Soixante-dix-septième session,
5e séance plénière - matin
AG/AB/4393

Cinquième Commission: le Secrétaire général présente un budget de 3,2 milliards de dollars pour 2023 et plaide pour le paiement prévisible des contributions

Le Secrétaire général de l’ONU a présenté aujourd’hui, à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, un projet de budget-programme d’un montant de 3,2 milliards de dollars pour l’année 2023.  M. António Guterres a articulé sa copie autour de quatre propositions, avant de plaider pour que les États Membres paient de manière prévisible leurs contributions pour réduire les contraintes liées au manque de liquidités.  Cuba s’est étonnée d’un projet de budget-programme concocté sans une base élaborée ni par les États Membres ni par le Comité du programme et de la coordination (CPC).  Plusieurs délégations ont en effet souligné le rôle important dudit Comité qui n’a pu dégager un consensus sur 5 des 28 programmes.

M. Guterres a déclaré que le Secrétariat de l’ONU et ses 10 122 fonctionnaires, y compris 95 nouveaux postes, ont besoin en 2023 d’un montant exact de 3 224 058 800 dollars, dont une enveloppe de 767 075 300 dollars pour les missions politiques spéciales.  Mais le montant final, a prévenu le Secrétaire général, sera probablement de 3,4 milliards de dollars dont 69 millions de dollars après l’actualisation des coûts et une augmentation de 34 millions de dollars, au titre des grands projets de construction.  

Le projet de budget-programme est conforme à la pratique consistant à éviter une hausse des ressources en termes réels, a clarifié le Secrétaire général, avant d’expliquer ses quatre propositions et, en premier lieu, l’impératif d’investir dans le développement.  À cet égard, il a proposé une augmentation de 3,6 millions de dollars pour la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le Programme ordinaire de coopération technique et ONU-Habitat.   

Deuxièmement, a-t-il ajouté, la lutte contre le terrorisme demande l’allocation de 4,4 millions de dollars supplémentaires pour financer 25 postes au Bureau de lutte contre le terrorisme, auparavant pris en charge par des ressources extrabudgétaires.  Troisièmement, a poursuivi M. Guterres, le volet « droits humains et affaires humanitaires » devrait recevoir une enveloppe additionnelle de 2 millions de dollars, pour financer 16 postes, afin de renforcer l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  Enfin, M. Guterres a proposé des ressources pour l’action stratégique contre le racisme au Secrétariat de l’ONU, le Bureau du Coordonnateur spécial chargé d’améliorer les moyens d’action de l’ONU face à l’exploitation et aux abus sexuels et le multilinguisme.   

Le Secrétaire général s’est ensuite enorgueilli du fait que la proportion des femmes dans les catégories professionnelles et supérieures est passée de 37% en 2017 à plus de 42%, soit une augmentation annuelle de 15%, et qu’entre 2016 et 2021, le nombre des pays sous-représentés au Secrétariat a chuté d’environ 20%, passant de 44 à 36.  Espérons que l’amélioration de la trésorerie permettra d’éviter de nouvelles restrictions en matière de recrutement, a-t-il souhaité.   

M. Guterres s’est ensuite longuement attardé sur la trésorerie, déplorant d’abord que ses propositions visant à améliorer la situation financière de l’ONU n’aient pas été accueillies favorablement par les délégations.  En septembre, a-t-il dit, le Secrétariat a dû emprunter au Fonds de roulement, contrairement à l’année dernière où il n’avait emprunté qu’en novembre, n’ayant perçu que 71,9% des contributions de l’année à la fin du mois de septembre, par rapport à 82,6% l’année dernière.  Il a appelé les États Membres à être nombreux à payer leurs contributions plus tôt, pour réduire la pression sur les réserves et pour que le Secrétariat puisse dépenser l’argent quand il en a besoin, sans craindre de perturber ses opérations.   

Le Groupe des Etats d’Afrique a demandé que le Secrétariat soit doté de ressources adéquates parce que l'ONU apparaît comme le seul espoir pour de nombreux pays en développement, en particulier ceux du continent africain.  Il n’a pas caché sa satisfaction de voir dans le projet de budget-programme la confirmation que le développement de l'Afrique continuera d'être une priorité.  Plusieurs délégations ont commenté le manque de consensus au sein du Comité du programme et de la coordination (CPC), s’agissant des recommandations transversales concernant le format des programmes.  Pour le Groupe des 77 et la Chine, des orientations supplémentaires seront nécessaires, étant donné que l’on arrive à la fin de la période d'essai du cycle budgétaire annuel.  Le rôle du CPC doit être maintenu et on ne saurait le diluer ou le transférer aux grandes commissions de l’Assemblée générale, a averti l’Union européenne, en appelant les membres du CPC à dégager un consensus sur tous les 28 plans de programme de 2023.   

Les méthodes de travail du CPC et de la Cinquième Commission peuvent être parfois difficiles mais elles sont essentielles à un examen collectif de la réforme des Nations Unies.  Toute tentative de compromettre la base consensuelle de la planification des programmes serait tout simplement inacceptable, ont prévenu les États-Unis qui ont aussi jugé utile, compte tenu de ses recommandations contraires aux résolutions de l’Assemblée générale, de réexaminer les structures et les fonctions du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  

Pour le Secrétaire général, qui a repris la parole, la question est de savoir si le plan-programme et le budget sont des instruments efficaces pour mettre en œuvre les mandats fixés par l’Assemblée générale car ni le CPC ni le CCQAB n’ont le droit de les changer.  Ils ne font que vérifier la compatibilité entre le plan-programme et les mandats, analyser le budget et donner des conseils à la Cinquième Commission qui, elle-même, fait ses recommandations à l’Assemblée générale.  

La Cinquième Commission tiendra sa prochaine séance publique demain jeudi 13 octobre, à partir de 10 heures, sur l’amélioration de la situation financière de l’ONU.

PLANIFICATION DES PROGRAMMES 

Rapport du Comité du programme et de la coordination sur sa soixante-deuxième session tenue du 31 mai au 1er juillet 2022 (A/77/16) 

BUDGET-PROGRAMME POUR 2023 

Rapport du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit sur le contrôle interne (A/77/85) 

Le Comité note que le montant total des ressources du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) pour 2023, qui seront prélevées sur le budget ordinaire ou qui proviendront des quotes-parts hors budget ordinaire et de ressources extrabudgétaires devrait s’élever à 69 401 600 dollars, contre 67 032 000 dollars pour 2022, soit une augmentation de 2 369 600 dollars (3,5%).  La hausse concerne le budget ordinaire et les quotes-parts hors budget ordinaire, tandis que les ressources extrabudgétaires sont restées inchangées.  Le nombre de postes devrait passer de 294 à 307, soit une augmentation de 13 postes, ce qui s’explique principalement par la transformation proposée de 13 emplois de temporaire (autres que pour les réunions) en postes.  

Le Comité note les efforts déployés par le BSCI dans les domaines d’intervention à haut risque, en particulier la gestion des programmes et des projets, ainsi que l’informatique et la gestion des données.  Cela étant, une analyse par domaine d’intervention des audits prévus par la Division de l’audit interne montre que cette dernière prévoit de consacrer 40% de ses ressources à un seul domaine d’intervention, à savoir la gestion des programmes et des projets. En outre, seuls 2% des ressources de la Division seront consacrés aux achats et à la gestion de la chaîne d’approvisionnement, alors que la Division a déclaré que les audits portant sur d’autres catégories pourraient également traiter de questions relatives aux achats.  Étant donné que le lien entre les domaines d’intervention de la Division et l’inventaire des risques de l’Organisation n’est pas tout à fait clair, le Comité encourage la Division à mieux illustrer, dans ses futurs plans de travail, la manière dont les activités qu’elle prévoit de mener tiennent compte des risques critiques de l’Organisation.  

En outre, le Comité reste d’avis que la Division de l’inspection et de l’évaluation doit disposer de moyens plus importants pour pouvoir s’acquitter efficacement de son mandat.  Il prend note des efforts déployés par le BSCI pour réduire le déficit de capacités, mais constate avec préoccupation que, malgré ces mesures, un déficit subsiste, ce qui pourrait empêcher la Division de traiter tous les domaines en temps voulu.  Étant donné que ce déficit repose sur l’hypothèse d’un taux de vacance de postes de 9%, le Comité encourage le BSCI à redoubler d’efforts pour pourvoir les postes vacants et à hiérarchiser les priorités de façon à se concentrer sur les sous-programmes à haut risque dans le cycle d’évaluation de huit ans.  

Enfin, le Comité se dit conscient que plusieurs facteurs influent sur le délai d’achèvement des enquêtes, comme la complexité d’une affaire et la disponibilité des informations.  Il est également conscient que le nombre d’enquêteurs disponibles peut avoir une incidence sur les délais.  Sans préjudice de l’évaluation externe de la Division des investigations en cours, le Comité demande une nouvelle fois de réduire le délai moyen d’achèvement des enquêtes et d’affiner l’analyse du déficit de capacités.  

Premier rapport du Comité consultatif pour les questions administratives 
et budgétaires sur le projet de budget-programme pour 2023 (A/77/7) 

Le Comité note que le montant des ressources demandées par le Secrétaire général pour 2023 s’élève à 3 224 058 800 de dollars avant actualisation des coûts, dont un montant de 767 075 300 de dollars pour les missions politiques spéciales, ce qui représente une augmentation de 102 407 800 de dollars (3,3%) par rapport au montant du crédit ouvert pour 2022.  L’actualisation préliminaire des coûts représente un montant de 68 828 500 de dollars.  

Le Comité consultatif espère que l’adoption de la résolution 76/272 de l’Assemblée générale sur l’amélioration de la capacité de faire face à la situation financière de l’Organisation des Nations Unies contribuera davantage à l’atténuation des problèmes de trésorerie auxquels l’Organisation est confrontée.  Il compte également que des informations actualisées sur la situation en matière de liquidités et les tendances en matière de dépenses seront communiquées à l’Assemblée lorsqu’elle examinera le présent rapport.  Il souligne que l’Assemblée a exhorté maintes fois tous les États Membres à s’acquitter ponctuellement, intégralement et sans conditions des obligations financières que leur impose la Charte des Nations Unies. 

Le Comité consultatif note que l’introduction et certains chapitres du budget ne comprennent pas suffisamment d’informations sur l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les montants proposés pour 2023 et l’exécution des budgets de 2021 et 2022.  Il recommande que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de communiquer une analyse complète et davantage d’informations sur les incidences de la pandémie de COVID-19 dans le prochain projet de budget-programme, notamment sur les enseignements tirés, les meilleures pratiques, les mesures d’efficacité, l’harmonisation et la coopération dans l’ensemble du système des Nations Unies, ainsi que sur les effets de la pandémie sur la stratégie de gestion souple de l’espace de travail et sur les dépenses au titre de l’entretien et de la location des locaux, des voyages, des fournitures et accessoires, du mobilier et du matériel et des autres objets de dépense. 

Le Secrétariat ayant promis de concevoir un organigramme avec un ou deux départements pilotes d’ici à novembre de cette année, le Comité recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de faire figurer, dans les organigrammes de tous les chapitres, la structure de chaque unité administrative, en suivant les mêmes règles pour toutes les unités, de définir clairement les relations hiérarchiques entre les bureaux, et d’indiquer le nombre total de postes, y compris les postes vacants.  Tout en prenant note de l’autorité déléguée aux chefs d’entités, le Comité consultatif estime qu’il serait utile d’améliorer la gestion prévisionnelle des besoins en personnel au niveau du Siège afin de mieux recenser les possibilités de rationalisation des fonctions, en particulier dans les situations de stabilité relative et d’absence de changements notables dans l’environnement opérationnel.  

Le Comité consultatif est d’avis que les propositions relatives aux postes devraient être étayées par une analyse systématique de la charge de travail fondée sur des indicateurs de charge de travail et l’identification appropriée des flux de travail, tout en veillant à ce que tous les changements structurels et les propositions de reclassement et de réaffectation des fonctions reflètent l’application cohérente des politiques et des normes régissant les structures organisationnelles et le classement des emplois conformément aux normes pertinentes de la Commission de la fonction publique internationale relatives à la classification commune des groupes professionnels.  Il recommande que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général d’élaborer les critères pertinents. 

Le Comité constate de nouveau avec préoccupation que la composition du tableau d’effectifs proposée pour le Secrétariat fait apparaître une fois de plus un nombre et une proportion élevés de postes de classe D-1 et de rang supérieur et que les réductions de postes d’administrateur(trice) de rang inférieur pourraient avoir une incidence négative sur les efforts déployés en vue de rajeunir les effectifs du Secrétariat.  Il réitère sa recommandation à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de prendre des mesures pour augmenter le nombre de postes de début de carrière et réduire le nombre de postes de haut niveau dans tous les chapitres du budget.  Il recommande également que l’Assemblée prie le Secrétaire général de se servir de la gestion prévisionnelle des effectifs et à l’organisation de la relève, y compris la planification des départs à la retraite dans les futurs projets de budget pour agir en faveur du rajeunissement du Secrétariat.  Il compte également que de plus amples détails sur la stratégie de rajeunissement et les prochains départs à la retraite seront fournis dans le cadre du prochain rapport sur les ressources humaines et dans les futurs projets de budget. 

RAPPORT SUR LES ACTIVITES DU BUREAU DES SERVICES DE CONTROLE INTERNE (BSCI)

Rapport du BSCI intitulé « Évaluation des femmes et de la paix et de la sécurité dans les missions: élections et transitions politiques » (A/77/83) 

CORPS COMMUN D’INSPECTION

Note du Secrétaire général (A/77/256) transmettant le rapport du Corps commun d’inspection intitulé « Gestion de la continuité des opérations dans les entités des Nations Unies », publié sous la cote JIU/REP/2021/6

Note du Secrétaire général transmettant ses observations et celles du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination sur le rapport du Corps commun d’inspection (A/77/256/Add.1). 

Déclaration liminaire 

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que l’Organisation a besoin de 3,22 milliards de dollars pour s’acquitter de ses mandats en 2023.  Ce montant permettra de financer 10 122 postes, soit une augmentation nette de 95 postes, principalement pour convertir des postes financés au moyen de ressources extrabudgétaires par souci de viabilité.  Toutefois, a ajouté M. Guterres, le montant final du projet de budget-programme sera probablement de 3,4 milliards de dollars.  Ce montant comprend environ 69 millions de dollars pour l’actualisation des coûts et une augmentation de 34 millions de dollars par rapport à 2022, au titre des grands projets de construction, principalement en raison de l’augmentation du coût du Plan stratégique patrimonial.  Si l’on exclut les projets de construction, et malgré plusieurs nouveaux mandats, le projet de budget-programme est conforme à la pratique consistant à éviter une hausse des ressources en termes réels, a clarifié le Secrétaire général, avant de souligner quatre aspects de ses propositions.

Premièrement, a-t-il indiqué, l’ONU doit continuer à investir dans le développement.  À cet égard, il propose une augmentation de 3,6 millions de dollars pour la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le Programme ordinaire de coopération technique et ONU-Habitat.  Il s’agit de la quatrième augmentation consécutive proposée pour le développement depuis le début de mon mandat, a précisé le Secrétaire général.  

Deuxièmement, a-t-il ajouté, le projet entend renforcer le travail dans le domaine de la lutte contre le terrorisme qui demande l’allocation de 4,4 millions de dollars supplémentaires pour financer 25 postes au Bureau de lutte contre le terrorisme, auparavant financés par des ressources extrabudgétaires.  Cette proposition est conforme aux orientations de l’Assemblée générale qui a créé en 2017 le Bureau qui s’appuie depuis lors essentiellement sur des ressources extrabudgétaires provenant d’une petite base de donateurs et la réduction de ces ressources menace des fonctions essentielles.  La proposition est donc la première phase d’une transition vers un financement plus stable et plus prévisible, afin de garantir la pleine exécution de ses mandats.  

Troisièmement, a poursuivi M. Guterres, le Secrétariat souhaite renforcer les droits humains et les affaires humanitaires en proposant un montant supplémentaire de 2 millions de dollars, qui permettrait notamment de financer 16 postes, afin de renforcer l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), assurer un financement durable des fonctions permanentes et combler les lacunes en matière de financement.  Conformément à la décision de l’Assemblée générale, le Secrétariat a également demandé par anticipation des ressources, au titre d’un budget-programme plus complet, pour les droits humains, ce qui permettra de mieux planifier les besoins en ressources du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

Quatrièmement, a encore dit le Chef de l’ONU, s’agissant des services d’appui communs, je propose de poursuivre l’action stratégique pour lutter contre le racisme au Secrétariat de l’ONU.  Par ailleurs, le projet de budget-programme pour 2023 comprend des ressources pour le Bureau du Coordonnateur spécial chargé d’améliorer les moyens d’action de l’ONU face à l’exploitation et aux abus sexuels.  Ainsi, cette fonction importante pourra être maintenue et dotée d’un financement plus durable.  Je propose également des mesures visant à améliorer le multilinguisme, notamment en renforçant les programmes de formation linguistique.  Pour mettre en œuvre un autre volet de la réforme de la gestion, conformément à la résolution 72/266B de l’Assemblée générale, le Secrétariat propose de transférer quelques fonctions opérationnelles, ainsi que les ressources qui leur sont associées, du Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité au Département de l’appui opérationnel.

Dans tous les chapitres du budget, a souligné le Secrétaire général, l’on constate que la composition se transforme suivant la stratégie globale des données.  Le Secrétariat est sur une trajectoire positive vers la réalisation de la parité entre les sexes dans l’ensemble du système des Nations Unies qui est déjà atteinte parmi les hauts responsables et ce, pour la première fois dans l’histoire de l’ONU.  Elle a été faite deux ans plus tôt que le délai prévu.  Au Secrétariat, a noté M. Guterres, la proportion de femmes dans les catégories professionnelles et supérieures est passée de 37% en 2017 à plus de 42%, soit une augmentation annuelle de 15%.  Des résultats significatifs ont aussi été enregistrés pour parvenir à une représentation géographique plus équitable au sein du Secrétariat et ce, malgré le ralentissement du rythme de recrutement au cours des dernières années, en raison des restrictions imposées par la situation précaire de la trésorerie.  Entre 2016 et 2021, le nombre de pays sous-représentés a chuté d’environ 20%, passant de 44 à 36 pays.  Espérons que l’amélioration de la trésorerie permettra d’éviter de nouvelles restrictions en matière de recrutement, a souhaité le Secrétaire général, déplorant que ces restrictions aient montré les problèmes liés aux taux de vacance. 

M. Guterres a aussi déclaré que l’augmentation du Fonds de roulement d’un montant supplémentaire de 100 millions de dollars, en utilisant une partie des crédits remboursables aux États Membres en 2023, aura deux effets: augmenter de manière permanente les liquidités et éviter une nouvelle crise qui pourrait être déclenchée par la restitution d’une grande quantité de fonds non dépensés aux États Membres en 2023.  Il a rappelé que bon nombre de ses propositions visant à améliorer la situation financière n’ont pas été accueillies favorablement par les délégations, ce qui a obligé le Secrétariat à garder un œil attentif sur la trésorerie.  Cette année, a dit le Chef de l’ONU, les recouvrements n’ont pas été à la hauteur des attentes.  En septembre, le Secrétariat a dû emprunter au Fonds de roulement, contrairement à l’année dernière où il n’a emprunté qu’en novembre.  

Le Secrétariat n’avait perçu que 71,9% des contributions de l’année à la fin du mois de septembre, par rapport à 82,6% l’année dernière.  Le Secrétaire général a espéré que les recouvrements reprendront au dernier trimestre et que les arriérés de fin d’année n’augmenteront plus.  Cette année, 53 États Membres ont payé dans les 30 jours, soit le nombre le plus élevé de ces 20 dernières années.  Il a appelé davantage d’États Membres à payer leurs contributions plus tôt, pour réduire la pression sur les réserves et pour que le Secrétariat puisse dépenser l’argent quand il en a besoin, sans craindre de perturber ses opérations.  Des paiements imprévisibles signifient que les dépenses ne donnent pas une indication fiable des besoins réels au cours de l’année, rendant la planification plus difficile. 

Selon le Secrétaire général, l’argent qui n’a pas pu être dépensé au fur et à mesure des besoins, parce qu’il n’a pas été reçu à temps, se traduit par une moins bonne exécution des programmes et par moins de remboursements aux États Membres, y compris ceux qui n’ont pas payé leurs contributions.  Illustrant ses propos, M. Guterres a dit que même après avoir retenu 100 millions de dollars pour le Fonds de roulement, le Secrétariat devra restituer environ 179 millions de dollars sous forme de crédits, en 2023.  Cela aura un impact sur les liquidités et par conséquent, il est important de collecter les cotisations le plus tôt possible en 2023.  Connaître l’échéancier de paiement est important pour la planification, en particulier au second semestre, a insisté le Secrétaire général qui a invité les délégations à informer le Secrétariat des dates de paiements. 

L’engagement de payer de manière prévisible que de nombreux États Membres ont déjà pris, sera très utile pour gérer les contraintes liées au manque de liquidités.  Plus nous serons sûrs des montants et du calendrier des contributions, plus nous serons confiants dans le déboursement des fonds pour exécuter notre programme de travail, a souligné M. Guterres.  Les problèmes du « mur budgétaire » au cours de ces dernières années ont pesé sur la capacité de l’ONU à tenir ses promesses.  Dans ce contexte, a-t-il conclu, je compte sur votre soutien pour mon projet de budget-programme pour 2023, maintenant que nous préparons notre Organisation à mieux répondre aux besoins et aux demandes des gouvernements et des populations.  Satisfait des réalisations rendues possibles par le changement du cycle budgétaire, il a demandé l’appui des Etats Membres, à cet égard. 

Déclarations

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. MOHAMMAD AAMIR KHAN (Pakistan) a souligné l’importance de préserver la planification des programmes en tant que pierre angulaire du processus budgétaire.  Il a fait part de sa déception face au manque de consensus au sein du Comité du programme et de la coordination (CPC), s’agissant des recommandations transversales concernant le format des programmes.  Des orientations supplémentaires seront nécessaires, étant donné que nous sommes à la fin de la période d’essai du plan de programme et du budget annuels, a-t-il déclaré, regrettant qu’un certain nombre de programmes n’aient pas fait l’objet de recommandations en raison de l’absence de consensus.  

Au-delà d’être un outil financier et comptable, le budget-programme, a souligné le représentant, est une déclaration qui doit refléter la vision stratégique du Secrétaire général des mandats et des priorités convenus par les États Membres.  Il a insisté sur la conformité à la décision de l’Assemblée générale selon laquelle aucune modification de la méthodologie, des procédures et des pratiques budgétaires établies ou du règlement financier ne doit être mise en œuvre sans son examen et son approbation préalable.  D’autres améliorations peuvent être apportées, notamment en ce qui concerne la présentation des produits délivrables pour tous les programmes, a-t-il noté, en félicitant le Secrétaire général d’avoir amélioré le plan de gestion des conférences, en particulier la possibilité de reprendre « la diplomatie en personne ». 

Au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. BURHAN GAFOOR (Singapour) a déclaré que le débat budgétaire se déroule dans un contexte marqué par des problèmes qui touchent tous les pays.  Leur impact est particulièrement ressenti par les pays en développement et constitue un obstacle à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  Le budget doit être réaliste et axé sur les résultats, et on peut exiger de l’ONU qu’elle fasse plus, tout en lui réduisant le budget, en retenant ou en menaçant de retenir ses contributions.  Il a pris note de l’observation du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) selon laquelle certaines des propositions du projet de budget-programme semblent similaires à celles de 2022 et pourraient ne pas refléter les besoins réels pour 2023.   

Il a donc encouragé le Secrétariat à présenter un budget axé sur les résultats et qui reflète les mandats.  Le but est de répondre aux besoins et priorités des États Membres.  S’arrêtant sur le financement des missions politiques spéciales qui s’élève à plus de 767 millions de dollars, M. Gafoor a calculé que cela représenterait plus de 23% du budget de 2023.  Il a réitéré son appel à une discussion sérieuse sur le financement de ces missions qui semble se faire au détriment des autres priorités de développement.  Une telle discussion serait pertinente, compte tenu de la réforme en cours de l’architecture de paix et de sécurité de l’ONU.  

M. SILVIO GONZATO, de l’Union européenne, a salué le projet de budget pour 2023 et les efforts visant à le rendre plus efficace, efficient, axé sur les résultats, transparent et sensible aux personnes dans le besoin.  Il a aussi salué les ressources demandées pour les mandats du Conseil des droits de l’homme.  Il a tout de même réclamé plus de transparence pour que le budget donne une image précise des ressources nécessaires à l’exécution des mandats.  Le budget doit offrir suffisamment de souplesse au Secrétaire général pour élaborer des stratégies et gérer les performances et les résultats.  Pour que l’ONU fonctionne mieux pour tous et permette un engagement significatif, diversifié et efficace des jeunes, il faut achever la mise en œuvre des réformes et veiller à ce qu’elles atteignent pleinement leurs objectifs.  M. Gonzato a réitéré son appui au programme de réforme et à l’objectif d’accroître la responsabilité de tous les gestionnaires de programme.  Vantant les mérites du cycle budgétaire annuel, il a estimé qu’il a favorisé une culture de la performance et amélioré la souplesse de l’ONU, dans le contexte de la pandémie de COVID-19.   

Le délégué a exhorté tous les États Membres à payer leurs contributions intégralement et à temps, pour permettre la pleine exécution des mandats.  S’agissant du plan-programme, il a dit que les modalités de la session du Comité du programme et de la coordination (CPC) et la volonté de tous ses membres de s’engager activement et de trouver un consensus se sont avérées déterminantes pour adopter des recommandations sur un plus grand nombre de programmes.  La disponibilité plus rapide des documents budgétaires dans toutes les langues officielles a également aidé et permis un multilinguisme effectif et la nécessaire inclusivité des débats.  Mais le délégué a regretté que le CPC n’ait pas pu parvenir à un consensus sur cinq programmes importants.  Le rôle de ce Comité doit être maintenu.  On ne saurait le diluer ou le transférer aux grandes commissions de l’Assemblée générale.  

Le représentant a appelé les membres du CPC à dégager un consensus sur les 28 plans de programme de 2023.  L’Union européenne, a-t-il promis, sera vigilante en ce qui concerne le financement des mandats de protection et de promotion des droits de l’homme, en particulier des droits des femmes et des filles, et des mandats d’aide humanitaire, dont l’importance fondamentale a encore été mise en évidence avec la guerre d’agression non provoquée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine.  L’Union européenne est déterminée à protéger, améliorer et faire progresser ces programmes, tout en encourageant une utilisation efficace des ressources dans un contexte où celles qui sont demandées pour 2023 représentent une augmentation de 4,5% par rapport à 2022.  

Également au nom du Liechtenstein, Mme RICCARDA CHRISTIANA CHANDA (Suisse) a rappelé que par sa résolution 72/266 A, l’Assemblée générale a approuvé le passage d’un budget biennal à un budget annuel à titre d’essai, et qu’il lui appartient cette année de se prononcer sur sa poursuite.  Grâce au budget annuel, les procédures budgétaires de l’Organisation ont été raccourcies, ce qui conduit à une culture davantage axée sur les résultats et une mise en œuvre plus efficace des mandats.  Il s’agit maintenant de laisser les fruits de la réforme mûrir encore pleinement et d’assurer une période de stabilité pour le personnel.  Ce personnel est l’atout le plus précieux de l’ONU, et sa motivation est le moteur de la réforme, a déclaré la représentante.  

Elle s’est engagée à ce que le pilier des droits de l’homme reçoive les ressources nécessaires dans le budget ordinaire pour financer les mandats qui lui sont confiés par les États Membres.  Pour la Suisse et le Liechtenstein, la prévention des conflits, la médiation, l’obligation de reddition de comptes sont des éléments fondamentaux qui nécessitent un financement adéquat.  Appuyant fermement la poursuite des auteurs des crimes les plus graves, la représentante a soutenu l’intégration du Mécanisme international, impartial et indépendant pour la Syrie dans le budget ordinaire.  Enfin, elle a souligné l’importance du Plan stratégique patrimonial qui représente en soi une contribution au multilatéralisme. 

Au nom du Groupe des États dAfrique, M. GEORGE EHIDIAMEN EDOKPA (Nigéria) a prévenu que la fragilité de l’environnement économique mondial rend très peu probable la faculté du projet de budget-programme à répondre aux besoins croissants des États Membres, en particulier les pays en développement.  Le projet, a-t-il insisté, devrait refléter les efforts envisagés pour aider efficacement les pays les plus vulnérables à sortir de la crise généralisée. Le représentant a demandé que le Secrétaire général soit doté de ressources adéquates, d’autant plus qu’en cette période d’incertitude, l’ONU apparaît comme le seul espoir pour de nombreux pays en développement, en particulier ceux du continent africain.  À cet égard, il noté avec satisfaction le fait que l’ONU ait confirmé que le développement de l’Afrique continuera d’être une priorité.  

Le Groupe africain, a dit le représentant, participera activement aux délibérations de la Commission et ne ménagera aucun effort pour assurer le financement requis de tous les éléments pertinents, dont la Commission économique pour l’Afrique (CEA), les pays les moins avancés (PMA) ou encore le soutien des Nations Unies à l’Afrique et l’Agenda 2063.  Cette soixante-dix-septième session donne l’occasion de conclure la discussion sur une note positive s’agissant du Fonds pour la consolidation de la paix, a espéré le représentant.  Concernant les missions politiques spéciales, il a déploré le fait que la Commission n’ait jusqu’à présent pas réussi à les doter de ressources financières et humaines adéquates.  S’agissant du plan-programme, il a noté les effets positifs de l’augmentation de quatre à cinq semaines de la durée de la session du CPC.  Toutefois, il s’est dit préoccupé par le fait que le CPC ne soit pas encore parvenu à un accord sur tous les programmes proposés.  Dans ces conditions, le représentant a prié les grandes commissions compétentes de procéder à l’examen desdits programmes dès que possible pour permettre à la Cinquième Commission d’approuver le budget correspondant, en temps voulu. 

M. OMAR HILLALE (Maroc) a réitéré son soutien à la décision de passer du budget biennal à un budget annuel, une réelle « success story » budgétaire, de nature à limiter le recours aux sources extra budgétaires.  Il a soutenu l’octroi des ressources demandées par le Secrétaire général et argué que le budget est la pierre angulaire de notre Organisation.  Nous devons, a-t-il insisté, mettre à la disposition du Secrétaire général les ressources dont il a besoin.  Le représentant s’est réjoui de l’augmentation des ressources prévues pour le continent africain, ce qui est nécessaire à son émancipation et fondamental pour faire face aux diverses crises alimentaire, climatique, postpandémique et autres auxquelles l’Afrique doit faire face.  

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a promis son appui à la dotation des ressources nécessaires aux trois piliers de l’ONU.  Il a souligné l’importance du rôle du CPC qui est au cœur des travaux de la Cinquième Commission, estimant toutefois qu’il faut faire plus pour améliorer encore son travail.  S’agissant du cycle budgétaire annuel, il a jugé que la période d’essai a mis en lumière des aspects positifs mais aussi des domaines qui nécessitent des ajustements, en particulier ceux liés à la dynamique négative sur le travail de la Cinquième Commission, comme en attestent les résultats limités de la première reprise de session.  L’Égypte, a-t-il ajouté, continuera de défendre le financement de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix, en particulier en Afrique.  Elle appuie aussi les efforts de reconstruction et de développement postconflit.

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a estimé que le passage au cycle budgétaire annuel a été l’un des changements les plus importants dans la planification du budget des Nations Unies depuis des décennies.  La Cinquième Commission doit examiner l’initiative et prendre une décision finale, en tirer le meilleur parti et réduire les demandes d’augmentation du budget.  Le représentant a salué les efforts du Secrétariat visant à anticiper les besoins en ressources pour 2023 afin de maximiser l’efficacité et la transparence.  Notant que le budget-programme a suivi une tendance à la hausse, il a demandé à l’ONU de faire preuve de responsabilité envers les contribuables. 

M. Ishikane a promis d’étudier le projet sur la base de preuves techniques et de la discipline budgétaire, afin de déterminer un niveau de ressources suffisant pour la mise en œuvre des mandats.  Mettant l’accent sur les ressources demandées pour les 95 postes supplémentaires, il a exhorté l’ONU à tenir compte de la stratégie de rajeunissement qui vise à attirer des talents plus frais et plus diversifiés.  Le Japon examinera en particulier les postes vacants depuis longtemps, afin de déterminer s’ils doivent être maintenus, a prévenu le représentant. 

M. VADIM N. LAPUTIN (Fédération de Russie) a rappelé que le cycle budgétaire annuel est temporaire.  La décision finale que la Cinquième Commission est appelée à prendre doit se fonder sur l’analyse des coûts et des avantages pour le Secrétariat.  Le représentant a rappelé que le passage au cycle budgétaire annuel en 2019, avait connu des problèmes de procédure mais que les consultations avec le Secrétaire général et les États Membres avaient été fructueuses.  Nos préoccupations, s’est-il réjoui une nouvelle fois, avaient été prises en compte et nous sommes aujourd’hui satisfaits des améliorations apportées par le cycle budgétaire annuel et la grande qualité des informations données.  S’agissant du rôle du CPC, le délégué a pris note de l’implication des grandes commissions.  Il a conclu en dénonçant les fonds demandés pour les Mécanismes d’enquête en Syrie et au Myanmar.

M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a prôné une utilisation efficace des ressources afin d’obtenir des résultats pour ceux qui en ont le plus besoin.  Il a salué le passage au cycle budgétaire annuel, qui a contribué à rendre l’ONU plus axée sur les résultats et mieux à même de réagir à des défis qui évoluent rapidement.  Si nous constatons des progrès en matière de résultats et de réactivité, nous pensons qu’il est possible d’aller encore plus loin, a dit le représentant.  Il a dit attendre des programmes qui assurent une bonne coordination au sein du système des Nations Unies, qui évitent les doubles emplois et qui tendent vers l’innovation, l’évaluation et l’amélioration pour renforcer les performances et l’exécution des mandats.  Il est essentiel, a-t-il insisté, que chaque dollar dépensé par les Nations Unies ait le plus grand impact possible sur le terrain, et dans ce cadre, l’idée d’inscrire davantage d’activités dans le budget ordinaire n’est peut-être pas toujours la bonne la solution, surtout à un moment où les budgets nationaux sont sous pression.  Mais, a promis le représentant, nous examinerons ces propositions sur la base de leur mérite.  

Il s’est dit gravement préoccupé par certaines recommandations du CCQAB, comme celles qui cherchent à élargir son champ d’action à des activités financées par des ressources extrabudgétaires, à revenir sur des résolutions que l’Assemblée générale a adoptées, il y a longtemps, et plus inquiétant encore, à rogner sur les fonds des mandats du Conseil des droits de l’homme.  

M. SURIYA CHINDAWONGSE (Thaïlande) a demandé à la Cinquième Commission de fournir un budget bien planifié qui prévoit une bonne utilisation des ressources.  Il a pris note de la légère augmentation du projet de budget et a insisté sur le financement des programmes relevant du pilier développement, en particulier les ODD.  Le représentant a exprimé son appui à la réforme de la gestion du Secrétaire général et au cycle budgétaire annuel, qui a le mérite de préciser les ressources nécessaires à chaque mandat et de permettre à l’ONU de répondre plus rapidement aux nouveaux défis.  Reconnaissant le rôle important du CPC, le délégué a jugé important de le renforcer pour qu’il puisse effectivement contribuer à la réforme de la gestion et préserver la séquence de l’examen budgétaire.  En tant que pays hôte de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), la Thaïlande, a dit le représentant, soutient l’octroi des fonds demandés.  Il a, pour conclure, espéré que la Cinquième Commission maintiendra son soutien au projet du Secrétariat de la CESAP à Bangkok.  Le projet, qui transformera les locaux en un lieu de travail sûr, accessible, durable et moderne, a été mis en œuvre dans les limites des fonds accordés et devrait être terminé dans les délais prévus, soit au mois de décembre 2023. 

M. CHENG LIE (Chine) a souligné l’importance de la transparence et de la responsabilité s’agissant du plan-programme.  Il a salué les améliorations apportées à la présentation du budget, notamment en ce qui concerne les documents traduits dans les six langues officielles.  Comme le CPC joue un rôle indispensable, il doit examiner dès que possible les cinq programmes en suspens, a pressé le représentant, avant de revenir sur le projet de budget-programme, d’exiger une meilleure gestion des ressources extrabudgétaires et de regretter la faible augmentation des ressources consacrées au pilier développement.  S’agissant des recommandations du CCQAB, le représentant s’est interrogé sur leurs logique et critères sous-jacents, soulignant que tout changement dans la planification des programmes doit être examiné et approuvé par l’Assemblée générale.   

M. DENNIS FRANCIS (Trinité-et-Tobago) a estimé que le projet de budget-programme est une déclaration d’intention qui décrit les modalités en vertu desquelles l’ONU répondra efficacement aux défis de la diversité de ses États Membres, en particulier en cette période de crises.  C’est pourquoi il est primordial qu’un budget substantiel soit non seulement présenté à temps, mais qu’il fournisse également une base financière solide à l’exécution des mandats, a-t-il déclaré.  Le représentant a souligné que le suivi et l’examen de la trajectoire des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement ainsi que la convocation de la quatrième Conférence internationale sur ces petits États, prévue en 2024, sont parmi les sujets les plus importants.  Il a estimé que l’allocation de ressources à l’Unité des petits États insulaires en développement (PEID) au sein du Bureau du Haut-Représentant et du Département des affaires économiques et sociales doit être prévisible et fiable, car toute dépendance excessive vis-à-vis des contributions volontaires rendrait incertaine l’exécution efficace de ce mandat fondamental.  

Le représentant a appelé au renforcement du pilier développement qui est dans une situation anachronique.  Au moment où les pays en développement se tournent vers l’ONU pour obtenir un soutien à la gestion de leurs crises, l’on constate, a dénoncé le représentant, que des coupes sont proposées dans l’aide au développement.  Le pilier du développement, a-t-il insisté, doit être doté de ressources adéquates tirées du budget ordinaire. 

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) s’est dit préoccupé par un projet de budget-programme concocté sans une base élaborée ni par les États Membres ni par le CPC.  Le CPC doit pouvoir délibérer, avant que le Secrétariat ne présente son projet de budget.  Il s’agit là, a insisté le représentant, d’une condition essentielle pour toute discussion concernant notamment le cycle budgétaire annuel.  Il a appelé au renforcement du rôle du CPC pour que l’on voit moins de programmes sans recommandation.  Le projet de budget-programme pour 2023 doit être ajusté, a plaidé le délégué, en faisant valoir les efforts pour surmonter les conséquences de la pandémie de COVID-19 ou pour reprendre les réunions en présentiel.  Il a souligné l’importance qu’il y a à rétablir les services fournis au Siège de l’ONU et doter le Département des affaires de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences des ressources dont il a besoin. 

Mme PETRONELLAR NYAGURA (Zimbabwe) a déclaré que l’on ne peut que s’en remettre à la coopération pour relever les défis auxquels le monde est confronté actuellement, et que pour cela, il faut lui allouer les ressources nécessaires.  Elle a dit apprécier les réformes et le rôle des coordonnateurs résidents, grâce auxquels l’ONU a plus de visibilité.  Toutefois, en raison des crises, les dirigeants des pays en développement sont sous pression, a-t-elle rappelé.  Pour les aider, il faut des actions concrètes, et ceci ne sera possible qu’en allouant des ressources suffisantes.  Alors qu’approche la COP27 qui aura lieu en Égypte, il faut être à la hauteur des engagements de l’Accord de Paris pour sauver la planète.  Par ailleurs, le continent africain est très inquiet de l’essor du terrorisme international.  La représentante a insisté pour que l’on dote la lutte contre ces fléaux de ressources suffisantes.  Elle a conclu en soulignant que son pays travaille à un développement à la hauteur de son vaste potentiel, malgré les mesures coercitives unilatérales punitives dont il est victime.  Il est temps de les lever. 

M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) s’est dit ravi de constater que le développement de l’Afrique continuera d’être une priorité pour les Nations Unies.  Prenant note d’une augmentation de 102,4 millions de dollars du budget par rapport à 2022, il s’est réjoui des mesures prises rapidement prises, s’agissant du barème des quotes-parts, ce qui a permis aux États concernés de participer pleinement aux travaux de l’Assemblée.  Le moyen le plus efficace d’assurer la santé financière de l’Organisation est de payer les contributions intégralement et à temps, a martelé le représentant.  Après insisté sur le rôle important du CPC, il a salué les efforts visant à assurer une représentation géographique équitable au sein de l’Organisation.  Ce principe doit guider les efforts pour pourvoir des postes vacants ainsi que les opportunités d’achat et d’investissement.  L’Afrique du Sud, a conclu le représentant, focalisera toute son attention aux budgets consacrés à l’Afrique, à ONU-Femmes, au Bureau de la jeunesse, au Département de la communication globale, à la construction et à la gestion immobilière, aux droits de l’homme et aux missions politiques spéciales.  

Soulignant que le budget-programme doit refléter avec précision les mandats de l’ONU, M. ANDRÉS NAPURÍ PITA (Pérou) a fait savoir que cette année, sa délégation accordera l’attention aux ressources liées aux postes, aux droits de l’homme, aux changements climatiques, à l’environnement et à la biodiversité.  

M. JESÚS VELÁZQUEZ CASTILLO (Mexique) s’est félicité de l’esquisse de plan budgétaire pour 2023-2025, qui réaffirme les huit domaines prioritaires impliquant la plupart des activités de l’Organisation.  Il a toutefois a déploré l’absence de recommandations du CPC pour 5 des 28 programmes, à savoir le désarmement, les affaires juridiques, le maintien de la paix, les droits de l’homme et l’aide aux réfugiés.  Il a émis l’espoir que ce malheureux désaccord sera réglé en temps utile par les grandes commissions concernées.  Il a souligné à cet égard que ces programmes sont de la plus haute importance, car ils impliquent des mandats substantiels dont les États Membres ont confié la mise en œuvre à l’Organisation.  Leur mise en œuvre est donc fondamentale pour la réalisation des objectifs fixés.  Le représentant s’est dit convaincu que l’Organisation doit disposer d’un budget réaliste et équilibré, qui englobe tous les programmes et qui soit utilisé de manière rationnelle, efficace, responsable et transparente.  

M. MUHAMMAD ABDUL MUHITH (Bangladesh) a dit comprendre la proposition du Secrétaire général d’augmenter légèrement le budget, compte tenu des mandats nouveaux ou élargis, dont ceux de certaines missions politiques spéciales.  Il a particulièrement salué les enveloppes proposées pour le Mécanisme d’enquête indépendant pour le Myanmar et le Bureau de l’Envoyé spécial pour ce pays.  Après avoir appelé les États Membres à payer leur contribution à temps, le représentant a noté avec satisfaction l’amélioration de la parité entre les sexes au sein du Secrétariat même si des problèmes persistent, s’agissant en particulier de la représentation géographique équitable.  Concernant les réunions virtuelles et hybrides, elles ne doivent pas, a-t-il prévenu, être considérées comme un exemple de pratique exemplaire. 

Mme NKOPANE RASEENG MONYANE (Lesotho) a estimé que les défis extraordinaires auquel le monde est confronté ont un impact négatif sur les pays les moins avancés comme le Lesotho.  Ils menacent les perspectives de croissance économique et de développement durable.  L’ONU doit devenir plus transparente et être comptable de la manière dont elle utilise les ressources, a-t-elle déclaré.  Elle a dit apprécier les efforts déployés par l’Organisation pour juguler les conséquences de la pandémie de COVID-19 dans les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires.  À cet égard, elle a demandé que des ressources adéquates soient allouées au Bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme pour qu’il puisse exécuter son mandat dans ces pays vulnérables.  En outre, il est de la plus haute importance que la Commission économique pour l’Afrique (CEA) soit financée de manière appropriée, a-t-elle conclu. 

M. ABDULAZIZ M. ALWASIL (Arabie saoudite) a voulu pour l’ONU un budget robuste qui réponde aux défis actuels, en particulier ceux relatifs au développement et aux missions politiques spéciales.  Il a attiré l’attention de la Cinquième Commission sur la sous-représentation des pays du Sud au Secrétariat, un problème auquel il faut remédier de toute urgence.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a rappelé que son pays demeure un des premiers États à avoir payé sa quote-part de manière intégrale et dans les délais impartis.  Nous allons continuer nos efforts pour fournir les ressources prévisibles et suffisantes aux Nations Unies, a-t-elle promis, avant de rappeler que son pays fournit du personnel compétent et de qualité à l’Organisation.  En ce qui concerne le Mécanisme d’enquête pour la Syrie, elle a approuvé le montant demandé.  Elle a conclu en faisant observer que son pays va accueillir la Conférence sur les pays les moins avancés (PMA), en mars 2023. 

M. BASSAM SABBAGH (République arabe syrienne) a dit que les ressources données à l’ONU doivent être consacrées à la paix et au développement et non à des mandats illégitimes qui ne concernent que quelques États, en particulier le Mécanisme d’enquête pour la Syrie.  Nous ne reconnaissons, a-t-il ajouté, ni le mandat ni le rôle de ce Mécanisme qui n’apporte aucune aide aux Syriens dans le besoin.

M. SULEIMAN HAJI SULEIMAN (République-Unie de Tanzanie) a estimé que le budget-programme du Secrétaire général pour 2023 facilitera une mise en œuvre efficace des mandats de l’Organisation, en rétablissant la confiance et l’espoir du monde en général.  Pour que cela devienne réalité, il faut financer suffisamment l’ONU pour qu’elle puisse exécuter ses mandats de façon efficace et effective, a-t-il souligné.  Malgré les difficultés, a-t-il fait observer, la Tanzanie s’acquitte de ses contributions aux Nations Unies intégralement et à temps.  La seule question est de savoir si les ressources que nous versons sont utilisées de façon efficace et transparente.  Il a estimé, à cet égard, que les missions politiques spéciales font partie des outils les plus efficaces pour soutenir la paix dans le monde mais qu’elles ne sont malheureusement pas suffisamment financées.

M. ALMERRI (Iraq) a jugé nécessaire d’adopter le projet de budget par consensus, en soutenant le cycle annuel et en exhortant les États Membres à soutenir le financement des commissions régionales, en particulier la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO).  Toute réduction du budget de cette Commission affecterait de manière négative la mise en œuvre des programmes qui lui sont confiés, a prévenu le représentant.  Selon lui, la CESAO a grandement contribué au développement durable de l’Iraq. 

M. CHRISTOPHER LU (États-Unis) a estimé que deux ans et demi après le début de la pandémie de COVID-19, il faut reconnaître que la nature du travail a changé.  Les arrangements souples ont connu un grand succès et il faut, a ajouté le représentant, féliciter le Secrétaire général de ne pas avoir renouveler le bail de l’immeuble DC-1.  Les centres de service partagés, comme ceux du Koweït et d’Entebbe, sont aussi un élément important et il faut explorer d’autres moyens rentables d’appuyer le travail des bureaux de l’ONU dans le monde.  La manière dont nous travaillons est tout aussi importante que l’endroit où nous travaillons, a poursuivi le représentant, en prévenant que les réunions virtuelles et hybrides sont là pour rester et en encourageant l’ONU à élargir ses capacités technologiques dans les projets de construction et de rénovation.  

La planification des programmes, a-t-il dit par ailleurs, doit rester un processus consensuel.  Les méthodes de travail du CPC et de la Cinquième Commission peuvent parfois être difficiles mais elles sont essentielles à un examen collectif de la réforme des Nations Unies.  Toute tentative de compromettre la base consensuelle de la planification des programmes serait tout simplement inacceptable, a prévenu le représentant.  Il s’est également dit préoccupé par les propositions d’inscrire des activités financées par des contributions volontaires dans le budget ordinaire.  De telles propositions doivent être l’exception et approuvées que si elles sont dûment justifiées.  

Le représentant s’est aussi inquiété de certaines recommandations du CCQAB contraires à la volonté de l’Assemblée générale, comme le rejet de l’idée d’inscrire des mandats prévisibles du Conseil des droits de l’homme dans le budget-programme et ce, moins d’un an après que l’Assemblée en a décidé autrement.  Quant à l’UNRWA, le CCQAB contredit la décision que l’Assemblée a prise depuis longtemps de ne financer par le budget ordinaire que le personnel international.  Ces préoccupations nous confortent dans l’idée, a dit le représentant, que les structures et les fonctions du CCQAB doivent être réexaminées pour assurer la collaboration la plus efficace avec la Cinquième Commission.  Il s’est dit prêt à travailler avec les autres délégations pour veiller à ce que le CCQAB demeure l’organe consultatif de la Commission. 

Mme KIMANI (Kenya) a appuyé les efforts de réforme du Secrétaire général pour rendre l’ONU plus transparente, plus efficace et plus réactive aux besoins des États Membres.  Elle a particulièrement appuyé les réformes visant à renforcer les systèmes financiers et administratifs de l’Organisation pour lui assurer une base stable.  Plaidant par la suite pour un système de l’ONU pour le développement robuste, comptable de ses actes et viable, la représentante a dit compter sur un système redynamisé de coordonnateurs résidents, doté de ressources adéquates, et sur des partenariats propres à aider les pays à accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a aussi plaidé pour l’allocation de fonds suffisants au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et à ONU-Habitat que son pays abrite.  Elle a insisté sur un financement par des contributions statutaires du Fonds pour la consolidation de la paix, le Kenya étant un coordonnateur informel des activités du Conseil de sécurité et de la Commission de consolidation de la paix. 

M. COLLEN VIXEN KELAPILE (Botswana) a insisté sur le fait que les ressources doivent être à la hauteur des mandats confiés par les États Membres.  Il a plaidé pour des moyens adéquats pour la lutte contre les changements climatiques pour lesquels le Secrétariat doit formuler des politiques basées sur les faits.  Constatant également une augmentation du budget, le représentant y a vu une marge de manœuvre réelle pour le pilier développement, en particulier celui de l’Afrique qui doit rester la priorité de l’ONU.  Il a ajouté que sa délégation focalisera son attention aux fonds demandés pour les pays les moins avancés (PMA), le Compte pour le développement, le Programme ordinaire de coopération technique, le principe de responsabilité à l’ONU, la coordination entre les commissions et la planification et l’exécution des programmes. 

Reprenant la parole, le Secrétaire général a noté que certaines délégations ont abordé le rôle du budget sous l’angle du pilier développement.  J’aimerais être, non pas devant la Cinquième Commission, mais devant une entité imaginaire qui permette de gérer les budgets de toutes les organisations internationales et d’adopter un budget propre à conduire à un véritable allègement de la dette et à une action climatique ambitieuse.  Mais, a souligné le Secrétaire général, nous ne parlons pas de ce budget-là.  Nous parlons ici d’un montant infime, d’un montant ridiculement modeste.  Je n’ai cessé, a-t-il affirmé, d’augmenter ce montant.  

Répondant au Botswana qui a parlé des commissions régionales, le Secrétaire général s’est voulu rassurant: n’ayez aucune inquiétude, la réduction envisagée correspond à la fin de travaux de construction.  Sur une période de cinq ans, les commissions régionales ont vu leur budget augmenter de 20 millions de dollars et le budget global consacré au pilier développement est passé de 335 millions de dollars en 2018/19 à 590 millions de dollars pour 2023.  Bien sûr, ce n’est pas énorme et quand on parle des questions budgétaires, c’est millimétrique.  Soyons honnêtes, a poursuivi le Secrétaire général, on ne part pas d’une page blanche, on ajuste d’un iota les budgets précédents.  Je ne suis pas satisfait car la question du développement est fondamentale et bien souvent, liée à la survie financière des pays concernés.  

Poursuivant, M. António Guterres a rejeté l’alternative selon laquelle soit on a un budget annuel qui fait fi des processus intergouvernementaux, soit un budget biannuel qui les respecte.  La question est de savoir si le plan-programme et le budget sont des instruments efficaces pour mettre en œuvre les mandats fixés par l’Assemblée générale car ni le CPC ni le CCQAB n’ont le droit de les changer.  Ce qu’ils font, a rappelé le Secrétaire général, c’est de vérifier la compatibilité entre le plan-programme et les mandats, et d’analyser le budget et donner des conseils à la Cinquième Commission qui, elle-même, fait ses recommandations à l’Assemblée générale.   

Le cycle budgétaire biennal, a encore expliqué le Secrétaire général, s’étendait sur six ans.  On est donc passé de six ans à trois ans.  Le rôle du CPC est renforcé, non pas miné, car le cycle annuel lui permet de se pencher sur les travaux du Secrétariat chaque année.  Tous les États Membres doivent déployer des efforts marqués pour obtenir un consensus au CPC et si ce n’est pas possible, les grandes commissions concernées doivent faire le nécessaire pour que la Cinquième Commission puisse travailler dans les délais impartis.  Le Secrétaire général a conclu, en se disant pleinement conscient que plusieurs recommandations indiquent que l’ONU peut faire mieux. 

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