Conseil de sécurité : le Coordonnateur spécial pour le Moyen-Orient salue les préparatifs des élections législatives et présidentielle dans le Territoire palestinien occupé
Le Coordonnateur spécial pour le Moyen-Orient, M. Tor Wennesland, a salué aujourd’hui, au cours de la réunion trimestrielle du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient, les préparatifs des élections législatives et présidentielle, prévues en mai et en juillet 2021, « l’évènement politique de l’année en Palestine », selon les mots de la Chine qui s’est félicitée de ses premiers scrutins depuis 2006.
M. Tor Wennesland, qui est aussi le Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de l’Autorité palestinienne, s’est attardé sur les efforts déployés par la Commission électorale palestinienne, « dans le cadre de la pandémie de COVID-19 ». Trente-six listes électorales ont été approuvées et sur les 231 objections soumises, 226 ont été rejetées, quatre retirées et une acceptée. La Cour électorale a confirmé les décisions de la Commission sur 18 appels et les listes définitives devraient être publiées le 30 avril, jour du début de la campagne officielle, a indiqué le Coordonnateur spécial.
Toutes les parties doivent s’employer à protéger le droit des Palestiniens de la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, et de Gaza, à participer sans intimidation aux élections, comme électeur ou candidat, a également plaidé M. Wennesland, en dénonçant les arrestations, les détentions ou les poursuites contre la liberté d’opinion, d’expression ou d’association.
L’arrestation de candidats et l’interruption des réunions organisées par la société civile que l’on a vues ces derniers jours, sont des « actes illégaux et irresponsables » qui doivent cesser immédiatement, a renchéri l’Observateur de l’État de Palestine, appuyé par le Royaume-Uni. Lors des élections précédentes, en 1966, en 2005 et en 2006, le droit des Palestiniens a été respecté et « il doit l’être à nouveau », a-t-il martelé, non sans insister sur « le désir de démocratie » de son peuple. La communauté internationale, a ajouté la Tunisie, doit faciliter l’accomplissement du devoir électoral des Palestiniens, « sans entrave des autorités d’occupation ».
Appelant Israël à permettre l’organisation des élections sur l’ensemble des territoires palestiniens, y compris Jérusalem-Est, la France a mis l’accent sur les principes du droit international, de la non-violence, du droit d’Israël à exister, du respect des accords passés. Il incombe avant tout aux factions palestiniens, a dit, à son tour, la Norvège, de veiller à ce que les élections, « l’évènement politique de l’année en Palestine », selon la Chine, favorisent l’unité et renforcent la démocratie et l’état de droit. Des élections dans tout le Territoire palestinien occupé permettront de redonner leur légitimité aux institutions nationales palestiniennes, a souligné l’Irlande. Ces élections, ont estimé les États-Unis, félicitées par toutes les parties pour avoir repris son aide économique, humanitaire et au développement aux Palestiniens, sont une question purement interne et toute assistance apportée dans ce cadre doit se fonder sur le droit d’Israël d’exister.
Comment travailleriez-vous avec l’Autorité palestinienne si le Hamas en devient « une partie officielle? » a demandé Israël, en parlant d’un « groupe antisémite, génocidaire et terroriste, attaché à la destruction de l’État juif et aux meurtres d’Israéliens ». Israël, dont la déclaration s’est surtout concentrée sur les tentatives de l’Iran de se doter de capacités nucléaires à des fins militaires, ses terroristes qui déstabilisent la région et ses graves violations des droits de l’homme, a argué que les Accords d’Abraham ont montré que la paix dans la région ne peut être réalisée qu’à travers le dialogue et l’acceptation et pas par les menaces et le terrorisme. Le succès de la paix d’Israël avec les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Maroc et le Soudan est ancré dans le fait que c’est une paix « de peuple à peuple ». Pour que ce soit le cas avec eux, les Palestiniens doivent enseigner la réconciliation et non la haine. Ils doivent apprendre à leurs enfants à jeter des ponts et non à les faire exploser. Ils doivent changer leur discours, a conseillé Israël.
L’objectif israélien est « clair », a rétorqué l’Observateur de l’État de Palestine : saisir le maximum de terre et faire en sorte qu’il y ait le moins de Palestiniens possible. Pour contrer ce « plan colonial », il a appelé à une action internationale, dont la réactivation du Quatuor et la convocation d’une conférence de paix internationale, demandée à plusieurs reprises le Président Mahmoud Abbas. La solution des deux États est la seule à même de répondre aux aspirations légitimes du peuple palestinien à la souveraineté et du peuple israélien à la sécurité, ont reconnu la France et le Royaume-Uni.
La Norvège s’est dite prête à contribuer à la reprise de négociations lesquelles doivent s’appuyer sur les accords antérieurs et se fonder sur le droit international, les résolutions du Conseil de sécurité et les paramètres convenus au niveau international. Nous devons collectivement redoubler d’efforts pour que les parties reprennent le chemin des négociations, a ajouté la France qui a dit se mobiliser, avec ses partenaires allemand, égyptien et jordanien, pour recréer les conditions du dialogue de façon pragmatique et réaliste. « Nous souhaitons y travailler, notamment avec les membres du Quatuor, qui partagent cet objectif en commun ».
Nous envisageons la tenue d’une réunion ministérielle du Quatuor ainsi qu’une rencontre au format « Quatuor+ » pour sortir de l’impasse actuelle, a annoncé la Fédération de Russie, lors d’une réunion à laquelle est également intervenue le Directeur du département de la coordination du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). M. Rein Paulsen a indiqué que près de la moitié de la population palestinienne, estimée à 5,2 millions, a besoin d’une assistance alimentaire, principalement dans la bande de Gaza, la pandémie de COVID-19 ayant aggravé les besoins, y compris en Cisjordanie où la situation demeure « grave ». Cette année, l’objectif des partenaires humanitaires est d’atteindre 1,8 million de Palestiniens mais à ce jour, seuls 22% des 147 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins sont garantis.
M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne, a déclaré qu’Israéliens et Palestiniens sont plongés dans des processus politiques et électoraux importants. Les premiers s’efforcent de former un gouvernement après les élections législatives du 23 mars, et les seconds préparent les élections au Conseil législatif palestinien, prévues le 22 mai. Ces développements auront des implications importantes pour les perspectives de paix dans les mois à venir, a ajouté M. Wennesland.
Il a confirmé que l’ONU s’est engagée avec les parties palestiniennes et leur Commission pour faciliter les préparatifs des élections. Il a salué les efforts déployés par la Commission, dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Trente-six listes électorales ont été approuvées et sur les 231 objections soumises, 226 ont été rejetées, quatre retirées et une acceptée. La Cour électorale a confirmé les décisions de la Commission sur 18 appels et les listes définitives devraient être publiées le 30 avril, jour du début de la campagne officielle, a rappelé le Coordonnateur spécial.
Toutes les parties doivent s’employer à protéger le droit des Palestiniens de la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, et de Gaza à participer sans intimidation aux élections, comme électeur ou candidat. M. Wennesland a exhorté toutes les parties à s’abstenir des arrestations, détentions ou poursuites contre la liberté d’opinion, d’expression ou d’association.
Préoccupé par la menace de la COVID-19, le haut responsable a souligné qu’elle a considérablement exacerbé la crise budgétaire et économique palestinienne, en Cisjordanie et à Gaza. Le soutien à la riposte du Gouvernement palestinien doit continuer d’être une priorité. Á ce jour, le Ministère palestinien de la santé a reçu plus de 300 000 doses de vaccin, tandis qu’Israël a poursuivi ses efforts pour vacciner des segments de la population palestinienne en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ainsi que plus de 100 000 Palestiniens détenant des permis d’entrée sur son territoire.
Le Coordonnateur spécial a salué la décision des États-Unis de reprendre leur aide économique, humanitaire, au développement et au secteur de la sécurité aux Palestiniens, y compris quelque 150 millions de dollars pour l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Le 5 avril, a informé M. Wennesland, le Gouvernement palestinien a adopté le deuxième Plan d’action national sur la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur le programme « femmes, paix et sécurité ».
Il a alerté sur le fait que la démolition et la saisie de biens palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, se sont poursuivies, au cours de la période à l’examen. Les violences se sont également poursuivies à Gaza. Il a appelé Israéliens et Palestiniens à prendre des mesures pour désamorcer les tensions et maintenir le calme. Les forces de sécurité israéliennes doivent faire preuve d’un maximum de retenue et n’utiliser la force que lorsqu’elle est strictement inévitable, a plaidé le Coordonnateur spécial, ajoutant que les tirs de roquette contre des quartiers israéliens sont une violation du droit international et doivent cesser.
Il a indiqué que dans le Golan, le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie a été généralement maintenu malgré les violations continues de l’Accord de désengagement des forces de 1974 par les parties, ce qui a conduit à des tensions croissantes. Au Liban, le Gouvernement n’est toujours pas formé, retardant la mise en œuvre de réformes cruciales et du soutien international. Dans la zone d’opérations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), la situation reste tendue, notamment en raison des incidents entre les Forces de défense israéliennes et les Forces armées libanaises, de l’autre côté de la Ligne bleue.
M. Wennesland a réitéré l’impatience des Palestiniens, privés d’élections depuis près de 15 ans. Il a rapporté les propos d’une jeune palestinienne qui a dit: « Je ne fais pas de politique mais je suis membre de cette société et je veux avoir voix au chapitre. Même si ceux pour qui je vote ne gagnent pas, au moins j’aurais exercé mon droit de vote. » La réussite de ces élections est une étape cruciale vers le renouvellement de la légitimité démocratique du Gouvernement palestinien, a souligné le Coordonnateur spécial. Ces élections doivent ouvrir la voie à l’unification de Gaza et la Cisjordanie sous une autorité nationale unique et légitime, ce qui serait une étape importante vers la réconciliation et pourrait faire avancer la paix au Moyen-Orient.
Malgré la myriade de défis, nous restons concentrés sur l’objectif de faire progresser la solution des deux États et il est important que la communauté internationale, et en particulier le Quatuor pour le Moyen-Orient, ouvre la voie vers la fin de l’occupation et la réalisation d’une paix durable. Le Quatuor doit créer un horizon politique clair et encourager toutes les parties à prendre des mesures concrètes pour favoriser la reprise des négociations, a insisté le Coordonnateur spécial.
M. REIN PAULSEN, Directeur Du département de la coordination du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que près de la moitié de la population palestinienne, estimée à 5,2 millions, a besoin d’une assistance alimentaire, principalement dans la bande de Gaza. La pandémie a aggravé les besoins, a déclaré M. Paulsen. Il a précisé que le nombre total d’infections est de 313 000, dont 3 350 décès, soit une augmentation du nombre d’infections de près de 20% ce mois-ci. Les infections à Gaza ont augmenté de 150% en avril, avec 187 décès contre 61, en mars. Gaza représente 66% de toutes les infections dans le Territoire palestinien occupé, alors qu’elle abrite 30 % de la population palestinienne. Cette flambée de l’épidémie à Gaza est très préoccupante.
M. Paulsen a ensuite indiqué que la situation demeure grave en Cisjordanie même si les infections déclinent lentement. Il a précisé qu’au 19 avril, 378 440 vaccins sont arrivés en Cisjordanie et à Gaza, dont plus de 130 000 par le biais du Mécanisme COVAX. Entre 340 000 et 500 000 vaccins supplémentaires devraient être livrés par ce Mécanisme. Un peu plus de 156 000 personnes ont été vaccinées dans le Territoire palestinien occupé par les autorités palestiniennes, soit un peu plus de 3% de la population.
M. Paulsen a souligné que près de 5 millions d’Israéliens, soit 53% de la population totale, sont totalement vaccinés. La campagne de vaccination israélienne couvre également les Palestiniens de Jérusalem-Est. Le Gouvernement israélien a aussi vacciné plus de 120 000 Palestiniens. Les restrictions prises face à la pandémie ont isolé davantage encore les habitants de la bande de Gaza, ce qui rend plus difficile de briser la dépendance à l’aide. En Cisjordanie, les autorités israéliennes ont démoli ou saisi 25 structures appartenant à des Palestiniens, y compris 6 maisons, déplaçant ainsi 25 Palestiniens, dont 15 enfants.
Près de 970 Palestiniens pourraient être expulsés de Jérusalem-Est, en raison des poursuites judiciaires entamées principalement par des colons. M. Paulsen s’est dit préoccupé par le sort de quatre familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarra qui pourraient se voir expulsées le 2 mai prochain, de maisons qu’elles occupent depuis les années 50. Il a mentionné 19 incidents sur la période à l’examen au cours desquels des colons israéliens ont blessé des Palestiniens ou endommagé leurs propriétés. De leur côté, les Palestiniens ont caillassé des véhicules portant des plaques d’immatriculation israélienne sur les routes de Cisjordanie, en en endommageant 14.
Malgré les contraintes financières, en 2020 les partenaires humanitaires ont pu aider 1,2 millions de Palestiniens. Leur objectif en 2021 est d’atteindre 1,8 millions de Palestiniens. À ce jour, seuls 22% des 147 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins sont garantis. En conclusion, M. Paulsen a salué la reprise de l’aide américaine, y compris à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), et appelé à fournir à ce dernier les fonds nécessaires.
L’Observateur permanent de l’État de Palestine, a commencé par souhaiter un « joyeux ramadan au peuple palestinien », avant de se féliciter du « désir de démocratie » exprimé par celui-ci en vue des scrutins législatif et présidentiel de cette année. Ces élections sont cruciales et ne doivent pas être mises en péril, a-t-il dit, appelant la communauté internationale à faire en sorte qu’Israël n’entrave pas ce processus, en particulier à Jérusalem-Est. Dénonçant l’arrestation de candidats et l’interruption de réunions de partis de la société civile intervenues ces derniers jours, il a souhaité que ces « actes illégaux et irresponsables » cessent immédiatement. Il a par ailleurs salué l’appui apporté par des acteurs régionaux, à commencer par l’Égypte, avant de rappeler que le droit des Palestiniens à s’exprimer librement et à faire campagne est consacré dans le droit international et dans les accords passés. Au cours des élections précédentes, en 1966, en 2005 et en 2006, ce droit a été respecté, « il doit l’être à nouveau », a-t-il soutenu.
Évoquant les conséquences de la pandémie dans le Territoires occupé, l’Observateur permanent s’est dit reconnaissant du soutien apporté par la communauté internationale, notamment par le biais du Mécanisme COVAX. Mais les souffrances des Palestiniens auraient pu être réduites si Israël s’était acquitté de ses obligations, a-t-il jugé, accusant ce pays d’avoir fait le choix de ne vacciner « que les Palestiniens qui interagissent avec les Israéliens, pas les autres » et de ne fournir aucune ressource à la bande de Gaza. De fait, a-t-il ajouté, Israël « utilise cette crise pour promouvoir ses intérêts politiques et punir collectivement les Palestiniens ».
L’Observateur a ensuite estimé que la menace liée à la poursuite de la colonisation, notamment dans les zones sensibles, doit être « prise au sérieux et contrée ». Ce que nous observons dans toute la Cisjordanie, ce sont des expulsions de familles, des démolitions de maisons et de propriétés, ce qui chamboule le paysage du Territoire occupé, a-t-il expliqué, soulignant que « les conséquences de ces actions sur la viabilité de la solution des deux États, sur la base des frontières de 1967, ne saurait être ignorées ». À ses yeux, l’objectif d’Israël est clair : saisir le maximum de terre et faire en sorte qu’il y ait le moins possible de Palestiniens. En enracinant ses colonies, Israël « poursuit son annexion illégale de notre territoire et remet en cause toute chance de paix », a martelé l’Observateur permanent, constatant que ce plan « nous est présenté de façon flagrante et éhontée, en contradiction avec le droit international ».
Pour contrer ce « plan colonial », les Palestiniens ont « désespérément besoin » d’une action internationale, qui s’appuie sur le consensus relatif à la question de Palestine, consacré dans les résolutions pertinentes du Conseil, a plaidé l’Observateur. Ce consensus a prévalu malgré les tentatives d’Israël de le « reléguer aux oubliettes », a-t-il noté, avant de se féliciter de la nouvelle position adoptée par les États-Unis, qui entendent rétablir les liens diplomatiques et reprendre leur assistance aux réfugiés palestiniens par le biais de l’UNRWA. Pour aller de l’avant, a préconisé l’Observateur permanent, il convient de réactiver les travaux du Quatuor et d’effectuer un suivi concret afin de veiller à ce que les parties respectent leurs engagements. Il importe également de convoquer une conférence de paix internationale, ainsi que l’a demandé à plusieurs reprises le Président Abbas. Il faut en outre que les États n’appuient pas les actions illégales d’Israël et qu’ils reconnaissent le droit des Palestiniens à un État indépendant, tout en faisant cesser l’impunité. « Faire rendre des comptes à Israël est nécessaire », a-t-il insisté, appelant à « dissuader les coupables pour sauver des vies et préserver les perspectives de paix ».
« Ceux qui disent que nous avons le temps devraient venir voir la situation sur le terrain », a déclaré l’Observateur permanent avant de conclure. « Israël, avec sa force militaire et ses bulldozers, est en train de créer l’apartheid », a-t-il souligné, exhortant la communauté internationale à « passer de la parole aux actes » et d’empêcher Israël de « mener son plan jusqu’au bout ». En particulier, il a appelé le Conseil de sécurité à agir de toute urgence pour faire respecter ses résolutions et apporter ainsi une contribution à la paix et à la sécurité.
Ils manifestaient pacifiquement pour exercer leur droit à la liberté d’expression et aujourd’hui ces cinq jeunes iraniens attendent leur exécution en prison. Leur crime? « avoir déclaré la guerre à Dieu », a alerté Israël. Après avoir cité un à un les noms de ces jeunes gens, le représentant s’est étonné que le débat du Conseil consiste une nouvelle fois à s’attaquer à son pays. Il a dénoncé les tentatives de l’Iran de se doter de capacités nucléaires à des fins militaires, ses terroristes qui déstabilisent la région et ses graves violations des droits de l’homme, autant de menaces substantielles à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient. C’est sur ces questions que le Conseil devrait se concentrer, a dit le représentant.
Ces dernières semaines, a-t-il poursuivi, l’Agence internationale de l’énergie atomique a confirmé que l’Iran a intensifié « son extorsion nucléaire » et fait monter l’enrichissement de l’uranium à 60%. À un tel niveau, a fait observer le représentant, on voit bien que les ambitions de l’Iran ne sont pas civiles. Elles sont de toute évidence militaires. Si le « régime iranien » voulait vraiment des capacités nucléaires civiles, il y serait parvenu, il y a des années, en faisant comme les autres: pas d’enrichissement de matière fossile sur son sol mais seulement par les importations. Or, a tranché le représentant, l’Iran a refusé cette structure. Pendant combien de temps encore, la communauté internationale va ignorer ce comportement « provocateur et dangereux », s’est impatienté le représentant, en dénonçant les exercices militaires à grand échelle, dénommés « Le Grand Prophète 15 », en violation flagrante de la résolution 2231 du Conseil de sécurité.
Le représentant a aussi attiré l’attention d’un lanceur spatial qui peut transporter une ogive nucléaire d’une tonne à 5 000 kilomètres. À quelle activité pacifique, ce type d’ogive servirait-il? S’est demandé le représentant, avant d’accuser les « Ayatollahs » de poursuivre leur objectif visant à créer une hégémonie régionale « radicale » pour appuyer et armer leurs hommes de main terroristes dans tout le Moyen-Orient. Que ce soit avec les houthistes au Yémen, les milices chiites en Iraq, le Hezbollah au Liban et en Syrie ou encore le Hamas et le Jihad islamique dans la bande de Gaza, l’Iran étend ses « tentacules de la terreur » dans toute la région. Ce pays est en plus « un violateur en série » des droits de l’homme, persécutant les minorités et exécutant les manifestants, les journalistes, les femmes, les membres de la communauté LGBTQ et des milliers d’autres.
Pourtant, le Conseil ne fait rien pour stopper l’Iran. Il préfère se perdre dans des discussions recyclées et inutiles sur le conflit israélo-palestinien, alors que les Accords d’Abraham ont clairement montré que la question n’est pas là. La question, c’est l’Iran, ce qui n’empêche pas la communauté internationale d’essayer de relancer, avec « un régime génocidaire et meurtrier », le Plan d’action global commun. Ce serait une erreur fatale, a estimé le représentant qui s’est d’ailleurs demandé pourquoi l’Iran accepterait de négocier un nouvel accord? Tout ce qu’il a à faire, c’est d’attendre l’expiration en 2030 des restrictions prévues par le Plan d’action pour que ses « Ayatollahs fanatiques » puissent continuer de financer leurs activités terroristes et le développement de leur arsenal nucléaire. Il est clair que les capacités et les connaissances dont l’Iran s’est doté sont irréversibles et aucun accord ne le ferait revenir en arrière.
Le Plan d’action n’a pas traité de la dangerosité de la situation, a dénoncé le représentant. Tout ce qu’il a fait, c’est gagner du temps et pour les nations « modérées » du Moyen-Orient, cela ne suffit pas. En l’occurrence, Israël, a rappelé le représentant, est le seul pays au monde que le « régime iranien » menace d’éliminer. C’est la raison pour laquelle, nous ne serons tenus par aucun accord qui ne réponde pas pleinement aux menaces contre notre existence même. « Vous feriez comme nous si vous étiez à notre place, surtout à la lumière de l’Holocauste. »
Si les membres du Conseil entendent, une nouvelle fois, concentrer leur déclaration sur le conflit israélo-palestinien, il faut espérer qu’ils vont parler de la manière dont ils comptent travailler avec l’Autorité palestinienne si le Hamas en devient « une partie officielle ». Le fait que le Hamas, un groupe antisémite, génocidaire et terroriste, attaché à la destruction de l’État juif et aux meurtres d’Israéliens, puisse participer aux élections, avec le fort espoir d’accroître son pouvoir, devrait préoccuper le Conseil. Le Président Biden, alors Sénateur, l’a reconnu lui-même en 2006: la montée politique du Hamas est un problème.
Or, a poursuivi le représentant, les Accords d’Abraham ont montré que la paix dans la région ne peut être réalisée qu’à travers le dialogue et l’acceptation et pas par les menaces et le terrorisme. Le succès de la paix d’Israël avec les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Maroc et le Soudan est ancré dans le fait que c’est une paix « de peuple à peuple ». Pour que ce soit le cas avec eux, les Palestiniens doivent enseigner la réconciliation et non la haine. Ils doivent apprendre à leurs enfants à jeter des ponts et non à les faire exploser. Ils doivent changer leur discours. Le représentant s’en est aussi pris à l’UNRWA dont les manuels « encouragent une violence et un terrorisme, mâtinés d’antisémitisme ». L’Office est devenu une organisation politique qui déforme la définition du mot réfugié et sans un changement total, il n’aura aucune légitimité.
Le représentant n’a pas voulu conclure sans commenter les « propos scandaleux » sur la riposte à la pandémie de COVID 19. Depuis le début, a-t-il dit, Israël travaille avec la communauté internationale pour aider les Palestiniens à répondre à la crise parce que les aider est « notre obligation morale » et qu’il est de notre intérêt d’aider nos voisins. Nous avons, a précisé le représentant, fourni 5 200 doses de vaccin à l’Autorité palestinienne, vacciné plus de 100 000 travailleurs palestiniens en Israël et facilité le transfert de 61 000 doses de vaccin par le Mécanisme COVAX.
Les États-Unis ont indiqué que leur position sur la solution des deux États est « très claire ». Nous souhaitons, ont-t-il affirmé, renouer des contacts avec les Palestiniens. Ils ont rappelé que le 7 avril, ils ont annoncé le rétablissement de leur aide aux Palestiniens, avec un montant de 235 millions de dollars, dont 150 millions à l’UNRWA, 75 millions, à la relance économique et au développement et 10 millions de dollars, aux programmes de paix. Cette somme s’ajoute aux 15 millions d’aide humanitaire annoncés en mars, ont-ils aussi rappelé, e parlant d’un engagement « de taille ».
La reprise de notre aide à l’UNRWA, ont prévenu les États-Unis, ne suffira pas. Ils ont exhorté les autres partenaires à revoir leurs contributions à la hausse, avant de souligner la nécessité d’une gouvernance « plus transparente » de l’UNRWA et d’une tolérance zéro face au racisme. La reprise de l’aide, ont-ils expliqué, est l’un des volets de notre stratégie, avec la promotion de l’état de droit. Nous voulons travailler avec les Israéliens et les Palestiniens que nous exhortons de s’abstenir de tout acte qui pourrait éloigner la solution des deux États, y compris l’expansion des colonies de peuplement et les incitations à la haine. Les États-Unis ont estimé que les élections palestiniennes sont « une question purement palestinienne » et que toute assistance apportée dans ce cadre doit se fonder sur le droit d’Israël d’exister.
Le Kenya s’est élevé contre toutes les violations des mécanismes internationaux convenus, y compris les résolutions du Conseil, qui mettent en danger la paix et la prospérité du Moyen-Orient. Á cette aune, il a condamné les attaques à la roquette qui visent délibérément les civils dans le but de semer la peur et de modifier le processus politique. Il a également noté avec préoccupation les démolitions croissantes de maisons et d’infrastructures civiles, estimant que ces actions, ajoutées à l’expansion des colonies, ont des implications sur la contiguïté territoriale et la solution des deux États.
Pour le Kenya, les deux parties doivent s’efforcer de se rencontrer et de « jeter des ponts de compréhension et de respect » si elles veulent un jour « donner la paix à leurs enfants ». En attendant que de tels efforts soient lancés, la communauté internationale doit tout mettre en œuvre pour soutenir la stabilité, a plaidé la délégation, avant de saluer les efforts menés à cette fin par la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).
Concernant les prochaines élections palestiniennes, le Kenya a pris note des progrès accomplis dans l'inscription des électeurs, y compris à Jérusalem-Est. Il a souhaité que les préparatifs et la conduite des élections législatives prévues dans un mois et de l’élection présidentielle, au mois de juillet, soient « rapides, libres, équitables et participatifs ». La délégation s’est par ailleurs alarmée de la disparité croissante dans l’accès aux vaccins contre la COVID-19, appelant à une coopération renforcée entre les autorités israéliennes et palestiniennes pour garantir une distribution équitable. Enfin, le Kenya a dit attendre avec intérêt les résultats des discussions du Quatuor pour le Moyen-Orient.
La Norvège a réitéré que depuis les Accords d’Oslo, elle est un partenaire fiable de l’édification d’un État palestinien « libre, démocratique et prospère ». Elle a salué l’annonce des élections palestiniennes, notant les fortes attentes du peuple palestinien et la participation de femmes candidates. La Norvège a exhorté l’Autorité palestinienne à ne pas oublier les jeunes. Le dialogue entre les factions pour s’assurer que les élections se déroulent de manière libre, équitable et compétitive est encourageant. La Norvège a aussi exhorté l’Autorité palestinienne et Israël à faciliter ces élections, en respectant les engagements pris dans les Accords d’Oslo II. Il incombe toutefois avant tout aux factions palestiniennes de veiller à ce que les élections favorisent l’unité, renforcent la démocratie et l’état de droit, a rappelé la délégation.
Le Conseil, a dit la Norvège, doit faire de son mieux pour soutenir le peuple palestinien et il revient à l’Autorité palestinienne de fournir une bonne base pour la coopération avec ses partenaires, en respectant les engagements pris par l’OLP dans les accords précédents y compris la reconnaissance du droit d’Israël d’exister et l’attachement à la non-violence.
La Norvège s’est dite prête à contribuer à la reprise de négociations lesquelles doivent s’appuyer sur les accords antérieurs et se fonder sur le droit international, les résolutions du Conseil de sécurité et les paramètres convenus au niveau international. Préoccupée par les activités de colonisation, y compris les démolitions de propriétés, la Norvège a juté particulièrement inquiétants les projets d’expulsion de 37 familles de leurs maisons à Cheik Jarrah et Silwan à Jérusalem-Est. Mais elle s’est dite encouragée que de plus en plus de Palestiniens reçoivent le vaccin contre la COVID-19. Les projets de construction d’infrastructures de base à travers la Palestine montrent également des progrès, en particulier dans le domaine de l’eau, de l’assainissement et de l’énergie. La Norvège a enfin salué la décision des États-Unis de reprendre l’aide économique, humanitaire et au développement en faveur des Palestiniens, y compris par l’intermédiaire de l’UNRWA.
La Chine a souligné l’attention soutenue que la communauté internationale accorde à la question de Palestine, laquelle doit rester prioritaire. Elle a noté l’élan diplomatique observé récemment et a voulu que l’on tire profit pour promouvoir la solution des deux États. Israël, a-t-elle dit, doit cesser ses activités de colonisation et éviter toute violence contre les civils. Dans le même temps, son droit d’exister doit être reconnu et garanti. Rien ne sert plus l’équité et la justice au Moyen-Orient, a poursuivi la Chine, que la solution des deux États. Elle a plaidé pour des conditions propices à la tenue des prochaines élections palestiniennes, qui constituent « l’évènement politique de l’année en Palestine », puisque ce sont les premières depuis 2006. Elle a appelé à des élections pacifiques et transparentes dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. Elle a salué la reprise de l’aide des États-Unis aux Palestiniens et espéré qu’elle serve de catalyseur à de nouvelles aides. Enfin, elle a rappelé que 120 000 vaccins chinois ont été fournis à la Palestine au mois de mars.
L’Inde s’est félicitée des progrès accomplis dans la préparation des élections législatives palestiniennes. Elle a rappelé qu’elle a toujours soutenu un processus électoral « juste, crédible, transparent et inclusif » en Palestine, notamment en participant à l’observation électorale et en dispensant une formation à la Commission électorale palestinienne. La délégation a par ailleurs rappelé sa position constante en faveur d’une solution négociée à deux États obtenue grâce à des négociations directes. Une telle solution devrait, selon elle, répondre aux besoins de sécurité d’Israël, mais aussi aux aspirations des Palestiniens à un État, tout en résolvant toutes les questions relatives au statut final.
Rappelant que la résolution 2334 (2016) appelle à faire progresser cette solution par le biais de négociations et à inverser les tendances négatives sur le terrain, l’Inde a exhorté les deux parties à s’abstenir de prendre des mesures unilatérales qui sapent les conditions nécessaires à la promotion de la paix et à se concentrer plutôt sur la réduction du déficit de confiance. La communauté internationale devrait également encourager la reprise des négociations directes, a-t-elle ajouté, en soulignant le rôle important du Quatuor pour le Moyen-Orient à cet égard.
S’agissant de la pandémie de COVID-19, l’Inde a salué les efforts de l’ONU et de ses agences pour soutenir la riposte de l’Autorité palestinienne. Elle s’est aussi félicitée de la coopération entre les autorités israéliennes et palestiniennes pour atténuer les effets du virus, encourageant la poursuite de ces efforts, notamment grâce à une circulation fluide des vaccins. Applaudissant à cet égard le travail effectué par l’UNRWA, elle a rappelé son engagement à lui verser 10 millions pour cet exercice biennal 2021-2022.
Le Royaume-Uni a salué la décision prise le 7 avril par les États-Unis de rétablir leur aide au peuple palestinien et à l’UNRWA. Il a promis de continuer de faire pression pour le rétablissement des mécanismes formels israélo-palestiniens, tels que le Comité économique mixte. Apportant soutien aux prochaines élections dans le Territoire palestinien occupé, il a demandé au Gouvernement israélien de les faciliter, en particulier à Jérusalem-Est. La décision d’interrompre des réunions à Jérusalem-Est et d’arrêter des candidats est tout simplement inacceptable, a dénoncé le Royaume-Uni.
Quant aux derniers événements sur le Mont du Temple ou l’Esplanade des Mosquées, il a demandé à toutes les parties de soutenir les efforts de la Jordanie pour maintenir le calme et condamné, ce faisant, les actes unilatéraux qui enflamment les tensions. À cet égard, il a souligné que la construction « illégale » de colonies israéliennes demeure « la plus grande menace physique » à la solution des deux États. Il a exhorté Israël à renoncer à son plan d’annexion, craignant l’impact néfaste qu’auront les démolitions et les expulsions sur un futur État palestinien. Cela n’a pas empêché le Royaume-Uni de dénoncer les provocations, l’antisémitisme et les actes de terrorisme, comme « totalement inacceptables », sans pour autant oublier de pointer du doigt la violences des colons israéliens en Cisjordanie et l’usage excessif de la force par Israël.
L’Irlande a estimé que la solution des deux États représente la perspective de paix la plus solide. Elle a souligné l’importance d’institutions palestiniennes démocratiques et responsables pour la faisabilité d’une telle solution. Des élections libres, transparentes et inclusives sont essentielles, a-t-elle martelé, pronostiquant que des élections dans tout le Territoire palestinien occupé permettront de redonner leur légitimité aux institutions nationales palestiniennes. L’Irlande a exhorté Israël à faciliter la tenue de ces élections, y compris à Jérusalem-Est. Il nous tarde de travailler avec un nouveau gouvernement palestinien qui promeuve les principes du droit international, la non-violence et la gouvernance démocratique, a-t-elle déclaré.
L’Irlande a défendu la pleine participation des femmes palestiniennes à ces élections, en soulignant que cette participation n’est pas une demande mais un droit. Elle s’est dite préoccupée par l’état de mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) et a condamné les colonies de peuplement israéliennes, « véritable obstacle à la paix ». Les actes de violence, y compris les tirs de roquette, continuent de saper la confiance entre les parties, a dit l’Irlande, en les condamnant. Elle a aussi dénoncé l’aggravation de la violence commise par les colons et rappelé aux parties leurs obligations en vertu du droit international. Enfin, l’Irlande a exhorté Israël à assurer un accès équitable aux vaccins et salué la reprise de l’aide américaine à l’UNRWA.
La Tunisie a constaté que, malgré les décisions légitimes internationales, Israël continue d’opprimer le peuple palestinien, tout en poursuivant ses politiques expansionnistes et ses plans d’implantation dans les territoires palestiniens, en violation grave du droit international et sans la moindre responsabilisation. À la lumière de cette persistance israélienne à faire obstacle aux efforts de règlement pacifique du conflit, elle a appelé à nouveau le Conseil de sécurité à intensifier ses pressions afin de contraindre la Puissance occupante à se conformer à ses décisions, notamment à la résolution 2334 (2016), et à mettre immédiatement un terme à ses plans qui sapent la solution des deux États.
Notant ensuite que les élections palestiniennes de cette année constituent une « étape importante » pour le renforcement de la gouvernance démocratique et des fondements de l’État palestinien, la Tunisie a dénoncé les tentatives visant à perturber le processus électoral et à restreindre les candidats palestiniens. La délégation a exhorté la communauté internationale à garantir la tenue d’élections à Jérusalem-Est et à faciliter l’accomplissement du devoir électoral des Palestiniens dans le Territoire palestinien occupé, sans entrave des autorités d’occupation. Elle a d’autre part réaffirmé la nécessité de mettre fin aux restrictions israéliennes contre la liberté des Palestiniens de pratiquer leurs rites religieux à Jérusalem, en particulier pendant le mois de ramadan.
S’agissant de la pandémie de COVID-19 et des répercussions des restrictions économiques de l’occupation, la Tunisie a invité les acteurs régionaux et internationaux à œuvrer pour augmenter le niveau de l’aide humanitaire et de la réponse dans le Territoire palestinien occupé. Il importe aussi, selon elle, de soutenir financièrement l’UNRWA en 2021 afin de lui permettre de continuer à fournir ses services à plus de 5,5 millions de réfugiés de Palestine. La délégation a salué à cet égard la décision de l’Administration américaine de reprendre l’aide économique et humanitaire au profit du peuple palestinien, y compris en contribuant au financement de l’Office.
Enfin, compte tenu du « siège injuste » auquel sont soumis les habitants de Gaza, victimes d’une punition, collective et du déni de leurs droits les plus élémentaires, la Tunisie a appelé le Conseil à enjoindre à Israël de mettre fin à ce blocus. Elle a également dit attendre avec intérêt l’intensification des efforts du Quatuor pour le Moyen-Orient en faveur du processus de paix.
La France a rappelé que seule la solution des deux États permettra d’apporter une paix durable dans la région. Cette solution est la seule à même de répondre aux aspirations légitimes du peuple palestinien à la souveraineté et du peuple israélien à la sécurité, a souligné la délégation « très préoccupée » face au risque d’annexion de fait de territoires palestiniens occupés. La France a appelé Israël à abandonner ses plans d’expansion des colonies, en particulier son projet d’avancer la construction de 540 logements dans la colonie de Har Homa à Jérusalem-Est, et à mettre un terme aux démolitions de structures palestiniennes, y compris celles financées par elle-même et l’Union européenne. Ces démolitions atteignent un niveau record préoccupant et sont contraires aux obligations d’Israël au titre de la IVe convention de Genève, a martelé la France.
Elle s’est à son tour alarmée des possibles évictions dans les semaines à venir de familles palestiniennes des quartiers de Silwan et Cheik Jarrah à Jérusalem-Est. Elle a condamné les tirs de roquette depuis Gaza vers des zones habitées d’Israël et souligné qu’elle « ne transigera jamais avec la sécurité d’Israël ». C’est dans ce contexte, a-t-elle plaidé, que nous devons collectivement redoubler d’efforts pour que les parties reprennent le chemin des négociations. Elle a dit se mobiliser, avec ses partenaires allemand, égyptien et jordanien, pour recréer les conditions du dialogue de façon pragmatique et réaliste. « Nous souhaitons y travailler, notamment avec les membres du Quatuor, qui partagent cet objectif en commun ».
Une coordination accrue entre les parties est nécessaire en priorité pour permettre une réponse efficace à la pandémie de COVID-19 qui continue à se propager, en particulier à Gaza, a encore plaidé la France qui a noté que le contraste entre le taux de vaccination en Israël, plus de 65% de la population, et celui des Territoire palestinien occupé, moins de 3%, est « frappant ». Elle s’est réjouie de la reprise des financements américaines à l’UNRWA, une agence onusienne qui joue un rôle essentiel pour la stabilité de la région et qui restera crucial tant qu’une solution juste, réaliste et pérenne à la question des réfugiés ne sera pas trouvée. Revenant sur les élections palestiniennes, la France a appelé l’ensemble des acteurs à agir de manière constructive pour mener à bien le processus électoral, rappelant l’importance des principes du droit international, de la non-violence, du droit d’Israël à exister, du respect des accords passés. Elle a appelé Israël à permettre l’organisation des élections sur l’ensemble des territoires palestiniens, y compris à Jérusalem-Est.
Le Niger a noté le regain de mobilisation diplomatique pour relancer le processus de paix Israélo-Palestinien, en panne depuis des années. La récente normalisation des relations entre Israël et certains de ces voisins arabes, la réunion ministérielle de Paris ou la réunion des Envoyés spéciaux du Quartet de 11 et 23 mars derniers, sont tous des signaux positifs qui doivent servir de tremplin pour relancer le processus de paix direct entre Israéliens et Palestiniens. Il a précisé que toute tentative de réactivation du processus de paix ne peut prospérer tant que qu’Israël continue sa politique « effrénée » d’occupation de terres palestiniennes, de construction de nouvelles colonies de peuplement, de violation quotidienne de droits des Palestiniens, de maintien du blocus de Gaza, toutes choses qui violent la résolution 2334 (2016).
Le Niger a espéré que les prochaines élections palestiniennes, si elles sont organisées dans les meilleures conditions, renforceront la cohésion entre les factions palestiniennes et influeront sur un retour au dialogue avec la partie israélienne. Au moment, a-t-il poursuivi, où Israël autorise ses citoyens à revenir à la vie d’avant COVID, après une campagne de vaccination réussie, il doit, en tant que Puissance occupante, garantir que le vaccin arrive dans les territoires sous son occupation afin d’y faciliter une lutte efficace contre la propagation du virus. Enfin, le Niger a salué tous les donateurs qui continuent de soutenir l’UNRWA, ainsi que la décision des autorités américaines de rétablir leur aide humanitaire et leurs contacts diplomatiques avec les Palestiniens.
Le Mexique s’est félicité de ce que la population palestinienne se prépare activement à participer aux élections. Il a dit voir dans les 36 listes de candidats le signe d’un vif intérêt pour le processus politique. Rappelant que la tenue régulière de scrutins constitue la base de la vie démocratique, il a appelé l’Autorité palestinienne à poursuivre l’organisation des élections, tout en souhaitant qu’il n’y aura aucun obstacle dans le déroulement de ces scrutins, notamment à Jérusalem-Est. À cet égard, le Mexique a condamné le harcèlement auquel se livre Israël contre des activistes palestiniens à Jérusalem-Est. Il faut protéger la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique, a-t-elle martelé.
Le Mexique a salué, à son tour, l’annonce du Gouvernement des États-Unis sur la reprise de sa contribution financière à l’UNRWA. Les travaux de l’Office sont essentiels pour répondre aux besoins élémentaires des réfugiés de Palestine, particulièrement dans le contexte de pandémie, a insisté la délégation, applaudissant l’arrivée de stocks supplémentaires de vaccins en provenance de Chine, des Émirats arabes unis, d’Inde et de Russie, ainsi que par le biais du Mécanisme COVAX. Le Mexique s’est également réjoui qu’Israël ait vacciné 100 000 travailleurs palestiniens, tout en l’appelant à lever son blocus contre la bande de Gaza afin de permettre l’entrée de fournitures humanitaires et médicales.
Il s’est par ailleurs alarmé de l’annonce par Israël sur la construction 540 unités de logements supplémentaires et du projet de loi visant à légaliser des postes avancés dans les territoires occupés. Y voyant une menace aux efforts de paix, le Mexique a également dénoncé la destruction de structures palestiniennes. Ces actes et la poursuite des activités de peuplement constituent des violations flagrantes du droit international, a-t-il tranché. Tout aussi préoccupé par les affrontements autour de l’Esplanade des mosquées, le Mexique a appelé Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à respecter le droit de culte. Il n’a pas manqué de condamner les tirs de roquette contre les civils israéliens et de réaffirmer son appui au travail du Quatuor en faveur de la solution des deux États.
L’Estonie a appelé le Conseil, les membres du Quatuor pour le Moyen-Orient et les pays de la région à créer des conditions favorables à la reprise de négociations directes entre Israël et l’Autorité palestinienne. Elle a encouragé Israël et l’Autorité palestinienne à prendre des mesures concrètes pour renforcer la coopération bilatérale et à rétablir la confiance mutuelle. Toutes les parties doivent s’abstenir de toute mesure unilatérale qui compromettrait la viabilité de la solution des deux États. Israël, s’est expliquée l’Estonie, doit mettre fin à l’expansion des colonies et aux démolitions, et renoncer à la construction d’autres logements. L’Estonie a aussi condamné la violence contre les civils, la terreur, les incitations à la haine et les provocations.
Saluant l’engagement des factions palestiniennes à se préparer aux prochaines élections législatives, présidentielle, elle leur a demandé de garantir des élections libres, équitables et inclusives. Les autorités israéliennes, a-t-elle ajouté, doivent faciliter la tenue des élections sur l’ensemble du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, conformément aux Accords d’Oslo. L’Estonie a enfin salué l’annonce des États-Unis de reprendre le financement de l’UNRWA.
Saint-Vincent-et-les Grenadines a rappelé l’obligation qu’a le Conseil de coopérer pour résoudre le conflit israélo-palestinien. « Nous avons déjà perdu trop de temps », s’est-elle impatientée devant l’expansion des colonies de peuplement, pourtant illégales, et les démolitions et saisies de biens palestiniens, autant d’actes contraires au processus de paix et à la solution des deux États. Saint-Vincent-et-les Grenadines a souligné que la solution des deux États demeure la seule voie pour que Palestiniens et Israéliens puissent concrétiser leurs aspirations légitimes de vivre dans la paix et la sécurité. Cette paix et cette sécurité doivent se fonder, a-t-elle souligné, sur les frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux États. Au regard de la gravité de la situation à Gaza, Saint-Vincent-et-les Grenadines a appelé à la levée du blocus et plaidé pour un financement pérenne et durable de l’UNRWA. La communauté internationale, y compris Israël, doit faire en sorte que les Palestiniens aient accès aux vaccins contre la COVID-19, a-t-elle conclu, avant de souligner, à son tour, l’importance qu’il y a à ce que les prochaines élections palestiniennes soient transparentes et justes. Israël doit faciliter leur tenue dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé.
La Fédération de Russie a réaffirmé son engagement en faveur d’un règlement juste de la question de Palestine sur la base de la solution des deux États et des paramètres internationalement agréés. D’autres questions relatives au statut final doivent être réglées par le biais de négociations directes entre les parties, a-t-elle affirmé, souhaitant que l’on tienne compte également des préoccupations sécuritaires d’Israël. La délégation a ensuite souligné la participation de son pays aux efforts collectifs visant à parvenir à une paix pérenne au Moyen-Orient. Elle a ainsi indiqué que la Fédération de Russie continue de travailler avec toutes les parties prenantes, notamment le Quatuor pour le Moyen-Orient. Dans ce cadre, elle envisage la tenue d’une réunion ministérielle du Quatuor ainsi qu’une rencontre au format « Quatuor+ » pour sortir de l’impasse actuelle dans la région. À ses yeux, l’initiative de la Présidence palestinienne en faveur de l’organisation d’une conférence de paix internationale a son utilité et doit être appuyée.
Alors que des élections palestiniennes doivent se tenir prochainement, la Fédération de Russie a appelé les parties à s’abstenir de toute provocation susceptible de perturber les scrutins. Jugeant que ce processus électoral devrait permettre un rapprochement des deux parties, elle s’est aussi félicitée de son « influence positive » sur les différences factions palestiniennes. La Fédération de Russie s’est en revanche déclarée préoccupée par les activités israéliennes de colonisation, qui, selon elle, mettent en péril les perspectives d’un État palestinien « d’un seul tenant ». Elle a par ailleurs estimé urgent d’aider les Palestiniens à surmonter leurs difficultés humanitaires alors que la pandémie de COVID-19 continue de faire rage. À ses yeux, la coopération est particulièrement importante pour la campagne de vaccination. Dans ce contexte, la Fédération a appelé la communauté internationale à mobiliser ses ressources pour venir en aide à l’UNRWA, précisant qu’elle apporte pour sa part une aide bilatérale à l’Office.
Enfin, la délégation russe a vivement déploré les « graves problèmes techniques » rencontrés au cours cette réunion en visioconférence, lesquelles « montrent bien que le Conseil de sécurité ne peut pleinement opérer sur Internet ». Il est temps, a-t-elle estimé, de reprendre les réunions en présentiel, un scenario pour lequel elle plaide depuis l’automne dernier. Elle a donc invité la Présidence vietnamienne et la future Présidence chinoise à prendre des mesures concrètes « pour que cette question soit enfin réglée ».
Le Viet Nam a appelé le Quatuor et les pays de la région à créer des conditions favorables à la reprise de négociations entre Israël et les Palestiniens. Il a soutenu l’appel du Président Abbas à une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient. Encouragé par la reprise de la coopération entre le Gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne sur certaines questions, il les a exhortés à prendre des mesures de confiance et à s’abstenir de toute action unilatérale qui pourrait compromettre la perspective des négociations. L’aggravation de la violence des colons est « alarmante » et les autorités israéliennes doivent prendre les mesures nécessaires pour s’attaquer à ce problème.
Saluant les progrès réalisés dans les préparatifs des prochaines élections palestiniennes, le Viet Nam a salué le taux élevé des inscriptions sur les listes électorales. Il a prié le Gouvernement israélien de faciliter le processus électoral, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, condamnant les activités de colonisation, en particulier les plans de construction de nouveaux logements, qui compliquent la création d’un État palestinien viable. Condamnant les démolitions et la confiscation de structures et propriétés palestiniennes, le Viet Nam a attiré l’attention sur la situation humanitaire et économique « désastreuse » des Palestiniens, en ces temps de recrudescence de la pandémie de COVID-19.