À la clôture de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, le Secrétaire général salue la « présidence de l’espoir » incarnée par M. Abdulla Shahid
Le Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, M. Abdulla Shahid, des Maldives, a remis aujourd’hui le marteau à son successeur, M. Csaba Kőrösi, de la Hongrie, donnant le coup d’envoi de la soixante-dix-septième session, tout en clôturant celle qu’il avait placée sous le thème « Bâtir la résilience par l’espoir ». Le Secrétaire général en a d’ailleurs profité pour saluer la « présidence de l’espoir » de M. Shahid; « l’espoir que nous puissions relever ensemble les défis qui nous attendent ».
Dans son discours de clôture, M. Shahid, à qui le Secrétaire général a rendu un vibrant hommage, s’est félicité que, durant l’année écoulée, le drapeau de son pays, les Maldives, ait flotté sur ce « bastion de la communauté internationale » qu’est l’Assemblée générale. Il a rappelé que sa « présidence de l’espoir » était bâtie sur cinq « rayons »: le redressement post-COVID-19, la viabilité des activités humaines, les réponses aux besoins de la planète, le respect des droits et la redynamisation de l’ONU. Chaque jour de cette session, mon équipe a œuvré en ce sens, en tenant 103 séances plénières et en organisant 15 réunions de haut niveau et 28 informelles, s’est enorgueilli le Président sortant qui a également cité l’adoption de 307 résolutions et 140 décisions.
Nous avons ainsi pu débattre de l’égalité dans l’accès aux vaccins, mais aussi du redressement du secteur touristique et des goulots d’étranglement qui affectent la mise en œuvre des programmes de protection de l’environnement et l’action climatique, a poursuivi M. Shahid. Nous avons organisé le premier Forum d’examen des migrations internationales et la première célébration de la Journée internationale de la lutte contre les discours de haine, s’est-il également réjoui, évoquant en outre le grand nombre de réunions consacrées aux différents aspects du développement durable.
De même, M. Shahid a rappelé que son organe a tenu sa première session extraordinaire d’urgence depuis 40 ans sur la crise ukrainienne. Il a aussi mentionné l’adoption d’une résolution exigeant désormais qu’une réunion de l’Assemblée générale ait lieu systématiquement en cas d’exercice du droit de veto au Conseil de sécurité.
Marquée par 15 processus intergouvernementaux, cette session a aussi permis de lancer les travaux de parachèvement de l’indice de vulnérabilité pluridimensionnel pour les petits États insulaires en développement et de convenir du financement durable des efforts de consolidation de la paix, a encore souligné le Président de l’Assemblée.
De plus, lors de ses 650 réunions à New York, l’Assemblée générale s’est ouverte pour la première fois depuis le début de la pandémie à une participation en présentiel de représentants de la société civile, a-t-il relevé, avant de se féliciter des débats qui ont débouché sur l’adoption d’une résolution créant la Journée internationale des femmes dans la diplomatie. Entre autres « victoires », il a cité les décisions prises sur le système des coordonnateurs résidents, la sauvegarde des océans et la sécurité routière.
Revenant sur la question de la parité, M. Shahid a rappelé la place qu’il a donnée aux femmes durant cette session jusqu’au sein de son Bureau. Il a également souligné l’importance d’investir dans la jeunesse, se disant convaincu qu’elle est l’avenir du multilatéralisme. Nos actions ont des incidences sur les vies, a-t-il ajouté, saluant le travail des équipes de pays des Nations Unies sur le terrain et des 73 membres de son Bureau, qui représentent toutes les régions du monde.
Alors que la pandémie perdure, que l’économie est fragilisée, que les conflits perturbent les chaînes d’approvisionnement et que les changements climatiques s’ajoutent à nos angoisses, la pire des crises est la perte d’espoir, a mis en garde M. Shahid. Ne cédons pas au cynisme, exploitons les moyens à notre disposition pour garantir la paix et la justice, disons aux générations à venir que nous entendons leurs aspirations, a-t-il enjoint en conclusion.
Cette session de l’Assemblée, a en effet rappelé le Secrétaire général, aura été marquée par une série de défis de plus en plus importants et nombreux, comme l’inflation galopante, l’insécurité alimentaire croissante et une récession mondiale à l’« ombre grandissante ». Une pandémie mondiale « refuse » d’être vaincue, tandis qu’émerge une autre urgence sanitaire, la variole du singe, et que se multiplient les catastrophes naturelles meurtrières: « Cette dévastation a eu pour toile de fond des conflits féroces qui mettent chaque jour des millions de vies en péril », a constaté M. António Guterres qui a noté que des inégalités croissantes continuent d’entraver la reprise et le développement des pays les plus défavorisés.
Alors que l’Assemblée générale s’est efforcée de relever ces nombreux défis au cours de l’année écoulée, a poursuivi le Secrétaire général, elle a pu bénéficier du leadership d’Abdulla Shahid, qui a forgé une vision nouvelle sur diverses questions, dont celles relatives à l’action climatique et à la perspective unique des petits États insulaires, dont le sien, les Maldives.
La prochaine session continuera de mettre à l’épreuve le système multilatéral comme jamais auparavant ainsi que la cohésion et la confiance entre les États Membres, a prédit le Secrétaire général qui a souligné l’importance de renouveler la foi dans les Nations Unies et le système multilatéral, qui restent le « meilleur espoir de l’humanité ».