Soixante-dix-septième session,
33e séance plénière – matin
AG/12469

Afghanistan: l’Assemblée générale appelle les Taliban à inverser les politiques et pratiques qui entravent le plein exercice des droits humains des femmes et des filles

L’Assemblée générale a demandé, aujourd’hui, aux Taliban d’inverser les politiques et pratiques qui restreignent le plein exercice par les femmes et les filles afghanes de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales, se déclarant gravement inquiète de l’imposition de restrictions à leur participation pleine, égale et en toute sécurité à la vie publique, notamment à leur liberté de circulation, et de l’absence d’égalité d’accès à l’éducation. 

En adoptant par 116 voix pour, aucune voix contre et 10 abstentions, sa résolution sur la situation en Afghanistan, l’Assemblée générale se déclare en outre vivement préoccupée par l’évolution et l’instabilité de la situation en Afghanistan depuis la prise de pouvoir par les Taliban et par les conditions économiques, humanitaires et sociales catastrophiques dans le pays, marquées par la persistance de la violence, la présence de groupes terroristes, le manque d’inclusion sur le plan politique, ainsi que les atteintes aux droits humains, notamment aux droits des femmes, des filles et des personnes appartenant à des minorités. 

Par ce texte, l’Assemblée générale indique être encore vivement préoccupée par la menace grave et persistante que la culture d’opium et la production de méthamphétamine illicites ainsi que la consommation et le trafic de ces drogues continuent d’avoir sur la sécurité, le développement et la gouvernance de l’Afghanistan, sachant que ces activités peuvent grandement contribuer au financement de groupes terroristes opérant dans la région.  Elle note en outre avec préoccupation la situation humanitaire déplorable en Afghanistan, où des millions de personnes souffrent d’une insécurité alimentaire relevant de l’urgence.  L’Assemblée générale considère par ailleurs qu’il faut contribuer à remédier aux problèmes de taille que connaît l’économie afghane, notamment en permettant l’accès aux actifs appartenant à la Banque centrale d’Afghanistan au profit du peuple afghan. 

Dans sa présentation, l’Allemagne a indiqué que le projet envoie un signal fort de soutien au peuple afghan, puisque « les Taliban contrôlent le pays, mais n’assument pas leur responsabilité envers le peuple afghan ».  La situation des femmes et des filles afghanes a été déplorée par la quasi-unanimité des délégations, à l’instar du Président de l’Assemblée générale qui a rappelé que l’Afghanistan est le seul État au monde qui empêche les filles de jouir de leur droit à l’éducation.  Le Canada a souligné pour sa part que cette posture n’est pas liée à l’islam, mais découle d’une décision politique. 

S’exprimant au nom du Groupe des pays nordiques, la Finlande a même avancé une « éradication systématique » des droits des femmes, contraintes de disparaître de l’espace public.  Les Taliban ne seront pas évalués sur leurs paroles, mais sur leurs actes, a-t-elle souligné. 

De son côté, le délégué de l’Afghanistan a estimé que sans un gouvernement réellement inclusif, tenant compte des femmes et des filles, il n’y aura pas de solution pour son pays.  Il a aussi signalé que la culture du pavot avait augmenté de 32% cette année et que 24,4 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire, une situation qui a également interpellé M. Csaba Kőrösi qui a encouragé la communauté internationale à combler les 2,3 milliards de dollars de déficit du plan humanitaire pour le pays.  Au nom du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’Arabie saoudite a plaidé pour que l’Afghanistan ne devienne pas un tremplin pour des opérations terroristes, ou un site dans lequel l’exploitation des terres servirait à la production de drogues qui déstabilisent la région et le monde. 

De son côté, la République islamique d’Iran a affirmé que dans une société multiethnique et multiconfessionnelle comme l’Afghanistan, aucun groupe ne pouvait s’accaparer le pouvoir pour lui seul et a appelé à une solution politique inclusive.  Appuyée par la Chine, la délégation a également exhorté à restituer aux Afghans et à la Banque centrale de l’Afghanistan l’accès aux actifs gelés afin d’affronter la crise humanitaire.

L’isolement des autorités afghanes débouchera sur leur radicalisation, a prévenu l’Ouzbékistan qui a conseillé à la communauté internationale de donner du temps aux autorités afghanes et de maintenir un dialogue actif avec elles.  Ce qui n’a pas pu être fait par la force ne pourra l’être par l’isolement diplomatique et financier, a renchéri le Pakistan qui a appelé la communauté internationale à travailler de manière pragmatique pour améliorer la situation, tout en tenant compte de la réalité sur le terrain.  La délégation a du reste déploré que le texte ne reconnaît pas le gouvernement de fait en Afghanistan et ne prévoit pas de processus pour établir des relations avec lui ou pour promouvoir une normalisation future.  Même son de cloche pour la Fédération de Russie qui a expliqué être obligée de demander une mise aux voix du texte, ajoutant que son vote doit être interprété comme une désapprobation des actions et méthodes de travail du porte-plume du texte.  A contrario, le Canada a affirmé que les manquements mentionnés par la Fédération de Russie ont été tous pris en compte dans la résolution. 

L’Assemblée générale tiendra sa prochaine réunion lundi 14 novembre, à 10 heures, en rapport à sa onzième session extraordinaire d’urgence sur la situation en Ukraine.

LA SITUATION EN AFGHANISTAN: RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/77/340); PROJET DE RÉSOLUTION (A/77/L.11)

Débat général

En introduction du débat, le Président de l’Assemblée générale, M. CSABA KŐRÖSI, a rappelé que l’Afghanistan traverse des crises multiples.  Le pays est notamment submergé par l’héroïne, l’opium et l’extrémisme violent, et les Taliban ont montré qu’ils ne peuvent ou ne veulent pas résoudre ces problèmes.  Il a appelé à aider le peuple afghan, invitant l’Assemblée générale à prendre des mesures pour modifier la situation.  Il a de ce fait encouragé la communauté internationale à combler les 2,3 milliards de dollars de déficit du Plan humanitaire pour l’Afghanistan.  Le Président de l’Assemblée générale a par ailleurs rappelé que l’Afghanistan est le seul État au monde qui empêche les filles de jouir de leur droit à l’éducation, alors que les femmes afghanes étaient déjà d’éminentes membres de la communauté scientifique.  Il a lancé un appel à la protection des droits fondamentaux des Afghans, y compris ceux des femmes.  Il a aussi appelé les Taliban à ne pas entraver le travail de la société civile, des journalistes et des humanitaires.  Il a accusé les organisations terroristes de tirer parti du trafic des stupéfiants, avant d’appeler les acteurs politiques afghans à agir. 

M. NASEER AHMED FAIQ (Afghanistan) a rappelé que la prise de contrôle de l’Afghanistan par les Taliban en août 2021 avait aggravé la crise humanitaire, politique et économique du pays et mis en danger certains acquis.  Il a rappelé que 24,4 millions de personnes avaient besoin d’aide humanitaire et que la culture du pavot avait augmenté de 32% cette année.  Le représentant a également dénoncé des violations des droits humains, des femmes, des filles, des minorités ethniques et religieuses, des défenseurs des droits humains, des manifestants et des journalistes.  Ces catégories sont aussi particulièrement exposées au terrorisme qui frappe le pays, a-t-il ajouté.  Le délégué a souligné que sans un gouvernement réellement inclusif, tenant compte des femmes et des filles, il n’y aurait pas de solution pour son pays.  Il a affirmé que le peuple afghan avait besoin de toutes les parties internationales, notamment l’ONU, pour surmonter les difficultés multiples auxquelles il était confronté.  Avant de conclure, il a appelé à adopter la résolution par consensus. 

M. BJÖRN OLOF SKOOG, de l’Union européenne, s’est dit profondément alarmé par l’augmentation des violations des droits humains en Afghanistan, tout en rappelant que le pays était parti au Statut de Rome.  Il a réaffirmé son attachement indéfectible à la participation pleine, égale et significative de toutes les femmes et les filles dans tous les domaines de la vie en Afghanistan, ainsi qu’à leur protection contre toutes les formes de discrimination et de violence.  Il a rappelé que l’Afghanistan est le seul pays au monde où les filles étaient privées d’enseignement secondaire, qualifiant cette interdiction d’inacceptable et appelant à sa révocation immédiate.  En outre, les personnes appartenant à des groupes ethniques et à des minorités religieuses, notamment les Hazaras et la population chiite, les personnes LGBTI, les défenseurs des droits humains et les journalistes sont victimes de violences physiques, de détentions arbitraires, de disparitions forcées, de torture et d’assassinats, a-t-il relevé, dénonçant une situation inacceptable. 

Le représentant a constaté que l’Afghanistan était confronté à une profonde crise humanitaire et économique, qui risque de s’aggraver au cours de l’hiver.  Il a indiqué que l’Union européenne avait engagé plus de 300 millions d’euros d’aide humanitaire et mobilisé 330 millions d’euros pour maintenir les services de base et préserver les moyens de subsistance.  Il a également appelé les Taliban à respecter l’indépendance des opérations humanitaires et garantir à tout le personnel humanitaire, y compris les femmes, un accès sûr et sans entrave à l’ensemble du territoire. 

Poursuivant, le délégué a expliqué que l’Union européenne avait rétabli une présence minimale à Kaboul pour assurer la fourniture de l’aide, faciliter la coordination opérationnelle et représenter ses positions, soulignant que cela ne constitue pas une légitimation internationale du gouvernement intérimaire nommé par les Taliban.  Il a précisé que l’Union européenne privilégiait un engagement direct avec le peuple afghan, notamment par le biais du Forum des femmes dirigeantes afghanes pour qu’elles puissent faire entendre leur voix dans les enceintes internationales.  Il a également appelé à tout mettre en œuvre pour que les Taliban cessent tout lien direct ou indirect avec le terrorisme international, se disant très préoccupé par la présence continue d’Al-Qaida et de l’État islamique d’Iraq et du Levant–Province du Khorassan dans le pays.

M. ABDULAZIZ M. ALWASIL (Arabie saoudite), s’exprimant au nom du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a souhaité que la communauté internationale puisse envoyer un message de solidarité et de soutien au peuple afghan.  À cet égard, les États du CCG expriment leur grave préoccupation face à la poursuite de la détérioration de la situation humanitaire en Afghanistan.  Il a plaidé pour que l’Afghanistan ne devienne pas un tremplin pour des opérations terroristes, ou un site dans lequel l’exploitation des terres servirait à la production de drogues qui déstabilisent la région et le monde.  Il a indiqué que les États du CCG poursuivent leur coopération fructueuse avec des organisations internationales actives sur la question afghane, notamment en s’investissant dans le secteur de l’assistance humanitaire.  Le délégué a appelé à soutenir les efforts politiques, humanitaires et de développement, aux niveaux régional et international, afin de sortir de l’impasse politique et construire un avenir plus stable et prospère pour l’Afghanistan.  Les défis en Afghanistan, et la stabilité et la prospérité du pays auront un impact sur la stabilité et de la prospérité de la région et du monde en général, a—t conclu.

S’exprimant au nom du Groupe des pays nordiques, Mme ELINA KALKKU (Finlande) a dénoncé une « éradication systématique » des droits des femmes, contraintes de disparaître de l’espace public.  Après avoir souligné que seuls un processus politique inclusif et un dialogue participatif peuvent ouvrir la voie à une paix et un développement durables, elle a appelé les Taliban à reconsidérer les politiques qui restreignent les droits des femmes et leur participation à la vie économique, sociale et politique.  Elle s’est notamment alarmée de l’impact « énorme et difficile à inverser » de l’exclusion des filles des écoles secondaires, exhortant les Taliban à tenir leurs promesses et à rouvrir les portes des écoles à toutes les filles. 

La représentante a également condamné fermement les meurtres, les détentions arbitraires, les disparitions forcées et toute discrimination, tous abus et représailles contre les manifestants, les personnes appartenant à des groupes ethniques et religieux, les défenseurs des droits humains et les professionnels des médias.  Elle s’est félicitée de l’amnistie générale déclarée par les Taliban, leur demandant instamment de la mettre en œuvre.  À l’approche de la saison hivernale, elle a estimé de la plus haute importance que le flux d’aide humanitaire et le soutien aux services de base se poursuivent sans interférence des autorités de facto.  Elle a aussi appelé à rechercher des solutions pérennes afin de sécuriser les transactions financières à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afghanistan en vue d’éviter un effondrement économique.  Les Taliban ne seront pas évalués sur leurs paroles, mais sur leurs actes, a-t-elle souligné. 

M. STEPHEN DOUGLAS BUNCH (États-Unis) a déclaré que si les Taliban espèrent être perçus comme légitimes et si l’Afghanistan veut reprendre la place qui lui revient au sein de la communauté internationale, alors les Taliban doivent redonner aux Afghanes la place qui leur revient dans la société.  Il a rappelé que depuis août 2021, les États-Unis ont déboursé plus d’un milliard de dollars en faveur de l’Afghanistan.  Il a exhorté la communauté internationale à apporter un soutien généreux au peuple afghan et a appelé à un accès total, sûr et sans entrave pour tout le personnel humanitaire.  Le Fonds afghan, basé en Suisse et constitué de 3,5 milliards de dollars d’actifs de la Banque centrale afghane, entend soutenir le peuple afghan qui fait face aux crises économiques et humanitaires.  Il a ensuite salué le caractère équilibré du projet de résolution et encouragé tous les États Membres à le soutenir. 

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a rappelé que sa politique en Afghanistan s’appuyait sur les principes de la diplomatie préventive et de la médiation pour mettre un terme à la longue guerre dans le pays.  Elle a rappelé que 80 000 personnes avaient été recueillies par le Qatar à l’automne 2021 et que son pays avait accueilli la conférence sur l’aide humanitaire en mars 2022 où il s’était engagé à fournir 25 millions de dollars.  Le Qatar, a-t-elle ajouté, accorde la priorité à l’éducation des femmes et des filles, notamment en fournissant des bourses d’études à 250 étudiants. 

M. RAVINDRA RAGUTTAHALLI (Inde) a appelé à fournir une aide humanitaire immédiate au peuple afghan, à former d’un gouvernement véritablement inclusif et représentatif, à lutter contre le terrorisme et le trafic de drogue et à préserver les droits des femmes, des enfants et des minorités.  Il a précisé que son pays avait envoyé, au cours des derniers mois, des cargaisons d’aide humanitaire à des ONG locales et des agences des Nations Unies en Afghanistan, comprenant 40 000 tonnes de blé, 50 tonnes d’aide médicale, dont 500 000 doses de vaccin contre la COVID-19, et 28 tonnes de fournitures diverses. 

Il s’est inquiété d’une situation sécuritaire dégradée, condamnant les attaques terroristes contre des civils et contre les locaux diplomatiques de la Fédération de Russie.  Il a rappelé que la résolution 2593 (2015) du Conseil de sécurité exigeait sans équivoque que le territoire de l’Afghanistan ne soit pas utilisé pour abriter, entraîner, planifier ou financer des actes terroristes, en particulier des individus et des entités terroristes proscrits par le Conseil comme Lashkar-e-Tayyiba et Jaish-e-Mohammad.  Notant que le trafic de drogue était lié à la question du terrorisme, il a indiqué que son pays avait récemment saisi d’importantes cargaisons de stupéfiants dans ses ports et en haute mer.  Sur le front politique, il a appelé un dialogue inclusif, nécessaire pour la paix et la stabilité à long terme en Afghanistan. 

M. BAKHTIYOR IBRAGIMOV (Ouzbékistan) a prédit que l’isolement des autorités afghanes débouchera sur leur radicalisation.  Il a noté quelques avancées, citant notamment le retour des femmes dans certains services gouvernementaux et le paiement des salaires des fonctionnaires.  Après avoir souligné que la pratique des menaces et pressions n’a plus de place aujourd’hui, il a demandé à la communauté internationale de donner du temps aux autorités afghanes, et de maintenir un dialogue actif avec elles.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a rappelé que son pays a constamment défendu l’idée d’une résolution consensuelle de l’Assemblée générale sur l’Afghanistan, un texte qui refléterait les réalités modernes et les avis consolidés de la communauté internationale.  Malheureusement, depuis de nombreuses années, la situation nous montre le contraire, a-t-il dénoncé, en évoquant les tentatives des collègues occidentaux d’imposer à la communauté internationale leur « réalité virtuelle » concernant ce qui se passe en Afghanistan.  Ceci est fait afin d’obscurcir soigneusement les conséquences d’une guerre de 20 ans et un retrait irresponsable du pays fin août 2021, a-t-il dit.  Il a regretté que le texte ne tienne pas compte des préoccupations des États régionaux, soulignant que pour parvenir à un consensus sur une résolution relative à l’Afghanistan, le processus de négociation doit lui aussi être objectif et tenir compte d’un large éventail de positions. 

Poursuivant, le représentant a rappelé l’irresponsabilité des actions militaires américaines et de l’OTAN qui ont régulièrement mené des frappes aériennes aveugles contre des Afghans ordinaires.  Il a également évoqué des raids nocturnes et des exécutions extrajudiciaires de civils, y compris des femmes et des enfants.  Un tel cynisme n’est pas nouveau, a affirmé le délégué en rappelant les faits similaires commis par les États-Unis et leurs alliés en Iraq, en Syrie et en Libye.  Le délégué a en outre accusé les donateurs occidentaux d’essayer d’utiliser la question financière comme levier de pression sur les autorités de facto à Kaboul.  Dans ces circonstances, nous sommes obligés de demander la mise aux voix le projet de résolution, a-t-il dit, soulignant que cela n’entrave en rien le soutien de la Russie en faveur de l’Afghanistan et de son peuple en cette période importante. 

M. MOHAMMAD AAMIR KHAN (Pakistan) a rappelé que 95% de la population afghane vivait sous le seuil de pauvreté, s’inquiétant de l’approche de l’hiver et appelant à maintenir ouvert l’accès de l’aide humanitaire au pays.  Il a aussi rappelé que son pays accueillait trois millions de réfugiés afghans.  Après 40 ans de conflit, il faut reconnaître qu’une autorité contrôle l’ensemble du pays et que personne n’a intérêt à ce qu’elle soit déstabilisée, notamment par le terrorisme, a-t-il estimé, appelant à l’élimination de l’État islamique d’Iraq et du Levant-Province du Khorassan.  Ce qui n’a pas pu être fait par la force ne pourra l’être par l’isolement diplomatique et financier, a-t-il affirmé.  Le représentant a indiqué que le Pakistan coopérait avec l’Organisation de la conférence islamique (OCI), des Oulémas et des universitaires afin d’améliorer la situation en ce qui concerne l’éducation des filles.  Il a aussi appelé la communauté internationale à travailler de manière pragmatique pour améliorer le situation en tenant compte de la réalité sur le terrain. 

M. RAZALI (Malaisie) a relevé que la population afghane ayant besoin d’aide humanitaire était passé de 18,4 millions de personnes début 2021 à 24,4 millions cette année, soit 59% de la population.  Il a indiqué que la Malaisie avait récemment fourni 200 000 dollars d’aide au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  Il s’est inquiété du déficit de 2,59 milliards de dollars par rapport aux besoins identifiés par l’ONU.  Exprimant sa préoccupation quant à la situation des droits humains, le délégué a mis l’accent sur le droit à l’éducation secondaire et universitaire des filles.  Il s’est également inquiété de la présence massive de mines et de restes de guerre dans le pays. 

M. JUAN GÓMEZ ROBLEDO VERDUZCO (Mexique) a appelé au respect du droit fondamental à l’éducation, soulignant que c’est un élément nécessaire pour assurer l’avenir de l’Afghanistan.  Il a estimé que le dialogue est la meilleure option pour soutenir le peuple afghan, tout en reconnaissant qu’il est frustrant de réitérer les appels au respect des engagements par les Taliban sans aucun résultat concret.  Le délégué a appelé à établir un système de participation et une gouvernance inclusive, ainsi qu’un cadre juridique transparent permettant d’assurer l’accès à la justice et d’honorer les obligations internationales de l’Afghanistan.  Il a estimé que l’exclusion des femmes a créé une barrière structurelle d’une telle ampleur que quel que soit le soutien apporté par la communauté internationale, il sera difficile d’obtenir des résultats durables.  De même, la lutte contre le fléau du terrorisme doit se poursuivre car l’Afghanistan ne peut pas redevenir une base d’opérations pour les activités terroristes, a-t-il ajouté. 

Mme MARISKA DWIANTI DHANUTIRTO (Indonésie) a déclaré que la participation des femmes dans tous les aspects de la vie est cruciale pour l’Afghanistan.  Elle a évoqué un partenariat entre l’Indonésie et le Qatar qui promeut l’autonomisation des Afghanes, y compris par le biais de bourses d’études.  La déléguée a indiqué que les consultations sont importantes pour échanger sur la pratique de l’islam et promouvoir la tolérance, précisant que des femmes faisaient partie des participants aux réunions qui se sont déroulées à Doha, au Qatar, entre les représentants des trois pays.  La représentante a ensuite déploré le fait que malgré les engagements des autorités de facto, rien n’a véritablement changé sur le terrain en Afghanistan. 

M. AMIR SAEID JALIL IRAVANI (Iran) a estimé que la situation actuelle était le produit d’une intervention armée menée sous le prétexte d’éliminer le terrorisme et d’instaurer la démocratie qui avait coûté très cher au peuple Afghan.  Il s’est inquiété de la situation des droits humains et des restrictions visant ceux des femmes et des filles, citant notamment le droit à l’éducation.  Il a affirmé que dans une société multiethnique et multiconfessionnelle comme l’Afghanistan, aucun groupe ne pouvait s’accaparer le pouvoir pour lui seul et a appelé à une solution politique inclusive. 

Le délégué a appelé à restituer aux Afghans et à la Banque centrale de l’Afghanistan l’accès aux actifs gelés afin d’affronter la crise humanitaire.  Il a regretté que le projet de résolution ne fasse pas référence au rôle des forces étrangères et à leur retrait « irresponsable » du pays.  Il a aussi appelé à enquêter sur les allégations de crimes de guerre qui les concernent.  Le représentant a souligné que le territoire afghan ne doit pas servir de sanctuaire aux organisations terroristes comme Daech.  Il s’est aussi dit préoccupé de l’augmentation importante de la culture du pavot à opium depuis la prise de pouvoir des Taliban, et a fait savoir que l’Iran intervenait pour créer d’autres moyens de subsistance pour les agriculteurs afghans.  Il a également souligné l’importance de la coopération régionale pour venir en aide au peuple afghan. 

M. MITCHELL FIFIELD (Australie) s’est dit « extrêmement préoccupé » de la situation des droits humains des femmes et des filles en Afghanistan ainsi que des attentats contre la communauté hazara notamment.  Il a estimé que la gravité de la situation ne saurait être surestimée et a appelé à garantir un accès sans entrave aux populations ayant besoin d’aide humanitaire.  Il a également exhorté les Taliban à lever les restrictions d’accès des femmes et des filles à l’éducation et à l’emploi. 

M. ROBERT KEITH RAE (Canada) a indiqué qu’en 2022, le Canada a alloué plus de 140 millions de dollars en aide humanitaire à l’Afghanistan ainsi qu’aux pays voisins.  À l’approche de l’hiver, a-t-il constaté, les besoins du peuple afghan ne sont pas satisfaits par les Taliban.  Bien que nous devrions tous faire plus pour soutenir le peuple afghan, notre capacité à le faire est limitée par la politique même des Taliban, a-t-il argué.  Comment une économie peut-elle atteindre son potentiel alors que la moitié de sa population est exclue de la main-d’œuvre?  Comment répondre aux besoins de santé et d’éducation d’une société si les filles ne sont pas autorisées à aller à l’école?  Comment une paix durable peut-elle être atteinte sans gouvernance représentative et liberté des médias?  Et comment pouvons-nous faire confiance aux Taliban alors qu’ils continuent d’ignorer leurs engagements et nouent des contacts avec des groupes terroristes actifs en Afghanistan et au-delà, ainsi qu’en terrorisant leur propre peuple?  Sans surprise, le désir de quitter l’Afghanistan n’a jamais été aussi grand, a-t-il constaté. 

Après avoir rappelé qu’il préside le Groupe des Amis de l’Afghanistan à New York, le délégué a estimé essentiel que l’Assemblée générale envoie un message uni au peuple afghan, lui indiquant qu’il n’est pas abandonné, et que l’Assemblée est engagée à défendre ses libertés et droits humains fondamentaux et à tenir pour responsable les auteurs de violations.  Il a ensuite affirmé que les manquements mentionnés par la Fédération de Russie ont été tous pris en compte dans le texte.  Au sujet du fait que les délégations russes et iraniennes s’offusquent de l’arrêt des poursuites de la CPI sur les crimes des soldats de l’OTAN en Afghanistan, le représentant du Canada a marqué sa surprise et son appréciation de constater que ces deux pays qui ne font pas partie du statut de Rome s’y intéressent enfin.  Il a ajouté que parmi les 193 États Membres de l’ONU, le Gouvernement afghan est le seul ayant décidé que les femmes ne devraient pas avoir droit à l’éducation ni à une vie sociale.  Tenant compte des déclarations de pays d’obédience musulmane qui ont pris la parole avant lui, le délégué a souligné que cette posture n’est pas liée à l’Islam, mais découle d’une décision politique.  Il a donc appelé les délégations à soutenir le texte présenté par l’Allemagne. 

Mme JOANNA SYLWIA SKOCZEK (Pologne) a constaté que plus de 14 mois après la violente prise de pouvoir des Taliban, les autorités de facto afghanes n’ont pas respecté la plupart de leurs engagements en ce qui concerne le partage du pouvoir avec les minorités religieuses et ethniques, la protection des droits humains et la protection du pays afin qu’il ne devienne pas un refuge pour les groupes terroristes internationaux.  Elle a vu le manque de reconnaissance internationale du Gouvernement de facto l’indication que la communauté internationale n’est pas disposée à nouer des relations diplomatiques avec un régime qui n’est pas représentatif de l’ensemble de la population afghane et qui ne respecte pas les droits humains fondamentaux. 

La représentante a dit être particulièrement préoccupée par la situation humanitaire désastreuse et la réticence du régime Taliban à rendre le système politique plus inclusif.  Elle s’est préoccupée de la poursuite des restrictions et des violations des droits humains, y compris l’oppression institutionnalisée et systématique des femmes afghanes et la violation de leur droit à l’éducation.  Elle a enfin souligné que le manque de rapprochement entre l’Afghanistan et la communauté internationale retarde la restitution des biens appartenant au pays, l’établissement de relations économiques et commerciales, ainsi que l’assistance au développement. 

Mme PAULA NARVÁEZ OJEDA (Chili) a déploré l’augmentation constante des violations des droits humains des femmes et des filles, malgré les promesses initiales des Taliban.  Soulignant le fait que l’Afghanistan soit le seul pays du monde où les filles se voient refuser le droit à l’éducation, elle a rappelé qu’en mai, les Taliban avaient interdit aux femmes de sortir de chez elles sauf en cas d’urgence.  Elle a aussi déploré une augmentation significative du contrôle exercé sur la vie sociale et du nombre de mariage d’enfants.  Selon la déléguée, des décennies de progrès en droits humains des femmes et des filles ont disparu en à peine plus d’un an.  Elle a appelé à ne pas abandonner celles-ci et à amplifier leurs voix.   

Mme AMEIRAH OBAID MOHAMED OBAID ALHEFEITI (Émirats arabes unis) a recommandé de garder des canaux de communications ouverts avec les autorités de fait afin d’aboutir à des résultats tangibles.  Elle a également appelé les autorités de fait à abandonner les pratiques restreignant les droits des femmes et des filles.  Rappelant que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) estime que l’économie afghane a perdu cinq milliards de dollars en un an, elle a affirmé qu’il sera très difficile de rattraper ce déficit sans le travail des femmes et l’éducation des filles.  Elle a souligné l’importance du rôle de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) sur ces questions où il convient de tenir compte du contexte religieux et culturel pour obtenir des résultats.  Elle a rappelé que son pays a signé un protocole pour couvrir le coût de fonctionnement des hôpitaux en Afghanistan, les Émirats ayant aussi promis 1,7 milliard de dollars d’aide humanitaire et accueilli 50 000 personnes venues d’Afghanistan depuis août.  La déléguée a conclu en appelant à alléger les sanctions financières sur l’Afghanistan afin de permettre au pays de faire face à la crise économique et aux besoins de la population. 

M. MARK ZELLENRATH (Pays-Bas) a relevé que l’économie afghane s’est contractée, et que beaucoup de gens feront face à la famine cet hiver.  Il a accusé les autorités afghanes de ne pas en faire assez pour mériter la reconnaissance de la communauté internationale, dénonçant notamment la violation des droits des femmes.  Il a appelé à continuer de discuter avec les autorités de facto, pour les pousser à en faire davantage pour le peuple. 

M. BADER AZIZ R. M. KH. ALDEHANI (Koweït) a déclaré que son pays a œuvré avec d’autres voisins depuis août 2021 pour aider aux évacuations en Afghanistan.  Plus de 92 millions de dollars ont été déboursés depuis lors par le Gouvernement du Koweït, en plus de l’assistance offerte par plusieurs organisations philanthropiques koweitiennes, a-t-il indiqué.

M. TAMAURA SHU (Japon) a estimé que les Taliban sont encore loin d’honorer leurs engagements pris vis-à-vis du peuple Afghan, notamment la mise en place d’un gouvernement inclusif, la protection des droits humains et la coupure de tout lien avec le terrorisme.  Il a rappelé que le Japon a fourni une aide humanitaire de 200 millions de dollar à l’Afghanistan et aux pays voisins. 

Mme CAÍT MORAN (Irlande) a dit demeurer extrêmement préoccupée par la situation en Afghanistan où la violence, les abus et la faim ont été exacerbés depuis la prise de pouvoir par les Taliban.  Le décret émis aujourd’hui qui interdit aux femmes de se rendre dans les parcs et les jardins n’est que le dernier exemple dévastateur du mépris des Taliban pour les femmes afghanes.  La représentante a également relevé qu’à l’approche de l’hiver, la nécessité de répondre à la crise humanitaire croissante du pays se fait plus pressante.  Elle a aussi estimé que dans le contexte actuel, le travail de la MANUA est plus important que jamais.

M. BOŠTJAN MALOVRH (Slovénie) a dit être extrêmement préoccupé par la situation humanitaire en Afghanistan, aggravée par l’augmentation des restrictions aux droits humains, notamment des femmes et des filles.  Il a appelé à la participation pleine et équitable des femmes et des filles à la vie publique et au respect de leur droit à l’éducation, au travail, à la santé, ainsi que leur liberté de déplacement, de réunion, et d’expression.  Le représentant a ensuite indiqué que la Slovénie a contribué près de 500 000 dollars cette année pour répondre aux besoins du peuple afghan et que l’ONG slovène ITF Enhancing Human Security, qui fournit un appui aux victimes de mines, a maintenu sa présence dans le pays après août 2021.

M. RICHARD CROKER (Royaume-Uni) a rappelé que 20 millions d’Afghans sont en insécurité alimentaire et qu’en l’absence d’une aide continue, le pays court un risque de famine.  Il a dénoncé l’attitude de certains États Membres qui tentent d’exploiter la crise pour marquer des points politiques.  Il a rappelé que son pays a fourni 325 millions de dollars l’année dernière et fournira 325 millions de plus cette année, indiquant qu’il est le deuxième donateur pour le fond de reconstruction de la Banque mondiale.  Il s’est inquiété de la situation des droits humains, notamment des femmes et des filles, et des violences contre les minorités, notamment celle des Hazaras.  Il a estimé que la solidarité internationale est insuffisante.  Concluant son propos, il a rappelé aux Taliban leurs engagements en matière de protections des droits humains et de lutte contre le terrorisme. 

M. ZHANG JUN (Chine) a relevé que la guerre a pris fin dans le chaos et que l’Afghanistan entre dans une ère nouvelle, difficile, de réconciliation pacifique.  L’Histoire a montré que l’ingérence et les interventions militaires extérieures ne fonctionnent pas, a-t-il déclaré.  La Chine a appelé à ce que soit éliminé le terreau propice au terrorisme en Afghanistan, souhaitant que la communauté internationale fasse preuve de patience.  Face à une situation économique et humanitaire désastreuse et alors que l’hiver approche, la communauté internationale doit en revanche agir rapidement pour aider les Afghans et leur envoyer de l’espoir.  L’aide humanitaire ne devrait pas être politisée, a-t-il insisté.  Le peuple afghan mérite une réponse quant aux crimes de guerre commis par des États Membres en Afghanistan, a ajouté le délégué.  Le blocus en cours aggrave les difficultés des Afghans, a-t-il poursuivi, appelant à ce qu’il cesse, et à ce que les fonds gelés soient rendus au peuple afghan. 

M. PETER DAVIDSON MC GUIRE, de l’Ordre souverain de Malte, a axé son discours sur l’éducation et l’internationalisation des connaissances.  L’investissement dans l’éducation constitue un des moyens les plus efficaces pour rendre le monde plus humain, a-t-il rappelé.  Il a dénoncé les restrictions éducatives envers les femmes et les filles en Afghanistan, qui constituent une véritable catastrophe pour le relèvement et le développement du pays.  Les salles de classe en Afghanistan et dans le monde devraient compter autant de filles que de garçons, a-t-il insisté.

Du fait des erreurs d’interprétation du russe à l’anglais, Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) a pris la parole une seconde fois en précisant qu’elle intervenait pour un point d’ordre.  La délégation a indiqué qu’en raison de positions partiales d’un groupe de pays occidentaux, et du fait de la non-prise en compte d’avis de certains acteurs régionaux, le texte présenté n’est pas équilibré.  Elle a expliqué être donc obligée de demander une mise aux voix de ce dernier, ajoutant que son vote doit être interprété comme une désapprobation des actions et méthodes de travail du porte-plume du texte. 

Décision sur le projet de résolution

Selon les termes de la résolution sur « La situation en Afghanistan » (A/77/L.11), présentée par l’Allemagne et adoptée par 116 voix pour, zéro contre et 10 abstentions, l’Assemblée générale se déclare vivement préoccupée par l’évolution et l’instabilité de la situation en Afghanistan depuis la prise de pouvoir par les Taliban et par les conditions économiques, humanitaires et sociales catastrophiques, la persistance de la violence, la présence de groupes terroristes, le manque d’inclusion sur le plan politique et de représentation au niveau des prises de décisions, ainsi que les atteintes aux droits humains, notamment aux droits des femmes, des filles et des personnes appartenant à des minorités.

Elle se déclare en particulier gravement inquiète de la situation des femmes et des filles, de l’imposition de restrictions à leur participation pleine, égale et en toute sécurité à la vie publique, notamment à leur liberté de circulation, et de l’absence d’égalité d’accès à l’éducation, et tout particulièrement de la décision prise par les Taliban de ne pas rouvrir les écoles secondaires aux filles afghanes, ainsi qu’à des perspectives économiques et à la création d’emploi, à la justice et à d’autres services.  Elle demande aux Taliban d’inverser les politiques et pratiques qui restreignent le plein exercice par les femmes et les filles afghanes de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales.

Par ce texte, l’Assemblée générale indique être encore vivement préoccupée par la menace grave et persistante que la culture d’opium et la production de méthamphétamine illicites ainsi que la consommation et le trafic de ces drogues continuent d’avoir sur la sécurité, le développement et la gouvernance de l’Afghanistan, sachant que ces activités peuvent grandement contribuer au financement de groupes terroristes opérant dans la région.

Elle note en outre avec préoccupation la situation humanitaire déplorable en Afghanistan, où des millions de personnes souffrent d’une insécurité alimentaire relevant de l’urgence, et insiste sur le fait que l’aide humanitaire ne peut être effectivement acheminée que si tous les acteurs permettent un accès total, sûr et sans entrave à l’ensemble du personnel humanitaire, y compris féminin.  Elle souligne aussi l’importance d’un engagement soutenu de la communauté internationale en faveur de l’Afghanistan, visant tout particulièrement à appuyer les besoins humanitaires fondamentaux du peuple afghan.

L’Assemblée générale considère par ailleurs qu’il faut contribuer à remédier aux problèmes de taille que connaît l’économie afghane, notamment en s’efforçant de rétablir les systèmes bancaire et financier et de permettre l’accès aux actifs appartenant à la Banque centrale d’Afghanistan au profit du peuple afghan.

Explication de vote

Le représentant du Pakistan s’est félicité que certaines de ses propositions aient été retenues dans la résolution mais a expliqué s’être abstenu en raison de son caractère « déséquilibré et irréaliste ».  Il a regretté qu’elle ne reconnaisse pas le gouvernement de fait en Afghanistan et ne prévoit pas de processus pour établir des relations avec lui ni pour promouvoir une normalisation future.  Il a également déploré l’absence de mesure pour accompagner une reprise économique et aller au-delà de l’assistance humanitaire.  En conclusion, il s’est dit déçu du fait qu’une délégation ait pu bloquer des références à certaines organisations terroristes spécifiques. 

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