En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-septième session,
4e séance plénière – matin
AG/DSI/3684

Les crises régionales et la lutte contre les armes classiques à l’ordre du jour de la Première Commission

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a poursuivi, ce matin, son débat général.  Les délégations ont attiré l’attention sur plusieurs situations régionales dans lesquelles sont bafouées les obligations internationales des États en matière de sécurité et de sûreté nucléaires, ainsi que de non-prolifération.  Ont ainsi été citées la péninsule coréenne, l’Ukraine et l’Arménie.  L’efficacité des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) a été soulignée, ainsi que la nécessité d’intensifier le contrôle des armes classiques et de conduire jusqu’à leur terme les programmes antimines conduits sous l’égide de l’ONU.

Au lendemain d’une réunion du Conseil de sécurité sur le lancement, par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), d’un missile balistique au-dessus du Japon, le représentant de ce pays s’est dit profondément préoccupé « par une série de lancements récents de capacités nucléaires et de missiles par la Corée du Nord, y compris celui qui a survolé le territoire japonais le 4 octobre pour la première fois en cinq ans ».  « Le Japon appelle tous les États Membres à réaffirmer leur ferme attachement à l’objectif de parvenir au démantèlement complet, vérifiable et irréversible de toutes les armes nucléaires de la Corée du Nord, de ses programmes nucléaires existants, ainsi que des missiles balistiques de toutes portées, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil », a insisté le représentant japonais.

C’est une même inquiétude qu’ont exprimé les délégations à travers les appels à la raison lancés à la Fédération de Russie, laquelle, comme l’a estimé le représentant de la Lettonie, a choisi « la violence et l’agression brutale et injustifiée de l’Ukraine », manquant ainsi à toutes ses obligations en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et puissance nucléaire.  Le représentant letton a en outre condamné le comportement « irresponsable » de la Russie, qui menace la sûreté et la sécurité nucléaires en Ukraine en occupant la centrale nucléaire de Zaporijia.  Le représentant du Canada a dénoncé ces agissements, estimant que par sa saisie brutale « des installations nucléaires pacifiques dans un État non doté d’armes nucléaires », la Russie menaçait l’intégrité du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et défiait l’ordre international, qui est régi par la règle du droit, « et non par la force ».   

Les pays ont réaffirmé leur conviction que les ZEAN sont un instrument de choix pour renforcer la non-prolifération et restaurer la confiance régionale jusqu’à l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Qualifiant ces zones de « composante essentielle du désarmement et de la non-prolifération nucléaire », le représentant du Tadjikistan a salué la réussite que constitue la création d’une ZEAN en Asie centrale, les pays de la région partageant l’objectif de l’ONU d’un monde dénucléarisé.  L’Égypte et l’Iraq ont quant à eux plaidé pour un Moyen-Orient sans armes de ce type.  Les représentants de ces deux pays ont souligné que la réalisation d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient ne pourrait aboutir sans l’adhésion d’Israël au TNP et ce, en tant qu’État officiellement non doté de l’arme nucléaire et partie contractante aux accords de garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  L’Égypte a annoncé que, cette année encore, sa délégation a déposé deux résolutions portant sur la création d’une ZEAN au Moyen-Orient.  Son homologue iraquien a assuré la Commission de la pleine participation de son pays à la troisième session de la Conférence pour la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive, qui se tiendra à New York le mois prochain. 

Au chapitre des armes classiques, qui concernent toutes les armes autres que les armes atomiques, biologiques et chimiques et sont les plus utilisées dans les situations de conflit, l’Arménie a dénoncé le non-respect par l’Azerbaïdjan des traités de contrôle de ces armements.  « C’est l’absence d’actions internationales face à l’irrespect flagrant par l’Azerbaïdjan de ses obligations juridiquement contraignantes qui a permis à ce dernier de poursuivre ses politiques agressives », a accusé le représentant arménien.  Parce que les armes légères et de petit calibre (ALPC) forment « l’arme de choix des guerres civiles », le représentant libyen a, de son côté, appelé à revitaliser le Programme d’action des Nations Unies pour prévenir le trafic et le commerce illicite des ALPC.   

Le déminage de pays particulièrement touchés par ce fléau sur la voie du développement des mines antipersonnel a été évoqué.  Le représentant du Cambodge, qui a souligné l’attachement de son pays à la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa, a réaffirmé l’engagement de son gouvernement, en vertu de celle-ci, d’atteindre l’objectif d’un Cambodge sans mines en 2025.  « En tant qu’État partie à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, la Thaïlande a rendu avec succès plus de 98% des terres sûres à notre peuple », a indiqué pour sa part la représentante thaïlandaise, qui a appelé au renforcement de la coopération régionale pour que soit atteint dans les délais impartis l’objectif d’une Thaïlande elle aussi « sans mines ».  Le représentant de l’Iraq a, de son côté, remercié les États et partenaires internationaux qui aident son pays à le débarrasser « des mines, restes explosifs de guerre et toutes autres munitions non explosées » en vue de permettre un retour sûr des réfugiés et déplacés.

La Première Commission poursuivra son débat général demain, vendredi 7 octobre, à partir de 10 heures.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR TOUCHANT AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Suite du débat

Mme THARARUT HANLUMYUANG (Thaïlande) a déclaré que les armes légères et de petit calibre continuent de faire un grand nombre de victimes partout dans le monde, leur utilisation et prolifération étant souvent associées à la criminalité transnationale, au terrorisme et à d’importantes violations des droits de l’homme.  Leur commerce illicite est devenu l’un des obstacles à la réalisation des objectifs de développement durable, a-t-elle ajouté avant de se réjouir de l’adoption du document final de la Huitième Réunion biennale des États Parties au Programme de l’ONU contre ces armes.  Elle a notamment salué le fait que le document final ait fixé un programme de travail solide en vue de la quatrième Conférence d’examen du Programme, et qu’il ait décidé de financer des bourses de formation pour renforcer les connaissances techniques des États sur le désarmement des armes légères et de petit calibre.  La Thaïlande salue également la création du Groupe de travail à composition non limitée sur les munitions conventionnelles.  La représentante a en outre réaffirmé l’attachement de son pays aux principes et objectifs du Traité sur le commerce des armes, qu’il s’efforcera de ratifier rapidement.   

En tant qu’État Partie à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, la Thaïlande a rendu avec succès plus de 98% des terres sûres à notre peuple, a poursuivi la représentante, qui en a appelé au renforcement de la coopération régionale pour que soit atteint dans les délais impartis l’objectif d’une Thaïlande « sans mines ».

M. EDUARDO ALCIBIADES SÁNCHEZ KIESSLICH (Mexique) a indiqué que, lors de la présidence mexicaine du Comité 1540 du Conseil de sécurité, son pays avait préconisé l’universalité des traités de désarmement et de non-prolifération, ainsi que le renforcement des contrôles efficaces des matières nucléaires, chimiques et biologiques pour entraver les tentatives d’acquisition d’armes de destruction massive par des groupes terroristes.  Par ailleurs, il a noté avec satisfaction que divers processus de désarmement ont donné des résultats fructueux en 2022, citant la Réunion biennale des États parties au Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre et la huitième Conférence des États parties au Traité sur le commerce des armes (TCA). Il a néanmoins souligné combien il devient difficile de faire figurer la totalité des préoccupations et aspirations des États dans les documents finaux.

Le représentant a également appelé à la pleine mise en œuvre de la résolution 2616 (2021) du Conseil de Sécurité, relative au respect des embargos de l’ONU sur les armes et qui appelle à intensifier la coopération et l’échange d’informations sur les trafics régionaux et transfrontaliers d’armes et de munitions, ainsi qu’à mieux prévenir les risques de leur détournement vers des acteurs non étatiques.  Enfin, il a souligné l’importance de permettre à tous les pays qui respectent leurs obligations internationales en matière de sécurité d’exercer leur droit à des utilisations responsables et aux fins de développement du cyberespace et de l’espace extra-atmosphérique.  Il en va, a-t-il estimé, de la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.

Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) a commencé par lancer un appel au Président Putin pour agir conformément aux obligations internationales, mettre fin à l’invasion de l’Ukraine, retirer ses troupes et reprendre les négociations diplomatiques pour parvenir au règlement de ce conflit.  Elle est également revenue sur la poursuite des programmes de missiles balistiques et nucléaires de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, et sur son tir récent d’un missile au-dessus du Japon au mépris des règles internationales.  La RPDC compromet et menace gravement notre sécurité, a-t-elle affirmé, en exhortant la communauté internationale à s’unir pour démontrer que ces actions sont inacceptables.   

À la lumière de ces développements récent, la Nouvelle-Zélande est encore plus convaincue de l’importance de la lutte contre les armes nucléaires, un combat qu’elle poursuivit au fil des décennies, dans de nombreux forums différents et de concert avec une pléthore de partenaires bilatéraux, régionaux et internationaux – mais qui n’a toujours pas porté ces fruits, a regretté la représentante.  Les menaces d’utiliser des armes nucléaires, en temps de tensions accrues et de manque de confiance, ne risquent-elles pas de provoquer des réactions extrêmes qui conduiraient à leur utilisation? s’est-elle inquiétée.  Les déclarations continues sur l’importance cruciale de la dissuasion nucléaire pour la sécurité de l’État ne mèneront-elles pas finalement à une nouvelle prolifération des armes nucléaires?  

« Il ne fait aucun doute que le désarmement nucléaire est un énorme défi; mais si on nous donnait le choix, nous choisirions sans aucun doute le défi du désarmement plutôt que les conséquences d’une stratégie ratée de dissuasion basée sur les armes », a déclaré la représentante, citant la Première Ministre de la Nouvelle-Zélande.  Mme Schwalger a exhorté tous les pays à adhérer au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Elle a également réaffirmé l’attachement profond de la Nouvelle-Zélande au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, regrettant, à cet égard, la décision de la Fédération de Russie de bloquer l’adoption par consensus du document final de la dixième Conférence d’examen.  Mais cela n’affaiblira pas notre engagement à poursuivre la pleine mise en œuvre du Traité – et de son article VI en particulier, a-t-elle assuré.  Les États dotés d’armes nucléaires doivent combler le déficit de longue date dans l’accomplissement de leurs obligations de désarmement en vertu du TNP afin de restaurer la confiance qu’ils ont toujours l’intention de renoncer à leurs arsenaux nucléaires, a-t-elle exigé – non pas au moment qui leur semble opportun, mais avec l’urgence qu’exige une obligation insatisfaite depuis 50 ans.   

Mme Schwalger a également fait part des préoccupations de la Nouvelle-Zélande face aux progrès insuffisants réalisés sur la réglementation et les limites pour les systèmes d’armes autonomes dans le cadre de la Convention sur certaines armes classiques.  Ce forum doit traduire de manière significative le développement d’accords de fond sur les interdictions, les règles et les limites en progrès formels et convenus.  Elle a regretté que certains États contrecarrent les efforts d’une majorité croissante de la communauté internationale à cet égard.  Il est impératif que nous –et les institutions de désarmement existantes– puissions démontrer que nous sommes à la hauteur de la tâche pour relever les défis les plus récents de l’agenda international du désarmement, même si nous continuons également à nous attaquer à ceux de longue date, a martelé la représentante. 

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte), au nom de la Coalition pour un nouvel ordre du jour (Brésil, Irlande, Mexique, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et Égypte), a noté que cette session se déroule dans un contexte de profonds défis en matière de paix et de sécurité.  La Coalition est préoccupée par les menaces d’utiliser des armes nucléaires en Ukraine.  L’utilisation ou menace d’utilisation d’armes nucléaires est une violation du droit international, a affirmé le représentant, qui a condamné toutes ces menaces nucléaires.  Il a regretté l’absence de tout résultat lors de la Conférence d’examen de 2022 du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, estimant que cet échec entache la crédibilité du TNP et du régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires.  La Coalition s’attend à ce que tous les États parties au TNP mettent pleinement en œuvre ses obligations et engagements, en particulier en ce qui concerne les États dotés.  

M. Mahmoud a dénoncé la tendance des États dotés et des États bénéficiant de garanties étendues de dissuasion nucléaire à accroître l’importance des armes nucléaires dans leurs doctrines, politiques et postures en matière de sécurité et de nucléaire.  Cette tendance va à l’encontre de l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires, a-t-il estimé.  Les États parties au TNP doivent mettre en œuvre leurs obligations au titre de l’article VI du Traité et les engagements connexes convenus lors des Conférences d’examen du TNP de 1995, 2000 et 2010.  Le représentant s’est toutefois dit encouragé par les discussions sur l’amélioration de la transparence et de la responsabilité lors de la dixième Conférence d’examen.  Selon lui, l’environnement de sécurité mondial n’est pas une excuse pour l’inaction en matière de désarmement nucléaire.  Il a en outre dénoncé la stagnation continue de la Conférence du désarmement.

M. Mahmoud a souligné l’importance de la pleine mise en œuvre de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient relative à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et de toutes autres armes de destruction massive.  Avant le début du prochain cycle d’examen du TNP en 2023, il a jugé urgent que tous les États parties au TNP affrontent les défis auxquels le Traité est confronté.  Le représentant a appelé à une résolution claire et unie de la Première Commission en faveur de la pleine mise en œuvre des obligations résultant de l’article VI du TNP, surtout par les États dotés d’armes nucléaires.   

M. MOHAMMED HUSSEIN BAHR ALULOOM (Iraq) a estimé que seule universalité des traités relatifs aux armes de destruction massive permettra d’empêcher leur utilisation ou la menace de leur utilisation contre des États qui ne possèdent aucune arme de ce type.  Il a ensuite mis en garde contre les « tergiversations » qui retardent la mise en œuvre de la résolution de 1995 de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, relative à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  La création d’une telle zone renforcerait la paix et la sécurité dans la région, et, partant, dans le monde, a-t-il jugé, avant d’assurer la Commission de la pleine participation- de son pays à la troisième session de la Conférence pour la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive, qui se tiendra à New York le mois prochain.  Toutefois, a averti le représentant, il sera impossible de réaliser cet objectif sans l’adhésion d’Israël au TNP et ce, en tant qu’État officiellement doté de l’arme et partie contractantes aux accords de garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique.   

Par ailleurs, le représentant a salué les États et partenaires internationaux qui aident l’Iraq à débarrasser le pays des mines, restes explosifs de guerre et toutes autres munitions non explosées en vue de permettre un retour sûr des réfugiés et déplacés.  Enfin, il a rappelé le rôle de la Conférence du désarmement en tant seul mécanisme de négociation de traités multilatéraux de désarmement nucléaire et appelé ses membres à faire preuve de la souplesse et de la volonté politique nécessaires pour qu’elle sorte enfin de l’impasse qui l’empêche de jouer ce rôle depuis plus de deux décennies.   

M. MUHAMMAD ABDUL MUHITH (Bangladesh) s’est dit gravement préoccupé par la situation de la sécurité internationale.  Il a dit l’urgence de progrès dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.  Dans ce contexte, il s’est félicité de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, le 22 janvier 2021, et de la tenue de la première session des États parties au Traité, qui a eu lieu du 21 au 23 juin dernier à Vienne.  Il s’est dit déçu de l’incapacité des neuvième et dixième Conférences d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) d’adopter un document final.   

Le représentant a regretté l’incapacité de la Conférence du désarmement de s’entendre sur un programme de travail depuis plus de 20 ans.  Il a demandé que commencent sans délai des négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires, avant de défendre le droit de tous les États à l’utilisation pacifique de l’énergie atomique.  Dans ce contexte, il a annoncé la construction de la première centrale nucléaire au Bangladesh dans le respect des normes les plus strictes de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il a salué l’adoption du rapport final de la huitième Réunion biennale des États parties au Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre avant d’assurer la détermination de son pays de mettre en œuvre les dispositions de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques.  Après avoir indiqué que le Bangladesh est devenu membre du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) en 2021, le représentant a défendu les droits de tous les États à explorer l’espace. 

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a expliqué que l’Argentine a construit une politique internationale de sécurité et de non-prolifération sur deux axes.  Le premier est lié au respect du droit au développement et à l’utilisation pacifique des technologies de pointe.  Le second se réfère à la non-prolifération des armes de destruction massive, qu’elles soient nucléaires, chimiques ou biologiques, et leurs vecteurs et technologies associés.  L’Argentine a ainsi un programme nucléaire substantiel à des fins exclusivement pacifiques, en tant que producteur et exportateur de technologie nucléaire, dans le cadre du respect le plus strict des normes consacrées par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui continue d’être la pierre angulaire du régime de désarmement, de non-prolifération nucléaire et des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire.   

La représentante a regretté que, pour la deuxième fois de suite, la Conférence d’examen du TNP n’ait pu adopter un document final et a rappelé que le Traité ne consacre aucun droit à la détention infinie de ce type d’armes.  La prochaine conférence d’examen servira à insister sur l’importance de défendre l’équilibre des obligations et des droits des États, a expliqué la représentante.  Le retard à honorer les obligations de désarmement complet, vérifiable et irréversible, telles qu’établies à l’article VI du TNP, n’entraîne pas la disparition de l’engagement, a ajouté la représentante, pour qui ce retard met en évidence la nécessité de faire entendre la voix de la revendication.   

Pour l’Argentine, l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires est un objectif clair et urgent.  La représentante a estimé que le seul moyen pour que ce traité entre enfin en vigueur passe par un geste des pays figurant à l’annexe I qui n’y ont pas encore adhéré.  L’application de moratoires unilatéraux par les pays détenteurs d’armes nucléaires est un signe positif, a-t-il concédé.  Toutefois, les moratoires ne suffisent pas lorsqu’un traité complet est en place, surtout quand il s’agit d’un texte qui s’est avéré être une force décisive pour l’arrêt définitif des essais nucléaires et qui a la capacité de poursuivre la surveillance et le contrôle actifs qui seront indispensables à une mise en œuvre continue du traité.   

La représentante a également réaffirmé que l’utilisation d’armes chimiques par tout acteur, en tout lieu et en toute circonstance, est inacceptable et constitue une violation manifeste des obligations internationales découlant de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et du droit international.  Elle a ajouté que tous ceux qui en sont responsables doivent être traduits en justice et qu’il est nécessaire que les États soient unis dans ce but et évitent toute action qui conduit à l’affaiblissement de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. 

M. AMRIYO BOBOZODA (Tadjikistan) a indiqué que la création de zones exemptes d’armes nucléaires est une composante essentielle du désarmement et de la non-prolifération nucléaire.  Il a salué, à cet égard, la réussite que constitue la création d’une de ces zones en Asie centrale, son pays partageant en outre l’objectif d’un monde débarrassé des armes nucléaires et autres armes de destruction massive.  Le représentant a appelé à l’universalisation et à la pleine application du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ainsi qu’à l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.   

L’utilisation de tout arme chimique par quiconque et où que ce soit est une violation inacceptable du droit international, a rappelé le représentant, qui a réitéré l’appui de son pays au régime de la Convention sur les armes chimiques et aux travaux de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.   

Le représentant a déclaré que son gouvernement restait engagé aux côtés de l’ONU et de partenaires régionaux dans la poursuite de la réalisation d’un Tadjikistan sans mines antipersonnel.  En conclusion, il a invité les États Membres à participer en nombre à la conférence de haut niveau que son pays tiendra le 19 octobre, à Douchanbé, sur le lien entre la cybercriminalité, le crime transfrontalier et le terrorisme.

M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) s’est dit déçu de l’incapacité des neuvième et dixième Conférences d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à parvenir à un document final.  Il a jugé urgent de revigorer le TNP avant de dénoncer l’absence de volonté politique pour promouvoir une coexistence pacifique.  Il a insisté sur la pertinence de rediriger les ressources destinées à l’armement vers la réalisation des objectifs de développement économique et social.  Le représentant a, par ailleurs, cité la construction d’une station de surveillance sismiques dans le sud de son pays dans le contexte de la mise en œuvre du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Il a vanté l’adhésion de son pays au Traité sur le commerce des armes ainsi avant de souligner la pertinence de Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et les instruments de traçage et de marquage.   

Pour M. ICHIRO OGASAWARA (Japon), il est regrettable que le document final de la dixième Conférence d’examen du TNP n’ait pas pu être adopté en raison de l’objection d’un seul pays.  Cependant, a insisté le représentant, ce dénouement amer ne doit en aucun cas entraver nos actions communes vers un monde sans armes nucléaires.  À cette fin, le Japon soumettra cette année encore à la Première Commission un projet de résolution sur le désarmement nucléaire et le représentant a dit espérer que ce texte recueillerait l’appui le plus large possible de la part des États Membres, en tant que véhicule de « notre véritable aspiration à notre objectif commun ».

Le représentant a rappelé que, le premier jour de la Conférence d’examen du TNP, le Premier Ministre japonais, M. Kishida, avait annoncé le «  Plan d’action d’Hiroshima » qui repose sur cinq actions: partager la reconnaissance de l’importance de poursuivre le bilan de non-utilisation des armes nucléaires; améliorer la transparence, y compris la divulgation d’informations sur l’état de la production de matières fissiles; maintenir la tendance à la baisse des stocks nucléaires mondiaux; garantir la non-prolifération nucléaire et promouvoir les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire; promouvoir la compréhension précise des réalités de l’utilisation des armes nucléaires, notamment en encourageant des visites à Hiroshima et Nagasaki de dirigeants internationaux et d’autres. 

Le mois dernier, la Réunion de haut niveau des Amis du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) a été convoquée avec la participation de nombreux chefs d’État, de gouvernement et de ministres, a rappelé le représentant.  Au cours de cette réunion, le Premier Ministre japonais a réaffirmé l’importance de l’entrée en vigueur rapide du Traité et a souligné que tous les moratoires existants sur les explosions expérimentales d’armes nucléaires devraient être maintenus.  Le Japon exhorte tous les États à ne ménager aucun effort pour veiller à ce que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées et à s’abstenir de toute rhétorique incendiaire concernant l’utilisation des armes nucléaires, a martelé le représentant.   

À cet égard, le discours du Président Putin sur la force nucléaire russe, dans le contexte de l’agression contre l’Ukraine, contredit clairement la déclaration conjointe des dirigeants de cinq États dotés d’armes nucléaires de janvier dans laquelle ils ont affirmé qu’une guerre nucléaire ne peut simplement pas être gagnée et ne doit jamais être combattue, a fait observer le représentant.  Le Japon demande instamment aux États dotés d’armes nucléaires, en particulier la Fédération de Russie, d’honorer, non pas par des paroles, mais par des actes, l’engagement crucial qu’ils ont pris dans la Déclaration, a insisté le représentant, avant de condamner les paroles et les actions impliquant des menaces nucléaires de la part de la Fédération de Russie dans le cadre de son agression contre l’Ukraine.   

Le représentant a également encouragé la Chine à poursuivre ses efforts pour s’acquitter de sa responsabilité en tant qu’État doté d’armes nucléaires au sein du TNP et en tant qu’acteur important de la communauté internationale.  Il l’a invitée à entamer un dialogue bilatéral avec les États-Unis au titre du TNP.   

Le Japon est également profondément préoccupé par une série de lancements récents de capacités nucléaires et de missiles par la Corée du Nord, y compris celui qui a survolé le territoire japonais le 4 octobre pour la première fois en cinq ans.  Le Japon appelle tous les États Membres à réaffirmer leur ferme attachement à l’objectif de parvenir au démantèlement complet, vérifiable et irréversible de toutes les armes nucléaires de la Corée du Nord, de ses programmes nucléaires existants, ainsi que des missiles balistiques de toutes portées, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Le représentant a enfin souligné l’importance de la Convention sur les armes chimiques et du travail de l’OIAC.

M. MHER MARGARYAN (Arménie) a regretté le dommage fait à l’intégrité du régime de contrôle des armes classiques en raison des violations systématiques massives de ses dispositions fondamentales par certaines parties.  Le représentant a dénoncé le recours à la force pour régler les différends qui représente un risque à la paix et à la sécurité mondiales et régionales.  Les Nations Unies doivent rester unies pour rejeter résolument le recours à la force ou à la menace de la force, a-t-il insisté.   

Le représentant a dénoncé les actions agressives de l’Azerbaïdjan contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Arménie, l’accusant de menacer la paix et la sécurité dans la région du Caucase du Sud et au-delà.  L’offensive militaire lancée par l’Azerbaïdjan le 13 septembre a visé les régions de l’est et du sud-est de l’Arménie, faisant plus de 200 morts, y compris parmi la population civile, a rappelé le représentant, qui y a vu une violation flagrante du droit international humanitaire.  Selon lui, l’Azerbaïdjan a capturé, torturé et tué un certain nombre de militaires arméniens, dont plusieurs femmes, qui ont été exposés aux pires barbaries, y compris la violence sexuelle et sexiste, les meurtres et les mutilations.  Les preuves montrent la conduite criminelle de l’armée azerbaïdjanaise, a-t-il ajouté, demandant que toutes les atrocités fassent l’objet d’enquêtes approfondies et que leurs auteurs, y compris les dirigeants des forces armées, soient traduits en justice. 

M. Margaryan a également dénoncé le non-respect par l’Azerbaïdjan des traités et régimes dans le domaine de la maîtrise des armements classiques, d’exercices militaires à grande échelle non notifiés, de renforcement militaire incontrôlé et de refus constant de mettre en œuvre des mesures de confiance et de sécurité dans le cadre d’arrangements régionaux.  L’absence d’actions internationales et régionales face au non-respect évident par l’Azerbaïdjan de ses obligations juridiquement contraignantes a permis à ce dernier de poursuivre ses politiques agressives, a estimé le représentant.  Il a rappelé que l’Arménie avait porté la question des attaques et de l’invasion récentes par l’Azerbaïdjan à l’attention du Conseil de sécurité de l’ONU et ajouté qu’elle continuera de soulever la question auprès des Nations Unies.  Il a appelé au retrait immédiat et inconditionnel des troupes azerbaidjanaises des territoires arméniens.   

M. ODD INGE KVALHEIM (Norvège) a déclaré que toute utilisation d’armes nucléaires aurait des conséquence humanitaires et environnementales mondiale « catastrophiques ».  Il en va ainsi de de la survie même de l'humanité que les armes ne soient plus jamais utilisées, a-t-il ajouté, estimant qu’une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée ni même être livrée.  Le représentant a appelé les États Membres à persister dans leurs efforts pour réduire les risques nucléaires et ouvrir la voie à de futurs accords de désarmement et de maîtrise des armements, cela à partir du cadre souple du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Il a indiqué que la Norvège continue d’assumer son leadership en matière de vérification du désarmement, y compris par l’intermédiaire des actions qu’elles mènent au sein du Groupe d’experts pertinent. 

La Norvège reste déterminée à prévenir une course aux armements dans l’espace pour le préserver en tant que patrimoine pacifique, sûr, stable, durable et accessible à tous, a poursuivi M. Kvalheim.  Le représentant s’est félicité de l’exhaustivité de l’approche du Groupe de travail à composition non limitée sur la réduction des menaces spatiales.

Le représentant a ensuite souligné que les conventions internationales d’interdiction des armes chimiques et biologiques demeurent des piliers fondamentaux de l’architecture de non-prolifération.  C’est pourquoi, il a déploré les mensonges de la Fédération de Russie, « qui a tenté en vain de faire croire à l’existence d’une production d’armes biologiques en Ukraine et par l’Ukraine ».  Selon lui, de telles allégations infondées compromettent la coopération multilatérale sur les sujets de sécurité collective les plus sérieux, la communauté internationale ne devant veiller qu’à une chose: que les armes chimiques et biologiques ne soient en aucun cas utilisées.  La Norvège réaffirme son soutien à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, à son secrétariat technique ainsi qu’au Mécanisme permettant au Secrétaire général d’enquêter sur les allégations d’emploi d’armes chimiques, biologiques et à toxines, a souligné M. Kvalheim.

Mme DINA PHAT (Cambodge) a salué l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires avant d’estimer que celle du Traite d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) permettrait d’éviter toute course aux armements nucléaires.  Au niveau régional, la représentante a indiqué que le Cambodge se joint aux autres États membres de l'ASEAN pour mettre en œuvre le Traité sur une zone exempte d'armes nucléaires en Asie du Sud-Est et son plan d’action étendu (2023-2027).  Il s’agit, a-t-elle expliqué, de garantir que notre région et nos peuples soient en sécurité et vivent sans crainte de toutes les autres armes de destruction massive.  La représentante a appuyé pleinement l’appel du Secrétaire général à l’élimination des armes de destruction massive et à un nouvel Agenda pour la paix.

Au niveau national, la représentante a estimé que le Cambodge avait démontré son ferme engagement, à travers l’article 54 de sa constitution, en promulguant une série de lois interdisant les activités liées aux armes de destruction massive et en renforçant les institutions nationales pour assurer la mise en œuvre effective des lois, politiques et mesures pertinentes.

Enfin, la représentante a précisé que le Cambodge continue d’accorder une grande valeur à la Convention d’Ottawa avant de rappeler que des millions de mines antipersonnel, de bombes à fragmentation et de restes explosifs de guerre ont été détruits.  Elle a remercié la communauté internationale pour sa contribution et son soutien continu à son pays en matière de déminage.  Dans ce domaine, elle a cité la création, le 3 juillet dernier, du projet Samdech Techo pour l’action contre les mines, qui vise à accélérer les efforts de déminage pour atteindre l’objectif d’un Cambodge sans mines en 2025.

M. ESAM O. BEN ZITUN (Libye) a souligné la responsabilité historique d’adopter des mesures permettant de concrétiser l’élimination des armes nucléaires et de destruction massive.  Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires a démontré son efficacité pour endiguer la prolifération de ces armes, a-t-il concédé, mais sa mise en œuvre incomplète demeure une source de préoccupations tout comme les différends qu’il suscite.  Les puissances nucléaires ne respectent pas pleinement le TNP, ce qui risque de provoquer une nouvelle course aux armements, et donc une menace pour la sécurité collective, a fait observer le représentant.  Cela pourrait donner lieu à des risques incontrôlables, a-t-il mis en garde.  La Libye fait partie des pays qui soutiennent le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et qui appellent les puissances nucléaires à faire preuve de solidarité avec ces efforts et à y adhérer sans tarder.  Le représentant a rappelé que son pays avait renoncé dès 2003 à son programme nucléaire.

M. Ben Zitun a réitéré l’importance de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et a salué la tenue des deux premières sessions de la Conférence à cet effet.  La Libye encourage toutes les parties concernées à saisir l’occasion de participer à la troisième session de la Conférence, prévue en novembre prochain, en espérant qu’elle permettra d’aboutir à un instrument juridiquement contraignant pour jeter les bases d’une zone de paix au Moyen-Orient.  En ce qui concerne les armes légères et de petit calibre, « l’arme de choix des guerres civiles », le représentant a appelé à revitaliser le Programme d’action des Nations Unies pour prévenir le trafic et le commerce illicite de ces armes. 

Mme LESLIE NORTON (Canada) a dit regretter profondément qu’un consensus n’ait pu être atteint sur un document final lors de la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire, « en grande partie à cause de l’obstructionnisme russe ».  La Russie, a-t-elle ajouté, continue de mener une guerre d’agression contre l’Ukraine, violant la Charte des Nations Unies et ne respectant pas les garanties de sécurité qu’elle a données à l’Ukraine dans le Mémorandum de Budapest.  La Russie, membre du Conseil de sécurité des Nations unies et État doté d’armes nucléaires, a imprudemment menacé d’utiliser des armes nucléaires et a saisi par la force des installations nucléaires pacifiques dans un État non doté d’armes nucléaires, a-t-elle ajouté, jugeant que son comportement constituait « une menace sérieuse pour le TNP et pour un ordre international régi par la règle du droit, et non par la règle de la force ».  Mme Norton a noté que, malgré le résultat décevant de la Conférence d’examen, la grande majorité des États parties avaient réaffirmé la validité et l’intégrité du TNP en tant que fondement de la poursuite mondiale du désarmement, de la non-prolifération et de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Ainsi le Canada reste-t-il fermement engagé en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires grâce à la mise en œuvre intégrale du Traité. 

La représentante a ensuite appelé la Russie et les États-Unis à conclure un traité destiné à « remplacer le traité NEW START », demandant instamment l’adoption de nouvelles mesures de réduction des risques ainsi que des avancées dans la vérification du désarmement nucléaire.  Le Canada continue de préconiser l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et le lancement, attendu depuis longtemps, de négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles, a souligné Mme Norton.

La représentante a marqué son inquiétude quant à l’arsenal nucléaire non transparent et en pleine expansion de la Chine.  Par ailleurs, le Canada « soutient les efforts multilatéraux visant à freiner les ambitions nucléaires de l’Iran et à contrer la prolifération et les essais de missiles de la RPDC, afin de faire progresser la sécurité régionale et mondiale », a-t-elle ajouté.  Après avoir réitéré l’opposition de son pays aux campagnes de désinformation de la Fédération de Russie visant la Convention sur les armes biologiques et la Convention sur les armes chimiques, Mme Norton a rappelé que le Canada participe activement au groupe de travail à composition non limitée chargé d’élaborer les normes, règles et principes nécessaires à un comportement responsable dans l’espace.  Il s’agit selon elle « d’une façon pragmatique de réduire les malentendus, les mauvaises interprétations ou les erreurs de calcul entre les États ».

Enfin, la représentante a appuyé le projet de résolution qui sera présenté à la Première Commission sur le « cyberprogramme d’action des Nations Unies ».  Enfin, elle a défendu la participation égale, efficace et significative des femmes à toutes les étapes des processus de désarmement et de non-prolifération nucléaires.

Mme ANNA KARIN ENESTRÖM (Suède) a condamné l’agression illégale de la Fédération de Russie contre l’Ukraine et les menaces de la Russie d’utiliser des armes nucléaires qui sont des violations du droit international.  La représentante a en outre regretté l’échec de la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à adopter un document final en raison du blocage du consensus par la Russie.  S’agissant du TNP, elle a dénoncé le manque de transparence de certains États et l’érosion continue de la confiance, qui rendent difficile les progrès en matière de désarmement et de non-prolifération.  Elle a exhorté tous les États à garantir l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et appelé à des négociations et à l’établissement d’un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires.

Mme Eneström s’est dite préoccupée par les programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques de la RPDC.  Elle a dit son attachement à une solution pacifique à la situation dans la péninsule coréenne, par le dialogue.  Selon la représentante, la situation en Iran est devenue un grave défi pour le système de garanties et le régime mondial de non-prolifération.  Elle a appelé l’Iran à accepter la dernière proposition de l’Union européenne afin que le Plan d’action global commun puisse enfin être rétabli.  S’agissant des armes chimiques et biologiques, elle a condamné la tentative d’assassinat commise en 2020 contre le dissident russe Alexeï Navalny.  Elle a exhorté à faire en sorte que la neuvième Conférence d’examen de la Convention sur les armes biologiques et à toxines, qui commence le mois prochain, soit l’occasion de maintenir son rôle central dans la prévention de l’utilisation abusive de la biologie à des fins hostiles.  Elle a rejeté les accusations sans fondement de la Russie contre l’Ukraine, qu’elle a accusé d’avoir un « programme d’armes biologiques ».   

La représentante, qui a encouragé à préserver et renforcer les principaux instruments de contrôle des armements classiques, a exhorté les États qui ne l’ont pas encore fait à adhérer à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel.  La mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes, et le soutien aux programmes visant à lutter contre les menaces à la sécurité physique et les dimensions socioéconomiques et sexospécifiques de la violence armée, sont également importants.  La Suède est résolue à prévenir une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique, a enfin assuré la représentante.   

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a souligné la montée des tensions sur la scène internationale avant de réaffirmer l’urgence d’une élimination totale, irréversible et vérifiable des armes nucléaires.  Les États dotés doivent de mettre en œuvre l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, a-t-il insisté.  De plus, l’échec de la dixième Conférence d’examen du TNP, le deuxième consécutif, met davantage de pression sur la capacité du Traité à mettre en œuvre l’article IV et atteindre son universalité, compte tenu du rôle croissant de armes nucléaires dans les doctrines militaires et la tendance croissante à les développer.  Ces tensions risquent d’avoir des implications sur le retour d’une course aux armements, non seulement dans le domaine des armes de destruction massive mais aussi dans les domaines de l’espace extra-atmosphérique, des technologies de l’information et des communications et d’autres technologies émergentes, s’est inquiété le représentant.   

M. Mahmoud a dénoncé le manque de volonté politique de certains États, qui bloquent tout progrès substantiel dans la réalisation des objectifs convenus et le respect des engagements partagés.  La dépendance continue des États dotés envers la dissuasion nucléaire et la résistance à l’ouverture de négociations sur des instruments juridiquement contraignants destinées à réglementer un certain nombre de technologies stratégiques et émergentes et à minimiser leurs menaces à la paix et à la sécurité internationales ne sont plus acceptables, que ce soit moralement ou politiquement, a poursuivi le représentant.  Selon lui, le désarmement nucléaire et la mise en œuvre de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient restent les priorités les plus urgentes.  À cet égard, l’Égypte a déposé deux résolutions portant sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Le représentant a demandé le soutien des États Membres à ces deux résolutions. 

En ce qui concerne la prévention de la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique, M. Mahmoud a annoncé que l’Égypte et Sri Lanka avaient déposé leur résolution annuelle, qui souligne la nécessité de mesures pratiques, de dialogue et de négociations sur ce sujet, ainsi que la nécessité de respecter tous les engagements convenus dans ce domaine stratégique.   

M. ANDREJS PILDEGOVIČS (Lettonie) a dit que la Russie, en choisissant la violence et l’agression brutale et injustifiée de l’Ukraine, avait manqué à toutes ses obligations en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et en tant que puissance nucléaire.  Le représentant a condamné le comportement « irresponsable » de la Russie, qui menace la sûreté et la sécurité nucléaires en Ukraine, notamment par l’occupation en cours de la centrale nucléaire de Zaporijia, avant de s’inquiéter de l’intention de la Russie de transférer des systèmes de missiles balistiques à capacité nucléaire au Bélarus et de rendre les avions de combat bélarussiens aptes à transporter des armes nucléaires.  Il a déploré l’annonce par la Russie de son annexion illégitime des territoires occupés de l’Ukraine, estimant que cette annexion constituait une violation flagrante du droit international, de la Charte des Nations Unies, de l’Acte final d’Helsinki, de la Charte de Paris et des garanties convenues dans le Mémorandum de Budapest.  Dans ce contexte, il a condamné aussi le Bélarus pour son soutien continu à l’invasion russe, avant de réitérer son plein appui à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. 

Par ailleurs, la Lettonie souligne l’importance de soutenir et de renforcer les instruments de maîtrise des armements classiques ainsi que tous les régimes multilatéraux de contrôle des exportations.  « Nous continuons de participer activement au Traité sur le commerce des armes, au Groupe des fournisseurs nucléaires et à l’arrangement de Wassenaar » sur le contrôle des exportations d’armes conventionnelles et de biens et technologies à double usage, a insisté le représentant.  Ce dernier a rappelé que sa délégation avait organisé, pendant la dixième Conférence d’examen du TNP, un événement parallèle thématique sur le contrôle des exportations en Afrique dans le contexte des engagements de la résolution 1540 du Conseil de sécurité.   

Le représentant a aussi plaidé en faveur de la mise en œuvre intégrale du Programme d’action de l’ONU sur les armes légères, avant de préciser que la Lettonie avait assumé le rôle de vice-président de la huitième Réunion biennale des États sur la mise en œuvre du Programme d’action, qui s’est tenue du 27 juin au 1er juillet 2022, contribuant ainsi au succès de la réunion. 

M. KACOU HOUADJA LÉON ADOM (Côte d’Ivoire) a rappelé l’attachement sans réserve de son pays au principe d’un monde exempt d’armes nucléaires, attachement matérialisé par son adhésion à tous les instruments internationaux qui y concourent.  Le représentant a appelé à leur application intégrale et a exhorté en particulier les États détenteurs d’armes nucléaires à se conformer à leurs obligations au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  De même, il les a invités, ainsi que tous ceux qui ne l’ont pas encore fait, à adhérer au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et à mettre en œuvre la Déclaration et le Plan d’action de Vienne relatifs à ce traité.  De même, le représentant a insisté sur l’impératif de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, qui requiert sa ratification par encore huit des huit États figurant à l’annexe 2 du Traité, et la promotion des zones exemptes d’armes nucléaires, moyen concret en vue de la réalisation d’un monde débarrassé de l’arme atomique.   

Notant que l’un des principaux enseignements tirés de la pandémie de la COVID-19 est d’avoir éveillé la conscience collective sur le grave risque que constituerait pour l’humanité l’utilisation délibérée ou accidentelle d’armes biologiques et la nécessité d’œuvrer à prévenir leur propagation, le représentant a martelé que le principe d’une élimination complète des armes de destruction massive est également applicable aux armes biologiques et chimiques.   

Les armes et les munitions classiques sont celles qui continuent de représenter une menace immédiate et quotidienne pour de nombreuses populations à travers le monde, a rappelé M. Adom.  Il a fait valoir qu’elles constituent des facteurs qui nourrissent les conflits, le terrorisme, la criminalité transnationale et la violence armée urbaine dans plusieurs régions de la planète, dont l’Afrique, et qu’elles représentent le principal défi à la stabilité et au développement de ce continent.  Leur réglementation et la limitation de leur emploi s’imposent à la communauté internationale comme une composante prioritaire de ses efforts de préservation de la paix internationale et de la sécurité collective, a argué le représentant.  Il a salué, au niveau africain, l’initiative « Faire taire les armes en Afrique », qui vise à mettre un terme aux conflits en Afrique et à créer les conditions favorables à la croissance, au développement et à l’intégration du continent.   

Dans ce contexte, le représentant a également évoqué le Programme d’action des Nations Unies en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC) et l’organisation, avec succès, de la huitième Réunion biennale d’examen.  La mise en œuvre effective des conclusions adoptées à cette réunion doit être érigée en priorité, a affirmé le représentant, en particulier l’opérationnalisation du programme de bourse de formation spécialisée sur les ALPC, destiné à renforcer les capacités techniques des pays en développement.   

Enfin, la Côte d’Ivoire est résolument engagée aux niveaux régional et international dans les efforts collectifs pour un cyberespace mondial sûr, stable et pacifique.  Elle participe aux travaux du Groupe de travail à composition non limitée sur la sécurité du numérique et de son utilisation et promeut des normes de comportement responsable relatives aux technologies de l’information et de la communication, a précisé le représentant. 

Droits de réponse

Le représentant de l’Iran a rappelé que ce sont les États-Unis qui se sont retirés du Plan d’action global commun (PAGC).  Il s’est étonné du mutisme de l’Union européenne et de la France après le retrait américain.  L’Iran a mis en œuvre ses obligations dans le cadre du PAGC comme l’attestent les rapports de l’AIEA y compris lorsqu’il a décidé de se retirer, a insisté le représentant.  Il a demandé aux États-Unis de faire de même et de lever les sanctions.  En outre, les États-Unis doivent encore répondre aux préoccupations liées à leurs précédentes pratiques erronées, de sorte que l’on puisse croire à leur engagement.  L’Iran coopère activement avec l’AIEA pour qu’elle puisse mener ses activités dans le pays, a ajouté le représentant, pour qui les allégations de l’Ukraine sur l’utilisation de drones iraniens sont infondées et ne sont pas confirmées.  En conclusion, il a accusé la France d’avoir aidé Israël à acquérir l’arme nucléaire.   

Le représentant de la Fédération de Russie a réfuté les accusations infondées adressées à son pays avant d’apporter quelques précisions.  Il a expliqué que, du 23 au 27 septembre de cette année dans les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, les régions de Kherson et de Zaporojie, des référendums ont été organisés sur l’entrée de ces régions dans la Fédération de Russie.  En dépit des provocations du régime de Kiev, qui a émis des ordres criminels pour infliger des frappes d’artillerie massives sur des lieux bondés et des objets civils, les gens n’ont pas craint de se rendre aux urnes et d’exprimer leur volonté.  Les résultats du plébiscite parlent d’eux-mêmes, a affirmé le représentant.  Ils ont ainsi exercé leur droit légitime à l’autodétermination et ont fait un choix conscient en faveur de la Russie.  Ils ont pu s’exprimer librement et en toute indépendance, a-t-il affirmé, ajoutant que de nombreux observateurs, y compris internationaux, l’avaient confirmé.  Le représentant a insisté sur la conformité de ces référendums avec la Déclaration de 1970 « sur les principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États conformément à la Charte des Nations Unies » et de nombreux autres documents.  Après avoir détaillé ladite déclaration, le représentant a affirmé que le principe de l’intégrité territoriale des États inscrit dans la Charte n’avait pas la priorité absolue sur le droit à l’autodétermination.  Le respect d’un principe est lié au respect de l’autre, a-t-il fait valoir, affirmant ensuite qu’il n’était pas nécessaire de prouver que le régime de Kiev ne répond en aucune façon aux critères mentionnés dans ces textes car, depuis de nombreuses années, il a grossièrement et massivement violé les exigences de l’ONU.  Le représentant a accusé le « régime de Kiev » d’être depuis longtemps devenu étranger et hostile à ces Ukrainiens qui ne peuvent imaginer leur vie sans participer à la civilisation russe et que le Président Zelenskyy avait appelé à « renvoyer en Russie » il y a un an.  Pour le représentant russe, il est extrêmement clair que ce régime ne représente pas les millions de citoyens contre lesquels il a déclenché une guerre et qu’il a chassé d’Ukraine de ses propres mains.  Par conséquent, la Russie ne pouvait que venir en aide à la population du Donbass qui souffrait depuis trop longtemps et défendre les habitants des régions de Zaporojie et de Kherson.  Le représentant a répété que 130 observateurs internationaux, y compris de Lettonie, d’Italie et d’Allemagne, avaient jugé légitimes les résultats des référendums.  Il a appelé les États Membres de l’ONU à accepter la nouvelle réalité dictée par la vie elle-même et fondée sur le libre arbitre du peuple.  « La vérité trouvera son chemin, que l’Occident le veuille ou non », a-t-il ajouté, et toutes les tentatives de nier cette nouvelle réalité tomberont dans l’oubli, alors que la volonté du peuple demeurera. 

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a expliqué que son pays est obligé de renforcer et développer ses capacités militaires face aux menaces et au chantage nucléaire des États-Unis, qui multiplient l’accumulation d’armements, dont des bombardiers dans la péninsule.  Il a ainsi indiqué que les États-Unis avaient mené au mois d’août leurs plus importants exercices militaires conjoints avec la République de Corée depuis 5 ans en mobilisant des milliers de soldats, le porte-avions USS Ronald Reagan et plusieurs sous-marins.  Il a estimé que les accusations à l’encontre de son pays visent à détourner l’attention de la volonté de certains pays de devenir des puissances nucléaires.  Il a ensuite affirmé que le Japon ne saurait rejeter la légitimité des initiatives de la RPDC, alors que ce pays a tenté par le passé d’occuper la Corée et d’effacer sa population.  Il a exhorté le Japon à s’excuser pour ces exactions passées, qui ont été sources d’énormes souffrances pour le peuple coréen et toute la région asiatique.   

Le représentant de l’Ukraine a répété que les référendums des 23 et 24 septembre dans les quatre régions de l’Ukraine étaient illégaux.  Ces régions demeurent ukrainiennes.  Il a repoussé l’offre de dialogue, n’y voyant qu’un prétexte pour attaquer et occuper l’Ukraine.  La Russie a violé le droit international y compris la Charte des Nations Unies.  Le représentant a rappelé que 141 États Membres ont condamné à l’Assemblée générale l’agression de la Russie.  Pour défendre notre intégrité territoriale, nous avons le droit à la légitime défense, a déclaré le représentant, qui a affirmé que l’Ukraine lutterait jusqu’à la défaite de l’armée russe.  La Russie doit retirer ses soldats, a martelé le représentant, qui a dénoncé les crimes de guerre de la Russie.  Lorsque la Russie parle de dénazification, cela veut dire « tuer des enfants et des femmes », a-t-il estimé.   

Le représentant du Japon a réagi aux propos de la RPDC en lui rappelant que son programme de missiles balistiques et nucléaires constitue une violation flagrante de plusieurs résolutions de l’ONU et que l’objectif commun reste la dénucléarisation vérifiable de la péninsule coréenne.  Pour ce qui est de la politique de défense japonaise, le représentant a affirmé que son pays respecte à la lettre le principe d’une politique défensive et non pas offensive.  Il présente de manière transparente toutes ses dépenses militaires.  Le Japon a toujours contribué à la paix et à la sécurité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a affirmé le représentant.  Celui-ci a par ailleurs expliqué que les eaux polluées ont été déversées dans la mer conformément à la pratique internationale et seulement après avoir eu l’aval requis. 

Reprenant la parole, le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a accusé le Japon de visée impérialiste dans la péninsule de Corée, de revoir à la hausse ses dépenses militaires et de trouver des prétextes pour justifier une future attaque contre son pays.  « Le Japon doit réfléchir à ses actes visant à devenir une puissance militaire», a menacé le représentant. 

Réagissant à ces propos, le représentant du Japon a vanté la transparence de son pays en matière de politiques et dépenses militaires, qui ne visent que la défense du pays.  « Nous n’avons jamais fait voler de missiles au-dessus d’autres territoires que le nôtre », a-t-il précisé, avant d’appeler à la résolution de ces questions par le biais d’efforts diplomatiques.   

Le représentant de l’Italie a rappelé au représentant de la Fédération de Russie, qui avait mentionné la présence d’observateurs italiens pendant les référendums organisés dans les quatre régions occupées d’Ukraine, qu’il existe des procédures pour que les missions d’observation soient reconnues, et qu’elles n’ont pas été respectées dans le cas indiqué. 

Le représentant de la Fédération de Russie a repris la parole pour dire que l’Ukraine a fait montre de toute son hypocrisie au sujet des référendums, « qui ont eu lieu en conformité avec les normes internationales ».  Parmi les observateurs internationaux, il y avait des Allemands, des Italiens et autres, a-t-il répété, en reprochant à certains pays de nier le droit à l’autodétermination des habitants de ces régions, et en leur rappelant qu’il s’agit d’un droit consacré par la Charte des Nations Unies.  Ces quatre régions ont décidé de rejoindre la Fédération de Russie et c’est un fait, a-t-il tranché. 

Le représentant de l’Allemagne a tenu à préciser à son tour qu’il n’y a eu aucun observateur allemand reconnu dans lesdits référendums en Ukraine et que l’Allemagne ne reconnaît pas ces référendums, qui sont nuls et non avenus au regard du droit international.  Il a rappelé à la Fédération de Russie sa responsabilité particulière de respecter la Charte en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.   

Le représentant de la Lettonie a déploré l’annexion illégitime de l’Ukraine par la Russie, qualifiée de violation du droit international.  Ces simulacres de référendums organisés sous la menace n’ont aucune valeur, a-t-il ajouté.   

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