Moyen-Orient: devant le Conseil de sécurité, le Coordonnateur spécial exhorte Israël à stopper la colonisation et se dit déterminé à aider les parties
Un peu plus de quatre ans après l’adoption de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, qui exigeait qu’Israël arrête « immédiatement et complètement » toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient s’est dit « profondément préoccupé », ce matin, par l’expansion continue des colonies israéliennes, « qui enracinent l’occupation israélienne, érodent la possibilité d’un État palestinien contigu, indépendant et viable, et menacent la perspective d’une solution à deux États ».
M. Tor Wennesland, qui présentait au Conseil de sécurité réuni en visioconférence le dix-septième rapport sur la mise en œuvre de ladite résolution, a exhorté Israël à cesser toutes les activités de colonisation, les démolitions et les expulsions, en rappelant que les colonies n’ont aucune validité juridique.
Dans un contexte marqué par des violences répétées contre les civils et des rhétoriques et provocations des deux côtés, le Coordonnateur spécial a dit sa détermination à aider Palestiniens et Israéliens à régler le conflit et à mettre fin à l’occupation, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU, au droit international et aux accords bilatéraux, dans la poursuite de la vision des deux États.
Cela signifie, pour le Coordonnateur spécial, « Israël et un État palestinien indépendant, démocratique, contigu, viable et souverain, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d’avant 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux États ». Dans cet objectif, M. Wennesland a réitéré son appel aux membres du Quatuor pour le Moyen-Orient, aux principaux partenaires arabes et internationaux, ainsi qu’aux dirigeants israéliens et palestiniens, à redoubler d’efforts pour revenir à des négociations constructives en vue d’une solution viable à deux États.
Parmi les motifs de satisfaction, M. Wennesland a salué la poursuite du processus d’inscription des électeurs et la finalisation des listes électorales et des candidats. Il a invité la communauté internationale à soutenir les efforts palestiniens ainsi déployés pour restaurer la démocratie et la légitimité des institutions nationales, en envoyant notamment des missions d'observation malgré les défis que pose la COVID-19. Se félicitant au passage de l’arrivée des premiers vaccins dans le territoire palestinien, le Coordonnateur spécial a misé sur la reprise de la coordination entre Israël et l’Autorité palestinienne, qui place le Gouvernement palestinien dans une position budgétaire plus solide et qui laisse espérer une plus grande communication entre les parties sur une variété de questions critiques.
Dans leurs interventions, les membres du Conseil ont appelé à la mise en application des dispositions de la résolution 2334 déjà vieille de cinq ans et, dès lors, à l’arrêt des activités de peuplement. La Chine a constaté que malgré ces appels, le nombre de colonies israéliennes n’a cessé d’augmenter. Saint-Vincent-et-les Grenadines en a appelé au respect de l’intégrité territoriale de l’État de Palestine, jugeant crucial que le Conseil condamne les activités de colonisation d’Israël et les déclare nulles et non avenues, en utilisant « tous les moyens à sa disposition pour préserver l’intégrité territoriale » de la Palestine.
À l’instar de l’ensemble des intervenants, l’Irlande s’est dite extrêmement préoccupée par le taux accru de démolitions et de saisies de structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. « Cette année, plus de 280 structures ont été démolies dans tout le Territoire palestinien occupé », a noté l’Irlande avant de s’inquiéter de la menace croissante d’expulsions et de démolitions, en particulier à Jérusalem-Est.
« Si certaines critiques à l’encontre d’Israël sont souvent légitimes, d’autres versent dans l’antisémitisme », a regretté la délégation américaine, avant d’assurer que les États-Unis se tiendront toujours aux côtés d’Israël, en particulier quand ce pays est montré du doigt par des organes internationaux. Les États-Unis ont dit vouloir prendre des mesures pour rouvrir les canaux de négociation entre les parties pour appuyer un règlement pacifique. La délégation américaine a en outre annoncé une nouvelle aide de 15 millions de dollars pour soutenir les personnes plus vulnérables en Cisjordanie et à Gaza, en précisant que cette aide urgente n’est qu’un volet de l’engagement renouvelé des États-Unis en faveur du peuple palestinien.
Après avoir appelé à entendre les préoccupations d’Israël en matière de sécurité, la Fédération de Russie a estimé que les prochaines élections palestiniennes sont une chance de surmonter les divergences et de renforcer les institutions étatiques. La délégation russe a, elle aussi, fait part de sa volonté d’aider les parties à revenir à la table des négociations en soulignant sa proposition de convoquer dans les mois à venir une réunion du Quatuor au niveau ministériel, avec des représentants d’Israël et de la Palestine ainsi que plusieurs autres acteurs régionaux
M. Wennesland a d’ailleurs signalé que les envoyés du Quatuor se sont réunis virtuellement les 23 décembre, 15 février et 23 mars derniers, pour discuter des derniers développements politiques. « Tous ont convenu de se rencontrer régulièrement pour poursuivre leur engagement. » Il a aussi mentionné la réunion entre les Ministres des affaires étrangères de l’Égypte, de la France, de l’Allemagne et de la Jordanie, au Caire le 11 janvier et à Paris le 11 mars, pour discuter des moyens de faire progresser le processus de paix au Moyen-Orient.
La France, qui s’est félicitée de cette réunion, a rappelé l’obligation des États de faire la distinction dans leurs échanges entre le territoire d’Israël et les territoires occupés de 1967. Elle a demandé de matérialiser cette distinction à travers, par exemple, l’étiquetage différencié des produits en provenance des colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
Enfin, les membres du Conseil ont estimé que les contextes électoraux palestinien et israélien offraient une possibilité d’inverser les tendances négatives et de progresser vers la paix. « Nous appelons les parties à se saisir de cette occasion », a dit la délégation britannique avant de saluer les mesures positives qui ont suivi la reprise de la coordination entre les parties en novembre 2020.
Présentant le dix-septième rapport sur la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, couvrant la période du 11 décembre 2020 au 23 mars 2021, M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a mis l’accent sur les violations concrètes de cette résolution par les Israéliens. Illustrant son propos, il a dénoncé l’annonce des 17 et 18 janvier, par laquelle les autorités israéliennes ont présenté des plans pour 800 logements et fait des appels d’offre pour 1 900 logements dans les colonies de la zone C et 210 à Jérusalem-Est. Le 19 janvier, le tribunal de district de Jérusalem a rejeté une injonction de geler le processus d’appel d’offres pour quelque 1 200 unités à Givat Hamatos, s’est inquiété M. Wennesland en notant que ces appels d’offres vont consolider l’encerclement de Jérusalem par le Sud, ce qui ne peut que nuire aux perspectives d’un futur État palestinien contigu. Il a aussi dénoncé les démolitions et les saisies par les autorités israéliennes de 325 structures appartenant à des Palestiniens, qui ont entraîné le déplacement de 465 personnes.
Alors que la résolution 2334 appelle à des mesures immédiates pour prévenir tous les actes de violence contre les civils, M. Wennesland a indiqué que quatre Palestiniens, dont deux enfants, ont été tués par les forces de sécurité israéliennes, et que 480 Palestiniens, dont 7 femmes et 66 enfants, ont été blessés, dont 55 par balles réelles. Il a ajouté qu’une femme israélienne a été tuée et 12 membres des forces de sécurité israéliennes blessés, tandis que 18 civils israéliens ont été blessés par des Palestiniens dans des affrontements, des jets de pierres et de cocktails Molotov, des attaques et autres incidents. À Gaza, des militants palestiniens ont lancé six roquettes et un ballon incendiaire vers Israël auxquels les forces de défense israéliennes ont répondu en tirant 11 missiles sur Gaza, frappant ce qu’elles ont qualifié de « positions du Hamas », ainsi que des zones ouvertes.
Alors que la résolution 2334 appelle les parties à s’abstenir de tout acte de provocation, le Coordonnateur a relevé qu’un haut responsable du Fatah a déclaré qu’Israël menait un « deuxième Holocauste » contre les Palestiniens, qu’un responsable de l’Autorité palestinienne (AP) a utilisé un langage antisémite pour décrire les Juifs, tandis qu’un autre responsable de l’AP a accusé Israël de « s’efforcer de détruire la mosquée Al-Aqsa ». En outre, un haut responsable du Hamas a appelé à « anéantir le monstrueux État d’Israël », affirmant que « l’ennemi sioniste » cherche à « corrompre toute l’humanité ». De l’autre côté, un membre de la Knesset a salué la création d’avant-postes, affirmant que les colons qui y vivent « empêchent avec leurs propres corps toute possibilité de création future d’un État terroriste palestinien au cœur de l’État d’Israël ».
Alors que la résolution 2334 appelle les parties à continuer de déployer des efforts collectifs pour lancer des négociations crédibles, M. Wennesland a indiqué que les Ministres des affaires étrangères de l'Égypte, de la France, de l’Allemagne et de la Jordanie se sont réunis au Caire le 11 janvier et à Paris le 11 mars pour discuter des moyens de faire progresser le processus de paix au Moyen-Orient, notamment grâce à des efforts collectifs avec le Quatuor pour le Moyen-Orient. En outre, le 21 décembre 2020, le Congrès des États-Unis a adopté une loi qui alloue 250 millions de dollars sur cinq ans à des programmes qui « contribuent à jeter les bases d’une coexistence pacifique entre Israéliens et Palestiniens et à une solution durable à deux États », s’est félicité le Coordonnateur spécial. Il a aussi indiqué que les 23 décembre, 15 février et 23 mars derniers, les envoyés du Quatuor pour le Moyen-Orient se sont réunis virtuellement pour discuter des derniers développements politiques et de la situation sur le terrain. Tous ont convenu de se rencontrer régulièrement pour poursuivre leur engagement.
Le 8 février, la Ligue des États arabes a publié une déclaration réaffirmant son soutien à la création d’un État palestinien indépendant et souverain fondé sur les lignes de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Le Coordonnateur spécial s’est dit profondément préoccupé par l’expansion continue des colonies israéliennes, en particulier dans les zones extrêmement sensibles, qui enracine l’occupation israélienne, érode la possibilité d’un État palestinien contigu, indépendant et viable et menace encore davantage la perspective de parvenir à une solution à deux États. Réaffirmant que les colonies n’ont aucune validité juridique et constituent une violation flagrante du droit international, M. Wennesland a exhorté Israël à cesser immédiatement l’avancement de toutes les activités de colonisation.
Face à une flambée des démolitions et des saisies de structures appartenant à des Palestiniens, dont des projets humanitaires financés au niveau international, M. Wennesland a également exhorté Israël à cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en droit international humanitaire, et à approuver des plans qui permettraient à ces communautés de construire légalement et de répondre à leurs besoins de développement.
Alors que la pandémie de COVID-19 continue d’avoir un effet dévastateur sur les Palestiniens et leurs conditions de vie, M. Wennesland a salué les efforts du Gouvernement palestinien pour planifier et mettre en œuvre sa campagne de vaccination. Il a indiqué que les agences des Nations Unies, en particulier l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF, l’UNRWA et leurs partenaires continueront d'appuyer les efforts de vaccination. « La facilitation israélienne des livraisons de vaccins reste essentielle », a-t-il précisé.
« Nous commençons 2021 avec un optimisme prudent », a dit M. Wennesland tout en notant que 2020 a été une année de revers pour les Palestiniens, leurs institutions et leur économie. « La reprise de la coordination entre Israël et l’Autorité palestinienne place le Gouvernement palestinien dans une position budgétaire plus solide et pourrait présager une plus grande communication entre les parties sur une variété de questions critiques. Par ailleurs, il s’est félicité que les vaccins aient commencé à arriver dans le territoire palestinien occupé, en ajoutant qu’il s’agissait d’une première étape cruciale vers la reprise et une réouverture plus durable de l’économie.
M. Wennesland s’est également préoccupé des souffrances des Palestiniens à Gaza, craignant une nouvelle escalade. Il a estimé que le mécanisme de reconstruction de Gaza reste essentiel car l’appui humanitaire et économique, à lui seul, ne permettra pas d’y surmonter les défis. Il a jugé vital que le Hamas et d’autres factions mettent fin à l’activité militante avant d’exhorter Israël à assouplir les restrictions à la circulation des biens et des personnes à destination et en provenance de Gaza. En outre, l’unité palestinienne est essentielle selon lui pour le progrès et pour des élections libres, justes et inclusives dans tout Gaza et la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est. M. Wennesland s’est dit encouragé par l’avancée constante vers la tenue d’élections palestiniennes avant d’exhorter les parties à surmonter les différends qui subsistent.
Il a appelé les autorités de toutes les parties à veiller à ce que les acteurs politiques, les représentants de la société civile et les défenseurs des droits de l’homme puissent exercer leurs droits démocratiques sans intimidation ni menace. Il s’est d’ailleurs vivement inquiété de la violence quotidienne qui continue d’alimenter la méfiance. M. Wennesland s’est également dit profondément préoccupé par la pratique continue d’Israël de détenir les corps des Palestiniens tués et en a demandé la restitution en application du droit international humanitaire.
Il s’est dit gravement préoccupé par la situation financière de l’UNRWA avant de saluer les efforts des partenaires humanitaires pour venir en aide aux 1,8 million de Palestiniens les plus vulnérables, dont 1,4 million à Gaza, grâce à une assistance et à des programmes ciblés. « À ce jour, seulement 21% du plan de réponse humanitaire de 417 millions de dollars ont été financés. » Il a donc encouragé les donateurs à envisager un soutien supplémentaire.
Parmi les motifs de satisfaction, M. Wennesland s’est félicité de la poursuite du processus d’inscription des électeurs et de la finalisation des listes électorales et des candidats. Il a invité la communauté internationale à continuer de soutenir les efforts palestiniens pour restaurer la démocratie et la légitimité de leurs institutions nationales, dont le déploiement de missions d'observation malgré les défis de la COVID-19.
En conclusion, le Coordonnateur spécial a dit sa détermination à aider Palestiniens et Israéliens à résoudre le conflit et à mettre fin à l’occupation conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU, au droit international et aux accords bilatéraux dans la poursuite de la vision de deux États. « Cela signifie Israël et un État palestinien indépendant, démocratique, contigu, viable et souverain, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d’avant 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux États. » Le Coordonnateur spécial a aussi réitéré son appel aux membres du Quatuor pour le Moyen-Orient, aux principaux partenaires arabes et internationaux, ainsi qu’aux dirigeants israéliens et palestiniens, à redoubler d’efforts pour revenir à des négociations constructives en vue d’une solution viable à deux États.
L’Inde a appuyé une solution négociée aboutissant à un État palestinien viable, vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d’Israël. Elle a appelé de nouveau à des négociations de paix directes en vue de parvenir à la solution des deux États. La délégation a exhorté les parties à s’abstenir de toute mesure unilatérale susceptible de saper les conditions pour la recherche de la paix, avant de saluer la reprise de la coordination civile et militaire entre Israël et l’Autorité palestinienne. « Nous avons besoin de nouvelles mesures pour aider les parties à combler le déficit de confiance et ouvrir la voie pour une reprise de négociations crédibles. »
La délégation a salué l’accord trouvé par les parties palestiniennes sur les modalités des prochaines élections législatives, y compris sur un code de conduite destiné à préserver la transparence et l’intégrité des élections. Elle a apporté son appui à l’UNRWA, en rappelant que l’Inde lui a octroyé une contribution volontaire de 15 millions de dollars ces trois dernières années. Enfin, elle a invité la communauté internationale à tirer profit de la séquence électorale en Palestine et en Israël pour les encourager à retourner à la table des négociations.
La France a rappelé qu’il y a un peu plus de quatre ans, le Conseil a réaffirmé l’importance de parvenir à une résolution juste et durable au conflit israélo-palestinien en adoptant la résolution 2334. Elle a notamment indiqué que ce texte affirme qu’aucun changement aux lignes de 1967 autre que ceux agréés entre les parties ne serait reconnu et que tous les États avaient l’obligation de faire la distinction dans leurs échanges entre le territoire d’Israël et les territoires occupés de 1967. Cette distinction doit notamment se matérialiser tant dans les accords bilatéraux que dans les échanges commerciaux, par exemple à travers l’étiquetage différencié des produits en provenance des colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, a dit la délégation. Il est urgent de mettre en œuvre la résolution 2334 (2016) alors que la situation sur le terrain n’a de cesse de se détériorer.
La délégation a notamment alerté que les décisions israéliennes relatives à l’expansion des colonies lors de ces derniers mois contribuent à accroître le risque d’une annexion de fait de territoires palestiniens. Elle s’est également déclarée préoccupée par la hausse record des démolitions de structures palestiniennes. Dans ce contexte, a-t-elle estimé, il importe de recréer les conditions d'une reprise du dialogue en identifiant des « petits pas » concrets et réalistes pour surmonter la défiance qui existe entre les parties. C’est l’objectif de nos efforts avec l’Allemagne, l’Égypte et la Jordanie que nous entendons poursuivre, a informé la délégation.
Elle a qualifié la reprise de la coordination entre les parties, notamment civile, sécuritaire et sanitaire d’encourageante, tout en appelant à « aller plus loin » pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie et assurer la vaccination de toutes les populations. En outre, la tenue des élections annoncées par le Président Abbas doit être l’occasion de redonner voix à la société civile palestinienne et de renouveler la légitimité démocratique des institutions. La délégation a par ailleurs affirmé qu’il y a urgence à renouveler collectivement le soutien politique et financier à l’UNRWA. Elle a ensuite appelé le Conseil à un sursaut pour réaffirmer le cadre des paramètres agréés et relancer une dynamique multilatérale positive.
La Norvège a regretté que quatre années après l’adoption de la résolution 2334 (2016) les choses n’aillent pas dans la bonne direction. Ce texte n’est pas mis en œuvre, a déclaré la mission, en soulignant le nombre sans précédent d’unités de logement construites ou prévues pour l’être en 2020. « Ces développements ajoutent à la volatilité de la situation et sapent la perspective d’un État palestinien contigu. » La Norvège a rappelé l’illicéité de ces colonies de peuplement au regard du droit international, avant de demander la cessation de tous les actes de violence contre les civils. Elle a salué l’efficacité de la campagne de vaccination en Israël et le lancement de celle de l’Autorité palestinienne. « Nous encourageons la poursuite de la coopération pour combattre la pandémie et faire en sorte que tous les Palestiniens puissent recevoir un vaccin. »
La Norvège a ensuite exhorté l’Autorité palestinienne et les factions palestiniennes à œuvrer pour que les prochaines élections soient libres et transparentes. Malgré les nombreux défis qui subsistent, la mission s’est dite convaincue que des progrès sont possibles en vue de la réalisation de la solution des deux États. Elle a appelé à une reprise des négociations à cette fin et à une revitalisation du Quatuor. Nous avons bon espoir que les changements de dynamique dans la région, y compris les accords de normalisation, pourront servir à une reprise des négociations, a conclu la Norvège.
Le Royaume-Uni a mentionné les contextes électoraux palestinien et israélien et estimé qu’il existe une possibilité d’inverser les tendances négatives et de progresser vers la paix. « Nous appelons les parties à se saisir de cette occasion. » La mission a noté les mesures positives qui ont suivi la reprise de la coordination entre les parties en novembre 2020, avant de saluer le lancement par l’Autorité palestinienne de sa campagne de vaccination. « Nous exhortons Israël à sérieusement envisager de fournir son surplus de vaccins à la population palestinienne de la Cisjordanie et de Gaza », a dit le Royaume-Uni.
Nous devons nous faire aucune illusion sur des chances de paix qui vont en s’amenuisant, a ensuite déclaré la mission, en dénonçant la poursuite des colonies de peuplement, pourtant illicites. Elle a également déclaré qu’Israël a le droit de vivre débarrassé des fléaux du terrorisme et des provocations antisémites. Les parties doivent tirer profit du renouvellement démocratique pour prendre des mesures ambitieuses de restauration de la confiance en vue d’une reprise des négociations, a conclu la mission, en apportant son soutien à la solution des deux États.
La Chine a demandé à la communauté internationale de soutenir la relance du Quatuor pour le Moyen-Orient. Elle a salué la convocation des élections palestiniennes par le Président Abbas. La délégation a exhorté à accélérer le processus politique au Moyen-Orient conformément à la résolution 2334 (2016). Cinq ans après l’adoption de cette résolution, les colonies israéliennes ont augmenté et la résolution n’est toujours pas mise en œuvre, a regretté la délégation. Pour la Chine, Israël et la Palestine vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité est la seule solution au conflit. Une solution doit être trouvée pour le statut final, seule façon selon la Chine de rétablir la confiance entre les deux parties.
La Chine a appelé Israël à cesser la violence et les colonisations. La Chine a aussi déclaré qu’elle souhaitait voir la Palestine résoudre ses problèmes de développement qui sont exacerbés par la pandémie de COVID-19. Pour elle, la communauté internationale doit aider les Palestiniens dans ce domaine. Elle a aussi demandé à renforcer la santé financière de l’UNRWA. Elle a terminé en annonçant l’envoi prochain en Palestine de vaccins contre la COVID-19. La Chine a souligné qu’elle aidera à la reconstruction dans les territoires occupés, avant de réitérer son soutien à la création d’un État palestinien dans les frontières d’avant 1967.
Le Mexique, prenant note des résultats des dernières élections en Israël, a exhorté le Gouvernement israélien à faciliter l’organisation des prochaines élections convoquées par les autorités palestiniennes. Nous sommes à la croisée des chemins et il faut profiter de cette fenêtre de tir, a ajouté la délégation qui a soutenu toutes les initiatives visant à préserver la solution des deux États, et à réaliser la paix et la stabilité dans la région. Le Mexique a rejeté les actions qui font obstacle à la création de l’État palestinien. Il a dénoncé l’expansion des colonies israéliennes et les destructions des infrastructures civiles palestiniennes. La délégation a aussi appelé le Gouvernement israélien à arrêter de démolir les logements palestiniens, arguant notamment que cela conduit à la violence.
Le Mexique a rejeté l’utilisation disproportionnée de la force par les forces de sécurité israéliennes et a appelé Israël à libérer les 250 enfants palestiniens détenus. Israël doit protéger et promouvoir la liberté d’expression à Gaza et en Cisjordanie, a ajouté le Mexique avant de demander que les personnes arrêtées par les services de sécurité palestiniens voient également leurs droits respectés. Le Mexique a en outre demandé à Israël de rendre son visa au Ministre palestinien des affaires étrangères, M. Riyad al-Maliki, et a souhaité une enquête sur cette mesure. Elle a lancé un appel en faveur de l’accès des Palestiniens aux vaccins contre la COVID-19.
L’Estonie a apporté son soutien à la solution des deux États, en appelant à un engagement actif du Quatuor et des pays de la région pour aider à l’instauration de conditions favorables à la reprise de négociations directes. La délégation a invité les parties à prendre des mesures concrètes en vue du renforcement de leur coopération bilatérale et de la confiance. Saluant la coopération en cours face à la pandémie, l’Estonie a appelé de ses vœux des efforts plus coordonnés encore et une distribution de vaccins à tous les Palestiniens. Malheureusement, la situation sur le terrain continue d’être préoccupante, a dit la délégation, en condamnant la récente attaque à la roquette du Hamas à Beer-Sheva.
Poursuivant, l’Estonie a appelé les parties à mettre en œuvre la résolution 2334 (2016) et à s’abstenir de toute mesure unilatérale susceptible de nourrir les tensions et de saper la solution des deux États. Elle a dénoncé la poursuite par Israël des colonies de peuplement qui sont illicites au regard du droit international. Enfin, en prévision des prochaines élections palestiniennes, la délégation a exhorté les factions palestiniennes à s’engager en faveur des principes démocratiques et les autorités israéliennes à faciliter la tenue des dites élections sur tout le territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est.
Le Kenya a condamné tous les actes de violence commis par toutes les parties, y compris les actes de terreur, ainsi que tous les actes de provocation, d’incitation, d’expulsion, de destruction et de démolition d’infrastructures civiles. S’agissant de la pandémie de COVID-19, la délégation a salué le fait qu’Israël soit actuellement l’un des distributeurs de vaccins les plus rapides au monde et noté les efforts de vaccination en cours des travailleurs palestiniens ainsi que le déploiement récent des vaccins dans le cadre du Mécanisme COVAX à Gaza et en Cisjordanie. Elle a appelé à une coopération renforcée pour assurer la sécurité des travailleurs de santé et d’autres travailleurs essentiels, l’équité dans l’accès aux vaccins et les soins médicaux afin de permettre une reprise socioéconomique équitable, y compris pour Jérusalem-Est. Le renforcement du rôle et du financement de l’UNRWA contribuera également à atténuer les défis politiques et socioéconomiques, en particulier pour les populations déplacées et les réfugiés.
Le Kenya a pris note des efforts visant à stabiliser la situation, à inverser les tendances négatives sur le terrain et à créer les conditions d’une négociation directe du statut final. Ce sont des initiatives et des dynamiques positives, a estimé la délégation prenant également note des progrès réalisés dans l’inscription des électeurs en vue des prochaines élections législatives et présidentielle. Le Kenya a soutenu l’appel à la relance du Quatuor pour le Moyen-Orient et à la reprise des réunions avec la participation de toutes les parties. Il est important que le format de Munich et d’autres initiatives de renforcement de la confiance dans le Golfe et dans la sous-région en général complètent les travaux du Quatuor, a-t-il ajouté. « Ces initiatives devraient donner un nouvel élan au processus de paix au Moyen-Orient, conformément au droit international, à la Charte des Nations Unies, aux résolutions de ce Conseil, y compris la résolution 2334 (2016), et l’Initiative de paix arabe. »
L’Irlande a condamné les colonies israéliennes arguant qu’elles sont un obstacle à la paix et qu’elles sapent la propre sécurité d’Israël. La délégation s’est dite extrêmement préoccupée par le taux accru de démolitions et de saisies de structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. « Cette année, plus de 280 structures ont été démolies dans tout le Territoire palestinien occupé », a noté l’Irlande avant de s’inquiéter de la menace croissante d’expulsions et de démolitions, en particulier à Jérusalem-Est, notamment à Silwan, Al-Walajeh et Sheikh Jarrah.
L’Irlande a aussi condamné tous les actes de violence commis des deux côtés, estimant qu’ils érodent la confiance entre les parties et ont un effet corrosif. L’Irlande s’est également inquiétée du déficit de 200 millions de dollars de l’UNRWA en 2020 avant de demander à nouveau à Israël de mettre fin au blocus de Gaza. L’Irlande a dit l’importance des élections inclusives dans tout le Territoire palestinien occupé avant de saluer la réunion constructive des groupes palestiniens au Caire la semaine dernière. La délégation a souligné l’importance de garantir un engagement ouvert, libre et indépendant de la société civile dans le Territoire palestinien occupé et en Israël. En conclusion, l’Irlande a appelé les deux parties à prendre des mesures concrètes pour faire avancer une solution prévoyant deux États et à éviter les mesures unilatérales qui rendent sa réalisation plus difficile.
La Tunisie a regretté l’intransigeance de la Puissance occupante et l’irrespect de la résolution 2334 (2016). La Puissance occupante, « c’est à dire Israël », intensifie ses activités de colonisation et sape la viabilité d’un État palestinien, a déclaré la délégation, en exhortant le Conseil à y remédier. La communauté internationale doit garantir la protection des Palestiniens et œuvrer à la levée du blocus de Gaza. La délégation a demandé un accroissement de l’aide humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, ainsi que l’apport des ressources nécessaires à l’UNRWA. Elle a noté le consensus international qui émerge pour un changement au Moyen-Orient et demandé des mesures concrètes pour faciliter une reprise des négociations. La Tunisie a ainsi souhaité une réunion du Quatuor au niveau ministériel et s’est prononcée en faveur de la convocation d’une conférence internationale sur le sujet. Enfin, la délégation a souligné la nécessité que les prochaines élections palestiniennes se déroulent en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, et à Gaza.
Le Niger a dit que « s’il est un dossier au Conseil, qui suscite à la fois, impuissance, découragement et désespoir, c’est bien celui sur la situation au Moyen Orient ». Il a remarqué en effet que « les lueurs d’espoir qui conduisent à des avancées ne durent que le temps d’un éclair ». La normalisation des relations entre l’État d’Israël et certains de ses voisins arabes n’ont pas produit les effets légitimement escomptés, en termes d’amélioration des conditions de vies et d’existence du Peuple Palestinien, a constaté le Niger. Il a rappelé que toute normalisation des relations entre Israël et ses voisins doit prendre en compte les aspirations légitimes du peuple palestinien à un État viable, indépendant vivant en paix avec Israël. Le Niger a prévenu que ni l’attentisme, ni la politique du fait accompli, à travers des actions unilatérales, ne sauraient conduire à une solution juste et durable du conflit entre Israël et la Palestine.
La délégation a salué les récentes initiatives ayant abouti à la réunion ministérielle de Paris le 11 mars dernier, de même que celle des Envoyés spéciaux du Quatuor, tenue le 23 mars, qui ont toutes rappelé les principes cardinaux du dialogue et de la négociation, comme seuls à même de conduire à la solution des deux États, conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité. Elle a estimé que les élections qui viennent de se tenir en Israël et celles devant se tenir en Palestine permettront de jeter de nouvelles bases pour relancer les pourparlers directs de paix entre les deux parties. Le Niger accueille favorablement la décision prise le 3 mars par la Cour pénale internationale de lancer des investigations sur les allégations de crimes commis à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est depuis juin 2014. Enfin le Niger a appelé à fournir à l’UNRWA les moyens nécessaires pour lui permettre de continuer la fourniture des services vitaux aux populations palestiniennes, surtout en ce temps de pandémie.
La Fédération de Russie a fait valoir que l’expansion continue et unilatérale des colonies israéliennes constitue une violation du droit international, appelant à la faire cesser. « Israël doit également fournir une aide humanitaire aux Palestiniens, en particulier au milieu de la pandémie actuelle, et la communauté mondiale doit se mobiliser pour soutenir davantage l’action cruciale de l’UNRWA », a plaidé la délégation russe. Après avoir appuyé la solution des deux États par le biais de négociations directes entre les parties -qui doivent aborder des questions telles que les réfugiés, les ressources en eau et le statut de Jérusalem-, la Fédération de Russie a appelé également à prendre en compte les préoccupations d’Israël en matière de sécurité.
La délégation a estimé que les prochaines élections palestiniennes offrent une chance de surmonter les divergences et de renforcer les institutions étatiques. Comme convenu précédemment par les membres du Quatuor, la Fédération de Russie a indiqué qu’elle continuera de dialoguer régulièrement avec ses partenaires avant ces élections, dans le but d’aider les parties à revenir à la table des négociations. La Fédération de Russie a également attiré l’attention sur la proposition de Moscou de convoquer dans les mois à venir une réunion du Quatuor au niveau ministériel, avec des représentants d’Israël et de la Palestine ainsi que plusieurs autres acteurs régionaux.
Saint-Vincent-et-les Grenadines a jugé crucial que le Conseil condamne les activités de colonisation d’Israël et les déclare nulles et non avenues. « Le Conseil doit user de tous les moyens à sa disposition pour préserver l’intégrité territoriale de l’État de Palestine et promouvoir un règlement pacifique. » La mission a apporté son soutien à la solution des deux États et exhorté les dirigeants palestiniens et israéliens à œuvrer à une reprise de pourparlers directs en vue de parvenir à une paix durable. Elle a ensuite demandé la pleine application de la résolution 2334 (2016), avant de souligner la gravité de la situation humanitaire, économique et politique à Gaza, que la pandémie est venue aggraver. Elle a salué la fourniture de 61 400 doses de vaccins à l’Autorité palestinienne par le biais du mécanisme COVAX et exhorté la communauté internationale à fournir les vaccins promis aux Palestiniens.
En ce qui concerne les prochaines élections palestiniennes, la mission a souligné la nécessité qu’elles se déroulent en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, et à Gaza. « En tant que partie au Statut de Rome, nous réitérons notre soutien au travail de la Cour pénale internationale », a-t-elle ajouté, en regrettant la confiscation alléguée du laissez-passer du Ministre des affaires étrangères palestinien. Enfin, elle a dit qu’il est temps que ce Conseil prenne une position claire en ce qui concerne l’annexion du Territoire occupé palestinien.
Le Viet Nam a regretté que cinq ans après son adoption, la résolution 2334 (2016) ne soit toujours pas mise en œuvre. Les actions unilatérales ne font qu’éloigner les parties l’une de l’autre, empêchent la reprise des négociations et font obstacle à une solution durable à la question palestinienne, selon la délégation qui a appelé les autorités israéliennes à cesser leurs actions unilatérales et à respecter leurs obligations internationales en particulier la Quatrième Convention de Genève. Mettre un terme à ces activités est essentiel pour rétablir la confiance et créer un environnement favorable aux pourparlers entre Israël et la Palestine, a-t-elle fait valoir.
S’agissant du processus de paix, le Viet Nam s’est dit encouragé par la nouvelle dynamique insufflée par les différentes parties et les membres de la communauté internationale. Ces efforts devraient aider à parvenir à une paix durable et juste au Moyen Orient, une paix fondée sur le droit international, les résolutions du Conseil de sécurité et les paramètres agréés, a espéré le Viet Nam. La délégation a appelé les parties à s’abstenir d’actions et déclarations qui pourraient compliquer la situation et rendre la solution des deux États plus difficile à trouver. Préoccupé également par les conditions de vie et la situation humanitaire des millions de Palestiniens dans les Territoires occupés, le Viet Nam a réitéré son appui à l’UNRWA. Il a demandé à toutes les parties, y compris Israël, de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire et des vaccins contre la COVID-19.
Les États-Unis ont déclaré qu’ils continueront de se tenir aux côtés d’Israël, en particulier quand ce pays est montré du doigt par des organes internationaux. La mission a rappelé que des situations dans d’autres régions méritent autant l’attention du Conseil que celle qu’il porte à la situation examinée ce jour. Que les choses soient claires: les critiques à l’encontre d’Israël sont souvent légitimes, mais certaines d’entre elles versent dans l’antisémitisme, a estimé la mission. « Nous avons une responsabilité commune de faire face à une résurgence de la haine, y compris l’antisémitisme. » La mission a redit son attachement à la solution des deux États, rappelant que l’approche de son pays consiste à promouvoir de façon tangible paix et prospérité pour les Israéliens et les Palestiniens.
Les États-Unis ont estimé que les deux parties doivent prendre des mesures concrètes pour réaliser ladite solution. Elles doivent aussi s’abstenir de toute action unilatérale, qu’il s’agisse des activités de colonisation ou d’incitation à la violence. Tous les actes de violence doivent cesser, a martelé la mission. Elle a indiqué que son pays compte prendre des mesures pour rouvrir les canaux de négociation entre les parties, en soulignant la nécessité d’un appui pour un règlement pacifique au conflit. Les États-Unis ont en outre annoncé une nouvelle aide de 15 millions de dollars pour soutenir les personnes plus vulnérables en Cisjordanie et à Gaza, en précisant que cette aide urgente n’est qu’un volet de leur engagement renouvelé en faveur du peuple palestinien. « Parvenons ensemble à la paix et à la prospérité pour tous », ont conclu les États-Unis.