Ouverture de la troisième session de la Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes de destruction massive
La troisième session de la Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive s’est ouverte ce matin au Siège des Nations Unies, à New York. « La réalisation d’une telle zone renforcera de manière significative les régimes multilatéraux de désarmement et de non-prolifération, et contribuera ainsi à la paix et à la sécurité bien au-delà de la région », a déclaré, au nom du Secrétaire général de l’ONU, la Haute-Représentante aux affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu.
Rappelant que M. António Guterres fut à l’origine de ce processus de négociation décidé en 2018 par l’Assemblée générale et entamé en 2019 sous la présidence de la Jordanie, Mme Nakamitsu a demandé aux délégations et à la Présidente libanaise de la session, Mme Jeanne Mrad, élue par acclamation pour succéder à l’Ambassadeur du Koweït Tareq Albanai -Président de la deuxième session- de poursuivre les progrès réalisés vers un Moyen-Orient libéré de « toutes les armes de destruction massive ». Elle a souligné que cette semaine de délibérations intervenait alors que plusieurs crises, notamment la guerre en Ukraine, continuent d’ébranler l’ordre mondial et exacerbent les tensions, les portant à des niveaux plus atteints depuis des décennies. Elle a souhaité que, dans ce contexte de mise à l’épreuve de la Charte des Nations Unies, « la communauté internationale travaille dur pour la faire respecter ».
Mme Nakamitsu a transmis en ce sens trois messages aux participants, y compris les ONG autorisées cette année à intervenir pendant les débats, qui dureront jusqu’au 18 novembre. « Comme l’a répété le Secrétaire général, l’importance du rétablissement du Plan d’action global commun sur le nucléaire iranien ne doit pas être sous-estimée pour le régime de non-prolifération nucléaire », a-t-elle d’abord affirmé. Elle a ensuite rappelé la responsabilité de tous les États parties à la Convention sur les armes chimiques d’en respecter scrupuleusement les obligations pour empêcher l’« utilisation odieuse » de telles armes. À propos des armes biologiques, troisième catégorie d’armes de destruction massive, la Haute-Représentante a indiqué que se tiendra dans deux semaines la neuvième Conférence d’examen de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques (CIAB), laquelle reste le principal cadre international pour faire face à la menace de guerre biologique. « J’espère que les États parties à la Conférence d’examen prendront des décisions pour avancer vers l’universalisation de la Convention », a-t-elle dit, jugeant qu’il en va du renforcement de la biosûreté et de la biosécurité dans le monde.
Concernant la présente session de la Conférence, Mme Nakamitsu a salué, à l’adresse de Mme Mrad, les « approches globales et novatrices adoptées par les États de la région pour établir au Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive », approches qui méritent d’être pleinement appuyées. Elle a également souligné que, si la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires avait échoué, il y a trois mois, à trouver un accord sur un document final consensuel, le texte de celui-ci, « loin d’être parfait », comportait des éléments importants, y compris ceux relatifs à l’utilité de mettre en œuvre la résolution de la Conférence de 1995 sur un Moyen-Orient sans armes de destruction massive.
Aux participants, Mme Nakamitsu a déclaré que, grâce à leurs efforts collectifs, le processus de la Conférence est ouvert, inclusif et constructif. « Les délibérations que vous avez entreprises sur certaines questions fondamentales liées à la future zone du Moyen-Orient ont jeté des bases solides pour de nouveaux travaux de fond, et le comité de travail créé par la Conférence joue un rôle complémentaire important dans la poursuite des travaux de fond pendant les périodes intersessions entre les conférences annuelles », a-t-elle souligné. Elle a aussi demandé aux délégations de continuer de tirer profit de l’expérience précieuse et des enseignements tirés d’autres processus régionaux pour créer des zones exemptes d’armes nucléaires, « ainsi qu’à exploiter les connaissances et l’expertise des milieux universitaires dans ces domaines ».
Mme Mrad a réagi positivement au message du Secrétaire général de l’ONU de contribuer à une vision novatrice du désarmement dans le cadre des travaux de la Conférence, le rapport du Secrétaire général « Notre Programme commun » reconnaissant « en effet » le rôle crucial des initiatives régionales dans le renforcement de l’architecture mondiale de paix et de sécurité. Mme Nakamitsu a assuré aux participants à la Conférence que le Bureau des affaires de désarmement et ses partenaires onusiens resteront à leurs côtés pour concrétiser ensemble cette nouvelle vision du désarmement, de la sécurité humaine et collective.
La troisième session de la Conférence devrait adopter son document final vendredi 18 novembre.