En cours au Siège de l'ONU

9017e séance, matin
CS/14862

Conseil de sécurité: L’Envoyé spécial salue l’entrée en vigueur d’une trêve au Yémen, véritable « lueur » après sept années de guerre 

Le Yémen entrevoit une « lueur » au bout du tunnel, avec la signature début avril d’une trêve renouvelable de deux mois, a déclaré, ce matin, devant le Conseil de sécurité, l’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Hans Grundberg, en précisant que cette trêve pour l’instant « tient ».  Les délégations ont salué ce développement positif, tout en s’inquiétant d’une situation humanitaire qui demeure critique, comme l’a rappelé le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths. 

À l’entame de son propos, l’Envoyé spécial a précisé qu’il s’agit de la première trêve nationale en six ans et qu’elle vise notamment à améliorer la liberté de mouvement des marchandises et des civils.  Il y a des signes encourageants que l’arrêt des escalades cycliques est possible, s’est-il félicité.  Il a aussi mentionné la diminution de la violence, le fait qu’aucune frappe aérienne n’ait été recensée depuis la signature de la trêve ou bien encore la réouverture de l’aéroport de Sanaa.  

M. Grundberg s’est cependant dit inquiet des informations faisant état d’opérations militaires aux alentours de Mareb et a relayé la crainte de la population yéménite que la trêve ne soit exploitée pour préparer le terrain pour une nouvelle escalade.  Une peur légitime étant donné le manque de confiance, a argué M. Grundberg, qui a encouragé les parties à s’engager sérieusement auprès des mécanismes de coordination de la trêve établis par son bureau.  « La trêve est fragile. » 

L’Envoyé spécial a aussi mentionné les récentes consultations du Conseil de coopération du Golfe (CGC) à Riyad pendant lesquelles la nécessité de renoncer à une solution militaire a été soulignée.  Il a enfin salué le transfert du pouvoir exécutif à un Conseil présidentiel réunissant les principales forces politiques du Yémen.  « Il s’agit d’une étape importante vers la stabilité et un règlement politique inclusif », a affirmé M. Grundberg, en conclusion d’une intervention à la tonalité résolument optimiste. 

Cet optimisme a été partagé par les délégations qui ont salué ces développements aussi positifs « qu’inattendus », selon l’expression du Brésil.  « Les parties yéménites doivent saisir la fenêtre d’opportunité que constitue cette trêve pour arriver à un règlement politique », a déclaré le représentant de l’Inde.  Le Gabon a, lui, appelé à faire fond sur cet élan pour favoriser le processus de réconciliation nationale, tandis que la déléguée du Royaume-Uni a salué « les efforts phénoménaux » déployés par l’Envoyé spécial pour aboutir à cette trêve. 

« Nous espérons que cette étape contribuera à une solution politique », a déclaré le délégué des Émirats arabes unis, avant de se rallier à l’appel lancé par l’Arabie saoudite pour que le Conseil présidentiel entame à cette fin des négociations avec les houthistes sous l’égide de l’ONU.  Le délégué a enjoint ces derniers à « sérieusement » participer aux efforts en cours pour mettre fin à la guerre.  Les parties prenantes régionales et internationales doivent éviter d’exploiter la situation pour servir leurs propres intérêts, sous peine de saper les progrès accomplis, a-t-il averti.  

De son côté, l’Irlande a jugé profondément regrettable qu’aucune femme ne soit incluse parmi les huit membres du Conseil présidentiel, y voyant une nouvelle occasion manquée de garantir aux femmes yéménites la place qui leur revient à la table des négociations.

Nombre de délégations se sont par ailleurs inquiétées de la situation humanitaire qui demeure critique dans le pays.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, a en effet rappelé que des millions de personnes au Yémen ont encore un besoin vital d’aide humanitaire, avant d’estimer à 4,3 milliards de dollars la somme nécessaire pour aider 17,3 millions de personnes à travers le pays.  

Il a en revanche jugé extrêmement bienvenu le nouveau dépôt de 2 milliards de dollars à la Banque centrale du Yémen, réparti entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, notant que le rial a récupéré 25% de sa valeur depuis cette annonce, rendant la nourriture et d’autres biens essentiels plus abordables.  M. Griffiths s’est aussi félicité du large soutien dont bénéficie la nouvelle proposition de l’ONU de remplacer le pétrolier SAFER et, entre-temps, de transvaser le pétrole dans un navire temporaire, précisant que ce travail pourra commencer en mai, à condition de réunir les 80 millions de dollars nécessaires.

Dernier orateur à s’exprimer, le délégué du Yémen a indiqué que son gouvernement a fait de nombreuses concessions afin d’atténuer les souffrances humaines et de mettre fin à la guerre imposée par les milices terroristes houthistes.  Il a précisé que le Conseil présidentiel travaillera à la réalisation d’une paix juste et durable, dans le cadre du processus conduit par l’ONU.   C’est un conseil de paix, non de défense, dont l’objectif est de défendre la souveraineté du pays, a précisé le représentant. 

Ce dernier a également appelé le Conseil de sécurité à accentuer sa pression sur ces milices pour qu’elles s’engagent dans le processus de paix mené par l’ONU pour mettre fin à la guerre.  Il a aussi engagé la communauté internationale à maintenir le Yémen en tête de ses priorités humanitaires, en particulier à la lumière de la hausse importante des prix des denrées alimentaires et du carburant.

 

 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Déclarations

M. HANS GRUNDBERG, Envoyé spécial pour le Yémen, a déclaré qu’il y a une « lueur » au bout du tunnel au Yémen, avec l’entrée en vigueur, le 2 avril 2022, d’une trêve de deux mois renouvelable, négociée avec chacune des parties sous l’égide des Nations Unies.  Il s’agit de la première trêve nationale en six ans et elle vise notamment à améliorer la liberté de mouvement des marchandises et des civils.  L’accord tient et offre une pause aux Yéménites, et il y a des signes encourageants que l’arrêt des escalades cycliques est possible, s’est-il félicité.  Il a aussi mentionné la diminution de la violence, le fait qu’aucune frappe aérienne n’ait été recensée depuis la signature de la trêve ou bien encore la réouverture de l’aéroport de Sanaa.  Les informations faisant état d’opérations militaires aux alentours de Mareb sont cependant préoccupantes et doivent être traitées de toute urgence à travers les mécanismes établis par la trêve.  Il a également signalé que de nombreux Yéménites craignent que la trêve ne soit exploitée et utilisée pour préparer le terrain pour une nouvelle escalade.  Une peur légitime étant donné le manque de confiance, a argué M. Grundberg, qui a encouragé les parties à s’engager sérieusement auprès des mécanismes de coordination de la trêve établis par son bureau.

L’Envoyé spécial a ensuite précisé que les pétroliers ont désormais accès au port de Hodeïda et insisté sur la nécessité de reprendre les vols depuis et à destination de l’aéroport de Sanaa, jugeant en outre impératif d’ouvrir des routes à Taëz.  Il a remercié le Gouvernement et Ansar Allah d’avoir fait les compromis nécessaires pour parvenir à cet accord et les a exhortés à mettre en œuvre tous les éléments de la trêve, avant de saluer le rôle fondamental joué par l’Arabie saoudite et Oman pour appuyer les négociations, de même que les acteurs de la société civile.  

Soulignant que la trêve demeure fragile, M. Grundberg a appelé à redoubler d’efforts au cours des prochaines semaines pour éviter qu’elle ne s’effrite.  Il a indiqué que des progrès ont été réalisés pour ce qui est de l’échange des prisonniers et a exhorté les parties à se mettre rapidement d’accord sur les détails de leur libération.  Il a aussi mentionné les récentes consultations du Conseil de coopération du Golfe (CGC) à Riyad pendant lesquelles la nécessité de renoncer à une solution militaire a été soulignée.  De même, M. Grundberg a salué le transfert du pouvoir exécutif à un Conseil présidentiel réunissant les principales forces politiques du Yémen.  Il s’agit d’une étape importante vers la stabilité et un règlement politique inclusif, a-t-il affirmé.

Pour maintenir ce cap, les Yéménites doivent désormais s’approprier le règlement du conflit, a poursuivi l’Envoyé spécial, en assurant qu’il continuera ses consultations après le Ramadan.  Il a aussi appelé à remédier à la question du coût de la vie, ainsi qu’au défi sécuritaire dans le sud du pays.  M. Grundberg a enfin insisté sur la participation forte des femmes aux consultations ayant conduit à la trêve, laquelle offre une rare occasion pour le Yémen d’aller vers la paix.

M. MARTIN GRIFFITHS, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a dit son espoir de voir la trêve de deux mois en cours, ouvrir la voie à un avenir meilleur pour les Yéménites après des années de conflits.  Bien que des affrontements limités se poursuivent dans quelques régions, principalement à Mareb et à Taëz, les hostilités ont fortement diminué dans tout le pays, s’est-il félicité après avoir noté l’impact positif de cette trêve sur la situation humanitaire.  Il a observé que les pertes civiles sont tombées à leur niveau le plus bas depuis des mois et que davantage de navires de carburant parviennent à Hodeïda.  Il a précisé que la trêve vise également à faciliter la circulation des personnes, des biens et de l’aide humanitaire en assurant la reprise des vols commerciaux depuis l’aéroport de Sanaa et en travaillant à la réouverture des routes à Taëz et dans d’autres régions.   

Par ailleurs, il a jugé extrêmement bienvenu le programme de soutien économique de 3 milliards de dollars annoncé lors des récentes consultations yéménites convoquées par le Conseil de coopération du Golfe.  Il a précisé que ce montant comprend un soutien au carburant, une aide au développement et, surtout, un nouveau dépôt de 2 milliards de dollars à la Banque centrale du Yémen -réparti entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis- qui contribuera à stabiliser la monnaie.  Il a noté que le rial a récupéré 25% de sa valeur depuis cette annonce, rendant la nourriture et d’autres biens essentiels plus abordables.  En outre, il s’est félicité du large soutien dont bénéficie la nouvelle proposition de l’ONU de remplacer le pétrolier SAFER et, entre-temps, de transvaser le pétrole dans un navire temporaire.  Ce travail peut commencer en mai, si nous pouvons réunir les 80 millions de dollars nécessaires, a-t-il précisé.  Il a également espéré que le Conseil présidentiel permettra de résoudre les problèmes de fragmentation qui ont parfois créé des obstacles pour les agences humanitaires.

Malgré ces espoirs, le Chef de l’OCHA a rappelé que des millions de personnes au Yémen ont encore un besoin urgent d’aide humanitaire pour rester en vie et que les agences d’aide recherchent 4,3 milliards de dollars pour aider 17,3 millions de personnes à travers le pays.  Il a ajouté que la conférence de bailleurs de fonds pour le Yémen du 16 mars a permis de recueillir 1,3 milliard de dollars en promesses de dons, et que 300 millions de dollars du Royaume d’Arabie saoudite ont été annoncés depuis.  Mais il nous faut encore davantage, a-t-il indiqué, avertissant du risque sérieux que des programmes essentiels de distribution de vivres, d’eau et d’appui aux personnes déplacées, ne soient contraints de limiter leur portée. 

Enfin, il a regretté que deux membres du personnel de l’ONU sont toujours détenus par les houthistes cinq mois après leur arrestation à Sanaa, précisant que les efforts se poursuivent également pour obtenir la libération de cinq membres du personnel de l’ONU enlevés par des hommes armés à Abyan en février.  Il a regretté cette tendance dangereuse, exhortant à la libération de ces personnes.

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a tout d’abord félicité M. Grundberg pour ses « efforts phénoménaux » qui ont débouché sur cette trêve au Yémen.  Elle s’est aussi réjouie que les parties aient pris des mesures de renforcement de la confiance afin de maintenir cet arrêt des combats.  Il faut maintenant progresser rapidement vers la libre circulation du carburant et des marchandises, la reprise des vols et la tenue de négociations politiques, a-t-elle plaidé.  La représentante a salué les efforts déployés par l’Arabie saoudite, le Conseil de coopération du Golfe et le Gouvernement du Yémen pour engager une réforme politique dans le pays, jugeant à cet égard que la formation du Conseil présidentiel constitue une « étape cruciale ».  Elle a également félicité le Président Hadi pour avoir facilité le transfert pacifique du pouvoir.  Nous espérons que le Conseil présidentiel pourra s’atteler rapidement à des négociations politiques avec les houthistes et nous appelons ces derniers à continuer de dialoguer avec l’Envoyé spécial de l’ONU, a-t-elle ajouté. 

Alors que des progrès se font jour sur le plan politique, il est crucial que la communauté internationale aide à alléger la crise humanitaire, a poursuivi Mme Woodward, non sans regretter que la conférence de l’ONU pour les annonces de contributions n’ait permis de lever qu’un tiers du financement nécessaire.  Elle a donc applaudi le versement par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis d’une aide d’un montant de 3 milliards de dollars, destinée à relancer et soutenir l’économie yéménite.  Saluant également l’apport de 300 millions de dollars du royaume saoudien pour l’assistance humanitaire, elle a appelé tous les donateurs à décaisser rapidement des fonds afin d’éviter que les agences procèdent à de nouvelles coupes dans leurs programmes.  Enfin, la déléguée a souhaité qu’à la faveur de la trêve, la « bombe à retardement » que constitue le pétrolier SAFER puisse être désamorcée.  Elle a apporté son appui aux efforts du Coordonnateur résident, M. David Greasly, et a exhorté la communauté internationale, notamment les partenaires régionaux, à faire de même.    

M. BRIAN PATRICK FLYNN (Irlande) a salué la trêve de deux mois négociée par l’ONU, qui offre une occasion précieuse d’alléger les souffrances humanitaires des Yéménites et d’améliorer la stabilité régionale.  Il s’est également félicité de l’engagement pris d’autoriser l’entrée des cargos de carburant dans le port de Hodeïda et de reprendre les vols commerciaux à destination et en provenance de Sanaa, ainsi que d’ouvrir des axes routiers importants dans plusieurs provinces.  Il a exhorté toutes les parties à continuer à respecter pleinement leurs engagements envers la trêve et à s’engager auprès de l’Envoyé spécial et de son processus de consultation. 

Le représentant s’est ensuite félicité de la première réunion, en début de semaine, de l’Envoyé spécial et les houthistes, des pourparlers yéménites organisés par le Conseil de coopération du Golfe qui se sont terminés la semaine dernière, et de la récente décision du Président Hadi de former un nouveau Conseil présidentiel.  Il a espéré que cela donnera une nouvelle orientation aux efforts collectifs visant à trouver une solution véritablement inclusive au conflit et à construire un Yémen pacifique et prospère pour les générations futures.  Le représentant a cependant jugé profondément regrettable qu’aucune femme ne soit incluse dans ce conseil de huit membres, y voyant une autre occasion manquée de garantir aux femmes yéménites la place qui leur revient à la table des négociations.  Il s’est par ailleurs félicité de constater qu’une solution durable et à long terme semble enfin à portée de main pour le pétrolier SAFER. 

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a salué la trêve de deux mois au Yémen, une première étape importante pour réduire le niveau de violence, alléger les souffrances du peuple yéménite et poser les bases d’une confiance entre les parties.  Le représentant a noté les progrès accomplis depuis le 2 avril, s’agissant notamment de l’allègement des restrictions d’accès au port de Hodeïda et de l’aéroport de Sanaa.  Il a encore salué les efforts du Conseil de coopération du Golfe, et notamment ceux de l’Arabie saoudite, qui ont permis de former un Conseil présidentiel réunissant un grand nombre d’acteurs yéménites.  Il s’agit d’une étape importante vers la restauration d’un État au service de tous les Yéménites et engagé dans le processus politique, a apprécié le délégué avant d’appeler les houthistes à maintenir cette dynamique positive et à contribuer de manière constructive au processus de paix.  

Constatant que les violations graves des droits humains persistent, le délégué s’est aussi inquiété de la menace de famine à grande échelle qui risque de s’aggraver par la perte des approvisionnements en provenance d’Ukraine et l’augmentation des prix qui en résulte.  Il a aussi demandé la libération immédiate des cinq membres du personnel des Nations Unies enlevés récemment dans le sud du Yémen.  La protection des civils, y compris des personnels humanitaires, ainsi que des infrastructures civiles, est une obligation qui s’impose à tous, a-t-il martelé avant de demander un plein accès humanitaire à l’ensemble des personnes dans le besoin.  S’agissant du pétrolier SAFER, le délégué a salué l’élaboration par les Nations Unies d’un plan coordonné de réponse.  La France sera au rendez-vous lors de la conférence des donateurs prévue à ce sujet en mai prochain, a promis le représentant qui a annoncé une contribution à la réponse humanitaire à hauteur de 14,45 millions d’euros pour 2022.  Il a conclu en soulignant que les conditions sont réunies pour transformer la trêve en cessez-le-feu durable, assorti d’un plan de paix, appelant les acteurs yéménites et régionaux à saisir cette opportunité et à coopérer pleinement avec l’Envoyé spécial afin de parvenir à une solution politique inclusive et durable. 

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) a pris note d’une vision plus optimiste de la situation au Yémen marquée par la trêve nationale de deux mois convenue entre les parties.  Il a estimé que ce développement positif offre un répit nécessaire à la guerre exténuante, allège le fardeau humanitaire et crée un environnement propice pour renforcer les processus politiques en vue d’une solution au conflit.  Il a ajouté que le transfert de pouvoir du Président Hadi au Conseil présidentiel nouvellement créé le 7 avril 2022 est un acte positif et important dans la recherche d’une solution politique globale et inclusive qui maintienne ensemble toutes les composantes de la société yéménite.  Cependant, il s’est inquiété que les femmes yéménites n’aient toujours pas la place qui leur revient dans les efforts déployés pour trouver une solution au conflit.  Alors que les femmes sont touchées de manière disproportionnée par le conflit, le représentant a jugé indispensable qu’elles puissent jouer un rôle dans son règlement.  

Le représentant s’est par ailleurs félicité de la réouverture de l’aéroport de Sanaa et du port de Hodeïda pour des vols commerciaux limités, ainsi que pour les importations commerciales et l’aide humanitaire.  Enfin, il s’est félicité de la signature du mémorandum d’accord avec les autorités de Sanaa pour faire face de manière permanente à la menace de pollution du pétrolier SAFER.  Il a notamment salué les dispositions prévoyant de décharger les 1,1 million de barils de pétrole sur un navire temporaire pour une durée de quatre mois, en attendant la recherche d’un navire de remplacement.

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a félicité l’Envoyé spécial pour avoir négocié une trêve il y a deux semaines et qui se traduit déjà par une baisse du nombre de victimes.  Il a demandé aux parties de renouveler la trêve et d’en élargir la portée, y compris en rouvrant les routes vers Taëz et en facilitant davantage encore les mouvements des personnes et des biens.  La trêve est aussi l’occasion de renforcer la confiance et d’imprimer un élan vers un cessez-le-feu permanent et une solution politique inclusive, a dit le délégué.  Il a aussi salué la création d’un Conseil présidentiel, ainsi que la récente visite de trois jours effectuée par l’Envoyé spécial à Sanaa.  Il a exhorté les houthistes à observer et étendre la trêve en leur demandant en même temps de s’engager en faveur d’une solution politique.  Estimant que la situation humanitaire demeure critique, M. Costa Filho a appelé à remédier à ses causes profondes.  Il a par ailleurs salué les progrès enregistrés en ce qui concerne le pétrolier SAFER.  Enfin, le délégué a appelé à faire fond sur ces développements positifs et pour la plupart « inattendus » pour progresser sur la voie de la paix au Yémen.

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) s’est félicité qu’un « élan positif » permette aujourd’hui de progresser vers la fin la guerre au Yémen.  Il a salué les efforts innombrables déployés pour parvenir à ce point, à commencer par les récentes consultations yéménites tenues sous les auspices du Conseil de coopération du Golfe, qui ont permis de dégager un consensus sur une feuille de route en vue d’une solution politique durable et globale.  Il s’est également réjoui de la décision du Président Hadi de former un Conseil présidentiel pour parachever la mise en œuvre de la phase de transition et lui déléguer entièrement les pouvoirs présidentiels.  Nous espérons que cette étape contribuera à une solution politique durable entre les parties yéménites, a-t-il dit, avant de se rallier à l’appel lancé par l’Arabie saoudite pour que le Conseil présidentiel entame à cette fin des négociations avec les houthistes sous l’égide de l’ONU.  A cet égard, il a renouvelé sa ferme condamnation des attaques terroristes transfrontalières menées par les houthistes contre des infrastructures civiles dans le Royaume.  

Le représentant a enjoint les houthistes à sérieusement participer aux efforts en cours pour mettre fin à la guerre au Yémen, et à cesser toutes leurs violations de la trêve, en particulier leur bombardement continu dans la province de Mareb.  Il a exhorté toutes les parties à travailler avec l’Envoyé spécial pour réaliser de nouveaux progrès dans la mise en œuvre des mesures de confiance, y compris les échanges de prisonniers et la réouverture des routes menant à la ville de Taëz, et à travailler à transformer la trêve temporaire en une cessation permanente des hostilités militaires.  Le représentant a également invité les parties prenantes régionales et internationales à éviter d’exploiter la situation pour servir leurs propres agendas ou des intérêts étroits.  Cela risquerait d’inverser les progrès accomplis, a-t-il averti.  

Sur le plan humanitaire, a poursuivi le délégué, les Émirats arabes unis, aux côtés de l’Arabie saoudite, ont promis 2 milliards de dollars pour soutenir la banque centrale du Yémen, ce qui va contribuer à redresser la valeur de la monnaie locale de manière significative et, par voie de conséquence, à alléger la pression sur les moyens de subsistance.  Avant de conclure, il a réitéré son soutien aux efforts déployés par les Nations Unies pour faire face à la situation du pétrolier SAFER.  Dans ce cadre, il a appelé les houthistes à honorer leurs obligations en vertu du récent accord avec l’ONU qui vise à éviter une grave catastrophe environnementale.  

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis), reconnaissant qu’aujourd’hui marque une chance pour la paix au Yémen, s’est félicitée de la visite de l’Envoyé spécial à Sanaa.  Les parties doivent continuer à négocier de bonne foi la réouverture des axes routiers vers Taëz, ce qui contribuera à réduire les blocages dans le flux de marchandises essentielles.  Elle s’est ensuite félicitée de la formation du Conseil présidentiel, ainsi que des récents pourparlers organisés par le Conseil de coopération du Golfe, qui ont fourni l’occasion d’un dialogue intra-yéménite.  Cette trêve ouvre une fenêtre d’opportunité pour une paix à long terme et durable, une paix dont le peuple yéménite a désespérément besoin, a-t-elle déclaré, exhortant les parties à respecter leurs engagements alors que certaines informations font déjà état d’affrontements.  Bien qu’il y ait lieu d’être optimiste, des millions de Yéménites souffrent des ravages du conflit dans leur pays, mais aussi de la « guerre choisie » par le Président Putin en Ukraine, qui a encore aggravé une situation déjà désastreuse.  En effet, a fait observer Mme Thomas-Greenfield, le Yémen fait partie des pays les plus gravement touchés par la hausse des prix du blé en raison de ce conflit, a-t-elle observé, y voyant un autre exemple des répercussions de l’« agression russe » sur les personnes vulnérables dans le monde.

M. DAI BING (Chine) a dit qu’après sept ans de guerre, l’espoir est à présent permis depuis l’annonce d’une trêve de deux mois.  Il a demandé aux parties yéménites de cesser les hostilités, notant que le cessez-le-feu reste fragile, exhortant à déployer tous les efforts nécessaires pour que la trêve se prolonge dans la durée.  Le conflit doit être réglé par les Yéménites eux-mêmes dans le cadre d’un processus politique sous la houlette du Conseil de coopération du Golfe, a ajouté le délégué.  Il a pris note de la formation d’un Conseil présidentiel et la visite, pour la première fois, de l’Envoyé spécial à Sanaa.  Cela insuffle un nouvel élan au processus politique, s’est-il félicité.  Toutes les parties yéménites devraient saisir cette occasion rare et aller dans la même direction pour que le dialogue puisse se poursuivre.  Le représentant a également prié les pays de la région de soutenir le dialogue et d’aider à alléger la crise humanitaire au Yémen.  Craignant une marée noire à cause de la situation du pétrolier SAFER, le délégué a demandé aux parties de coopérer activement avec les Nations Unies pour mettre en œuvre le plan de sauvetage du navire et éviter ainsi une catastrophe environnementale.  

M. AMARNATH ASOKAN (Inde) a appuyé tous les efforts visant à transformer la nouvelle trêve de deux mois en « cessez-le-feu digne de ce nom » afin, notamment, de faire cesser les attaques transfrontalières.  Il a souligné en effet que l’objectif final de cette trêve est d’arriver à une cessation permanente de tous les combats.  Il a jugé indispensable la participation des femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, au processus de paix.  Il a par ailleurs espéré un renforcement de la confiance dans le domaine de l’échanges de prisonniers.

Le délégué a souligné l’importance des consultations entre Yéménites lancées à Riyad sous les auspices du Conseil de coopération du Golfe, qui viennent compléter les consultations lancées par l’Envoyé spécial.  Il a aussi salué le plan opérationnel des Nations Unies pour renflouer le pétrolier SAFER qui, selon lui, « s’appuie sur une démarche pragmatique ».  En conclusion, le représentant de l’Inde a exhorté les parties yéménites à saisir la fenêtre d’opportunité que constitue cette trêve pour arriver à un règlement politique qui permettra de mettre fin à ce conflit.

Mme ALLEGRA PAMELA R. BONGO (Gabon) a relevé que la situation sécuritaire et le climat politique au Yémen ont connu des développements significatifs qui sont de nature à entretenir l’espoir sur le chemin de la paix.  Elle a estimé que la trêve actuelle, entrée en vigueur le 2 avril 2022 pour une durée de deux mois renouvelable, négociée avec chacune des parties sous l’égide des Nations Unies, constitue une bonne étape vers le cessez-le-feu voulu par la communauté internationale et attendu par les populations civiles yéménites.  La levée des restrictions sur le carburant pendant la durée de la trêve constitue une autre étape clef, a déclaré la déléguée. 

Dans ce droit fil, elle a aussi salué l’amélioration du taux de change de 25%, les importantes promesses de dons enregistrées et la réouverture de l’aéroport de Sanaa.  Elle a également jugé encourageant l’accord des parties pour une rencontre sous les auspices de l’Envoyé spécial, afin d’ouvrir des routes à Taëz et dans d’autres provinces du Yémen.  La représentante a donc encouragé l’ensemble des protagonistes à s’appuyer sur cet élan pour asseoir une trêve effective et durable suivie, à terme, d’un cessez-le-feu permanent.  Enfin, elle a salué la signature de l’accord entre les Nations Unies et les houthistes visant à résoudre les menaces environnementale et humanitaire posées par le pétrolier SAFER, tout en demeurant « attentive » quant aux modalités de sa mise en œuvre.

Mme TRINE SKARBOEVIK HEIMERBACK (Norvège) a salué à son tour la trêve conclue au Yémen pour la première fois en six ans.  La situation est fragile mais cette trêve est un pas crucial dans la bonne direction, a-t-elle commenté, avant d’appeler les parties à saisir cette occasion pour instaurer la confiance.  Dans ce contexte, l’aide humanitaire au peuple yéménite touché par la crise est indispensable, a-t-elle souligné.  Elle a salué l’entrée récente de navires de carburant à Hodeïda, espérant que cela atténuera la crise du carburant dans le nord du Yémen.  C’est important pour les Yéménites, mais aussi pour les organisations humanitaires qui travaillent pour eux, a relevé la représentante, appelant également à la réouverture des routes menant à Taëz et la reprise des vols commerciaux à destination et en provenance de Sanaa. 

Réaffirmant qu’un règlement politique est le seul moyen de parvenir à une solution durable, la déléguée a encouragé toutes les parties à s’engager dans les efforts menés par l’ONU pour mettre fin au conflit.  À cet égard, elle a salué la visite effectuée par M. Grundberg à Sanaa, ainsi que les récentes discussions menées sous l’égide du Conseil de coopération du Golfe.  À ses yeux, la démission du Président Hadi marque un tournant dans la politique yéménite et la création du Conseil présidentiel constitue une avancée positive en vue de l’élaboration d’un processus inclusif.  Elle a toutefois regretté qu’il n’y ait pas de femmes dans ce nouvel organe, encourageant les efforts visant à renforcer leur participation directe, complète et significative.  Pour conclure, elle s’est réjouie qu’un nouveau plan ait été mis en place pour faire face à la menace environnementale que représente le pétrolier SAFER.  

M. FERIT HOXHA (Albanie) a observé que « cela fait longtemps que nous n’avons pas eu de bonnes nouvelles du Yémen, au point que le nom même de ce pays était devenu un synonyme de désespoir ».  Il a ensuite réitéré la position de son pays qui plaide pour un cessez-le-feu complet à l’échelle nationale.  Maintenant que les armes se sont tues, a ajouté le représentant, c’est le moment de commencer à penser qu’au Yémen, la paix et le développement peuvent aller de pair, et qu’il est possible d’œuvrer à une solution durable au conflit.  Seulement, les solutions viables aux conflits longs et prolongés exigent un processus politique inclusif, a souligné le délégué qui a réitéré son appel à un engagement total de toutes les parties auprès de l’Envoyé spécial.

Tous ces développements importants au bénéfice du peuple yéménite n’auraient pas été réalisés sans l’engagement audacieux du Conseil de coopération du Golfe d’accueillir les consultations entre les parties, a-t-il salué.  « Nous estimons que l’engagement de ce forum régional devrait être davantage encouragé afin de contribuer aux efforts actuels déployés par les Nations Unies pour mettre fin au conflit », a ajouté M. Hoxha.  Pour lui, il ne faut pas passer sous silence les sérieux défis qui subsistent.  La situation humanitaire est toujours dramatique et l’accès de l’aide aux populations en détresse doit être amélioré, de même que la situation des droits de la personne, a-t-il en particulier souligné.

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a salué l’entrée en vigueur de la trêve pour une période de deux mois, qui prévoit, en particulier, la cessation de toutes les hostilités, y compris les frappes aériennes sur le territoire du Yémen et au-delà, ainsi que l’ouverture partielle de l’aéroport international de Sanaa et des ports de Hodeïda.  Il a exhorté les parties à respecter strictement les accords conclus et à abandonner les provocations.  La paix au Yémen n’est possible que sur la base d’un dialogue national fondé sur les intérêts et les préoccupations des principales forces politiques, groupes confessionnels et régionaux de ce pays.  Le délégué a pris note de la création du Conseil présidentiel qui est chargé de gouverner l’État pendant la période de transition dans les domaines politique, économique et militaire, ainsi que dans le domaine de la sécurité.  Les membres du Conseil présidentiel devraient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour stabiliser la situation au Yémen et ramener le pays à une vie paisible, a-t-il estimé. 

Le représentant a appelé les nouvelles autorités yéménites et les houthistes à s’engager dans un dialogue constructif et à retourner à la table des négociations afin d’établir un processus durable pour un règlement politique global sous les auspices de l’ONU, ainsi que pour normaliser la situation humanitaire au Yémen.  Il a aussi souligné la nécessité de lever complètement les restrictions à l’approvisionnement en médicaments et en biens essentiels dans toutes les régions du pays, sans discrimination.  Le délégué a par ailleurs protesté contre les déclarations de ses « homologues occidentaux » qui imputeraient à la situation en Ukraine l’aggravation de la crise alimentaire dans le monde, y compris au Yémen.  Ce sont les sanctions et les politiques énergétiques de ces pays qui provoquent la hausse des prix de l’énergie et la crise alimentaire dans le monde, a-t-il affirmé.

M. ENRIQUE JAVIER OCHOA MARTÍNEZ (Mexique) a salué les efforts menés par l’Envoyé spécial en faveur de la trêve qui a débuté le 2 avril.  Il a estimé que cette première étape constitue une base importante pour la réconciliation et la pacification du pays.  Il a espéré que la suspension des hostilités pourra se prolonger au-delà de la période du Ramadan et se transformer en un cessez-le-feu national durable.  Tout en se félicitant qu’il n’y ait pas eu de frappes aériennes ou d’attaques transfrontalières depuis plus d’une semaine, il a regretté que des affrontements aient été signalés dans certaines villes telles que Mareb, Hodeïda et Taëz.  Le représentant a exhorté les parties à faire preuve de retenue et à s’abstenir de toute provocation afin de maintenir la trêve.

S’agissant du processus politique, le représentant du Mexique a salué la facilitation du Conseil de coopération du Golfe dans l’organisation des récentes consultations intra-yéménites.  Il a dit prendre note du transfert des pouvoirs et de la formation d’un Conseil présidentiel auquel participent des représentants de diverses factions.  Il a salué la formation d’une équipe du Conseil présidentiel chargée de participer aux négociations de paix avant d’insister sur l’importance pour les parties de continuer à coopérer au processus politique facilité par l’Envoyé spécial.  Rappelant que le conflit armé est l’une des principales causes de la grave crise humanitaire, le représentant a noté qu’il ne reste que peu de ressources pour répondre aux demandes les plus élémentaires des 23 millions de Yéménites.

M. MICHAEL KIBOINO (Kenya) s’est félicité des développements encourageants de ces dernières semaines au Yémen, saluant toutes les parties pour avoir accepté une trêve.  Il les a encouragées à respecter cet engagement.  Toutefois, les parties doivent être conscientes du fait que des décisions et des compromis difficiles sont nécessaires pour réaliser la paix durable tant attendue, a-t-il mis en garde.  Il a ensuite regretté qu’au cours des dernières années, le financement humanitaire destiné aux millions de Yéménites dans le besoin ait progressivement diminué alors que la situation s’est dans le même temps aggravée.  En effet, le manque d’environ 2,7 milliards de dollars dans le cadre de l’appel de fonds humanitaire a pour conséquence d’entraver considérablement certains programmes, a observé le représentant.  À cet égard, il a salué l’intervention de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, qui ont apporté un soutien économique d’un montant de 2 milliards de dollars à la Banque centrale du Yémen, ainsi que de 1 milliard de dollars pour des projets de développement et du carburant.

M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) a assuré que le Gouvernement yéménite a choisi la paix comme moyen de mettre fin au conflit et promouvoir la sécurité, la justice, l’égalité et l’État de droit.  Pour ce faire, il a fait de nombreuses concessions afin d’atténuer les souffrances humaines et mettre fin à la guerre qu’ont imposée les milices terroristes houthistes, a souligné le représentant, selon lequel cette « sagesse » s’est exprimée au travers de la déclaration historique du Président Abd Rabbo Mansour Hadi, le 7 avril, annonçant la formation du nouveau Conseil présidentiel et le transfert de tous les pouvoirs à cet organe exécutif, qui représente un large éventail des composantes politiques du pays.  Ce conseil, a-t-il ajouté, fonctionnera sur la base du dialogue et du consensus et travaillera à la réalisation d’une paix juste et durable, dans le cadre du processus conduit par l’ONU et son Envoyé spécial.  À cette fin, il s’appuiera sur l’initiative du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et son mécanisme de mise en œuvre, ainsi que sur les résultats du dialogue national global et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 2216 (2015).  

Exprimant la gratitude de son gouvernement pour les efforts déployés par le CCG, qui a accueilli les consultations intra-yéménites, le délégué a rappelé qu’à cette occasion, la porte est toujours restée ouverte aux milices houthistes pour qu’elles se joignent aux discussions.  Ces dernières ont cependant rejeté tous les appels au dialogue pour mettre fin à l’effusion de sang et parvenir à la paix, a-t-il déploré.  « Elles ont choisi de poursuivre la guerre pour atteindre leurs objectifs et, ainsi, de rester un outil entre les mains de l’Iran ».  Dans ce contexte, le délégué a précisé que le nouveau Conseil présidentiel agira comme « un conseil de paix et non un conseil de défense », avec pour objectif de défendre la souveraineté du pays et de protéger ses citoyens.       

Il a ensuite salué la trêve annoncée par l’Envoyé spécial, assurant que le Gouvernement yéménite en respecte les termes malgré les violations flagrantes des houthistes dans les provinces de Mareb, Hodeïda, Taëz et Dalea.  Il a dénoncé les attaques perpétrées par ces milices, y compris les tirs de missiles balistiques, poussant davantage de personnes à fuir et compliquant la situation humanitaire.  Selon lui, le Gouvernement a adhéré à toutes les dispositions de la trêve, notamment à l’entrée de pétroliers dans le port de Hodeïda et à la reprise des vols directs à l’aéroport de Sanaa, afin de contribuer à l’ouverture de points de passage et à la levée du siège de Taëz.  Cela étant, il a appelé le Conseil de sécurité à accentuer sa pression sur ces milices pour qu’elles consentent à cesser ce siège et à libérer des prisonniers, et s’engagent dans le processus de paix mené par l’ONU pour mettre fin à la guerre. 

Le représentant a ensuite salué le généreux soutien apporté par les pays « frères et amis », directement ou à travers le plan de réponse humanitaire, pour alléger les souffrances du peuple yéménite.  Il a cependant averti que l’aide ne parvient pas toujours à ceux qui en ont besoin, en raison du manque de financement des projets de secours ou des obstacles imposés par les houthistes qui la détournent.  Renouvelant son appel à la communauté internationale pour qu’elle maintienne le Yémen en tête de ses priorités humanitaires, en particulier à la lumière de la hausse importante des prix des denrées alimentaires et du carburant, il a également exhorté le Conseil à faire cesser la manipulation par les houthistes du dossier humanitaire.  De même, après avoir remercié l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis pour leur aide de 3 milliards de dollars dans les domaines économique et de développement, il a invité la communauté internationale à renforcer cet appui et à aider le Gouvernement à relancer l’économie nationale.  

Enfin, tout en affirmant que le Gouvernement soutient tous les efforts visant à remédier à la situation du pétrolier SAFER afin d’éviter une catastrophe environnementale, il a dénoncé l’attitude des houthistes qui utilisent cette situation comme d’une « carte de chantage politique », et ce, depuis trois ans.  Il importe donc, selon lui, de soutenir le financement du plan des Nations Unies, tout en maintenant la pression sur ces milices.  

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