Soixante-dix-septième session,
19e séance plénière – matin
AG/EF/3574

Deuxième Commission: l’aggravation des conditions d’occupation entrave le développement dans les Territoires palestiniens et le Golan syrien

La situation socioéconomique dans les Territoires palestiniens et le Golan syrien occupés qui ne fait qu’empirer, en conséquence de l’occupation israélienne et des politiques discriminatoires au profit des colons, conjuguées à la pandémie de COVID-19, a suscité condamnation et inquiétude parmi les délégations de la Deuxième Commission (questions économiques et financières), ce matin.

Cette séance a jeté la lumière sur les incidences des politiques et pratiques d’Israël: elles ont provoqué un sous-développement, notamment à Gaza, a fait observer M. Tarik Alami, de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), en présentant le rapport du Secrétaire général sur la question.  Celui-ci dépeint des conditions de vie toujours difficiles en dressant la liste des mesures néfastes aux territoires occupés: expansion des colonies illégales, spoliation des terres, démolition de logements palestiniens, manque d’accès à l’eau et aux ressources naturelles, restrictions à la circulation, escalade de la violence, intensification de la répression dans le Territoire palestinien et le Golan syrien occupés.

L’augmentation du recours illégal à la force, en 2021, et l’impunité généralisée ont également été constatées, dit le rapport.  L’observatrice de l’État de Palestine s’en est insurgée: « Israël, Puissance occupante, continue de délier les mains des colons terroristes en leur permettant de tuer les Palestiniens aux yeux de tous, en détruisant leurs maisons et leurs infrastructures de production, et en s’en prenant aux terres agricoles, aux arbres fruitiers et aux oliviers, pierres angulaires de l’économie palestinienne depuis des siècles ».  La force occupante multiplie la colonisation sur les territoires occupés, avec des encouragements financiers qui attirent davantage de colons, a aussi fait remarquer la République arabe syrienne.

Pour sa part, le Groupe des États arabes a condamné le siège inhumain de la bande de Gaza depuis plus de 15 ans, ainsi que l’escalade de la violence dans « une des plus grandes prisons à ciel ouvert de l’histoire ».  Il a aussi dénoncé les conséquences des politiques et pratiques israéliennes sur l’éducation, les enfants devant parcourir de longues distances à pied pour arriver à l’école, tout en étant harcelés par des colons israéliens sur le chemin.

Comme l’ont relevé plusieurs délégations, la situation des Palestiniens est aux antipodes du Programme de développement durable à l’horizon 2030, puisque la Puissance occupante continue d’entraver le développement à travers la confiscation des terres et l’exploitation des ressources naturelles du Territoire palestinien.  La situation alimentaire s’aggrave, le taux de pauvreté et la fragilité augmentent.  Le Bangladesh a attribué la paupérisation croissante du peuple palestinien au système politique imposé par Israël et a dénoncé, à l’instar de la majorité des délégations, l’exploitation des ressources naturelles sur le Territoire palestinien et le Golan syrien occupés.

En outre, le financement international de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) est à la peine.  Les États du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont assuré l’Office de leur soutien financier.  La délégation de la Malaisie a lancé un appel aux délégations pour qu’elles contribuent à l’UNRWA afin que l’agence bénéficie d’un financement prévisible et durable.

Le terme « apartheid » pour qualifier la grave situation dont souffrent les Palestiniens a été mis en avant par plusieurs délégations.  Les acteurs et membres d’organisations de la société civile qui recueillent des preuves des violations du droit international commises par Israël, afin que celui-ci en réponde, l’accusent d’apartheid et plaident pour des sanctions internationales, indique d’ailleurs le rapport.  La paix passe par le respect des droits et de l’intérêt légitime de toutes les parties, a rappelé la délégation d’Oman.

Les autorités israéliennes doivent se conformer aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et au droit international (humanitaire et droits humains), ont martelé toutes les délégations qui se sont exprimées, réitérant le droit du peuple palestinien à un État indépendant et souverain, selon le tracé des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.  Or, selon l’Afrique du Sud, aucune action concrète n’a été prise sur le terrain depuis l’adoption de la première résolution du Conseil de sécurité sur la Palestine en 1948, et malgré de nombreuses autres qui ont suivi.  Le Groupe des États arabes a aussi relevé que toutes les violations du droit international humanitaire sont liées à une absence de reddition de la justice.  Il a appelé la communauté internationale à y mettre un terme et à faire appliquer la résolution 2334 (2016) qui, il y a près de six ans, a appelé Israël à stopper « immédiatement et complètement la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ».

La prochaine réunion de la Deuxième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

SOUVERAINETÉ PERMANENTE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ, Y COMPRIS JÉRUSALEM-EST, ET DE LA POPULATION ARABE DANS LE GOLAN SYRIEN OCCUPÉ SUR LEURS RESSOURCES NATURELLES

Présentation du rapport et discussion générale

M. TARIK ALAMI, Directeur de la Division des questions émergentes et liées aux conflits de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a présenté, par visioconférence, le rapport du Secrétaire général intitulé « Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé » (A/77/90-E/2022/66)Ce rapport rend compte des pratiques et mesures auxquelles Israël continue de recourir, en particulier celles qui constituent des violations du droit international humanitaire (DIH) et du droit international des droits de l’homme et qui ont des répercussions sur la situation économique et sociale des populations vivant sous l’occupation militaire israélienne.  Il fournit des informations sur les faits nouveaux qui sont survenus au cours de la période allant du 1er avril 2021 au 31 mars 2022.

Le rapport indique que, durant la période à l’examen, Israël a continué de mettre en œuvre diverses politiques et pratiques –en matière notamment d’expansion des colonies, de démolition d’édifices et de logements palestiniens, de bouclages et de restrictions d’accès et de circulation– suscitant des inquiétudes quant à un éventuel usage disproportionné de la force.  Tout au long de l’année 2021, dit encore le rapport, Israël a intensifié la répression exercée sur les Palestiniens qui exprimaient leur désapprobation, concernant en particulier l’occupation et l’expansion des colonies, ce qui suscite des inquiétudes quant au respect du droit à la vie et à l’intégrité physique des Palestiniens, ainsi que d’autres de leurs droits civils et politiques.  Les acteurs et membres d’organisations de la société́ civile qui recueillent des preuves des violations du droit international commises par Israël, afin que celui-ci en réponde, l’accusent d’apartheid et plaident pour des sanctions internationales.

La période à l’examen a été marquée par une forte augmentation de l’emploi manifestement excessif de la force par les forces de sécurité israéliennes lors de manifestations, poursuit le rapport.  Du 10 au 21 mai 2021 a eu lieu la plus grave escalade des hostilités armées entre Israël et les groupes armés palestiniens à Gaza depuis 2014, laquelle a fait 281 morts, dont 71 enfants, et 10 000 blessés, dont 548 enfants et 491 femmes, du côté palestinien.  En 2021, trois fois plus de morts qu’en 2020 ont été à déplorer en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.  Une impunité généralisée concernant l’emploi illégal de la force a été constatée.

Le rapport décrit aussi la situation dans le Golan, où les Syriens souffrent de politiques discriminatoires au profit des colons, ce qui provoque de difficiles conditions socioéconomiques.  Les politiques et pratiques d’Israël ont provoqué un sous-développement, notamment à Gaza, et rendu les populations dépendantes, a souligné M. Alami.  Il a dit qu’Israël continue de refuser aux Palestiniens l’accès à leurs ressources naturelles au profit de la colonisation et de son industrie.  Les sources hydriques des Palestiniens ont été spoliées ou polluées et Israël continue d’exploiter pour 30 milliards de dollars de ressources naturelles en Cisjordanie, a-t-il précisé, avant de conclure que le système israélien a systématiquement privé les Palestiniens d’éléments vitaux et ainsi dégradé leurs conditions de vie.  En conclusion, il a dit qu’en 2021, l’escalade à Gaza a aggravé la situation et que, en 2022, des millions de Palestiniens ont besoin d’aide, dont les trois quarts à Gaza, où le taux de chômage atteint 47%.

Mme SAHAR NASSER-ABUSHAWESH, observatrice de l’État de Palestine, a déclaré qu’Israël continue de bafouer le droit international et de pratiquer l’apartheid.  Elle a affirmé qu’Israël, Puissance occupante, continue de délier les mains des colons terroristes, en leur permettant de tuer les Palestiniens aux yeux de tous, en détruisant leurs maisons et leurs infrastructures de production, et en s’en prenant aux terres agricoles, aux arbres fruitiers et aux oliviers, pierres angulaires de l’économie palestinienne depuis des siècles.  L’oratrice a aussi évoqué le détournement de l’eau par Israël à son profit, avec 10% seulement des bassins aquifères de Palestine livrés aux Palestiniens.  Chaque Palestinien reçoit en moyenne seulement 73 litres d’eau par jour, contre 300 litres pour un Israélien, a-t-elle comptabilisé, en faisant le calcul que les Palestiniens survivent donc avec moins que le minimum recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de 100 litres par jour et par personne.  Mettre un terme à l’occupation illégale est essentiel pour faire cesser les souffrances des Palestiniens afin qu’ils puissent réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a martelé la déléguée, qui a exhorté la communauté internationale à agir et à s’acquitter de ses obligations légales afin de mettre fin au régime d’apartheid, ainsi que de permettre au peuple palestinien d’accéder aux objectifs de développement durable (ODD).

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. MUHAMMAD IMRAN KHAN (Pakistan) a noté que le rapport montre les conséquences négatives de la politique israélienne sur la vie du peuple palestinien.  Le Groupe soutient les aspirations et les griefs du peuple palestinien à Jérusalem-Est et à Gaza et le droit du peuple syrien sur le Golan, a dit le représentant, qui a demandé l’arrêt de toutes les mesures d’annexion israélienne et appelé au respect du droit international.  Il a dit être préoccupé par le fait que la population palestinienne est empêchée d’exercer toute activité dans la zone C, y compris les constructions et le développement des communautés.  À Gaza, la colonisation israélienne a rendu les ODD difficiles à atteindre, a-t-il ajouté, en dénonçant la privation de l’accès aux technologies pour bénéficier des ressources naturelles et des ressources en eau.  Ces ressources doivent être rendues au peuple palestinien, a réclamé le délégué, en demandant à Israël de mettre fin à la spoliation des richesses naturelles palestiniennes.  Le représentant a appelé la communauté internationale à assurer la protection du peuple palestinien, ainsi qu’à faire pression sur Israël pour que ce pays cesse ses attaques contre les civils et les infrastructures civiles.  Il a enfin appelé à la réalisation de la solution des deux États.

M. ABDULAZIZ BINMOHAMAED ALWASIL  (Arabie saoudite), s’exprimant au nom du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a rappelé que les territoires palestiniens et le Golan syrien sont des territoires occupés.  En vertu de la Charte des Nations Unies, les habitants de ces territoires devraient pouvoir exercer tous leurs droits, a-t-il déclaré, ajoutant que l’occupation a des effets délétères sur la population, en violation de toutes les résolutions pertinentes de l’ONU qui appellent à la fin de l’occupation.  La communauté internationale se doit donc de prendre toutes les mesures appropriées pour la protection des populations de ces territoires occupés, a-t-il lancé.  Le représentant a rappelé que les États du Golfe ont été toujours des fervents défenseurs de la paix et du développement au Moyen-Orient, avant d’insister sur le droit au retour des réfugiés palestiniens et la souveraineté du peuple palestinien sur ses ressources.  Le délégué a également appelé à la création d’un État palestinien sur les frontières de 1967, et avec Jérusalem-Est comme capitale.  Les États du CCG entendent poursuivre leur soutien au peuple palestinien, notamment en finançant l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a-t-il assuré.

Au nom du Groupe des États arabes, M. HUMAM AL-SHAIKLI (Iraq) a dénoncé une violation flagrante du droit international par Israël et déploré que la colonisation continue de se développer au détriment des conditions de vie des Palestiniens.  Les politiques israéliennes dans la zone C, qui représente plus de 60% de la Cisjordanie et contient l’essentiel des ressources, sont discriminatoires et facilitent la saisie des terres des Palestiniens tout en les empêchant d’avoir accès aux ressources énergétiques ou hydriques, a poursuivi le représentant.  Le délégué du Groupe arabe a exprimé ses préoccupations quant au siège inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 15 ans, ainsi que face à l’escalade de la violence dans « une des plus grandes prisons à ciel ouvert de l’histoire ».  Les politiques et pratiques israéliennes continuent de perturber par ailleurs l’éducation, les enfants devant parcourir de longues distances à pied pour arriver à l’école, en étant harcelés par des colons israéliens sur le chemin.  Le représentant a insisté sur le fait que toutes les violations du droit international humanitaire sont liées à une absence de reddition de la justice.  Il a appelé la communauté internationale à y mettre un terme et à faire appliquer la résolution 2334 (2016).

M. ABDULRAHMANN ABDULAZIZ F.A. AL-THANI (Qatar) a dénoncé les politiques israéliennes appliquées dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  Il a rappelé le droit du peuple palestinien sur ses ressources naturelles, ses terres et l’eau, y compris à Jérusalem-Est.  Le représentant, qui a souligné la nécessité d’améliorer la situation des Palestiniens, a condamné les fermetures d’écoles et les obstacles à l’accès aux écoles des jeunes palestiniens.  Il a réitéré l’appui de sa délégation à l’UNRWA en vue de sauver des vies de Palestiniens.  Le Qatar, a ajouté le délégué, poursuivra son soutien pour améliorer leurs conditions de vie, y compris à Gaza, notamment en ce qui concerne l’accès aux logements et à l’électricité.  Il a enfin rappelé le don de 500 millions de dollars du Qatar pour les Palestiniens, qui doit bénéficier notamment à la société civile.

M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a appelé à soutenir le peuple palestinien, notamment les efforts de reconstruction de la Palestine.  La communauté internationale doit également fournir des efforts pour parvenir à la paix au Moyen-Orient, laquelle est sapée par l’occupation israélienne, a-t-il observé.  Le délégué a rappelé que depuis l’adoption de la première résolution du Conseil de sécurité sur la Palestine en 1948, et malgré de nombreuses autres qui ont suivi, aucune action concrète n’a été prise sur le terrain.  Ainsi, depuis un demi-siècle, Israël poursuit la construction de colonies de peuplement, a-t-il fait remarquer.  Le représentant a plaidé pour la création d’un État Palestinien vivant en paix et côte-à-côte avec l’État d’Israël sur les frontières de 1967.  Il a appelé la communauté internationale à continuer de faire pression sur Israël, la Puissance occupante.

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) s’est dit convaincu que la poursuite des politiques israéliennes constitue les racines mêmes des violences dans la région, notant que ces mesures sont toujours appliquées alors qu’elles contreviennent à toutes les résolutions des Nations Unies, et ce, en toute impunité.  « Ceci contribue à miner le droit du peuple palestinien à l’autodétermination », s’est indigné l’orateur.  Il a cité le Président namibien, qui a déclaré le mois dernier que le droit à l’autodétermination est inhérent à chaque être humain.  Le représentant a dès lors dénoncé les pratiques d’Israël et l’a sommé de cesser la destruction de logements palestiniens.  Les autorités israéliennes doivent se conformer aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a-t-il ajouté, avant de recommander d’arriver à la solution des deux États basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.

M. WISSAM AL NAHHAS (République arabe syrienne) a dénoncé les politiques systématiques qui minent le développement des populations occupées et qui sont contraires aux résolutions du Conseil de sécurité, au droit international et au droit international humanitaire.  La force occupante multiplie la colonisation sur les territoires occupés, avec des encouragements financiers qui attirent davantage de colons, a relevé le représentant, estimant que l’occupation israélienne du Golan syrien est nulle et non avenue.  Elle n’a aucun fondement juridique, a-t-il insisté, en déplorant que la force occupante y impose néanmoins son système juridique et fiscal.  Le représentant a dénoncé le déplacement d’arabes syriens qui se poursuit et la confiscation de leurs terres arables.  Le Gouvernement de la Syrie condamne toutes les politiques de colonisation dans le Golan syrien et les territoires palestiniens, ainsi que les pratiques discriminatoires des forces occupantes, a déclaré le représentant qui a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre immédiatement les résolutions pertinentes de l’ONU.

M. KAZI NABIL AHMED (Bangladesh) a constaté la paupérisation croissante du peuple palestinien à cause du système politique imposé par Israël, dénonçant notamment l’exploitation des ressources naturelles sur le Territoire palestinien occupé et le Golan syrien occupé.  La situation alimentaire s’aggrave, le taux de pauvreté et la fragilité augmentent, a ajouté le représentant, appelant Israël à mettre un terme à l’occupation du Territoire palestinien occupé et du Golan syrien.  Il a rappelé à la communauté internationale sa responsabilité à cet égard.  Selon lui, le grand défi consiste à réaliser les ODD et les activités de développement alors que le financement international diminue, y compris pour l’UNRWA, à cause des restrictions imposées par l’occupation israélienne.  Le représentant a donc demandé d’accélérer les transferts de fonds et le renforcement des capacités techniques aux Palestiniens, et a réitéré son appui à la solution des deux États.

M. SULAIMAN HAMADAH (Koweït) a appelé la Puissance occupante à quitter les territoires palestiniens occupés et le Golan syrien occupé.  Il a estimé que cette occupation entrave le développement économique et social de ces régions.  Alors que les pratiques israéliennes perdurent depuis plus de 50 ans, rien n’a été fait, a-t-il dénoncé, déplorant le fait que la Puissance occupante continue d’entraver le développement durable à travers la confiscation des terres et l’exploitation des ressources naturelles.  Le délégué a assuré l’appui du Koweït aux peuples palestinien et syrien, avant d’appeler la communauté internationale à mettre fin à cette injustice qui n’a que trop duré. 

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a déclaré que le système de restrictions imposées par Israël, depuis 1967, prive l’État de Palestine de ses moyens de développement.  Il a dénoncé la poursuite par Israël de pratiques violant les droits humains, le droit international et le droit international humanitaire, condamnant aussi l’occupation du Golan syrien et des territoires palestiniens où, en 2021, le taux de chômage a atteint 26%.  L’orateur a aussi dénoncé les destructions d’infrastructures par Israël et le fait que les enfants palestiniens de moins de 5 ans souffrent de davantage de malnutrition.  À moins d’y changer radicalement les conditions de vie, il sera difficile de réaliser les ODD dans les territoires palestiniens, a-t-il craint.  Le délégué a constaté que les violations causent des souffrances immenses qu’il a fermement condamnées.  Selon lui, le déni de tous leurs droits à la population de Palestine est le résultat d’un système d’apartheid.  Il a réclamé le retrait total d’Israël du Golan syrien et de tous les territoires palestiniens occupés, en demandant qu’Israël cesse ses politiques colonialistes « agressives ».  Le représentant a également condamné le Gouvernement des États-Unis pour avoir établi sa représentation diplomatique à Jérusalem.

M. ABDULLAH ALHAMMADI (Émirats arabes unis) a souligné l’importance d’apporter le soutien nécessaire pour répondre aux besoins urgents de la population palestinienne, ce que s’attachent à faire les Émirats arabes unis, qui ont versé plus de 160 millions de dollars à l’UNRWA.  Ils ont aussi envoyé plus de 1 000 tonnes d’aide médicale en Palestine, dont des vaccins contre la COVID-19.  Le représentant a appelé à intensifier les efforts pour prévenir l’escalade et promouvoir les négociations afin de générer des résultats.  Les Émirats arabes unis, a assuré le délégué, sont prêts à collaborer avec leurs partenaires régionaux, en ce sens, et pour la solution des deux États dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.

M. HUMAM AL-SHAIKLI (Iraq) a dénoncé les expulsions, les restrictions et les obstacles à la libre circulation du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, du fait de la Puissance occupante, qui provoquent une dégradation des conditions de vies des populations.  Cette pratique discriminatoire israélienne se poursuit alors qu’elle est contraire au droit international, a regretté le représentant, qui a dénoncé le recours excessif à la force par la Puissance occupante.  Selon lui, une solution au conflit permettrait la stabilité de la région, y compris l’accès aux ressources naturelles et le droit à la compensation et aux dédommagements.  La situation des Palestiniens est aux antipodes du Programme 2030, a noté le représentant, qui a salué les efforts des Palestiniens et de la communauté internationale pour atténuer les souffrances provoquées par l’occupation.  Il a réitéré le droit du peuple palestinien à un État indépendant pour consolider la prospérité et la stabilité au Moyen-Orient.

Mme NAHHY MOHAMED RASHEED (Maldives) a estimé que les restrictions imposées aux Palestiniens, depuis 1967, les ont rendus encore plus vulnérables aux chocs externes.  Cela s’est d’ailleurs vu pendant la pandémie de COVID-19, a-t-elle fait remarquer.  Les populations dans le Golan arabe syrien occupé souffrent également de plusieurs restrictions, a-t-elle aussi relevé, en se désolant que ces populations des territoires occupés n’aient pas de souveraineté sur leurs ressources naturelles.  De ce fait, elles ne peuvent parvenir au développement durable, a-t-elle constaté, avant de plaider pour l’avènement de la solution des deux États.  Elle a appelé la communauté internationale à œuvrer à ce but.

M. EVGENY Y. VARGANOV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays a toujours soutenu la création d’un État indépendant souverain, selon la solution des deux États basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967, et avec Jérusalem-Est pour capitale.  Or, la Russie a constaté des tendances dangereuses sur le terrain et des postures agressives de puissances influentes, notamment les États-Unis déplaçant leur ambassade à Jérusalem, a dit le délégué.  Concernant le Golan syrien, le délégué russe a rappelé que ce territoire fait partie intégrante du territoire syrien.  Le représentant a poursuivi, en critiquant les actions menées par Israël dans les territoires: destruction de propriétés, spoliations de terres arables, recours disproportionné et arbitraire à la force, entre autres.  Offrant son soutien plein et entier à l’UNRWA, dont il a qualifié le rôle de stabilisateur, il a critiqué les tentatives de déstabiliser cette agence comme contre-productives.  Il a enfin critiqué la volonté de relancer le commerce entre Arabes et Israéliens sans que soit réglée la question de fond.

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie) a déploré l’escalade de la violence et la poursuite de la colonisation qui, conjuguées à la pandémie, minent les efforts des Palestiniens pour parvenir au développement.  Il a réitéré l’attachement de l’Indonésie à soutenir le renforcement des capacités, en Palestine, qui a alloué des fonds en ce sens.  L’Indonésie est prête à intensifier la coopération au développement avec les Palestiniens sous l’égide de la coopération Sud-Sud ou triangulaire, a ajouté le représentant.  Selon lui, les programmes de soutien et d’assistance sont vains si les populations occupées n’ont pas accès à leurs ressources naturelles.  Le délégué a, enfin, appelé la communauté internationale à se mobiliser pour qu’Israël mette fin à cette politique délibérée, et pour que soit trouvée une solution politique des deux États, dans les frontières de 1967.

M. AHMED MAGDY MOHAMED RASHAD ABDELAAL (Égypte) a noté l’aggravation de la situation au quotidien du peuple palestinien dans la bande de Gaza.  Il a dénoncé les destructions des logements et la violence des colons israéliens.  Tout ceci éloigne la réalisation de la solution des deux États et de l’amélioration des conditions de vie des Palestiniens à l’approche de l’hiver, a-t-il regretté.  La situation dans le Golan occupé n’est guère différente, a estimé le représentant, saluant le travail des agences et des organisations internationales.  Il a dénoncé l’occupation qui est contraire au droit international surtout en matière de droits humains.  L’amélioration de la situation des Palestiniens et dans la région dépend de la jouissance par le peuple palestinien de son droit et de l’accès à la zone C, et à ses recettes fiscales, a-t-il plaidé.  Il faut continuer d’aider le peuple palestinien, a exhorté le représentant, martelant que la question palestinienne est fondamentale au Moyen-Orient pour y assurer la paix.  Sans la solution des deux États, ce ne sera pas possible, a prédit le représentant.

Mme ASBINA MARIN SEVILLA (Venezuela) a énuméré une série de pratiques néfastes commises par Israël contre les Palestiniens, assurant que l’occupation est le principal obstacle au développement économique de la Palestine.  Elle a mentionné, entre autres, le fait que toutes les ressources hydriques des territoires occupés sont placées sous le contrôle de l’Armée israélienne.  Pour leur part, les Palestiniens n’ont pas le droit d’exploiter leurs ressources naturelles, a-t-elle dénoncé.  Elle a remarqué que la situation est similaire pour le Golan syrien occupé, avec l’expansion de colonies illégales et l’exploitation des ressources naturelles.

M. AZRIL BIN ABD AZIZ (Malaisie) s’est dit préoccupé par la prolongation des violations commises par Israël dans les territoires occupés.  L’oppression systématique des Palestiniens ces dernières années, la confiscation de terres, les traitements inhumains constituent une situation d’apartheid, a appuyé le délégué.  Il a appelé la communauté internationale à ne pas détourner le regard et l’a enjointe à faire en sorte qu’Israël revienne au respect de toutes les résolutions pertinentes du Conseil.  Le représentant a prôné une solution des deux États, basée sur le tracé des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.  Il a aussi lancé un appel aux délégations pour qu’elles contribuent à l’UNRWA afin que l’agence bénéficie d’un financement prévisible et durable.  Concernant le Golan syrien occupé, l’orateur a critiqué la volonté d’Israël d’y développer l’agriculture alors que ce territoire appartient de droit à la Syrie.  « Le plateau du Golan doit être retourné à la Syrie », a martelé le délégué de la Malaisie.

M. AHMED AL ZADJALI (Oman) a dit accorder une importance particulière au point à l’ordre du jour examiné aujourd’hui, soutenant le droit inaliénable du peuple palestinien à la liberté et à la création d’un État indépendant, conformément au droit international.  Préoccupé par les informations contenues dans le rapport, le représentant a dénoncé les destructions et la confiscation de terres.  Il a assuré qu’Oman va continuer à soutenir la paix, la négociation d’une solution viable des deux États et un retrait inconditionnel d’Israël du Golan syrien.  La paix passe par le respect des droits et de l’intérêt légitime de toutes les parties, a assené le représentant.

M. MOHAMED-ESSEGHIR LATROUS (Algérie) a dit être profondément préoccupé par l’occupation et la violation du droit international par la Puissance occupante, telles que décrites dans le rapport du Secrétaire général.  Il a particulièrement dénoncé l’exploitation des ressources naturelles palestiniennes et son incidence négative sur les conditions de vie des Palestiniens.  Cette politique de confiscation est une violation systématique du droit international, a accusé le représentant.  Il a dénoncé les entraves aux exportations palestiniennes et la levée de lourds impôts sur les Palestiniens.  Il a appelé la communauté internationale à s’acquitter de ses responsabilités y compris faire respecter le droit international.  En conclusion, le représentant a réitéré le droit du peuple palestinien à un État indépendant et souverain.

M. ASRAF HAMED (Libye) a dénoncé la poursuite des violations israéliennes, qui contribue à saper davantage la confiance placée en les Nations Unies.  De même, le blocus des territoires palestiniens a des effets négatifs sur la vie socioéconomique, dans un contexte accentué par la crise de la COVID-19, a-t-il noté.  Le délégué a déploré le fait qu’en dépit des nombreux instruments internationaux appelant à mettre fin à l’occupation, ainsi qu’au retour des Palestiniens sur leurs terres, on observe sur le terrain l’augmentation de la fréquence des attaques violentes sur les propriétés palestiniennes.  Selon lui, toutes ces mesures israéliennes sapent les perspectives de développement durable des territoires palestiniens.

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