La Cinquième Commission examine les progrès dans la rénovation des bureaux de l’ONU à Addis-Abeba et à Nairobi
La Cinquième Commission, chargé des questions administratives et budgétaires, a examiné, aujourd’hui les progrès dans la rénovation de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et de l’Office des Nations Unies à Nairobi. Elle s’est aussi penchée sur une demande d’ouverture de crédit de quatre millions de dollars pour la composante internationale des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens pour 2023.
La réfection de l’Africa Hall de la (CEA) à Addis-Abeba accuse, selon le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), un retard de trois ans et demi par rapport au délai de 2025 et un faible niveau de dépenses dû à la nouvelle procédure d’appel à la concurrence pour les principaux travaux de rénovation, qui constituent le volet de travaux le plus important du projet de rénovation, et l’attribution tardive du contrat correspondant. Au 31 décembre 2022, le solde inutilisé devrait se chiffrer à 11,9 millions de dollars et le montant total des dépenses prévues pour 2023, à 18,2 millions.
Comme ce solde servira à couvrir en partie les besoins de financement en 2023, le CCQAB soutient l’ouverture d’un crédit net de 6,2 millions de dollars demandé par le Secrétaire général. Arguant de la nécessité de préserver l’intégrité historique, culturelle et architecturale du Palais et de son patrimoine, le Groupe des États d’Afrique a conseillé au Secrétaire général de se montrer créatif pour exploiter en priorité l’expertise du continent.
Ce dernier présente désormais deux options pour la rénovation de l’Office des Nations Unies à Nairobi (ONUN) qui devrait s’achever en 2027. Estimée à 228,5 millions de dollars, l’option A révisée prévoit une capacité d’accueil de 7 000 participants sur une surface d’environ 66 300 mètres carrés comprenant des routes, des chemins, des aménagements paysagers, un nouveau bâtiment principal des assemblées, de nouvelles salles de conférence sur le toit, la rénovation des salles de conférence existantes, un nouveau centre des médias et un nouveau bâtiment d’accueil des visiteurs et des délégués.
Version élargie et évolutive de cette option, l’option B, dont le coût est de 265,6 millions de dollars, est celle que le CCQAB recommande. Avec une capacité d’accueil de 9 000 participants sur 95 700 mètres carrés, cette option, explique le CCQAB, permettrait de mettre en œuvre l’option A seulement, l’option B dès la fin de la phase de conception ou encore des éléments de l’option B à une date ultérieure. Il recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir des crédits d’un montant de 6,1 millions de dollars pour 2023 et de transférer le solde non utilisé de 2022, qui devrait s’établir à 930 900 dollars environ, dans le compte pluriannuel des travaux de construction.
Le Kenya a jugé que le budget de 265 millions de dollars est bien trop modeste pour un site important qui héberge ONU-Habitat et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Il s’est aussi interrogé sur les difficultés rencontrées dans le processus de recrutement de spécialistes en technologies de l’information et du numérique, alors que lui-même en compte plein.
Après 10 demandes consécutives de subvention aux fins du financement de la composante internationale des Chambres extraordinaires, la pratique n’a plus rien d’exceptionnel, s’agace le CCQAB qui rappelle que les ressources doivent provenir des contributions volontaires, certes en chute libre depuis 2015, passant de 17,7 millions à seulement 3,6 millions en 2021, soit 28% du budget approuvé. Pour 2023, le Secrétaire général demande une enveloppe de quatre millions de dollars, soutenu par le Cambodge qui a déjà prévenu qu’il sollicitera les donateurs pour pouvoir couvrir les coûts opérationnels de la composante nationale, pendant les six derniers mois de l’année prochaine.
Le CCQAB recommande à l’Assemblée générale non pas d’ouvrir des crédits, mais d’autoriser le Secrétaire général à engager des dépenses d’un montant ne dépassant pas 3 409 000 dollars, donc une réduction de 15% par rapport à la subvention que demande le Secrétaire général.
La Cinquième Commission a prévu une autre séance publique lundi 28 novembre, à partir de 10 heures, sur le changement du cycle budgétaire.
PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR 2023
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur l’utilisation de l’autorisation d’engagement de dépenses et demande de subvention pour les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (A/77/7/Add.17)
Pour l’établissement de ce rapport le Comité consultatif a examiné celui du Secrétaire général (A/77/513) qui demande à l’Assemblée générale d’approuver l’ouverture de crédits pour une subvention d’un montant de 4 010 400 dollars destinée à la composante internationale des Chambres pour 2023.
Face à l’insuffisance des contributions volontaires, rappelle le Comité consultatif, l’Assemblée a autorisé le Secrétaire général, à titre exceptionnel, à contracter des engagements pour compléter les contributions volontaires destinées au financement de la composante internationale des Chambres extraordinaires, pour la première fois en 2014. Ces fonds n’ont pas été utilisés, mais l’Assemblée générale a depuis autorisé le Secrétaire général à contracter chaque année des engagements au titre de la composante internationale.
Le problème est que les contributions volontaires ont continué de diminuer, passant de 17,7 millions de dollars en 2015 (soit 65% du budget approuvé pour 2015) à seulement 3,6 millions de dollars en 2021 (soit 28% du budget approuvé). Dans ses commentaires, le Comité consultatif réaffirme qu’il faut intensifier les activités de collecte de fonds pour aider les Chambres à achever leurs travaux rapidement, notamment en augmentant le nombre de donateurs et en engageant les membres du groupe des principaux donateurs et du groupe des États intéressés à continuer d’apporter un soutien financier.
Le Comité consultatif note en outre qu’après 10 demandes consécutives de subvention aux fins du financement de la composante internationale des Chambres extraordinaires, cette pratique n’a plus rien d’exceptionnel. Compte tenu du déficit de financement prévu pour la composante internationale en 2023, du caractère incertain du versement des contributions annoncées et de la nécessité de veiller à ce que les Chambres extraordinaires puissent poursuivre leurs activités, il recommande à l’Assemblée générale non pas d’ouvrir des crédits, mais d’autoriser le Secrétaire général à engager des dépenses d’un montant ne dépassant pas 3 409 000 dollars pour compléter à titre transitoire les contributions volontaires destinées au financement de la composante internationale du 1er janvier au 31 décembre 2023. Cela représente une réduction de 15% par rapport à la subvention de 4 010 400 dollars qui est demandée.
Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. JIBRAN KHAN DURRANI (Pakistan) s’est dit préoccupé par les difficultés financières persistantes auxquelles sont confrontées les Chambres extraordinaires malgré plusieurs efforts de collecte de fonds. Les contributions volontaires ne cessant de diminuer au fil des ans, il a estimé qu’une telle situation pourrait devenir une nouvelle tragédie dans la quête de justice du peuple cambodgien et un sérieux revers pour la lutte contre l’impunité. Le représentant a donc appuyé la demande de subvention du Secrétaire général pour 2023.
M. SOVANN KE (Cambodge) a salué le rapport du Secrétaire général et soutenu sa demande de subvention. Concernant le budget proposé de 1,52 million de dollars pour la composante nationale, il a assuré que son pays poursuivra ses efforts pour couvrir les coûts opérationnels des Chambres extraordinaires et les salaires du personnel national pour au moins les six premiers mois de l’année prochaine. S’agissant des six autres mois, le Gouvernement demandera le soutien financier des donateurs. Le représentant s’est dit heureux que les Chambres s’acheminent dès 2023 vers leurs fonctions résiduelles, conformément au calendrier convenu.
Rapport du CCQB sur l’état d’avancement des travaux de rénovation de l’Africa Hall à la Commission économique pour l’Afrique à Addis‑Abeba (A/77/7/Add.16)
Le Comité consultatif a examiné le rapport du Secrétaire général (A/77/339) qui contient un calendrier d’exécution du projet mis à jour et des prévisions de dépenses révisées. Il encourage le Secrétaire général à redoubler d’efforts pour solliciter des contributions volontaires, y compris des contributions en nature, et d’autres formes d’appui auprès d’autres États Membres. Comme l’Africa Hall est le berceau historique de l’Union africaine et un point de repère symbolique du patrimoine culturel africain, il encourage également le Secrétaire général à mobiliser les États membres de l’Union africaine ainsi que la Commission de l’Union africaine pour qu’ils envisagent d’appuyer la phase de démarrage du centre des visiteurs et le projet dans son ensemble.
Le Comité consultatif est préoccupé par le fait qu’au moment de la rédaction du présent rapport, il est prévu que le projet soit retardé de trois ans et demi par rapport à son calendrier initial. Le Comité compte également que les futurs rapports du Secrétaire général sur l’état d’avancement du projet comprendront des prévisions réelles et réalistes concernant l’incidence des retards, tant sur les coûts que sur le calendrier. Le Secrétaire général a fait savoir au Comité qu’au 31 juillet 2022, le montant cumulé des dépenses s’élevait à 13 809 000 dollars et les dépenses prévues pour le reste de l’année 2022 étaient estimées à 10 771 700 dollars.
Ce faible niveau de dépenses est expliqué par la nouvelle procédure d’appel à la concurrence pour les principaux travaux de rénovation, qui constituent le volet de travaux le plus important du projet de rénovation de l’Africa Hall, et l’attribution tardive du contrat correspondant. Le solde inutilisé devrait donc se chiffrer à 11 970 000 dollars au 31 décembre 2022 et le montant total des dépenses prévues pour 2023, à 18 214 000 dollars.
Le Comité consultatif se dit préoccupé par l’épuisement progressif de la réserve pour imprévus du projet, dont le solde est inférieur au seuil recommandé, ce qui a aggravé le risque de dépassement du budget approuvé, à savoir 56,9 millions de dollars. Étant donné que le financement du projet est comptabilisé dans un compte pluriannuel de travaux de construction en cours, le solde non utilisé de 11 970 000 dollars à la fin 2022 servira à couvrir en partie les besoins de financement en 2023. Le Comité consultatif recommande donc à l’Assemblée générale d’ouvrir un crédit net de 6 244 000 dollars aux fins de l’exécution du projet en 2023.
Rapport du CCQAB sur les mesures visant à remédier à la détérioration et aux capacités limitées des installations de conférence de l’Office des Nations Unies à Nairobi (A/77/7/Add.15)
Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif a examiné celui du Secrétaire général (A/77/367 et Corr.1) et note les deux options pour les travaux de construction. L’option A révisée permettrait de répondre aux besoins immédiats et à court terme en matière de capacité d’accueil pour les manifestations comptant 7 000 participants en présentiel, grâce à une surface estimée à environ 66 300 mètres carrés comprenant des routes, des chemins, des aménagements paysagers, un nouveau bâtiment principal des assemblées, de nouvelles salles de conférence sur le toit, les salles de conférence existantes rénovées, un nouveau centre des médias et un nouveau bâtiment d’accueil des visiteurs et des délégués pour les conférences. Au titre de l’option A, selon l’hypothèse d’une inauguration des nouvelles installations en 2027, une augmentation annuelle de 500 à 1 000 réunions par rapport au taux d’utilisation antérieur à la pandémie de COVID-19 est prévue, ce qui porterait le taux d’utilisation de 87% à 98% d’ici à 2030. Pour cette option, 22 salles de réunion sont prévues, dont 19 sont de taille variable. L’option A n’englobant pas les deux nouveaux pavillons polyvalents, il serait nécessaire de construire une installation temporaire de conférence constituée de locaux transitoires, dont le coût prévu est de cinq millions de dollars, sur le site du parc d’exposition, dans la partie ouest du complexe.
Quant à l’Option B révisée, qui est une version élargie et évolutive de l’option A, elle répondrait aux besoins de capacité à long terme pour les manifestations comptant 9 000 participants en présentiel, grâce à une surface estimée à environ 95 700 mètres carrés, et engloberait le cahier des charges de l’option A ainsi que des pavillons polyvalents supplémentaires dans l’espace vert aménagé ouest et des salles de conférence supplémentaires sur le toit. Il ne serait pas nécessaire de prévoir des locaux transitoires car l’installation permanente supplémentaire de la nouvelle salle des assemblées et les deux nouveaux pavillons polyvalents en feraient office. Au titre de l’option B, selon l’hypothèse d’une inauguration des nouvelles installations en 2027, une augmentation annuelle de 500 à 1 000 réunions est prévue, ce qui porterait le taux d’utilisation de 65% à 73% d’ici à 2030. Pour cette option, 33 salles de réunion sont prévues, dont 30 adaptées aux consultations. L’une des principales caractéristiques de l’option B réside dans la possibilité d’établir une séparation sécurisée entre les représentants gouvernementaux et les autres participants grâce à l’étendue du parc d’exposition. Même si des locaux transitoires ne seront pas nécessaires, la durée globale de la construction sera légèrement plus longue que pour l’option A, ce qui se traduira par un calendrier global à peu près identique pour les deux options.
Le Comité consultatif estime que la décision de mettre en œuvre l’option A ou l’option B relève d’une question de politique générale devant être soumise à l’Assemblée générale. Néanmoins, il voit un intérêt à ce que l’Assemblée autorise le Secrétaire général à lancer la conception de l’option B, ce qui permettrait de mettre en œuvre: a) l’option A seulement; b) l’option B dès la fin de la phase de conception; c) des éléments de l’option B à une date ultérieure. Il reconnaît en outre que le démarrage de la phase de conception permettrait de rechercher des contributions volontaires et d’autres formes d’aide qui pourraient contribuer à compenser le coût global du projet.
Le Comité consultatif note que l’approbation du coût global maximum du projet, à savoir actuellement 228 554 900 dollars pour l’option A et 265 659 200 dollars pour l’option B, relève de la décision de l’Assemblée générale. Il recommande à nouveau que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de créer un compte pluriannuel et en attendant, conseille à l’Assemblée générale d’autoriser ce dernier à commencer les travaux de conception ayant trait à l’option B, d’ouvrir des crédits d’un montant de 6 161 000 dollars pour le projet en 2023 et de transférer le solde non utilisé de 2022, qui devrait, selon les prévisions, s’établir à 930 900 dollars environ, dans le compte pluriannuel des travaux de construction en cours.
Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. JIBRAN KHAN DURRANI (Pakistan) a, s’agissant de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), dit attendre avec impatience la concrétisation des promesses de dons et de contributions volontaires. Il a plaidé pour que l’on ouvre le site aux étudiants, aux universitaires et autres touristes quelle que soit leurs moyens financiers. Le Secrétaire général, a-t-il insisté, doit revoir le projet de programme d’exonération des frais. S’agissant du Bureau de l’Office des Nations Unies à Nairobi, le représentant a rappelé que la Cinquième Commission n’a pas encore pris de décision sur toutes les recommandations du Secrétaire général, ce qui entraîné des retards dans le calendrier et une augmentation notable des coûts. Il a aussi souligné l’importance d’une coordination étroite entre l’Office et le Secrétariat à New York, afin d’assurer une surveillance et une gouvernance appropriées dans tous les aspects du projet et l’incorporation des enseignements tirés d’autres grands projets de construction, en particulier le Plan-cadre d’équipement et le Plan stratégique patrimonial. Il a insisté sur la nécessité de faire appel aux capacités locales, y compris pour les matériaux.
S’agissant des revenus que le projet de rénovation de l’Africa Hall pourrait générer, M. MEDARD AINOMUHISHA (Ouganda) a, au nom du Groupe des États d’Afrique, souligné que l’importance d’un tarif restera abordable pour tous les visiteurs, y compris les personnes âgées, les écoliers et les étudiants de l’enseignement public, et les personnes handicapées, sans oublier le personnel des Nations Unies. Après avoir exprimé sa reconnaissance à l’Éthiopie et au Mali pour leurs contributions volontaires, à la Suisse et à l’Italie pour leurs promesses de contributions, il a appelé les autres États et les mécènes à faire de même. Compte tenu de la nécessité de préserver l’intégrité historique, culturelle et architecturale du Palais et de son patrimoine, le Secrétaire général, a estimé le représentant, doit utiliser des moyens créatifs pour exploiter en priorité l’expertise du continent.
S’agissant de l’Office des Nations Unies à Nairobi (ONUN), le représentant a souligné que compte tenu des besoins croissants des agences, fonds et programmes des Nations Unies et de la possibilité d’attirer des réunions de plus grande envergure, il est plus que nécessaire d’avancer avec les travaux de rénovation. Le Secrétaire général, qui proposait d’importants travaux de construction, ne présente plus que deux options, s’est étonné le représentant. Il a réclamé des explications et leur adéquation aux besoins à long terme de l’Office. Enfin, à propos de la création de 11 postes temporaires, il a constaté qu’un an plus tard, seuls 4 postes ont été pourvus et que le processus de recrutement pour 2 postes n’ait pas permis de trouver un candidat suffisamment qualifié.
M. KEBEDE (Éthiopie) a souligné l’importance de la rénovation de l’Africa Hall et de la construction de nouveaux locaux à usage de bureaux à la Commission économique pour l’Afrique, à Addis-Abeba. Il a souhaité une meilleure visibilité de l’Africa Hall, avant de louer le potentiel touristique d’Addis-Abeba. Près de sept millions de voyageurs transitent chaque année par l’aéroport de la capitale, a-t-il dit, en rappelant que la ville compte des églises et mosquées anciennes et accueille un grand nombre d’organisations internationales. Il a souhaité que ces projets s’appuient sur une main d’œuvre locale et espéré que les engagements financiers seront tenus. Ces projets doivent être dotés des ressources budgétaires nécessaires, a-t-il martelé.
Mme MWANGI (Kenya) a rappelé que Nairobi abrite ONU-Habitat et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), avant de saluer le lancement d’un guichet unique de l’ONU auprès du Gouvernement kényan. Elle a estimé que le budget de 265 millions de dollars est une somme relativement petite et souhaité une augmentation. Enfin, elle s’est interrogée sur les difficultés rencontrées dans le processus de recrutement de spécialistes en technologies de l’information et du numérique, alors que le Kenya en compte énormément.