270e & 271e séances plénières – matin & après-midi
AG/PK/243

Le Comité spécial des opérations de paix débute ses travaux en entendant de nombreux appels à l’amélioration de la sécurité des personnels en tenue

Alors que 24 Casques bleus ont été tués dans des attaques l’an dernier, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, qui débutait sa nouvelle session, a vibré aujourd’hui d’appels à garantir la sûreté et la sécurité des soldats de la paix au sein des opérations mandatées par l’ONU, dont celui du Président de l’Assemblée générale, M.  Abdulla Shahid. 

Avec 100 000 effectifs en tenue déployés sous bannière onusienne en provenance de plus de 120 pays contributeurs de troupes, cette problématique sécuritaire figurait naturellement au cœur des préoccupations de la cinquantaine de délégations qui sont intervenues à l’ouverture des travaux du Comité des 34 , un organe composé de 157 États Membres, et qui doit, d’ici au 11 mars 2022, mener une étude d’ensemble « de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects », comme le spécifie son mandat. 

Parmi les autres questions soulevées aujourd’hui figuraient entre autres l’objectif paritaire que plusieurs orateurs ont appelé à concrétiser d’ici à 2028, de même que la tolérance zéro vis-à-vis des abus sexuels perpétrés par des personnels de l’ONU, ou encore le recours croissant aux technologies de pointe pour contrecarrer les nouvelles formes de menaces telles que la dissémination des engins explosifs improvisés. 

S’exprimant au nom du bloc régional ABUM (formé de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay et du Mexique), le Brésil s’est félicité du nouvel élan impulsé par l’initiative Action pour le maintien de la paix Plus en vue de donner effet à la Déclaration d’engagements communs.  Lancée en 2018 par le Secrétaire général, l’initiative A4P avait pour but de renouveler l’engagement politique en faveur de ces opérations, au travers d’un ensemble de principes et d’engagements mutuels, tandis que sa stratégie de mise en œuvre (A4P+), elle, a été adoptée en mars 2021.

« Ces priorités sont la cohérence collective derrière une stratégie politique; l’intégration stratégique et opérationnelle; les capacités; la responsabilité envers les soldats de la paix; la responsabilité des Casques bleus; les communications stratégiques; et la coopération avec les pays hôtes », a énuméré le Brésil. 

Le Maroc, au nom du Mouvement des non-alignés -groupe qui totalise le plus grand nombre de contributeurs de Casques bleus- et l’Indonésie, au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), qui déploie un total de 5 000 soldats de la paix, ont appelé à cibler les discours qui encouragent à la commission d’attaques contre les personnels onusiens.  Ces deux blocs ont exhorté le Conseil de sécurité à recourir à tout l’éventail des mesures à sa disposition pour s’assurer que les auteurs de violences soient tenus responsables de leurs actes. 

Inquiet de la multiplication des violences visant les missions de maintien de la paix, le Bangladesh, premier pays fournisseur de contingents militaires et de police, avec 6 500 Casques bleus actuellement déployés sur le terrain, s’est cependant félicité de l’adoption des sept priorités de l’initiative A4P+ et de la décision d’assurer une traçabilité de la mise en œuvre des recommandations du Comité des 34. 

Toujours s’agissant de la sûreté et de la sécurité, l’Égypte et l’Afrique du Sud ont mis l’accent sur le potentiel des nouvelles technologies pour protéger les civils, les Casques bleus et les infrastructures de l’ONU.  La délégation sud-africaine a identifié la tenue, du 21 au 24 juin 2022, du sixième Symposium international sur les partenariats en matière d’utilisation des nouvelles technologies au sein des opérations de paix comme l’occasion pour les États Membres de partager leurs pratiques optimales. 

Si l’ensemble des délégations ont salué l’orientation donnée par le Secrétaire général par le biais des stratégies A4P et A4P+, les pays africains ont souligné la nécessité de trouver des solutions africaines aux problèmes africains en rappelant que six des 12 missions de paix sont déployées sur le continent.  Après avoir dit son attachement à l’établissement des responsabilités pour tous les crimes commis à l’égard du personnel de l’ONU, le Sénégal a réitéré l’importance stratégique de mécanismes de financements plus prévisibles, durables et flexibles des opérations de paix sous mandat de l’Union africaine (UA) autorisées par le Conseil de sécurité, en vertu de la résolution 2320 (2016) sur la coopération entre l’ONU et l’UA. 

En début de séance, en sa qualité de Président du Groupe de travail plénier, M. Richard Arbeiter (Canada), s’est félicité de la mise en ligne d’un répertoire des recommandations adoptées, avant de saluer l’importance des 16 exposés présentés en 2021 sur les moyens d’améliorer le maintien de la paix sous tous ses aspects. 

Après avoir adopté son ordre du jour et son programme de travail provisoire, le Comité a élu son président pour cette session, M. Tijjani Muhammad Bande (Nigéria), ses quatre vice-présidents, MM. Fabián Oddone (Argentine), Richard Arbeiter (Canada), Yukiya Hamamoto (Japon) et Mateusz (Pologne), ainsi que son rapporteur, M. Abdullah Attelb (Égypte). 

M. Alexandre Zouev, Sous-Secrétaire général à l’état de droit et aux institutions chargées de la sécurité, du Département des opérations de paix, a également fait une brève déclaration ce matin. 

Le Comité des 34 achèvera son débat général demain, mardi 15 février 2022, à partir de 10 heures. 

DÉBAT GÉNÉRAL

M. ALEXANDRE ZOUEV, Sous-Secrétaire général à l'état de droit et aux institutions chargées de la sécurité, du Département des opérations de paix, a indiqué représenter M. Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, qui sera présent vendredi pour échanger avec les membres du Comité avec M. Atul Khare, le Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions, et Madame Catherine Pollard, Secrétaire générale adjointe chargée du Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité.  Il a souligné « l’importance toute particulière ces dernières années » des travaux du Comité spécial, dont l’aide qu’il apporte au personnel sur le terrain.  Il a rappelé que le Comité avait revitalisé ses travaux en 2020 avec l’adoption d’une nouvelle structure de présentation de rapports ancrée dans une déclaration d’engagements communs, tandis qu’une feuille de route commune a été adoptée.  En 2021, vous avez organisé votre première session de consultation virtuelle dans des circonstances extraordinaires, en pleine pandémie de COVID-19, a-t-il aussi salué. 

M. Zouev a rappelé que le Comité travaillait en 2022 à la mise en œuvre de l’initiative Action pour le maintien de la paix (2021-2023).  Il a aussi mentionné le cadre de l’initiative Action pour le maintien de la paix (A4P+, en anglais) qui se concentre sur quatre domaines de priorité.  Sans remplacer l’ancien cadre, l’initiative A4P+ vise à accélérer la mise en œuvre de l’initiative dans tous les domaines concernés. Vendredi après-midi, MM. Lacroix et Khare ainsi que Mme Pollard donneront plus d’informations sur les efforts respectifs pour la mise en œuvre du cadre, a-t-il annoncé.  Disant attendre que le Comité fasse preuve du même engagement, il a appelé ses membres à se laisser guider par cet esprit de compromis et de collaboration qui a permis le succès remarquable de ce comité ces dernières années.  Il a espéré que le Comité rechercherait sans cesse le consensus. 

Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. OMAR KADIRI (Maroc) a salué le rôle du Comité des 34 en tant que seul organe intergouvernemental chargé de fournir des recommandations de stratégies pour le bon fonctionnement des opérations de maintien de la paix.  « Nous voulons que le Comité des 34  se concentre sur les nouveaux libellés », a insisté le représentant du mouvement des pays non alignés avant de préciser que toutes les recommandations passées restent valides tant qu’elles ne seront pas remplacées par de nouvelles.  Il a salué la pertinence de l’outil A4P (Action pour le maintien de la paix).  En tant que premier fournisseur de contingents de Casques bleus, le Groupe du Mouvement des pays non alignés pense que la sécurité des soldats de la paix est une priorité, a dit le représentant.  Il a appelé à lutter contre les discours de haine qui encouragent des attaques ciblant les Casques bleus.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à utiliser tout l’éventail de mesures à sa disposition pour s’assurer que les auteurs de violence à l’égard des Casques bleus soient tenus responsables de leurs actes. 

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil), qui s’exprimait au nom du groupe régional ABUM (Argentine, Brésil, Uruguay et Mexique), s’est réjoui que, malgré les défis posés par les négociations en distanciel, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix ait réussi une nouvelle fois à adopter un rapport équilibré, complet et pratique dans son nouveau format de 2019.  En tant que signataires de la Déclaration d’engagements partagés d’Action pour le maintien de la paix, les États membres de l’ABUM se sont félicités du nouvel élan impulsé par les priorités fixées par l’initiative A4P+ pour accélérer les progrès dans la mise en œuvre de la Déclaration.  Ces priorités sont la cohérence collective derrière une stratégie politique; l’intégration stratégique et opérationnelle; les capacités; la responsabilité envers les soldats de la paix; la responsabilité des Casques bleus ; les communications stratégiques; et la coopération avec les pays hôtes.  Rappelant que le maintien de la paix est une entreprise collective dont le succès exige la convergence de multiples parties prenantes, le groupe estime que la pandémie a démontré la valeur de la collaboration multilatérale.  C’est pourquoi ABUM est un fervent partisan d’une coordination étroite entre les pays contributeurs de troupes, les pays hôtes, le Conseil de sécurité et le Secrétariat, les organisations régionales, la direction des missions (tant militaire que civile), les partenaires internationaux et régionaux et les populations locales comme moyen d’atteindre l’excellence au sein des opérations de paix et pour faire progresser les objectifs de maintien et de consolidation de la paix. 

M. COSTA FILHO (Brésil) a rappelé que son pays a participé à 55 opérations de maintien de la paix au cours des 74 dernières années, citant notamment son rôle de leadership dans la MINUSTAH, la FINUL et la MONUSCO.  En tant que fervent supporter des nouvelles priorités fixées par l’initiative A4P+ , le Brésil a tenu à souligner l’importance cruciale de la communication stratégique, qui a un effet facilitateur et multiplicateur dans différents domaines.  Le représentant a dit que l’expérience a montré qu’en plus de gérer les attentes des parties prenantes aux niveaux local, régional et international concernant le mandat des opérations, la communication stratégique est essentielle pour protéger les civils et les soldats de la paix.  Il est donc urgent de l’intégrer dans la planification quotidienne et la conduite des activités dans l’ensemble des composantes civile, militaire et policière des opérations de maintien de la paix, a estimé le représentant.  Il a également mis l’accent sur l’importance cruciales de la formation des personnels du maintien de la paix, en rappelant le rôle du Centre d’entrainement de la marine pour former les Casques bleus qui se trouvent au Brésil, et les mérites du déploiement d’équipes mobiles de formation pour combler les lacunes en matière de formation dans les opérations de maintien de la paix, en particulier celles liées aux compétences spécifiques au contexte opérationnel.  L’équipe brésilienne d’entraînement à la guerre dans la jungle, par exemple, a formé des soldats de la paix de la brigade d’intervention de la force de la MONUSCO. 

M. BOB RAE (Canada), s’exprimant également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a salué l’orientation donnée par le Secrétaire général aux stratégies A4P et A4P+ Plus pour rendre les opérations de maintien de la paix des Nations Unies plus efficaces.  Le Comité des 34 devrait formuler des recommandations claires pour améliorer le maintien de la paix, a-t-il souhaité. Après avoir salué les visites récentes de ses membres dans les missions de l’ONU à Chypre et au Liban afin d’apporter au Comité une meilleure compréhension de ces situations, il a dit que le CANZ souhaite donner la priorité à la participation pleine et égale des femmes, y compris au leadership, des femmes dans le maintien de la paix et les processus de paix à tous les niveaux.  L’élargissement de leur contribution au maintien de la paix permet de construire une paix plus durable, a fait valoir M. Rae faisant remarquer que les recommandations du Comité des 34 mettent de plus en plus l’accent sur une approche sensible au genre.  Cependant, a-t-il estimé, des améliorations peuvent encore être apportées pour éliminer les obstacles auxquels sont confrontées les femmes.  Il a également exprimé son soutien aux approches intégrées globales pour protéger les civils contre la violence.  Bien qu’encouragé par les efforts de partenariat en cours pour renforcer les systèmes d’alerte précoce et de réponse rapide, il a noté qu’il était possible de faire plus pour protéger les civils contre la violence.  Le bloc, qui soutient fermement la politique de tolérance zéro vis-à-vis des abus commis par le personnel, a estimé qu’il reste encore beaucoup à faire pour garantir la prévention, la responsabilité et l’assistance aux survivants.

M. MOHAMED SIAD DOUALEH (Djibouti), au nom du Groupe des ambassadeurs francophones, a souligné l’importance du multilinguisme au sein des opérations onusiennes, notamment en ce qui concerne la sensibilisation des populations. Le multilinguisme est un atout, a dit le délégué, en exhortant les entités onusiennes à le promouvoir. Il a estimé que la pratique du français est essentielle au succès des opérations, les plus larges d’entre elles étant déployées au sein de l’espace francophone. Il est crucial de consacrer le multilinguisme comme un levier de la performance des opérations, a appuyé le délégué. Il a demandé la traduction systématique des documents sur le maintien de la paix, tout en reconnaissant les contraintes financières qui pèsent sur les entités onusiennes. Enfin, le délégué a de nouveau plaidé pour une meilleure intégration du multilinguisme dans les efforts de maintien de la paix. 

M. SILVIO GONZATO, de l’Union européenne, a rappelé que les pays de l’Union comptent près de 5300 soldats déployés au sein des opérations de maintien de la paix de l’ONU dont ils sont le second contributeur financier.  Il a également cité les efforts accrus, entre l’UE et l’ONU, en ce qui concerne le programme pour « les femmes et la paix et la sécurité ».  Le partenariat UE-ONU est aussi le cadre de la coopération trilatérale UE-ONU-Union africaine (UA), a dit le délégué, en insistant sur l’importance capitale de la coopération ONU-UA. Le délégué a souligné la nécessité que les opérations de l’UA bénéficient d’un financement prévisible et durable. Il a mentionné la tenue, dans quelques jours, du prochain sommet UE-UA à Bruxelles qui sera l’occasion de discuter du renouvellement de l’appui européen à la paix et à la sécurité sur le continent africain.  « Nous appuyons tous les efforts politiques de l’UA et des organisations sous-régionales, en particulier au Sahel. »  Le délégué a aussi rappelé que l’engagement de l’UE et de ses États membres en faveur du Mali est basé sur le principe de responsabilités partagées. 

Il a ensuite souligné la nécessité, pour une paix durable, que les pays hôtes aient des secteurs de la sécurité « représentatifs et responsables », souhaitant aussi que la priorité soit donnée à la protection des civils.  Le représentant a plaidé pour que les opérations de l’ONU prévoient dès le début les ressources adéquates pour appuyer la transition vers une paix de long terme. Il a demandé que la notion de performance demeure au cœur des efforts pour un meilleur maintien de la paix et salué la posture adoptée par la MONUSCO, la MINUSMA, la MINUSCA et la MINUSS.  Il a notamment demandé que toutes les allégations de violence sexuelle commise par les Casques bleus soient traitées dans les meilleurs délais par les pays contributeurs de troupes. Enfin, il a insisté sur la menace grandissante que constitue pour la sécurité des Casques bleus la présence de mercenaires dans leur même zone de déploiement. 

Mme DIYANA SHAISTA TAYOB (Afrique du Sud) a estimé que les réalités de terrain obligent à se pencher davantage sur les questions de sureté et de sécurité dans les opérations de maintien de la paix, pendant leur travail et au-delà.  Elle a estimé que les nouvelles technologies offrent des opportunités sans précédent pour protéger les Casques bleus, les infrastructures et les civils.  Elle a dit la nécessité de trouver des solutions africaines aux problèmes africains avant de demander que les missions africaines disposent des moyens nécessaires à leur succès.  Elle a également souligné la nécessité de promouvoir la parité dans les opérations de maintien de la paix en estimant que la présence de femmes est un moyen de promouvoir la confiance.  Enfin, la représentante a attiré l’attention sur le sixième programme de partenariat triangulaire des nouvelles technologies dans les opérations de maintien de la paix qui sera l’occasion pour les États Membres de partager leurs meilleures pratiques. 

S’inquiétant de la multiplication des attaques malveillantes dont sont victimes les opérations de maintien de la paix, M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a applaudi les priorités 2021-2023 établies dans le cadre de l’initiative A4P+.  « Nous avons contribué à hauteur de 6 millions de dollars au fonds permettant de promouvoir la participation des femmes aux opérations de maintien de la paix » a dit le représentant avant d’appeler à un maintien de la paix axée sur le renseignement pour anticiper et mieux réagir face aux menaces.  Il a par ailleurs particulièrement apprécié la valeur ajoutée du système d’évaluation CPAS (Service de la planification et du suivi des responsabilités) qui est maintenant lancé dans toutes les missions dans le souci de leur faire réaliser leur plein potentiel. 

M. MAHMOUD DAIFALLAH HMOUD (Jordanie) a assuré le plein soutien de son pays aux efforts du Secrétaire général pour reformer et restructurer les opérations de maintien de la paix, compte tenu des circonstances complexes dans lesquelles elles opèrent en saluant notamment Action pour le maintien de la paix et Action pour le maintien de la paix+ dans ce contexte.  Le représentant a évoqué le Centre jordanien de formation de Casques bleus qui a été accrédité par l’ONU, ainsi que le nouveau directorat créé pour la formation des forces de police jordaniennes et du collège pour les opérations de maintien de la paix.  La Jordanie s’est dite attachée à la participation des femmes aux opérations de maintien de la paix, rappelant qu’en 1995 un directorat avait été créé à cet effet et que la représentation des Jordaniennes au sein des opérations de maintien de la paix de l’ONU, puisqu’elles représentant 18% aujourd’hui. 

M. ARRMANATHA CHRISTIAWAN NASIR (Indonésie), qui s’exprimait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a mis l’accent sur la formation des personnels et des partenariats triangulaires et sur la pertinence et l’impératif de la participation pleine et entière des femmes aux opérations de maintien de la paix.  L’ASEAN souhaite poursuivre les efforts collectifs dans ce domaine, a-t-il indiqué. L’ASEAN attache en outre une grande importance à la sûreté et la sécurité des soldats de la paix, condamnant toute attaque dirigée contre eux et exigeant des enquêtes.  Il a ensuite plaidé pour une distribution équitable des vaccins contre la pandémie de COVID-19 au sein de toutes les opérations de maintien de la paix avant de soulever la question des ressources adéquates pour pouvoir s’acquitter des mandats des missions.  À ce titre, l’ASEAN exhorte tous les États Membres à s’acquitter en temps et en heure de leurs engagements, a souligné l’Indonésie, avant de rappeler qu’il faut toujours privilégier les règlements politiques des crises.

M. JOSÉ ALFONSO BLANCO CONDE (République dominicaine) a insisté sur l’importance du rôle des opérations de maintien de la paix dans le contexte actuel de pandémie.  Le délégué a jugé essentiel de déployer davantage de conseillers à l’égalité des genres au sein de ces opérations.  Il a également salué l’augmentation du nombre de Casques bleus féminins et souligné l’importance d’une pleine participation des femmes et des jeunes aux processus politiques. 

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a rendu hommage à tous les soldats de la paix ayant perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions.  Il a salué l’initiative Action pour le maintien de la paix lancée par le Secrétaire général, avant de rappeler l’importance de la contribution de son pays au maintien de la paix.  Il a plaidé pour le renforcement de la sécurité des Casques bleus, qui doit être « une priorité absolue ».  Il a rappelé à cet égard la menace que font peser les engins explosifs.  Le représentant a appelé à améliorer la performance des opérations en demandant une évaluation de ladite performance.  Le délégué a en outre plaidé pour des mandats « clairs et réalistes », avant de demander un financement pérenne et durable desdites opérations.  Il faut une adéquation entre les mandats et les ressources à disposition, a-t-il insisté.  Le délégué a aussi demandé une pleine participation des femmes aux efforts de maintien de la paix et apporté son appui à la politique de tolérance zéro pour les violations commises par les Casques bleus.  Le Secrétariat doit veiller à une bonne répartition géographique dans la sélection des chefs des opérations de la paix, a ajouté en concluant le représentant égyptien. 

M. MOUNIR AKRAM (Pakistan) a dit que le succès d’une opération de maintien de la paix dépend de la qualité de la stratégie politique arrêtée.  Il a particulièrement mis l’accent sur la mission au Jammu-et-Cachemire, où le groupe des observateurs des Nations Unies est déployé depuis 70 ans.  Face à la hausse des risques et menaces, le représentant a souligné l’importance de la formation des nouvelles technologies. 

M. JUAN GÓMEZ ROBLEDO VERDUZCO (Mexique) a salué les initiatives du Secrétariat pour prendre en compte les dimensions de santé mentale et psychosociale des personnels de maintien de la paix.  Il a ensuite souligné les conséquences disproportionnées de la pandémie de COVID-19 pour les femmes et les filles.  « Nous avons déployé le premier contingent mexicain doté de nouvelles technologies permettant de s’adapter aux réalités changeantes du terrain, avec des effectifs comprenant au moins 25% de femmes », s’est enorgueilli le représentant. Il a invité tous les pays fournisseurs de contingents à répondre à la proposition du Mexique d’accueillir dans ses nouveaux centres de formation destinés aux personnels des opérations de maintien de la paix, jugeant capital de renforcer le mandat des opérations de maintien de la paix pour y inclure la lutte contre le transfert illicite d’armes et de matériel connexe. 

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a rappelé que depuis plus de 63 ans, son pays contribue aux opérations de maintien de la paix de l’ONU par ses contingents.  Son pays reste attaché au rôle du Comité des 34, a indiqué la représentante avant de souligner aussi le rôle de chef de file du Département d’appui aux missions pendant ces deux dernières années de pandémie.  L’Argentine réitère son engagement en faveur d’une participation significative des femmes aux opérations de maintien de la paix à tous les échelons, a déclaré sa représentante en appelant à la pleine mise en œuvre des résolutions pertinentes.  Quant à la protection des civils, elle a estimé qu’il fallait inclure cet élément dans les formations prédéploiement et sur le terrain afin de donner les moyens au personnel sur le terrain de savoir s’il y a des abus des droits de la personne. 

M. RODNEY M. HUNTER (États-Unis) a soutenu d’emblée le rôle du Comité des 34 et a remercié les pays contributeurs de contingents aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.  Il a estimé que ces opérations jouent un rôle crucial pour créer un environnement propice aux solutions politiques pour la sortie des conflits, avant de faire part de la satisfaction des États-Unis suite à l’adoption du cadre de redevabilité des Nations Unies.  Il a également salué l’adoption de résolutions sur la parité hommes-femmes et la participation des femmes aux opérations de maintien de la paix et aux processus de paix, ainsi que celles sur les normes de performance des opérations de maintien de la paix.  Le représentant a noté le rôle moteur du Comité des 34 dans ces réformes.  Notant que les Casques bleus sont déployés partout dans le monde et qu’ils ont souvent à payer un sacrifice énorme, le représentant a assuré que les États-Unis veulent travailler collectivement à créer les meilleures conditions de sécurité pour leur déploiement. 

Mme TRA PHUONG NGUYEN (Viet Nam) a noté que les Casques bleus opèrent dans des environnements de plus en plus complexes, souhaitant un renforcement de leur sécurité.  Elle a noté à cet égard le danger que posent les engins explosifs et demandé que les Casques bleus soient mieux équipés.  La formation et le renforcement des capacités sont d’autres axes importants, a poursuivi la déléguée, en soulignant l’apport de son pays à la réalisation de cet objectif.  Elle a souligné l’importance de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales telles que l’ASEAN.  Les femmes peuvent contribuer au renforcement de la crédibilité des missions, a ensuite dit la déléguée du Viet Nam, en demandant le déploiement de davantage de Casques bleus femmes.  Enfin, elle a rappelé le nombre conséquent de Casques bleus venus de son pays au Soudan du Sud. 

Mme YUMIRKA FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba) a dit que les opérations de maintien de la paix doivent respecter les principes de neutralité, d’assentiment des parties et de non-recours à la force sauf en cas de légitime de défense.  Elle a noté que les opérations de maintien de la paix sont de plus en plus complexes, celles-ci ne pouvant constituer une fin en soi et devant être temporaires.  La responsabilité première de la protection des civils incombe aux États, a ensuite rappelé la représentante.  Elle a mis en garde contre toute instrumentalisation des droits de la personne en vue de s’ingérer dans les affaires intérieures des États.  Le recours aux nouvelles technologies doit se faire au cas par cas et respecter le droit international, a ajouté la déléguée cubaine, qui a plaidé en conclusion pour l’élaboration de mandats « réalistes et viables ». 

M. ODD INGE KVALHEIM (Norvège) a salué l’orientation donnée par le Secrétaire général aux stratégies A4P et A4P+ pour rendre les opérations de maintien de la paix des Nations Unies plus efficaces.  Il a ensuite mis l’accent sur l’importance du renforcement de la confiance au niveau local.  Il a plaidé pour la lutte contre l’impunité et pour que les gouvernements hôtes aient la possibilité de protéger les civils.  « Nous continuerons d’appuyer la mise en pratique des politiques visant à lutter contre les violences sexuelles en période de conflit », a insisté le représentant de la Norvège.  Il a indiqué que son pays prévoit le déploiement de drones pour mieux détecter les engins explosifs improvisés. 

M. YASSI MAXIMIN BROU (Côte d’Ivoire) a exprimé son appui à « l’initiative A4P+ » du Secrétaire général pour la période 2021-2023.  Cette nouvelle stratégie est une feuille de route pour une coopération renforcée entre le Secrétariat, les États Membres et les autres parties prenantes, a-t-il salué.  Il a estimé que les opérations de maintien de la paix devraient privilégier des solutions politiques dans le cadre de stratégies de sortie de crise.  Celles-ci, a-t-il précisé, doivent se fonder sur la confiance réciproque et sur une coopération dynamique avec les autorités nationales et les autres parties prenantes.  Le représentant a aussi appelé à redoubler d’efforts afin d’améliorer la sureté et la sécurité des soldats de la paix ainsi que la protection des civils.  À cet effet, il a jugé indispensable de renforcer les mesures visant à assurer une formation adéquate des Casques bleus et à renforcer les capacités des missions de paix.  Enfin, le délégué a réaffirmé l’attachement de mon pays à la politique de tolérance zéro. 

M. BING DAI (Chine) a recommandé, pour faire face aux nouveaux phénomènes et défis qui se posent aux opérations de maintien de la paix, d’optimiser ces opérations grâce à une bonne planification et des mandats raisonnables. Il a mis en garde contre des mandats trop larges, causes d’échecs, et contre l’ingérence des missions dans des affaires qui relèvent de la responsabilité du pays hôte. Il ne faut pas non plus imposer des idées sur la base de considérations politiques, a-t-il ajouté.  Notant les risques sécuritaires croissants pour les opérations de maintien de la paix, avec 135 acteurs de la paix ayant perdu la vie l’année dernière seulement, le délégué a appelé à améliorer leur sûreté et leur sécurité.  Pour améliorer la performance des opérations, il a rappelé qu’il faut des ressources suffisantes pour réaliser leurs mandats et une utilisation à bon escient.  Il a ensuite encouragé la formation des personnels des missions et les partenariats.  Les contributions de l’UA sont importantes pour trouver des solutions africaines aux problèmes africains, a ensuite fait valoir le représentant. Il a rappelé que la Chine est un fournisseur de contingent majeur et deuxième contributeur financier aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, avant de mentionner aussi les importants dons de vaccins contre la pandémie de COVID-19 faits par son pays au personnel de maintien de la paix de l’ONU. 

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a salué le travail des opérations de maintien de la paix de l’ONU ainsi que les retombées positives réelles qu’elles peuvent avoir sur la population civile en dépit des complexités sur le terrain.  Pourtant, a-t-il regretté, ces dernières années, les mandats des missions ont changé de portée, incluant des tâches qui relèvent, selon lui, de la compétence des États.  Le représentant a donc appelé à la prudence et au respect des principes qui régissent le cadre général des opérations de maintien de la paix ainsi que de la souveraineté et de l’indépendance des pays hôte.  L’Assemblée générale et le Comité des 34 sont les organes en mesure de formuler une nouvelle politique dans ce domaine, a-t-il estimé en rappelant que ces opérations doivent faire partie du règlement politique des conflits mais pas s’y substituer.  Toute opération de maintien de la paix doit commencer par l’établissement d’un plan pleinement coordonné avec le gouvernement national concerné et en collaboration avec les pays fournisseurs de contingents, a pôné le délégué.  Il y va de leur succès, selon lui.  Avant de conclure, il a assuré que son pays appuie les réformes en cours dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU ainsi que la politique de tolérance zéro. 

Mme SHERRY ZILBERGELD (Israël) a indiqué qu’Israël participe à la formation des Casques bleus avant leur déploiement.  La déléguée a évoqué la stratégie pour la santé mentale qui a été récemment discutée avec le Rwanda et des membres de la MONUSCO.  Des psychiatres des forces armées israéliennes se sont exprimés. Il va de notre responsabilité de fournir aux Casques bleus les moyens de s’acquitter de leur mandat tout en prenant soin de leur santé mentale, a conclu la déléguée. 

M. ANDRÉS EFREN MONTALVO SOSA (Équateur) a rappelé que la justification de l’ONU réside dans ses opérations de maintien de la paix.  Il a dit la fierté de son pays de contribuer auxdites opérations, en ajoutant que l’Équateur compte revoir sa participation à la hausse.  Mon pays est coauteur de la plupart des résolutions sur le maintien de la paix, notamment en ce qui concerne la sécurité des Casques bleus.  Le délégué s’est prononcé pour un plus grand nombre de Casques bleus femmes, avant de dire que les mandats des missions doivent respecter les principes de la Charte et avoir comme priorité la protection des civils. 

M. RAVINDRA RAGUTTAHALLI (Inde) a déclaré que son pays a déployé plus de 250  000 soldats au sein de 49 missions au fil des ans, faisant de lui le plus important contributeur de troupes.  Aujourd’hui, les opérations de maintien de la paix sont de plus en plus sollicitées, entre autres, pour rétablir l’État de droit et protéger les civils.  Faisant plusieurs suggestions, il a déclaré que la technologie doit servir à faire progresser le maintien de la paix.  En outre, un mandat efficace ne peut être élaboré qu’avec la participation des pays contributeurs de troupes, a-t-il déclaré, ajoutant que l’appropriation nationale est essentielle au succès d’une mission.  Les missions de maintien de la paix sont censées être transitoires et nécessitent des stratégies de sortie limitées dans le temps.  Il faut être prudent avec les approches doctrinales, a-t-il dit, ajoutant que toutes les composantes doivent être synchronisées pour assurer une performance efficace.  Récemment, les Casques bleus ont été confrontés à des menaces asymétriques et ils doivent disposer des outils nécessaires pour se protéger.  Dans cette optique, un meilleur partage des informations est nécessaire, a plaidé le délégué.  Pour sa part, l’Inde a fait don de vaccins contre la COVID-19 aux soldats de la paix des Nations Unies et continue de déployer des troupes dans diverses missions.  Il a ajouté que les remboursements en suspens pour les missions clôturées exigent une attention urgente. 

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala) a réitéré sa grande préoccupation concernant la sécurité des civils et des Casques bleus face aux récentes attaques ciblées.  Pour des raisons de sécurité, il est impossible pour le personnel de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) d’accéder à certaines zones, a-t-il déclaré, condamnant le meurtre de plus de 50 personnes et demandant au Gouvernement de tenir les auteurs responsables.  Les efforts doivent tendre vers l’élaboration de mandats clairs et réalistes, compte tenu des défis géographiques et autres sur le terrain.  Pour leur part, les gouvernements hôtes jouent un rôle important dans la mise en œuvre des mandats et des résolutions du Conseil de sécurité, et facilitent l’accès aux opérations de maintien de la paix et la livraison des munitions.  Le Conseil de sécurité devrait analyser les situations de transition, a-t-il dit, en faisant référence au remplacement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) par la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), et en exhortant le Comité spécial à se servir de tous les outils disponibles pour s’assurer que ces questions et d’autres pertinentes soient abordées au cours de cette session. 

M. THOETSAK JAIAREE (Thaïlande) a dit qu’en tant que pays contributeur de troupes, la Thaïlande cherche à promouvoir la paix grâce à plus de cohérence entre le Comité des 34 , le Conseil économique et social (ECOSOC) et la Commission de consolidation de la paix (CCP). Elle attend avec impatience la mise en œuvre de l’initiative d’Action pour le maintien de la paix Plus et soutient la pleine participation des femmes aux opérations de maintien de la paix, a assuré son représentant. Il a souhaité voir une coordination renforcée entre le Comité des 34 et le Secrétariat, notamment à travers un échange d’informations régulier.  Il a aussi encouragé l’identification de nouvelles formes et domaines de coopération Sud-Sud, et de partenariats triangulaires.  « La Thaïlande part du principe que les opérations de maintien de la paix doivent s’inscrire dans le continuum de la paix. »  Avec le consentement des pays hôtes, les soldats de la paix peuvent jouer un rôle important en tant que premiers artisans de la paix grâce à leurs éventuelles contributions dans des domaines tels que le renforcement des capacités et la formation, le soutien aux infrastructures et les soins de santé communautaires, a estimé le délégué. De son avis, cela ne peut qu’aider à semer les graines d'un développement durable à long terme conformément aux priorités nationales des pays hôtes.  Il a cité en exemple la Thai Horizontal Military Engineering Company de la MINUSS, qui a construit et réparé plus de 400 kilomètres de routes à travers le Soudan du Sud pour soutenir le développement économique national. 

Le Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, M.  ABDULLAH SHAHID, a commencé par remercier tous les États Membres qui soutiennent les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, par des ressources et du personnel sur le terrain.  Il a salué les progrès significatifs qui ont été faits pour réduire le nombre de morts parmi les Casques bleus et pour mettre en place de solides systèmes de gestion des risques d’inconduite, y compris l’exploitation et les atteintes sexuelles,  et améliorer la gestion des risques environnementaux et la performance des opérations de maintien de la paix.  Il a insisté sur le fait qu’il faut en faire davantage pour assurer la sûreté et la sécurité des soldats de la paix et pour parvenir à la parité entre les sexes dans les opérations de maintien de la paix.  À ce sujet, M.  Shahid a annoncé qu’il allait organiser un dialogue Holhuashi sur le programme « pour les femmes et la paix et la sécurité » en mars, disant espérer des discussions fructueuses sur la manière de renforcer la participation pleine, égale et significative des femmes aux processus de paix et aux solutions politiques. 

Il a en outre plaidé en faveur du renforcement du partenariat entre toutes les parties prenantes du maintien de la paix, y compris les pays fournisseurs de contingents et de police, les pays hôtes et les organisations régionales.  M.  Shahid a ensuite souligné les liens entre maintien, consolidation et pérennisation de la paix.  Il y a une raison pour laquelle l’ONU a été construite sur les trois piliers que sont les droits de l’homme, le développement et la paix et la sécurité, a fait valoir le Président de l’Assemblée générale selon lequel les opérations de maintien et de consolidation de la paix peuvent et doivent renforcer ces piliers. 

M. ENRIQUE AUSTRIA MANALO (Philippines) a dit que son pays a déployé près de 15 000 Casques bleus dans 21  opérations de maintien de la paix et missions politiques spéciales.  Nous allons continuer d’honorer nos promesses et d’appuyer ces opérations, a assuré le délégué.  Il a demandé le renforcement de la sécurité des Casques bleus et souligné l’importance de disposer de règles d’engagement actualisées.  Il a souhaité une coopération plus étroite entre l’ONU et l’ASEAN et appelé de ses vœux une plus grande inclusion des femmes dans les efforts de maintien de la paix.  Nous avons besoin d’un leadership plus efficace pour le maintien de la paix, a conclu le délégué. 

M.  TAYE ATSKESELASSIE AMDE (Éthiopie) a rappelé que son pays coopère étroitement avec l’ONU au sein des opérations de maintien de la paix.  Nous allons poursuivre ce partenariat, a assuré le délégué.  Il a souligné le succès qu’a été la récente Conférence ministérielle de Séoul sur le maintien de la paix.  Les missions doivent disposer de mandats clairs, dotés de ressources appropriées, a-t-il rappelé, tout en reconnaissant la « lassitude » des donateurs.  Mettant en garde contre tout retrait prématuré des missions, il a demandé un appui international accru et un financement adéquat.  L’ONU doit veiller à ce que des ressources suffisantes soient apportées, a martelé le délégué, en soulignant l’importance de la coopération ONU-UA. 

M. MD MONWAR HOSSAIN (Bangladesh), en tant que principal fournisseur de contingents militaire et de police aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, avec 6 500 Casques bleus actuellement en activité, s’est inquiété de l’augmentation des violences à l’égard de ces opérations.  C’est pourquoi, il s’est particulièrement félicité de l’adoption des sept priorités de l’initiative A4P+ et de la décision de suivre avec attention la mise en œuvre des recommandations du Comité des 34.  Par ailleurs, le représentant a souligné que la pandémie de COVID-19 a mis en évidence la nécessité de renforcer les capacités sanitaires des missions. Le délégué a aussi mis l’accent sur les progrès réalisés par son pays dans le domaine de la production d’énergie solaire. 

M. MAGUETTE DIEYE (Sénégal) a dit son attachement à la reddition de la justice pour tous les crimes commis à l’égard du personnel des Nations Unies, comme recommandé par la résolution 2589 (2021).  Il s’est dit totalement en phase avec la politique de tolérance zéro en matière d’atteintes et d’exploitations sexuelles par le personnel onusien, comme en témoigne l’adhésion du Président Macky Sall au Cercle des leaders sur la prévention des abus et exploitations sexuels.  Il a assuré que le Sénégal ne cessera d’insister sur la nécessité de faire de la prévention et de la médiation des priorités absolues dans la recherche et la pérennisation de la paix. Dans ce contexte, il a estimé que l’Afrique doit occuper une place particulière dans les politiques et stratégies de l’ONU pour faire face aux conflits par le moyen de la prévention et du règlement des crises, sans oublier la reconstruction post-conflit.  Il a réitéré l’importance stratégique de mécanismes de financements plus prévisibles, durables et flexibles pour les opérations de paix de l’Union africaine autorisées par le Conseil de sécurité, en vertu de la résolution 2320 (2016) sur la coopération entre l'ONU et l'UA. 

Pour M. GHEORGHE LEUCĂ (Moldavie), le maintien de la paix par l’ONU constitue la boîte à outils la plus efficace et cruciale dont dispose la communauté internationale pour promouvoir paix, sécurité et développement durable dans les pays qui luttent pour surmonter des conflits et des crises mais aussi pour favoriser la réconciliation.  Compte tenu de l’évolution rapide et de la dégradation de l’environnement sécuritaire dans le monde entier, il est impératif pour tous les acteurs du maintien de la paix de travailler de manière plus coordonnée à rechercher en permanence des moyens innovants, des solutions efficaces et des pratiques optimales, a fait valoir le représentant.  La Moldavie, qui est signataire de la Déclaration d’engagements communs, contribue depuis 2003 en troupes et personnels de police aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.  Elle soutient également le programme Action pour le maintien de la paix Plus, a souligné le représentant, pour rendre les missions plus fortes et plus performantes.  Il a évoqué la présence de troupes russes sur le territoire de la Moldavie, ainsi que de matériel militaire russe, et a fait part de la volonté de son gouvernement de reprendre le dialogue avec la Fédération de Russie pour y mettre fin.  Avant de conclure, il a parlé du plan national pour assurer une plus forte participation des femmes aux processus de paix et aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. 

Pour M. NJOROGE NJUGUNA GITOGO (Kenya), les opérations de maintien de la paix restent fondamentales, notamment pour la protection des civils.  Il a insisté sur l’importance de mandats bien définis, et plaidé pour plus de coopération avec les mécanismes régionaux dans le contexte du maintien de la paix.  Les opérations de maintien de la paix sont en mesure de s’acquitter de leurs mandats lorsqu’elles sont soutenues politiquement et financièrement, a martelé le représentant.  Il a appuyé le programme Action pour le maintien de la paix et une plus forte participation des femmes aux missions à tous les niveaux.  Avant de conclure, le représentant a expliqué que le Kenya avait misé sur la formation de ses Casques bleus dans le désamorçage d’engins explosifs et créé une école à cet effet. 

M.  NACI YILDIZ (Turquie) a souligné la nécessité que tous les responsables d’attaques contre les soldats de la paix rendent des comptes.  Il a appelé à la vaccination des soldats de la paix dans ce contexte de pandémie.  Puis le représentant a souligné l’importance d’une bonne coopération entre l’ONU et les pays contributeurs de troupes, ainsi qu’avec le pays hôte.  La neutralité des efforts de paix est fondamentale, a ajouté le représentant, avant de demander une participation accrue des femmes aux opérations de maintien de la paix.  Enfin, le délégué a rappelé les apports de son pays à ces opérations. 

M. LUIS UGARELLI (Pérou) a demandé un renforcement de l’engagement en faveur du multilatéralisme et du règlement pacifique des différends.  Pour lui, il convient d’accroître l’efficacité des opérations de maintien de la paix, y compris d’un point de vue environnemental, a dit le délégué.  Il a cité les nombreux défis que ces opérations doivent relever, notamment celui du terrorisme, avant de souhaiter un renforcement de la sécurité des Casques bleus.  Dans ce contexte, les femmes sont cruciales pour nouer des liens plus étroits avec les communautés hôtes, a déclaré le représentant.  Il a précisé que le contingent péruvien déployé en République centrafricaine au sein de l’opération de maintien de la paix onusienne compte 29 femmes. 

M. CARLOS AMORIN (Uruguay) a dit la détermination de son pays à mettre en œuvre les recommandations précieuses du Comité spécial pour renforcer l’exécution des mandats des opérations de maintien de la paix.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’éviter toutes restrictions au niveau national qui pourraient avoir une incidence négative sur le maintien de la paix et la protection des civils.  Il a appelé à mobiliser les différentes compostions de la mission pour s’assurer de la protection des civils.  Le représentant a aussi appelé à avancer dans la mise en œuvre du programme femmes, paix et sécurité à tous les niveaux du personnel. 

Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) a réitéré son engagement en faveur de la nouvelle phase de l’initiative A4P+ en appuyant les mesures prises par le Secrétaire général pour arriver à des opérations de maintien de la paix plus agiles.  Elle a souligné la valeur ajoutée des nouvelles technologies pour mieux relever les défis d’aujourd’hui et de demain et renforcer les capacités d’adaptation aux défis et risques émergents.  « Il est fondamental que toutes les nominations respectent l’objectif de parité entre les genres », a insisté la représentante avant d’appeler à une politique de tolérance zéro à l’égard des violences sexuelles. 

M.  BRIAN CHRISTOPHER MANLEY WALLACE (Jamaïque) a dit qu’en tant que petit État insulaire en développement, son pays est particulièrement conscient de l’importance cruciale du maintien de la paix et de la sécurité pour favoriser la croissance et le développement socioéconomique.  La Jamaïque accorde donc beaucoup d’importance aux travaux du Comité des 34  et aux sacrifices fournis par les contingents.  Il a encouragé le Département des opérations de paix à redoubler d’efforts pour augmenter le nombre de femmes au sein de ses missions, et dit attendre avec intérêt les futurs rapports qui décriront les efforts réalisés pour mettre en œuvre le programme pour les femmes et la, paix et la sécurité.  En ce qui concerne les partenariats, la Jamaïque appuie la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, sous-régionales et internationales compétentes.  Avant de conclure, le représentant a salué la décision de proroger le mandat du BINUH en Haïti jusqu’au 15 juillet 2022, appuyant la demande d’une évaluation de son mandat pour répondre aux besoins changeants dans le pays. 

M.  NEUMI QARANIVALU VAKADEWABUKA (Fidji) a condamné toutes les attaques commises contre les Casques bleus, rappelant que son pays fournit des troupes à sept opérations de maintien de la paix en ce moment.  Il a évoqué les sujets couverts par le matériel de formation des soldats de la paix fidjiens ainsi que les efforts en cours pour accroître la représentation des femmes au sein de ses contingents.  Soixante-six Fidjiens ont perdu la vie en servant dans des missions de l’ONU, a ensuite regretté le représentant, en appelant à veiller à la sécurité et la sûreté des soldats de la paix.  Dans le cadre du partenariat triangulaire, un camp de formation va bientôt ouvrir ses portes aux Fidji et accueillir les personnels de maintien de la paix de la région.  Avant de conclure, le représentant a insisté sur le fait que les changements climatiques sont l’une des plus grandes menaces pour la paix et la sécurité à l’échelle mondiale.

Mme DOMA TSHERING (Bhoutan) s’est félicitée des différentes initiatives prises dans le cadre du maintien de la paix aux Nations Unies.  Elle a insisté sur la sécurité des Casques bleus qui opèrent dans des environnements complexes, rendant hommage à tous ceux qui servent dans les missions et à ceux qui y ont péri.  Elle a indiqué à cet égard au Comité que son pays va déployer une force de réaction rapide pour renforcer les contingents de l’ONU à la MINUSCA.  La représentante a apprécié que la réunion ministérielle de Séoul en 2021 ait été l’occasion de discuter des moyens de renforcer les opérations de maintien de la paix.  Nous avons fait six promesses pour réduire l’empreinte écologique lors des déploiements, a-t-elle dit.  Si elles sont modestes, ces promesses et ces mesures devraient avoir un impact positif, a-t-elle espéré. 

M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) a plaidé pour un maintien de la paix efficace, en soulignant que le Népal y contribue depuis 1958.  Le pays a déployé des Casques bleus même dans des environnements très difficiles, a-t-il témoigné.  Il a souligné que tout gouvernement et ses forces politiques nationales ont pour responsabilité première de cultiver la paix dans un pays.  Les opérations de maintien de la paix devraient donc venir appuyer les processus politiques au nom de l’harmonie, a-t-il dit en soulignant le rôle important des jeunes et des femmes à cet égard.  Il a appuyé l’initiative A4P et a demandé une approche proactive pour gérer les réalités sur le terrain.  Il a recommandé de veiller à la bonne performance des Casques bleus, prônant notamment des formations ciblées avant le déploiement.  Le Népal, a-t-il dit, est prêt à augmenter le nombre de Casques bleus femmes.  Enfin, le représentant a appelé le Secrétariat à renforcer la sécurité du personnel en analysant les besoins spécifiques des missions.  Il a aussi demandé le remboursement en temps opportun des pays fournisseurs de contingent et souhaité que ces pays aient accès à des postes de commandement au Siège de l’ONU. 

M. JONGIN BAE (République de Corée) a rendu hommage aux Casques bleus tombés dans l’exercice de leurs fonctions.  Il a salué le fait que les États Membres aient exprimé leur appui au maintien de la paix lors de la récente Conférence ministérielle de Séoul. Il a insisté sur la nécessité de recourir aux nouvelles technologies pour, entre autres, renforcer les capacités médicales des missions. Il a insisté sur la formation du personnel de ces missions et sur leur conduite exemplaire de ce personnel.  Avant de conclure, le représentant a annoncé d’autres contributions de son pays aux opérations de paix en Afrique, dont le déploiement d’unités de génie militaire.

Mon pays, a dit Mme EGRISELDA ARACELY GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador), contribue à cinq opérations de paix.  Condamnant les attaques contre les Casques bleus, elle a voulu que la gestion des risques et la protection du personnel soient les priorités.  Elle n’a pas oublié de souligner l’importance qu’il y a à rembourser en temps voulu les pays contributeurs de troupes, avant de plaider pour un financement sûr et prévisible des opérations.  Nous travaillons en ce moment, a conclu la représentant, au déploiement d’une unité d’hélicoptères armés avec la République de Corée et les États-Unis. 

M. ALI CHERIF (Tunisie) a rappelé que son pays a participé à 24 missions depuis les années 1960.  Elle considère que l’initiative Action pour le maintien de la paix Plus est une feuille de route pertinente, notamment pour ce qui est de la place des femmes au sein des missions et pour garantir la sécurité et la formation des soldats de la paix.  À cet égard, le représentant a mis l’accent sur le rôle joué par les nouvelles technologies notamment.  Il a également insisté sur l’importance du partenariat avec les organisations régionales et sous-régionales, en particulier avec l’Union africaine.

M. YUKIYA HAMAMOTO (Japon) s’est félicité de l’initiative Action pour le maintien de la paix Plus, appelant à prendre en considération le fait que 25 personnels d’opérations de l’ONU avaient perdu la vie en 2021.  Il incombe, selon lui, au Comité des 34 de transformer l’élan pris l’an dernier en une série de mesures concrètes qui pourront faire la différence sur le terrain.  Pour cela, il faudra mettre l’accent sur le renforcement du partenariat triangulaire au sein des Nations Unies ainsi que sur son mécanisme de coordination.  Il faut ensuite garantir la sécurité et la sûreté des soldats de la paix.  Le représentant a également plaidé pour l’égalité entre les sexes au sein des opérations de paix.  Pour sa part, le Japon continuera à défendre la pleine participation des femmes à tous les niveaux et à toutes les phases des opérations, a-t-il assuré.  Pour le Japon, le Comité des 34 est un forum utile au sein duquel des recommandations concrètes peuvent être formulées. 

M. VINCENT CHOFFAT (Suisse) a condamné les attaques perpétrées contre le personnel de l’ONU et rappelé qu’elles peuvent constituer des crimes de guerre.  Il a salué l’évolution des opérations de paix vers une empreinte environnementale plus légère.  Il a aussi souligné l’importance d’une bonne stratégie de retrait pour une paix durable et a appuyé le programme « femmes, paix et sécurité ». Insistant sur la protection de la population, le représentant a estimé qu’en la matière les nouvelles technologies viennent s’ajouter à l’éventail des moyens disponibles.  Il a conclu sur la performance des opérations de paix, « clef du succès », rappelant que cette performance est tributaire de la bonne formation du personnel. 

Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) a rendu hommage aux Casques bleus, avant de noter la tendance à la réduction du nombre des opérations de paix au profit des missions politiques spéciales.  Elle a dénoncé le fait que l’égalité entre les genres, la problématique environnementale ou bien encore la promotion des droits humains viennent « gonfler » les mandats des opérations, alors que ces aspects n’ont rien à voir avec le maintien de paix.  L’ajout de ces différents aspects, a-t-elle alerté, rendent les opérations plus coûteuses et plus lourdes.  À ce propos, la représentante a soulevé la question du sous-financement des opérations et souhaité des discussions de fond au sein du Comité spécial, seul organe habilité à traiter de ces questions. Elle n’a pas manqué d’insister sur le strict respect des principes du maintien de la paix, dont la souveraineté du pays hôte. 

M. DANIEL ABRAHAM HADGU (Érythrée) a relevé que les opérations de maintien de la paix se retrouvent de plus en plus avec des missions qui dépassent leur rôle traditionnel. Les opérations de maintien de la paix des Nations Unies se sont efforcées d’adapter leurs approches, a-t-il salué, disant apprécier la primauté de la politique et l’initiative A4P.  Les opérations de maintien de la paix ne sauraient se substituer à des solutions politiques, a-t-il poursuivi, notant que de nombreuses opérations sont déployées depuis des décennies et utilisent des ressources qui pourraient être utilisées à des missions de développement international.  Il a souhaité des stratégies claires pour les missions de maintien de la paix.  Les mandats doivent être conformes aux besoins locaux, a-t-il plaidé.  En conclusion, le représentant a rendu hommage à ceux et à celles qui ont tout sacrifié au service des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. 

M. BRIAN PATRICK FLYNN (Irlande) a rappelé que les militaires irlandais participent depuis longtemps aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.  Il a estimé qu’il y a trois domaines essentiels d’action, le premier étant le renforcement du lien entre le maintien et la consolidation de la paix.  Il a souhaité à cet égard que le Comité appuie la mise en œuvre de la résolution 2594 (2021) relative à la reconfiguration des missions.  En deuxième lieu, il a plaidé en faveur de la sécurité renforcée des personnels.  Nous avons fourni des trousses de secours dans le cadre d’initiatives de formation, notamment pour faire face aux engins explosifs non explosés, a témoigné le représentant.  Enfin, comme troisième point, il a réitéré l’appui ferme de son pays au programme pour les femmes et la paix et la sécurité.  Il a appelé à être audacieux dans les actions en ce sens, recommandant une transformation des cultures. 

M. KARLITO NUNES (Timor Leste) a mis en exergue l’aspect « protection des civils » des opérations de paix et a fermement appuyé l’initiative Action pour le maintien de la paix.  À son tour, il a insisté sur le rôle des nouvelles technologies pour accroître l’efficacité des missions.  Il a appuyé la participation accrue de femmes.  En tant qu’ancien pays hôte d’une mission et fournisseur actuel de contingents, le Timor Leste, a dit le représentant, n’a pas de doute quant à la contribution « positive » des femmes au maintien de la paix.  Il a insisté sur la formation prédéploiement et sur une campagne de vaccination généralisée contre la pandémie de COVID-19 pour tous les acteurs de la paix sur le terrain.

M. THOMAS NWANKWO CHUKWU (Nigéria) a rappelé que son pays participe depuis 1960 aux opérations de paix et a, dans ce contexte, exprimé sa préoccupation face aux risques croissants auxquels sont exposés les soldats de la paix.  Il a, en l’occurrence, dénoncé la faiblesse de la logistique et des soins, insistant sur la sûreté et la sécurité des Casques bleus mais aussi de la population civile.  Le Comité spécial, a conclu le représentant, est l’instance idoine pour articuler les politiques et recommandations pour un maintien de la paix efficace de l’ONU. 

M. PHILIP JOSEPH SCHENKS (Sierra Leone) a, après avoir rendu hommage à tous les soldats de la paix qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions, estimé que son pays est « l’un des grands succès » du maintien de la paix de l’ONU.  Il a, dans ce contexte, mentionné la contribution de la Sierre Leone aux opérations au Soudan du Sud, au Liban, au Mali et en République démocratique du Congo.  La Sierra Leone, a-t-il affirmé, a l’intention d’augmenter sa contribution, après avoir dû la réduire en raison de la pandémie de COVID-19. Affirmant aussi que son pays assure la formation de son personnel avant déploiement, il a fermement appuyé la politique de tolérance zéro pour les cas d’exploitation et d’abus sexuels et a demandé que toute allégation fasse l’objet d’une enquête. 

M. GUY METAYER (Haïti) a réclamé une application « plus rigoureuse » des recommandations du Comité spécial pour un maintien de la paix plus efficace.  Il a rappelé que son pays a, de 1993 à ce jour, accueilli huit missions de l’ONU et que certains « mauvais souvenirs » sont restés gravés dans la mémoire du peuple haïtien.  Il a rappelé les cas de violence sexuelle imputables au personnel de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), des cas, a-t-il dit, qui avaient atteint un niveau « endémique » et qui ne font pas honneur à l’ONU.  Or, la majorité des poursuites ont été abandonnées par les pays d’origine des Casques bleus et ce, sans aucun motif valable.  Le représentant est aussi revenu sur l’épidémie de choléra, introduite par des Casques bleus en 2010, laquelle a fait 10 000 morts.  Il a reproché à l’ONU de n’avoir admis aucune responsabilité juridique, laissant les victimes sans justice ni réparation.  Les excuses du Secrétaire général de l’époque, M. Ban Ki-moon et la reconnaissance d’une responsabilité morale sont loin d’être suffisantes, a-t-il martelé.  « Je réitère l’appel à la justice et à la réparation pour les victimes », a conclu le délégué, en estimant qu’il en va de la crédibilité et du prestige de l’ONU. 

M. JOSEPH NKALWO NGOULA de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a estimé que l’approfondissement des partenariats dans le domaine du maintien de la paix reste crucial.  L’OIF appuie depuis près de deux décennies le maintien de la paix des Nations Unies, a-t-il rappelé, expliquant qu’elle a été la première organisation internationale à assumer le rôle de « champion » de l’initiative « Action pour le maintien de la paix » (A4P), et ce, afin d’être le moteur pour le renforcement des capacités francophones, et pour le développement de compétences linguistiques en français et en matière d’interculturalité.  Comme il l’avait fait pour l’UA, l’UE, l’ASEAN, l’OTSC, l’OSCE et la Ligue des États arabes, le Comité des 34 gagnerait ainsi à valoriser dans son prochain rapport sur la coopération entre l’ONU et l’OIF pour le maintien de la paix, a suggéré le délégué. 

Sur le chapitre de la performance, le représentant de l’OIF a mis en exergue l’importance des compétences linguistiques, arguant qu’elles améliorent la performance des missions.  Le prochain rapport du Comité des 34, a-t-il encore préconisé, pourrait davantage prendre en compte cette dimension dans le déploiement et le recrutement du personnel, tant au Secrétariat que sur le terrain.  Toujours en termes de performance, le représentant a jugé que les actions de formation demeurent essentielles.  Au-delà d’encourager le Secrétariat à développer des supports de formation dans les langues officielles de l’ONU, le Comité des 34 devrait l’inciter à délivrer des formations dans plusieurs langues ainsi qu’à proposer des cours de langues tenant compte de celles parlées dans les pays hôtes, a recommandé le délégué de l’OIF. 

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