En cours au Siège de l'ONU

8963e séance – matin
CS/14789

Conseil de sécurité: appels insistants pour le rapatriement des combattants terroristes étrangers et de leurs familles détenus en Syrie et en Iraq

Le Secrétaire général adjoint au Bureau des Nations Unies contre le terrorisme, M. Vladimir Voronkov, a demandé, ce matin, devant le Conseil de sécurité, l’accélération des rapatriements des combattants terroristes étrangers et de leurs familles détenus en Syrie et en Iraq.  « Le rythme actuel ne traduit pas l’urgence nécessaire et risque d’exacerber les conditions qui font le lit du terrorisme », a déclaré M. Voronkov, qui s’est aussi félicité de la récente neutralisation du chef de Daech.  Sa position a été partagée par de nombreuses délégations, à l’instar du Brésil qui a rappelé que « des mesures purement sécuritaires pourront tuer des terroristes, mais pas leurs idées ».

Le Secrétaire général adjoint, qui présentait le quatorzième rapport du Secrétaire général sur les menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d’actes de terrorisme, a estimé que la mort d’Abu Ibrahim al-Hashimi al-Qourachi est un coup important porté à Daech.  Il a néanmoins rappelé la capacité de Daech, qui compte entre 6 000 et 10 000 combattants en Iraq et en Syrie, à se remettre de ses revers et à intensifier ses attaques.  La menace de Daech persiste, pendant que le groupe et ses affiliés continuent de « recalibrer » leurs approches stratégiques et opérationnelles, a appuyé le Directeur exécutif par intérim de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, M. Weixiong Chen.

Ce dernier a ainsi fait remarquer que Daech est devenu plus décentralisé, avec notamment des partisans qui émergent et étendent leurs opérations sur les champs de bataille d’Afrique de l’Ouest, de l'Est, du Sud et du Centre.  Dans le droit fil du rapport précité, l’ensemble des délégations ont d’ailleurs souligné avec inquiétude l’expansion de Daech en Afrique.  La délégation du Gabon l’a ainsi jugée « alarmante », en rappelant que les Chabab, les ADF et Boko Haram sont tous affiliés à Daech.

Si les délégations de la France et des États-Unis ont salué la disparition du chef de Daech, la Fédération de Russie a jugé difficile de qualifier cette opération des forces spéciales américaines de « réussite », en évoquant la situation humanitaire « lamentable » dans les camps de Hol et de Roj situés « dans une partie de la Syrie occupée illégalement par les États-Unis ».  « Des dizaines de milliers de femmes et d’enfants y sont détenus dans des conditions effroyables », a accusé le délégué russe.

La situation « désespérée » dans les camps de déplacés en Syrie et en Iraq a été au cœur de l’intervention du Secrétaire général adjoint.  M. Voronkov a ainsi rappelé que des milliers de personnes, dont des enfants ayant des liens familiaux présumés avec des membres de Daech, y sont abandonnés à leur sort, au risque d’une plus grande radicalisation.  Jugeant insuffisants les efforts de rapatriement, il a appelé à remédier aux causes profondes exploitées par Daech.  « Nous devons donner la priorité à la restauration de la dignité humaine, de la confiance et de la cohésion sociale », a dit le Secrétaire général adjoint.

« Lorsque les efforts antiterroristes bafouent l’idée même d’humanité, ils tendent à faire le jeu des groupes terroristes », a appuyé la déléguée du Brésil, en demandant que les enfants dans ces camps soient traités d’abord comme des victimes.  Les États-Unis, l’Albanie ou encore le Mexique ont également souligné la nécessité de rapatrier les anciens combattants de Daech.  Il faut de toute urgence aider les enfants à sortir de « cet enfer », a déclaré le délégué de l’Albanie.

Même son de cloche du côté de la Fédération de Russie qui a indiqué que les nombreux défis liés aux anciens combattants et aux membres de leur famille ne peuvent être résolus qu’en coopération avec les autorités judiciaires des pays où ils se trouvent.  Le représentant russe a précisé qu’une collaboration entre son pays et les autorités iraquiennes et syriennes avait permis de rapatrier près de 350 mineurs de Syrie et d’Iraq en leur offrant une réinsertion sociale.  Son homologue des États-Unis a, lui, précisé que son pays avait rapatrié récemment une trentaine de citoyens américains du nord de la Syrie.  Il s’est montré soucieux d’éviter une crise humanitaire dans les camps où ces combattants et leurs familles sont regroupés.

Le représentant du Gabon a, pour sa part, alerté de la problématique que pose le retour des combattants terroristes étrangers en Afrique, un « réel sujet d’inquiétude » selon lui.  Il a demandé d’appuyer financièrement les pays les plus vulnérables dans leur lutte antiterroriste, pour éviter qu’il n’y ait des maillons faibles dans les efforts internationaux.  S’adressant au Conseil de sécurité, il a souhaité qu’il apporte un soutien « marqué » au G5 Sahel, grâce à un financement prévisible.  La Chine a abondé en recommandant que les Nations Unies l’appuient dans sa lutte contre le terrorisme.

MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES RÉSULTANT D’ACTES DE TERRORISME - S/2022/63

Déclarations

M. VLADIMIR VORONKOV, Secrétaire général adjoint au Bureau des Nations Unies contre le terrorisme, a déclaré que Daech et Al-Qaida continuent de faire planer une grave menace, tandis que les attaques terroristes motivées par la xénophobie, le racisme et l’intolérance sont en hausse.  L’heure est venue de se poser des questions difficiles et de rechercher des réponses honnêtes, a-t-il dit, en présentant le quatorzième rapport du Secrétaire général sur le sujet.  Il a mentionné l’attaque menée le 20 janvier par Daech contre le centre de détention de Hassaké, dans le nord-est syrien.  « Cette attaque a rappelé l’extrême violence de Daech », a dit M. Voronkov.  Il a jugé encourageante l’attaque ciblée ayant conduit à la neutralisation d’Abu Ibrahim al-Hashimi al-Qourachi, le chef de Daech.  Reconnaissant qu’il s’agit d’un coup important, le Secrétaire général adjoint a toutefois rappelé la capacité de Daech à se remettre de revers similaires par le passé et à intensifier ses attaques.  « Le contre-terrorisme est une lutte de longue haleine, il n’y a pas de solutions rapides. » 

Il a exhorté le Conseil et tous les États Membres à user de tous les instruments à leur disposition pour préserver les gains importants enregistrés dans la lutte contre Daech, prévenir son expansion régionale et saper ses capacités de lancer des attaques et d’enrôler de nouvelles recrues.  En Iraq et en Syrie, où le leadership opérationnel de Daech est concentré, le groupe continue de fonctionner comme une insurrection rurale bien enracinée, tirant profit des frontières poreuses entre les deux pays, a dit M. Voronkov.  Il a estimé à entre 6 000 et 10 000 le nombre de ses combattants.  « Daech continue d’attaquer les forces gouvernementales et les civils dans le but évident de créer la panique et d’accroître la pression sur les autorités. »  À cette aune, il a jugé crucial de capitaliser sur la dynamique suscitée par la mort récente de son chef, en appelant à répondre aux causes profondes exploitées par Daech.  « Nous devons donner la priorité à la restauration de la dignité humaine, de la confiance et de la cohésion sociale. »  

Cela commence par répondre à la situation désespérée dans les camps de déplacés en Syrie et en Iraq, a plaidé M. Voronkov.  Il a rappelé que des milliers de personnes, dont des enfants ayant des liens familiaux présumés avec des membres de Daech, sont abandonnés à leur sort dans ces camps, au risque d’une plus grande radicalisation.  Tout en saluant les efforts de rapatriement de leurs citoyens par certains États Membres, il a estimé que le rythme actuel ne traduit pas l’urgence nécessaire et risque d’exacerber les conditions qui font le lit du terrorisme.  M. Voronkov a aussi déclaré que le rapatriement n’est pas suffisant, en appelant à des réponses globales conjuguant protection, poursuite, réhabilitation et, chaque fois que nécessaire, réintégration.  Il a aussi précisé que la plupart des personnes dans ces camps et centres de détention sont des ressortissants iraquiens et syriens. 

M. Voronkov a indiqué que les groupes régionaux affiliés à Daech continuent de s’étendre à un « rythme dérangeant », notamment dans les contextes fragiles.  Il a pris l’exemple de l’Afrique centrale, de l’Est et de l’Ouest où ladite expansion pourrait avoir des répercussions graves et durables bien au-delà des frontières du continent.  Il a jugé très préoccupante l’intensification des activités de Daech au Burkina Faso, au Cameroun, en République démocratique du Congo, au Mali, au Niger et en Ouganda.  Il a ensuite relayé les préoccupations des États Membres en Afghanistan, où, depuis la prise de pouvoir des Taliban, Daech et les autres groupes terroristes bénéficieraient de la plus grande liberté d’action de toute l’histoire récente de ce pays.  L’Afghanistan ne doit pas devenir un sanctuaire pour les terroristes, a-t-il exhorté.   M. Voronkov a ensuite mentionné un schéma commun aux attaques terroristes perpétrées en Europe. « Il s’agit typiquement de jeunes individus présentant des vulnérabilités, conjuguant fascination pour la violence extrême et griefs personnels, ce qui les rend d’autant plus vulnérables à la propagande terroriste. » 

Le Secrétaire général adjoint a ensuite mentionné l’adoption par consensus par l’Assemblée générale d’une résolution ambitieuse lors du septième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  « Nous devons préserver ce consensus et œuvrer de concert afin d’éliminer le terrorisme, y compris des groupes comme Daech qui continuent d’évoluer et de trouver de nouveaux moyens de semer la terreur. »  Le rôle de guide de ce Conseil demeure fondamental dans notre lutte collective contre le terrorisme, a conclu M. Voronkov. 

M. WEIXIONG CHEN, Directeur exécutif par intérim de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, présentant le rapport dudit comité, a indiqué que celui-ci avait tenu, en novembre dernier, une réunion spéciale pour marquer le vingtième anniversaire des attentats du 11 septembre et l'adoption ultérieure de la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité et la création du Comité.  À cette occasion, le Comité a publié un « important » document final, qui souligne non seulement les succès notables obtenus dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent propice au terrorisme, mais également la nécessité de renforcer les efforts nationaux, régionaux et internationaux pour relever et atténuer les défis émergents, a-t-il dit. 

Le Directeur exécutif a également déclaré que le paysage terroriste mondial continue de présenter une série de défis complexes. La menace de Daech persiste, pendant que le groupe et ses affiliés continuent de « recalibrer » leurs approches stratégiques et opérationnelles, a-t-il noté en faisant remarquer que Daech est ainsi devenu plus décentralisé, avec notamment des partisans qui émergent et étendent leurs opérations sur les champs de bataille d’Afrique de l’Ouest, de l'Est, du Sud et du Centre.  Il a aussi relevé que le groupe cherche à exploiter les développements récents en Afghanistan. Daech, a poursuivi M. Chen, continue de se regrouper dans son centre géographique traditionnel, entraînant une recrudescence de la violence en Iraq et en Syrie. Les développements qui ont suivi la mort récente de son chef doivent être surveillés de près, a-t-il mis en garde.

M. Chen a ensuite souligné que la pandémie de COVID-19 avait aggravé la menace terroriste, en plus de l'instabilité politique croissante dans certains États.  Ainsi, de nombreux États ont « naturellement » détourné les ressources destinées à la formation et au renforcement des capacités antiterroristes vers des efforts liés à la pandémie, créant des difficultés pour les États qui ont besoin d'une assistance antiterroriste, a-t-il illustré.  En outre, M. Chen a remarqué que les groupes terroristes continuent d'exploiter les médias sociaux et les plateformes en ligne.  « L'augmentation mondiale des discours de haine, de la mésinformation et de la désinformation, souvent en ligne, reste également une préoccupation pour de nombreux États Membres. » 

Dans le contexte de ces nombreux défis, le Comité contre le terrorisme continue de se coordonner étroitement avec le Bureau de lutte contre le terrorisme et d’autres partenaires clefs pour s’assurer que les recommandations du Comité servent de base aux activités de renforcement des capacités pertinentes, a-t-il assuré.  Il a indiqué que le Comité a récemment publié son enquête mondiale actualisée sur la mise en œuvre par les États Membres de la résolution 1373 (2001) et d’autres résolutions, de même que son enquête mondiale actualisée sur la mise en œuvre de la résolution 1624 (2005), ainsi qu’un certain nombre d’autres rapports et études sur les défis auxquels sont confrontés les États Membres. 

Agissant dans le cadre de la démarche intégrée des Nations Unies et conformément aux résolutions 2395 (2017) et 2617 (2021) du Conseil, le Comité a continué de travailler en étroite collaboration avec le Bureau de lutte contre le terrorisme sur une série d'activités visant à renforcer les capacités des États Membres, notamment en ce quoi concerne la lutte contre les déplacements terroristes, la création de cellules de fusion, la lutte contre le trafic d'armes légères et de petit calibre ou encore la protection des cibles vulnérables, a-t-il cité. 

M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a rappelé que les forces spéciales américaines ont la semaine dernière mené un raid dans le nord-ouest syrien qui a vu l’élimination du chef de Daech, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, deux ans après l’élimination de son prédécesseur Abou Bakr al-Bagdadi en octobre 2019.  Il a également souligné que Daech a appuyé l’État islamique d’Iraq et du Levant-Khorassan (EIIL-K) responsable de l’attaque contre l’aéroport de Kaboul.  Le représentant s’est particulièrement inquiété de la capacité de ces groupes à continuer de perpétrer des attaques épouvantables là où ils peuvent recruter et radicaliser des membres de groupes vulnérables, en provoquant des tragédies humaines.  Il a exhorté les États Membres à rapatrier les anciens combattants de Daech et les membres de leurs familles afin d’éviter une crise humanitaire dans les camps où ils sont regroupés.  Il a expliqué que son pays a rapatrié récemment une trentaine de citoyens américains du nord de la Syrie. 

Alors que le financement reste un élément central, le représentant des États-Unis a souligné la nécessité de continuer de traquer ceux qui financent le terrorisme et de s’attaquer aux lacunes juridictionnelles qui permettent ce financement.  Il s’est aussi inquiété du développement des activités de Daech, d’Al-Qaida et de leurs affiliés en Afrique.  Il a jugé crucial que la communauté internationale poursuive le combat pour éviter tout sanctuaire pour Daech et ses affiliés.  « Nous ferons en sorte que les Taliban rendent des comptes et nous refuserons toute menace venant du sol afghan contre les États-Unis » a également prévenu le représentant des États-Unis avant d’appeler à entendre les points de vue de toutes les composantes de la société civile.  En conclusion, il a mis l’accent sur la nécessité de mesures collectives pour faire face à la menace posée par Daech qui reste vivace et évolutive. 

M. JAMES PAUL ROSCOE (Royaume-Uni) a condamné l’attaque menée le 20 janvier par Daech contre le centre de détention de Hassaké, dans le nord-est syrien.  Cette attaque montre l’acuité de la menace que Dach continue de faire peser, a déclaré le délégué.  Ceux qui ont combattu aux côtés de Daech doivent rendre des comptes, a-t-il poursuivi, en demandant que les mécanismes juridictionnels prévus à cet effet respectent les droits humains.  Il a également souligné la gravité de la menace terroriste en Afrique subsaharienne, en estimant que beaucoup reste à faire pour la vaincre.  Dans tous ces efforts, le représentant a souligné l’importance pour les stratégies antiterroristes de promouvoir les droits humains et de lutter contre l’émergence des nouvelles technologies dont usent les terroristes.  La lutte antiterroriste doit respecter les droits humains et les libertés fondamentales, a conclu le représentant du Royaume-Uni. 

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a déploré qu’en dépit des progrès fait contre Daech en Syrie et en Iraq, les menaces que fait peser ce groupe continuent « dangereusement » d’exister, en particulier avec son expansion dans plusieurs pays africains.  Les terroristes continuent d’exploiter les lacunes sécuritaires et politiques et d’aggraver les conditions humanitaires difficiles pour étendre leur influence, a-t-il constaté.  Aucun pays ni aucune région n’est à l’abri du terrorisme, a fait valoir le représentant qui a plaidé en faveur de l’unité et d’efforts internationaux concertés pour éliminer les menaces transfrontalières.  Rappelant que son pays a récemment été la cible d’attentats terroristes « odieux » perpétrés par les milices houthistes, il a plaidé pour une politique de tolérance zéro pour les actes et groupes terroristes qui compromettent la stabilité internationale et ciblent des civils innocents.  Son gouvernement exhorte tous les pays à se coordonner, à échanger des informations et à imposer des sanctions internationales aux groupes terroristes pour les forcer à mettre fin à tout comportement qui menace la paix et la sécurité internationales, a dit le représentant. 

M. Abushahab s’est dit favorable à ce que l’on continue d’élaborer des stratégies et des lois -aux niveaux national et international- qui tiennent compte des contextes locaux et régionaux.  Il a également recommandé de prendre les mesures « nécessaires » pour empêcher les groupes terroristes d’exploiter les technologies de pointe pour financer ou mener à bien leurs opérations.  Dans le même temps, il faut exploiter la technologie et l’intelligence artificielle pour protéger les sociétés de l’extrémisme et du terrorisme, et adopter les mesures préventives « nécessaires » pour protéger les peuples contre l’extrémisme et le terrorisme, a défendu le délégué.  Il a par ailleurs appelé à intensifier les efforts visant à apporter la stabilité et à reconstruire les zones libérées en Syrie et en Iraq.  À cet égard, il a signalé que son pays, en tant que coprésident du Groupe de travail sur la stabilisation au sein de la Coalition internationale, aux côtés des États-Unis et de l’Allemagne, a versé plus de 170 millions de dollars pour soutenir les efforts de reconstruction des infrastructures et des sites historiques, de renforcement des capacités nationales et d’accompagnement du retour en toute sécurité des personnes déplacées. 

M. FERIT HOXHA (Albanie) s’est inquiété du contenu du rapport du Secrétaire général qui montre que Daech continue non seulement d’être actif et opérationnel non seulement en Syrie, au Yémen, en Irak et en Afghanistan, mais devient aussi plus fort en dehors des zones de conflit, à cause de la propagande en ligne et hors ligne pour radicaliser et recruter principalement des enfants.  L’utilisation d’enfants dans leurs actes terroristes en Syrie, une tactique bien connue, témoigne de leur barbarie, a tranché le représentant.  Il a appelé à la coopération de tous les États pour déraciner Daech et l’idéologie qui l’alimente. Nous devons faire preuve de la même détermination pour défendre nos valeurs, nos normes et nos principes, a-t-il insisté, avant de prévenir que les terroristes gagnent quand nous ne respectons pas nos mêmes valeurs dans notre action. 

Le représentant a donc jugé indispensable d’assurer la protection, le rapatriement, la poursuite, la réhabilitation et la réintégration des terroristes présumés et de leurs familles, en particulier les femmes et les enfants.  Il s’est dit préoccupé par les conditions « inhumaines et dégradantes » dans lesquelles sont retenus les détenus, en particulier les femmes et les enfants en Syrie et en Irak.  Il faut garantir une procédure régulière pour les détenus et les suspects, a estimé le représentant, en appuyant la compétence universelle pour veiller à ce que les combattants de Daech rendent des comptes.  Nous devons aussi faire en sorte, a-t-il poursuivi, que les centres de détention deviennent des lieux de recrutement et de radicalisation.  Il faut de toute urgence aider les enfants à sortir de « cet enfer » et donc assurer leur rapatriement et celui des femmes de manière humaine et sécurisé, dans le cadre d’une stratégie sensible au sexe, à l’âge, aux droits et aux besoins particuliers. 

M. JUN ZHANG (Chine) a estimé que la question du terrorisme, « notre ennemi commun », devrait faire l’objet au sein du Conseil de sécurité d’une réflexion plus approfondie, dans le contexte où ce fléau se répand, notamment en Afrique, profitant de l’absence ou de la faiblesse des États.  Il est aussi à espérer que l’Afghanistan respecte sa promesse de ne pas se constituer en base arrière de groupes terroristes, a dit le représentant.  Il a ensuite mis en garde contre la politisation de la question.  Si on politise le terrorisme ou si on apporte un appui politique aux groupes terroristes, cela aura des conséquences graves et se retournera contre nous, a prévenu la représentant, faisant allusion à une « organisation » active dans la région du Turkménistan oriental.  Cette organisation, qui a des liens avec Daech, est inscrite à la Liste du Comité 1267, et a mené des activités terroristes contre des civils, y compris dans le Xinjiang, a-t-il affirmé.  

Le représentant a par ailleurs déclaré que la lutte contre le terrorisme ne peut se faire par la seule voie militaire, au risque de ne pas l’éradiquer, mais au contraire d’attiser encore les rancœurs et le terrorisme.  On voit bien que les raids militaires entraînent souvent des représailles desdits groupes contre les populations civiles, a-t-il fait remarquer.  Il faut, à son avis, un volet économique dans la lutte antiterroriste, avec des actions en faveur du développement.  S’agissant des pays africains, le délégué chinois a appelé à les aider et à renforcer leurs capacités.  Il a conclu en réaffirmant le soutien de son pays au G5 Sahel, en précisant que les Nations Unies devraient l’appuyer dans sa lutte contre le terrorisme. 

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a condamné avec la plus grande fermeté l’attaque menée le 20 janvier par Daech contre le centre de détention de Hassaké, dans le nord-est syrien.  « Des coups sont portés à Daech », a-t-il poursuivi en citant la neutralisation d’Abu Ibrahim al-Hashimi al-Qourachi, connu également sous le nom de Hajji Abdallah, mais également la capture par les autorités iraquiennes de Hajji Hamid.  « Cette arrestation, nous l’espérons, nous permettra d’apporter un éclairage sur les finances de l’organisation et, donc, de mieux lutter durablement contre celles-ci. » 

Le représentant s’est dit vivement préoccupé par la menace sécuritaire en Afghanistan, en insistant sur l’augmentation, depuis le mois d’août, du nombre d’attentats commis par l’État islamique –Province de Khorassan, la branche locale afghane de Daech, et leur déploiement dans de nouvelles provinces.  Le délégué a affirmé que les Taliban n’ont pas rompu leurs liens avec Al-Qaida et ont, au contraire intégré plusieurs de leurs cadres au sein de leur gouvernement intérimaire.  « Les Taliban ont donc failli à leur promesse de ne plus apporter aucun soutien, direct ou indirect aux terroristes, et d’empêcher que l’Afghanistan redevienne un sanctuaire pour ces groupes », a-t-il dit. 

Le délégué de la France a demandé que la lutte contre le terrorisme demeure ambitieuse, « mais sans jamais servir de prétexte à l’oppression de personnes appartenant à une minorité ou à des violations des droits de l’Homme et des libertés fondamentales ».  La lutte contre le financement du terrorisme doit se poursuivre, a-t-il affirmé.  Il a donc plaidé pour le renforcement de la « capacité collective à faire face à l’émergence des nouvelles technologies financières ».  Enfin, le délégué a appelé à lutter contre le détournement d’Internet à des fins terroristes.  « Sur Internet comme partout ailleurs, il nous faut lutter sans relâche contre les terroristes. » 

Mme TRINE SKARBOEVIK HEIMERBACK (Norvège) a souligné que les pays et les régions les plus vulnérables au terrorisme sont également ceux qui se caractérisent par les conflits armés, l’instabilité politique, la pauvreté, les changements climatiques et la mauvaise gouvernance.  La menace que représentent Daech et ses affiliés, y compris dans de nombreuses situations de pays inscrites à l’ordre du jour de ce Conseil, ne peut être traitée efficacement sans reconnaître ce contexte.  La représentante a donc appelé à une approche globale de la lutte contre le terrorisme qui s’attaque aux moteurs sous-jacents de la radicalisation, dans le respect des droits de l’homme et de l’état de droit.  Mettant l’accent sur trois questions cruciales, elle a d’abord déclaré que la prévention est la stratégie antiterroriste la plus efficace, notamment le renforcement de la résilience à la radicalisation par la garantie de l’intégration sociale, politique et économique, de l’accès à la justice et à la sécurité et de l’autonomisation des femmes et des jeunes.  Elle a ensuite estimé que la protection est tout aussi importante, les récentes attaques de Daech ayant montré qu’il faut faire plus.  Enfin, elle a insisté sur le caractère « essentiel » des poursuites judiciaires. 

Daech est certes diminué mais il n’est pas vaincu », a prévenu la représentante.  Pour l’éradiquer une fois pour toutes, nous devons être lucides sur les vulnérabilités qu’il exploite et les contextes dans lesquels il s’enracine.  Le contre-terrorisme n’est pas seulement un exercice technique, c’est aussi un exercice politique.  Il ne s’agit pas seulement de renseignement, de frappes aériennes et d’arrestations, mais aussi de bonne gouvernance, de droits de l’homme et d’état de droit, a insisté la représentante. 

M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMÌREZ (Mexique) a déclaré que la récente attaque de la prison d’Hassaké en Syrie, rappelle « brutalement » la capacité opérationnelle de Daech et confirme les risques qu’il représente.  Cette attaque confirme également l’urgence de concevoir des plans efficaces de rapatriement, de réhabilitation et de réintégration des combattants étrangers et de leurs familles, sans oublier d’accorder des réparations aux victimes, y compris des soins de santé mentale. 

Le représentant a ensuite développé trois points et d’abord la nécessité de limiter la capacité d’action de Daech, en barrant son accès aux armes, avec un accent particulier sur les armes légères et de petit calibre.  Cela passe, a-t-il estimé, par le renforcement de la lutte contre le trafic illicite de ces armes, principalement en Afrique, au Moyen-Orient et en Afghanistan, conformément à la résolution 2616 (2021).  Deuxièmement, la lutte contre le terrorisme doit privilégier la protection des civils et la promotion des droits de l’homme car une stratégie exclusivement militaire ne peut que renforcer la spirale de la violence, d’autant que, parfois et de manière « alarmante », les opérations militaires elles-mêmes ont un impact grave sur la population civile.  En ce sens, le représentant a insisté sur le fait que le système de sécurité collective ne saurait être sacrifié sur l’autel de la lutte contre le terrorisme.  Les violations de l’Article 51 de la Charte des Nations Unies sont « tout simplement inadmissibles », a-t-il tranché. 

Enfin, M. de la Fuente Ramírez, a jugé « essentiel » de s’attaquer aux causes profondes du terrorisme par le biais d’un programme de développement doté d’une véritable stratégie transversale en matière de genre.  À cet égard, le représentant a rappelé qu’en août 2021, il avait été demandé au Secrétaire général d’inclure dans son rapport la notion de « masculinités » dans l’évaluation des causes profondes du terrorisme et les stratégies de sa prévention.  Le rapport actuel n’y fait toujours aucune référence, a déploré le représentant. 

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a estimé que le terrorisme est une négation de l’humanité et un problème sécuritaire majeur.  Malgré les revers essuyés par Daech depuis 2017, la menace posée par le terrorisme islamiste demeure très forte, a-t-il dit, en notant le grand nombre de cellules que compte l’État islamique dans le monde. Il a aussi estimé que le passage à la clandestinité de ce groupe depuis la perte de ses territoires peut paradoxalement rendre plus difficile la lutte contre la menace qu’il pose.  Le délégué a souligné que l’Afrique est devenue l’un des principaux fronts de la lutte antiterroriste, compte tenu des activités des groupes terroristes dans la zone dite des trois frontières.  Il a rappelé que les Chebab, les ADF et Boko Haram sont tous affiliés à Daech et fait observer que la problématique du retour des combattants terroristes étrangers est un réel sujet d’inquiétude en Afrique. 

Le délégué a réclamé un soutien financier aux pays les plus vulnérables, car un seul « maillon faible » fragilise toute la réponse internationale.  Il a donc appelé le Conseil à apporter un soutien « marqué » au G5 Sahel, grâce à un financement prévisible.  L’avancée de Daech en Afrique est alarmante, a conclu le délégué, en appelant la communauté internationale à agir énergiquement. 

M. BRIAN PATRICK FLYNN (Irlande) s’est dit préoccupé par l’expansion des affiliés de Daech en Afrique et par l’influence croissante de ce groupe terroriste en Afghanistan.  Il a tout de même fait observer que les mesures antiterroristes sont souvent utilisées à mauvais escient pour réduire au silence les défenseurs des droits humains, les opposants politiques et la société civile.  Si nous, en tant qu’États Membres, voulons vraiment contrer la menace de Daech, nous devons également être cohérent dans la protection des droits de l’homme, a prévenu M. Flynn.  Il a invité les entités des Nations Unies à tenir compte du dernier rapport de la Rapporteuse spéciale Fionnuala Ní Aoláin, qui souligne à quel point le renforcement des capacités en matière de droits de l’homme joue un rôle précieux dans l’amélioration des approches de la lutte contre le terrorisme.  Le représentant a insisté sur l’approche « Une seule ONU ».  S’agissant du financement du terrorisme, il s’est félicité de l’initiative de l’Autorité bancaire européenne de créer une base de données centrale sur la lutte contre ce financement.  Le représentant a estimé que le rapport du Secrétaire général suscite l’espoir mais, a-t-il dit, il faut encore des progrès dans l’établissement des responsabilités pour les viols, l’esclavage sexuel et la traite des êtres humains. 

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) a déclaré qu’alors que le terrorisme continue de s’étendre, notamment en Afrique, il faut être plus vigilant, notamment en raison des nouveaux phénomènes comme les combattants terroristes étrangers.  La coopération technique et le renforcement des capacités restent cruciaux, notamment en termes de financement des organisations régionales, comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), très engagée dans la lutte contre le terrorisme.  Il faut également, a estimé le représentant, veiller à tarir les sources de financement des groupes terroristes, dont les crypto-monnaies et se pencher sur leurs liens avec la piraterie, notamment dans le golfe de Guinée.  Concluant son propos, le représentant a prévenu que la lutte contre le terrorisme et la pandémie de COVID-19 a réduit les capacités financières des États africains, d’où la nécessité de discuter sérieusement de l’annulation de leurs dettes. 

M. T. S. TIRUMURTI (Inde) s’est dit particulièrement préoccupé par la propagation de Daech et de ses affiliés sur le continent africain alors que l’Afghanistan risque de devenir un sanctuaire pour Al-Qaida et d’autres groupes terroristes.  Il a noté que l’État islamique d’Iraq et du Levant-Khorassan (EIIL-K) a doublé ses capacités après la libération de nombreux prisonniers.  Il s’est particulièrement inquiété des liens entre Al-Qaida et le réseau Haqqani et d’autres groupes, en regrettant que le rapport du Secrétaire général ne s’attèle pas à cette question. 

Le représentant de l’Inde a estimé que la réapparition de Daech en Iraq et en Syrie exige une coopération internationale sans faille et une action au niveau régional.  Il a jugé indispensable d’appuyer les États touchés par les groupes terroristes partout dans le monde avant de citer en exemple des initiatives probantes telles que le G5 Sahel.  Il a également parlé de « menaces émergentes » en citant les médias sociaux, les crypto-monnaies et les systèmes d’aéronefs sans pilote.  Il a prévenu que de nombreux États disposent de ressources limitées pour y faire face.  Dans ce contexte, il a souligné l’importance de la résolution 2616 2021) du Conseil de sécurité consacrée à la menace posée par des drones et de la résolution 1566 (2004). 

Mme PAULA AGUIAR BARBOZA (Brésil) a indiqué que l’une des questions les plus pressantes est, selon le rapport du Secrétaire général, la situation des combattants terroristes étrangers et leurs familles présents dans les camps de détention en Syrie.  Lorsque les efforts antiterroristes bafouent l’idée même d’humanité, ils tendent à faire le jeu des groupes terroristes, a averti la déléguée. « Par conséquent, non seulement pour des raisons juridiques et morales mais aussi parce que c’est une stratégie efficace pour répondre à la menace terroriste, il est crucial de respecter pleinement les droits humains. »  La déléguée a insisté sur la responsabilité collective de traiter les enfants d’abord comme des victimes, en appelant à éviter toute action qui pourrait aboutir à une apatridie des personnes concernées.  Elle a mentionné une seconde tendance préoccupante relevée dans ledit rapport qui est l’expansion de Daech sur le continent africain. 

Il est grand temps de reconnaître que des mesures purement sécuritaires pourront tuer des terroristes, mais pas leurs idées, a tranché la représentante du Brésil, en appelant à remédier aux causes profondes qui font le lit du terrorisme. Elle a souligné la nécessité de faire en sorte que toute action antiterroriste respecte le droit international, avant de regretter le manque de consensus sur les paramètres de ce qui constitue le terrorisme.  « Nous ne devons pas laisser le manque de clarté sur les questions ayant des répercussions pénales devenir la norme dans notre travail, pas plus que nous devons passer outre les garanties procédurales en ce qui concerne la désignation de nouveaux individus et entités comme éléments terroristes », a conclu la déléguée. 

M. MICHAEL KAPKIAI KIBOINO (Kenya) a déploré l’expansion de groupes terroristes, notamment dans des pays africains, en particulier dans la région du Sahel.  Pour ces raisons, le représentant a plaidé pour une approche multilatérale globale en vue de remédier aux insuffisances et aux vulnérabilités, allant de la faiblesse de la gouvernance aux situations socioéconomiques extrêmement difficiles, qui permettent au terrorisme de prospérer.  Il a aussi estimé que le Conseil de sécurité doit appliquer ses outils avec la même force à tous les groupes terroristes à caractère transnational.  Une politique de deux poids-deux mesures ne sera que « contre-productive », a mis en garde le représentant, ajoutant que son pays continue d’appeler à l’inscription des Chabab et de ses dirigeants dans le régime de sanctions de la résolution 1267 (1999). 

M. Kiboino a également estimé qu’il faut faire davantage pour perturber et démanteler les moyens économiques et les sources de revenus dont disposent les groupes terroristes, qui sont nombreux à s’appuyer sur la fiscalité illégale, l’extorsion et le commerce de contrebande.  Même l’aide et l’accès humanitaires ont été victimes de ces stratagèmes, a-t-il déploré, appelant par conséquent, le Conseil à « soigneusement » concevoir des contournements humanitaires pour éviter le soutien involontaire au terrorisme.  Enfin, a plaidé le représentant, l’ONU devrait tisser des partenariats « solides » dans la lutte antiterroriste entre les organisations régionales et sous-régionales.  Pour cette raison, le délégué s’est félicité de la création de bureaux et de programmes régionaux par le Bureau de lutte contre le terrorisme.  Le Kenya attend  avec impatience le lancement et la pleine opérationnalisation du bureau régional à Nairobi début mars 2022.  Ce sera une « étape importante », a conclu M. Kiboino. 

M. GENNADY V. KUZMIN (Fédération de Russie) s’est inquiété du contenu du rapport du Secrétaire général qui conclut que Daech et les autres organisations terroristes n’ont pas été vaincus et poursuivent leurs activités criminelles dans diverses régions du monde.  Alors que le continent africain est devenu un nouveau pôle d’attraction terroriste, le représentant a jugé extrêmement important d’empêcher la naissance en Afrique d’un « califat en version 2.0 ».  Il a estimé par ailleurs que les menaces terroristes dans le nord-est de la Syrie sont liées à la présence illégale de l’armée américaine qui « ne peut ou ne veut pas rétablir l’ordre », faisant état d’une « atmosphère d’anarchie » autour des zones de déploiement des contingents américains.  Pour le représentant, il est difficile de qualifier de « réussite » l’opération des forces spéciales américaines ayant conduit à la mort du chef de Daech, en évoquant la situation humanitaire « lamentable » dans les camps de Hol et de Roj situés dans une zone de la Syrie occupée illégalement par les États-Unis.  Des dizaines de milliers de femmes et d’enfants y sont détenus dans des conditions effroyables, a accusé le délégué russe.

De l’avis du représentant russe, le retrait des forces d’occupation américaines de Syrie permettrait aux Syriens eux-mêmes de nettoyer les « abcès terroristes » restants sur leur territoire et d’assurer la sécurité de la population civile.  Il a dit soutenir les efforts des États qui sont prêts à coopérer dans la lutte contre le terrorisme sur la base du droit international avant de mettre en cause la sincérité de certains acteurs. 

S’agissant du problème du retour des combattants terroristes étrangers et des membres de leurs familles, il a dit que les nombreux problèmes liés aux anciens combattants et aux membres de leur famille ne peuvent être résolus qu'en coopération avec les autorités judiciaires des pays où ils se trouvent.  Le représentant a précisé qu’une collaboration entre son pays et les autorités iraquiennes et syriennes avait permis de rapatrier près de 350 mineurs de Syrie et d’Iraq en leur offrant une réinsertion sociale. 

Il a dit que l’État islamique d’Iraq et du Levant-Khorassan (EIIL-K) comprendrait 6 000 militants dont d’anciens responsables de la sécurité du gouvernement au sein de l’armée et des services spéciaux.  Le représentant s’est particulièrement inquiété qu’une partie importante des terroristes en Afghanistan viennent d’États d’Asie centrale avec un risque de propagation des activités terroristes dans les pays voisins.  Notant que le rapport du Secrétaire général met l’accent sur le problème de l’excès d’armes au Moyen-Orient, en Afrique et en Afghanistan, auxquelles l’EI et d’autres groupes terroristes peuvent avoir accès, le délégué a pointé du doigt la «fuite paniquée» des États-Unis et de leurs alliés d’Afghanistan, qui ont ainsi abandonné d’énormes volumes d’armes aux groupes terroristes.  Il a déploré que la population afghane doive payer le prix de l’irresponsabilité des militaires américains et de l’OTAN, et de nombreux « experts autoproclamés de la construction de la démocratie, de l’état de droit et des valeurs occidentales ».  Le représentant a estimé que la vitesse avec laquelle ce château de cartes s’est effondré doit nous interroger sur la pertinence de l’imposition par la force de valeurs « démocratiques » stéréotypées. 

Il s’est dit préoccupé par les vies des civils perdues, vues comme des « dommages collatéraux ».  Il a voulu savoir combien de personnes ont été victimes des frappes « soi-disant extrêmement bien ciblées » des Américains et de leurs alliés en Syrie, en Iraq, en Afghanistan, en Yougoslavie et dans d’autres pays du monde qui ont eu la « chance » de profiter de la « démocratisation » américaine.  Alors que de nombreuses délégations occidentales ont de nouveau lancé des appels au respect des droits de l’homme et du droit humanitaire dans la mise en œuvre des mesures antiterroristes, le représentant russe les a invitées à accorder leurs paroles avec leurs actes. 

M. DELAURENTIS (États-Unis) est revenu sur le raid que les forces spéciales américaines ont conduit la semaine dernière dans le nord-ouest syrien et qui a conduit à l’élimination du chef de Daech, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi.  Il a précisé que ce dernier était porteur d’une veste explosive.  La bombe qu’il a faite exploser a aussi tué des membres de sa propre famille dont des femmes et des enfants, a-t-il ajouté.

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