvaire », a estimé le représentant, qui a demandé que la même détermination soit affichée pour la question palestinienne que pour la question ukrainienne. 

M. NEVILLE GERTZ, Vice-Président du Comité pour lexercice des droits inaliénables du peuple palestinien, s’est déclaré gravement préoccupé par la situation à Jérusalem et a appelé les dirigeants politiques, religieux et communautaires à aider à rétablir le calme.  Il a également engagé Israël à respecter le statu quo historique des lieux saints.  M. Getz a condamné tout acte de violence contre les civils, y compris les attaques récurrentes des colons contre les Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés, « menées avec l’acquiescement passif, voire le soutien des Forces de sécurité israéliennes ». 

Après avoir indiqué que le Comité organisera, le 27 avril, une discussion sur l’impact de l’occupation et des colonies de peuplement sur les droits des Palestiniens, M. Gertz s’est inquiété de l’impact des déplacements de forces, des expulsions et des destructions de propriété sur les Palestiniens, notamment les femmes.  Il a aussi souligné que le Conseil de sécurité a un rôle décisif à jouer pour trouver une issue au conflit.  Les nouvelles crises et les nouveaux conflits mondiaux ne doivent pas détourner l’attention de la grave situation qui prévaut dans les territoires palestiniens occupés, où Israël, la Puissance occupante, promeut des politiques et des pratiques qui se transforment en une annexion de facto, a-t-il indiqué. 

M. MOHAMED AL HASSAN (Oman) a jugé «  délicat » le moment actuel.  Le représentant a souligné l’importance de mettre en œuvre le mandat du Conseil, comme celle de la coopération pour rétablir le calme, la sécurité et la stabilité.  Il a aussi appelé à mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.  Le représentant s’est aussi dit préoccupé par les agressions et les violations répétées perpétrées par Israël contre le peuple palestinien et le droit international.  Il a condamné une agression perpétrée contre des personnes qui priaient et qui n’étaient pas armées.  Il a demandé à la communauté internationale que justice soit rendue pour mettre un terme à l’occupation et pour parvenir à la paix en rétablissant les droits des victimes du peuple palestinien, y compris leur droit à créer un État indépendant. 

La situation dans les territoires palestiniens occupés est grave et préoccupante, a encore déclaré le représentant, pour qui l’incapacité du Conseil de sécurité à prendre des mesures concrètes pour protéger le peuple palestinien encourage la Puissance occupante à perpétrer d’autres agressions et d’autres violations.  Le Conseil doit être à la hauteur de ses mandats, il est temps d’imposer la paix, a-t-il exhorté. 

M. YUSNIER ROMERO PUENTES (Cuba) s’est dit indigné par la consolidation de la politique d’annexion des territoires palestiniens occupés par Israël.  Il a déploré l’agression par les forces israéliennes des fidèles de la mosquée Al-Aqsa en pleine prière et a invité le Conseil à agir.  Les États-Unis continuent de faire la sourde oreille aux demandes de l’ONU et de la Ligue des États arabes et d’entraver les efforts de paix, a protesté le représentant, pour qui le Conseil est ainsi empêché de s’acquitter de ses responsabilités.  Il a dénoncé « l’accord du siècle » proposé par les États-Unis, qui foulait aux pieds la solution des deux États.  L’administration américaine actuelle n’a pas annulé la décision de transférer l’ambassade américaine à Jérusalem, a-t-il ajouté.  Enfin, il a rappelé que les Palestiniens doivent pouvoir disposer d’un État souverain et viable, et a plaidé pour une solution pacifique.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.