Soixante-dix-septième session,
11e séance plénière – après-midi
CPSD/757

La Secrétaire générale adjointe Melissa Fleming présente aux États Membres une communication axée sur un triple « C »: COVID-19, climat et conflits

Dans « un monde en péril et paralysé », semble-t-il « plus polarisé que jamais », le rôle du Département de la communication globale (DCG) pour promouvoir le multilatéralisme est crucial, a déclaré, cet après-midi à la Quatrième Commission, la Secrétaire générale adjointe Melissa Fleming, dont le leadership a été cette année axé sur ce qu’elle a appelé les « trois C »: la COVID-19 et le redressement postpandémique; le climat et la nécessité de mener une action concertée; et les conflits, malheureusement trop fréquents en 2022.  

Venue présenter aux délégations les réalisations du Département qu’elle dirige, Mme Fleming a également répondu aux questions d’un certain nombre d’entre elles, portant essentiellement sur le multilinguisme.  Ainsi, à l’Espagne et l’Argentine, qui souhaitaient savoir où en était la production des communiqués de presse dans les six langues officielles de l’Organisation, elle a déclaré que le problème était essentiellement celui des ressources: « Le multilinguisme est bien évidemment quelque chose qui nous tient à cœur, et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour y œuvrer avec les moyens à notre disposition », a-t-elle expliqué.  

S’agissant des « trois C », la Secrétaire générale adjointe a souligné que la pandémie reste une cause de grave préoccupation à travers le monde, y compris au Siège de l’ONU à New York, où la COVID-19 continue d’avoir un impact opérationnel sur les activités du DCG.  Ainsi, le service des visites guidées fonctionne actuellement à capacité réduite, et les risques sanitaires ont limité le nombre de journalistes ayant pu être accrédités pour le segment de haut niveau de l’Assemblée générale le mois dernier, a-t-elle fait remarquer. 

Le portail COVID-19 sur le site Web de l’ONU reste la principale source d’informations faisant autorité dans le monde, avec plus de 2,5 millions de pages vues depuis le début de l’année, tandis que Verified, l’initiative phare du Département sur la maladie et contre l’« infodémie », continue de produire de nouveaux documents dans plusieurs langues, s’est enorgueillie la haute fonctionnaire. 

Pour ce qui est du réchauffement planétaire, un « laboratoire climatique » permet aux trois divisions du Département de se coordonner étroitement dans l’élaboration de leurs messages, avec des résultats déjà tangibles: le trafic sur la page Web de l’ONU consacrée au climat a atteint près d’un million de pages consultées en septembre, contre 250 000 un an plus tôt, a relevé Mme Fleming.  Entre autres initiatives, elle a aussi mentionné la Campagne ActNow (Agissons), forte de près de 10 millions d’actions individuelles en faveur du climat, tandis que les podcasts d’ONU Info, The Lid Is On, ont atteint un demi-million d’écoutes mensuelles. 

Mais l’année écoulée a été caractérisée par une tendance regrettable, a constaté la Secrétaire générale adjointe, en pointant l’émergence ou la résurgence de multiples guerres et conflits armés.  « De l’Ukraine à l’Éthiopie en passant par l’Afghanistan, les souffrances sont immenses », poussant le DCG à activer ses procédures de communications de crise.  « Une capacité de planification stratégique est dédiée à cet effort, en établissant des cellules de crise à l’échelle du système des Nations Unies lorsque cela est nécessaire, afin que nos communications autour de chaque conflit soient soigneusement coordonnées et aient un impact », a expliqué Mme Fleming.  Celle pour l’Ukraine, par exemple, s’occupe également des répercussions de la guerre sur l’alimentation, l’énergie et la finance, alors que tout récemment, une nouvelle cellule a été créée pour Haïti, a-t-elle annoncé. 

Par ailleurs, le DCG optimise ses contenus pour expliquer, de façon pertinente et efficace, les bienfaits de l’Initiative céréalière de la mer Noire, négociée par l’ONU et la Türkiye, en mettant notamment à l’honneur les pays où les céréales et les engrais ont été expédiés, a fait valoir la Secrétaire générale adjointe.  En collaboration avec le Centre conjoint de coordination qui facilite la mise en œuvre de l’Initiative, le DCG a lancé un site Web multilingue, consulté plus de 100 000 fois.  Outre des taux d’engagement parmi les plus élevés sur les comptes de réseaux sociaux du Département, les Centres d’informations des Nations Unies d’Ankara, de Kyïv et de Moscou jouent également un rôle essentiel dans le suivi des contenus, leur traduction et leur distribution aux médias et autres parties prenantes. 

Tout en félicitant le DCG de sa communication sur l’Ukraine, l’Union européenne a dénoncé la montée de la désinformation et de la manipulation au sein même de l’ONU, accusant la Fédération de Russie d’y avoir intensifié sa dissémination d’allégations infondées afin de justifier son agression contre l’Ukraine.  Il a exhorté le système de l’ONU à se montrer davantage cohérent dans la manière de désigner cette agression dans tous ses documents, toute tentative de la dissimuler contribuant à ce que la délégation a qualifié de propagande. 

De façon générale, plusieurs intervenants ont demandé au Département de poursuivre son action de lutte contre la désinformation et la mésinformation dans le monde, le Maroc rappelant qu’il ne s’agit pas simplement des textes, mais aussi des plateformes virtuelles dont les messages peuvent saper la confiance dans les institutions ou polariser les sociétés.  Improviser des solutions sans s’attaquer aux racines de la métastase, c’est courir à l’échec, a prévenu le représentant marocain. 

QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION

Déclaration liminaire

Mme MELISSA FLEMING, Secrétaire générale adjointe à la communication globale, a rappelé que cette séance a lieu à un moment où, selon les mots du Secrétaire général, « notre monde est en péril et paralysé ».  Les inégalités se creusent, la crise du coût de la vie fait rage et notre planète brûle.  Alors que nous semblons « plus polarisés que jamais », nous luttons pour trouver des solutions communes à nos problèmes communs.  Dans ce contexte, le mandat principal du Département, qui consiste à soutenir le travail et les objectifs de l’ONU et à mobiliser les gens en faveur de l’action, devient encore plus crucial, a estimé la haute fonctionnaire, pour qui nous devons redoubler d’efforts pour inspirer l’espoir et défendre le multilatéralisme dans un monde divisé, ce que s’efforce de faire le Département de la communication globale (DCG). 

Cette année, nos communications ont été particulièrement axées sur les trois « C »: la COVID-19, et le redressement postpandémique; le climat, et la nécessité d’une action concertée; et les conflits, malheureusement devenus trop fréquents en 2022.  Alors que la pandémie reste une cause de grave préoccupation à travers le monde, le portail COVID-19 du DCG sur le site Web de l’ONU reste la principale source d’informations faisant autorité, avec plus de 2,5 millions de pages vues depuis le début de l’année.  La couverture d’ONU Info relative à l’impact socioéconomique de la COVID-19, ainsi qu’à d’autres épidémies émergentes comme la variole du singe et le virus Marburg au Ghana, a recueilli plus de trois millions de vues depuis juillet.  Verified, l’initiative phare du Département qui génère des informations scientifiques convaincantes et factuelles sur la maladie et la manière de la combattre, continue également à produire de nouveaux documents dans plusieurs langues, a encore relevé Mme Fleming. 

En outre, la COVID-19 continue d’avoir un impact opérationnel sur le Département.  Ainsi, le service de visites guidées fonctionne actuellement à capacité réduite au Siège de l’ONU à New York.  Des préoccupations sanitaires ont limité le nombre de journalistes qui ont pu être accrédités pour le segment de haut niveau de l’Assemblée générale, qui s’est déroulé le mois dernier.  Entre-temps, la plateforme d’achat UN Development Business, administrée par le DCG, a publié quelque 368 avis et adjudications liés à la COVID-19 entre juillet et septembre pour l’achat de médicaments et de fournitures médicales et la construction d’installations pour le lavage des mains, et le financement de campagnes de sensibilisation du public et d’une technologie pour le suivi des stocks de vaccins. 

Par ailleurs, le DCG a conçu une approche à plusieurs volets pour ses communications relatives au climat, qui comprend notamment un « laboratoire climatique », permettant aux trois divisions du Département de se réunir régulièrement et de se coordonner étroitement.  Les résultats sont déjà là, s’est félicitée la Secrétaire générale adjointe.  Le trafic sur le site Web de l’ONU consacré au climat, par exemple, a atteint près d’un million de pages consultées en septembre, contre 250 000 il y a un an, avec un nombre croissant dans les six langues officielles des Nations Unies.  Et la campagne ActNow (Agissons) du DCG a enregistré près de 10 millions d’actions individuelles en faveur du climat, tandis que les émissions axées sur le climat du podcast d’ONU Info, The Lid Is On, ont atteint un demi-million de consultations mensuelles. 

Dans le monde entier, les 59 centres d’information des Nations Unies, de concert avec le réseau mondial des bureaux des coordonnateurs résidents, adaptent et personnalisent les messages et contenus en vue de répondre aux attentes des publics locaux, a poursuivi Mme Fleming.  Le Centre d’information des Nations Unies (UNIC) de Tokyo, par exemple, travaille avec des partenaires du Pacte des médias en faveur des ODD pour lancer une campagne multimédia intitulée « Promesse de 1,5 degré Celsius » en faveur de l’action climatique, et celui de Vienne engage les jeunes enfants dans des jeux pratiques et des activités amusantes basées sur des adaptations en allemand des « héros de l’action climatique », de la campagne ActNow (Agissons).  Le mois prochain, a observé la haute fonctionnaire, la COP 27 se tiendra à Charm el-Cheikh, en Égypte, où le Département dépêchera une équipe multilingue issue du Siège de l’ONU et des centres d’information des Nations unies pour produire des mises à jour en direct, des podcasts quotidiens, des bulletins d’information et des reportages vidéo, entre autres. 

L’année écoulée a été caractérisée par une tendance regrettable, à savoir l’émergence ou la résurgence de multiples guerres et conflits armés, anciens et nouveaux, a constaté la Secrétaire générale adjointe.  De l’Ukraine à l’Éthiopie en passant par l’Afghanistan, les souffrances sont immenses.  Ces conflits ont incité le DCG à activer ses procédures de communications de crise.  « Une capacité de planification stratégique dédiée dirige cet effort, en établissant des cellules de crise à l’échelle du système des Nations Unies lorsque cela est nécessaire, afin que nos communications autour de chaque crise ou conflit soient soigneusement coordonnées et aient un impact », a expliqué Mme Fleming.  Ces cellules de crise, créées sous l’égide du groupe de communication de l’ONU, sont conçues pour gérer la réponse à mesure que les conflits évoluent.  Aucune n’est identique à une autre.  Celle pour l’Ukraine, par exemple, s’occupe également des répercussions de la guerre sur l’alimentation, l’énergie et les finances.  Récemment, une nouvelle cellule a été créée pour la situation en Haïti, a annoncé la Secrétaire générale adjointe. 

Malgré la misère résultant de ces conflits et de ces crises, le DCG s’efforce de donner de l’espoir au public et de se concentrer sur des solutions positives et la création de l’Initiative céréalière de la mer Noire en est une parfaite illustration, a remarqué la haute fonctionnaire.  Nous produisons un contenu optimisé pour expliquer, de façon pertinente et efficace, l’Initiative et son impact, en mettant notamment en évidence les pays où les céréales ont été expédiées.  En collaboration avec le Centre conjoint de coordination qui facilite la mise en œuvre de l’Initiative, le DCG a lancé un site Web multilingue, qui a été consulté plus de 100 000 fois.  Les messages sur les réseaux sociaux liés à la guerre en Ukraine continuent de produire des taux d’engagement parmi les plus élevés sur les comptes de réseaux sociaux du Département, qui comptent 61 millions de followers dans neuf langues.  Une page d’actualités dédiée « In Focus » présente le contenu de l’ensemble du système des Nations Unies, recueillant près d’un million de vues, dont environ 50% provenant de publics russophones.  Les UNIC d’Ankara, de Kyïv et de Moscou jouent également un rôle essentiel dans le suivi de la couverture, la traduction des contenus et leur distribution aux médias et autres parties prenantes clefs. 

Au-delà des trois « C », la Secrétaire générale adjointe a fait mention de l’initiative Impact universitaire, qui est en train d’harmoniser les pratiques optimales dans l’enseignement supérieur en vue de mettre en œuvre les objectifs de développement durable (ODD).  Mais ces objectifs ne pourront être véritablement réalisés que si nous veillons à ne laisser personne de côté, a mis en garde Mme Fleming.  Le Département coopère avec d’autres bureaux dans le cadre de la campagne #NoToHate qui s’attaque aux discours de haine.  Cette campagne multilingue, qui inclura à l’avenir des vidéos de jeunes cinéastes, a déjà donné de bons résultats, son contenu ayant été amplifié par plus de 30 UNIC. 

À l’occasion du Sommet sur la transformation de l’éducation qui s’est tenu le mois dernier, le DCG a engagé les médias au travers d’une série de conférences de presse et de la fourniture de matériaux divers, ainsi que par la publication d’un éditorial conjoint de hauts fonctionnaires de l’ONU et de l’Union européenne.  En outre, s’est félicitée la Secrétaire générale adjointe, plus de 5 000 inscriptions de représentants de la société civile à divers événements ont été acceptées.  Le Département a de plus coordonné et facilité le tournage au Siège d’une série télévisée qui devrait être diffusée l’an prochain et dans laquelle l’ONU est au cœur d’une intrigue qui se concentre sur la façon dont la communauté internationale se rassemble pour faire face aux menaces à la paix et à la sécurité.  Plus tard cette année, ONU Info lancera également un nouveau podcast consacré à différentes musiciennes et aux défis auxquels elle se heurtent. 

Après avoir remercié Oman de son soutien à un projet de numérisation de 54 000 documents audios, vidéos et films d’archives fragiles appartenant à l’ONU, le DCG cherche maintenant à obtenir 1,8 million de dollars supplémentaires auprès des États Membres pour achever ce travail et préserver le patrimoine et la postérité de cette Organisation.  En outre, entre juillet et octobre, la Bibliothèque audiovisuelle de l’ONU a diffusé quelque 50 000 photos haute résolution auprès de ses clients et la Bibliothèque Dag Hammarskjöld a analysé, indexé et mis en ligne plus de 3 000 documents et publications de l’ONU.  Entre-temps, dans le cadre des activités de suivi du rapport du Secrétaire général intitulé « Assurer notre avenir commun », le Département commencera bientôt à rédiger et à publier un code de conduite mondial sur l’intégrité dans l’information publique.  Nous nous attendons à ce qu’il se concentre sur les réseaux sociaux et d’autres plateformes numériques et sur la réduction des préjudices que peuvent causer la désinformation et les erreurs sur ces plateformes, a précisé la Secrétaire générale adjointe en conclusion. 

Dialogue interactif

Répondant aux questions de l’Espagne, qui souhaitait savoir, au même titre que l’Argentine, où en était la production des communiqués de presse dans les six langues officielles de l’Organisation, la Secrétaire générale adjointe a déclaré que le problème était essentiellement celui des ressources: « Le multilinguisme est bien évidemment quelque chose qui nous tient à cœur, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour y œuvrer avec les moyens à notre disposition », a-t-elle expliqué.  Mme Fleming a saisi l’occasion pour remercier l’Espagne d’avoir financé un poste d’administrateur auxiliaire pour les réseaux sociaux.  Elle a tenu à rappeler que les différentes équipes linguistiques d’ONU Info ne traduisent pas, mais produisent leurs propres contenus dans les langues qui sont les leurs. 

Répondant à El Salvador, qui demandait qu’un accent particulier soit mis sur la contribution des migrants au développement, la Secrétaire générale adjointe a relayé la préoccupation de cette délégation concernant la diffusion de désinformations au sujet de ce groupe vulnérable.  Rappelant qu’elle avait travaillé pour le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pendant 10 ans, elle a expliqué que ces deux catégories de populations étaient plus que jamais victimes de « discours pervers » sur les réseaux sociaux.  Elle a par ailleurs indiqué que, face au danger posé par la désinformation, davantage d’efforts doivent être faits pour trouver des approches stratégiques permettant de répondre à ces discours.  « Nous devons vraiment nous réveiller » et absolument repenser à ce qui s’est produit pendant la COVID-19, a souligné Mme Fleming, qui a donc insisté sur l’importance du code de conduite dans l’information publique.  

À la Fédération de Russie, qui a souhaité en savoir plus sur l’état d’avancement d’un projet visant à traduire dans les six langues officielles les archives du Webcast, Mme Fleming a répondu que cela en est au stade des métadonnées et que son opérationnalisation est prévue pour le début de l’année prochaine.  Au Portugal, qui lui a demandé ce qui allait être fait pour rendre plus visibles les langues non officielles, la Secrétaire générale adjointe a mentionné que, grâce à des contributions d’États Membres, des contenus en langue portugaise avaient pu être proposés au Siège de l’ONU. 

Débat général

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a insisté sur les changements climatiques et le chaos qu’ils provoquent et estimé que les efforts déployés par les Nations Unies et les solutions envisagées doivent rester au cœur de la communication menée par le Département de la communication globale (DCG).  Un outil d’information devrait être actionné pour sensibiliser au mieux l’opinion publique au multilatéralisme, aux crises humanitaires sans précédent et autres crises que les changements climatiques font émerger.  Le représentant a insisté sur le fait que les informations diffusées par les Nations Unies doivent être exactes, fiables et impartiales.  Le Département devrait se garder d’éditorialiser l’actualité.  À ce propos, il a demandé au DCG de renforcer les partenariats avec les médias nouveaux et traditionnels pour contrer les discours de haine et promouvoir la tolérance, la non-discrimination, le pluralisme et la liberté d’opinion et d’expression, dans les langues parlées par les publics cibles et de manière créative. 

Il a aussi demandé au Département de renforcer son appui aux efforts des Nations Unies contre la désinformation, l’encourageant à se concentrer sur des informations factuelles, opportunes, ciblées, claires, accessibles, multilingues et fondées sur la science, et ce, sur toutes les plateformes.  Appelant aussi le DCG à promouvoir la croissance économique durable et le développement durable, le représentant s’est attardé sur la fracture numérique et a espéré une économie et une connectivité inclusives.  S’il a reconnu des progrès dans la promotion du multilinguisme, il s’est tout de même dit préoccupé par la disparité entre les six langues officielles des Nations Unies dans les produits et plateformes d’information, y compris dans les campagnes menées sur les réseaux sociaux.  Il a insisté pour que les Centres d’information et les équipes de pays des Nations Unies diffusent les informations sur le travail de l’Organisation dans les langues locales.  Les Nations Unies, a-t-il dit, doivent dépasser la « culture de la traduction » et produire du contenu directement dans les différentes langues.  Il a conclu en demandant au DCG de renforcer les Centres d’information et d’entreprendre leur processus de rationalisation, en consultation avec les États concernés. 

Au nom du Groupe des Amis de la langue espagnole au sein des Nations Unies, Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) a expliqué que son groupe défend le multilinguisme en tant que valeur fondamentale d’un multilatéralisme effectif.  La fracture linguistique est une réalité, a-t-elle dit, en rendant hommage au rôle joué par le DCG pour intégrer toutes les six langues officielles dans son travail.  Mais ces efforts ne sont toujours pas suffisants et il est difficile de toucher un public hispanophone quand les espaces virtuels ne fournissent une information qu’en anglais et en français.  Nous voulons, a insisté la représentante, que le message sur le travail des Nations Unies atteigne les 550 millions de locuteurs de l’espagnol dont au moins 460 millions ont cette langue comme langue maternelle.  La représentante a dit parler une langue dont l’expansion est la plus large dans le domaine économique et social et dans le domaine créatif, comme en atteste l’industrie de l’édition.  Elle a encouragé le DCG à produire directement en espagnol au lieu de traduire les contenus pour susciter une véritable compréhension du message que veut transmettre l’Organisation, avec les subtilités propres à une langue donnée. 

La représentante a plaidé pour l’équité linguistique et a encouragé le DCG à recruter le personnel qu’il faut, dans le respect de la représentation géographique équitable.  Il est essentiel, a-t-elle dit, de travailler main dans la main pour assurer une répartition juste des ressources existantes.  La diversité doit avoir la priorité car le multilinguisme pose les jalons d’un dialogue multilatéral fondé sur le respect, l’égalité, le multiculturalisme, l’inclusion et la paix internationale.  C’est donc une valeur centrale de l’Organisation dont les activités et les succès doivent être connus des peuples du monde entier.  Il faut dire quel est le travail accompli pour relever les défis actuels et montrer que les États peuvent faire un effort commun.  Ne pas le faire, c’est saper la crédibilité et le mandat de l’Organisation.  Or aujourd’hui, la politique linguistique de cette Organisation l’exclut des débats en espagnol et l’éloigne de centaines de millions de personnes dans le monde entier.  L’accès à l’information dans sa langue maternelle est essentiel et c’est la seule manière de ne laisser personne sur le côté, a conclu la représentante. 

M. SILVIO GONZATO, de l’Union européenne, a salué le recours par le DCG à des cellules de crise, qui ont permis des réponses efficaces, souples et transversales.  Il a également remercié le Département de son travail d’information dans toutes les langues à propos de l’agression brutale de la Fédération de Russie contre l’Ukraine et ses conséquences.  Le délégué a dénoncé la montée de la désinformation et de la manipulation au sein même de l’ONU, accusant la Fédération de Russie d’y avoir intensifié sa dissémination d’allégations infondées afin de justifier son agression contre l’Ukraine.  Il a exhorté le système de l’ONU à être cohérent dans la manière de désigner cette agression dans toutes ses communications, y compris ses rapports et ses documents politiques.  Toute tentative de dissimuler l’agression russe et l’agresseur lui-même contribue à la propagande russe et va à l’encontre des positions de la communauté internationale. 

L’Union européenne reste un soutien fervent de l’initiative Verified lancée par le Secrétaire général pendant la pandémie, et soutient l’élargissement de son champ d’application à d’autres questions cruciales comme le climat et les discours de haine comme la Campagne #NoToHate, a poursuivi le représentant.  Il s’est dit préoccupé par les campagnes de désinformation visant l’ONU, y compris les opérations de maintien de la paix et les actions humanitaires.  Il faut redoubler d’efforts pour relever ce défi avec les outils nécessaires et d’une manière adaptée au contexte local, y compris par l’implication du Département dès la phase de planification des opérations et tout au long du « continuum » de paix.  La question du comportement responsable des États au sein de l’environnement de l’information doit également faire partie de cette discussion, a estimé le représentant, qui a ensuite réitéré le soutien de l’Union européenne à diverses initiatives du Secrétaire général et du DCG sur l’environnement, les médias, le partenariat avec la société civile pour réaliser le Programme 2030 et Notre Programme commun. 

Au nom du Groupe des Ambassadeurs francophones auprès des Nations Unies dont le pays assure la présidence, M. YOUSSOUF ADEN MOUSSA (Djibouti) a insisté sur la contribution inestimable du multilinguisme à l’efficacité de l’action multilatérale et à l’exécution des mandats confiés par les États Membres.  Consolider le multilinguisme, a-t-il dit, devrait être notre priorité constante, en ce qu’il est une réponse évidente à la crise que connaît le multilatéralisme.  Les déficits dans la mise en œuvre intégrale du multilinguisme, a poursuivi le représentant, nuisent à l’égale participation des États Membres aux discussions internationales.  Après avoir rappelé l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution sur cette question, le représentant a demandé au DCG de veiller à un emploi équilibré des six langues officielles sur l’ensemble des sites Web du Secrétariat qui lui-même doit prendre des initiatives pour parvenir à l’application cohérente par toutes ses entités des normes minimales du multilinguisme sur l’ensemble des sites Web créés par le DCG, sans oublier les réseaux sociaux. 

Le représentant a jugé essentiel de développer les contenus dans les six langues et non pas uniquement de les traduire.  En l’occurrence, il a rappelé que le français est parlé sur les cinq continents et qu’il est une des langues de travail du Secrétariat.  L’information et la communication multilingues revêtent une importance critique dans la lutte contre la désinformation, a souligné le représentant.  À cet égard, il a attiré l’attention du DCG sur « la plateforme francophone des initiatives de lutte contre la désinformation-ODIL ». 

Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. CARLOS FULLER (Belize) a réaffirmé son soutien au DCG, en particulier à ses activités sur les questions de développement, de droits humains et de la paix.  Il a exhorté le DCG à poursuivre son travail en poussant le public à agir alors que le monde fait face à des défis multiples.  Le représentant a souligné l’importance de l’accès à des informations équilibrées pour sensibiliser et informer au-delà des frontières politiques et idéologiques.  Préoccupé par la hausse de la désinformation, il a souligné la nécessité de diffuser des informations claires et précises dans toutes les langues.  Le délégué a réitéré l’engagement de la CARICOM à lutter contre la désinformation, en mettant l’accent sur le travail du centre créé à cet effet dans la sous-région durant la pandémie de COVID-19.  Le délégué a demandé d’en faire un modèle pour le système des Nations Unies dans la lutte contre toutes les formes de désinformation et de manipulation, notamment s’agissant des changements climatiques.  Il a demandé à soutenir le travail des UNIC qui militent pour le multilinguisme et font de la sensibilisation au Programme 2030 une priorité, pour que personne ne soit laissé de côté.  Enfin, il a souligné l’importance de l’inclusion, estimant qu’il faut réfléchir à des manières novatrices d’utiliser les technologies. 

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. ARRMANATHA CHRISTIAWAN NASIR (Indonésie) a dit apprécier les efforts du DCG pour sensibiliser au travail des Nations Unies.  Il a souligné la nécessité de veiller à ce que les messages de l’Organisation soient diffusés dans toutes les parties du monde.  Il a réaffirmé l’importance qu’il y a à trouver une réponse à la désinformation qui risque de nourrir la défiance par rapport au travail des Nations Unies, comme en attestent déjà les menaces à la sécurité des soldats de la paix sur le terrain.  Il a insisté pour que les Nations Unies diffusent des informations claires, factuelles, précises, fiables et complètes.  L’Organisation doit aussi adopter la culture de la diversité linguistique et ce faisant, faire en sorte que le DCG exploite tout le potentiel des Centres d’information. 

M. ANGELITO AYONG NAYAN (Philippines) a déclaré qu’un monde interconnecté peut être propice à des atteintes à la liberté et à la réalisation du développement durable.  Pour lui, le DCG est une source d’informations fiables, son travail pour lutter contre la désinformation au sujet des changements climatiques et les discours de haine doit être renforcé.  Le représentant a demandé de s’appuyer sur les médias pour encourager le public à agir pour surmonter les défis multiples actuels.  Il a ensuite salué les efforts du DCG en matière de multilinguisme, considérant le Département comme un messager responsable qui diffuse des informations fiables au bon moment.  Le délégué l’a encouragé à poursuivre son travail en vue d’informer sur la pandémie et de lutter contre l’infodémie.  Il a prié le DCG d’associer la société civile et le secteur privé, qui doivent pouvoir s’appuyer sur des informations crédibles et vérifiées.  Pour lui, il faut gérer de manière efficace le pouvoir transformateur de l’information. 

M. DRISS EL AOUFIR (Maroc) a salué les efforts du DCG pour sensibiliser l’opinion publique au travail des Nations Unies partout dans le monde.  Il a assuré le Département de la coopération continue de son pays et estimant, que face à une conjoncture mondiale marquée par l’émergence d’un large éventail de défis, il faut réaffirmer la pertinence des actions lancées par le DCG.  Ces défis, a-t-il dit, continuent d’alimenter la désinformation.  Il s’est donc réjoui des initiatives comme la campagne Verified qui s’attaque aussi désormais aux changements climatiques et aux discours de haine.  Il a aussi salué les efforts en faveur des droits de l’homme, de la paix et des objectifs de développement durable.  Toute analyse de la désinformation, a-t-il prévenu, doit se faire de manière multidimensionnelle.  Trop de débats se focalisent sur les textes, en oubliant les plateformes virtuelles dont les messages peuvent saper la confiance dans les institutions ou polariser les sociétés.  Improviser des solutions sans s’attaquer aux racines de la métastase, c’est courir à l’échec. 

Le représentant a donc applaudi les efforts du DCG qui doit multiplier les contenus multilingues sur la promotion de la coexistence entre toutes les religions et les civilisations.  Il a dit accueillir avec satisfaction le rapport du Secrétaire général sur la question et a soutenu les actions de promotion du développement durable et la croissance économique soutenue.  Le Maroc, a-t-il dit, réitère son appel à l’intégration du multilinguisme pour l’inclusivité, la diversité et la tolérance, trois principes inscrits dans la Charte des Nation Unies.  Le représentant a enfin plaidé pour que le DCG soit doté des ressources nécessaires.  Le Maroc, a-t-il conclu, est un fervent du multilinguisme, richesse identitaire pour chaque nation et outil d’équilibre politique et économique.  Pour montrer le chemin vers un monde pacifique, la communication internationale doit travailler ensemble aux trois piliers du travail des Nations Unies. 

Mme ALEXANDRA ARIAS ORLOWSKA (République dominicaine) a dit être ravie que le DCG ait décidé de poursuivre son travail de sensibilisation à la lutte contre les changements climatiques.  Plus généralement, elle a souligné l’importance de poursuivre la diffusion d’informations dans la lutte contre la désinformation et la manipulation.  La représentante a ensuite salué la stratégie adoptée visant à développer des contenus locaux pour répondre aux discours de haine.  Elle a également encouragé le DCG à donner la priorité au multilinguisme dans ses campagnes, en particulier la diffusion des contenus répondant au besoin du public.  Elle a dit attendre avec impatience l’élaboration d’une stratégie de communication visant à faire face aux crises à venir. 

M. JOAQUIN ALBERTO PEREZ AYESTARAN (Venezuela) a estimé qu’il y a encore un long chemin à faire pour parvenir à un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication.  L’accès aux technologies de l’information et des communications, s’est-il expliqué, est toujours un défi.  La fracture numérique entre le Nord et le Sud continue de se creuser et les progrès pour démocratiser l’accès aux technologies tardent, alors qu’elles peuvent contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable.  Le représentant a dénoncé les sanctions unilatérales qui limitent l’accès aux technologies, ce qui est contraire aux efforts liés à la coopération numérique.  Les politiques d’agression de certaines puissances sapent les efforts nationaux de développement technologique, a-t-il poursuivi, en demandant au DCG de sensibiliser l’opinion publique aux effets néfastes des sanctions. 

Après avoir salué les efforts du Département contre la désinformation, le représentant a remercié le Secrétaire général pour son rapport sur la lutte contre ce fléau.  Les États, a-t-il estimé, doivent tout faire pour contrer le rôle négatif que peuvent jouer les technologies de l’information et des communications.  À cet égard, il a dénoncé le fait que certains médias soient exclus des réseaux sociaux contrôlés par les grandes sociétés, laissant libre à une campagne de haine qui ne contribue en rien à réduire les tensions actuelles.  Le représentant a dit voir une stratégie bien pensée unique, opposant deux blocs.  La liberté d’expression n’est qu’un mirage, surtout sur les réseaux sociaux, a-t-il tranché.  Il s’en est pris aux États-Unis et au Royaume-Uni et à leur politique interventionniste pour influencer les médias, transformer l’ordre constitutionnel et encourager des opérations clandestines dans son pays dans une tentative d’en changer le régime.  Il a aussi rappelé que la plainte que son pays a déposée contre le compte Twitter des Nations Unies en espagnol pour fausses informations. 

M. MOHAMED KAMAL ALI ELHOMOSANY (Égypte) a salué le rôle du DCG de ces deux dernières années contre la pandémie, ainsi que ses efforts pour combattre la désinformation sur les réseaux sociaux.  Pour atteindre les objectifs de développement durable, il faut préserver le multilinguisme et lancer des messages stratégiques dans les langues officielles et non officielles, y compris au travers des UNIC.  Le représentant a ensuite souligné le rôle du DCG en matière de renforcement des capacités informatives au sujet de la Palestine.  Au Moyen-Orient, les réseaux sociaux ont été instrumentalisés pour diffuser le terrorisme et l’extrémisme, entraînant insécurité et instabilité, a constaté le représentant, qui a noté que cette situation a contraint à réduire les efforts déployés au service du développement et de la paix.  Pour contrer haine et radicalisation, il faut cependant respecter la souveraineté des États dans ce domaine, a-t-il plaidé.  L’Égypte qui accueillera en novembre la COP 27, est prête à coopérer avec le DCG, a conclu le délégué. 

M. TEKREETI (Iraq) a salué les efforts du DCG et souligné le rôle essentiel que l’ONU joue pour créer un monde de paix et de justice.  L’Organisation, a-t-il insisté, doit diffuser des informations sans préjugés et objectives.  Il a aussi insisté sur le rôle des mass médias pour encourager le dialogue et la culture de la paix.  Ces médias ont une responsabilité particulière, surtout pour lutter contre l’extrémisme et le terrorisme dont les groupes abusent des réseaux sociaux.  L’Iraq, a poursuivi le représentant, a mis sur pied un certain nombre de centres pour lutter contre une désinformation qui ne fait que répandre la haine.  L’Iraq, a-t-il expliqué, entend exploiter la pouvoir des mass médias pour lutter contre les discours de haine et barrer l’accès aux messages des extrémistes.  Le représentant a encouragé le Département à rechercher des informations véridiques et fiables, auprès des sources officielles. 

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