L’Assemblée générale condamne les « référendums illégaux » menés par la Russie en Ukraine
L’Assemblée générale a ajourné sa onzième session extraordinaire d’urgence après un long débat entamé lundi après-midi qui a précédé l’adoption, aujourd’hui, d’une résolution par laquelle elle condamne l’organisation, par la Fédération de Russie, de soi-disant référendums illégaux dans des régions situées à l’intérieur des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine, ainsi que la tentative d’annexion illégale des régions ukrainiennes de Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijia qui a suivi.
Le texte a suscité des commentaires passionnés, notamment parmi les 143 États Membres qui ont voté en sa faveur et qui disaient en majorité voter « pour la Charte des Nations Unies », à l’instar du délégué du Canada qui en a brandi un exemplaire. De l’autre côté, 35 délégations se sont abstenues, dont la Thaïlande qui a jugé que les tensions étaient trop vives, tandis que 5 ont marqué leur opposition au texte (Bélarus, Fédération de Russie, Nicaragua, République arabe syrienne et République populaire démocratique de Corée), évoquant comme argument phare le « deux poids, deux mesures » qui transpirerait dans ce texte.
Intitulée « Intégrité territoriale de l’Ukraine: défense des principes consacrés par la Charte des Nations Unies », la résolution demande à tous les États, organisations internationales et institutions spécialisées des Nations Unies de ne reconnaître aucune modification, par la Fédération de Russie, du statut de tout ou partie des régions ukrainiennes susmentionnées et de s’abstenir de tout acte ou contact susceptible d’être interprété comme valant reconnaissance d’une telle modification de statut.
En outre, l’Assemblée exige de la Fédération de Russie qu’elle annule immédiatement et sans condition les décisions qu’elle a prises les 21 février et 29 septembre 2022 concernant le statut de certaines zones des régions ukrainiennes de Donetsk, de Kherson, de Louhansk et de Zaporijia, ces décisions constituant une violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine, et étant incompatibles avec les principes de la Charte des Nations Unies. De même, il lui est demandé de retirer immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire de l’Ukraine à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du pays.
« Cette résolution est importante non seulement pour l’avenir de l’Ukraine ou de l’Europe, mais aussi pour le socle même de l’ONU », a souligné la délégation des États-Unis, le Guatemala relevant pour sa part que le texte n’est pas un appel à favoriser un monde multipolaire ou unipolaire, mais un appel à défendre l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
La Croatie a noté que la force de la résolution, qui n’est pas juridiquement contraignante, vient de la condamnation généralisée de l’annexion illégale par la Fédération de Russie. Il est de notre responsabilité collective de défendre de manière claire les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, a renchéri la Géorgie, pays lui-même occupé par la Russie depuis 2008.
Soulignant que le vote public manipulé ne représente aucunement l’expression du véritable arbitre des citoyens ukrainiens, exposés à des conditions inhumaines, à des tortures brutales et à des massacres, la Tchéquie a appelé à tenir les auteurs de ces crimes pour responsables, de même que ceux impliqués dans l’organisation du vote, appelant en outre à la création d’un tribunal international spécial pour traduire en justice les représentants officiels de la Fédération de Russie. Au fond, nous sommes confrontés à un choix simple: cautionner la guerre ou défendre la paix, a résumé la France.
De son côté, la Fédération de Russie a accusé les pays occidentaux de chercher à résoudre leurs problèmes géopolitiques en politisant les travaux de l’Assemblée générale, rappelant qu’en d’autres temps, quand le Kosovo avait organisé un référendum d’autodétermination, les pays qui dénoncent aujourd’hui les référendums du mois dernier avaient assuré à l’époque que le Kosovo avait le droit de faire sécession en cas de menace réelle de violations graves des droits de la population.
« La communauté internationale n’est pas antirusse, la Russie est confrontée aux conséquences de ses actes », a objecté le Canada dans une longue tirade au cours de laquelle la délégation a souligné que les répercussions de la guerre en Ukraine étaient mondiales et qu’une récession globale menaçait. Abstentionniste, la Chine a toutefois estimé que la résolution ne contribuera pas à réaliser les objectifs de paix, soulignant qu’il convient à la fois de respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de prendre en compte les préoccupations sécuritaires de tous les pays.
Évoquant sa propre expérience, la République de Corée a témoigné de son côté que toute tentative de diviser une nation marque le début de troubles graves et durables, rappelant en outre que la Société des Nations avait commencé à s’effondrer dans les années 30, lorsque des puissances militaires expansionnistes avaient envahi les pays voisins. « Nous sommes tous bien conscients des horreurs qui en ont résulté », a-telle ajouté.
La politique des deux poids, deux mesures des « puissants de ce monde » a également été dénoncé par la République démocratique du Congo qui a regretté qu’en 24 ans de crise, aucune action forte de la communauté internationale, aucune résolution du Conseil de sécurité ou de l’Assemblée générale n’ont été prises pour sanctionner le Rwanda qui pille ses ressources et continue à occuper plusieurs localités dans la région du Nord-Kivu. La délégation rwandaise a vivement réagi, invitant son voisin à s’attaquer aux véritables problèmes du pays au lieu de désigner un bouc émissaire.
L’Assemblée générale se réunira de nouveau le 19 octobre, dès 10 heures, afin de débattre de la question du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux.
LETTRE DATÉE DU 28 FÉVRIER 2014, ADRESSÉE À LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ PAR LE REPRÉSENTANT PERMANENT DE L’UKRAINE AUPRÈS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (S/2014/136)
Intégrité territoriale de l’Ukraine: défense des principes consacrés par la Charte des Nations Unies
Suite du débat sur la question et décision sur le projet de résolution projet de résolution A/ES-11/L.5
M. JUAN ANTONIO BENARD ESTRADA (Guatemala) a dénoncé les violations et abus systématiques commis par la Fédération de Russie à l’encontre de la population ukrainienne ainsi que l’annexion illégitime des régions de Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijia sous le prétexte fallacieux de référendums populaires. Il a affirmé que ces annexions n’avaient aucune validité juridique et constituaient une violation très grave des principes des Nations Unies. La résolution 2625 de 1970 stipule qu’aucune acquisition territoriale résultant de la menace ou de l’emploi de la force ne sera reconnue comme légale, a-t-il rappelé. Le délégué a condamné fermement les récentes attaques des forces russes contre Kiev et d’autres villes ukrainiennes et appelé le Conseil de sécurité à répondre à une menace croissante qui met en danger la paix et la sécurité internationales. Il a souligné que le projet de résolution n’est pas un appel à favoriser un monde multipolaire ou unipolaire, mais un appel à défendre l’intégrité territoriale de l’Ukraine et par conséquent à défendre les principes de la Charte des Nations Unies.
M. FERGAL MYTHEN (Irlande) a déclaré que les résultats des référendums ne représentent pas la volonté librement exprimée par le peuple dans les régions ukrainiennes concernées. En effet, a-t-il dit, les électeurs étaient sous le coup de l’intimidation de la part de l’armée russe et des autorités illégitimement nommées dans les territoires ukrainiens occupés. L’Irlande est pleinement engagée en faveur de la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriales de l’Ukraine, à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, a-t-il assuré. Il a averti que si l’on ne rejette pas les agissements actuels de la Russie dans les termes les plus limpides, on permettra au monde d’être gouverné par la force et non par le dialogue.
M. MAURIZIO MASSARI (Italie) a estimé que les soi-disant référendums ont été tenus dans un contexte d’intimidation et a indiqué que l’Italie ne reconnaîtra jamais cette tentative d’annexion, de même qu’elle ne l’a jamais fait en ce qui concerne la Crimée. Il a condamné les attaques lancées contre diverses villes ukrainiennes ces derniers jours, appelant à une désescalade immédiate et à la recherche d’une solution pacifique, dans le respect de la souveraineté territoriale de l’Ukraine. Nous devons agir de manière unie pour défendre l’Ukraine, a-t-il déclaré, appelant tous les États Membres à voter en faveur du texte.
M. CORNEL FERUȚĂ (Roumanie) a qualifié de « sombre occasion » la onzième session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale et a estimé qu’elle imposait un choix entre: l’insécurité et l’anarchie d’un côté, et les principes de souveraineté égale, intégrité territoriale et d’interdiction du recours à la force de l’autre. Il a affirmé que la Fédération de Russie avait dirigé une agression militaire contre l’Ukraine et organisé des « référendums » illégaux dans quatre régions ukrainiennes sous occupation et tenté de les annexer, qualifiant ces actions de « tentatives du Kremlin de justifier son occupation militaire illégale de territoires appartenant à un autre État souverain ». Il a dénoncé des « violations flagrantes » du droit international et appelé à une réponse rapide et définitive. « Soyons clairs, Louhansk, Donetsk, Kherson, Zaporijia, la Crimée et Sébastopol c’est l’Ukraine », a-t-il martelé.
« Le texte qui nous est présenté est simple et direct », a affirmé M. Feruță, estimant qu’il ne reflétait rien de plus que les règles les plus connues du droit international. Estimant l’Ukraine victime d’acquisitions territoriales par la force, il a averti qu’en l’absence de sanctions, il y aurait un risque de décomposition de l’ordre international bâti au lendemain des guerres mondiales dévastatrices. Il a dit que la paix ne pouvait être obtenue qu’en faisant courageusement face à l’agresseur, ajoutant que « négocier en regardant le canon d’une arme à feu ne peut être appelé négociation ». Il a appelé la Russie à retirer « de toute urgence et sans condition » ses forces militaires du territoire de l’Ukraine, y compris dans ses frontières internationalement reconnues, soulignant que les États Membres avaient aujourd’hui l’occasion de l’exiger avec la pleine autorité de l’organe le plus représentatif des Nations Unies.
Mme LACHEZARA STOEVA (Bulgarie) a dit que son pays ne reconnaîtra jamais l’annexion des régions ukrainiennes par la Fédération de Russie. L’annexion d’un territoire étranger par la guerre n’a pas sa place au XXIe siècle, a-t-elle dit, arguant qu’aujourd’hui c’est l’Ukraine, mais demain un autre pays pourrait être victime de tels actes. La déléguée a conclu en appelant tous les États à voter en faveur du projet de résolution.
M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur) a indiqué avoir suivi avec préoccupation la réunion du Conseil de sécurité du 30 septembre dernier, au cours de laquelle le projet de résolution tentant de défendre le respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine a été examiné. Il a rejeté les référendums organisés dans les territoires soumis à l’occupation militaire étrangère, ces tentatives étant une violation de la souveraineté internationale.
Le représentant a ensuite exhorté la Fédération de Russie à retirer ses troupes d’Ukraine et à respecter la vie des populations et les frontières internationales reconnues. Sept mois après l’agression contre l’Ukraine et face à la menace croissante que représente ce conflit pour l’ensemble de l’humanité, il a réaffirmé son soutien aux initiatives, dont celles du Secrétaire général, qui encouragent un dialogue politique pour trouver une solution diplomatique à cette crise.
M. MICHAL MLYNÁR (Slovaquie), condamnant sans équivoque la tentative d’annexion par la Fédération de Russie, a déploré que les appels lancés à l’agresseur russe soient tombés sur de sourdes oreilles. Il a dénoncé l’annexion illégale et le simulacre de référendums, affirmant que les actes posés par la Fédération de Russie sont nuls et caducs et que les soi-disant référendums ne sauraient être qualifiés de réelle expression de la volonté du peuple.
Le délégué a ensuite appelé à tenir responsable de leurs actes tous ceux ayant participé aux préparatifs et à l’exécution des tentatives d’annexion du territoire ukrainien, y compris pour les crimes commis et prouvés en Ukraine. La composante de reddition de compte demeure un aspect essentiel et mérite une attention plus appuyée de la part de la communauté internationale et des Nations Unies, a-t-il estimé. Appelant toutes les délégations à voter en faveur de la résolution, le délégué a rappelé qu’il pourrait être question « d’une tentative d’annexion de votre territoire par un voisin plus puissant ». Il s’agit d’un choix entre la démocratie et la force et nous devons comprendre dans quel camp souhaitons-nous nous trouver, a-t-il dit.
M. JOONKOOK HWANG (République de Corée) a dit être particulièrement choqué par les récentes attaques de missiles russes visant des villes et des civils innocents en Ukraine et par l’annonce de l’annexion de certaines parties du territoire ukrainien alors que des combats s’y poursuivent. Il a également indiqué que son gouvernement ne reconnaissait pas les prétendus référendums organisés sous la contrainte militaire à Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson, fustigeant la tentative de la Russie de diviser le territoire ukrainien. La République de Corée, par ses propres expériences douloureuses, peut témoigner que toute tentative de diviser une nation marque le début de troubles graves et durables, a-t-il souligné. Il a également rappelé que la Société des Nations avait commencé à s’effondrer dans les années 30, lorsque des puissances militaires expansionnistes avaient envahi les pays voisins. « Nous sommes tous bien conscients des horreurs qui en ont résulté », a-t-il ajouté.
Le représentant a par ailleurs relevé que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) était le seul pays à ce jour à avoir publié une déclaration approuvant les prétendus référendums et soutenant l’annexion russe et qu’elle faisait partie des deux seuls pays à avoir reconnu Donetsk et Louhansk comme des États indépendants. Après avoir fait part de son appui au projet de résolution, il s’est dit « profondément préoccupé » par la récente escalade de la rhétorique nucléaire de la Russie contre un État non nucléaire, notant que celle-ci contredit la déclaration conjointe des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité (P5) adoptée en janvier de cette année.
M. MITCHELL FIFIELD (Australie) a condamné les référendums illégaux et les tentatives d’annexion de régions ukrainiennes, y voyant une dangereuse escalade, appelant ensuite tous les États Membres à voter pour la résolution proposée aujourd’hui. L’Australie continuera de se tenir aux côtés du peuple ukrainien, a-t-il affirmé, ajoutant qu’elle avait imposé des sanctions financières ciblées, des restrictions de voyage et porté l’affaire devant la Cour internationale de Justice. Le délégué a appelé la Russie à retirer ses forces du territoire ukrainien et a rendu hommage à la résistance incroyable dont le peuple ukrainien faisait preuve.
Mme OJEDA TAPIA (Chili) a appelé la communauté internationale à ne pas rester indifférente face aux violations de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Elle a condamné les crimes de guerre perpétrés par les forces russes d’après les informations dévoilées par la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine. Pour toutes ces raisons et d’autres, elle a justifié le soutien du Chili au projet de résolution présenté par l’Ukraine.
M. DANG HOANG GIANG (Viet Nam) a rappelé que toutes les nations doivent respecter pleinement leurs obligations et engagements en vertu des traités auxquels elles sont parties, y compris la reconnaissance de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États dans leurs frontières internationalement reconnues. C’est la condition préalable à la paix et à la sécurité internationales, a-t-il affirmé. Il a appelé également à une reprise rapide du dialogue et des négociations en vue de parvenir à une solution globale acceptable par tous, en tenant compte des intérêts et préoccupations légitimes de toutes les parties, et conformément au droit international et à la Charte des Nations Unies. Il est également important, a-t-il dit, d’assurer la sûreté et la sécurité des personnes et les infrastructures civiles essentielles, y compris les installations nucléaires. La communauté internationale doit s’unir pour créer un environnement propice à ces fins, a-t-il plaidé.
Mme SONIA MARINA PEREIRA PORTILLA (Colombie) a dénoncé une violation directe des principes et buts de la Charte des Nations Unies et du droit international. Indiquant vouloir voter en faveur de cette résolution, elle a réaffirmé son rejet de la guerre et de la violence quelles que soient les circonstances. De la même manière, nous exhortons les parties concernées à chercher une issue pacifique, a-t-elle indiqué.
M. JAKUB KULHANEK (République tchèque) a dénoncé la poursuite par la Fédération de Russie de l’escalade de sa guerre d’agression en soutenant les prétendus « référendums » illégaux, en mobilisant ses citoyens et en menaçant à plusieurs reprises d’utiliser des armes nucléaires. Il a condamné les lâches attaques de missiles contre des civils et des infrastructures civiles dans de nombreuses villes ukrainiennes. Pour le représentant, la modification par la force des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine n’a aucune validité au regard du droit international.
Il a dénoncé l’organisation d’un faux vote en pleine guerre. Le vote public manipulé ne représente aucunement l’expression du véritable arbitre des citoyens ukrainiens, exposés à des conditions inhumaines, à des tortures brutales et à des massacres, a-t-il appuyé. Les auteurs de ces crimes doivent être tenus pour responsables, de même que ceux impliqués dans l’organisation du vote, a plaidé le représentant qui a indiqué soutenir la création d’un tribunal international spécial pour traduire en justice les représentants officiels de la Fédération de Russie.
M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée (RPDC) a déclaré que les résidents des républiques populaires de Donetsk et Lougansk et des régions de Kherson et de Zaporijia ont exercé leur droit légitime de choisir librement leur souveraineté et leur statut politique international par le biais des référendums organisés du 23 au 27 septembre 2022. Précisant que son pays avait reconnu la légalité internationale des référendums, le représentant a dit vouloir respecter la volonté des populations de ces régions d’intégrer dans la Fédération de Russie.
Le délégué a insisté fortement sur le fait que le principe d’autodétermination ne doit pas être appliqué de manière sélective et partielle. Il a estimé que la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’ex-Yougoslavie, de l’Afghanistan, de l’Iraq et de la Libye avaient été violées brutalement par les États-Unis et les pays occidentaux sous le prétexte de la paix et de la sécurité internationales. Il a regretté que les actes illégaux et illicites des pays occidentaux n’aient jamais été remis en question au Conseil de sécurité. Il a jugé absurde que les pays occidentaux appellent à présent au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, accusant les États-Unis d’abuser du Conseil de sécurité, afin de maintenir un monde unipolaire hégémonique et dénonçant une politique du « deux poids, deux mesures ». Le représentant a ensuite qualifié de motivée politiquement et d’inacceptable la mention faite par un « orateur précédent » d’une partition de la RPDC.
M. GHEORGHE LEUCĂ (République de Moldova) a rappelé que l’Ukraine se défendait, depuis huit mois, face à une guerre d’agression, provoquant des crises énergétiques et alimentaires au niveau européen et mondial. Déplorant les pertes humaines et les dégâts considérables contre des infrastructures civiles en Ukraine, il a souligné les menaces pour le monde entier que faisaient peser des tirs de missiles sur des sites nucléaires. Le délégué a condamné les référendums organisés dans quatre régions ukrainiennes et a affirmé que son pays n’en reconnaît pas les résultats. Il a précisé qu’il voterait en faveur de la résolution et appelé les autres États Membres à en faire autant. Il a aussi appelé la Russie à se retirer du territoire ukrainien.
M. JEEM LIPPWE (États fédérés de Micronésie) a dit ne pas reconnaître les soi-disant référendums organisés dans les territoires ukrainiens occupés. Il a estimé que cette tentative d’annexion est une violation des principes de la Charte des Nations Unies, avant d’appeler au retrait immédiat des Forces russes de ces territoires. Il a enfin appelé tous les États à voter en faveur du projet de résolution.
M. IVAN SIMONOVIĆ (Croatie) a estimé que l’agression contre l’Ukraine démontre clairement la faiblesse de notre système institutionnel et de sa capacité à protéger les pays et les populations de l’occupation et des atrocités, surtout lorsque l’agresseur est l’un des membres permanents du Conseil de sécurité. Il a invité la communauté internationale à rejeter et condamner avec la plus grande fermeté cette tentative d’annexion. Ce faisant, nous protégerons non seulement l’Ukraine, mais également notre propre souveraineté et intégrité territoriale, ainsi que la Charte des Nations Unies, et l’avenir de nos enfants, a-t-il expliqué. La résolution dont nous sommes saisis n’est malheureusement pas juridiquement contraignante, mais sa force vient de notre condamnation généralisée de cette annexion illégale par la Fédération de Russie, a—t-il ajouté. Pour le délégué, les actes de la Russie sont une forme de cupidité qui peut engloutir toute notre planète si nous la laissons faire.
Mme ZSUZSANNA HORVÁTH (Hongrie) a indiqué que les résultats des référendums illégaux et de l’annexion illégale ne seront jamais reconnus par son pays, notant en outre que l’Ukraine a le droit de libérer les territoires occupés. Rappelant que la Charte des Nations Unies n’est pas facultative, elle a mis en garde contre le précédent qui pourrait être créé si la communauté internationale échoue à faire face. Malheureusement, a-t-elle jugé, plus de six mois après le début de cette guerre, nous ne voyons aucun signe de cessation des hostilités.
Par ailleurs, elle a souligné que la guerre s’ajoute aux difficultés connues par les populations du monde entier, telles que la crise de l’énergie, de l’eau ou des changements climatiques. Elle a également mis en garde contre l’augmentation des besoins humanitaires en Ukraine, à l’approche de l’hiver, et contre l’altération des routes d’approvisionnements énergétiques sur le plan régional. Plus que jamais, nous avons besoin de dialogue et de diplomatie, a-t-elle insisté.
M. AGUSTÍN SANTOS MARAVER (Espagne), indiquant ne pas reconnaître les tentatives d’annexion illégales, a exigé le retrait de l’ensemble des troupes russes en Ukraine et a lancé un appel pour un cessez-le-feu immédiat. Il a également relevé que le veto de la Russie bloque le fonctionnement du Conseil de sécurité, qualifiant par ailleurs d’inacceptables les menaces russes d’utilisation de l’arme nucléaire. La communauté internationale ne peut pas se permettre de créer un précédent, a-t-il appuyé, plaidant pour une condamnation ferme et énergique de sa part.
M. ANDREAS HADJICHRYSANTHOU (Chypre) a condamné l’organisation des soi-disant référendums et la tentative d’annexion des régions occupées de l’Ukraine. Rappelant les principes du droit international, il a souligné que les frontières ne peuvent pas être modifiées par la force et qu’une puissance occupante ne peut pas acquérir la souveraineté du territoire qu’elle occupe illégalement par une tentative de sécession unilatérale. En outre, un référendum ne peut être organisé unilatéralement sans le consentement du gouvernement de l’État territorial. Ces soi-disant référendums ne peuvent, en aucun cas, être considérés comme l’exercice d’un droit à l’autodétermination, a insisté le représentant, qui a déploré l’échec du Conseil de sécurité à prévenir et mettre un terme à la guerre en Ukraine.
Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a réaffirmé qu’elle souscrivait aux principes de la Charte des Nations Unies et a condamné l’agression de l’Ukraine ainsi que les référendums sans validité juridique. Elle a demandé à la Fédération de Russie de se retirer du territoire ukrainien et appelé à trouver une solution négociée au conflit. La déléguée a rappelé les ravages causés par la guerre et appelé à respecter les principes fondateurs des Nations Unies, mis en place après 1945.
Mme ANA PAULA ZACARIAS (Portugal) a condamné fermement les « soi-disant » référendums organisés par la Russie et l’annexion ultérieure des territoires ukrainiens de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson. C’est la plus grande annexion depuis la Seconde Guerre mondiale, et elle constitue une autre violation flagrante du droit international et des principes inscrits dans la Charte des Nations Unies, a souligné la représentante qui a considéré ces référendums et cette annexion comme illégaux, nuls et non avenus. On ne peut pas fermer les yeux sur une décision qui compromet la stabilité d’un ordre international construit collectivement depuis soixante-dix-sept ans, a déclaré la déléguée qui a indiqué qu’elle votera en faveur du texte.
Mme MARIA THEOFILI (Grèce) a rappelé que l’Article 2 de la Charte des Nations Unies stipule que tous les Membres doivent s’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale de tout État. C’est le principe directeur qui sous-tend la Charte et tous les États doivent s’y conformer, a-t-elle dit. Nous ne permettrons pas un dangereux précédent qui donnerait un « feu vert » pour des attaques similaires et des violations du droit international, a averti la déléguée. Si nous ne condamnons pas les actions de la Russie en Ukraine, aujourd’hui, nous ouvrons la voie à des attaques similaires contre l’un ou l’autre de nos pays demain, a-t-elle prévenu. Elle a ensuite indiqué que la Grèce n’épargnera aucun effort pour la protection de la communauté grecque d’Ukraine et de tous les civils soumis à d’immenses souffrances inutiles.
Mrs CECILIA FORGBE MC GILL (Libéria) a dénoncé « des actes de violence inexcusables », pointant du doigt l’annexion par la force de régions situées à l’intérieur des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine. Elle a qualifié le référendum de « simulacre » et l’annexion de violation flagrante de la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, de la Charte des Nations Unies et du droit international. Rappelant l’Article 2 de la Charte, elle a souligné que celui-ci interdit la menace ou le recours à la force par les États Membres de l’ONU. Il a appelé à soutenir l’Ukraine dans tous ses efforts et à déployer tous les efforts possibles pour convaincre la nation envahissante russe de mettre fin à toutes les hostilités et au désastre humanitaire.
M. FILIP DE MAESSCHALCK (Belgique) s’est demandé s’il fallait rappeler devant l’escalade en cours « que la grave situation actuelle a une seule et unique cause ». Les conséquences de cette action illégale et violente sont malheureusement ressenties par l’ensemble des Membres de cette Organisation, a-t-il déploré, relevant l’accentuation de l’insécurité alimentaire et énergétique mondiale. Il a dénoncé des violations du droit international qui se multiplient, évoquant les bombardements de villes ukrainiennes de lundi. La protection des civils est un vain mot pour l’agresseur, a-t-il également accusé. Soulignant enfin ne pas reconnaître les référendums, le représentant a indiqué appuyer pleinement le projet de résolution et a appelé la Fédération de Russie à se retirer du territoire ukrainien.
M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a condamné dans les termes les plus forts l’agression de la Russie, y compris les récentes attaques de missiles contre des villes, ainsi que la tentative russe d’annexion illégale des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia par la force, y voyant une violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du droit international. Il a affirmé que le vote de cette résolution ne revenait pas à choisir un camp, mais reflétait plutôt un engagement collectif à défendre l’état de droit. Le délégué a affirmé qu’il faisait confiance aux États Membres pour se joindre à son pays dans la défense des principes et des objectifs de la Charte des Nations Unies.
M. DAVID BAKRADZE (Géorgie) a affirmé que la Fédération de Russie continuait à fouler aux pieds les résolutions prises cette année par l’Assemblée générale. Il s’est dit gravement préoccupé par les récentes attaques délibérées contre des civils et des infrastructures civiles dans plusieurs villes ukrainiennes, condamnant ensuite la tentative d’annexion illégale des régions ukrainiennes par la Russie à la suite des référendums fictifs. Le délégué a rappelé qu’en tant que pays occupé par la Russie, depuis 2008, la Géorgie savait combien les mots posés aujourd’hui étaient capitaux. Il est de notre responsabilité collective de défendre, de manière claire, les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, a-t-il insisté.
M. YASHAR T. ALIYEV (Azerbaïdjan) a rappelé que son pays et l’Ukraine soutiennent mutuellement le principe de leur souveraineté territoriale. Il a donc appelé au respect de celle-ci et a rejeté les tentatives d’annexion de territoires ukrainiens par la Russie.
M. JUSTIN PETER FEPULEAI (Nouvelle-Zélande) a insisté sur l’obligation de s’opposer aux violations du droit international. Il a souligné que le Secrétaire général de l’ONU, lui-même, avait argué que les actes de la Russie n’ont aucun fondement juridique. Relevant que ces actes russes ont un effet sur des millions de vie à travers le monde, le délégué a appelé le Président Putin à retirer ses troupes d’Ukraine.
M. BOŠTJAN MALOVRH (Slovénie), dénonçant les récents bombardements russes sur Kiev et d’autres villes ukrainiennes, a appelé la Fédération de Russie à respecter pleinement le droit international humanitaire et à permettre un accès et une assistance humanitaires sûrs et sans entraves. Il a relevé que le projet de résolution défend fermement les objectifs et principes de la Charte des Nations Unies qui sont, aujourd’hui, gravement sapés et méprisés. Rejetant sans équivoque les tentatives d’annexion illégale, le délégué a également condamné toute invasion non provoquée de tout pays souverain, sous quelque prétexte que ce soit. C’est pour cette raison que nous voterons en faveur de cette résolution, a-t-il dit.
M. CARLOS AMORÍN (Uruguay) a dénoncé des violations claires des principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, appelant ensuite la Fédération de Russie à cesser les hostilités. Nous ne reconnaissons pas les résultats des référendums organisés par la Fédération de Russie, a-t-il indiqué, soulignant que ceux-ci n’avaient pas de validité juridique. Réaffirmant son appui à la souveraineté de l’Ukraine, il a appelé à trouver des voix de dialogue via un mécanisme de négociation.
M. FRED SARUFA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a affirmé qu’en tant que petit État insulaire en développement (PEID), la Papouasie-Nouvelle-Guinée tenait beaucoup aux principes de souveraineté nationale et d’intégrité territoriale qui fondaient la Charte des Nations Unies. Il a dénoncé les « actions obscènes et absurdes » de l’agresseur, et a déploré que les appels répétés de la communauté internationale ne donnent pas de résultats. « Cela ne peut pas durer », a-t-il affirmé, déplorant les répercussions socioéconomiques au niveau mondial. Le représentant a également dénoncé les référendums tenus dans des circonstances douteuses, sous la menace de la force, et alors que les combats étaient encore en cours, affirmant que les régions annexées étaient des « territoires occupés » et leur annexion « nulle et non avenue ». S’inquiétant des menaces nucléaires formulées par la Russie, il a appelé à tous les États Membres à l’action.
M. BASSAM SABBAGH (République arabe syrienne) a déclaré que l’Assemblée générale était manipulée par certains États occidentaux et s’est plaint du fait que les États Membres n’aient pas pu faire des propositions de modification du texte de la résolution examinée aujourd’hui. Il a dénoncé « une approche hostile et provocatrice » de ces pays qui tentent de prolonger le conflit et de protéger les néo-nazis en Ukraine, ainsi qu’une surenchère médiatique des États occidentaux contre la Fédération de Russie qui cherche à défendre sa frontière. Il a rappelé que ces pays, menés par les États-Unis dans le cadre d’une coalition, avaient tué des civils et rasé des villes entières en Syrie, notamment Raqqa.
Le délégué a estimé que l’Ukraine aurait dû respecter les réalités historiques et géographiques et s’abstenir de mener des politiques agressives vis-à-vis du voisin russe. Il a dénoncé les mouvements extrémistes nationalistes en Ukraine, soutenus par les États occidentaux, ainsi que les politiques inhumaines et discriminatrices à l’encontre des populations russophones. C’est ce qui les a poussées à choisir la Russie dans le cadre des récents référendums, a-t-il soutenu.
Mme DRAGANA ŠCEPANOVIĆ (Monténégro) a estimé que le fait qu’un membre permanent du Conseil de sécurité doté de la force nucléaire ait exercé une force brutale pour violer l’intégrité territoriale de son voisin « devrait glacer le sang de chacun ». La terreur et les crimes commis en Ukraine nous font entrer dans l’ère sombre de la force brutale dans les relations internationales, a-t-elle mis en garde. Indiquant ne pas reconnaître les résultats des prétendus « référendums » illégaux, elle a appelé tous les États et organisations internationales à les rejeter.
La représentante a également averti que la Russie ne s’arrêtera pas en Ukraine, affirmant que le Monténégro connaît à nouveau l’espionnage russe et d’autres activités malignes déstabilisantes contre sa démocratie. L’objectif de cette ingérence russe hostile est de déstabiliser mon pays, sapant ainsi notre chemin européen, a-t-elle dénoncé, indiquant voter en faveur du projet de résolution.
M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) a souligné que l’attachement à la Charte des Nations Unies n’est pas un engagement passif, mais un engagement actif à défendre au quotidien. Considérant les référendums et tentatives d’annexion de la Russie comme nuls et non avenus, il a indiqué ne pas pouvoir accepter les arguments d’autres États Membres qui justifient des actes inacceptables sur la base d’actions passées. Nous devons créer un environnement propice à un engagement diplomatique, a-t-il par ailleurs appuyé.
M. SOVANN KE (Cambodge) a estimé que l’annexion de régions d’un pays souverain constitue une violation flagrante de la Charte des Nations Unies. La guerre en Ukraine constitue un énorme défi pour la paix et la sécurité internationales, ainsi que pour l’économie mondiale dans son ensemble, a-t-il ajouté, citant les effets négatifs sur la sécurité alimentaire et énergétique. Déplorant également les conséquences humanitaires et les souffrances du peuple ukrainien, le représentant a exhorté toutes les parties concernées à assurer le passage en toute sécurité des civils et l’accès sans entrave de l’aide humanitaire en Ukraine et dans les environs.
M. GEORGES MZONGOLA-NTALAJA (République démocratique du Congo (RDC) a fait part de son appui au projet de résolution, dénonçant cependant la politique des deux poids, deux mesures des « puissants de ce monde », vis-à-vis de l’Afrique et notamment de son pays où plus de sept millions de personnes sont mortes à la suite des interventions militaires du Rwanda et de l’Ouganda, en 1998. Les deux pays ont occupé de larges parties de l’est de la RDC jusqu’en 2003 et s’y sont même affrontés, a-t-il rappelé. Aujourd’hui, le Rwanda pille les ressources du pays et continue à occuper plusieurs localités dans la région du Nord-Kivu, a-t-il ajouté, regrettant qu’en 24 ans de crise, aucune action forte de la communauté internationale, aucune résolution du Conseil de sécurité ou de l’Assemblée générale n’ont été prises pour sanctionner le Rwanda.
Mme ILANA VICTORYA SEID (Palaos) a dit que son propre pays ressent les répercussions de la guerre en Ukraine, avec le manque de vivres et les difficultés de se déplacer du fait des prix prohibitifs pour les carburants. Elle a appelé à l’action, notamment de la part des États Membres qui refusent de voter parce qu’ils ne veulent pas être entraînés dans des batailles géopolitiques. Après huit mois de conflit, elle a invité tous ces pays à rejeter l’usage de la force pour redessiner les frontières. Aux pays amis de la Russie, elle a rappelé que les amis sont faits pour rappeler la vérité telle qu’elle est.
M. KARLITO NUNES (Timor-Leste) a affirmé qu’il est de notre devoir moral de défendre les principes sacrés de souveraineté, d’indépendance politique, d’intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. La primauté du droit international doit être maintenue pour assurer la paix et la stabilité, a-t-il relevé. Il a estimé que la paix est possible, la Fédération de Russie et l’Ukraine étant frères et voisins, arguant que le respect et la compréhension mutuels sont des conditions préalables pour créer une coexistence pacifique.
M. MICHAEL ALEXANDER GEISLER (Allemagne) a estimé que la Fédération de Russie avait ressuscité le fléau de la guerre, rappelant que l’Organisation des Nations Unies avait été édifiée avant tout pour s’en prémunir. Il s’est demandé si elle souscrivait toujours à la déclaration des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de janvier 2022 renonçant à la menace nucléaire. Il a condamné les simulacres de référendum et les tentatives d’annexion de la Russie, l’appelant à se retirer d’Ukraine. Le délégué a rappelé que le 2 mars 141 pays avaient voté pour la résolution condamnant l’agression russe. Il s’est félicité des contributions venues « des quatre coins du monde » pour la résolution examinée aujourd’hui et appelé tous les membres à voter en sa faveur.
Mme ANNIKA SILVA-LEANDER, de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA International), a réitéré la condamnation par cette organisation intergouvernementale de la guerre d’agression non provoquée menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine en violation de la Charte, des accords internationaux et du droit international en général. IDEA International juge illégaux et illégitimes les référendums organisés dans les territoires occupés d’Ukraine, « mis en scène pour imiter la recherche de l’autodétermination des peuples », mais qui constituent en fait « un abus flagrant de cet outil de démocratie directe par une puissance occupante hostile et une tentative illégale de modifier les frontières internationalement reconnues de l’Ukraine ».
Pour Mme Silva-Leander, ces référendums, qui violent la Constitution ukrainienne, ont été organisés en violation flagrante des principes établis du droit international humanitaire et des droits de l’homme, et sans doute du Règlement de La Haye de 1907 et de la quatrième Convention de Genève. « En aucun cas », ils ne sauraient être considérés comme l’exercice d’un droit à l’autodétermination par une sécession réparatrice. « Les institutions et les processus de la démocratie, tels que les élections libres et équitables et les référendums démocratiques, sont les meilleurs moyens de protéger ce droit; ils ne doivent pas être manipulés à des fins autoritaires », a-t-elle ajouté.
La représentante d’IDEA International a par ailleurs célébré l’attribution du prix Nobel de la paix 2022 à Ales Bialiatski, défenseur des droits de l’homme du Bélarus, à l’organisation russe de défense des droits de l’homme Memorial et à l’organisation ukrainienne de défense des droits de l’homme Center for Civil Liberties. Ce prix reconnaît l’importance de la société civile pour résister à l’assaut autoritaire, a commenté Mme Silva-Leander.
Brandissant une copie de la Charte des Nations Unies, M. ROBERT KEITH RAE (Canada) a affirmé que la Fédération de Russie continuait d’en violer les Articles 1 et 2, ajoutant que les États Membres devaient la défendre. Il a condamné les soi-disant référendums et tentatives d’annexion illégales de la Russie, rappelant que des millions de personnes avaient déjà été tuées, blessées et déplacées de force. « Nous savons tous que lorsque quelqu’un tient un canon pointé sur vous il ne peut y avoir de justice », a-t-il affirmé. Le délégué a ajouté qu’il ne fallait pas permettre à un « précédent tyrannique » d’avoir raison du droit et qu’il ne fallait pas permettre au Conseil de sécurité d’être paralysé comme il l’est actuellement.
« Ce ne sont pas seulement les pays de l’Ouest ou de l’Est qui rejettent la politique du Président Putin, ce seront, je l’espère, les pays du monde entier », a-t-il affirmé. Rappelant que la superficie ukrainienne actuellement occupée par la Russie était de 109 000 kilomètres carrés, il a précisé que c’était plus que le territoire de la moitié des membres de l’Assemblée ou que la superficie des pays baltes annexés par Staline en 1940. Il a aussi souligné que le taux de participation aux élections qui avaient suivi ces annexions était de 89%, rappelant « ironiquement » celui des récents référendums.
« Le Président Putin essaie de faire revivre le passé impérial de la Russie », a affirmé le délégué, condamnât son « audace » et celle de ses représentants qui affirment que leur pays respecte le droit international. Il a rejeté la théorie d’un « complot contre la Russie », notant qu’un État avait rappelé cette théorie. « La communauté internationale n’est pas antirusse, la Russie est confrontée aux conséquences de ses actes », a-t-il estimé, ajoutant qu’il n’y avait pas de russophobie et que c’était la Russie qui violait les principes de la Charte des Nations Unies. Il a souligné que les répercussions de la guerre étaient mondiales et qu’une récession globale menaçait. « La Russie doit se retirer du territoire ukrainien, nous l’avons déjà réclamé à deux reprises et le demandons pour la troisième fois en condamnant la mascarade des référendums », a-t-il affirmé. En conclusion, il a estimé qu’il ne s’agissait pas seulement de l’intégrité territoriale, de la souveraineté et de l’indépendance politique de l’Ukraine mais de celle de tous les États Membres des Nations Unies.
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a estimé que le débat tient, aujourd’hui, en une phrase: « Voulons-nous défendre les principes de la Charte des Nations Unies? » En agressant l’Ukraine, a-t-il dénoncé, la Russie a non seulement déclenché une guerre atroce aux répercussions mondiales, mais elle a aussi délibérément violé les principes les plus élémentaires du droit international. Il a ensuite constaté que la Russie ne s’était en aucune manière conformée à la décision de la Cour internationale de Justice du 16 mars, ordonnant la suspension des opérations militaires russes.
En envahissant son voisin, la Russie a décidé d’ouvrir la voie à d’autres guerres d’annexion, a-t-il ensuite mis en garde. Le représentant a indiqué que la France ne reconnaîtra jamais ni les simulacres de référendums ni l’annexion illégale de pans entiers du territoire ukrainien. C’est pourquoi la France a travaillé, avec ses partenaires, à l’élaboration d’un texte que chacun devrait être en mesure de soutenir, a-t-il fait valoir. Au fond, a-t-il conclu, nous sommes confrontés à un choix simple: « cautionner la guerre ou défendre la paix ».
M. GENG SHUANG (Chine) a noté que la crise s’étendait et que ses effets se propageaient, atteignant un monde déjà troublé. Il a souligné l’importance d’encourager les parties à des négociations, s’inquiétant de l’escalade des actions militaires au sol et des attaques contre les civils. Il a également appelé à garantir l’aide humanitaire en Ukraine.
Le délégué s’est aussi inquiété des effets du conflit sur les pays en développement, dénonçant l’impact des « sanctions aveugles » sur les chaînes d’approvisionnement au niveau global. Il faut rejeter la mentalité qui prévalait lors de la Guerre froide, ne pas intimider les pays pour qu’ils prennent parti, et préserver ensemble l’ordre international fondé sur le droit, a-t-il souligné. Le représentant a ensuite estimé que le projet de résolution ne contribuera pas à réaliser les objectifs de paix et a annoncé qu’il s’abstiendra. L’intégrité territoriale de l’Ukraine doit être respectée mais les préoccupations sécuritaires de tous les pays doivent aussi être pris en compte, a-t-il estimé.
Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a estimé que cette résolution est importante non seulement pour l’avenir de l’Ukraine ou de l’Europe, mais aussi pour le socle même de l’ONU. Nous sommes appelés aujourd’hui à défendre la Charte, a-t-elle lancé, accusant « un État Membre de l’ONU » de s’être attaqué non seulement à son voisin, mais aussi aux principes fondamentaux de l’Organisation.
Il y a huit ans, s’est-elle rappelée, l’Assemblée générale s’était vue demander de réagir à l’annexion de la Crimée. Notant qu’une résolution avait été adoptée en ce sens, elle a souligné que tout comme en 2014, la Russie teste la détermination du monde. « Sinon, comment expliquer le mépris flagrant des valeurs de souveraineté et d’intégrité territoriales, les attaques atroces visant les civils et infrastructures civiles? Comment expliquer les menaces à peine voilées de M. Putin de recourir à la force nucléaire? » a-t-elle interrogé. La paix implique de ne pas détourner le regard face à ces violations flagrantes, a-t-elle souligné, indiquant que le projet de résolution établit très clairement le rejet des tentatives d’annexion de la Russie. « Aujourd’hui, c’est la Russie qui envahit l’Ukraine, demain ce pourrait être une autre nation », a-t-elle mis en garde. « À ce moment-là, qu’attendriez-vous de cette Assemblée »? a-t-elle lancé, exhortant chaque pays à voter en faveur du texte.
Mgr GABRIELE CACCIA, Observateur permanent du Saint-Siège, a exhorté à mettre fin à la folie de ce conflit, et à instaurer un cessez-le-feu immédiat. Le pape François a souligné que nous, réunis dans cette salle, avons un rôle à jouer et devons faire tout notre possible pour mettre fin à la guerre et soutenir les initiatives de dialogue, a-t-il indiqué, estimant que ces paroles prennent plus de poids avec la menace supplémentaire d’escalade nucléaire. L’affirmation des principes clairs du droit international doit être comprise comme ouvrant la voie à une solution juste et pacifique, et non un moyen d’aggraver le conflit, a-t-il souligné.
M. PAUL BERESFORD-HILL, de l’Ordre souverain de Malte, a constaté que les paroles de « l’Assemblée salvatrice » prononcées au milieu de la rage brûlante qui consume deux nations souveraines semblent avoir peu d’effet, regrettant que les pauvres, les malades et ceux qui n’ont nulle part où aller, soient ceux qui souffrent le plus. Il a affirmé qu’aucune nation ne pouvait permettre que le conflit échappe à tout contrôle, car les conséquences seraient trop terribles pour être envisagées.
Rappelant que son organisation était active en Russie et en Ukraine, il a salué l’action de son personnel et ses bénévoles qui poursuivent leur mission dans le même esprit que les « employés héroïques de Caritas » tragiquement tués à Marioupol en avril de cette année. Il a lancé un appel à la cessation des hostilités au nom des millions de civils innocents qui souffraient sans que ce soit leur faute.
Explications avant le vote
Avant le vote, la Fédération de Russie a rappelé que les référendums de septembre dernier ont permis de constater que la grande majorité de ceux qui ont voté ont soutenu l’idée d’unification de ces régions avec la Russie. Malgré la difficile situation sécuritaire et les provocations du régime de Kiev, le taux de participation était de 76% dans la région de Kherson à 97% à Donetsk. Selon la délégation, les résultats du plébiscite parlent d’eux-mêmes, et les habitants de ces régions ne veulent pas retourner en Ukraine et on fait « un choix conscient et libre en faveur de la Russie ». Les référendums se sont déroulés dans le plein respect des normes et principes du droit international, a dit la délégation qui a indiqué que plus d’une centaine d’observateurs internationaux d’Italie, d’Allemagne, du Venezuela, de Lettonie et d’autres pays ont suivi le processus de vote et ont également reconnu comme légitimes les résultats.
La délégation russe a accusé les pays occidentaux de chercher à résoudre leurs problèmes géopolitiques en politisant les travaux de l’Assemblée générale. Elle a dénoncé le deux poids deux mesures, rappelant qu’en d’autres temps, quand le Kosovo avait organisé un référendum d’autodétermination, les pays qui dénoncent aujourd’hui les référendums du mois dernier avaient assuré à l’époque que le Kosovo avait le droit de faire sécession en cas de menace réelle de violations graves des droits de la population. Un autre exemple, a dit la Russie, est que Washington, « qui est le pays le plus bruyant lorsqu’il s’agit de parler de l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a récemment annoncé qu’il était prêt à recourir à la force pour défendre Taïwan qui fait pourtant partie intégrante de la Chine. Nous savons que les capitales des membres du Mouvement des pays non alignés ont été littéralement assiégées par des émissaires politiques américains et leurs alliés qui menaçaient directement de sanctions et de conséquences ces États s’ils « désobéissaient », a également affirmé la délégation. La délégation a aussi regretté que le Président de l’Assemblée générale ait cédé à cette pression « par des manœuvres procédurales » qui, le 10 octobre, ont privé les États Membres de l’ONU de la possibilité de voter sans coercition au scrutin secret.
Le Venezuela a estimé que les États ne sont pas obligés d’examiner un texte pour lequel il n’y a pas eu de négociations préalables, ni de volonté de parvenir à un compromis. Pour la délégation, il faut corriger le tir et agir pour la désescalade, car le monde se rapproche de plus ne plus du point de non-retour avec un risque de conflit nucléaire. L’heure n’est pas à l’instrumentalisation de l’Assemblée générale, a estimé le Venezuela qui a dénoncé les discours incendiaires et la surenchère. Pour la délégation, le projet de résolution ne contribuerait pas à l’objectif d’une paix durable, c’est pourquoi elle a demandé qu’il ne soit pas adopté.
Le Népal a réitéré son appel à la fin des hostilités, estimant que la diplomatie est la seule voie possible pour résoudre les conflits. Cette position de principe de longue date du Népal et son respect du droit international nous poussent à voter en faveur du projet de résolution, a-t-il fait savoir.
Saint-Vincent-et-les Grenadines a annoncé voter en faveur du projet de résolution, qualifiant les référendums et signatures de traités en vue d’annexer plusieurs régions ukrainiennes d’évolutions alarmantes. La délégation a appelé au respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et s’est inquiétée des répercussions catastrophiques du conflit en Ukraine sur des pays se situant bien loin de ses frontières. Un engagement diplomatique est la seule voie pour la paix, a estimé la délégation, qui a mis en garde contre la menace nucléaire.
Explications après le vote
À l’issue du vote, l’Arabie saoudite, s’exprimant au nom du Conseil de coopération du Golfe (GCC), a expliqué que les États du GCC étaient amis avec toutes les parties au conflit et avaient voté pour la résolution afin d’affirmer leur volonté de faire respecter la Charte des Nations Unies.
La représentante de l’Angola a indiqué avoir voté en faveur de cette résolution, conformément au sacro-saint principe d’intégrité territoriale. Elle a mentionné le rôle du peuple russe dans la lutte contre le colonialisme et l’invasion du territoire angolais par le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud. Elle a aussi indiqué que son pays entretient des relations de coopération avec la Fédération de Russie ainsi qu’avec l’Ukraine. C’est en partie cela qui justifie notre profonde préoccupation au sujet de cette guerre, a-t-elle expliqué, évoquant notamment les conséquences sur l’économie mondiale.
L’Algérie s’est inquiétée des problèmes économiques et énergétiques entraînés par la crise qui viennent s’ajouter aux difficultés des pays en développement qui peinent à se remettre de la pandémie de COVID-19. La délégation a rappelé son attachement à la Charte des Nations Unies, insistant notamment sur le besoin de cesser toute forme de colonisation, comme en Palestine et dans le Golan syrien et de s’abstenir de régler les conflits par la force.
L’Afrique du Sud a expliqué s’être abstenue, estimant que l’objectif de l’Assemblée générale doit être de parvenir à la paix. Malheureusement, certains libellés du texte ne vont pas dans ce sens, a regretté la délégation, qui a plaidé pour une désescalade et des solutions diplomatiques.
Le Pakistan a expliqué son abstention par le fait que le pays reconnaît que les référendums d’autodétermination doivent se dérouler sur des territoires libres. Mais, dans le même temps, les auteurs de la résolution n’ont pas tenu compte de l’importance de parvenir à une résolution pacifique du conflit. Nous espérons voir les mêmes réactions de la communauté internationale dans le cas du Jammu-et-Cachemire occupé par l’Inde, a-t-il ajouté.
La délégation de l’Égypte, précisant avoir appuyé le projet de résolution, a appelé à mettre fin aux hostilités. La situation actuelle doit amener la communauté internationale à se demander s’il était possible d’éviter la crise. Que se serait-il passé si on avait entendu la voix de l’autre et abouti à une issue où les intérêts des deux parties étaient pris en compte? La délégation a par ailleurs estimé que si les politiques de deux poids, deux mesures continuent, les crises vont empirer. Elle a ensuite souligné les conséquences du conflit sur le prix de l’énergie, entre autres, notant que les pays en développement dont l’Égypte sont les plus affectés. Nul n’écoute nos préoccupations et nul ne s’attache à les régler, a-t-elle déploré.
L’Inde a exhorté à tout mettre en œuvre pour une cessation immédiate des hostilités et la reprise des pourparlers. Elle a indiqué que les pays du Sud souffrent de dommages collatéraux, citant l’approvisionnement en engrais, en vivres et carburant, et jugeant indispensable que le Sud soit entendu. D’autres questions urgentes doivent être réglées dont certaines ne sont pas correctement abordées dans cette résolution, a-t-elle ensuite estimé, expliquant ainsi s’être abstenue. La délégation a par ailleurs dénoncé les déclarations du Pakistan, rappelant que le territoire de Jammu-et-Cachemire fait partie intégrante de l’Inde et demandant au Pakistan de mettre fin au terrorisme transfrontalier.
Le Bangladesh a expliqué avoir voté pour la résolution afin de protéger la Charte de Nations Unies. Il s’est inquiété des conséquences de la guerre sur les économies de tous les pays du monde et déploré les effets négatifs des sanctions et contre-sanctions, estimant qu’elles n’étaient pas une solution. Enfin, il a appelé toutes les parties au conflit à des négociations en vue de le régler pacifiquement.
La Thaïlande a qualifié la Charte des Nations Unies et le droit international de première et dernière ligne de défense de son « petit pays ». Pour autant, elle a expliqué qu’elle s’était abstenue car les tensions étaient trop vives, déplorant en outre la « politisation » des principes du droit international qui réduisait les chances de négociations positives. Toutes les parties prenantes doivent faire tout ce qu’elles peuvent pour arriver à une désescalade, a-t-elle insisté.
Maurice s’est inquiété de la détérioration de la situation en Europe, et de ses répercussions pour les pays en développement. La délégation a insisté sur l’importance d’agir de manière non discriminée. Lorsque le deux poids, deux mesures est appliqué dans d’autres cas d’occupation illégale, le droit international est foulé aux pieds, a-t-elle signalé.
Le Brésil, ayant voté pour, a regretté que sa proposition d’inclure un message clair pour appeler à la fin des hostilités et entamer des négociations de paix par les deux parties n’ait pas été inclus dans le texte. La délégation a appelé à apaiser les tensions au lieu d’alimenter les antagonismes et à ne pas jeter de l’huile sur le feu, se déclarant par ailleurs vivement préoccupée par les menaces de recourir à l’arme nucléaire.
Cuba a dénoncé la « suprême hypocrisie » des États occidentaux qui, ayant eux-mêmes violé la Charte des Nations Unies à maintes reprises, en attaquant certains des États Membres, s’en faisaient aujourd’hui ses défenseurs. Il a dénoncé les menaces et pressions qu’ils exerçaient au sein de l’Assemblée pour soutenir leur position. Le texte présenté par une partie des membres du Conseil de sécurité ne contribue nullement à changer la donne et à apaiser les tensions, a estimé la délégation, ajoutant que c’était la raison pour laquelle elle s’était abstenue.
La Bolivie a rejeté catégoriquement toute agression pour régler les conflits entre États, ainsi que les annexions et occupations. Elle a noté que les conséquences de la crise touchaient des millions de personnes dans le monde, pour ensuite dénoncer la politique des « deux poids, deux mesures » de certains États qui continuer de livrer des armes aux belligérants. La délégation a lancé un appel en faveur de la création d’une commission de haut niveau présidée par le Secrétaire général des Nations Unies afin de trouver une solution pacifique au conflit. Elle a expliqué que, pour toutes les raisons susmentionnées, son pays s’était abstenu.
Droits de réponse
Exerçant son droit de réponse, le Rwanda s’est dit contraint d’intervenir pour répondre aux commentaires de la République démocratique du Congo (RDC). Nous ne sommes pas surpris de l’utilisation abusive de cette plateforme pour se lancer dans une propagande perverse devant un pays voisin, a relevé la délégation. Estimant que la RDC ne s’attaque pas aux causes profondes du conflit dans le pays, elle a rappelé l’engagement du Rwanda à travailler avec la RDC à travers des cadres existants, y compris sur le retour des réfugiés congolais présents au Rwanda. Par ailleurs, la délégation a rappelé que la RDC accueille plus de 130 groupes armés, rejetant le discours selon lequel des pays de la région veulent l’envahir ou l’ont envahi.
Le Pakistan, réagissant aux déclarations de l’Inde, a dénoncé des informations erronées, soulignant que le Jammu-et-Cachemire ne fait pas partie de l’Inde. Les cartes des Nations Unies montrent d’ailleurs qu’il s’agit d’un territoire contesté. Si l’Inde est doté du plus infirme courage moral, elle devrait retirer ses troupes et laisser la population juger librement de son avenir, a insisté la délégation qui a estimé que l’Inde cherche à détourner l’attention des condamnations croissantes des violations des droits de la personne sur ce territoire.
La République démocratique du Congo a affirmé que la déclaration du Rwanda était « insensée » et que l’intervention du Rwanda en RDC était documentée, ainsi que le fait qu’il pillait ses ressources minières et zoologiques. La délégation a regretté la politique du « deux poids, deux mesures » des nations occidentales qui livrent des milliards de dollars en armes à l’Ukraine mais ne s’intéressent pas à d’autres situations de violation de la Charte des Nations Unies, notamment en ce qui concernait son pays.
Exerçant son deuxième droit de réponse, le Rwanda a relevé qu’à chaque élection, le Rwanda était accusé d’intervenir en RDC et espéré que de telles allégations ne seraient pas proférées lors des prochaines élections. Il a appelé à s’attaquer aux véritables problèmes de la RDC.