Soixante-dix-septième session,
13e séance plénière - matin
AG/AB/4401

Cinquième Commission: Discussions sur les services de conférence fournis aux réunions intergouvernementales pendant la pandémie de COVID-19

Grâce aux 2 000 membres du personnel du Département des affaires de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences, déployés à Genève, à Nairobi, à New York et à Vienne, le multilatéralisme est resté en vie pendant les deux années de la pandémie de COVID-19, s’est réjoui aujourd’hui le Chef dudit Département, alors que la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, examinait le Plan des conférences de l’ONU. 

M. Movses Abelian, Secrétaire général adjoint aux affaires de l’Assemblée générale, a fait observer que les services assurés aux réunions intergouvernementales, dont la publication à temps de la documentation, ont été possibles grâce à la stratégie de modernisation continue de son Département.  Il a mis l’accent sur quelques innovations qui ont permis de gagner en efficacité et de réduire les risques sanitaires.  Les restrictions liées à la pandémie de COVID-19, a commenté la Suisse, ont en effet permis au Secrétariat d’acquérir un nouveau savoir-faire technologique. 

Elle a plaidé pour la poursuite d’une combinaison judicieuse des réunions en personne, à distance et hybrides.  Les réunions à distance, s’est-elle expliquée, permettent une participation renforcée de la société civile dont les représentants ne peuvent pas toujours voyager.  Elles permettent aussi la participation des experts, sans compter qu’elles réduisent l’empreinte écologique des conférences. 

L’Assemblée générale, a poursuivi la Suisse, appuyée par M. Abelian, doit élaborer une définition juridique et technique de ce nouveau type de réunion.  Sans son implication, a dit craindre la Suisse, les ressources consacrées aux nouveaux formats ne seront plus garanties une fois que les mesures liées à la pandémie seront totalement levées.  Ces questions doivent être discutées entre les États Membres et le Secrétariat, en tenant compte des besoins parfois différents des quatre sièges de l’ONU et des entités qui les utilisent, a insisté la Suisse. 

Étant donné que les réunions hybrides et virtuelles posent des difficultés non seulement techniques et logistiques mais aussi sanitaires, en particulier pour les interprètes, le Secrétaire général exige, dans son rapport, que le mandat de l’Assemblée stipule la nécessité de doter l’ONU d’un équipement de haute qualité.  La Fédération de Russie a tout de même rappelé que de nombreuses délégations se sont plaintes des réunions à distance, en particulier pendant les négociations sur des projets de résolution.  Le pic de la pandémie est désormais derrière nous, a-t-elle tranché. 

La Cinquième Commission tiendra une autre séance publique jeudi 10 novembre à partir de 10 heures pour examiner le rapport du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies. 

PLAN DES CONFÉRENCES

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/77/544) 

Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires a examiné ceux du Secrétaire général (A/77/91) et du Comité des conférences pour 2022 (A/77/32) qui indiquent que si le nombre de réunions tenues en 2021, à Genève, Nairobi, New York et Vienne, est resté bien en deçà du niveau enregistré avant la pandémie de COVID-19, il a tout de même augmenté de 5 % en glissement annuel, le nombre total de réunions organisées à l’échelle mondiale étant passé de 12 266 en 2020 à 12 924 en 2021. 

Le Secrétaire général explique que les réunions hybrides et virtuelles posent des difficultés techniques, logistiques et sanitaires.  En juin 2021, la Division de la gestion des soins et de la santé au travail a indiqué que l’interprétation en mode dispersé (télétravail) présente un risque évident pour la santé.  Le Secrétaire général plaide pour un mandat intergouvernemental en vue de l’organisation de réunions virtuelles et hybrides avec services d’interprétation, qui prévoirait, entre autres, l’utilisation obligatoire du matériel approprié; l’utilisation d’une connexion Internet de haute qualité; et le respect des protocoles d’accès et des procédures d’authentification pour obtenir l’autorisation de participer aux réunions à distance. 

S’agissant de la gestion de la documentation, le Secrétaire général indique que la productivité globale des services de traduction, c’est-à-dire le nombre total de mots traités divisé par le nombre total de journées de travail consacrées à leur traduction, a continué d’augmenter en 2021 dans tous les centres de conférence, sauf à New York.  La méthode applicable dans ce Siège ayant été affinée, les chiffres de 2021 ne rendent pas compte de la charge de travail supplémentaire occasionnée par le traitement parallèle des documents, pratique consistant à éditer et à traduire simultanément des documents afin de réduire au minimum le temps de traitement de la documentation.  Cette pratique est suivie à New York en raison des délais serrés imposés et des capacités éditoriales limitées. 

Le flux de travail idéal et le plus économique pour le traitement des documents est le traitement linéaire, qui commence par l’édition de l’original par des éditeurs, lesquels vérifient aussi les références et, si besoin est, consultent les auteurs, travail d’édition qui est suivi par la traduction de l’original édité, souligne le Secrétaire général. 

Déclarations

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. JIBRAN KHAN DURRANI (Pakistan) s’est dit préoccupé par le pourcentage relativement faible des réunions virtuelles tenues avec des services d’interprétation, compte tenu de la nécessité de respecter le multilinguisme.  Le gel des embauches étant levé, il a encouragé le Secrétariat à donner la priorité à de vrais professionnels, en respectant le principe de représentation géographique équitable au sein du personnel.  Il a aussi souligné que toute manifestation organisée dans l’un des sièges de l’ONU doit être conforme aux buts et principes de l’ONU.  Il a d’ailleurs dit attendre la création d’un mécanisme de recouvrement des coûts pour les réunions non liées aux processus intergouvernementaux.  Le représentant a dit avoir des questions sur les travaux exécutés à la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et préoccupé par la détérioration de l’Office des Nations Unies à Nairobi, il a dit attendre avec impatience le démarrage des travaux de réhabilitation. 

Également au nom du Liechtenstein, M. BLICKLE (Suisse) a rappelé aux États Membres leur responsabilité d’équiper l’ONU avec les ressources financières et humaines nécessaires ainsi qu’avec un cadre juridique adapté.  Comme la pandémie de COVID-19 a vu s’établir des nouveaux formats de réunion, y compris ceux permettant une participation à distance, le Secrétariat et les États Membres, a poursuivi le représentant, ont acquis un nouveau savoir-faire technologique.  Les États Membres devraient continuer d’en profiter, en optant pour une combinaison judicieuse des différents formats.  La participation à distance, a plaidé le représentant, permet l’implication de la société civile dont les représentants ne peuvent pas toujours se rendre sur les lieux de réunion.  Elle permet aussi une implication à un niveau plus élevé ou celle de personnes possédant des expertises spécifiques, sans compter la réduction de l’empreinte écologique des conférences. 

Toutefois, a prévenu le représentant, sans une décision de l’Assemblée générale, les ressources consacrées à ces formats ne seront plus garanties une fois que les mesures liées à la pandémie de COVID-19 seront levées.  Il est donc nécessaire de donner un mandat au Secrétariat pour qu’il puisse élaborer les modalités nécessaires, y compris la définition juridique et technique des réunions virtuelles et hybrides.  Ces questions doivent être discutées entre les États Membres et le Secrétariat, en tenant compte des besoins parfois différents des quatre centres de conférence de l’ONU et des entités qui les utilisent. 

M. ABDULAZIZ MOHAMMED AL-SULAITI (Qatar) a salué les efforts conjoints entre du Département des affaires de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences et du Département de la communication globale pour avancer dans la digitalisation des documents de l’ONU, une source importante d’information et de recherche.  Le représentant a dit accorder une importance particulière à la digitalisation des documents qui remontent à plus de 70 ans, soit à la création des Nations Unies, lesquels contribuent à préserver la mémoire institutionnelle de l’Organisation et aident les États Membres à prendre des décisions informées.  Dans le cadre du partenariat en cours entre le Qatar et les Nations Unies, mon gouvernement, a dit le représentant, a versé la somme de 5 millions pour la première phase du projet de digitalisation, entre 2013 et 2018.  Une autre somme de 2,5 millions de dollars a été versée pour la deuxième phase, entre 2019 et 2023. 

M. DANIIL A. DEVYATKIN (Fédération de Russie) a déclaré que le projet de résolution est une prorogation technique, estimant que la modernisation des services de conférence avance de manière satisfaisante.  Le multilinguisme est préservé, a-t-il dit, en saluant l’introduction de technologies visant à rendre les documents plus accessibles.  Il a rappelé que la création d’une enceinte de négociation en ligne avait été dictée par la pandémie de COVID-19 et qu’elle n’avait pas manqué de susciter des plaintes de la part des États Membres.  Le pic de la pandémie est désormais derrière nous, a fait observer le représentant. 

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