Soixante-dix-septième session,
8e & 9e séances, Matin & après-midi
AG/EF/3568

Deuxième Commission: appels à un accès universel au numérique et aux nouvelles technologies pour répondre aux défis d’un monde globalisé

Les crises multiples aggravent encore les inégalités dans l’accès au développement et creusent la fracture numérique.  Tel est le constat partagé, ce vendredi, par les experts et les délégations de la Deuxième Commission (questions économiques et financières), qui se penchaient sur la mondialisation et l’interdépendance, les migrations et les technologies de l’information et des communications (TIC).

Les délégations ont beaucoup insisté sur les inégalités d’accès au numérique et aux nouvelles technologies, appelant à un renforcement des capacités et au transfert de technologies entre États Membres.  Les TIC permettent en effet de réduire les inégalités à l’intérieur des pays et de renforcer la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD).  Partant, le fossé numérique présente le risque pour les pays en développement d’être laissés de côté.

Par exemple, l’éducation en ligne pendant la pandémie était inaccessible à nombre d’enfants des pays les moins avancés (PMA), car seule une faible proportion de la population a accès à Internet dans ces pays, n’a pas manqué de faire observer le représentant de ce groupe.  La moitié de la population mondiale n’a pas accès à Internet, a confirmé l’Union internationale des télécommunications (UIT).  La nécessité de supprimer les obstacles à la connectivité et de promouvoir l’accès à une bande passante abordable pour les pays en développement a été soulignée à maintes reprises au cours du débat, tandis que l’appel à l’accès universel à ces ressources essentielles et au partage de technologies a été renouvelé.

Les technologies d’avant-garde telles que l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle ont en effet le potentiel de transformer radicalement les sociétés et les économies, et d’interagir profondément avec les efforts visant à atteindre le développement durable, à condition que ces innovations répondent aux intérêts de tous les pays, a dit Mme Shamika Sirimanne, de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Le Groupe des États en développement sans littoral a d’ailleurs salué la création de la Coalition sur la connectivité avant de réitérer son appel à combler le fossé numérique.  Face aux inégalités numériques, Singapour a, à l’instar d’autres délégations, réclamé une coopération internationale concertée dans certains domaines tels que la connectivité numérique, les infrastructures, l’accès à bas prix à une bande passante, les protections face à des cyberattaques sophistiquées et à la désinformation.

Selon M. Shantanu Mukherjee, du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA), la coopération internationale axée sur le transfert de technologies, le renforcement des capacités et le financement peut aider les pays en développement à faire un bond en avant dans l’adoption de technologies à faible émission de carbone et à réduire la fracture numérique, autant d’éléments essentiels à l’action en faveur du climat et à l’éradication de la pauvreté.

En outre, la mondialisation a accru la vulnérabilité économique, sociale et environnementale ainsi que les inégalités, laissant de nombreux pays et populations sur le bord de la route, une tendance encore aggravée par la pandémie de COVID-19, a reconnu Mme Marion Barthelemy, sa collègue du DESA.  Elle a plaidé pour une architecture de la mondialisation plus résiliente et diversifiée afin de répondre efficacement aux chocs mondiaux.  La mondialisation doit aller de pair avec une solidarité et une coopération mondiales accrues en matière de science, de technologie et d’innovation pour répondre aux défis communs et soutenir les plus pauvres et les plus vulnérables.  La mondialisation doit avoir le souci constant de ne laisser personne de côté, a-t-elle dit, en recommandant que cela soit au cœur de la gouvernance multilatérale d’un monde globalisé.

L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) a attiré l’attention sur les tendances inquiétantes à l’encontre du libre-échange et de l’intégration économique pour souligner que la coopération multilatérale reste la meilleure option pour surmonter les obstacles communs.  Comme hier, plusieurs pays ont par ailleurs appelé à la levée des sanctions économiques unilatérales, qui entravent le développement, et dénoncé les mesures protectionnistes et discriminatoires, qui piétinent le cadre multilatéral existant.

Autre point abordé ce vendredi: les migrations et le développement.  Un représentant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a averti que les ODD ne seront pas atteints sans tenir compte des migrations.  Le Portugal, au nom des 33 pays champions du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, a insisté sur les contributions des migrants aux sociétés et aux économies avant, pendant et après la pandémie, y compris par les envois de fonds.

Selon M. Bela Hovy, autre expert du DESA, ces transferts de fonds ont atteint 605 milliards de dollars vers les pays à revenu faible et intermédiaire en 2021 et 773 milliards de dollars au niveau mondial.  Les envois de fonds contribuent ainsi à la réduction de la pauvreté, facilitent l’accès des ménages aux services de base et améliorent l’inclusion financière des familles de migrants.

En début de séance, la Deuxième Commission a terminé son débat général entamé lundi 3 octobre et, à la fin de la journée, la République populaire démocratique de Corée et le Japon ont exercé leur droit de réponse.

La Deuxième Commission poursuivra ses travaux lundi 10 octobre, à partir de 10 heures.

CLÔTURE DU DÉBAT GÉNÉRAL

M. ALASSANE CONTE (Guinée) a appelé à des mesures vigoureuses et audacieuses pour atteindre les ODD d’ici à 2030 et remarqué que la pandémie avait mis en évidence les limites du système multilatéral.  En Guinée, la dernière décennie a été le théâtre d’une nette amélioration des conditions de vie de la population, avec un indice des droits humains en progression entre 1990 et 2017, a-t-il signalé.  Il a expliqué que, pour accélérer son développement économique et social, la Guinée a mis en place un plan national et collabore avec l’ONU avec succès.  Pour consolider ces bases existantes, le Gouvernement a élaboré et conclu son plan de travail conjoint, le 6 avril dernier, doté d’un montant de plus de 86 millions de dollars.  Ce plan met l’accent sur l’accès aux services sociaux de base et sur l’accès au travail des femmes et des jeunes, a précisé le représentant, en ajoutant que des gestes forts sont faits pour remettre le pays sur le bon chemin.  Il a cité plusieurs réformes en cours, dont celle de l’État, avec la lutte contre le détournement des deniers publics et la gabegie financière, ainsi que des poursuites à l’encontre de certains commis de l’État.  Un organe spécial a été mis sur place pour lutter contre la corruption, avec la grande satisfaction de la population guinéenne, a assuré le représentant.

M. SERGE PAMPHILE MEZANG AKAMBA (Cameroun) a rappelé que, lors du premier Sommet de l’ONU pour le développement durable, tenu en 2019, la communauté internationale s’était engagée solennellement à aller plus loin et plus vite, par des décisions audacieuses, tant sur le plan individuel que collectif dans le cadre de la « Décennie d’action ».  Cependant, la réalité révèle plutôt un recul dans la plupart des cibles à atteindre à l’horizon 2030.  « Nous avons échoué », a lancé le représentant, en notant que l’objectif de consacrer 0,7% du PIB à l’aide publique au développement (APD) n’a pas été atteint, que l’engagement pris à Copenhague et à Cancun de mobiliser 100 milliards de dollars, par an, à partir de 2020 pour le financement climatique n’a pas été respecté, et que les objectifs du plan stratégique sur la biodiversité n’ont pas été atteints.  Il a expliqué cet échec par le fait que nous refusons de créer les conditions d’une croissance économique durable, inclusive et soutenue, pour une prospérité partagée.  Il a donc invité les États Membres à se garder de toute nouvelle rhétorique et à se concentrer sur les moyens d’action dont les pays en développement ont réellement besoin.  « Nous n’avons pas besoin de nouveaux concepts.  Nous avons besoin d’argent, de financement. »

M. RUSLAN BULTRIKOV (Kazakhstan) s’est dit convaincu que l’orientation politique de la Deuxième Commission est plus nécessaire que jamais pour faire avancer et intensifier la mise en œuvre des ODD et des autres objectifs de développement ayant fait l’objet d’un accord international, comme le Cadre de Sendai, l’Accord de Paris et le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Pour le délégué, seuls l’unité et les partenariats permettront de transformer les engagements politiques en actions.  Il a attiré l’attention sur les effets des changements climatiques sur les ressources hydriques et sur les risques de nouvelles pandémies qui exigent de repenser des mécanismes sanitaires au niveau de la coopération mondiale.  Il a aussi défendu la nécessité de nouvelles approches pour les échanges internationaux et la coopération économique, ainsi qu’en matière de soutien aux pays en développement, qui ont été particulièrement touchés par les perturbations dues à la COVID-19.  Avec ses partenaires d’Asie centrale, le Kazakhstan s’est engagé à renforcer les échanges politiques et à développer des liens économiques pour faire avancer la région, dont l’Itinéraire de transport international transcaspien est un bon exemple.

Pour M. BORIS HOLOVKA (Serbie), les défis majeurs auxquels la planète entière est confrontée représentent un test de la volonté des États Membres d’agir ensemble et de prendre des mesures concrètes pour la mise en œuvre du Programme 2030.  Pour la Serbie, cette mise en œuvre et son processus d’intégration européenne sont complémentaires.  La Serbie attache une grande importance à résoudre la question des changements climatiques aux niveaux national, régional et mondial, a-t-il assuré, signalant qu’elle a ratifié l’Accord de Paris en 2017, adopté une loi qui établit un cadre juridique pour la lutte contre les changements climatiques, en mars 2021, et revu sa contribution déterminée au niveau national (CDN), en août 2022, pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 33,3% jusqu’en 2030.  Par ailleurs, le représentant s’est dit convaincu que le développement fondé sur la numérisation, les nouvelles technologies et l’innovation est la bonne façon d’affronter les nombreux défis, avec l’objectif d’une reprise durable et de construire un avenir durable pour tous.  Selon les rapports pertinents de l’ONU de 2022, la République de Serbie figure parmi les pays ayant effectué le plus de progrès dans la numérisation de son administration publique, a-t-il fait observer.

Mme ALARA İSTEMİL AYDİL (Türkiye) a relevé que la pandémie a aggravé les vulnérabilités qui existaient et a gravement affecté la capacité des pays à réaliser le Programme 2030.  Plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim au XXIe siècle, c’est inacceptable, a lancé la déléguée.  Ne laisser personne de côté est la promesse au cœur du Programme 2030 et il faut redoubler d’efforts pour y parvenir, en continuant d’accorder une attention particulière aux plus vulnérables, a-t-elle proposé.  La Türkiye est fière que son APD soit passée de 967 millions de dollars, en 2010, à plus de 8,1 milliards de dollars, en 2020, ce qui représente 1,14% de son PIB et est bien supérieur à l’objectif de 0,7%.  La représentante a dit que la Türkiye attend de la prochaine COP15 sur la biodiversité un cadre ambitieux, équilibré, efficace, solide et porteur de changements.  En tant que pays hôte de la COP16, la Türkiye jouera un rôle de chef de file sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité au niveau mondial.  D’ici là, et compte tenu du problème de la gestion des déchets dans les villes, elle présentera à la Deuxième Commission une nouvelle résolution sur la thématique du zéro déchet.

Mme ASBINA MARIN SEVILLA (Venezuela), après avoir rappelé les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur les sociétés, a appelé la communauté internationale à privilégier la coopération, les partenariats et le multilatéralisme dans la mise en œuvre du Programme 2030 au niveau mondial.  Au niveau national, elle a accusé les États-Unis de mener une agression systématique, un blocus économique et financier, une attaque délibérée et du terrorisme économique contre son pays.  Le Venezuela écope de 913 sanctions illégales y compris la séquestration de 30 tonnes d’or dans les coffres de la Banque d’Angleterre.  Elle a chiffré le coût de ces mesures à 150 milliards de dollars qui auraient dû servir pour le développement économique du Venezuela.  « Que cesse cette expérience néocoloniale qui sape la vie de 30 millions de Vénézuéliens et empêche le développement durable », a exhorté la représentante, qui a dit craindre des conséquences déplorables qui seraient comparables aux guerres des armées classiques semant le chaos.  Elle a également appelé à atténuer les effets des changements climatiques, les pays développés devant, à son avis, réaffirmer leur engagement climatique et le principe de responsabilité commune, mais différenciée.

Pour Mgr GABRIELE CACCIA, Observateur permanent du Saint-Siège, retrouver le sens d’une identité commune en tant que famille humaine est un impondérable pour transformer les engagements politiques en actions.  Les programmes de développement et de reprise doivent se fonder sur la coopération internationale, la responsabilité partagée et la solidarité, a-t-il dit, en recommandant de remplacer les intérêts politiques étroits par le principe du bien commun.  Il a proposé, par exemple, d’allouer des ressources de manière à permettre à chaque personne de réaliser son développement humain intégral et de protéger notre planète de toute forme d’exploitation.  L’Observateur a souligné la responsabilité particulière de la Deuxième Commission et son rôle sans égal au sein du système des Nations Unies, puisqu’elle a pour mandat de favoriser un modèle de développement reposant sur la durabilité, qui est multidimensionnelle par définition.

Comme le pape François l’a souligné, la plus grave crise sociale à laquelle le monde fait face est une crise des relations humaines, qui découle d’une vision dominée par l’individualisme, l’indifférence et une culture de gaspillage, a poursuivi l’Observateur.  Dans ce contexte, il a jugé essentiel de mettre en place des mesures sociales plaçant la personne humaine au centre, ce qui implique de respecter la dignité inhérente à tout individu et les droits humains inaliénables et universels.  Mgr Caccia a par ailleurs fait savoir que l’État du Vatican a récemment déposé les instruments d’adhésion à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et à l’Accord de Paris, avec effet ce 4 octobre.

M. WILFRIED BIY, de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), a estimé que la transformation mondiale de l’énergie nécessiterait au moins de doubler les investissements annuels par rapport aux niveaux actuels.  Il a précisé que 24 000 milliards de dollars d’investissements planifiés devraient être réorientés des énergies fossiles vers les technologies de transition énergétique entre aujourd’hui et 2050.  Pour respecter l’objectif de 1,5°C de l’Accord de Paris, l’énergie renouvelable devrait atteindre 8 000 gigawatts dans le monde, soit près du triple de la capacité actuelle.  Pour soutenir cette transformation, l’IRENA et les Émirats arabes unis ont lancé la plateforme Energy Transition Accelerator Financing (ETAF), un nouveau mécanisme de financement visant à accélérer la transition vers les énergies renouvelables dans les pays en développement.

Droit de réponse

Le représentant de la République démocratique populaire de Corée a déclaré qu’une centrale électrique japonaise contaminerait l’eau de mer au tritium.  Il a estimé que les mesures prises par les autorités japonaises à Fukushima représentent une menace pour l’humanité, mettant en garde que « un million de tonnes d’eau usée » pourrait traverser les eaux du Pacifique.  « Cela illustre clairement l’amoralité du Japon », a dit le représentant, en se basant sur le fait que de nombreux pays ont critiqué la décision japonaise « comme un acte de terrorisme ».  La population japonaise, elle aussi, s’oppose à cet objectif de libérer des « eaux radioactives », a-t-il ajouté, au motif que cela pourrait déclencher « une apocalypse nucléaire ».  Le comportement du Japon est « criminel tout au fil de l’Histoire », a accusé le représentant nord-coréen.

LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE - A/77/62-E/2022/8

MONDIALISATION ET INTERDÉPENDANCE - A/77/214

Présentation de rapports

Mme SHAMIKA SIRIMANNE, Directrice de la Division de la technologie et de la logistique de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a présenté le rapport du Secrétaire général (A/77/62) sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre et le suivi des textes issus du Sommet mondial sur la société de l’information aux niveaux régional et international.

Tout d’abord, elle a évoqué les enseignements tirés de la pandémie de COVID-19.  Pour ceux qui avaient accès à Internet, les technologies numériques ont contribué à atténuer les effets de la pandémie, en donnant des outils pour le télétravail, le commerce électronique et l’apprentissage en ligne.  Ces technologies ont également joué un rôle essentiel du point de vue médical.  Malheureusement, ces évolutions n’étaient pas accessibles à tous, le fossé numérique s’est creusé pendant la pandémie et les progrès vers les ODD ont ralenti, voire ont été anéantis.

Forte de ce constat, Mme Sirimanne en a tiré trois leçons importantes: un débit à large bande de haute qualité et abordable pour accéder aux ressources et services numériques est un facteur essentiel pour parvenir à la résilience et atténuer les effets de la pandémie.  Celle-ci a aussi démontré la valeur de la collecte, de la gestion et de l’analyse des données pour permettre aux sociétés de comprendre les défis, de déterminer les réponses et de procéder à des ajustements rapides.  S’agissant des risques associés aux technologies numériques dans les domaines de la cybersécurité et de la protection des données personnelles, ils sont devenus plus clairs et il est urgent d’y faire face.

En venant au sujet des changements climatiques et de l’environnement, Mme Sirimanne a assuré que la collecte et l’analyse de données sont également des outils essentiels pour réduire les émissions de carbone et atténuer les changements climatiques.  Toutefois, il ne faut pas oublier de minimiser les impacts environnementaux négatifs de l’infrastructure, des équipements et des services numériques, la hausse rapide du trafic de données ayant entraîné une hausse de la consommation d’énergie.  En outre, le court cycle de vie des appareils numériques, tels que les téléphones mobiles, contribue aux problèmes de déchets électroniques.

La troisième grande tendance évoquée dans le rapport relève du lien entre développement et évolution des technologies.  Les technologies d’avant-garde, telles que l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle, la prise de décision algorithmique, la robotique, la réalité virtuelle et l’informatique quantique, ont le potentiel de transformer radicalement les sociétés et les économies, et d’interagir profondément avec les efforts visant à atteindre le développement durable.  Les Nations Unies doivent veiller à ce que ces innovations répondent aux intérêts de tous les pays, sous les auspices de la Commission de la science et de la technique au service du développement, a estimé Mme Sirimanne.

La gouvernance des données constitue le quatrième défi essentiel.  Les données deviennent en effet une ressource stratégique de plus en plus importante.  Si elles sont bien gérées, elles peuvent contribuer à surmonter quelques-uns des défis mondiaux de développement.  Si elles sont mal gérées, elles peuvent entraîner des violations des droits humains, générer des résultats de développement très inégaux et nuire au fonctionnement de Internet.  Nos actions communes ont donc une grande importance pour la réalisation des ODD, a lancé Mme Sirimanne, invitant à trouver un consensus sur la régulation des données.

M. SHANTANU MUKHERJEE, Directeur de la Division de l’analyse économique et de la politique économique du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté les grandes lignes du rapport du Secrétaire général intitulé « Vers un nouvel ordre économique international » (A/77/214).

Dans un contexte de crises multiples, le rapport analyse l’ampleur et la profondeur de leurs impacts immédiats et à plus long terme sur les économies des pays, et sur les populations, ainsi que les options de redressement conformément aux ODD.  Le rapport examine également le rôle joué par les interventions fiscales et monétaires pendant la pandémie et la manière dont elles peuvent contribuer davantage à la mise en place d’une reprise économique inclusive et résiliente pour faire progresser les ODD et accélérer l’action climatique.

Par exemple, les prix élevés des combustibles fossiles incitent à accélérer la transition énergétique, ce qui est essentiel pour une action significative en faveur du climat.  Cependant, ils pourraient également nuire à l’action climatique si les prix élevés et les pénuries incitent à une plus grande utilisation du charbon à court terme et à des investissements dans des capacités d’extraction de combustibles fossiles supplémentaires, plutôt qu’à un passage aux énergies renouvelables.

Pour éviter une telle rechute, il faut des « politiques climatiques coordonnées », des politiques monétaires et fiscales coordonnées.  Des investissements ciblés doivent fonctionner en tandem pour maintenir la stabilité macroéconomique, tout en fournissant les stimuli appropriés pour accélérer l’action climatique et minimiser les coûts de la transition -notamment en « suscitant le soutien du public ».

Au niveau mondial, le rapport explique comment la coopération internationale et l’action nationale peuvent contribuer à exploiter tout le potentiel de la transformation numérique et des progrès rapides de la science, de la technologie et de l’innovation, notamment en permettant une transition énergétique plus inclusive.

La coopération internationale axée sur le transfert de technologies, le renforcement des capacités et le financement peut aider les pays en développement à faire un bond en avant dans l’adoption de technologies à faible émission de carbone et à réduire la fracture numérique, autant d’éléments essentiels à l’action en faveur du climat et à l’éradication de la pauvreté, selon le texte.

Mme MARION BARTHELEMY, Directrice du Bureau de l’appui intergouvernemental et de la coordination pour le développement durable au Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté le rapport du Secrétaire général intitulé « Tenir la promesse de mondialisation: promouvoir le développement durable dans un monde interconnecté », dans lequel M. António Guterres reconnaît que la mondialisation a accru la vulnérabilité économique, sociale, environnementale et les inégalités et laissé de nombreux pays et populations de côté, une tendance encore aggravée par la pandémie de COVID-19.  Plus récemment, la guerre en Ukraine a provoqué d’importants chocs mondiaux qui ont eu un impact négatif sur les secteurs de l’alimentation et de l’énergie et ont aggravé une crise financière.  Les effets de ces crises multiples ont davantage touché les pays en développement en raison de leur plus grande exposition aux chocs mondiaux.  Le rapport présente un certain nombre de recommandations politiques pour mieux reconstruire après la pandémie.  Il faut une architecture mondialisée plus résiliente et diversifiée, mieux équipée pour répondre aux chocs mondiaux, la pandémie ayant révélé des lacunes importantes dans les accords commerciaux et les chaînes d’approvisionnement hyperspécialisées.  Les pays devraient notamment concentrer leurs efforts sur la diversification des chaînes d’approvisionnement et la mise en œuvre de politiques d’accompagnement, préconise le Secrétaire général.

Deuxièmement, il est nécessaire de garantir un accès équitable aux ressources financières pour le relèvement et la mise en œuvre du Programme 2030.  Le renforcement de l’architecture sanitaire internationale est également essentiel.  Troisièmement, a conseillé le Secrétaire général, la mondialisation doit aller de pair avec une solidarité et une coopération mondiales accrues en matière de science, de technologie et d’innovation pour répondre aux défis communs et soutenir les plus pauvres et les plus vulnérables.  Les processus de mondialisation doivent être façonnés de manière à dégager suffisamment d’espace budgétaire et autre pour que tous les pays soient en mesure de choisir leurs modèles de développement et poursuivre les objectifs de développement durable dans leur contexte national.  Quatrièmement, une nouvelle gouvernance multilatérale en réseau, inclusive et percutante devrait être assurée, avec l’ONU en son cœur et avec des objectifs bien définis, articulés autour de la nécessité d’atteindre les ODD.  L’inclusion, la solidarité internationale, la capacité de travailler rapidement avec des réseaux d’acteurs, l’utilisation des technologies pour une connectivité accrue et un souci constant de ne laisser personne de côté devraient être au cœur de la gouvernance multilatérale dans un monde globalisé, précise encore le rapport.

M. BELA HOVY, Chef de l’Unité des publications et de soutien de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté le rapport du Secrétaire général (A/77/236) sur les migrations internationales et le développement.  Il en ressort que le nombre de migrants internationaux n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennies: ils représentaient 3,6% de la population mondiale en 2020, contre 2,9% en 1990.  Par ailleurs, ils représentaient, en 2020, 12,4% de la population totale dans les régions les plus développés, contre seulement 1,9% dans les moins développées.  Quant au nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile, il aurait atteint 33,8 millions selon les estimations, provenant à 84% des régions les moins développées.

Au cours des prochaines décennies, les migrations seront le seul facteur de croissance de la population dans beaucoup de pays à revenu élevé, où le nombre de décès dépassera progressivement celui de naissances.  En revanche, la croissance de la population dans les pays à revenu faible et intermédiaire inférieur continuera d’être alimentée par un excédent de naissances par rapport aux décès.  L’émigration nette que connaissent certains pays contribue au vieillissement de la population.

En 2021, on estime que les transferts de fonds ont atteint 605 milliards de dollars vers les pays à revenu faible et intermédiaire et 773 milliards de dollars au niveau mondial.  Les envois de fonds contribuent à la réduction de la pauvreté, facilitent l’accès aux services de base au niveau des ménages et améliorent l’inclusion financière des familles de migrants.

Il ressort de l’analyse des examens volontaires présentés au sujet des ODD 8 et 10, qui comprennent d’importantes cibles liées à la migration, que nombre de mesures ont été prises pour mettre en œuvre des politiques migratoires bien gérées, sur la traite des personnes ou le trafic illicite de migrants, et sur les transferts de fonds.  En revanche, un faible nombre de pays ont fait état d’actions visant à lutter contre les facteurs défavorables à la migration, à promouvoir l’inclusion des migrants, ou à tirer parti des contributions des communautés de la diaspora.

En conclusion, M. Hovy a assuré que le Réseau des Nations Unies sur les migrations continue à soutenir les pays pour atteindre les cibles des ODD liées à la migration.  En ce sens, le rapport fournit nombre d’exemples d’initiatives, d’outils, de recherches et de programmes lancés récemment.  Toutefois, si des progrès sont réalisés dans l’élaboration d’approches innovantes pour collecter des données sur les migrations, le suivi des indicateurs des ODD liés à cette question reste inégal.

Questions et réponses

Mme Sirimanne a répondu au Mexique à propos de l’importance des données pour le développement, qui a été cruciale durant la pandémie.  Selon elle, la tendance à la numérisation va s’accélérer mais la taille de cette économie numérique demeure inconnue.  De plus, les inégalités par rapport à la collecte de ces données vont croissant.  Et, ceux à qui ces données appartiennent n’en profitent pas, parce qu’ils les ont collectées ou achetées, ce qui joue sur les inégalités.  L’ONU peut agir et réfléchir à des questions telles que la taxonomie des données, la réglementation de la vie privée, les impôts numériques, entre autres.  L’ONU est le seul endroit où tous les pays peuvent se rassembler et réfléchir à ces questions cruciales.  Ce domaine concerne la pandémie, la réduction des risques de catastrophes, entre autres, a souligné Mme Sirimanne.

Sur une question de l’Indonésie sur les données de l’immigration, M. Hovy a évoqué des pistes pour améliorer la ventilation de données relatives aux migrations, comme celle d’utiliser des questions idoines durant les recensements de population, ou celle d’utiliser de nouveaux systèmes de collectes de données, quoique onéreux.

M. Mukherjee a insisté, quant à lui, sur le caractère transfrontalier des flux de données et sur l’importance de la coopération internationale pour collecter ces flux.  Ces questions sont indissociables de l’accès de tous les pays aux infrastructures numériques, et de l’accès de tout un chacun à une large bande passante pour réduire la fracture numérique.

Discussion générale conjointe

M. MUHAMMAD IMRAN KHAN (Pakistan), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a déclaré que les technologies de l’information et des communications (TIC) avaient profondément modifié le fonctionnement des sociétés, devenant partie intégrante de nos vies.  Elles ont aussi accentué les inégalités existantes d’accès à Internet et à la téléphonie mobile.  C’est un gros problème pour les pays en développement, a-t-il regretté.  L’orateur a évoqué des problèmes relatifs à la protection des droits des travailleurs de l’économie numérique, au transfert des technologies ainsi que les conséquences de l’exclusion numérique, qui entravent le développement des TIC.  Il a appelé à trouver un terrain d’entente pour régler ces problèmes d’inclusion.

Concernant le sujet de la mondialisation et l’interdépendance, il a estimé que les multiples crises appellent à un nouvel engagement pour le multilatéralisme.  « L’ONU doit respecter ses idéaux, et conjuguer paix, sécurité et développement durable », a insisté l’orateur, qui a appelé à des institutions financières mondiales plus représentatives.

Mme ANA PAULA BAPTISTA GRADE ZACARIAS (Portugal), au nom des 33 pays champions du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, a déclaré que la première déclaration d’avancement du Forum d’examen des migrations internationales, en mai, offre une feuille de route claire aux États Membres pour assurer, à l’intérieur et au-delà des frontières, que la migration devienne véritablement sûre, ordonnée et régulière.  Au cours de la session de cette année, la Deuxième Commission négociera un projet de résolution sur « la migration internationale et le développement ».  Elle a insisté sur les contributions des migrants aux sociétés et aux économies avant, pendant et après la pandémie, y compris par les envois de fonds.  Ces contributions sont reconnues dans tous les documents pertinents convenus au niveau international, a noté l’intervenante, ajoutant que la Deuxième Commission, en adoptant une résolution spécifique sur les migrations internationales et le développement, peut renforcer le message de ces documents cadres.  Elle devrait approfondir les nombreuses contributions des migrants au développement durable et aux sociétés en général, et fournir des orientations sur la manière dont leurs droits sont protégés y compris leur inclusion dans les sociétés, a estimé la déléguée.

La représentante a souligné la nécessité de mettre complètement à jour la résolution, compte tenu des restrictions imposées par la COVID-19 sur les travaux de cette Deuxième Commission.  Elle a fait savoir que les 33 pays champions sont le « centre de gravité » des discussions internationales sur la migration, car ils favorisent une vision holistique des réalités migratoires, à travers les pays d’origine, de transit et de destination.  Il faut aligner les textes existants sur la migration avec le Pacte mondial et la déclaration d’avancement, a suggéré la représentante, qui a demandé que le Pacte mondial sur les migrations soit mis en œuvre.

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. BURHAN GAFOOR (Singapour) a évoqué les multiples crises simultanées auxquelles le monde est confronté et a mis en avant les tendances inquiétantes à l’encontre du libre-échange et de l’intégration économique.  Dans ce contexte, l’ASEAN accorde une grande importance au multilatéralisme et s’engage collectivement à parvenir à la paix et à la prospérité dans la région.  L’Association est fermement convaincue qu’un système multilatéral ouvert et inclusif est essentiel pour la région.  Comme son expérience avec la COVID-19 l’a montré, la coopération multilatérale reste la meilleure option pour surmonter les obstacles communs, a noté le représentant.  À ce propos, il a estimé que l’entrée en vigueur, en janvier 2022, du Partenariat économique global régional représente un tournant décisif.

Il a aussi parlé des efforts redoublés pour parvenir à une ASEAN numérique, qui permettra d’accélérer la transformation numérique inclusive, d’améliorer la connectivité, de combler le fossé numérique et de parvenir au développement durable à long terme.  À cette fin, elle a élaboré un cadre d’intégration numérique et un plan d’action, a précisé le délégué, en indiquant que l’Association entamera des négociations sur le cadre pour l’économie numérique de l’ASEAN en 2025.  Le représentant a, par ailleurs, mentionné l’importance de la stratégie de coopération de l’ASEAN pour la cybersécurité 2021-2025.  Enfin, sur le sujet de la migration, le représentant a fait savoir que l’ASEAN continue à travailler à la protection et à la promotion des droits des travailleurs migrants, sachant qu’elle a adopté un Consensus en ce sens il y a deux ans.

M. GEORGE EHIDIAMEN EDOKPA (Nigéria), au nom du Groupe des États d’Afrique, a déploré une réalité morose: « un milliard d’enfants dans le monde ont été laissés pour compte en matière d’éducation durant la pandémie », a-t-il déclaré, et la COVID-19 a plongé 40 millions de personnes en Afrique dans une pauvreté abjecte.  Les TIC peuvent changer les choses, si utilisées de manière appropriée, mais de nombreuses personnes sont laissées de côté, faute d’un accès abordable aux TIC, a-t-il regretté.  Il a toutefois fait valoir que les entrepreneurs africains ne manquent pas d’idées, citant le développement de deniers mobiles, de monnaies mobiles, entre autres.  Mais il a alerté sur le fait que les infrastructures actuelles manquent pour développer le plein potentiel des TIC en Afrique.  Or, la connectivité numérique est plus importante que jamais pour faciliter le commerce transfrontalier, combler la fracture numérique et faire accéder des millions d’enfants africains à une éducation de qualité.  En conclusion, le représentant a insisté sur l’importance pour le Groupe des États d’Afrique de supprimer les obstacles à la connectivité par tous les moyens et à travailler pour promouvoir l’accès à une bande passante abordable pour les pays en développement.

Mme LORATO MOTSUMI (Botswana), qui s’exprimait au nom Groupe des pays en développement sans littoral, a déclaré que les déséquilibres numériques sont préoccupants et renforcent les vulnérabilités.  Elle a dit que l’une des principales causes du problème d’accès à Internet est la faiblesse de l’accès à l’électricité.  Il s’agit d’un défi important pour les pays en développement sans littoral alors que les TIC ont un rôle crucial dans l’intégration de ces pays dans les échanges internationaux et le relèvement après la pandémie de COVID-19.  La représentante a donc demandé d’aider les pays en développement sans littoral en matière de connectivité.  À cet égard, ils ont besoin de ressources financières et technologiques pour une connexion efficace à Internet.  Elle a appelé les États Membres, l’ONU et ses organismes et le secteur privé à venir en aide au Groupe des pays en développement sans littoral.  La représentante a enfin salué la création de la Coalition sur la connectivité avant de réitérer son appel à combler le fossé numérique.

Au nom des pays les moins avancés (PMA), M. CLEMENT AMAMAI DIMA NAMANGALE (Malawi) a déploré les inégalités de plus en plus importantes entre les plus pauvres et les plus vulnérables et le reste du monde.  L’impact disproportionné pour les PMA de la pandémie et des problèmes économiques qui ont suivi ont mis en évidence les inégalités dans la gouvernance mondiale.  De plus, le coût du service de la dette mène à un risque plus important de surendettement et le représentant a réitéré l’appel à une meilleure représentation des PMA au sein des institutions financières internationales afin d’avoir plus de cohérence et de participation aux processus des mécanismes de financement.

S’agissement du développement des TIC, il est essentiel au renforcement des capacités productives dans les PMA, a indiqué le représentant, qui a fait observer que l’éducation en ligne pendant la pandémie était inaccessible à nombre d’enfants dans les PMA, car seule une faible proportion de la population a accès à Internet.  Le développement des TIC est un aspect clef du programme de Doha, a rappelé le délégué.  Après des années d’amélioration de la bande passante, la situation a empiré en 2021 en raison d’une baisse des recettes due à la pandémie.  La proposition de mettre en place une université en ligne est une idée innovante à laquelle il s’est dit favorable.  Il a également souligné qu’il est essentiel d’augmenter la cyberrésilience, en particulier pour les femmes et les enfants.

Nous avons les outils et ressources nécessaires pour réduire les problèmes de connectivité dans les PMA, a-t-il conclu, espérant que la prochaine Conférence sur les PMA, en mars 2023 à Doha, permettra de trouver des solutions.

Mme WAN ZHI YI (Singapour), face aux inégalités numériques, a réclamé une coopération internationale concertée dans certains domaines tels que la connectivité numérique, les infrastructures, l’accès à bas prix à une bande passante, les protections face à des cyberattaques sophistiquées ainsi que la désinformation.  Singapour agit sur ces deux derniers points en ayant mis en place des normes en vue d’assurer la sécurité des usagers en ligne.  Singapour promeut aussi l’alphabétisation et l’inclusion numérique, avec la mise en place d’un bureau pour donner à la population les compétences nécessaires.

Selon Mme ESTEFANIA FONSECA VALDERRABANO (Mexique), un multilatéralisme efficace doit jouer à plein pour lutter contre les inégalités numériques.  L’ONU est sans aucun doute l’espace idoine pour dégager des synergies, a estimé l’oratrice, citant le Pacte numérique mondial à coordonner lors du prochain Sommet de l’avenir, en septembre 2023.  Au Mexique, l’accès à Internet est un « droit sacré », inscrit dans la Constitution, et une stratégie nationale du numérique est en place.  Le dispositif améliore l’inclusivité et le bien-être de la population.  Concernant la question de la migration, les efforts de relèvement post-COVID seraient bien plus lourds sans l’apport des migrants, a appuyé l’oratrice, qui a demandé que les entreprises de la « fintech » réduisent les frais de transaction des envois de fonds des migrants vers leur pays d’origine.

M. NIRUPAM DEV NATH (Bangladesh) a déploré que certains pays soient réduits à un rôle de fournisseur de données sans tirer profit de la transformation numérique.  Il a appelé à combler le fossé numérique et à rattraper le retard des pays en développement en matière d’intelligence artificielle, et à des investissements pour leur garantir un accès abordable à Internet.  Les ressources et les volontés politiques doivent se mettre au niveau de ces défis.  Le récent Sommet sur l’éducation a montré que les opportunités d’utiliser les plateformes numériques pour les pays en situation particulière étaient indispensables, a-t-il ajouté.  Les migrants représentent 10% du PIB mondial, mais la pandémie les a précarisés, a prévenu l’orateur, qui a dit espérer la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

Mme ARAKSYA BABIKYAN (Arménie) a informé que le Gouvernement arménien donne la priorité aux technologies d’avant-garde, en ayant notamment créé le portail en ligne du Gouvernement avec accès sécurisé dans le cadre de l’initiative « GOVTECH ».  La représentante a insisté sur l’importance des technologies numériques pour réaliser les ODD.  Toutefois, elles doivent être adaptées aux spécificités de chaque pays, a-t-elle précisé.  Elle a indiqué que le Gouvernement utilise les TIC pour aider à l’émancipation des femmes et à leur inclusion dans la vie socioéconomique.  Le Gouvernement a aussi élaboré le plan d’accélération technologique qui cherche à réduire de moitié le fossé numérique homme/femme dans les TIC.  Il a lancé une application mobile pour améliorer la sécurité des femmes contre les harcèlements, a encore détaillé la déléguée.

M. OWOICHO-OCHE AGBO (Nigéria) a dit que les TIC permettent de réduire les inégalités à l’intérieur des pays et de renforcer la mise en œuvre des ODD.  Les TIC exigent des partenariats, a toutefois précisé le représentant, qui a rappelé la nécessité de combattre la fracture numérique.  Le fossé numérique présente le risque pour les pays en développement d’être laissés de côté, a prévenu le délégué, en mettant l’accent sur la participation des grandes entreprises internationales et sur la coopération numérique mondiale.  S’agissant de l’accès aux TIC, il a souligné son importance, arguant que c’est un outil pour informer les personnes qui n’ont pas accès aux informations.  Le Gouvernement a élaboré un plan national 2025 sur la bande passante en vue de la révolution numérique, a-t-il encore indiqué.  Le délégué a aussi fait remarquer que les TIC peuvent contribuer à améliorer les recettes fiscales et la lutte contre les flux financiers illicites.  Ils peuvent aussi aider à la réduction des coûts des recouvrements fiscaux et des avoirs perdus.  Il a terminé en mettant l’accent sur l’impact que peuvent avoir les TIC dans l’agriculture.

M. ENKHBOLD VORSHILOV (Mongolie) a souligné la nécessité de surmonter les obstacles auxquels se heurtent les pays en développement, les femmes et les personnes vulnérables qui ont besoin d’avoir accès à Internet.  En Mongolie, a continué le représentant, l’éducation dans les technologies numériques constitue une priorité nationale.  Par ailleurs, le Gouvernement fait tout pour réduire les coûts des services publics en numérisant les services gouvernementaux.  Le Plan de développement numérique 2022-2027 prévoit des activités pour améliorer les infrastructures numériques.  Il comprend aussi la poursuite du projet de gouvernance numérique sécurisée pour combler la fracture numérique.  Le représentant a également insisté sur le rôle des TIC dans la diversification de l’économie.  Enfin, il a dit que le Gouvernement mongolien a promulgué cette année la loi sur la cybersécurité dont l’objectif est de garantir la sécurité de l’information. 

M. JOSEPH EDWIN HAYDN DAVIES (Afrique du Sud) a relevé que la fracture numérique menace le développement, exigeant de prendre des mesures immédiates.  Le potentiel des TIC et des technologies numériques a changé le monde et amélioré la vie dans de nombreux secteurs, a-t-il poursuivi.  Mais leur accès doit être partagé de façon équitable afin de contribuer à la réalisation des ODD.  Il a appuyé l’appel à l’accès universel à ces ressources essentielles et au partage de technologies.  Les pays en développement doivent pouvoir s’approprier les nouvelles technologies, et commencer à les élaborer et les produire.  La coopération internationale en la matière devrait être plus inclusive et les TIC ne serviront à la société que si les cadres réglementaires existent, en tenant compte des préoccupations des pays en développement.

Mme EGRISELDA ARACELY GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador) a estimé que les nouvelles technologies sont des occasions à saisir pour le développement et mobiliser des investissements, notamment pour les pays en développement.  El Salvador a élaboré une stratégie numérique nationale et dispose d’une architecture institutionnelle, avec un Secrétariat à l’innovation.  La déléguée a aussi mentionné une initiative de son pays visant à réduire la fracture numérique, notamment dans le système de l’éducation nationale.  Elle a appelé à un soutien accru aux pays en développement pour promouvoir davantage le transfert de technologies et le renforcement des capacités.  S’agissant de la migration, El Salvador salue les contributions positives des migrants dans les pays d’origine, de transit et de destination et a toujours défendu leurs droits, sans discrimination.  Estimant que la migration doit être un choix et non une obligation, son gouvernement a donné priorité à l’allocation de ressources afin de promouvoir des possibilités socioéconomiques visant à prévenir les migrations irrégulières, a précisé en conclusion la représentante.

Mme ADWITYA HAPSARI (Indonésie) a fait remarquer que la fracture numérique est une réalité pour de nombreux pays.  De plus, la pénurie de ressources humaines ainsi que les ressources insuffisantes mettent les pays en développement en difficulté pour atteindre les ODD.  Elle a appelé à ne pas négliger la coopération Sud-Sud et a recommandé d’accélérer la connectivité en échangeant entre États de bonnes pratiques.

Mme ALEKSANDRA SHMAT (Bélarus) a estimé que, pour atteindre un développement durable et prospère, la coopération doit être le maître-mot dans tous les domaines.  Elle a dénoncé les politiques de sanctions qui frappent son pays, les accusant d’exercer une pression économique inique sur le Bélarus qui est un pays à revenu intermédiaire.  Elle a par ailleurs été d’avis qu’une migration réglementée et volontaire peut avoir des conséquences bénéfiques sur les pays d’accueil.

M. OUINIBANI KONATE (Burkina Faso) a salué les progrès spectaculaires accomplis dans le domaine du numérique, qui vont au-delà des objectifs du Sommet mondial sur la société de l’information aux niveaux régional et international, avec toutefois la persistance de la fracture numérique qu’il convient de corriger avant 2025.  Il a souligné que son pays s’est doté de la Stratégie nationale de développement de l’économie numérique et de la Stratégie nationale de cybersécurité.  Il a expliqué que l’utilisation des nouvelles technologies de communication ont permis la diversification des réseaux sociaux.  Ainsi, la proportion des ménages ayant accès à Internet est passée de 1,5%, en 2014, à 13%, en 2019.  Le représentant a rappelé que son pays vit, depuis plus de sept ans, une crise sécuritaire grave marquée par l’emprise des groupes terroristes sur une partie du territoire.  Dans ces régions, des actes de sabotage et de destruction des infrastructures de communication privent des millions de burkinabé l’accès aux réseaux filaire, mobile et à Internet, a-t-il déploré.

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a constaté les inégalités qui demeurent entre les pays en ce qui concerne les ressources scientifiques et techniques, alors qu’elles sont particulièrement nécessaires pour affronter la pandémie.  Il a rejeté la faute sur le manque de volonté politique des pays développés.  Le taux de pauvreté dans le monde a explosé en 2020, a-t-il ensuite rappelé.  Enfin, le représentant a dénoncé les mesures protectionnistes unilatérales et discriminatoires, qui piétinent le cadre multilatéral existant, ainsi que l’embargo américain sur Cuba.

M. NEBIYU TEDLA NEGASH (Éthiopie) a estimé que les TIC sont indispensables au développement, tout en regrettant que l’accès à ces technologies soit fragmentaire dans son pays.  Le représentant a émis l’espoir de voir se développer une connectivité à grande vitesse et faible coût.  Pour ce faire, l’Éthiopie a besoin d’une véritable coopération multilatérale, a-t-il réclamé.  Il a aussi noté que des risques et difficultés sont associés à la mondialisation.  « La nature asymétrique du système fait que la mondialisation est inéquitable », a-t-il analysé, en appelant à la rendre plus juste et, donc, à renouveler le multilatéralisme.  Il a également fait remarquer que les migrations sont une locomotive du développement.  L’Éthiopie a adopté plusieurs mesures pour aider ses ressortissants qui veulent aller travailler à l’étranger, a-t-il conclu.

M. HAIBO ZHAO (Chine) a estimé que les diverses crises actuelles sont intrinsèquement liées, et qu’entre le Nord et le Sud, la fracture numérique ne fait que s’aggraver.  Il a déclaré qu’innovation technologique et coopération sont indissociables.  À cet égard, les nouvelles technologies doivent être vertes, pour le développement durable de tous, a-t-il recommandé.  Il a souligné que la Chine accompagne les Nations Unies pour mobiliser davantage de ressources dans ce domaine afin d’atteindre les ODD.  En ce qui concerne le développement technologique, il nécessite un développement capacitaire et des règles internationales plus justes, afin que personne ne soit oublié, ni laissé  de côté.  À cet égard, le délégué a estimé que la mondialisation doit être plus équilibrée et il s’est opposé à l’isolationnisme.  « Ce n’est qu’ainsi que nos économies pourront sortir de la pandémie », a-t-il déclaré.  En conclusion, il a appelé à une coopération plus étroite dans les TIC.

Pour Mme REEM FAHAD O. ALOMAIR (Arabie saoudite), ce sont les TIC qui doivent s’adapter à la réalité d’aujourd’hui.  Elle a prévenu que la transformation numérique ne se fera pas sans difficulté.  Le Gouvernement saoudien, a-t-elle ajouté, dispose de la « Vision 2030 » qui cherche à mettre en place un programme de dématérialisation du service public.  Il s’agit aussi d’une plateforme numérique participative avec pour objectif, notamment, de garantir la compétitivité des entreprises et protéger l’emploi.  Le Gouvernement a lancé un projet d’infrastructure intelligente dénommée « Neon », a ajouté la représentante, avant de promettre le soutien continue de l’Arabie saoudite au sein des organisations internationales pour le développement du numérique.

M. ABDULLAH ALHAMMADDI (Émirats arabes unis) a insisté sur la solidarité internationale qui se manifeste pour aider les pays en développement à sortir de la crise actuelle.  À cet égard, il a préconisé de soutenir le système commercial multilatéral à travers un appui aux organisations mondiales du commerce, des douanes et du tourisme comme le font les Émirats arabes unis.  Le représentant a aussi plaidé pour la création de droits de propriété intellectuelle au niveau mondial.

Mme DINUSHI SONALI RUPATHUNGA HETTIWELIGE (Sri Lanka) a dit que son gouvernement se sert des TIC pour réaliser les ODD et pour combattre les conséquences de la pandémie de COVID-19.  Cependant, les avantages des TIC dans le contexte de la pandémie n’ont pas été égaux, a déploré la déléguée, qui a insisté sur le besoin de combler le fossé numérique.  Par ailleurs, elle a informé de la création d’une agence spécialisée pour le développement du numérique et du lancement de l’opération de cartes d’identité numériques pour les citoyens de plus de 15 ans.  Les TIC sont également utilisées pour améliorer la transparence du système judiciaire, a dit la représentante, qui a aussi mentionné le projet d’augmentation de la bande passante pour accélérer la croissance économique, le service public numérique et les lois sur la cybersécurité et contre la cybercriminalité.

M. BORIS MESHCHANOV (Fédération de Russie) a dit accorder beaucoup d’importance à l’administration publique numérique et a dénoncé le blocage technologique auquel la Russie fait face.  Il a noté avec satisfaction l’organisation de consultations sur un accord mondial numérique, jugeant important de mener une politique mondiale sur le contrôle d’Internet, le secteur privé s’étant montré inefficace en la matière.  Au sujet de la migration, le représentant a dit que les migrants contribuent au développement durable mais a regretté les pratiques discriminatoires, notamment contre les migrants russophones dans les pays occidentaux.

M. MOHD RUSLAN (Malaisie) s’est dit persuadé que la crise actuelle peut être dépassée grâce à une meilleure collaboration internationale, jugeant notamment essentiel pour les pays en développement d’avoir accès aux technologies numériques.  La Malaisie a adopté des programmes et feuilles de route sur les nouvelles technologies afin d’attirer les investissements directs étrangers et locaux, dans l’objectif de devenir une société hautement technologique d’ici à 2030, a indiqué le représentant.  Il a estimé qu’il est temps d’agir ensemble face aux défis communs, en s’appuyant sur la science et les données factuelles pour parvenir au développement durable.

Mme NIGAR BAYRAMLI (Azerbaïdjan) a souligné que la pandémie a montré les inégalités au niveau géographique et social et que la fracture numérique va entraver l’accès au développement.  Les TIC sont l’une des cibles de la diversification économique de l’Azerbaïdjan, qui est persuadé que la transformation numérique est essentielle, a-t-elle expliqué.  La représentante a indiqué que le pays veut transformer le Caucase du Sud en pôle numérique régional, dans l’objectif de créer un nouveau corridor numérique.  Pour reconstruire au mieux, l’Azerbaïdjan est engagé à coopérer au mieux avec ses partenaires, a-t-elle précisé.

M. JIGME NORBU (Bhoutan) a salué les initiatives prises pour le développement des TIC et l’amélioration des communications dans les pays en situation particulière.  En pleine révolution numérique, le Bhoutan mène de front des réformes structurelles en matière de santé, de tourisme, d’éducation, d’adaptation aux changements climatiques et, dans tous ces secteurs, les TIC sont essentiels.  Le Bhoutan travaille d’arrache-pied pour sortir de la catégorie des PMA, a-t-il rappelé, en donnant l’exemple suivant: alors que le premier téléphone portable a été introduit en 2003 au Bhoutan, plus de 80% de la population en est aujourd’hui équipée.

M. SERGE MEZANG AKAMBA (Cameroun) a déploré que les données soient confisquées par d’énormes plateformes numériques et que ce phénomène sape les efforts pour le développement durable.  L’industrie souffre aussi d’un énorme bilan carbone du fait de la nature obsolescente des matériaux et du fait de l’énergie requise pour la faire fonctionner, a-t-il mis en garde.  Le représentant a indiqué que, pour sa part, le Cameroun a développé un cadre normatif pour juguler le cybercrime et assurer la sécurité des usagers.

M. KHALID ALSAAD (Bahreïn) a affirmé que son pays figure en première place du monde arabe en matière de TIC.  Ses performances sont particulièrement significatives dans le secteur de l’éducation en ligne, s’est-il enorgueilli.  Il a mentionné la mise en place d’un projet d’infrastructures visant à élaborer des politiques et des normes liant toutes les institutions publiques entre elles.  Les efforts du pays se poursuivent pour garantir un service de qualité aux citoyens et aux résidents, a-t-il assuré.

M. IBRAHIM AMADOU (Togo) a estimé que le progrès technologique est la principale source de croissance aujourd’hui.  Il a expliqué que le Togo s’est doté d’une stratégie de transformation numérique et envisage de faire du Togo une nation moderne.  Ainsi, l’Agence Togo Digitale a été créée et un centre de stockage de données sensibles a été mis en place.  Un câble de Google a été tiré, a aussi signalé le représentant qui a émis l’espoir qu’il en résulte un grand nombre d’emplois.  Il a noté que son pays a mis en place un cadre réglementaire pour encadrer les TIC, notamment pour gérer la cyber sécurité, « un des défis majeurs de notre temps ».  Ainsi, le Togo, en collaboration avec la Communauté économique des Nations Unies pour l’Afrique a organisé le premier Sommet pour la cybersécurité en mars 2022, qui a abouti à une déclaration.  Le Togo a signé un mémorandum d’entente pour la création d’un Centre de cybersécurité à Lomé, a ajouté le délégué, avant de s’enorgueillir qu’à ce jour, le Togo est un des rares pays à avoir déjà ratifié la Convention de l’Union africaine sur la cybersécurité.

Mme FAIZA MASOUD SAIF AL NABHANI (Oman) a souligné l’importance que son pays donne aux TIC qui offrent des opportunités de création de revenus et d’emploi, entre autres.  Ces technologies jouent aussi un rôle important pour augmenter la productivité dans d’autres secteurs, comme les industries manufacturières ou la santé.  La représentante a également indiqué qu’Oman a lancé une stratégie nationale pour les services d’administration en ligne pour renforcer les services et permettre de développer le secteur des affaires.  Elle a mentionné d’autres initiatives lancées par son pays, comme le programme de la librairie électronique.  Oman continue d’investir dans le secteur des TIC et met en place des politiques et législations dans ce domaine pour garantir une utilisation appropriée et à grande échelle de ces technologies, a-t-elle assuré.

Mgr GABRIELE CACCIA, Observateur permanent du Saint-Siège, a estimé que la mondialisation est un des phénomènes de notre temps qui a permis et qui permet de grandes avancées.  Toutefois, pour certains, la mondialisation a exacerbé l’exclusion, et c’est particulièrement vrai pour les migrants.  Plutôt que d’être intégrés à nos sociétés, ils sont victimes d’exploitation et parfois n’arrivent pas vivants à leur destination, a-t-il déploré.  Pour lutter contre les réseaux de passeurs, le nonce a recommandé que les États mettent en place une coopération, notamment pour les opérations de sauvetage en mer.  Il a regretté que des milliers de migrants disparaissent chaque année, en mer ou dans le désert.  Ils peuvent avoir besoin d’une protection internationale, d’autant que trop souvent, ils sont considérés comme morts et rapidement oubliés, s’est-il désolé.  Il a rappelé que le pape François a parlé de « mondialisation de l’indifférence ».  Pour lutter contre elle, nous devons tous poursuivre le bien commun, a-t-il conclu.

Mme KALLIE AULTMAN de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a pris note du rapport du Secrétaire général sur les migrations et le développement avant d’attirer l’attention sur le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  Il a ajouté que la Fédération a apporté, en 2021, de l’aide à des millions de migrants sur leurs routes, dans les communautés d’accueil et de transit.  Les volontaires sont eux-mêmes membres de ces communautés.  La Fédération s’atèle à garantir la sécurité et l’intégration des migrants dans les communautés d’accueil, a indiqué la déléguée.  Elle a ajouté qu’en Europe, son pays coopère avec les sociétés nationales pour l’accès aux logements, à l’école, à la santé et à la formation linguistique des migrants.  Elle a demandé aux États Membres, à l’ONU et aux autres partenaires de renouveler leur engagement à accompagner les migrants.  Elle leur a rappelé que la dimension humanitaire doit être au centre et les processus administratifs simplifiés.  Les migrants doivent être inscrits dans les registres nationaux pour qu’ils puissent accéder aux soins et à l’éducation, a encore conseillé la déléguée, avant d’exhorter à ne pas oublier les causes profondes des migrations, en particulier les changements climatiques.

Mme IDA JALLOW, de l’Union internationale des télécommunications (UIT), a insisté sur l’importance de l’accès abordable à Internet auquel la moitié de l’humanité n’a pas accès.  Les plus vulnérables et les populations qui vivent isolées sont les plus exclus, a-t-elle constaté, avant d’appeler à mobiliser les ressources et réfléchir sur les avantages des avancées technologies pour ces groupes.  Elle a mentionné la question du spectre et des fréquences radios des satellites et a plaidé pour le partage des technologies.  Il faut aussi préserver les populations des risques liés aux technologies, a prévenu la responsable, réitérant le fait que l’UIT est en faveur du développement durable en menant différents projets avec plusieurs agences des Nations Unies.  Elle a encouragé à repenser le Pacte numérique mondial dont l’objectif devrait être de connecter tous les établissements scolaires.  Elle a également préconisé d’actualiser le traité sur les radiofréquences. 

M. PÄR LILJERT de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a aussi réitéré le fait que les migrations et le développement durable sont liés.  Les ODD ne seront pas atteints sans tenir compte des migrations, a averti le représentant.  Il a assuré la coopération de l’OIM avec tous les partenaires y compris les migrants eux-mêmes.  Il a encouragé les États Membres à intégrer les migrations dans leurs plans nationaux de développement respectifs.  Rappelant que les changements climatiques figurent parmi les facteurs de migrations, il a exhorté à prendre en compte la situation des plus vulnérables en traitant de cette question.

Droits de réponse

Le représentant du Japon a jugé totalement inacceptable la déclaration de la République démocratique populaire de Corée en début de séance, indiquant que son pays est prêt à débattre de détails dans les instances idoines.

Son homologue de la République démocratique populaire de Corée a répondu que l’histoire se souviendra de la tragédie des millions de Japonais décédés en raison d’attaques nucléaires durant la Seconde Guerre mondiale.  Le Japon est bien placé pour savoir quelles sont les conséquences terrifiantes d’une catastrophe nucléaire, a ajouté le délégué, qui a insisté sur le fait que le Japon est le seul pays à ne pas se pencher sur les crimes du passé, en estimant qu’il devrait faire amende honorable pour une bonne coopération avec ses voisins.

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