En cours au Siège de l'ONU

Soixante-seizième session,
Clôture de la session, 21e séance plénière
AG/AB/4388

La Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale un budget de 6,45 milliards de dollars pour 11 opérations de paix des Nations Unies

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires a achevé sa deuxième reprise de session ce soir, soit un mois après la date prévue.  Elle est parvenue à un consensus sur une enveloppe de 6,45 milliards de dollars pour 11 opérations de paix des Nations Unies, durant l’exercice budgétaire allant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023. 

Deux tiers de l’enveloppe exacte de 6 452 563 000 dollars vont aux quatre opérations les plus budgétivores, à savoir les Missions au Mali, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, dotées chacune de plus d’un milliard de dollars.

Comme à l’accoutumée, la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a été la seule opération à échapper au consensus.  Sa résolution, qui porte sur un budget de 539 millions de dollars, s’est heurtée à l’amendement rejeté d’Israël consistant à supprimer toutes les dispositions relatives à la somme de 1 million de dollars qu’il est censé payer pour les faits survenus à Cana le 18 avril 1996. 

Malgré ce vote, les délégations se sont félicitées de l’issue heureuse des travaux, invoquant la « percée » que constitue la première résolution, depuis 2016, sur les questions transversales.  Elles se sont aussi félicitées d’un tout premier texte sur la lutte contre le racisme et la discrimination au Siège des Nations Unies.  Beaucoup de délégations, dont les États-Unis, la CARICOM et le Groupe des États d’Afrique, se sont tout de même émues d’une enveloppe de 322 000 dollars alors que le Secrétaire général demandait un million de dollars pour créer un bureau qui n’aurait nécessité que huit postes pendant 18 mois pour jeter les bases d’un travail nécessaire sur cette question importante, a rappelé la CARICOM.  « C’est une honte », se sont exclamés les États-Unis.

Le Contrôleur des Nations Unies a profité de l’occasion pour exhorter les membres de la Commission à réaliser que le fait de proroger une session jusqu’aux derniers jours d’un cycle budgétaire a un impact énorme, dont le moindre n’est pas l’incapacité du personnel d’appui des Nations Unies de prendre des vacances puisqu’ils ne savent jamais quand la Commission fermera ses portes.  Ce n’est pas viable et je vous exhorte à réfléchir sérieusement à la manière de régler ces problèmes, a martelé le Contrôleur.  

CLÔTURE DES TRAVAUX DE LA CINQUIÈME COMMISSION PENDANT LA DEUXIÈME PARTIE DE LA REPRISE DE LA SOIXANTE-SEIZIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

ADOPTION DES PROJETS DE RÉSOLUTION (À PARAÎTRE EN FRANÇAIS)

M. MHER MARGARYAN (Arménie), Président de la Cinquième commission, a indiqué que les textes présentés ayant été finalisés, il y a 24 heures à peine, ne sont disponibles dans des versions provisoires qui doivent être soumis à un contrôle qualité et traduits dans les autres cinq langues officielles.

Rapports et états financiers et rapports du Comité des Commissaires aux comptes (A/C.5/76/L.55)

Par ce texte, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général d’assurer la pleine mise en œuvre des recommandations du Comité des commissaires aux comptes et d’expliquer les retards, les causes profondes des questions récurrentes et les mesures prises.

Lutte contre le racisme et la promotion de la dignité pour tous (A/C.5/76/L.52)

Par ce texte, l’Assemblée générale est invitée à adopter la création de huit postes pour une durée de 18 mois et un coût de 322 000 dollars.

Amélioration de la situation financière des Nations Unies (A/C.5/76/L.32)

Accessibilité pour les personnes handicapées aux salles de conférence et aux réunions (A/C.5/76/L.34)

Aspects administratifs et budgétaires

Dans ce cadre, la Commission fait des recommandations à l’Assemblée générale sur les questions transversales (A/C.5/76/L.54), le cadre de lutte contre le stress post-traumatique pour le personnel en tenue (A/C.5/76/L.36), le taux de remboursement aux pays fournisseurs de contingents de police (A/C.5/76/L.56), la Base de soutien logistique de Brindisi (A/C.5/76/L.38), le Centre de services régional d’Entebbe (A/C.5/76/L.37), le Compte d’appui des opérations de paix (A/C.5/76/L.39) et les missions ayant cessé leurs activités (A/C.5/76/L.33).

Financement de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) (A/C.5/76/L.40): 280 millions 323 100 dollars mais pour la période allant du 1er juillet au 15 novembre 2021.

Financement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) (A/C.5/76/L.41): 1 milliard 159 millions 970 100 dollars.

Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) (A/C.5/76/L.42): 57 millions 912 700 dollars.

Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (RDC) (MONUSCO) (A/C.5/75/L.43): 1 milliard 112 millions 242 200 dollars.

Financement de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) (A/C.5/75/L.50): La Commission recommande à l’Assemblée de prendre note d’une somme de 9 millions 285 000 dans le compte d’appui aux opérations et de reporter sa décision jusqu’à ce qu’elle examine le dernier rapport sur la performance de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH).

Financement de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) (A/C.5/76/L.51): Avant toute décision, la Commission recommande à l’Assemblée générale l’examen préalable du rapport sur la performance.

Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) (A/C.5/76/L.44): 44 millions 971 300 dollars.

Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) (A/C.5/76/L.45): 1 milliard 344 millions 105 600 dollars. 

Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) (A/C.5/76/L.46): 69 millions 197 400 dollars.

Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) (A/C.5/76/L.31): 539 millions 175 500 dollars

Présentée par le Pakistan, au nom du Groupe des 77 et la Chine, la résolution s’est heurtée à l’opposition d’Israël qui a demandé la suppression de l’alinéa 4 du préambule et des paragraphes 4, 5 et 39 du dispositif relatifs à la somme de 1 million 117 005 dollars qu’il est censé payer pour les faits survenus à Cana le 18 avril 1996.  Israël a regretté la politisation d’un texte sur le financement d’une opération de paix qui l’attaque et le pointe du doigt.  Il a dénoncé une approche « biaisée et honteuse » qui n’a pas sa place à la Cinquième Commission. 

Les États-Unis ont exprimé leur ferme opposition à toute résolution qui cible un pays particulier et ont appelé, à leur tour, à éviter de politiser les travaux de la Cinquième commission.  

Après le rejet de l’amendement israélien par 75 voix contre, 3 voix pour (Canada, États-Unis, et Israël) et 46 abstentions, la résolution a été adoptée par 124 voix pour et l’opposition du Canada, des États-Unis et d’Israël.

Au nom de l’Union européenne, la France a expliqué que les pays européens se sont abstenus sur l’amendement israélien, préoccupés par la tendance à mettre aux voix le budget de la FINUL.  Elle a jugé l’alinéa et les paragraphes incriminés d’autant plus inappropriés que cet « aspect politique » a été abordé en 1996 dans une résolution de l’Assemblée générale.  Nous aurions souhaité que les discussions de la Cinquième Commission se limitent aux aspects budgétaires de la FINUL, a-t-elle souligné.

Financement de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) (A/C.5/76/L.47): 1 milliard 205 millions 450 800 dollars.

Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) (A/C.5/76/L.48): 65 millions 413 600 dollars.

Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) (A/C.5/76/L.53): La Commission recommande à l’Assemblée de prendre note de l’exécution du budget 2020/2021.

Résultant de la résolution 1863 du Conseil de sécurité (A/C.5/76/L.49): La Commission recommande à l’Assemblée générale un budget de 422 millions 403 750 dollars pour le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BINUS), couvrant la période allant du 1er juillet 2022 au 31 mars 2023.

Investir dans la prévention et la consolidation de la paix (A/C.5/76/L.35)

Regrettant le fossé entre les paroles et les actes et l’absence de consensus, l’Égypte a décidé de retirer son texte, en promettant une réaction de l’Union africaine (UA).

Question reportées (A/C.5/76/L.57)

Déclarations de clôture 

M. CHANDRAMOULI RAMANATHA, Contrôleur des Nations Unies, s’est dit soulagé de voir que plusieurs questions en suspens depuis longtemps aient été traitées au cours de cette session.  Il a dit parler, en particulier, des opérations clôturées.  Les décisions qui viennent d’être prises, a-t-il dit, vont permettre de régler les sommes dues aux pays contributeurs de troupes et de personnel de police et de restituer les crédits non utilisés aux États Membres.  Le Contrôleur s’est aussi réjoui de ce que la Commission ait entendu les appels répétés du Secrétaire général à des ajustements structurels pour régler les problèmes systémiques qui affectent la situation financière des Nations Unies.  Les décisions prises permettront à l’Organisation de consacrer son énergie à l’exécution des mandats plutôt qu’à la gestion des liquidités.  L’adoption de la résolution sur les questions transversales est également une évolution à saluer. 

Le Contrôleur s’est aussi félicité de l’appui de la Commission à l’action antimines, tout en jugeant inapplicable la recommandation du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur le partage des coûts liés à un poste au Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité.  Le poste n’appuie que les opérations de maintien de la paix et il n’y a tout simplement pas d’autres entités du système des Nations Unies avec lesquelles partager les coûts.  

Le Contrôleur a profité de l’occasion pour appeler une nouvelle fois la Commission à se rendre compte que le fait de proroger une session jusqu’aux derniers jours d’un cycle budgétaire a un impact sur la faculté d’effectuer les transactions annuelles, dans le respect des règles financières, sur l’envoi en temps voulu des lettres de recouvrement, sur la préparation des instructions budgétaires pour le prochain cycle budgétaire ou encore sur la fourniture des services de conférence aux autres processus intergouvernementaux.  Les prorogations de session privent aussi beaucoup de membres du personnel de prendre des vacances puisqu’ils ne savent jamais quand la Commission fermera ses portes.  Ce n’est pas viable et je vous exhorte à réfléchir sérieusement à la manière de régler ces problèmes, a conclu le Contrôleur. 

M. THIBAULT CAMELLI, de l’Union européenne, a salué une reprise de session « très productive », comme en témoigne l’adoption de la première résolution sur les questions transversales, depuis six ans.  Ce n’est rien moins qu’historique, a estimé le délégué.  Trois ans après avoir amélioré la gestion des liquidités des opérations de maintien de la paix, nous avons pu, s’est-il encore félicité, adopter des mesures pour remédier aux déficits du budget ordinaire. 

S’agissant des méthodes de travail, il a retenu que la Commission s’est efforcée d’améliorer ses modalités de négociation.  Il a estimé que la conjugaison des discussions sur chaque opération de paix et d’une discussion globale est l’équilibre le plus pragmatique et le plus productif.  À l’avenir, il faudra tirer parti de cette expérience et éviter de perdre du temps, en allant directement aux discussions de fond. 

Le succès de cette session doit aussi beaucoup à la reprise des négociations en personne.  Le délégué s’est dit soulagé que la Commission ne soit pas retombée dans ses travers et qu’elle ait pu adopter de meilleures méthodes de travail, en s’inspirant de ce qu’elle avait fait pendant la pandémie de COVID-19.  Il a donc jugé regrettable qu’au bout de deux ans, l’Organisation ne soit toujours pas capable d’offrir des services d’interprétation à toutes les réunions virtuelles.  Il a aussi regretté, en conséquence, que la Commission n’ait pas eu le temps de discuter comme il se doit du financement du Fonds pour la consolidation de la paix. 

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. JIBRAN KHAN DURRANI (Pakistan) a dit que son Groupe est prêt à continuer les négociations sur la question de la lutte contre le racisme et la discrimination au sein de l’ONU, à la prochaine session de la Cinquième Commission.  Il a salué l’adoption de la résolution sur l’accessibilité et jugé que celle sur le stress post-traumatique aidera les pays fournisseurs de contingents et de personnel de police à gérer ce phénomène.  S’agissant du texte sur l’amélioration de la situation financière de l’ONU, il a jugé que les taux de remboursement aux pays fournisseurs de contingents ne correspondent pas vraiment à la situation sur le terrain.  Nous avons en la matière accepté un compromis, a-t-il souligné, en espérant la poursuite des discussions et le rapport à venir sur la gestion souple de l’espace de travail.  

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. FELIX-FILS EBOA EBONGUE (Cameroun) a dit que l’approche par missions expérimentée pour la deuxième fois s’est nettement améliorée et s’est révélée être la seule façon d’éviter l’aléatoire dans la responsabilité qui incombe à la Commission d’allouer le plus rationnellement possible, les ressources aux missions.  Cette année, une légère augmentation de l’enveloppe globale allouée à ces missions et autres mécanismes d’appui a été observée.  Mais le représentant a dit craindre que ces efforts ne suffissent pas pour faire face à l’inflation galopante.  Il a donc souhaité que les différents mécanismes d’appui aux missions soient activés, le cas échéant, en particulier pour le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie, dont la proposition budgétaire avait été préparée avant la modification de son mandat.  Pour ce qui est des postes, le représentant a insisté sur l’urgence d’une plus grande nationalisation et sur la nécessité de les pourvoir le plus rapidement possible.  Les taux de vacance à deux chiffres, surtout lorsqu’ils concernent le personnel local, sont une curiosité inexplicable et inacceptable.  

Pour le représentant, l’adoption d’une résolution sur les orientations générales de la gestion des opérations de paix, après plus de six tentatives infructueuses, est un coup de force qui illustre l’engagement de la Cinquième Commission.  Il a ajouté que comme l’ONU dispose désormais d’un instrument de lutte contre le racisme et la discrimination raciale, aucune excuse ne permettra de se dédouaner de l’évolution galopante des actes de discrimination raciale dont sont si souvent victimes les Africains aux Nations Unies.  Reconnaissant que la Commission ne soit pas parvenue à soutenir l’initiative du Secrétaire général d’assurer un financement prévisible aux initiatives de consolidation de la paix, le délégué a estimé que c’est pourtant une voie à suivre que les délégations doivent soutenir à la prochaine session de l’Assemblée générale. 

Avant et pendant cette intervention, la Somalie a présenté une motion d’ordre, en soulignant qu’il n’existe aucun consensus au sein du Groupe des États d’Afrique et qu’en conséquence, le Cameroun aurait dû s’exprimer en sa capacité nationale.

M. CHRISTOPHER P. LU (États-Unis) a dit qu’en adoptant les budgets des opérations de paix, la Cinquième Commission a surmonté une autre difficulté, y compris en adoptant la première résolution depuis 2016 sur les questions transversales.  Les réformes importantes, qui ont été adoptées, devront permettre d’améliorer les conditions de vie des Casques bleus et de leurs bases avancées et de revoir des indemnités accordées au personnel.  Elles permettront également de renforcer la participation des femmes aux opérations de paix et aux misions politiques spéciales, d’assurer l’établissement des responsabilités pour les cas d’exploitation et d’abus sexuels et d’améliorer l’évaluation de la performance.  

D’importantes mesures ont été prises pour améliorer la situation financière du budget ordinaire, dont une augmentation de 100 millions de dollars du Fonds de roulement et un remboursement plus facile des pays fournisseurs de contingents et de personnel de police.  Mais le représentant a regretté que la Commission n’ait pas été capable de prendre des mesures plus importantes contre le racisme et la discrimination, rappelant que, selon une récente étude menée auprès du personnel de l’ONU, une personne sur trois a dit avoir été confrontée à un acte de racisme ou de discrimination.  De nombreux fonctionnaires ont dit ne pas avoir porté plainte par méfiance à l’égard de l’Organisation ou par crainte des représailles.  

Pour remédier à ce problème très réel, le Secrétaire général, s’est réjoui le représentant, a présenté une proposition visant à créer un bureau de la diversité, de l’égalité et de l’inclusion.  Bien que certains postes aient été approuvés, aucun consensus n’a été dégagé autour de la création d’un bureau à part entière.  « C’est une honte », s’est emporté le représentant, dans une Organisation où chaque jour, des fonctionnaires risquent leur vie dans l’exercice de leurs fonctions.  Comment peut-on, a-t-il martelé, refuser de reconnaître leurs besoins.  Notre incapacité à agir envoie le mauvais message sur la sincérité de notre engagement de lutter contre la discrimination sous toutes ses formes.  Nous parlons de la noblesse de nos valeurs telles que l’égalité, l’équité et la justice mais lorsqu’il s’agit de les concrétiser, nous faisons tout le contraire, s’est indigné le représentant. 

M. JESÚS VELÁZQUEZ CASTILLO (Mexique) s’est félicité de ce que la Commission ait pu clôturer sa reprise de session, en adoptant un budget total de plus de 6,45 milliards de dollars pour le maintien et la consolidation de la paix.  Il s’est aussi félicité de l’adoption de la résolution sur les questions transversales qui permet d’avancer sur la protection des civils, le programme « femmes, paix et sécurité » ou encore l’établissement des responsabilités pour les cas d’exploitation et d’abus sexuels commis par le personnel des opérations.  Il a particulièrement salué l’accord sur l’accessibilité des personnes handicapées et la lutte contre le racisme.  Après avoir jugé que les progrès dans le remboursement des pays fournisseurs de contingents et de personnel de police illustrent le succès de la réforme, le représentant a regretté l’échec à adopter un texte sur le financement durable de la consolidation de la paix.  

Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. KAVOY ANTHONY ASHLEY (Jamaïque) a rappelé que sa région a vécu le colonialisme et subit la discrimination.  C’est la raison pour laquelle la CARICOM, a-t-il dit, estime nécessaire de créer un bureau spécifique au sein de l’ONU.  Le représentant a donc regretté que cela n’ait pas été possible, en dépit des recommandations du CCQAB concernant une proposition estimée à 1,1 million de dollars et ne nécessitant que huit postes pour 18 mois afin de jeter les bases d’un travail nécessaire sur cette question importante.  Il a malgré tout exhorté le Secrétaire général à faire de la tolérance zéro face au racisme et à la discrimination une priorité. 

M. YAMAGUCHI TOMOYA (Japon) a salué le fait que la Cinquième Commission ait recommandé un financement qui permettra aux missions non seulement de continuer à s’acquitter de leurs mandats mais aussi d’assurer la sûreté, la sécurité et la santé de leur personnel.  Ravi de l’adoption de la résolution sur les questions transversales, le délégué s’est réjoui de ce que la Commission ait pu fournir des orientations au Secrétariat sur un large éventail de questions importantes de politique générale.  Il a espéré que l’appel de l’Assemblée générale visant à renforcer la transparence, la responsabilité et la discipline budgétaire sera pleinement entendu.  L’accord sur la situation financière de l’ONU et les missions clôturées sont une autre réalisation historique de cette session, a estimé le représentant, qui a souhaité que le Secrétariat utilise judicieusement et efficacement cet autre investissement des États Membres pour assurer la stabilisation budgétaire.  S’agissant de la consolidation de la paix, il a regretté le manque de consensus.

Mme SHERRY ZILBERGELD (Israël) a dit toute l’importance qu’elle accorde à la résolution sur les questions transversales, un cadre politique global qui va au-delà des chiffres.  Cette résolution fait la somme des différentes positions et contient des orientations pour l’ONU, y compris sur la parité, l’exploitation et les abus sexuels ou encore la santé mentale.  Cette santé, a insisté la représentante, est un pilier du renforcement des capacités du personnel en tenue et l’ONU doit en relever les défis.  La représentante a indiqué qu’avec l’Allemagne, son pays a financé l’élaboration de la première stratégie sur la santé mentale du personnel en tenue.  Elle a encouragé le Secrétaire général et les États Membres à approfondir leurs connaissances sur la question, en particulier chez les femmes Casques Bleus.  Le manque d’infrastructures dans ce domaine est en effet un obstacle à l’égalité homme-femme dans les opérations de paix, a-t-elle prévenu. 

M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a souligné la décision historique qui a été prise concernant les missions clôturées et les questions transversales.  S’agissant de la consolidation de la paix, le représentant a noté les divergences entre les gouvernements concernés et les bailleurs de fonds, estimant que le succès de l’ONU en la matière dépendra de la faculté de rapprocher ces points de vue.  Aujourd’hui, a-t-il regretté, la Commission de consolidation de la paix ne pourra malheureusement pas s’appuyer sur des fonds suffisants.  Mais s’il faut accroître le Fonds de la consolidation de la paix, il faut aussi, a-t-il martelé, examiner le système de contrôle et l’application du principe de responsabilité. 

M. CHENG LIE (Chine) a estimé que l’adoption d’une résolution sur les questions transversales, pour la première fois depuis six ans, témoigne d’une réelle percée et confirme toute l’autorité de la Commission.  Nous avons aussi pu trouver une solution aux problèmes de liquidités de l’Organisation, s’est félicité le représentant, avant de souligner que son pays vient de régler, la semaine dernière, la totalité de sa contribution aux opérations de paix.  Le représentant a espéré que le Secrétariat pourra accélérer les remboursements des pays contributeurs. 

M. AHMED MOHAMED ISMAIL ELMAHS (Égypte) a particulièrement souhaité que soit examinée plus avant la question des taux de vacance « artificiels ».  Il est revenu sur l’importance qu’il y a à financier la consolidation de la paix, avant de saluer les progrès remarquables dans le barème des quotes-parts, le texte sur la planification des programmes et l’attribution de ressources bien plus élevées que ce qu’avait recommandé le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  Nous avons aussi trouvé une issue à l’impasse des opérations de paix clôturées et adopté la première résolution sur les questions transversales, en six ans, s’est réjoui le représentant.  

À son tour, Mme CLELIA LUCY UHART (Royaume-Uni) a salué des résultats très positifs, comme l’adoption de la résolution sur les questions transversales qui permettra d’améliorer les logements, la participation des femmes aux opérations de paix, la lutte contre les violences sexuelles et les transitions vers le retrait d’une mission.  Elle a salué l’adoption de la résolution sur la gestion du stress post-traumatique du personnel en tenue.  Nous avons en outre fait une percée dans nos méthodes de travail, en conjuguant les séances de travail, à distance et en présentiel, s’est-elle réjouie.

M. YOUSSOUF ADEN MOUSSA (Djibouti) a regretté que le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS) n’ait pas reçu le traitement qu’il mérite.  Le BANUS, a-t-il rappelé, était censé se transformer en opération de paix dès 2008.  Or, certaines branches du Secrétariat s’évertuent à fournir « en catimini » des éléments de réponse peu convaincants à des questions budgétaires importantes qui devraient pourtant être traitées en toute transparence.  Nous voyons là une tendance croissante et gravissime, a dit le représentant qui a en effet dénoncé les coupes excessives et injustifiées au budget du BANUS.  Il a aussi dénoncé la motion d’ordre de la Somalie, une pratique contraire à l’esprit du Groupe des États d’Afrique.  

M. YUSUF (Somalie) a aussi dénoncé la tendance aux coupes budgétaires aveugles, en ces temps difficiles pour les opérations de paix en Afrique, dont le BANUS.  Il a regretté que ses préoccupations n’aient pas été correctement prises en compte, s’agissant, en particulier, du recrutement du personnel national pour pourvoir des postes vacants depuis des années.  Ces pratiques discriminatoires victimisent des candidats hautement qualifiés et nous sommes prêts, a assuré le représentant, à aider l’ONU à recruter des administrateurs somaliens.

M. MHER MARGARYAN, Président de la Cinquième Commission, a salué les délégués pour avoir fait preuve de respect mutuel, de dévouement et d’esprit constructif tout au long de la session.  La Commission, a-t-il dit, peut être fière de ses résultats et des résolutions qu’elle a adoptées.  Certaines des questions en souffrance depuis longtemps, comme la situation financière de l’ONU, les opérations clôturées et les questions transversales ont été tranchées.  C’est un succès de taille qui aura des conséquences tangibles et qui permettront d’améliorer le fonctionnement de notre Organisation.  Sur certains sujets, a reconnu le Président, il n’a pas été possible de parvenir au consensus.  Les questions liées à la gestion des ressources humaines, aux achats et au Fonds de la consolidation de la paix ont été reportées mais les délégations ont déjà montré leur volonté de dialoguer de façon constructive et sincère.  La Commission pourra faire les ajustements nécessaires et progresser sur les questions de taille, a affirmé le Président.

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