Le Président de l’Assemblée générale présente trois requêtes à la Cinquième Commission, « cœur » des six grandes commissions
M. Csaba Kőrösi, Président de l’Assemblée générale, en visite à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, a présenté cet après-midi trois requêtes qui, selon lui, permettront à l’ONU d’obtenir des résultats concrets.
Si les grandes commissions de l’Assemblée générale étaient des organes vitaux, la Cinquième Commission serait le cœur qui pompe le sang, ou les poumons qui fournissent l’oxygène, a dit le Président. Il revient donc à la Commission de veiller à ce que l’ONU dispose des ressources nécessaires pour relever les multiples défis auxquels est confrontée la communauté internationale, qu’il s’agisse des changements climatiques, de l’instabilité politique ou des conflits apparemment insolubles.
Le monde attend des Nations Unies qu’elles trouvent des solutions, a observé M. Kőrösi avant de présenter ses trois requêtes à la Cinquième Commission. Veillez, a-t-il encouragé, à ce que la politisation extrême et les dissensions n’influent pas sur vos travaux. Ne ménagez aucun effort pour trouver un terrain d’entente et des solutions durables dans l’intérêt de toutes les parties prenantes, c’est-à-dire les citoyens du monde.
Après la fin de la période d’essai de trois ans pour l’annualisation du budget ordinaire de l’ONU, transcendez, a poursuivi le Président, les questions politiques et ne perdez pas de vue l’objectif premier qui est de veiller à ce que l’Organisation soit plus efficace, plus pertinente et mieux à même d’engranger davantage de succès. Enfin, M. Kőrösi a prié la Commission de terminer les travaux dans les délais impartis.
L’examen du rapport d’activités du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) et du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (CCIQA) a donné l’occasion au Groupe des 77 et de la Chine d’insister sur le fait que la mise en œuvre des réformes à l’ONU et le renforcement du contrôle interne doivent aller de pair. Également au nom du Liechtenstein, la Suisse a plaidé pour que le BSCI bénéficie d’un niveau adéquat d’indépendance par rapport au système des Nations Unies pour pouvoir mener les activités prévues dans son mandat de manière impartiale et objective.
La Cinquième Commission, qui a prévu une autre séance publique le 12 octobre à partir de 10 heures pour discuter du projet de budget-programme de 2023, a recommandé aujourd’hui à l’Assemblée générale d’autoriser les Comores, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie à participer aux votes car le non-paiement du montant requis pour éviter l’application de l’Article 19 de la Charte des Nations Unies relatif au droit de vote est dû à des circonstances indépendantes de leur volonté.
Déclaration du Président de l’Assemblée générale
M. CSABA KŐRÖSI, Président de la soixante-dix-septième session de l’Assemblée générale, a dit que si les différentes grandes commissions de l’Assemblée générale étaient des organes vitaux, la Cinquième Commission serait le cœur qui pompe le sang ou les poumons qui fournissent l’oxygène. Paraphrasant l’ancien Président des États-Unis, M. Barack Obama, M. Kőrösi a déclaré que « le budget est plus qu’une série de chiffres sur une page, c’est l’incarnation de nos valeurs ». La Cinquième Commission veille à ce que l’Organisation dispose des ressources nécessaires pour relever les multiples défis auxquels est confrontée la communauté internationale, qu’il s’agisse des changements climatiques, de l’instabilité politique ou des conflits apparemment insolubles. Alors que le monde se tourne vers les Nations Unies pour qu’elles trouvent des solutions, la Cinquième Commission joue un rôle crucial pour préserver la réputation et la crédibilité de l’ONU, en s’assurant que les ressources soient utilisées de façon efficace, efficiente, transparente et responsable.
Le Président de l’Assemblée générale a par la suite présenté trois requêtes. Il a d’abord prié la Cinquième Commission de veiller à ce que la politisation extrême et les dissensions n’influent pas sur ses travaux. Réitérant les déclarations des dirigeants du monde lors du dernier débat général, il a insisté sur la nécessité de dégager un consensus, de surmonter les divergences et de faire fond sur ce qui unit pour resserrer la solidarité et rétablir la confiance. Il ne faut ménager aucun effort pour trouver un terrain d’entente et des solutions durables dans l’intérêt de toutes les parties prenantes, c’est-à-dire les citoyens du monde.
Deuxièmement, a ajouté le Président, lors de l’examen du cycle budgétaire après la fin de la période d’essai de trois ans, il faut transcender les questions politiques même si cela n’est guère aisé et ne pas perdre de vue l’objectif premier de veiller à ce que les Nations Unies soient plus efficaces, plus pertinentes et capables d’engranger davantage de succès. Les décisions qui seront prises auront des répercussions à long terme sur la façon dont le Secrétariat gère le budget de l’ONU et rend compte de son exécution. Il a encouragé les délégations à prendre des décisions qui permettront à terme à l’Organisation d’obtenir des résultats concrets. Enfin, M. Kőrösi a prié instamment la Commission de terminer ses travaux dans les temps et paraphrasant un poète, il a dit: nombreux sont ceux qui s’occupent de leur argent ou s’occupent plutôt de leur temps ». Le Président a assuré la Commission de son soutien à une tâche très difficile mais très utile.
BARÈME DES QUOTES-PARTS POUR LA RÉPARTITION DES DÉPENSES DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES
Rapport du Comité des contributions sur sa quatre-vingt-deuxième session tenue du 6 au 24 juin 2022 (A/77/11)
M. DMITRY S. ALYAKIN (Fédération de Russie) a rappelé que l’Assemblée générale, dans sa résolution 76/238, a réaffirmé que le Comité des contributions est un organe technique qui ne doit travailler que sur la base de données vérifiées et pas de considérations politiques. Or, a relevé le représentant, les paragraphes 101, 102 et 107 du rapport du Comité concernent des questions politiques, dont la guerre en Ukraine et ses conséquences, la situation aux Comores ou encore à Sao Tomé-et-Principe. Il semble, en effet, que le Secrétariat n’ait pas fourni d’informations sur les raisons qui ont conduit la Fédération de Russie à lancer son opération militaire spéciale en Ukraine et sur l’impact dévastateur des sanctions unilatérales illégales sur les économies des pays en développement. La tentative du Secrétariat de justifier la situation vulnérable des pays qui doivent de l’argent à l’Organisation, en invoquant l’opération militaire spéciale en Ukraine est tout simplement inacceptable, s’est indigné le représentant. Ces sont des problèmes systémiques qui sont apparus bien avant l’opération russe, a-t-il affirmé, en se dissociant des paragraphes 101, 102 et 107 du rapport du Comité des contributions.
RAPPORT SUR LES ACTIVITES DU BUREAU DES SERVICES DE CONTROLE INTERNE
Rapport du BSCI sur ses activités pour la période du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022 (A/77/278 (PART I)) et A/77/278 (PART I)/ADD.1)
Pendant la période à l’examen, le BSCI a publié 241 rapports (hors opérations de paix) dont 16 à l’intention de l’Assemblée générale. Ces rapports comportaient 514 recommandations visant à renforcer la gestion des risques, la gouvernance et les opérations, dont une était jugée d’une importance critique. L’application des recommandations a permis de faire des économies et de recouvrer un montant de 106 000 dollars.
EXAMEN DE L’EFFICACITE DU FONCTIONNEMENT ADMINISTRATIF ET FINANCIER DE L’ONU
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur les activités du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit durant la période du 1er août 2021 au 31 juillet 2022 (A/77/273)
Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. JIBRAN KHAN DURRANI (Pakistan) a estimé que la mise en œuvre des réformes et le renforcement du contrôle interne doivent aller de pair. Il s’est félicité de la coordination continue entre le BSCI et les autres organes de contrôle, notamment le Comité des commissaires aux comptes et le Corps commun d’inspection, afin de réduire au minimum les chevauchements et les doubles emplois dans les activités d’audit. Il a exigé la pleine coopération de toutes les entités des Nations Unies avec le BSCI. Le Secrétaire général, a-t-il dit, doit toujours rendre compte de tout obstacle au travail du BSCI et prendre des mesures pour prévenir une telle situation. Le représentant a noté une augmentation du nombre de rapports émis par le BSCI passant à 484 contre 419 l’année dernière, soit une augmentation de 15,5%. Il a en revanche souhaité discuter de la baisse des recommandations globales qui sont passées de 1 004 à 883, soit 12%.
Le représentant s’est préoccupé du fait que les recommandations considérées comme importantes soient passées de 63% à 99,8%, notant l’impuissance du BSCI lorsque le Secrétariat et les entités du système des Nations Unies n’acceptent pas les recommandations ou n’effectuent pas une évaluation en temps opportun. Il a pris note avec satisfaction du fait que certaines recommandations ont permis de réaliser des économies de 100 000 dollars et a réitéré son soutien au rôle du BSCI dans l’application de la politique de tolérance zéro pour tout acte de corruption, fraude ou faute. Il s’est réjoui de l’amélioration de la mise en œuvre des recommandations du Comité des commissaires aux comptes par les opérations de paix, du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et d’ONU-Habitat. Il a salué la finalisation du manuel de sensibilisation à la fraude et à la corruption et souscrit aux conclusions du Comité selon lesquelles il s’agit d’un outil utile pour faire face à ce risque.
Également au nom du Liechtenstein, Mme GINA ANDREA SCHMIED (Suisse) a déclaré que le BSCI joue un rôle clef dans la bonne gouvernance et le fonctionnement de l’Organisation. Une fonction de contrôle interne solide au sein du Secrétariat est essentielle pour une ONU à même de s’acquitter efficacement de ses mandats. La représentante a souligné que le BSCI joue un rôle crucial dans les efforts de l’ONU pour lutter contre les violations des normes éthiques et les différents types de manquements, tels que les représailles, la discrimination, l’exploitation et les abus sexuels, ainsi que le harcèlement sexuel. Elle a noté que le nombre d’enquêtes menées par la Division de l’inspection du BSCI a considérablement augmenté au cours des dernières années, signe de l’importance du BSCI comme instance centrale des plaintes. Pour qu’il soit en mesure de répondre à ce défi, les ressources nécessaires doivent lui être allouées.
La représentante a expliqué que le BSCI doit renforcer la responsabilité à tous les niveaux des Nations Unies. Pour ce faire, il est important que ses recommandations et celles du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (CCIQA) soient mises en application dans les délais impartis, et que les obstacles à leur mise en œuvre soient identifiés. En effet, la redevabilité joue un rôle clef dans la mise en œuvre des réformes de l’ONU, qu’il s’agisse de la délégation de pouvoirs ou d’autres questions de gestion. Il est essentiel que le BSCI jouisse d’un niveau adéquat d’indépendance réelle par rapport à la gestion de l’Organisation, des fonds et des programmes afin de mener les activités prévues dans son mandat de manière impartiale et objective.