En cours au Siège de l'ONU

CONF221003-CS

En octobre, la présidence gabonaise du Conseil de sécurité mettra l’Afrique au centre des débats

L’Afrique souffre aujourd’hui d’abord de ses ressources naturelles, qui attisent énormément d’appétit et font du continent la cible d’enjeux stratégiques et géopolitiques différents, a aujourd’hui déclaré le Représentant permanent du Gabon, M. Michel Xavier Biang, dont le pays assumera en octobre la présidence tournante du Conseil de sécurité. 

Lors de sa conférence de presse de présentation du programme de travail du Conseil, le représentant a averti que l’agenda serait « très chargé », et comprendra notamment quatre débats importants, dont deux annuels. 

Un premier grand débat sera consacré le 6 octobre à la « Paix et sécurité en Afrique: intensification de la lutte contre le financement des groupes armés et des terroristes par le trafic illicite des ressources naturelles ».  Il sera présidé par le Chef de l’État du Gabon, M. Ali Bongo Ondimba.  Le Commissaire de l’Union africaine pour les affaires politiques, la paix et la sécurité, M. Bankole Adeoye, un fonctionnaire de l’Office des Nations Unies contre le crime et la drogue (ONUDC) et un représentant de la société civile interviendront également. 

M. Biang s’est déclaré convaincu que le deuxième débat phare, qui sera consacré, le 12 octobre, au « climat et la sécurité en Afrique », constituerait un « levier à actionner » pour examiner les causes profondes de l’instabilité sur le continent et notamment en Afrique de l’Ouest.  Il a ensuite jugé « extrêmement préoccupante » la « tendance déplorable » au recours aux coups d’États militaires dans cette région.  Le débat, qui se tiendra le 12 octobre, sera présidé par le Ministre gabonais des affaires étrangères, M. Michael Moussa Adamo.  Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, et le Président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat devraient prendre la parole.  Des représentants de plusieurs organisations sous-régionales africaines pourraient également prendre part à cette séance.  À cet égard, le Conseil tiendra aussi, le 11 octobre, son débat annuel sur la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine, qui pourrait déboucher sur une déclaration présidentielle du Conseil. 

M. Biang a annoncé qu’il saisirait chaque opportunité pour alerter sur les changements climatiques en tant que menace internationale.  Il a toutefois reconnu qu’il pourrait y avoir des résistances sur les principales questions thématiques abordées en octobre, notamment sur les ressources naturelles, pour lesquelles il a avoué qu’il « ne sera pas aisé d’aboutir à un consensus ».  Le représentant demeure toutefois d’avis que ces questions doivent avoir une résonance sur la table du Conseil. 

Le programme d’octobre comprend deux autres débats, qui seront ouverts aux États non membres du Conseil de sécurité: le débat annuel sur les femmes, la paix et la sécurité, qui sera axé sur le renforcement de la résilience des femmes dans les régions affectées par la présence de groupes armés, et le débat trimestriel sur la situation au Moyen-Orient. 

Dans le programme de travail, l’Afrique est très présente aussi sous forme de séances d’information, avec le Mali le 18 octobre, le Comité 751 sur la Somalie le 19, la Libye le 21, la région des Grands Lacs le 26 et Abyei le 28.  S’ajouteront à ce programme public des consultations avec les pays fournisseurs de contingents à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), le 17, et avec ceux qui fournissent des troupes à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), le 19.  À la fin du mois, le Conseil devra se prononcer sur les mandats de la MINURSO, le 27, de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), le 28 et, en principe le même jour, sur le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL). 

Le Conseil examinera aussi la situation en Haïti le 21 octobre, et celle en Colombie, le 12, dans la perspective d’un renouvellement, le 27, du mandat de la Mission de vérification dans ce pays. 

Concernant le Moyen-Orient, outre le débat ouvert du 27, le Conseil aura une séance d’information sur l’Iraq le 4, une sur le Yémen le 13 et deux sur la Syrie -aspects politique et humanitaire d’une part, armes chimiques de l’autre- le 25.  Il tiendra aussi des consultations avec les pays fournisseurs de contingents à la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), le 17.

Enfin, le Conseil tiendra sa réunion annuelle privée avec la Présidente de la Cour internationale de Justice (CIJ) le 26 et aura sa seconde réunion semestrielle de l’année sur le Kosovo le 18. 

Aucune réunion n’est à ce stade prévue sur l’Ukraine.  Sur ce pays, le camp que nous soutenons aujourd’hui est celui de la négociation, du dialogue et d’une solution diplomatique, a répété à plusieurs reprises M. Biang, qui a fait observer plus généralement que son pays assumait la présidence du Conseil alors que les fondements du vivre ensemble dans la communauté internationale sont secoués.  À ses yeux, la présidence gabonaise offre une opportunité de donner une résonance et un élan à l’approche « faire taire les armes ».  M. Biang a dit avoir l’intention de faire de l’efficacité, de la transparence et du consensus les maîtres mots de sa présidence, tant sur les méthodes que sur le fond du travail et compte tenu du contexte de « fragmentation actuelle » au sein du Conseil, qui inhibe sa capacité à apporter des solutions durables. 

Dans ce contexte, le Gabon entend aussi saisir toutes les opportunités pour donner écho aux aspirations du monde pour un ordre international plus juste, qui passe par une réforme du Conseil, a poursuivi M. Biang.  Le Gabon entend s’investir à la construction de passerelles pour l’émergence d’un consensus sur les questions clivantes sur la scène internationale.  Il compte œuvrer avec la communauté internationale en ayant à l’esprit les déclarations du Président gabonais, pour qui toute menace contre un pays est une menace pour tous, a ajouté le représentant. 

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