7e séance plénière,
matin
AG/COL/3361

Décolonisation: le Comité spécial appelle à la reprise des négociations pour trouver une solution au conflit de souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas)

Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (Comité spécial des Vingt-Quatre) a adopté sans mise aux voix, ce matin, un projet de résolution sur les Îles Falkland (Malvinas) qui demande aux gouvernements argentin et britannique de reprendre leurs négociations afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique au conflit de souveraineté sur le territoire.

Faisant valoir que le droit de souveraineté de l’Argentine sur les « îles Malvinas » a été hérité de l’Espagne en 1810, le Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine a souligné que la position de son pays demeure cohérente depuis des siècles, contrairement à la position britannique qui a changé au fil du temps, passant du rejet des négociations à leur acceptation, pour finalement les rejeter à nouveau en conditionnant leur reprise au consentement des habitants des îles. 

M. Santiago Andrés Cafiero a également accusé le « Gouvernement colonial britannique » d’accorder unilatéralement des permis de pêche dans les zones entourant les îles Malvinas, et d’y maintenir une présence militaire injustifiée et disproportionnée, dénonçant notamment la présence de navires capables de transporter et de lancer des armes nucléaires.  « Il est grand temps que le Royaume-Uni écoute la communauté internationale et reprenne les négociations en vue de parvenir à une solution pacifique au différend de souveraineté avec l’Argentine », a-t-il affirmé. 

Évoquant l’opposition de l’Argentine à une visite du Comité spécial sur place, deux représentants du Gouvernement des Îles Falkland ont accusé Buenos Aires de refuser au Comité la possibilité de se rendre compte du dynamisme et de l’autonomie de la population, rappelant que lors du référendum de mars 2013, quelque 99,8% des habitants du territoire ont voté pour le maintien de son statut actuel avec le Royaume-Uni.  « Ce sera le peuple des Îles Falkland et seulement le peuple des Îles Falkland qui décidera de son avenir politique », ont souligné les pétitionnaires qui ont en outre fustigé les attaques diplomatiques et économiques que lancerait selon eux l’Argentine contre le territoire.

Au cours du débat qui a suivi l’intervention des pétitionnaires, la trentaine d’États Membres présents a multiplié les appels à la reprise des négociations dès que possible pour parvenir à une solution pacifique, juste et pérenne.  La grande majorité des délégations d’Amérique latine et des Caraïbes a fait bloc autour de l’Argentine, à l’instar de la Bolivie qui, au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a appelé à trouver une solution pacifique et définitive à cette « situation coloniale anachronique » le plus rapidement possible. 

L’adoption de mesures unilatérales, notamment l’exploitation de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables dans la zone qui fait l’objet du différend, a été dénoncée par plusieurs membres du Comité et États observateurs, dont le Venezuela, le Guatemala et la République dominicaine. 

De nombreuses délégations se sont en outre inquiétées des risques de militarisation de l’Atlantique Sud qui, ont-elles rappelé, a pour vocation d’être une zone de paix.

Le Comité spécial poursuivra ses travaux demain, vendredi 24 juin à partir de 10 heures.

QUESTION DES ÎLES FALKLAND (MALVINAS)

Déclarations liminaires

Mme LEONA ROBERTS, pétitionnaire, qui s’est présentée comme une représentante élue du Gouvernement des îles Falkland (Malvinas), a déclaré qu’elle défend son petit pays démocratique et épris de liberté contre les ambitions coloniales d’un voisin agressif.  Elle a invité le Comité spécial à envoyer une mission dans les Îles Falkland, tout en reconnaissant que l’Argentine y est opposée.  Elle a souligné que la population des Îles, composée de plus de 60 nationalités, regroupe 3 500 personnes et est doté d’une identité et d’une culture nationales distinctes, certaines familles remontant à neuf générations. 

La pétitionnaire a accusé l’Argentine de refuser au Comité de voir le dynamisme et l’autonomie des Îles Falkland qui ont voté en faveur du partenariat avec le Royaume-Uni.  Les Îles ont leur propre constitution, lois et démocratie, et sont financièrement indépendantes et autonomes.  Elle a ensuite dénoncé les tentatives de l’Argentine de restreindre la croissance sociale et économique, de perturber le commerce, les communications et les relations internationales des Falkland.  L’Argentine souhaiterait que nous n’existions pas et nous refuse le droit à l’autodétermination.  Mais le peuple des Îles Falkland ne cédera jamais à l’intimidation.  Le Comité spécial ne devrait pas, par son soutien ou son silence, tolérer les menaces et les désirs coloniaux de notre voisin intimidateur, a exhorté la pétitionnaire. 

Se présentant également comme un représentant élu du Gouvernement des îles Falkland (Malvinas), M. GAVIN SHORT, pétitionnaire, a indiqué que ces îles sont un territoire d’outre-mer du Royaume-Uni et que lors du référendum de mars 2013, 99,8% des électeurs ont voté pour le maintien de ce statut.  Il a dénoncé les membres du Comité qui refusent le droit à l’autodétermination des Îles Falkland et soutiennent l’ambition coloniale de l’Argentine, invitant ensuite le Comité spécial à se rendre sur place.  S’agissant des appels à la tenue de pourparlers, il a dénoncé le fait que la Constitution argentine stipule que toute négociation ne peut avoir qu’un seul résultat: les Îles Falkland et leur peuple deviennent argentins.  Le pétitionnaire a également accusé l’Argentine de s’attaquer par des moyens diplomatiques et économiques aux Îles Falkland, et de refuser les demandes d’autorisation de survol, même pour les vols humanitaires.  Elle refuse également d’appuyer la création d’une zone régionale de gestion des pêches dans l’Atlantique du sud-ouest, préférant voir l’écosystème ruiné par une pêche irresponsable plutôt que d’essayer de conserver la vie dans les mers pour le bénéfice de tous.  Ce sera le peuple des Îles Falkland et seulement le peuple des Îles Falkland qui décidera de son avenir politique, a souligné le pétitionnaire. 

Mme MARIA CLARA VERNET, pétitionnaire, une éducatrice argentine qui travaille avec des jeunes aux Malvinas et descendante d’une famille argentine de ces îles, a dénoncé le refus du Royaume-Uni de reconnaître qu’il y avait bien un peuple aux Malvinas au moment de leur occupation, des Argentins comme sa famille.  L’Argentine ne cesse de revendiquer sa souveraineté sur ces îles, a-t-elle martelé en refusant l’option que le pouvoir du plus fort et les intérêts économiques puissent retirer tout espoir à son peuple. 

Mme MARIA MERCEDES MOYANO WALKER, pétitionnaire et descendante d’une famille argentine des Malvinas, est venue témoigner de l’expérience de ce peuple après l’occupation britannique de ces îles.  Elle a concédé qu’il y a eu depuis 1971 des négociations entre le Royaume-Uni et l’Argentine et a souligné l’engagement permanent de l’Argentine à trouver une solution pacifique à ce différend particulier de décolonisation.  Ce n’est pas le cas du Royaume-Uni qui n’accepte même pas qu’il y ait des vols directs entre les Malvinas et l’Argentine, a-t-elle déploré, l’exhortant à revenir à la table de négociations. 

Déclarations

Mme PAULA NARVÁEZ OJEDA (Chili) a réitéré son appui aux droits souverain et légitime de l’Argentine sur les îles Malvinas, les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Elle a réaffirmé la nécessité pour les gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de reprendre les négociations afin de trouver, dès que possible, une solution pacifique et définitive au différend de souveraineté, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies, de l’Organisation des États américains (OEA) et d’autres instances multilatérales.  Elle a exhorté les parties à s’abstenir de toute décision qui pourrait provoquer des modifications unilatérales de la situation pendant que les îles suivent le processus recommandé par l’ONU. 

M. SANTIAGO ANDRÉS CAFIERO, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine, a fait part de son engagement indéfectible en faveur du rétablissement de l’exercice effectif de la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas, notant que son pays a hérité de ce droit de l’Espagne en 1810.  La position de l’Argentine demeure cohérente depuis des siècles, contrairement à la position britannique qui a changé au fil du temps, passant du rejet des négociations à leur acceptation conformément aux dispositions de la résolution 2065 (XX) de l’Assemblée générale de 1965, pour finalement les rejeter à nouveau.  À partir de 1966 et pendant 16 ans, a-t-il rappelé, les deux parties ont négocié pour parvenir à une solution diplomatique au différend, mais le Royaume-Uni a alors décidé d’interrompre les négociations, conditionnant leur reprise au consentement des habitants des îles.  Pour le Ministre, la population des îles est le résultat de la colonisation initiée par le Royaume-Uni en 1833 qui cherchait par tous les moyens à préserver le « caractère britannique » de cette population.  Par conséquent, le droit à l’autodétermination ne s’applique pas à la question des îles Malvinas, a-t-il argué, exhortant au respect de l’intégrité territoriale de l’Argentine.  Il a également souligné que le conflit de 1982 n’a pas modifié la nature du conflit de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni. 

Poursuivant, le Ministre a invité le Royaume-Uni à reprendre les négociations pour mettre fin au différend.  Les îles Malvinas ne sont pas seulement une cause nationale, c’est une cause mondiale, a-t-il lancé, notant en outre que sur les 17 situations coloniales en attente de résolution, 10 impliquent le Royaume-Uni.  Après avoir renouvelé son intérêt pour la mission de bons offices confiée au Secrétaire général, le Ministre a ensuite fait savoir que l’Argentine envisage de rétablir un vol régulier vers les îles Malvinas et qu’elle garantit aux habitants du territoire l’accès au système de santé publique et d’éducation fourni sur le continent.  De même, l’Argentine a offert aux habitants des îles des fournitures médicales et un accès à des traitements médicaux sur le continent durant les moments forts de la pandémie de COVID-19.  Elle a également assuré des vols humanitaires.

En revanche, a indiqué le Ministre, le Royaume-Uni continue de bafouer la résolution 31/49 de l’Assemblée générale.  Il a également accusé le Gouvernement colonial britannique d’accorder unilatéralement des permis de pêche dans les zones entourant les îles Malvinas, et de maintenir une présence militaire injustifiée et disproportionnée dans les îles, menant régulièrement des manœuvres et des exercices, y compris des tirs de missiles.  À cela s’ajoute la présence de navires capables de transporter et de lancer des armes nucléaires, a dénoncé le Ministre.  Il est grand temps que le Royaume-Uni écoute la communauté internationale et reprenne les négociations en vue de parvenir à une solution pacifique au différend de souveraineté avec l’Argentine.  N’ayez pas peur de la paix, a lancé le Ministre. 

M. DIEGO PARY RODRÍGUEZ (Bolivie) qui s’exprimait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) a réaffirmé le plein appui des membres de la CELAC à la position argentine sur les îles Malvinas, en appelant à la reprise des négociations directes entre l’Argentine et le Royaume-Uni pour trouver une solution pacifique et définitive à cette situation « coloniale et anachronique » le plus rapidement possible.  Cela s’inscrit dans la volonté de la CELAC de faire de la zone d’Amérique latine et des Caraïbes une zone de paix, a expliqué le représentant, donnant lecture de la dernière déclaration de la CELAC au sujet de ce différend de souveraineté.

À titre national, il a rappelé que la Bolivie a toujours coparrainé la résolution sur les îles Malvinas.  Le représentant a exhorté le Royaume-Uni et l’Argentine à reprendre leurs négociations bilatérales en toute bonne foi afin de permettre à l’Argentine de retrouver sa souveraineté sur ces îles. 

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a souscrit à la déclaration de la CELAC et à celle du G77/Chine et a soutenu les revendications légitimes de souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas.  Il a également fait savoir que le 10 juin marque désormais la Journée de solidarité de l’Amérique centrale avec les îles Malvinas.  Il a espéré que les gouvernements argentin et britannique parviendront rapidement à une solution pacifique et durable sur la question des Malvinas par le biais de la négociation et conforme aux résolutions pertinentes de l’ONU.

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a appelé à favoriser un environnement propice à un dialogue constructif et à une négociation directe entre les parties, notamment en mettant fin à toute mesure ou action unilatérale visant à saper les efforts dans ce sens.  Il a demandé au Royaume-Uni de mettre immédiatement un terme à l’exploration et à l’exploitation des ressources naturelles dans le territoire contesté et ses espaces maritimes environnants.  La présence militaire dans la région et les exercices militaires doivent également cesser, ces activités allant directement à l’encontre de la proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme zone de paix. 

M. SARHAD SARDAR ABDULRAHMAN FATAH (Iraq) a exhorté l’Argentine et la Grande-Bretagne à parvenir à une solution pacifique et finale à ce conflit le plus tôt possible.  Il a aussi souligné l’importance des bons offices du Secrétaire général.  L’intérêt de la communauté internationale réside dans la reprise des négociations et des bonnes relations entre l’Argentine et le Royaume-Uni, a-t-il insisté, appelant en outre à préserver les intérêts des habitants du territoire. 

M. KARLITO NUNES (Timor-Leste) a déclaré que l’existence du colonialisme sous ses différentes formes met en péril le droit au développement.  Il a appelé à redoubler d’effort pour mettre en œuvre les résolutions pertinentes afin d’en venir à bout, constatant que depuis le retrait du Timor-Leste de la liste des territoires non autonomes en 2002, il n’y a plus eu de changements.  S’agissant des Îles Falkland (Malvinas), il a appelé l’Argentine et le Royaume-Uni à parvenir à une solution pacifique et durable conforme aux résolutions pertinentes. 

M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur), a espéré d’emblée que la résolution sur les îles Malvinas sera de nouveau adoptée par consensus.  Il a appuyé le droit légitime de souveraineté de l’Argentine sur ces îles et a rejeté les tentatives visant à appliquer le principe d’autodétermination à ce différend de colonisation spécial.  Il a encouragé les deux pays concernés, l’Argentine et le Royaume-Uni, à parvenir à une solution pacifique, juste et durable par la négociation, conformément aux principes et objectifs de la Charte des Nations Unies et des résolutions pertinentes. 

Mme YUMIRKA FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba) a souligné que le différend autour des îles Malvinas ne pourra être résolu que par une négociation entre l’Argentine et le Royaume-Uni, rappelant que la CELAC a exigé la reprise des négociations pour trouver une solution pacifique le plus rapidement possible.  Elle a souligné l’importance de la mission de bons offices du Secrétaire général sur la question afin de rapprocher les deux parties et les amener à la table des négociations.  Elle a aussi prié les parties d’éviter les actions unilatérales qui saperaient la reprise des négociations. 

M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a exhorté les deux parties à participer à des négociations directes conformément aux résolutions de l’Assemblée générale.  Elles doivent faire montre de responsabilités et de courage et respecter leur engagement en faveur des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, a souligné le représentant, saluant la volonté constructive de Buenos Aires à cet égard.  Il s’est inquiété des risques de militarisation de l’Atlantique Sud dans le cadre de ce différend et a exhorté les parties à faire montre de responsabilité et honorer leurs engagements internationaux au titre du Traité visant l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Mme ALI (République arabe syrienne) a rappelé que les résolutions de l’Assemblée générale confirment que la situation des îles Malvinas constitue une question coloniale spéciale qui doit être réglée par la négociation.  Elle a reproché au Royaume-Uni son obstination à ne pas vouloir reprendre ses négociations avec l’Argentine ainsi que ses activités unilatérales et ses exercices militaires dans la région.  Cela va à l’encontre des résolutions pertinentes sur la question des îles Malvinas et de la volonté de faire de l’Atlantique Sud une zone de paix.  Elle a appelé à respecter l’intégrité territoriale de l’Argentine et sa souveraineté sur les îles Malvinas, en faisant le parallèle avec les territoires syriens occupés par Israël depuis 1967. 

M. ARRMANATHA CHRISTIAWAN NASIR (Indonésie) a estimé que la question des Îles Falkland (Malvinas) est complexe et que sa solution passe impérativement par le dialogue entre l’Argentine et le Royaume-Uni en vue de trouver une solution pacifique et durable.  Il a réitéré son plein appui aux activités de bons offices du Secrétaire général pour parvenir à une solution en coopération avec toutes les parties. 

M. SPENCER (Antigua-et-Barbuda) a demandé aux parties de reprendre leurs négociations afin de parvenir à une solution pacifique, insistant sur le rôle des bons offices du Secrétaire général pour appuyer un dialogue entre les parties.  La région d’Amérique latine et des Caraïbes doit être une région à l’abri de la colonisation et l’occupation. 

Mme LASANA ANDREWS (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a souligné que la question des îles Malvinas ne saurait être réglée que grâce à des négociations bilatérales conformément aux résolutions et principes des Nations Unies et en tenant compte des intérêts et du bien-être dans la population des îles.  Préoccupée par l’incapacité à progresser sur la question, elle a exhorté l’Argentine et le Royaume-Uni à se réengager en faveur des négociations bilatérales dans un esprit de coopération afin de parvenir à une solution pacifique et juste.  La représentante a également appelé les deux gouvernements à éviter toute mesures visant à des modifications unilatérales quant à la situation des îles. 

Mme MA YUANCHUN (Chine) a soutenu d’emblée les droits légitimes de souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas et a appelé à un règlement pacifique de cette question par des négociations directes.  Le Royaume-Uni, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, doit respecter les principes de la Chartes des Nations Unies, a souligné la représentante en l’invitant à reprendre au plus vite les négociations bilatérales avec l’Argentine  

Mme VICTORIA MANGAY SULIMANI (Sierra Leone) a estimé que les besoins et attentes des 17 territoires non autonomes sont différents et qu’il incombe au C24 de les traiter au cas par cas en tenant compte des intérêts des populations de ces territoires, y compris de leur droit à l’autodétermination.  Cela s’applique également au cas des Îles Falkland (Malvinas), a estimé la représentante qui a souhaité que ce différend de souveraineté soit réglé par des moyens pacifiques.  Elle a ensuite appelé l’Argentine et le Royaume-Uni à créer les conditions propices à l’exercice du droit l’autodétermination des habitants de ces îles. 

M. JUAN GÓMEZ ROBLEDO VERDUZCO (Mexique) a jugé indispensable que l’Argentine et le Royaume-Uni reprennent les négociations en toute bonne foi pour progresser vers une solution juste, pacifique, définitive et mutuellement acceptable sur la question des îles Malvinas.  Les parties doivent s’abstenir d’adopter des décisions entraînant l’introduction de modifications unilatérales dans la situation tant que les négociations n’auront pas mené à une solution définitive du différend.  Il a fait part de son ferme appui envers les droits légitimes de l’Argentine sur les îles Malvinas.  Il a appelé le Secrétaire général à poursuivre sa mission de bons offices afin que reprenne les négociations visant à trouver une solution pacifique aux différends.

Au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), M. MANUEL ALCIBÍADES RUIZ DÍAZ (Paraguay) a estimé qu’une solution pacifique et négociée entre les deux parties est le seul moyen de mettre fin à cette situation coloniale spéciale.  Il a appuyé les droits légitimes de l’Argentine dans ce différend et a appelé à trouver le plus rapidement possible une solution conformément aux résolutions des Nations Unies et des déclarations du MERCOSUR, entre autres.  L’adoption de mesures unilatérales, y compris l’exploitation de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables dans la zone qui fait l’objet du différend n’est pas compatible avec ce qui a été décidé aux Nations Unies, a souligné le délégué qui a validé le droit de l’Argentine d’entreprendre une action juridique contre les activités non autorisées dans cette région. 

Intervenant ensuite en sa capacité nationale, le représentant du Paraguay a appelé les gouvernements d’Argentine et du Royaume-Uni à reprendre le plus rapidement possible les négociations sur ce différend de souveraineté.  Il a salué la volonté du Gouvernement argentin de continuer d’explorer tous les moyens possibles pour trouver une solution pacifique au différend ainsi que de son attitude constructive en faveur des habitants des îles Malvinas. 

M. FERNANDEZ DE SOTO VALDERRAMA (Colombie) a réaffirmé son appui au droit de l’Argentine dans le différend de souveraineté qui l’oppose au Royaume-Uni sur les îles Malvinas.  Il a souligné l’importance de mettre fin à cette question coloniale spéciale de longue date par une solution pacifique et négociée.  Pour cela il faut respecter la résolution 3149 de l’Assemblée générale qui demande aux parties de s’abstenir de prendre des décisions unilatérales, a-t-il rappelé. 

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala) a vu dans la présence du Ministre des affaires étrangères de l’Argentine une preuve supplémentaire de l’attachement de l’Argentine au multilatéralisme.  Il a rappelé que le différend de souveraineté sur les îles Malvinas remonte au moment où l’intégrité territoriale de l’Argentine a été violée par le Royaume de Grande-Bretagne.  Il s’agit d’un territoire colonisé et non pas d’un peuple colonisé, a-t-il tranché, ce disant d’avis qu’une mission de visite du Comité spécial n’est pas indiquée.  Soutenant les revendications de souveraineté de l’Argentine sur ces îles, il a plaidé pour la négociation et le dialogue, tout en reprochant au Royaume-Uni son refus de reprendre les négociations ainsi que sa présence militaire sur ces îles et son exploitation de leurs ressources naturelles.  Cela va à l’encontre d’une solution pacifique négociée, a-t-il mis en garde.

M. CARLOS AMORÍN (Uruguay) a appelé l’Argentine et le Royaume-Uni à mener des négociations bilatérales pour trouver une solution à leur différend, notant que plus de 60 ans se sont écoulés depuis que l’Assemblée générale a lancé un appel pour mettre fin rapidement et sans aucune condition au colonialisme.  La situation des îles Malvinas constitue une enclave coloniale, a dénoncé le représentant se disant convaincu que l’Argentine et le Royaume-Uni pourraient trouver une solution constructive. 

M. JOSÉ ALFONSO BLANCO CONDE (République dominicaine) a réaffirmé son appui à la juste revendication de l’Argentine d’exercer sa souveraineté sur les îles Malvinas et a encouragé des négociations pacifiques pour trouver une solution au différend.  Il a souligné l’importance de la mission de bons offices du Secrétaire général et lancé un appel pour qu’il utilise tous les recours à sa disposition pour encourager la reprise des négociations et parvenir à un accord pacifique et définitif.  Il a appelé le Royaume-Uni à s’abstenir d’actions unilatérales d’exploration et l’exploitation des ressources renouvelables et non renouvelables dans la zone faisant l’objet du différend.  Le délégué a ensuite salué l’attitude constructive du Gouvernement de l’Argentine pour parvenir par la voie des négociations à une solution définitive. 

M. LUIS UGARELLI (Pérou) a rappelé que son pays soutient les revendications de l’Argentine concernant le différend de souveraineté relatif aux îles Malvinas.  Il a fait sienne la déclaration du MERCOSUR sur les Malvinas du 25 juin 1996, et a également soutenu la résolution 37/9 de l’Assemblée générale qui demande que les gouvernements de l’Argentine et de Grande-Bretagne reprennent instamment les négociations directes.  Il a également demandé au Secrétaire général de redoubler ses efforts de bons offices en ce sens. 

M. CARLOS EFRAÍN SEGURA ARAGÓN (El Salvador) a réaffirmé son plein appui au droit légitime de souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas et souligné que le principe d’autodétermination des peuples ne s’applique pas à cette question coloniale spéciale.  Il s’agit d’un différend de souveraineté qui doit être réglé par le dialogue entre les deux parties, a déclaré le représentant.  Il a fait valoir la volonté manifestée par l’Argentine pour reprendre les négociations et son engagement en faveur du multilatéralisme.  Le représentant a également insisté sur l’importance de la mission de bons offices du Secrétaire général pour faire avancer les négociations sur cette question, avant de dénoncer les actes unilatéraux du Royaume-Uni qui vont à l’encontre de la résolution 31/49 de l’Assemblée générale. 

Mme ZORAYA DEL CARMEN CANO FRANCO (Panama) a soutenu les droits légitimes de l’Argentine concernant sa souveraineté sur les îles Malvinas et a appelé à la reprise du dialogue entre les parties afin de trouver une solution pacifique.  Elle a rappelé que le dialogue qui avait eu lieu entre 1966 et 1981 avait analysé des solutions éventuelles au différend et était parvenu à des accords provisoires.  La représentante a ensuite appelé les parties à s’abstenir de décisions introduisant des modifications unilatérales dans la situation tant qu’une solution n’aura pas été trouvée au différend.  Elle a aussi souligné l’importance de la mission de bons offices du Secrétaire général.

Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) a appuyé les droits légitimes de l’Argentine sur les îles Malvinas.  Elle a constaté que l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations s’est traduite par une augmentation de la militarisation de la région, s’inquiétant notamment de la présence militaire britannique croissante et injustifiée.  Elle a demandé au Royaume-Uni d’éliminer sa présence militaire et de ne pas introduire d’armes nucléaires ou d’autres armes de destructions massives dans la zone de l’Atlantique Sud.  La déléguée a martelé que le seul moyen de résoudre ce différend est la diplomatie et le respect strict du droit international.  Elle a ensuite demandé au Secrétaire général de reprendre sa mission de bons offices pour aider les gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni à reprendre les négociations.  La représentante a par ailleurs salué les efforts déployés par l’Argentine pour rétablir des vols réguliers entre l’Argentine et les Malvinas afin de créer de nouvelles possibilités économiques et touristiques et renouer le dialogue. 

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a réaffirmé son appui historique au droit de souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas et a appelé à l’application du principe de l’intégrité territoriale des États à ce cas.  Les deux parties doivent reprendre leurs négociations visant à permettre à l’Argentine de retrouver sa souveraineté sur ces îles, a poursuivi le représentant.  Il a demandé au Royaume-Uni de s’abstenir de mener des exercices militaires dans la zone qui fait l’objet de ce différend en rappelant que l’Atlantique Sud a pour vocation d’être une zone de paix.  Le représentant a également appelé le Secrétaire général à poursuivre ses efforts de bons offices. 

Mme YOLANNIE CERRATO (Honduras), en tant qu’État observateur auprès du Comité spécial, a dit soutenir l’Argentine pour ce qui est du différend colonial sur les îles Malvinas.  Elle a réaffirmé la nécessité pour l’Argentine et le Royaume-Uni de reprendre sans tarder leurs négociations pour parvenir à une solution pacifique et durable conformément à la résolution 20/65 de l’Assemblée générale.  Elle a également appelé les deux parties à éviter les actes unilatéraux tant que ce différend n’a pas été réglé. 

M. TIYANI RAYMOND SITHOLE (Afrique du Sud) a fait observer que la résolution sur les Îles Falkland (Malvinas) a été adoptée sans mise aux voix par le Comité spécial depuis 1993 avant d’appeler à sa pleine mise en œuvre.  Il a réitéré son engagement en faveur du règlement pacifique des différends, de la coopération internationale, du respect de l’intégrité territoriale et de l’ordre international fondé sur les règles.  Les parties doivent faire montre de détermination pour reprendre les négociations bilatérales, a exhorté le délégué. 

Mme SANDRA PEJIC-GLYMPH (Serbie) a dit que toutes les questions de décolonisation en suspens doivent être résolues de manière pacifique en respectant la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les États.  Selon elle, les deux parties doivent poursuivre les négociations qui sont le seul moyen acceptable de parvenir à une solution pacifique, juste et pérenne.  Ces négociations doivent se dérouler dans la compréhension mutuelle, le respect du droit international et de la Charte des Nations Unies ainsi qu’un engagement ferme en faveur des principes de souveraineté et d’intégrité territoriale de tous les États. 

M. KHAN (Pakistan) qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et la Chine, a indiqué que dans sa dernière déclaration sur la question des îles Malvinas, qui remonte au 30 novembre 2021, le Groupe appelle l’Argentine et le Royaume-Uni à reprendre leurs négociations afin de parvenir à une solution pacifique au différend de souveraineté relatif à ces îles.  Le Groupe y réitère en outre l’applicabilité du principe d’intégrité territoriale et rappelle le droit de prise de décision de l’Argentine par rapport à l’exploitation non autorisée des ressources de la région qui fait l’objet de ce différend, a souligné le représentant.

 

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