En cours au Siège de l'ONU

Soixante-seizième session,
58e & 59e séances, matin & après-midi
AG/12403

À l’Assemblée générale, la Fédération de Russie vivement critiquée pour sa reconnaissance de l’« indépendance » de régions ukrainiennes du Donbass

Après la réunion d’urgence organisée par le Conseil de sécurité lundi dans la nuit, ce fut aujourd’hui au tour de l’Assemblée générale de se réunir pour examiner la situation en Ukraine, touchée par « la crise mondiale la plus grave de ces dernières années en matière de paix et de sécurité », selon le Secrétaire général de l’ONU.  Pour M. António Guterres, aucun doute: la décision de la Fédération de Russie de reconnaître l’« indépendance » des régions de Donetsk et de Louhansk, dans le Donbass ukrainien, constitue une violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine et est incompatible avec la Charte des Nations Unies – des propos déplorés par la délégation russe.

Ce constat a été repris à leur compte par la majorité des États Membres à être intervenus au cours de ce débat, une soixantaine en tout, qui se sont également émus de la décision « unilatérale » de Moscou de déployer dans ces zones sous le contrôle de séparatistes des « forces de maintien de la paix », sans autorisation préalable du Conseil de sécurité.

S’exprimant également au nom des autres pays nordiques et baltes Danemark, Estonie, Finlande, Islande, Lettonie, Norvège et Suède, la Lituanie a qualifié de « perversion » ce prétexte de maintien de la paix, là où le représentant du Canada, brandissant la Charte des Nations Unies à la tribune de l’Assemblée, n’y a vu rien de moins qu’un « acte de guerre ».  Tous les pays européens à avoir pris la parole aujourd’hui, de la Bulgarie à la République de Moldova, en passant par le Monténégro et l’Italie, ont parlé d’une seule voix contre les agissements russes. 

Pour le Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, M. Dmytro Kuleba, le « monde libre » doit à tout prix éviter une nouvelle catastrophe en Europe, laquelle est aux prises « avec sa plus grande crise sécuritaire depuis la Seconde Guerre mondiale », provoquée par un membre permanent du Conseil de sécurité.  Devant la gravité de cette menace historique », le Chef de la diplomatie ukrainienne a demandé des consultations urgentes en vertu de l’article 6 du Mémorandum de Budapest, un ensemble de documents signés en 1994 qui accordent des garanties d’intégrité territoriale et de sécurité au Bélarus, au Kazakhstan et à l’Ukraine en échange de leur ratification du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). 

Nombreuses ont été les délégations à demander la mise en œuvre intégrale des accords de Minsk, dont les « appareils de soins intensifs » qui leur ont permis de survivre jusqu’à présent ont été « débranchés », selon le Secrétaire général.

S’il a remercié les États Membres qui ont déjà pris des mesures à titre national, le Ministre ukrainien a souhaité que la communauté internationale fasse davantage « pour éteindre les flammes qui sont sur le point d’embraser l’Europe orientale ».  Tout en réitérant sa disposition à résoudre la crise par des moyens pacifiques, il a prévenu que son pays serait « absolument prêt » à assurer son autodéfense face à la « machine de guerre russe ».

La décision du Président Vladimir Putin montre qu’il a fait le « choix de l’affrontement au détriment de la diplomatie », a tonné le Ministre d’État pour le Commonwealth, les Nations Unies et l’Asie du Sud du Royaume-Uni.  M. Tariq Ahmad a annoncé des sanctions britanniques contre des millions d’actifs russes et un autre train de mesures si Moscou poursuit son agression.  Le Japon a également annoncé des sanctions, notamment la suspension de visas et le gel des avoirs de certains individus russes, de même que l’Australie, tandis que la France et ses partenaires de l’Union européenne visent les banques qui financent les opérations militaires russes dans les territoires ukrainiens et le commerce avec les entités séparatistes.

C’est à une lecture radicalement différente de la situation sur le terrain que s’est livrée la Fédération de Russie, substituant à l’expression de « territoires temporairement occupés » celle de « territoires perdus », la faute de la politique « misanthrope » de Kiev vis-à-vis des habitants du Donbass depuis huit ans, ponctuée de « bombardements » - des allégations de violences que le Ministre ukrainien avait catégoriquement rejetées avant même de les avoir entendues.

Loin de considérer que son pays, qui « n’est pas » partie directe aux accords de Minsk, a quoi que ce soit à voir avec le « conflit interne » en Ukraine, la délégation russe, soutenue par la Syrie, a trouvé en Kiev le véritable responsable de la crise actuelle, blâmant son refus de mettre en œuvre les accords de Minsk, sous le « regard passif » de la communauté internationale.  Aussi a-t-elle regretté les propos récents tenus par le Secrétaire général de l’ONU qui, à son tour, oublie de parler des obligations de l’Ukraine au titre de ces accords, qui doivent être respectées dans le cadre d’un dialogue avec les oblasts de Donetsk et Louhansk.  « Franchement », a avoué le représentant, « nous ne comprenons pas la nature des bons offices que le Secrétaire général se propose d’offrir ».

Les États-Unis ont opposé une vision sensiblement différente, considérant que le Président Putin avait rendu ses intentions claires lors de son discours télévisé lundi, au cours duquel il a demandé de remonter à l’époque « de l’URSS ou de l’Union soviétique ».  La Géorgie a également offert sa perspective historique, affirmant que l’agression contre l’Ukraine n’est qu’une répétition du « scénario » imposé à son propre pays en 2008.  « Cela a commencé par le soutien de régimes fantoches en Abkhazie et à Tskhinvali en Géorgie, suivi d’une agression militaire à grande échelle sous de faux prétextes, conduisant à leur occupation illégale », a-t-il résumé.  L’Albanie a quant à elle demandé à l’Assemblée générale de condamner cette « nouvelle forme d’agression par la prolifération de républiques fantômes » qui redessinent les frontières internationales. 

« Même si nous souhaitons tous que la Russie désescalade et choisisse la voie de la paix, ce n’est pas à nous de faire ce choix.  C’est au Président Putin et s’il choisit de poursuivre l’escalade, la Russie, et elle seule, portera l’entière responsabilité de ce qui va se passer », a encore mis en garde la délégation américaine.

LA SITUATION DANS LES TERRITOIRES UKRAINIENS TEMPORAIREMENT OCCUPÉS

Déclarations liminaires

M. ABDULLA SHAHID, Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, a rappelé que les mots « Préserver les générations futures du fléau de la guerre » figurent au tout début du préambule de la Charte des Nations Unies, et que ces mots ont été la principale raison d’être de cette Organisation, dont les fondateurs avaient vécu les dévastations causées par deux guerres mondiales.  L’ONU a pour mandat, stipule l’Article 1 de la Charte, que les différends ou les situations susceptibles de rompre la paix soient réglés par des moyens pacifiques.  Or, si ses 76 dernières années d’existence nous ont appris quelque chose, c’est que la paix durable n’est pas atteinte ni maintenue par des engagements militaires, mais par des solutions politiques, a insisté le Président.  Et le moyen le plus efficace de réduire la souffrance humaine et les coûts économiques massifs des conflits et de leurs conséquences est de prévenir les conflits en premier lieu, en a-t-il déduit.

« Déployons les outils dont nous disposons pour résoudre les conflits.  Donnons la priorité à la diplomatie, aux bons offices et à la médiation.  Donnons à la paix toutes les chances qu’elle mérite », a déclaré M. Shahid.

Un engagement total envers la Charte des Nations Unies, ses buts et ses principes est la seule voie pour garantir une paix durable.  Il a appelé les parties à intensifier leurs négociations et à désamorcer la trajectoire actuelle par le dialogue.  Le Président a conclu en citant l’ancien Secrétaire général de l’ONU, M. Dag Hammarskjöld qui, il y a 68 ans, a déclaré que « l’ONU n’a pas été créée pour conduire l’humanité au paradis, mais pour la sauver de l’enfer ».

Nous nous réunissons face à la crise mondiale la plus grave de ces dernières années en matière de paix et de sécurité, a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. ANTÓNIO GUTERRES.  « Notre monde fait face à un moment de péril. »

Le Secrétaire général a vu une cause de grave préoccupation dans les derniers développements concernant l’Ukraine, notamment des informations faisant état d’une augmentation des violations du cessez-le-feu de part et d’autre de la ligne de contact et du risque réel d’une nouvelle escalade sur le terrain.

L’histoire de ce conflit est complexe, a reconnu M. Guterres, mais, dans la situation actuelle, une chose est claire: la décision de la Fédération de Russie de reconnaître ladite « indépendance » des régions de Donetsk et de Louhansk constitue une violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine et est incompatible avec les principes de la Charte des Nations Unies.

Le Secrétaire général s’est référé à la Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États conformément à la Charte des Nations Unies, adoptée en 1970.  Citée à plusieurs reprises par la Cour internationale de Justice (CIJ) comme représentant le droit international, cette déclaration énonce plusieurs principes essentiels.  En particulier, M. Guterres a rappelé le principe de l’égalité souveraine des États et l’affirmation selon laquelle « l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de l’État sont inviolables ».

Or, les « appareils de soins intensifs » qui ont permis aux aux accords de Minsk de survivre jusqu’à présent ont été déconnectés, a dit le Chef de l’ONU.

« L’heure est à la retenue, à la raison et à la désescalade. »  Il n’y a pas de place pour des actions et des déclarations qui feraient basculer cette situation dangereuse dans l’abîme, a-t-il averti.  

« Il est grand temps d’établir un cessez-le-feu et de reprendre la voie du dialogue et des négociations pour sauver le peuple ukrainien et au-delà du fléau de la guerre. »  Le Secrétaire général a exhorté toutes les parties à faire pleinement usage de l’Article 33 de la Charte et de ses divers instruments de règlement pacifique des différends.

Le système des Nations Unies continue d’apporter son soutien à la population ukrainienne par le biais de ses activités humanitaires et de défense des droits de l’homme, a ensuite assuré M. Guterres.  

L’aide humanitaire des Nations Unies est guidée par quatre principes humanitaires: humanité, neutralité, impartialité et indépendance.  Ces principes, a-t-il précisé, sont essentiels pour établir et maintenir l’accès aux personnes affectées, y compris celles qui se trouvent dans le contexte d’un conflit armé.

L’Assemblée générale a souligné à maintes reprises l’importance de promouvoir et de respecter ces principes dans le cadre de l’aide humanitaire.  Nos agences humanitaires se sont engagées à rester et à livrer pour soutenir la population ukrainienne, et sont prêtes à ajuster et à redéfinir leurs priorités si nécessaire, a insisté M. Guterres.  « Dans les conflits, les civils, y compris les femmes et les enfants, souffrent toujours en premier et le plus. »

Si le conflit en Ukraine s’étend, le monde pourrait voir une ampleur et une gravité des besoins sans précédent depuis de nombreuses années, a encore mis en garde M. Guterres.  Il a exhorté toutes les parties à permettre aux organisations humanitaires d’accéder en toute sécurité et sans entrave, y compris dans les zones non contrôlées par le Gouvernement dans l’est de l’Ukraine.  Toutes les parties doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire.

En conclusion, le Secrétaire général s’est dit pleinement déterminé à soutenir tous les efforts visant à résoudre cette crise sans autre effusion de sang.  « Mes bons offices restent disponibles. »

Débat sur la question

M. DMYTRO KULEBA, Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, a rappelé que pour les Ukrainiens du monde entier, l’« espoir » que la paix prévale doit maintenant laisser place à des actes de l’ONU et de la communauté internationale « à la hauteur » de la menace à laquelle « nous sommes tous confrontés », devant la « trajectoire agressive » de la Russie.  Pour le Chef de la diplomatie ukrainienne, nous sommes aujourd’hui à un moment charnière de l’histoire mondiale et il est de la plus haute importance de ne pas reproduire ce qui s’est passé dans les années 1930.  Il s’est dit convaincu de la capacité du « monde libre » à éviter une nouvelle catastrophe en Europe, qui est aux prises « avec sa plus grande crise sécuritaire depuis la Seconde Guerre mondiale ».  Une crise « engendrée » par « une partie », « de manière unilatérale ».  Jamais, a déclaré solennellement M. Kuleba, l’Ukraine n’a eu l’intention ni n’a planifié d’offensive militaire dans le Donbass, ni quelque provocation ou acte de sabotage.  

Le Ministre a invité l’Assemblée générale à écouter le discours du Président russe Vladimir Putin au cas où l’un de ses États Membres considère que le droit à exister de l’Ukraine n’est pas dénié.  Ce n’est pas la première fois que l’Assemblée générale examine la situation dans les territoires « temporairement occupés » de l’Ukraine, mais c’est la première fois que nous en discutons dans le cadre de cette « nouvelle réalité créée par la reconnaissance illégale de deux territoires de l’Ukraine par la Russie », s’est lamenté M. Kuleba.  Nous avions, au moment de notre indépendance, fait des principes de la Charte des Nations Unies une pierre angulaire de la politique étrangère de l’Ukraine, et renoncé volontairement à notre arsenal nucléaire dans le cadre des garanties données par les grandes puissances, tout cela pour nous retrouver attaqués par un membre permanent du Conseil de sécurité, a-t-il rappelé.

Le 21 février, le Président russe a reconnu la « prétendue » indépendance des territoires temporairement occupés des régions de Donetsk et Louhansk, violant les principes fondamentaux de droit international.  « Je mets en garde toutes les nations ici représentées, car personne ne sera à l’abri de cette crise », a lancé le Ministre, pour qui il est clair que Vladimir Putin ne s’arrêtera pas à l’Ukraine.  Aujourd’hui, il tente de prouver que les Nations Unies sont « faibles », et que les règles du droit international ne s’appliquent pas à la Russie.  Aussi le Chef de la diplomatie ukrainienne s’est-il félicité de la déclaration prononcée hier par le Secrétaire général de l’ONU, soulignant à sa suite que la Russie montre qu’elle est prête à poursuivre l’agression contre l’Ukraine.  L’ONU doit maintenant agir concrètement pour mettre fin à la « machine de guerre russe ».  Nous avons besoin, a plaidé M. Kuleba auprès de l’Assemblée générale, de votre aide maintenant afin d’empêcher la Russie de mettre en œuvre ces plans agressifs.  Il s’est dit persuadé qu’il n’y a pas d’alternative à des solutions pacifiques, réalisées par le biais de moyens politiques.  Il a, à cet égard, rejeté vigoureusement « toute insinuation russe » selon laquelle des opérations militaires auraient été lancées par l’Ukraine, qui reste résolument engagée en faveur d’un règlement politique et diplomatique de la crise.  Pour le Ministre, les tentatives russes de reconnaître des républiques indépendantes n’ont aucune incidence juridique, mais prouvent que la Russie est bel et bien partie au conflit armé dans le Donbass, ce qu’elle dément avec constance depuis des années. 

Devant la gravité de cette « menace historique », Kiev a demandé des consultations urgentes en vertu de l’article 6 du Mémorandum de Budapest.  Le Ministre a rappelé la proposition de son pays de déployer une opération de maintien de la paix des Nations Unies en Ukraine.  Le Conseil de sécurité devrait quant à lui combiner des sanctions avec la plus grande ouverture diplomatique possible.  Tout en remerciant les États Membres qui ont déjà pris des mesures à titre national, il a souhaité que la communauté internationale fasse davantage « pour éteindre les flammes qui sont sur le point d’embraser l’Europe orientale ».  La Russie doit retrouver la voie de la diplomatie, retirer ses forces des territoires ukrainiens et cesser de déstabiliser la situation sécuritaire internationale, a insisté M. Kuleba.  Tout en réitérant sa disposition à résoudre la crise par des moyens pacifiques, il a prévenu que son pays serait « absolument prêt » à agir face à une agression russe.

M. TARIQ AHMAD, Ministre d’État pour le Commonwealth, les Nations Unies et l’Asie du Sud du Royaume-Uni, a constaté que la décision du Président Vladimir Putin montre que la Fédération de Russie a fait le choix de l’affrontement au détriment de la diplomatie.  La Fédération de Russie, a-t-il dénoncé, s’est détournée des engagements qu’elle a elle-même contractés pour lancer une campagne visant à violer par la force des frontières internationalement reconnues.  Le Ministre a exhorté ce pays à revenir au respect des principes fondateurs des Nations Unies, créés pour préserver les générations futures du fléau de la guerre.  Parce que le fardeau de la guerre sera préjudiciable aux Ukrainiens comme aux Russes, il a appuyé des sanctions qui touchent au cœur de l’économie russe.  Les mesures imposées aujourd’hui visent des millions d’actifs russes et un autre train de mesures est prêt à être actionné si la Fédération de Russie poursuit son agression, a prévenu le Ministre. 

Rappelant que la Fédération de Russie a annexé illégalement la Crimée et saisi par la force 10 000 kilomètres carrés de territoires ukrainiens il y a huit ans, au mépris de ses engagements internationaux, le Ministre a dit craindre pour la paix et la sécurité internationales et l’ordre international fondé sur des règles.  Il faut, a-t-il martelé, empêcher le Président Vladimir Putin de poursuivre ses ambitions expansionnistes et lui dire qu’il a intérêt à choisir la paix et pas la guerre.  Le Ministre a assuré au peuple ukrainien que les Nations Unies sont de son côté.

Que veut dire pour la communauté internationale, l’ONU et l’ordre international, le fait qu’un État conteste l’existence d’un autre? s’est demandé M. TOBIAS LINDNER, Ministre d’État à l’Office des affaires étrangères de l’Allemagne.  Un État peut-il se permettre de réécrire l’histoire?  Ce qui est clair, c’est que la décision russe est contraire à la Charte des Nations Unies.  Il faut, a conseillé le Ministre, serrer les rangs et rejeter fermement de tels actes parce que le sort de l’Ukraine aujourd’hui pourrait être celui d’autres États demain.  La Charte des Nations Unies n’est pas un menu à la carte, a-t-il dit, en reprenant les propos du Secrétaire général.  Alors que l’heure devrait être à la désescalade, la Fédération de Russie, a accusé le Ministre, poursuit ses provocations et amasse ses troupes à la frontière avec l’Ukraine.  Ce pays, a-t-il poursuivi, opte une nouvelle fois pour la violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  Saluant la retenue de cette dernière et son choix de la diplomatie, le Ministre a affirmé que son pays et la France s’engagent sur la même voie, dans le cadre existant au sein de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à savoir le format Normandie et le Groupe de contact trilatéral.

La France et l’Allemagne, a affirmé le Ministre, sont prêtes à se réunir dans tout format que proposera l’Ukraine.  Nous voulons, a-t-il assuré, régler cette crise par la diplomatie et cela suppose que la Fédération de Russie change immédiatement de tactique, à commencer par le retrait de ses troupes de l’Ukraine et l’annulation de sa décision de reconnaître les soi-disant Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk.  Le Ministre a demandé à tous les États Membres de réaffirmer leur attachement à la Charte des Nations Unies et a confirmé que l’Allemagne restera aux côtés de l’Ukraine et défendra toujours un ordre international fondé sur des règles. 

M. BJÖRN OLOF SKOOG, de l’Union européenne, a apporté son soutien inébranlable à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et condamné fermement la décision du Président Vladimir Putin.  Nous appelons la Fédération de Russie à revenir sur sa décision, a dit le représentant, dénonçant l’agression continue contre l’Ukraine et la mobilisation sans précédent de troupes russes à la frontière ukrainienne et sur la mer Noire.  L’Union européenne, a-t-il dit, appelle la Fédération de Russie à la désescalade, au respect du droit international et à un dialogue constructif dans le cadre des mécanismes internationaux.

En coordination avec ses partenaires, a-t-il poursuivi, l’Union européenne est en train de répondre aux dernières violations par des mesures restrictives supplémentaires, visant notamment à sanctionner les individus et entités responsables des atteintes à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  Les actes de la Fédération de Russie, a-t-il fait observer, concernent le monde entier, compte tenu de leurs graves conséquences internationales.  Le non-respect des principes fondamentaux du droit international, de la Charte des Nations Unies et des principes élémentaires des relations internationales est profondément préoccupant, a avoué le délégué, car ces principes s’appliquent à tous.  Il a pointé la responsabilité particulière de chaque membre permanent du Conseil de sécurité de défendre la Charte et réaffirmé le plein engagement de l’Union européenne en faveur des principes sur lesquels la sécurité européenne est bâtie, dont l’Acte final d’Helsinki et la Charte de Paris. 

Le représentant a exhorté la Fédération de Russie à revenir au respect de la Charte, à œuvrer à la désescalade, à s’engager de manière constructive en faveur du format Normandie et du Groupe de contact trilatéral et à mettre en œuvre les accords de Minsk, tels qu’entérinés par le Conseil de sécurité.  Il a salué l’idée du Représentant spécial de l’OSCE de convoquer une session extraordinaire du Groupe de contact trilatéral pour désamorcer la situation et a espéré que la Fédération de Russie y participera.  Il a demandé à cette dernière de cesser d’alimenter le conflit et de retirer des troupes illégalement déployées dans les zones qui échappent au contrôle du Gouvernement ukrainien.

À son tour, le représentant a salué la retenue de l’Ukraine et insisté sur le fait que l’OSCE est l’enceinte idoine pour répondre aux préoccupations sécuritaires de toutes les parties.  M. Skoog a aussi salué le travail impartial de la Mission d’observation spéciale de l’OSCE, qui joue un rôle crucial pour recueillir des informations objectives sur le terrain.  Jugeant préoccupant que la Fédération de Russie empêche la Mission de se déployer dans les zones non contrôlées par le Gouvernement ukrainien, le représentant a souligné que le mandat de cette mission couvre tout le territoire ukrainien, y compris la Crimée et la ville de Sébastopol.  Il s’est dit fermement convaincu que les tensions et les désaccords peuvent être réglés par le biais du dialogue et de la diplomatie. 

S’exprimant au nom des pays nordiques et baltes (Danemark, Estonie, Finlande, Islande, Lettonie, Norvège, Suède et Lituanie), M. RYTIS PAULAUSKAS (Lituanie) a regretté qu’en dépit des appels répétés du Secrétaire général en faveur d’une désescalade sérieuse et des récents efforts diplomatiques déployés à tous les niveaux, la Russie continue d’intensifier de façon « spectaculaire » ses actions agressives contre l’Ukraine.  Le groupe a fermement condamné la décision du Président Putin de reconnaître les zones non contrôlées par le Gouvernement des oblasts de Donetsk et de Louhansk en Ukraine comme des entités indépendantes et la décision d’y déployer des troupes russes, au prétexte d’un soi-disant « maintien de la paix ».  « Nous appelons la Russie à revenir sur ces décisions », a déclaré le représentant.

Ces actes illégaux portent encore plus atteinte à la souveraineté et à l’indépendance de l’Ukraine et constituent une violation grave du droit international et des accords internationaux, notamment la Charte des Nations Unies, l’Acte final d’Helsinki, la Charte de Paris et le Mémorandum de Budapest, a poursuivi M. Paulauskas.  Nous soulignons que la présence de forces russes en Ukraine n’est rien d’autre qu’une « invasion d’un État souverain ».  Les qualifier de « forces de maintien de la paix » est une « perversion » du concept de maintien de la paix, selon les pays nordiques et baltes.  Par ces actes illégaux, a poursuivi le représentant, la Russie rompt son engagement à travailler dans le cadre du format Normandie et du Groupe de contact trilatéral pour trouver un règlement pacifique au conflit.  Elle viole également la résolution 2202 (2015) du Conseil de sécurité de l’ONU, qui exige la mise en œuvre intégrale des accords de Minsk. 

En outre, la présence militaire accrue de la Russie en mer Noire et dans la péninsule de Crimée « illégalement annexée », ainsi que la fermeture de grandes parties de la mer Noire et de la mer d’Azov, ajoutent à la menace d’escalade dans la région.  « Dans trois jours, nous marquerons le huitième anniversaire de l’annexion illégale de la Crimée et de la ville de Sébastopol par la Fédération de Russie », a rappelé le groupe.  Les pays nordiques et baltes continuent de condamner cette violation flagrante du droit international et restent déterminés à mettre en œuvre la politique de non-reconnaissance de l’UE, y compris par des mesures restrictives.  M. Paulauskas a appelé les États Membres de l’ONU à envisager des mesures similaires, conformément à la résolution 68/262 de l’Assemblée générale.  Après avoir exprimé sa préoccupation devant les informations faisant état de détentions et d’arrestations arbitraires, notamment de Tatars de Crimée et de minorités ukrainophones, ainsi que par la pression croissante exercée sur les journalistes et les professionnels des médias, les défenseurs des droits de l’homme et d’autres membres de la société civile, le représentant des pays nordiques et baltes a exhorté la Russie à respecter pleinement le droit international et à retirer ses forces et son matériel de l’Ukraine, y compris de la péninsule de Crimée et des zones non contrôlées par le Gouvernement des oblasts de Louhansk et de Donetsk, ainsi que des zones adjacentes à ses frontières, et de cesser immédiatement d’alimenter le conflit. 

Le point que l’Assemblée générale examine aujourd’hui a un mauvais titre, a d’emblée relevé M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie).  Nous ne parlons pas de « territoires temporairement occupés » mais de territoires perdus en raison de la politique misanthrope de Kiev qui a réprimé systématiquement les droits fondamentaux des habitants du Donbass, ces huit dernières années.  La situation actuelle, a estimé le représentant, est la conséquence directe de cette politique.  Pendant toutes ces années, a-t-il affirmé, la Fédération de Russie n’a cessé de plaider pour un compromis intra-ukrainien, comme en témoignent les multiples réunions organisées sous sa présidence, au Conseil de sécurité, en formule Aria et autres, alors même qu’elle n’est pas une partie directe du processus de Minsk.  Or, a dit le représentant, pendant huit ans, Kiev n’a cessé de bombarder le Donbass et de saboter les réunions du Groupe de contact. 

« Toute honte bue », les autorités ukrainiennes viennent même d’annoncer qu’elles ne respecteront pas les accords de Minsk, y compris lors d’une intervention au Conseil de sécurité.  Le conflit interne en Ukraine est directement lié, a martelé le représentant, à l’entêtement de Kiev à poursuivre sa politique de deux poids, deux mesures à l’égard des citoyens du Donbass, sous le regard passif de la communauté internationale.  Il a dit regretter les dernières interventions du Secrétaire général de l’ONU qui, à son tour, oublie de parler de l’obligation de l’Ukraine de mettre en œuvre les accords de Minsk, par le biais d’un dialogue direct avec Donetsk et Louhansk.  Franchement, a avoué le représentant, nous ne comprenons pas la nature des bons offices que le Secrétaire général se propose d’offrir.  

Avant que nous ne reconnaissions l’indépendance de Donetsk et de Louhansk, les habitants de ces deux républiques, a-t-il souligné, ont attendu pendant huit longues années que Kiev applique enfin les accords de Minsk, au lieu d’échafauder des représailles, y compris l’interdiction de la langue russe et la répression de tous ceux qui ne s’y plient pas.  Les habitants de Donetsk et Louhansk ont bien compris dans quelle Ukraine on voulait les faire vivre, après avoir constitué la majeure partie des 14 000 victimes de ce conflit interne.  Les dizaines de milliers de personnes qui ont fui, se sont dirigées vers l’est, en Fédération de Russie et « et non vers l’ouest, dans le territoire ukrainien ».  Comment réagir autrement quand Kiev vous traite de terroristes, s’est exclamé le représentant, expliquant par-là la décision de son pays de reconnaître l’indépendance des deux républiques.  Ceux qui s’y opposent font preuve d’une mauvaise compréhension de la situation, a-t-il tranché.  

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a déclaré que la situation en Ukraine est un défi qui concerne le monde entier et pas seulement l’Europe.  Il a appuyé la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine et condamné la reconnaissance par la Fédération de Russie de l’indépendance de certaines régions de l’est de l’Ukraine.  Cela est absolument inacceptable et nous condamnons fermement de tels actes, a dit le représentant, avant de rappeler que son premier ministre a, à l’instar de la communauté internationale, annoncé des sanctions contre la Fédération de Russie, y compris la suspension des visas et le gel des avoirs de certains individus.  Vivement préoccupé par le déploiement des forces russes en dehors de leur pays, il a souligné l’urgence de restaurer la « cause de la diplomatie ».  Tout usage de la force ou toute menace d’en user contre la souveraineté d’un État est une violation flagrante du droit international, a martelé le représentant.  C’est l’état de droit et la Charte des Nations Unies qui sont en jeu, a-t-il dit.  Aucun État ne peut rester passif devant cette situation et nous appuyons tous les efforts pour une solution diplomatique à cette crise.

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a estimé que nous nous trouvons à un carrefour dans l’histoire de l’ONU.  Lundi en effet, le Président Putin a annoncé que la Russie reconnaîtrait comme « États indépendants » les régions de Donetsk et Louhansk, dans le Donbass, qui font partie du territoire souverain de l’Ukraine contrôlé par les séparatistes soutenus par la Russie depuis 2014.  Le Président russe a ensuite ordonné aux forces militaires russes, sous couvert de soi-disant « soldats de la paix », de se déployer dans ces régions.  Lors d’une réunion d’urgence lundi soir, tous les membres du Conseil de sécurité, à l’exception d’un seul, ont appelé au dialogue et à la diplomatie, ce qui implique que la Russie renonce à son agression non provoquée et supplémentaire contre l’Ukraine, a déclaré la représentante.  La Russie a-t-elle répondu à ces appels?  « Non », a constaté Mme Thomas-Greenfield.  Les actions de la Russie n’ont fait au contraire que confirmer ce que nous et d’autres nations avions anticipé.  Les autres États Membres de l’ONU doivent reconnaître la menace qui pèse sur nous tous aujourd’hui « avant qu’il ne soit trop tard ».  Pour les États-Unis, il n’y a pas de « juste milieu » ici: « Appeler les deux parties à la désescalade ne fait que donner un laissez-passer à la Russie.  La Russie est l’agresseur. »

Le Président Putin nous a donné l’indication la plus claire de ses intentions lundi, lorsqu’il a demandé au monde de remonter dans le temps de plus de 100 ans, avant même l’existence des Nations Unies, « à l’époque des empires », a continué Mme Thomas-Greenfield.  Il a affirmé que la Russie peut recoloniser ses voisins et qu’elle utilisera la force au mépris de l’ONU.  La délégation américaine a fermement rejeté cela.  « Nous sommes en 2022.  Nous ne retournerons pas à l’époque des empires et des colonies - ou à l’URSS ou à l’Union soviétique.  Nous sommes allés de l’avant.  Et nous devons veiller, comme l’a dit le Kenya au Conseil de sécurité lundi soir, à ce que les “braises des empires morts” ne réactivent pas de nouvelles formes d’oppression et de violence. »

La représentante a averti que si la Russie poursuit sur cette voie, elle pourrait créer une nouvelle crise des réfugiés, avec pas moins de cinq millions de personnes supplémentaires déplacées par la « guerre de choix » de la Russie.  Et parce que l’Ukraine est l’un des plus grands fournisseurs de blé au monde, en particulier pour le monde en développement, les actions de la Russie pourraient provoquer une flambée des prix des denrées alimentaires et une faim encore plus désespérée dans des pays comme la Libye, le Yémen et le Liban, a-t-elle mis en garde.  Avec nos partenaires et alliés, le Président américain Joe Biden a pris des mesures décisives pour que le coût des actions de la Russie soit parfaitement clair.  « Mais même si nous souhaitons tous que la Russie désescalade et choisisse la voie de la paix, ce n’est pas à nous de faire ce choix.  C’est au Président Putin et s’il choisit de poursuivre l’escalade, la Russie, et elle seule, portera l’entière responsabilité de ce qui va se passer », a insisté Mme Thomas-Greenfield.  Ce que nous pouvons faire ensemble aujourd’hui, c’est faire comprendre à la Russie qu’elle paiera un prix encore plus élevé si elle poursuit son agression, a-t-elle préconisé.  « Ensemble, montrons à la Russie qu’elle est isolée dans ses actions agressives.  Soutenons pleinement les principes de souveraineté, d’indépendance politique et d’intégrité territoriale de l’Ukraine et de tous les États Membres. »

M. KAHA IMNADZE (Géorgie) s’est alarmé de la tendance de la Fédération de Russie à violer le droit international fondé sur des règles dans le seul objectif de redessiner les frontières des pays voisins.  « Mon pays, la Géorgie, ne fait pas exception », a témoigné le représentant avant de préciser que la décision de la Russie de « reconnaître » « l’indépendance » de parties intégrantes de l’Ukraine, et l’envoi de ses militaires, en tant que « casques bleus », constituent une grave violation de la Charte des Nations Unies et de l’Acte final d’Helsinki, ainsi que des engagements russes dans le cadre du Mémorandum de Budapest et des accords de Minsk, entérinés par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2202 2015). 

Huit ans après l’agression russe contre l’Ukraine, l’annexion de la Crimée et l’instigation du conflit dans le Donbass, M. Imnadze a cité un lourd coût humain ukrainien avec 14 000 morts, 30 000 blessés et 1,5 million de personnes déplacées.  Il s’est inquiété des conséquences d’une nouvelle vague d’agression militaire russe visant à redessiner les frontières souveraines de l’Ukraine.  Selon lui, l’agression contre l’Ukraine n’est qu’une répétition de ce qu’a subi la Géorgie en 2008.  « Cela a commencé par le soutien de régimes fantoches en Abkhazie et à Tskhinvali en Géorgie, suivi d’une agression militaire à grande échelle sous de faux-prétextes, conduisant à leur occupation illégale », a-t-il dit.  La Fédération de Russie poursuit ses activités illégales et ses actions provocatrices envers les régions occupées de la Géorgie en violation de tous les engagements internationaux, y compris, entre autres, l’accord de cessez-le-feu du 12 août 2008 négocié par l’Union européenne (UE).  « Nous voyons le même scenario se dérouler en Ukraine », a poursuivi le représentant avant de fustiger un comportement russe incompatible avec la manière dont les États responsables doivent agir au XXIe siècle.  Il a prévenu que la paix et la sécurité en Europe et au-delà sont en jeu.  C’est pourquoi il a appelé la Russie à revenir sur sa reconnaissance illégale, à retirer ses forces militaires de l’Ukraine et de ses frontières, et à respecter le droit international.  Il a souhaité qu’elle en fasse de même en ce qui concerne les régions géorgiennes occupées.

Voilà huit ans que la Russie occupe la Crimée, a souligné M. FERIDUN HADI SINIRLIOĞLU (Turquie), rappelant que la communauté internationale et l’Assemblée générale ont affiché depuis lors une position résolue en appuyant l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine et en ne reconnaissant pas cette annexion.  Aujourd’hui, a déploré le représentant, il y a eu un nouvel acte d’agression de la part de la Fédération de Russie, en violation flagrante des accords de Minsk et de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine.  Dès lors, la Turquie a demandé à la Russie de revenir sur sa décision et de s’asseoir à la table de négociation sans tarder.  Nous sommes prêts à faciliter ce processus, a indiqué le représentant, notamment à travers des réunions de haut niveau parce que « nous n’avons pas besoin d’une guerre dans notre région ».  La Turquie continue aussi d’appuyer la mission de l’Organisation sur la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) en Ukraine.  Alors que la communauté internationale est une nouvelle fois confrontée à une violation du droit international et de la Charte, M. Sinirlioğlu a appelé à ne pas s’y méprendre: « nous avons tous besoin d’un ordre international fondé sur des règles et de rester attachés au règlement des conflits par des moyens pacifiques ». 

M. RODRIGO A. CARAZO (Costa Rica) a condamné la décision de la Russie de reconnaître les régions de Donetsk et de Louhansk comme des entités indépendantes.  Il s’agit d’une violation du droit international, a dit le délégué, en ajoutant que toutes les nations, même les plus grandes, doivent respecter le droit.  « Les membres permanents du Conseil doivent être exemplaires. »  La violation par la Russie de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine constitue aussi une fragilisation du régime de non-prolifération, a-t-il averti.  Il a demandé à explorer toutes les voies diplomatiques pour éviter la guerre, avant d’inviter la communauté internationale à recenser toutes les violations du droit international commises par la Russie.  « Ne permettons pas que l’Ukraine devienne un champ de bataille cybernétique », a poursuivi le délégué, en indiquant que les cyberattaques doivent être condamnées comme la violence armée.  Enfin, il a salué l’importance d’une pleine participation des femmes aux efforts de paix.

M. JUAN GÓMEZ ROBLEDO VERDUZCO (Mexique) a souligné l’obligation de respecter la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, dans le plein respect du droit international, de la Charte des Nations Unies et des résolutions pertinentes, dont la résolution 68/262 de l’Assemblée générale, ainsi que des accords de Minsk.  Pour sa délégation, l’accumulation des événements de ces derniers jours en Ukraine et autour de l’Ukraine viole trois principes fondamentaux: l’interdiction de la menace ou du recours à la force dans les relations internationales; le respect de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique des États; et la non-intervention dans les affaires intérieures des États.  « Devant le Conseil de sécurité, il y a quelques jours à peine, la Russie a déclaré qu’elle n’envahirait pas l’Ukraine.  Nous espérons qu’elle s’y conformera pleinement », a ajouté le délégué, pour lequel la résolution 2202 (2015) du Conseil de sécurité, adoptée à l’unanimité, est le seul cadre permettant de résoudre la situation dans l’est de l’Ukraine.

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a condamné la reconnaissance unilatérale par la Fédération de Russie de l’indépendance des régions séparatistes de l’est de l’Ukraine et la décision d’envoyer l’armée russe dans ces territoires.  Il s’agit d’une violation du droit international et de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine incompatible avec la Charte des Nations Unies, a insisté le représentant.  Il a regretté l’abandon « unilatéral » par la Fédération de Russie des accords de Minsk, qu’elle avait pourtant signés et qui sont endossés par la résolution 2202 du Conseil de sécurité. 

Nous sommes devant une violation claire des principes fondamentaux de l’OSCE, consacrés dans l’Acte final d’Helsinki et la Charte de Paris sur lesquels repose la stabilité en Europe, a tranché le représentant qui s’est dit préoccupé par la remise en cause de la légitimité et de l’existence même de l’État ukrainien par les plus hautes autorités de l’État russe.  Il a appelé ce dernier à revenir sur sa décision et à retirer ses forces militaires de l’ensemble du territoire de l’Ukraine, dans ses frontières internationalement reconnues.  En attendant, a-t-il confirmé, la France et ses partenaires de l’Union européenne prennent les mesures qui s’imposent, notamment contre les banques qui financent les opérations militaires russes dans les territoires ukrainiens et contre tout commerce avec les entités séparatistes.

Le représentant a exhorté la Fédération de Russie à s’abstenir de toute autre action de déstabilisation.  Après avoir salué, à son tour, la retenue dont l’Ukraine a fait preuve dans ces circonstances difficiles, il a exprimé toute la solidarité de son pays au peuple et au Gouvernement ukrainiens.  Il a une nouvelle fois condamné l’annexion illégale de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol et appuyé la politique de non-reconnaissance de l’Union européenne.  Face à la stratégie de déstabilisation et de confrontation choisie par la Fédération de Russie, il faut, a conclu le représentant, une réaction unie de la communauté internationale pour défendre les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies.

Il y a huit ans, la Russie a saisi la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol à l’Ukraine, a rappelé M. FERIT HOXHA (Albanie), un acte illégal, contraire à la Charte des Nations Unies, à l’Acte final d’Helsinki, au Mémorandum de Budapest et au droit international.  Il y a deux jours, le même pays a orchestré l’occupation de deux autres territoires de ce même pays, l’Ukraine, et il s’agit à nouveau d’un acte illégal, contraire à la Charte des Nations Unies, à l’Acte final d’Helsinki, au Mémorandum de Budapest et au droit international, a-t-il martelé.  « Aucun autre membre du Conseil de sécurité n’a commis de violations aussi flagrantes des engagements et des traités qu’il a signés depuis la Seconde Guerre mondiale. »  Reconnaître les zones ukrainiennes non contrôlées par le Gouvernement comme des entités indépendantes est une parodie des règles qui régissent les relations entre États souverains et représente un manque de respect pour tout ce que nous défendons ici, s’est exclamé M. Hoxha.  C’est encore une violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et cela met fin aux accords de Minsk, que la Russie elle-même, il y a quelques jours seulement au Conseil de sécurité, s’est engagée à respecter, a-t-il souligné. 

Aujourd’hui nous nous trouvons devant un choix, a déclaré le représentant: soit nous défendons nos principes communs, à savoir respecter la Charte des Nations Unies qui est notre Constitution internationale, respecter le droit international qui régit un ordre mondial fondé sur des règles d’une communauté de nations, soit nous cédons à l’agression, aux brimades et à la règle selon laquelle « ce qui est à toi est à moi ».  Face à ce choix, l’Albanie a appelé la communauté internationale à rester ferme pour ne pas avoir à regretter ce qui pourrait arriver demain.  Elle a demandé à l’Assemblée générale de condamner cette « nouvelle forme d’agression par la prolifération de républiques fantômes » qui redessinent les frontières internationales.

Au nom du Conseil de coopération des États arabes du Golfe, M. MOHAMMED ABDULAZIZ H. ALATEEK (Arabie saoudite) a appelé au respect du droit international et des résolutions pertinentes dont la résolution 2202 (2015) du Conseil de sécurité.  Le représentant a aussi appelé à une désescalade afin qu’un dialogue politique puisse être lancé.  Il a mis l’accent sur la nécessité pour tous les États Membres de l’ONU de respecter le droit international et la Charte des Nations Unies qui appuient le règlement des différends par voie pacifique.  « Nous appelons toutes les parties concernées à faire preuve de calme et à trouver une solution par des voies diplomatiques, afin de s’assurer que les civils n’aient pas à payer les conséquences d’une dégradation de la situation », a-t-il résumé.

M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a indiqué que la situation en Ukraine est une épreuve pour l’ordre international découlant de la Charte des Nations Unies.  Il a condamné la décision de la Russie de reconnaître les régions de Donetsk et de Louhansk comme des entités indépendantes et d’envoyer des troupes.  Il s’agit de violations flagrantes du droit international, a dit le délégué, en apportant son soutien inébranlable à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  Il a appuyé la Mission spéciale d’observation de l’OSCE en Ukraine et souhaité que celle-ci puisse circuler sans encombre sur tout le territoire ukrainien.  La diversité de l’Ukraine qui compte notamment une forte minorité russophone est un atout, a fait valoir le délégué, en mettant en garde contre toute instrumentalisation de ladite diversité.  Enfin, il a demandé à tous les États de ratifier les Amendements au Statut de Rome de la Cour pénale internationale relatifs au crime d’agression.

Ces derniers mois, a constaté M. ROBERT KEITH RAE (Canada), nous avons tous été témoins d’une hausse sans précédent de l’activité militaire en Ukraine et aux alentours, avec la plus grande mobilisation de troupes depuis 1945.  Il a condamné la violation de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine par la Fédération de Russie, avant d’exhiber une copie de la Charte des Nations Unies dont il a lu l’Article 2, qui stipule que « l’Organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses Membres ».  Cela signifie qu’il n’y a pas d’État de « seconde classe » au sein de cette Organisation, a tranché le représentant, en accusant le Président russe Vladimir Putin de ne pas accepter que l’Ukraine soit une nation autonome et souveraine.  « C’est exactement ce qu’il a répété lundi », a insisté M. Rae, en condamnant les campagnes de désinformation de la Russie et la décision de Moscou de déployer des troupes en Ukraine sous le prétexte « du maintien de la paix », qu’il a appelé des « actes de guerre ».  Avec nos alliés, a assuré le Canada, nous répondrons à toute violation de la Charte avec la plus grande détermination.  « Il n’est jamais trop tard pour s’arrêter, il n’est jamais trop tard pour choisir la voie de la diplomatie », a conclu la délégation, en se disant prête à discuter avec ses partenaires de la « réduction mutuelle » des menaces en Europe.

M. KRZYSZTOF MARIA SZCZERSKI (Pologne) s’est dit particulièrement préoccupé par les récentes actions russes qui ont aggravé la situation des droits de l’homme et humanitaire en Crimée et dans l’est de l’Ukraine ainsi que par les informations sur les détentions arbitraires, les actes de torture et les mauvais traitements.  Le représentant a rappelé que l’Article 2 de la Charte des Nations Unies stipule que « tous les Membres s’abstiendront, dans leurs relations internationales, de la menace ou de l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État ».  Dans ce contexte, il a encouragé chaque État Membre de l’ONU à condamner fermement tous les actes d’agression et la politique du fait accompli menée par la Fédération de Russie.  Ayant appris de son histoire, la Pologne, a dit le représentant, se tient aux côtés de ceux qui choisissent la liberté, les règles du droit international et la paix, au lieu de la servitude, de la force brutale et de la guerre.  Nous soutenons, a ajouté le représentant, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues.  Chaque État, a-t-il dit, a le droit de poursuivre sa propre politique étrangère et la liberté de choisir ses alliances et ses partenariats.  La Pologne, qui préside cette année l’OSCE, a proposé une initiative appelée « Dialogue européen renouvelé sur la sécurité » car malgré les revers, la diplomatie et la médiation sont la seule voie pour le règlement pacifique des conflits.

M. IVAN ŠIMONOVIĆ (Croatie) a rejeté d’emblée la décision de la Fédération de Russie comme une violation flagrante du droit international, de la Charte des Nations Unies et des accords de Minsk.  Cette décision regrettable compromet gravement la recherche d’une solution diplomatique à la crise.  Rappelant la position croate de non-reconnaissance de l’annexion illégale de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol, le représentant s’est dit préoccupé par la militarisation de la péninsule de Crimée et les nouvelles tentatives de restreindre la liberté de navigation dans le détroit de Kertch, y compris vers et à partir de la mer d’Azov.  La détérioration actuelle de la situation politique et sécuritaire, a-t-il prévenu, menace non seulement la stabilité et l’intégrité de l’Ukraine, mais aussi la paix et la sécurité en Europe et dans le monde entier.  Il a appelé la Fédération de Russie à la désescalade, au retrait de ses troupes de l’Ukraine, à un véritable dialogue et à l’annulation de ses dernières décisions, conformément à ses obligations et engagements internationaux.

La Croatie est toujours favorable à un règlement pacifique du conflit dans l’est de l’Ukraine par des moyens diplomatiques, a-t-il assuré.  Nous réitérons notre plein soutien au format Normandie, au Groupe de contact trilatéral et l’OSCE, ainsi qu’aux autres initiatives et missions diplomatiques.  Le moment est venu de s’engager de manière constructive vers une solution durable et pacifique, par la pleine mise en œuvre des accords de Minsk, a conclu le représentant.

Mme YOKA BRANDT (Pays-Bas) a condamné la décision de la Fédération de Russie comme une violation du droit international et une escalade.  Elle a réclamé le retrait des troupes russes et l’implication de la Fédération de Russie dans un véritable dialogue.  Elle a réitéré la détermination de son pays à faire respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine et souligné le rôle indispensable joué par la Mission spéciale d’observation de l’OSCE en Ukraine.  La représentante s’est dite préoccupée par les violations des droits humains en Crimée.  Elle a aussi rappelé la tragédie de l’avion MH17, abattu en plein vol, le procès qui s’est déroulé en 2020, première étape pour établir la vérité sur ce drame.

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a déclaré que la reconnaissance par la Fédération de Russie des régions ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk dans leurs frontières administratives comme États indépendants constitue une violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine et donc une violation manifeste du droit international, en particulier de la Charte des Nations Unies.  Ce faisant, la Russie a aussi violé les accords de Minsk qu’elle a cosignés et qu’elle a, à ce titre, l’obligation de mettre en œuvre, a ajouté la délégation.  La déléguée s’est dite fortement préoccupée par l’envoi de troupes russes dans l’est de l’Ukraine et le risque élevé d’escalade militaire, appelant la Russie à « revenir sur ses actes, ainsi qu’à retirer ses troupes et à contribuer à la désescalade ».  Face à cette crise, la Suisse souligne le rôle essentiel joué par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et sa mission spéciale d’observation, qui doit pouvoir remplir son mandat « sans interférence » et avoir un accès sûr et sécurisé à toute l’Ukraine. 

Tout a appelant au respect des principes du droit international et de la Charte des Nations Unies, M. ZHANG JUN (Chine) a estimé que le dossier ukrainien est particulier en ce qu’il est influencé par un « large faisceau de réalités culturelles ».  Dans ce contexte, il a exhorté toutes les parties à s’abstenir de mesures susceptibles d’exacerber les tensions, à appliquer le principe de sécurité indivisible et à trouver des solutions à toutes les préoccupations.  Le représentant a insisté sur la primauté de la diplomatie.

Rien en droit international ne justifie la reconnaissance des « Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk autoproclamées », a tranché Mme CAROLYN JANE WEATHERALL SCHWALGER (Nouvelle-Zélande).  Leur reconnaissance par la Russie et le déploiement de troupes russes dans ces régions sapent les efforts diplomatiques visant à une désescalade de la crise entre la Russie et l’Ukraine, a-t-elle regretté.  La Nouvelle-Zélande craint qu’il ne s’agisse d’un acte calculé de la part de la Russie pour créer un prétexte à une invasion de l’Ukraine.  « Tout le monde dans cette salle sait qu’une invasion militaire est un acte d’agression et une violation de l’un des principes les plus fondamentaux du droit international. »  Mme Schwalger a dénoncé la « perversion » du concept de maintien de la paix par la Russie: lorsque les troupes d’un pays entrent sur le territoire d’un autre pays sans son consentement, il ne s’agit pas de soldats de la paix.  Elle a donc encouragé la Russie, l’Ukraine et d’autres partenaires à intensifier le dialogue –y compris par un retour au format Normandie– en mettant l’accent sur une désescalade urgente des tensions.  Elle a appelé la Russie à s’engager dans le dialogue pour résoudre ses problèmes de sécurité, à agir dans l’intérêt de la paix et des principes des Nations Unies, et conformément à ses responsabilités en tant que membre permanent du Conseil de sécurité. 

Les efforts continus de la Russie pour saper la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine représentent l’un des risques les plus importants pour la paix et la sécurité internationales depuis des décennies, s’est alarmée Mme Schwalger qui a prédit que les impacts d’un tel conflit ne se limiteront pas à l’Europe.  Cela déstabilisera davantage la communauté internationale à une époque où l’incertitude géostratégique est déjà élevée, le système de règles internationales sous pression et l’économie mondiale fragile, sur fond de pandémie de COVID-19.

M. STEFANO STEFANILE (Italie) a condamné, à son tour, la décision de la Fédération de Russie, comme des actes qui violent le droit international et les accords de Minsk.  Il a mentionné les sanctions supplémentaires adoptées par l’Union européenne contre des individus et entités responsables des atteintes à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  Il a demandé à la Fédération de Russie d’œuvrer à une désescalade des tensions et de choisir le dialogue, notamment au sein de l’OSCE.  Après huit ans de conflits, nous sommes de plus en plus préoccupés par la situation des civils en Ukraine, a dit le délégué, en demandant une aide humanitaire.  Il a d’ailleurs précisé que son pays a versé une aide de 110 millions d’euros pour la population ukrainienne, avant de souligner à quel point il est « vital » d’éviter un conflit au cœur de l’Europe, lequel aurait des conséquences catastrophiques.

M. JAKUB KULHÁNEK (République tchèque) s’est dit gravement préoccupé par les actions agressives continues de la Fédération de Russie et les menaces contre l’Ukraine, y compris son renforcement militaire sans précédent et à grande échelle près de la frontière avec l’Ukraine.  Il a rappelé que la Charte des Nations Unies interdit la menace ou l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État.  C’est un principe fondamental du droit international que tous les États doivent respecter, a-t-t-il dit.  Le délégué a fermement condamné la décision de la Russie de reconnaître l’indépendance des prétendues Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, suivie de l’entrée des troupes russes sur le territoire de l’Ukraine.  Ces mesures, ainsi que les déclarations des plus hauts responsables russes, font craindre que la Russie planifie activement une agression armée contre l’Ukraine.  La République tchèque est convaincue que des solutions diplomatiques évitant la confrontation sont possibles.  

M. MITCHELL FIFIELD (Australie) a condamné la reconnaissance unilatérale par la Fédération de Russie de l’indépendance des régions séparatistes de l’est de l’Ukraine, précisant que cette ingérence constituait une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  Affirmant que les canaux restent ouverts pour que la Russie renoue avec le dialogue diplomatique, il a appelé le pays à respecter les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies.  Il a indiqué que le Premier Ministre australien s’est entretenu hier avec son homologue ukrainien et que le Gouvernement australien a annoncé des sanctions à l’encontre d’individus et d’organisations de la Russie.  L’Australie, a assuré le délégué, se tient prête à prendre des mesures supplémentaires de concert avec des partenaires proches si la Fédération de Russie poursuit sa trajectoire actuelle.

M. GHEORGHE LEUCĂ (République de Moldova) a réaffirmé son soutien à l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues.  La République de Moldova n’a pas reconnu l’annexion illégale par la Fédération de Russie de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol, a-t-il rappelé.  Au cours des dernières semaines, dans le contexte du déploiement sans précédent de troupes russes à proximité des frontières de l’Ukraine, nous avons débattu dans diverses enceintes internationales de l’importance de sauvegarder les documents et les principes fondamentaux qui constituent la base de la paix et de la sécurité internationales, a noté le représentant en citant notamment la Charte des Nations Unies, l’Acte final d’Helsinki et la Charte de Paris.  Et malgré cela, il y a deux jours, la communauté internationale a assisté à une remise en cause de ces efforts par l’un des fondateurs de l’ONU qui est également un pays voisin et ami de la République de Moldova.  M. Leucă a condamné la décision de la Fédération de Russie sur la prétendue « reconnaissance de l’indépendance » des entités séparatistes de Donetsk et Louhansk.  Il s’agit d’une violation grave du droit international, s’est-il indigné.  Particulièrement préoccupé par le fait que les forces militaires russes seront désormais ouvertement déployées dans les zones de l’Ukraine qui ne sont pas sous contrôle gouvernemental, il a évoqué un risque très élevé de confrontation militaire sur le sol ukrainien.  Dans ce contexte, il a réitéré le soutien de son pays à la Mission spéciale d’observation de l’OSCE, dont la présence sur le terrain est aujourd’hui plus importante que jamais.  Son pays s’est associé à l’appel lancé aux autorités russes pour qu’elles reviennent sur leur décision unilatérale de reconnaître les deux territoires séparatistes situés sur le territoire de l’Ukraine, soulignant que la désescalade, le dialogue et la coopération sont les seuls outils pour assurer la paix et la stabilité sur le continent.

M. MILENKO ESTEBAN SKOKNIC TAPIA (Chili) a souligné la gravité de la décision de la Fédération de Russie de reconnaître les régions de Donetsk et de Louhansk comme des entités indépendantes.  Cette décision est une violation de la souveraineté de l’Ukraine et est incompatible avec la Charte, a dit le délégué, en appelant à une solution pacifique.  Il a indiqué que les principes fondamentaux du droit international guident la politique étrangère du Chili, y compris le non-recours à la force et le règlement pacifique des différends.  Il a appelé à la protection de la souveraineté de l’Ukraine, avant d’exhorter à la poursuite des efforts de dialogue.  Le délégué a insisté sur le rôle éminent joué par l’OSCE.  « Rien ne justifie une violation des principes de la Charte », a-t-il conclu.

M. ION JINGA (Roumanie) a fermement condamné la reconnaissance par la Fédération de Russie de la prétendue « indépendance » des régions de Donetsk et Louhansk, qui font partie intégrante de l’Ukraine, ainsi que la décision d’y envoyer des troupes.  Ces actes constituent des violations flagrantes de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais également du droit international, de la Charte des Nations Unies et de l’Acte final d’Helsinki, a souligné le représentant, avant d’appeler la communauté internationale à réagir de manière ferme.  Enjoignant la Russie à revenir sur sa décision et à s’engager dans un dialogue véritable, il a rappelé qu’il incombe à ce pays, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, de protéger la paix et la sécurité internationales.  Partisan d’un règlement pacifique du conflit dans et autour de l’Ukraine, conformément aux procédures de l’OSCE, le représentant a estimé que les accords de Minsk demeurent le seul cadre approprié pour mettre un terme à ce conflit.  Il a par ailleurs souhaité que la Mission spéciale d’observation de l’OSCE puisse continuer à travailler pour accomplir son mandat et que la sécurité de ses membres soit assurée.  Enfin, après avoir condamné les violations du cessez-le feu le long de la ligne de contact et les bombardements indiscriminés de zones civiles, il a dit se tenir aux côtés de l’Ukraine, saluant la retenue dont ce pays a fait preuve ainsi que ses aspirations européennes et euro-atlantiques. 

Mme LACHEZARA STOEVA (Bulgarie) a condamné la décision du Président Putin de reconnaître des territoires souverains de l’Ukraine en tant qu’« États indépendants » et d’y envoyer des troupes russes.  Cette atteinte flagrante à la souveraineté et à l’indépendance de l’Ukraine représente également une tentative illégale et dangereuse de redessiner les frontières de l’après-guerre froide en Europe et de remettre en question l’ordre international fondé sur des règles, a-t-elle déploré, ajoutant qu’avec cet acte, la Fédération de Russie a dénoncé les accords de Minsk et ses propres engagements internationaux pour trouver un règlement pacifique à ce conflit.  Ce faisant, Moscou a officiellement confirmé qu’il est « bien partie à ce conflit », a souligné la représentante, pour qui il est de notre responsabilité commune de faire respecter la Charte des Nations Unies dans son intégralité.

Dans ce contexte, la déléguée a appelé la Fédération de Russie à annuler sa reconnaissance, à inverser immédiatement son déploiement militaire à l’intérieur et autour de l’Ukraine et à choisir la voie de la diplomatie en revenant aux discussions dans le cadre du format Normandie et du Groupe de contact trilatéral.  « Il n’est pas encore trop tard pour le faire. »  Elle a également souhaité que la Mission spéciale d’observation de l’OSCE et les autres organismes internationaux de défense des droits humains continuent d’avoir un accès à l’ensemble du territoire ukrainien.  La représentante s’est d’autre part élevée contre les tentatives visant à légitimer ou normaliser l’annexion illégitime de la Crimée, condamnant au passage la délivrance de passeports russes, les mouvements forcés de population, la conscription dans les forces armées russes et la tenue illégale d’élections dans ce territoire.  Elle a également appelé à la libération immédiate de tous les citoyens ukrainiens détenus illégalement, avant de s’alarmer, en tant que citoyenne d’un pays riverain de la mer Noire, de la militarisation de la péninsule.  Enfin, après avoir félicité l’Ukraine pour sa résilience, elle a appelé à la désescalade, au dialogue et à la diplomatie pour surmonter la crise actuelle. 

Mme DRAGANA ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) s’est inquiétée du renforcement militaire russe aux frontières de l’Ukraine, y compris en Crimée illégalement annexée, au Bélarus et en mer Noire.  Alors que des violations du cessez-le-feu sont signalées le long de la ligne de contact, il est urgent que la Fédération de Russie retire ses forces de l’Ukraine, conformément à ses obligations et engagements, tout en maintenant un dialogue constructif au sein des mécanismes internationaux, a plaidé la représentante, selon laquelle une solution doit être recherchée par la voie diplomatique.  Appuyant à cet égard les efforts déployés dans le cadre des négociations au format Normandie et du Groupe de contact trilatéral, la représentante a appelé à la désescalade, faute de quoi la situation humanitaire, déjà désastreuse en Ukraine, risque de s’aggraver.  Profondément préoccupée, dans ce contexte, par la décision russe de reconnaître les « républiques populaires » autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, elle a exhorté toutes les parties à s’abstenir de mesures unilatérales susceptibles de saper les accords de Minsk ou leur mise en œuvre. 

Pour la représentante, les développements alarmants en Ukraine et dans les environs mettent en danger l’architecture européenne de sécurité et constituent une menace claire pour la paix et la sécurité en Europe et au-delà.  Le Monténégro, a-t-elle souligné, soutient un ordre de sécurité européen fondé sur des principes fondamentaux, à savoir le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque pays, leur droit inhérent de choisir librement leurs propres arrangements de sécurité, et le non-recours à la menace ou à l’usage de la force.  Ces principes, a conclu la déléguée, ne sont « pas négociables et ne peuvent être sujet à une réinterprétation ». 

M. BASSAM SABBAGH (République arabe syrienne) a dit que son pays a toujours insisté sur la résolution des différends par le dialogue.  Selon lui, ce point de l’ordre du jour de l’Assemblée générale n’est pas justifié et traduit « le désir de certains gouvernements occidentaux d’envenimer la situation et de causer du tort à la Fédération de Russie ».  Le délégué a déploré cette entorse au règlement intérieur de l’Assemblée qui veut que ce point déjà inclus dans le programme de travail du Conseil de sécurité n’ait pas à être de nouveau débattu devant l’Assemblée.  Notant que les campagnes hostiles menées contre la Russie se sont intensifiées ces derniers temps, M. Sabbagh a salué « la grande retenue » dont a fait montre ce pays face à ces provocations.  Il a estimé que l’imposition de mesures coercitives unilatérales par les États, surtout les États-Unis et certains pays occidentaux, ne feront que compliquer la situation.  « Toutes ces pratiques indiquent que la crise ukrainienne est un problème créé par les pays occidentaux », a tranché le délégué.  Il s’est étonné de n’avoir entendu devant l’Assemblée générale aucune condamnation de l’agression militaire qui a entraîné la mort de civils innocents, y compris des femmes et des enfants, dans le Donbass, et poussé un grand nombre d’entre eux à fuir vers le territoire russe pour leur sécurité.

M. JULIO CÉSAR ARRIOLA RAMÍREZ (Paraguay) s’est inquiété de ce qui se passe en précisant qu’il considère comme des « pays frères » la Fédération de Russie comme l’Ukraine.  Il a indiqué à cet égard que le développement de vastes zones du Paraguay est le fruit des efforts d’une population originaire des deux pays.  Il a ensuite rappelé le pacte qu’ont conclu les États fondateurs de l’ONU il y a 76 ans et regretté que la violation de cet engagement porte un coup dur au multilatéralisme et à l’Organisation et crée une menace sans précédent pour l’humanité.  À peine sommes nous en train de nous relever de la pire pandémie de l’histoire, que la communauté internationale est confrontée à des problèmes sérieux qui devraient appeler un accord de tous, comme pour les changements climatiques ou les droits humains, a-t-il commenté.  Il a regretté ne pas voir tirer les leçons utiles pour mieux vivre ensemble. 

Le représentant a estimé que nous sommes à un moment crucial, dans lequel l’intelligence, l’expertise et l’intérêt pour le bien commun doivent prévaloir, et non l’ambition, le pouvoir et la force.  Il a appelé toutes les parties, en particulier celles qui sont directement impliquées, et celles qui ont le plus grand impact sur la scène internationale –et leurs dirigeants- à ne pas faiblir dans la tentative de parvenir à une solution pacifique et négociée.  Il a appelé à reprendre d’urgence les processus de négociation dans le cadre des mécanismes existants et internationalement reconnus.  M. Arriola Ramírez a demandé au Conseil de sécurité d’assumer son rôle et d’exercer sa mission, rappelant qu’il a pour cela les outils nécessaires.  Il a conclu en rappelant l’attachement de son pays aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, au droit international, ainsi qu’aux principes établis dans sa Constitution: solidarité et coopération internationales, indépendance nationale, non-intervention et autodétermination des peuples.

Mme ILANA VICTORYA SEID (Palaos) a déclaré que son pays est conscient que les tentatives de retracer les frontières européennes risquent de se traduire en crises et conflits avec des conséquences désastreuses pour les civils.  Elle a appelé à tout mettre en œuvre afin « que les enfants d’Europe n’aient plus à grandir dans la crainte et le désespoir ».  Elle a dit que la Russie, qui a perdu tant de civils durant la Seconde Guerre mondiale, devrait être consciente des conséquences de la guerre sur les civils.  Dans ce contexte, la déléguée a condamné la décision de la Russie de reconnaître l’indépendance des Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, l’invitant à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  « Nous devons tous, y compris la Fédération de Russie, respecter la Charte des Nations Unies », a-t-elle insisté avant de prévenir que la Charte doit être appliquée par tout un chacun pour rester vivante.

Mme NATASCIA BARTOLINI (Saint-Marin) s’est inquiétée de la crise en cours en Ukraine et autour de l’Ukraine, en prévenant que toute guerre, quelle que soit sa taille et sa nature, doit absolument être évitée.  Elle a misé sur les négociations en cours et appelé toutes les parties à respecter pleinement le droit international et la Charte des Nations Unies, y compris les principes de souveraineté, d’indépendance, d’unité et d’intégrité territoriale des États.  Disant appuyer fermement les efforts déployés par la communauté internationale pour promouvoir des solutions politiques, la représentante a salué le travail mené dans le cadre du format Normandie et celui du Groupe de contact trilatéral de l’OSCE pour assurer l’application des accords de Minsk.  Elle a regretté néanmoins que la tension se soit intensifiée et que les civils continuent de faire les frais de cette longue crise, qui a déjà causé des morts et des déplacements, ainsi que des dommages aux infrastructures civiles laissant les civils sans services vitaux.  Mme Bartolini s’est aussi inquiétée de l’utilisation des mines terrestres et du grand nombre de civils qui ont besoin d’aide humanitaire. 

La représentante a appelé les parties à respecter le droit international humanitaire et à garantir un accès sûr et sans entrave aux acteurs humanitaires, ainsi qu’à protéger les civils.  Elle a prévenu qu’une escalade des hostilités aurait non seulement un impact dévastateur sur la vie déjà précaire des civils dans cette région, mais aussi sur la paix, la justice et la stabilité au-delà de la région.  Elle a appelé les parties à respecter le cessez-le-feu et à éviter les actes de provocation afin d’apaiser les tensions.  Elle a salué l’engagement diplomatique démontré et demandé à tous les acteurs concernés de continuer à intensifier leurs efforts afin de parvenir à une solution diplomatique.

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala) a dit suivre de près la situation en Ukraine avant de réaffirmer l’attachement de son pays à la Charte des Nations Unies et au droit international.  La communauté internationale a la responsabilité et l’obligation de se prononcer pour la paix, a-t-il déclaré.  Dès lors, le Guatemala condamne la reconnaissance par la Fédération de Russie de l’indépendance des deux républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk.  Le représentant a encouragé les parties à trouver une solution pacifique et a insisté sur la primauté de la démocratie.  Il importe de rechercher une sortie pacifique de cette crise dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des pays impliqués, a-t-il conclu.

M. CARLOS AMORÍN (Uruguay) s’est dit vivement préoccupé par la « vertigineuse escalade » en Ukraine et a dénoncé les violations de la Charte des Nations Unies commises par la Fédération de Russie.  Le non-recours à la force est un principe fondamental de la politique étrangère de l’Uruguay, a dit le délégué, en appuyant tous les efforts de dialogue.  Il a demandé l’application des accords de Minsk, tels qu’entérinés par le Conseil.  « Toute solution doit respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. »  Le délégué a estimé que le dialogue est la seule solution et qu’aucune partie ne sortira gagnante d’une confrontation.  Enfin, il a exhorté toutes les parties à prendre conscience de la gravité de la situation.

M. JOSÉ MANUEL RODRÍGUEZ CUADROS (Pérou) a observé avec inquiétude l’évolution des événements dans les régions de Donetsk et Louhansk, ainsi qu’à la frontière orientale de l’Ukraine et de la Russie.  Dénonçant la reconnaissance de l’indépendance des territoires séparatistes et les déploiements de forces armées dans ces territoires, il a jugé impératif que cessent toutes les hostilités et violations du cessez-le-feu dans la région, comme prescrit par les accords de Minsk.  Exhortant les parties concernées à initier un processus de désescalade, il a appelé de ses vœux la tenue de consultations en vue de parvenir à une solution négociée, conformément au droit international et à la Charte des Nations Unies.  Pour le délégué, la paix et la sécurité internationales obligent tous les États à résoudre les conflits par des moyens pacifiques de règlement des différends mais aussi de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des États et de protéger les droits humains des populations.  Dans la situation actuelle, il a estimé essentiel d’utiliser les moyens offerts par la diplomatie et d’engager des négociations en tenant compte des intérêts légitimes des parties. 

Mme ZSUZSANNA HORVÁTH (Hongrie) a rappelé que la Charte des Nations Unies proscrit l’usage de la force pour régler les différends internationaux.  Elle a estimé qu’il existe encore des voies diplomatiques.  En tant que pays d’Europe centrale ayant subi de plein fouet la guerre froide, la Hongrie est attachée au dialogue Ouest-Est.  La représentante a appelé à la retenue et a témoigné de la solidarité de la Hongrie avec le peuple ukrainien, comme cela avait du reste déjà été le cas au plus fort de la pandémie de COVID-19.  

Mme CECILIA FORGBE MC GILL (Libéria) a maintenu la position de son pays exprimée à l'Assemblée générale en 2014 lors du débat sur l’Ukraine au cours duquel elle avait exhorté la Fédération de Russie à désamorcer les tensions et à respecter les droits de l’Ukraine.  Elle a appelé la Russie à ne pas attaquer l’Ukraine et à recourir à la diplomatie et au dialogue pour résoudre ses problèmes de sécurité déclarés.  La représentante a invité la Russie à inverser le renforcement de sa présence militaire aux frontières de l’Ukraine et de la Crimée occupée.  Le Libéria réaffirme son engagement en faveur du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, d’autant plus que « l’Ukraine ne représente aucune menace pour la Russie ».  La guerre n’est certainement pas la réponse à apporter à ce différend au XXIe siècle, a conclu la représentante.

M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur) a saisi cette occasion pour élargir le débat sur le maintien de la paix et la sécurité internationales.  Il a estimé que dans le contexte de l’Ukraine, il faut placer les espoirs dans le dialogue et les négociations directes entre les parties, celles-ci devant s’abstenir de déclarations porteuses de tensions.  Il a réitéré l’attachement de son pays à la Charte des Nations Unies, en particulier son Article 2, et au droit international.  La militarisation des zones de tension en Ukraine ne saurait être une voie de sortie à cette crise, a-t-il dit.

M. MICHAL MLYNÁR (Slovaquie) a condamné la décision de la Fédération de Russie de reconnaître les régions séparatistes ukrainiennes comme des entités indépendantes.  C’est une violation flagrante du droit international, a déclaré le délégué, en rappelant l’attachement des États Membres à la Charte des Nations Unies.  Il a estimé que les principes de la Charte ne peuvent être appliqués de manière sélective et affirmé que les accords de Minsk doivent guider une solution à la situation actuelle.  Il a demandé à la Russie de cesser d’appuyer les séparatistes et de retirer ses troupes du territoire souverain de l’Ukraine.  Le délégué a en outre condamné l’annexion illicite de la Crimée par la Russie et dénoncé les restrictions aux droits humains des habitants de la Crimée.  Enfin, il a apporté son soutien aux discussions selon le format Normandie et aux efforts de l’OSCE.

Condamnant les actes illégaux de la Fédération de Russie, M. ALEXANDER MARSCHIK (Autriche) a réitéré le soutien de son pays en faveur de la souveraineté et de l’indépendance de l’Ukraine dans le cadre de ses frontières internationalement reconnues.  Face à l’escalade de la situation, il a salué la retenue dont ont fait preuve les Ukrainiens confrontés aux provocations incessantes et aux déploiements militaires de la Fédération de Russie.  « En tant qu’État neutre attaché à l’ordre international fondé sur des règles, l’Autriche ne peut rester les bras croisés lorsque l’indépendance et l’intégrité territoriale d’un autre État sont mises en péril et que des frontières sont retracées par la force. »  Selon le délégué, le droit international, avec la Charte des Nations Unies en son cœur, constitue le socle d’un ordre international qui consacre le rejet du recours à la force comme principe clef pour assurer la sécurité.  En reconnaissant les républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk, la Russie foule au pied le droit international et fait en sorte que les accords de Minsk deviennent caducs, a-t-il déploré, avant d’appeler ce pays à la désescalade.  Il n’est pas trop tard, selon lui, pour changer de cap et établir un dialogue constructif par le biais du format Normandie et du Groupe de contact trilatéral.  Cette crise, a-t-il insisté, n’inquiète pas uniquement la région, mais le monde entier car elle établit un précédent périlleux qui pourrait avoir des effets sur notre avenir à tous.  Réfutant à cet égard les arguments selon lesquels, au nom de liens historiques passés, les anciennes puissances coloniales pourraient s’arroger le droit de reconquérir des parties de leurs anciens territoires, le délégué a demandé aux États Membres ce qu’ils feraient s’ils étaient à la place de l’Ukraine.  « À sa place, nous attendrions de l’Assemblée générale une condamnation très claire et un appel à se réengager en faveur de nos principes et engagements communs. » 

M. CHO HYUN (République de Corée) a condamné toute mesure sapant l’intégrité territoriale de tout État.  Il a affirmé son soutien inébranlable envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  Le délégué a rappelé que la Charte des Nations Unies proscrit l’usage ou la menace de la force.  Il a invité les parties à privilégier les voies diplomatiques.  Dans l’optique de faire face aux conséquences humanitaires des actions de la Fédération de Russie, la République de Corée entend tripler son aide à l’Ukraine cette année.

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a jugé impératif que toutes les parties respectent strictement le droit international et les principes inscrits dans la Charte, de manière non sélective.  Il a estimé que l’interdiction du recours à la force, le règlement pacifique des différends et les principes de souveraineté, d’intégrité territoriale, de non-intervention et de protection des droits de l’homme sont les piliers de notre système de sécurité collective.  « Nous pensons qu’une solution permanente à la crise en Ukraine doit prendre en compte les préoccupations légitimes de toutes les parties dans le cadre de pourparlers diplomatiques et selon les paramètres établis par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, telles que la résolution 2202 (2015), et dans l’esprit des accords de Minsk », a-t-il insisté.  Le représentant a demandé un cessez-le-feu immédiat, avec un désengagement complet des troupes et du matériel militaire sur le terrain.  Il s’est dit persuadé que le désengagement militaire est essentiel pour instaurer la confiance entre les parties et parvenir à une solution durable à la crise.  Estimant que les moyens diplomatiques ne sont pas encore épuisés, le représentant a renouvelé son appel à toutes les parties concernées à maintenir le dialogue avec ouverture, flexibilité et un sentiment d’urgence afin de trouver les moyens d’instaurer une paix durable en Ukraine et dans la région.

M. PHILIPPE KRIDELKA (Belgique) a réaffirmé le plein soutien de son pays à l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues.  Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est le respect des principes fondamentaux qui sous-tendent l’Organisation et l’ensemble de l’ordre international fondé sur des règles, a-t-il dit.  La décision du Président Putin de reconnaître l’indépendance des territoires séparatistes ukrainiens de Donetsk et de Louhansk et d’y envoyer des troupes va à l’encontre de cet ordre international fondé sur la règle de droit, a fait remarquer le représentant.  Elle viole en particulier la Charte des Nations Unies, l’Acte Final d’Helsinki, les accords de Minsk, et le Mémorandum de Budapest.  « Ces actions de la Fédération de Russie ne pouvaient pas rester sans réponse de la part de l’Union européenne et de ses alliés », a-t-il estimé tout en souhaitant que les sanctions soient proportionnées et ciblées.  Rappelant que la Belgique plaide depuis des semaines pour une issue diplomatique à cette crise, il a appelé la Russie à respecter le droit international ainsi que ses engagements et à revenir sur sa décision reconnaissant l’indépendance des territoires séparatistes ukrainiens de Donetsk et Louhansk.  En ce qui concerne la Crimée, le représentant a condamné l’annexion illégale de la péninsule, une annexion que la Belgique ne reconnaît pas et qui constitue une violation flagrante du droit international et des principes fondamentaux de l’ordre international.  « Ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine ne concerne pas seulement les Européens, mais bien tous les membres de l’ONU », a-t-il averti.

M. GUILLERMO ROQUE FERNANDEZ DE SOTO VALDERRAMA (Colombie) s’est inquiété de la montée des tensions en Ukraine.  Il a invité la Fédération de Russie à respecter les principes du droit international, y compris le non-recours à la force et le respect de la souveraineté de l’Ukraine.  Il a appuyé les initiatives diplomatiques en cours et demandé la reprise du dialogue, jugeant essentielle l’application des accords de Minsk.  Il a souligné la nécessité d’une volonté politique forte pour trouver une solution à la situation en Ukraine.  Nous avons tout à perdre de la guerre, a conclu le délégué, en demandant le respect intégral de la Charte des Nations Unies.

Mme NJAMBI KINYUNGU (Kenya) a rappelé que depuis l’annexion illégale de la Crimée, en 2014, l’Assemblée générale a adopté plusieurs résolutions qui réaffirment le soutien de la communauté internationale à la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de l’Ukraine.  Pour la déléguée, il est en effet impératif de défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les États, quelles que soient leur taille, leur richesse ou leur puissance militaire.  Ce principe est au cœur d’un ordre international pacifique, a-t-elle insisté, avant de réitérer son opposition à la reconnaissance par la Fédération de Russie des républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, en tant qu’« États indépendants ».  Dans ce contexte, la représentante a appelé à la désescalade afin que l’on revienne aux négociations diplomatiques, dont le produit devra respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  Elle a également condamné la progression alarmante, ces dernières années, des violations du droit international par des grandes puissances.  Pour réaliser notre programme commun et redonner espoir à nos citoyens, nous devons miser sur le multilatéralisme, aujourd’hui mis à mal par les actes unilatéraux d’un membre permanent du Conseil de sécurité, a-t-elle conclu.

M. BOŠTJAN MALOVRH (Slovénie) a condamné la décision du Président Putin de reconnaître les zones non contrôlées par le Gouvernement ukrainien à Donetsk et Louhansk comme des entités indépendantes, et d’y envoyer des troupes.  Il a estimé que les principes de la Charte des Nations Unies ne peuvent être appliqués de manière sélective.  Les États Membres les ont tous acceptés et ils doivent tous les appliquer, a-t-il clamé.  Selon lui, le renforcement militaire russe le long de la frontière avec l’Ukraine et la militarisation de la péninsule de Crimée risquent de provoquer de nouvelles escalades.  Le délégué a demandé à la Fédération de Russie de s’engager de manière constructive dans le dialogue par le biais des mécanismes diplomatiques établis.  Il a salué la retenue des dirigeants ukrainiens face aux provocations incessantes et aux violations du droit international, ainsi que ses efforts pour préserver la stabilité du pays en ces temps extrêmement difficiles.  La situation humanitaire générale dans l’est de l’Ukraine étant désastreuse, il a appelé toutes les parties à permettre la fourniture sûre et sans entrave de l’aide humanitaire à toutes les personnes dans le besoin.  Il a enfin annoncé que le Premier Ministre slovène va visiter l’Ukraine demain, afin de témoigner de son soutien politique au pays.

M. BURHAN GAFOOR (Singapour) a condamné la reconnaissance unilatérale par la Fédération de Russie de l’indépendance des régions séparatistes de l’est de l’Ukraine avant d’appeler à respecter la souveraineté territoriale de ce pays.  Conformément à la Charte des nations Unies, a-t-il rappelé, tous les pays, qu’ils soient petits ou grands, doivent respecter le droit international, le principe de non-ingérence et de respect de l’intégrité territoriale.  Il a exhorté les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à privilégier le dialogue afin d’éviter une contagion de cette crise.

Réaffirmant l’attachement de son pays aux principes fondamentaux inscrits dans la Charte des Nations Unies, M. JIM KELLY (Irlande) a appuyé l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues, ainsi que son droit de choisir sa propre voie en matière de politique étrangère et de sécurité.  La décision prise lundi par la Fédération de Russie de procéder à la reconnaissance en tant qu’entités indépendantes des zones non contrôlées par le Gouvernement des régions ukrainiennes de Donetsk et Louhansk enfreint le droit international, constitue une violation flagrante de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et marque une violation claire et unilatérale des accords de Minsk, a martelé M. Kelly.  Il a exhorté la Russie à revenir immédiatement sur cette décision et à s’abstenir de toute nouvelle escalade unilatérale qui ne ferait qu’accroître les tensions.  « Le monde regarde », a-t-il dit, et « ce qu’il faut maintenant, c’est le calme, la désescalade et la poursuite de la diplomatie ».  En cette période délicate, il est impératif selon lui que la Mission spéciale d’observation de l’OSCE puisse pleinement accéder à tout le territoire ukrainien.  En conclusion, le représentant a fait écho à l’appel au dialogue lancé par le Secrétaire général la semaine dernière. 

M. ADAM KUYMIZAKIS (Malte) a condamné la décision de la Russie de reconnaître les régions séparatistes ukrainiennes comme des entités indépendantes.  C’est une violation flagrante du droit international, a dit le délégué.  Il a rappelé que la souveraineté et l’indépendance des États sont au fondement du système onusien et que les menaces contre l’intégrité territoriale d’un État entraînent des conséquences pour le monde entier.  La diplomatie et le dialogue doivent prévaloir, a dit le délégué, en demandant une solution à la crise dans le respect des accords de Minsk tels qu’entérinés par le Conseil.  Enfin, il a pleinement appuyé le travail impartial accompli par l’OSCE en Ukraine.  Il n’est jamais trop tard pour la diplomatie, a conclu le représentant de Malte.

« L’heure est grave », a déclaré M. OLIVIER MAES (Luxembourg) en observant que la décision du Président russe et les actions qui ont suivi ne portent pas seulement atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  Elles remettent aussi en cause les principes mêmes des Nations Unies, le multilatéralisme et l’ordre international fondé sur la règle de droit et l’égalité souveraine des États, a-t-il fait valoir, non sans rappeler que la Charte des Nations Unies énonce dans son Article 2.4 que les États Membres doivent s’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État.  De l’avis du représentant, « nous sommes à un moment critique pour la sécurité et la stabilité en Europe et pour le système multilatéral dans son ensemble ».  Voulant croire qu’il est encore possible d’éviter un conflit majeur, il a demandé instamment à la Fédération de Russie de se conformer au droit international et de choisir la voie de la diplomatie, en reprenant les discussions dans le cadre du format Normandie et du Groupe de contact trilatéral pour parvenir à une désescalade du conflit.  Constatant que l’escalade militaire porte en elle le risque de voir se multiplier les violations des droits humains et du droit international humanitaire, comme c’est déjà le cas dans les territoires ukrainiens temporairement occupés, y compris en Crimée, il a appelé les parties à prendre toutes les mesures requises pour protéger les populations et les infrastructures civiles. 

M. AGUSTÍN SANTOS MARAVER (Espagne) a condamné les violations des droits humains perpétrées dans l’est de l’Ukraine occupé par la Fédération de Russie.  La reconnaissance de l’indépendance des deux régions de l’est ukrainien est une violation flagrante des accords de Minsk auxquels la Fédération de Russie est pourtant partie.  Le délégué a dit que l’Espagne continuera d’appuyer les efforts de l’OTSC.  Il a également appelé à ne pas oublier la situation de la Crimée occupée depuis déjà huit ans, exprimant son inquiétude quant à la situation humanitaire sur place.  Il a demandé à la Fédération de Russie de cesser les entraves à la navigation dans la mer d’Azov.

M. NIZAR KADDOUH (Liban) a appelé toutes parties à choisir la voie de la paix plutôt que le bruit des armes en notant que la Charte des Nations Unies exhorte les États Membres à s’abstenir de tout recours à la force contre l’intégrité territoriale d’un État.  Le représentant a appelé les parties à privilégier la diplomatie pour trouver une solution politique au conflit en Ukraine, basée sur le droit international.  Le représentant a exhorté toutes les parties à ce conflit à choisir le chemin de la paix pour éviter le chemin douloureux de la guerre que l’Europe et le monde ont juré de ne plus répéter il y a 76 ans.  Rappelant que l’Organisation des Nations Unies a été créée pour sauver « les générations futures du fléau de la guerre », le Liban a jugé inadmissible que des innocents, en particulier des enfants et femmes, vivent sous l’imminente menace d’un conflit en Europe.  Parce qu’une guerre n’importe où a le potentiel de devenir une guerre partout, le représentant a estimé que la résolution de cette crise devait être une préoccupation pour tous les pays.

M. JEEM LIPPWE (Micronésie) a déclaré que « ceux d’entre nous qui venons de pays géographiquement isolés pourraient se croire bien loin des dangers qui pèsent sur les citoyens ukrainiens ».  Pourtant, nous faisons tous partie de l’ONU parce que nous sommes attachés aux principes de la Charte des Nations Unies, et à l’idée qu’ils doivent être préservés pour tous les États Membres, quelle que soit leur taille.  Le représentant s’est associé aux préoccupations exprimées face à l’escalade des tensions en Ukraine et a demandé le retrait immédiat des troupes russes du territoire ukrainien et la cessation des hostilités, tout en insistant sur l’impératif de veiller au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  En guise de conclusion, la Micronésie a plaidé pour un règlement pacifique de cette crise.

Mme MARIA THEOFILI (Grèce) a déclaré que son pays se tient aux côtés de l’Ukraine.  Tous les États doivent s’abstenir de recourir à la force, conformément à la Charte, a-t-elle poursuivi.  Elle a condamné la décision de la Russie de reconnaître les régions séparatistes ukrainiennes comme des entités indépendantes.  C’est une violation flagrante du droit international, a martelé la déléguée, en appuyant la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  Elle a appelé les parties à renoncer à toute action militaire et à explorer toutes les options pour un règlement pacifique.  Elle a aussi mentionné la présence d’une communauté grecque établie de longue date en Ukraine.  Nous ne tolérerons pas le retour du chaos, a conclu la représentante.

M. ESSAM M. E. ELGHFFA (Libye) a affirmé que son pays accorde une grande importance au maintien de la paix et de la sécurité internationales, qui figurent parmi les principaux objectifs de l’ONU depuis sa création.  Il a rappelé à cet égard que la Charte de l’Organisation appelle les États Membres à s’abstenir, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.  À cette aune, le délégué a rejeté toute action militaire de la Fédération de Russie à l’encontre de l’Ukraine.  Appelant au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ce pays, il a demandé à la Russie de faire le choix du dialogue et de la diplomatie, de renoncer à tout renforcement militaire à la frontière et de se retirer de la péninsule de Crimée.  Le représentant s’est également élevé contre la présence du Groupe Wagner, société militaire privée russe, en Libye comme en Ukraine, avant de conclure sur un appel à l’ONU pour qu’elle s’acquitte de son rôle et favorise le recours à des moyens pacifiques de règlement des différends.

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a dit que son pays a toujours prôné le dialogue pour régler des crises.  Elle a invité toutes les parties à prendre toutes les mesures pour éviter un conflit, puisqu’elles ont tout à gagner d’une solution négociée et tout à perdre en cas de conflit.  Elle a appelé le Conseil de sécurité à jouer pleinement son rôle, tout en plaidant pour les bons offices du Secrétaire général.  Elle a enfin souligné que le prix des dégâts serait trop lourd si une solution n’était pas trouvée en toute urgence. 

M. MAHMOUD DAIFALLAH HMOUD (Jordanie) a jugé important que l’ONU et toutes les parties prenantes jouent un rôle positif dans la situation actuelle.  Exprimant son soutien au droit international, il a cité le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États comme le principe primordial des relations internationales.

Mme AMATLAIN ELIZABETH KABUA (Îles Marshall) s’est associée aux voix qui ont condamné les intentions de la Fédération de Russie d’envahir l’Ukraine, de violer sa souveraineté et de perturber les fragiles efforts diplomatiques.  Ces forces militaires russes massées aux frontières de l’Ukraine ne sont des soldats de la paix dans aucun sens du terme, et aucune autre nation ne reconnaît ces régions ukrainiennes comme souveraines, a-t-elle tranché qualifiant cette situation de « farce utilisée pour justifier une invasion ».  Quels que soient les héritages historiques, la communauté internationale a depuis longtemps évolué dans le cadre de la Charte des Nations Unies pour reconnaître la souveraineté et l’intégrité territoriale des nations, a rappelé la déléguée, estimant que l’on ne peut pas revenir en arrière d’un siècle.  « Si nous ne nous élevons pas collectivement contre cette pratique, quel précédent établissons-nous »? a-t-elle demandé en évoquant le risque de velléités expansionnistes similaires ailleurs.  Il est de la responsabilité de l’Assemblée générale de tenir tête au spectre de la tyrannie, a tranché Mme Kabua avant de s’associer à la récente déclaration du Secrétaire général où il définit cette escalade comme une atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et appelle à la cessation urgente et immédiate des hostilités et la poursuite du dialogue diplomatique.

L'intervention de M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) n'a pu être traitée en raison d'un arrêt momentané de la retransmission.

M. FRANCISCO DUARTE LOPES (Portugal) a condamné la décision de la Fédération de Russie de reconnaître les zones non contrôlées par le Gouvernement des oblasts ukrainiens de Donetsk et de Louhansk en tant qu’entités indépendantes.  Il a exhorté la Russie à revenir sur cette reconnaissance, à respecter ses engagements, à respecter le droit international et à engager un dialogue constructif.  Il a aussi condamné la détérioration de la situation dans ces régions au regard des droits de l’homme et du droit humanitaire.  Il s’est déclaré préoccupé par les souffrances des 3,4 millions d’Ukrainiens qui ont encore besoin d’aide humanitaire.  Réitérant la condamnation par son pays de l’annexion illégale de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol, qui constitue une violation flagrante du droit international, il a invité à garder à l’esprit les conséquences potentielles que l’escalade actuelle entraînera.

M. YASHAR T. ALIYEV (Azerbaïdjan), appelant à la poursuite des efforts internationaux et régionaux en vue de la désescalade, a souligné que la Charte des Nations Unies constitue le cadre fondamental des relations internationales.  Elle demeure d’une importance cruciale pour la stabilité du système juridique international et est plus pertinente que jamais pour le règlement des différends internationaux par des moyens pacifiques, a-t-il ajouté.  Le représentant a insisté pour dire que tous les États sont liés par les normes et principes acceptés du droit international, en particulier ceux relatifs à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des États, à l’inviolabilité des frontières internationalement reconnues et à la non-ingérence dans les affaires intérieures.  Il a ensuite souligné que le strict respect des normes et principes concernant les relations amicales et la coopération entre les États, ainsi que ceux relatifs à l’exécution de bonne foi des obligations assumées, est de la plus haute importance pour le maintien de la paix et de la stabilité internationales et régionales. 

M. FABIÁN ODDONE (Argentine), se déclarant préoccupé par la crise en Ukraine, a demandé que des progrès substantiels soient réalisés sur la voie d’un dialogue de bonne foi afin de parvenir à un règlement pacifique.  Tous les pays doivent continuer d’adhérer aux principes qui les ont réunis en tant qu’États Membres de l’ONU, a-t-il plaidé.  Appelant à un redoublement des efforts vers le rapprochement diplomatique, il a souligné qu’il ne devait pas y avoir de solution militaire.  Il a appelé toutes les parties concernées à résoudre leurs différends par le dialogue, à s’abstenir de recourir à la force et à respecter les droits humains, ajoutant également sa voix à l’appel lancé par le Secrétaire général à toutes les parties pour qu’elles s’abstiennent de toute action et attitude susceptibles de conduire à une spirale incontrôlable de cette situation dangereuse.

Mme POLLY IOANNOU (Chypre) a déclaré que son pays a toujours insisté sur la nécessité de respecter les principes les plus cardinaux du droit international qui sont inscrits dans la Charte des Nations Unies et qui, en tant que tels, nous lient tous et doivent être appliqués de manière universelle et cohérente.  Elle a cité l’interdiction du recours à la menace ou à l’emploi de la force; le respect de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États; et le règlement pacifique des différends conformément aux principes de la justice et du droit international.  Chypre condamne toute violation de ces principes fondamentaux et souligne qu’aucun effet juridique ne peut être créé par des actes non conformes à la Charte et au droit international.  Ces actes, a précisé la déléguée, comprennent les déclarations unilatérales d’indépendance, de sécession, d’annexion et tout soutien ou reconnaissance d’entités qui sont illégales du fait qu’elles ont été créées par l’agression, a précisé la représentante.  Toute action portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine viole le droit international et les accords de Minsk, a-t-elle martelé ajoutant que ces accords sont la seule feuille de route à suivre pour résoudre la crise.  Elle a fait écho aux nombreux appels lancés ici aujourd’hui pour éviter une nouvelle escalade et s’abstenir de tout fait accompli.  Le retour aux efforts pour trouver un règlement pacifique dans les formats qui ont été établis à cet effet devrait être la seule voie à suivre.

M. JOSÉ ALFONSO BLANCO CONDE (République dominicaine) a réitéré l’attachement de son pays à la Charte des Nations Unies et à un ordre international garantissant la paix, la justice et le développement socioéconomique de tous les pays.  La crise ukrainienne constitue une grave menace pour la paix mondiale, a-t-il souligné, ajoutant que la reconnaissance unilatérale par la Russie de l’indépendance de zones non contrôlées par le Gouvernement de Kiev viole trois principes du droit international, notamment celui qui oblige les États à s’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force.  À ses yeux, de telles actions créent des conditions propices à un élargissement du front actuel dans l’est de l’Ukraine.  Elles peuvent également affecter d’autres pays et semer le chaos sur les marchés mondiaux, le secteur énergétique et la chaîne d’approvisionnement alimentaire.  Le délégué a appelé à une action urgente pour éviter de nouveaux combats et ouvrir la voie à une négociation diplomatique, notamment au format Normandie.  Dans l’immédiat, a-t-il conclu, il importe que les parties s’abstiennent de franchir la ligne de contact et de s’ingérer dans les affaires d’un autre État.

M. FATUMANAVA-O-UPOLU III PA’OLELEI LUTERU (Samoa) a exprimé sa grande inquiétude face à la décision de la Fédération de Russie d’envahir certaines parties de l’Ukraine, estimant qu’il s’agit d’une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ce pays ainsi que de l’Article 2 de la Charte des Nations Unies.  Appelant les parties concernées à donner la priorité à la diplomatie pour désamorcer les tensions dans l’est de l’Ukraine, il a demandé en particulier à la Fédération de Russie de respecter les principes de la Charte, de se conformer au droit international et d’honorer pleinement les accords de Minsk, tels qu’adoptés par le Conseil de sécurité en 2015. 

M. SURIYA CHINDAWONGSE (Thaïlande) a exprimé le soutien de son pays à une solution diplomatique dans le conflit ukrainien.  Il s’est dit en accord avec l’approche du Secrétaire général, selon lequel le dialogue doit prévaloir, conformément aux accords de Minsk et aux autres mécanismes existants, en vue de désamorcer la situation et de trouver une solution pacifique.  Le délégué s’est également déclaré préoccupé par la situation humanitaire, appelant les parties au conflit à s’abstenir de recourir à la force et à assurer la protection des personnes et des infrastructures civiles. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.