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SC/14423

Conseil de sécurité : parvenir à la solution des deux États « reste possible », veut croire le nouveau Coordonnateur spécial pour le Moyen-Orient

Dans un contexte marqué par la progression inquiétante de la COVID-19, mais aussi par l’annonce d’élections palestiniennes, la conclusion d’accords de normalisation entre Israël et plusieurs États arabes et le changement d’administration aux États-Unis, le nouveau Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient s’est voulu raisonnablement optimiste, à l’entame de son mandat, plaidant aujourd’hui devant le Conseil de sécurité pour la reprise de négociations directes et constructives entre Israéliens et Palestiniens. 

L’objectif primordial doit rester d’aider les deux parties à résoudre le conflit, mettre fin à l’occupation et concrétiser la vision des deux États vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité, sur la base des frontières de 1967, des résolutions de l’ONU et du droit international, a souligné M. Tor Wennesland à l’occasion de ce débat de haut niveau auquel ont pris part six ministres.  

Pour l’heure, le successeur de M. Nikolay Mladenov s’est réjoui de ce que le Président de l’État de Palestine, M. Mahmoud Abbas, ait publié le 15 janvier dernier, un décret annonçant la tenue, cette année, des élections législatives, présidentielle et au Conseil national palestinien.  Ces scrutins constituent, aux yeux du Coordonnateur spécial comme à ceux des différentes délégations, une « étape cruciale vers l’unité palestinienne », donnant une légitimité renouvelée aux institutions nationales. 

Malgré tous les défis auxquels fait face la région, parvenir à la solution des deux États « reste possible et il y a des opportunités en ce moment qu’il ne faut pas manquer », a-t-il fait valoir, souhaitant que la « promesse » des récents accords conclus entre Israël et des pays arabes mène à une situation « où un Moyen-Orient plus pacifique pourra être réalisé ».  Pour cela, il importe que les dirigeants de toutes les parties « se réengagent de manière significative et reviennent sur la voie des négociations », a préconisé le haut fonctionnaire. 

M. Wennesland a toutefois convenu que des obstacles continuent d’entraver cet objectif.  Il est impératif que les violences cessent de part et d’autre et qu’Israël renonce à ses projets de construction de nouveaux logements dans des colonies de peuplement juives en Cisjordanie occupée.  « Illégales au regard du droit international », ces colonies constituent un « obstacle majeur à la paix et à une solution à deux États », a maintenu le Coordonnateur spécial, avant d’exhorter le Gouvernement israélien à stopper ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est, ainsi que les démolitions et saisies de structures palestiniennes, qui entraînent des déplacements de population.  

« Les approches dangereuses qui donnent tous les droits à une partie  et prive l’autre de tout » ont été dénoncées avec force par le Secrétaire général de la Ligue des États arabes.   M. Ahmed Aboul Gheit s’est élevé contre les « pressions politiques et humanitaires »  exercées par les États-Unis  sur les  Palestiniens.   Il a accusé Washington d’avoir « abandonné la solution des deux  États » et encouragé Israël dans sa course à la colonisation.  Six jours après l’investiture du Président Joe Biden, M. Aboul Gheit s’est dit curieux de voir comment la nouvelle Administration américaine procédera pour corriger des décisions « contraires à la paix ».   

Notre Administration, ont rassuré les États-Unis, s’emploiera à soutenir la  solution  des  deux États, dans laquelle elle voit « la meilleure façon de garantir  l’avenir d’Israël en tant qu’État  démocratique et juif et de répondre aux  aspirations  légitimes  des Palestiniens ».  Un changement de cap complet, qu’elle a assorti d’un appel aux deux parties à éviter les mesures unilatérales et à reprendre des « consultations actives ».  Tout en affirmant vouloir réparer des relations « atrophiées »  ces quatre dernières années, les États-Unis ont promis un « soutien indéfectible » à Israël.  Ils se sont félicités des accords de normalisation israélo-arabes mais ils ont admis que cette avancée « ne saurait se substituer à la paix israélo-palestinienne ». 

Il est temps de « réparer les dégâts laissés par l’Administration  précédente », a martelé, en écho, le Ministre des affaires étrangères et des expatriés de l’État de Palestine, qui a espéré l’abandon des mesures « illégales et hostiles » du  Président Donald Trump  et  salué la décision de la nouvelle Administration américaine de « rejoindre l’ordre international basé sur des règles ».  Israël a plutôt invité le Conseil de sécurité à changer de « prisme » et à se pencher sur la « culture de haine » promue par les autorités palestiniennes.  

« Nous avons soif de paix et  nous sommes prêts à négocier avec un partenaire de bonne volonté, comme cela a été le cas par le passé avec la Jordanie et l’Égypte », a déclaré  Israël, non sans appeler le Président Abbas à abandonner l’idée d’une conférence internationale, qui, selon elle, ne serait qu’une « distraction ».  Notre appel à un engagement multilatéral, a rétorqué le Ministre palestinien des affaires étrangères, n’est pas une tentative d’éviter les négociations bilatérales mais plutôt un effort pour assurer leur succès.   

Mais comme nous nous disons tous favorables à la paix, pourquoi ne pas mener les négociations sous les auspices de la communauté internationale, avec un calendrier contraignant? a-t-il demandé.  Soutenant cette idée, le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, dont le pays nourrit l’idée depuis longtemps, a proposé de convoquer « au printemps-été 2021 » une conférence ministérielle à laquelle seraient conviés le  Quatuor, l’Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis et Bahreïn, ainsi que, « bien sûr », Israël et la Palestine, voire l’Arabie saoudite en tant qu’auteur de l’Initiative de paix arabe. 

À l’instar d’une majorité de délégations, la France a jugé urgent, dans l’immédiat, de créer les conditions d’une reprise des négociations directes.  C’est dans cet esprit, a-t-elle relevé, que les Ministres des affaires étrangères français, allemand, égyptien et jordanien ont réitéré au Caire, le 11 janvier, leur disposition à soutenir une « approche par petits pas », afin de  mettre en place un climat de confiance entre Palestiniens et Israéliens.  

Pour sa première intervention devant le Conseil de sécurité en tant que nouveau Coordonnateur pour le processus de paix au Moyen-Orient, succédant à M. Nikolay Mladenov, M. TOR WENNESLAND s’est déclaré « honoré » et a remercié les Gouvernements palestinien et israélien de leur accueil chaleureux.  Il a ensuite salué le décret présidentiel publié par le Président Mahmoud Abbas pour la tenue d’élections législatives, présidentielle et au Conseil national palestinien (CNP) cette année.  À ses yeux, la tenue d’élections en Cisjordanie occupée et à Gaza sera une « étape cruciale vers l’unité palestinienne », donnant une légitimité renouvelée aux institutions nationales, y compris un parlement et un gouvernement démocratiquement élus en Palestine.  Il a précisé que les pourparlers à venir au Caire pour résoudre les questions en suspens liées à la tenue des élections seront importants pour que le processus préparatoire progresse comme prévu. 

Évoquant la crise de la COVID-19, qui continue ses ravages dans le Territoire palestinien occupé et en Israël, il a noté que, malgré les efforts concertés pour contenir et arrêter la propagation du virus en Cisjordanie et à Gaza, le coût en vies et en moyens de subsistance reste élevé, en particulier dans la bande de Gaza.  Alors que les restrictions de mouvement imposées des deux côtés ont un fort impact sur la vie quotidienne, l’ONU et ses partenaires continuent d’appuyer les efforts du Gouvernement palestinien pour contrôler la pandémie, en fournissant des équipements de protection individuelle, des appareils d’oxygénothérapie, du matériel de test et d’autres équipements critiques.  Grâce aux efforts de l’OMS et de l’UNICEF, a-t-il détaillé, l’ONU aide également le Gouvernement à se préparer à recevoir et éventuellement administrer des vaccins.  À ce sujet, a-t-il dit, le Gouvernement palestinien s’emploie à assurer un approvisionnement en vaccins et prévoit un soutien par le biais du Mécanisme COVAX-AMC.  Selon M. Wennesland, les allocations initiales de vaccins pour couvrir les groupes prioritaires sont attendues au premier semestre 2021.  

Parallèlement, a poursuivi le Coordonnateur spécial, Israël a lancé une campagne de vaccination à grande échelle pour ses citoyens et résidents.  Dans ce contexte, l’ONU continue d’encourager Israël à contribuer à répondre aux besoins prioritaires des Palestiniens dans le Territoire palestinien occupé et à soutenir la disponibilité du vaccin de manière plus générale.  D’après M. Wennesland, Israël a travaillé en étroite collaboration avec l’ONU et ses partenaires tout au long de la pandémie pour faire en sorte que le matériel et les fournitures soient livrés dans toute la Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est et à Gaza.  Il importe que le même niveau d’engagement et de coopération soit maintenu en ce qui concerne l’administration des vaccins, a-t-il souligné. 

Revenant au décret présidentiel publié le 15 janvier et déclarant que des élections palestiniennes se tiendraient cette année, le Coordonnateur spécial a précisé que, selon ce texte, des élections législatives auront lieu le 22 mai, suivies de l’élection présidentielle le 31 juillet et des élections au CNP le 31 août.  Il a salué l’amendement de la loi électorale portant le quota de représentation féminine de 20% à 26%, et s’est joint à l’appel lancé par le Secrétaire général aux autorités palestiniennes pour qu’elles prennent de nouvelles mesures pour faciliter, renforcer et soutenir la participation politique des femmes tout au long du cycle électoral.  Il a par ailleurs relevé que la Knesset israélienne s’est dissoute le 23 décembre dernier, après avoir échoué à adopter un budget, et que des élections générales sont prévues le 23 mars. 

Dans ces circonstances, M. Wennesland s’est dit inquiet des plans annoncés le 17 janvier par les autorités israéliennes, lesquels prévoient la construction de quelque 800 logements dans les colonies de la zone C.  Le lendemain, a-t-il ajouté, Israël a publié des appels d’offres pour environ 1 900 unités dans la zone C et 210 unités supplémentaires à Jérusalem-Est.  Parmi les unités proposées, la majorité se trouve dans des colonies situées en périphérie, en pleine Cisjordanie occupée.  De surcroît, plus de 200 unités sont situées dans des avant-postes illégaux que les autorités israéliennes régularisent rétroactivement en vertu de la loi.  Le 19 janvier, a-t-il encore indiqué, le tribunal de district de Jérusalem a rejeté une demande d’injonction provisoire visant à geler la procédure d’appel d’offres pour 1 200 unités à Giv’at Hamatos.  La période de soumission pour l’appel d’offres s’est clôturée le 18 janvier et les offres gagnantes ont été annoncées le 20 janvier.  

Réaffirmant que les colonies sont « illégales au regard du droit international » et constituent un « obstacle majeur à la paix et à une solution à deux États, M. Wennesland a exhorté le Gouvernement israélien à cesser toute activité de colonisation dans le Territoire occupé, y compris Jérusalem-Est.  Au cours de la période considérée, a-t-il déploré, les autorités israéliennes ont démoli, saisi ou forcé des propriétaires à démolir 71 structures appartenant à des Palestiniens, dont 19 bâtiments résidentiels, déplaçant 73 Palestiniens, dont 17 femmes et 37 enfants.  Ces démolitions et saisies sont justifiées par l’absence de permis de construire délivrés par Israël, des documents « presque impossibles » à obtenir pour les Palestiniens.  Le 23 décembre, a-t-il poursuivi, le tribunal de première instance de Jérusalem s’est prononcé en faveur d’une organisation de colons, confirmant une ordonnance d’expulsion contre quatre familles palestiniennes dans la section Batan el-Haoua du quartier de Silwan à Jérusalem-Est.  Le Coordonnateur spécial a exhorté Israël à cesser ces agissements, conformément à ses obligations au titre du droit international humanitaire, et à permettre aux Palestiniens de la zone C et de Jérusalem-Est de développer leurs communautés. 

Il a d’autre part dénoncé les incidents violents qui se sont poursuivis tout au long de la période considérée, notamment des tirs de roquette menés contre Israël par des militants palestiniens à Gaza, suivies de ripostes de l’armée israéliennes.  Le 1er janvier, a-t-il dit, un Palestinien s’est retrouvé paralysé après des tirs à balles réelles par les forces israéliennes à Al-Rakeez, dans le sud de la Cisjordanie, lors d’un différend au sujet de la saisie d’un générateur d’électricité.  Le 5 janvier, un Palestinien a été abattu par les forces de sécurité israéliennes au carrefour de Gush Etzyon, en Cisjordanie, après avoir prétendument tenté de mener une attaque à l’arme blanche.  Pour le Coordonnateur spécial, les forces de sécurité israéliennes doivent faire preuve de la plus grande retenue et ne peuvent utiliser une force léthale que lorsque cela est inévitable.  Dans le même temps, les tirs de roquette aveugles vers des centres urbains israéliens violent le droit international et doivent cesser immédiatement, a-t-il martelé.  

La violence liée aux colons a également augmenté tout au long de la période considérée, a-t-il ajouté.  Cette violence a fait suite à la mort d’un garçon de 16 ans de la colonie de Bat Ayin, qui était poursuivi par la police israélienne, pour avoir jeté des pierres sur des Palestiniens.  Au cours de la période, l’OCHA a enregistré 45 incidents au cours desquels des colons israéliens ont blessé des Palestiniens ou endommagé leurs biens.  Parallèlement, les Palestiniens ont perpétré quelque 55 attaques contre des colons israéliens et d’autres civils en Cisjordanie, faisant 6 blessés et des dégâts matériels.  Tous les auteurs de violence doivent répondre de leurs actes devant la justice, a insisté M. Wennesland. 

S’agissant du processus de paix, le haut fonctionnaire a rappelé que, le 23 décembre, les envoyés du Quatuor pour le Moyen-Orient se sont réunis virtuellement pour discuter de la perspective de la paix israélo-palestinienne et des derniers développements sur le terrain.  Se disant impatient d’échanger prochainement avec ses homologues pour identifier des mesures concrètes permettant de ramener les parties sur la voie de négociations constructives, il s’est réjoui que, le 11 janvier, les Ministres des affaires étrangères de l’Égypte, de la France, de l’Allemagne et de la Jordanie se soient réunis au Caire pour discuter des moyens de faire progresser ce processus.  Dans leur déclaration conjointe, a-t-il noté, les Ministres ont souligné leur soutien à la solution des deux États basée sur les lignes de 1967, les résolutions de l’ONU et le droit international, tout en rejetant les mesures unilatérales et exhortant toutes les parties, y compris le Quatuor, à prendre des mesures pour lancer des négociations.  

En ce qui concerne la région, le Coordonnateur spécial a observé que, sur le Golan, le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie a été généralement maintenu malgré les violations continues de l’Accord de désengagement des forces de 1974. Il a aussi fait état de frappes aériennes attribuées à Israël sur des sites en Syrie les 25 et 30 décembre et les 6, 13 et 22 janvier, lesquelles ont fait des victimes.  Le 6 janvier, a-t-il ajouté, le personnel de la Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) a observé une activité cinétique dans sa zone d’opérations, impliquant des tirs d’obus antiaériens depuis le nord-est à travers la zone de séparation.  La Force continue d’assurer la liaison avec les deux parties pour leur rappeler leur obligation de respecter les termes de l’Accord de désengagement et d’empêcher l’escalade de la situation de l’autre côté de la ligne de cessez-le-feu, a-t-il précisé.  

S’agissant du Liban, où des consultations se poursuivent pour former un gouvernement, les participants à la Conférence de Paris du 2 décembre, coprésidée par l’ONU et la France, ont fait le point sur la réponse à l’explosion du port de Beyrouth le 4 août.  Si la situation dans la zone d’opérations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) est généralement stable, les tensions sont restées vives, a constaté M. Wennesland, signalant une augmentation des violations de l’espace aérien libanais par Israël et des incidents entre les Forces de défense israéliennes et les Forces armées libanaises à travers la Ligne bleue. 

Face à ces différentes crises, l’objectif primordial doit rester d’aider Palestiniens et Israéliens à résoudre le conflit, à mettre fin à l’occupation et à concrétiser la vision de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, sur la base des frontières de 1967, des résolutions de l’ONU et du droit international, a souligné le haut fonctionnaire.  Malgré les défis importants, « atteindre ce résultat reste possible et il y a des opportunités uniques en ce moment qu’il ne faut pas manquer », a-t-il affirmé.  Saluant l’accord signé entre Israël et les Émirats arabes unis, il a souhaité que la « promesse » des récents accords conclus entre Israël et les pays arabes « mènera à une situation où un Moyen-Orient plus pacifique pourra être réalisé ».  Cependant, a-t-il nuancé, il faut que les dirigeants de toutes les parties se réengagent de manière significative et reviennent sur la voie des négociations.  Il s’est d’autre part déclaré préoccupé par la situation financière de l’UNRWA.  L’Office n’est pas seulement une « bouée de sauvetage » pour des millions de réfugiés palestiniens, il est également essentiel pour la stabilité régionale, a-t-il dit, en écho à l’appel au soutien du Secrétaire général. 

Avant de conclure, M. Wennesland a dit assumer son rôle avec une « profonde reconnaissance » pour le travail crucial effectué chaque jour par le personnel des Nations Unies sur le terrain.  Impatient de travailler avec la Coordonnatrice spéciale adjointe Lynn Hastings et avec toute la famille de l’ONU pour soutenir le processus de paix et soutenir le renforcement des institutions de l’Autorité palestinienne, il a tenu à saluer et à remercier son prédécesseur pour sa persévérance et son amitié.  La performance de Nikolay Mladenov en tant que Coordonnateur spécial est « un acte difficile à suivre », a-t-il avoué, promettant « de parler ouvertement et franchement avec toutes les parties ».  Soucieux de créer un environnement propice au dialogue entre Israéliens et Palestiniens, il a demandé « humblement  » au Conseil son soutien.  

Le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, M. AHMED ABOUL GHEIT a dénoncé certaines approches « dangereuses » mises en œuvre, ces derniers temps, pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, «  des approches qui donnent tous les droits à une partie alors que l’autre, sous occupation, n’existe tout simplement pas ».  Cette autre partie est censée accepter tout ce qu’on lui impose et, a insisté le Secrétaire général, je dis bien « imposer » et pas « proposer ».  Il s’est indigné des pressions politiques et humanitaires qu’ont exercé les États-Unis sur les Palestiniens, au cours de ces quatre dernières années, dont le gel du financement de l’UNRWA.  Le Secrétaire général a vu dans cette décision « une mesure dangereuse » compte tenu de l’importance de l’Office pour des millions de Palestiniens. 

 Plus dangereuses encore, a-t-il poursuivi, ont été les positions politiques des États-Unis à fort impact.  M. Aboul Gheit a en effet rappelé que pendant des décennies, les États-Unis ont joué un rôle de médiateur dans le conflit, avec l’objectif de parvenir à la solution des deux États.  Malheureusement, a-t-il dit, les États-Unis ont abandonné cet objectif, encourageant le Gouvernement israélien à accélérer la construction des colonies.  L’ancienne Administration américaine, a-t-il dénoncé, a posé la solution non pas sur la base des négociations directes entre les deux parties mais sur celle du statu quo, « comme si cette question n’avait ni histoire ni mémoire, et que les efforts de paix passés n’avaient aucune importance ».  

Pourtant, a rappelé le Secrétaire général, la communauté internationale et le Conseil de sécurité jugent toujours illégales les colonies de peuplement et insistent dans la prise en compte des frontières de 1967 dans la solution des deux États.  Il a réclamé pour un processus de paix assorti d’une feuille de route et d’un calendrier clair.  Un processus, a-t-il précisé, qui ne cherche pas seulement à « gérer le conflit » mais à le régler.  Le Secrétaire général a dit attendre avec intérêt la manière dont la nouvelle Administration américaine va corriger « des décisions inutiles ».  Il faut, a-t-il insisté, relancer le processus de paix, avec le soutien des acteurs de la région.  M. Aboul Gheit a salué la déclaration du Président Abbas au sujet des élections palestiniennes comme une étape importante pour l’unité palestinienne.  Il a appelé la communauté internationale à soutenir ces élections, y compris à Jérusalem-Est, conseillant de faire fond sur le climat « positif », après les accords entre Israël et des pays arabes. 

Le compte à rebours de la solution des deux États a déjà commencé et certains disent même que l’heure a sonné, a alerté M. RIAD AL-MALKI, Ministre des affaires étrangères et des expatriés de l’État de Palestine.  Il est de notre responsabilité collective, a-t-il souligné, de sauver cette solution avant qu’il ne soit trop tard.  Les faits qui montrent combien difficile sera la réalisation de la paix, dont la situation sur le terrain, la méfiance, les actions unilatérales illégales, devraient nous inciter à nous impliquer davantage, d’autant que nous savons que le temps presse. 

Il y a 30 ans à Madrid, a rappelé le Ministre, le monde avait décidé qu’il était temps de régler le conflit envers et contre tous, et je peux vous dire que sans Madrid, Oslo aurait été un échec.  L’élan est une chose que nous imprimons à la paix, ce n’est pas une chose que nous attendons, a dit le Ministre.  Il a donc renouvelé son appel à une approche collective de la communauté internationale et plaidé pour la revitalisation du Quatuor et la mobilisation du Conseil de sécurité.  Il a aussi plaidé pour la convocation d’une conférence internationale de paix qui peut marquer le tournant du conflit, comme Madrid, il y a 30 ans, et lancer les négociations sur le statut final, sur la base des termes de référence et des paramètres internationaux.  Notre appel à un engagement multilatéral, a précisé le Ministre, n’est pas une tentative d’éviter les négociations bilatérales mais plutôt un effort pour assurer leur succès. 

Y-a-t-il quelqu’un ici qui croit vraiment qu’Israël a renoncé à ses plans d’annexion? a demandé le Ministre, en attirant l’attention sur « la réalité sur le terrain »: la finalisation des plans, le lancement de la construction de plus 3 000 logements, ces dernières semaines, la démolition des maisons appartenant à des Palestiniens, le déplacement forcé des populations, la violence sans précédent des colons et les provocations répétées sur les sites sacrés.  

L’objectif d’Israël, a affirmé le Ministre, a toujours été le même : confisquer autant de territoires palestiniens que possible et réduire la démographie palestinienne.  La question aujourd’hui, c’est comment convaincre Israël de choisir la paix plutôt que l’annexion, « la paix et pas l’apartheid », a dit le Ministre, en paraphrasant l’ancien Président américain Jimmy Carter.  Il a aussi rappelé qu’en 2016, le Secrétaire d’État américain John Kerry, déclarait: la solution des deux États est de l’intérêt des Palestiniens, de l’intérêt d’Israël, de l’intérêt de la région et du monde mais aussi de l’intérêt des États-Unis. 

L’évaluation « lucide » sur l’urgence de sauver la solution des deux États a été suivie, quatre ans plus tard, par les décisions de l’Administration du Président Donald Trump qui a rompu avec la diplomatie américaine, allant jusqu’à refuser des financements à l’UNRWA.  Ces quatre dernières années, a estimé le Ministre, ont été un test pour notre détermination collective.  Le Conseil de sécurité, le Quatuor, le Groupe de Munich et la communauté internationale dans son ensemble se sont tous opposés à l’annexion, ont réaffirmé leur appui aux droits du peuple palestinien, soutenu l’UNRWA et continué de travailler à une paix juste et durable. 

Il est temps de réparer les dégâts laissés par l’Administration précédente, a tranché le Ministre qui a espéré l’abandon des mesures « illégales et hostiles » du Président Donald Trump et qui a salué la décision de la nouvelle Administration de rejoindre l’ordre international basé sur les règles.  Nous espérons que les États-Unis joueront un rôle important dans les efforts multilatéraux de paix au Moyen-Orient, a dit le Ministre. 

Puisque les deux parties se disent favorables à la paix, pourquoi, a demandé le Ministre, ne pas déployer des observateurs internationaux pour évaluer le respect des engagements?  Pourquoi ne pas mener les négociations sur le statut final sous les auspices de la communauté internationale ?  Pourquoi rejeter l’idée d’un calendrier contraignant?  Nous sommes, a-t-il assuré, sur le chemin de la liberté et de la paix et nous appelons à la protection immédiate de notre peuple qui lui aussi mérite la sécurité, jusqu’à ce que nous puissions garantir sa protection comme État souverain. 

Le Ministre a rappelé que le Président Mahmoud Abbas a convoqué des élections législatives, présidentielle et locales, comme partie intégrante des efforts de réconciliation et d’unité interpalestiniennes.  Dans cette période de campagnes électorales, il y a ceux qui restent engagés en faveur du droit international, de la solution des deux États et des moyens pacifiques, et ceux qui annoncent des colonies de peuplement, avancent dans leurs plans d’annexion et persistent dans leurs provocations.  Ne vous laisser berner par les démons de la démagogie, de la suprématie et de la domination.  Choisissez l’égalité des droits, le respect mutuel et la dignité partagée.  Que notre avenir, soit avec votre aide, un avenir de paix et pas d’apartheid, a conclu le Ministre.  

Israël a espéré que l’arrivée de nouveaux membres au Conseil permettra de se débarrasser des préjugés anti-israéliens et de se pencher sur la véritable menace au Moyen-Orient, à savoir l’Iran.  Alors que se tient demain la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste, Israël a déclaré que le « régime génocidaire iranien » redonne corps au projet d’extermination nazi, en demandant la destruction d’Israël.  « Comment le Parlement iranien peut-il appeler à l’annihilation d’un État Membre sans que personne ne proteste? », a demandé Israël.  Il a rappelé ces mots d’Elie Wiesel qui accordait plus de crédit aux « menaces de ses ennemis qu’aux promesses de ses amis ».  Il n’y a pas de plus grande menace aujourd’hui que celle posée par l’Iran, a déclaré Israël.  L’Iran, a-t-il accusé, n’a pas renoncé, depuis la signature du Plan d’action global commun, à son rêve de devenir une puissance nucléaire et continue ses activités clandestines.  « La communauté internationale ne doit pas laisser le régime le plus dangereux au monde se dote de l’arme la plus dangereuse au monde. » 

Nous n’avons rien contre le peuple iranien, qui est également victime du régime, a poursuivi Israël, en mentionnant l’exécution du journaliste iranien, autrefois réfugié en France, Rouhola Zam.  « Les Iraniens paient le prix de la complaisance de la communauté internationale envers le régime iranien. »  Israël a rappelé que la communauté internationale n’avait pas toutes les informations lors de la conclusion du Plan d’action et a accusé l’Iran de persévérer dans ses projets malveillants plutôt que de lutter contre la pandémie.  Il a exhorté le Conseil à ne pas céder à la demande de levée des sanctions contre l’Iran, ces sanctions devant être utilisées comme levier pour que le régime iranien renonce à son comportement destructeur.  Reprendre la voie du Plan d’action serait une erreur, a martelé la délégation.  La levée des sanctions et une amélioration de la situation économique ôteraient au régime toute raison de négocier.  Ce Plan d’action n’a pas entamé la détermination de l’Iran à se doter de l’arme nucléaire et la rapidité avec laquelle le pays a reconstitué ses stocks d’uranium montre les failles de ce texte, a tranché Israël.  « Jamais nous n’accepterons que l’Iran se dote de l’arme nucléaire. » 

Israël a invité le Conseil à changer de « prisme » s’agissant du conflit israélo-palestinien et à se pencher sur la culture de haine promue par les autorités palestiniennes.  Nous avons soif de paix et nous sommes prêts à négocier avec un partenaire de bonne volonté, comme cela a été le cas par le passé avec la Jordanie et l’Égypte, a déclaré Israël.  Si M. Mahmoud Abbas veut la paix, il doit cesser ses incitations à la violence, reprendre le chemin des négociations et abandonner l’idée d’une conférence internationale.  Israël a en effet qualifié cette idée de « distraction », avant de noter que la nouvelle « soif électorale » de M. Abbas coïncide avec le changement d’administration à Washington. 

Aujourd’hui, la situation s’est améliorée et le processus de paix n’est plus l’otage des Palestiniens, a déclaré Israël qui a insisté sur les avantages des récents accords de normalisation et rappelé que les Palestiniens, comme l’Iran, ont qualifié ces accords de « trahison » et de « coups de poignard dans le dos ». 

Israël a répondu aux « allégations grotesques » des Palestiniens sur les vaccins, en rappelant que l’efficace campagne de vaccination en cours inclut tous les pans de la société israélienne.  Nous nous sommes engagés, a-t-il dit, à faciliter l’acheminement des vaccins russes que les autorités palestiniennes ont achetés.  De telles diffamations sont « politiques et antisémites ».  « On aime montrer du doigt les Juifs » et cette veille de commémoration de l’Holocauste, il faut rejeter cette « tradition odieuse » et se concentrer sur les faits, a conseillé Israël au Conseil de sécurité. 

M. MOHAMED ALI NAFTI, Secrétaire dÉtat auprès du Ministre des affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à létranger, a rappelé qu’alors que l’ONU célèbre son soixante-quinzième anniversaire, le peuple palestinien après sept décennies n’a rien à célébrer et aucun espoir de célébrer quoi que soit.  En 75 ans, a-t-il ajouté, le peuple palestinien n’a reçu aucune aide pour jouir de son autonomie et de ses droits.  « Soixante-quinze ans après la naissance des Nations Unies, il est de notre devoir de mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et à la politique hostile d’Israël. »  Les arrestations arbitraires et les violations des droits des Palestiniens par Israël sont à l’origine des déplacements et violent le droit international, a dénoncé M. Ali Nafti en accusant Israël de faire la sourde oreille et d’imposer une politique de facto contre le peuple palestinien.  Il a demandé aux membres du Conseil s’ils peuvent vivre avec autant de frustrations et de déceptions.  Faut-il laisser Israël continuer ? a encore questionné M. Ali Nafti, pour qui cette situation inacceptable a des impacts sur la sécurité internationale.  Le Conseil de sécurité et la communauté internationale doivent opérer un changement de paradigme dans ce dossier et faire cesser le mépris des résolutions des Nations Unies et du droit international par la puissance occupante, a-t-il recommandé. 

La question palestinienne est une priorité de la politique étrangère tunisienne, a indiqué le Secrétaire d’États en disant soutenir tous les efforts de la communauté internationale à cet égard.  Il a appelé le Conseil de sécurité, le Secrétaire général et le Quatuor à coordonner leurs efforts dans le cadre de paramètres agréés pour créer un environnement propice au dialogue et à des négociations directes.  L’objectif est de trouver une solution juste et conforme au droit international.  La communauté internationale doit demander des comptes à Israël sur son application des résolutions du Conseil, notamment concernant le retrait du Golan Syrien, a plaidé M. Ali Nafti avant de demander à Israël d’abandonner sa politique d’annexions, de mettre fin au blocus et de cesser les punitions collectives et le bouclage des territoires palestiniens.  « La Tunisie appuie le droit du peuple palestinien à un État indépendant. »  La question des réfugiés palestiniens doit aussi être réglée, d’autant plus avec l’aggravation de la situation humanitaire et la COVID-19.  Enfin, il a dit que la Tunisie soutient le rôle de l’UNRWA, tant qu’un accord ne sera pas trouvé, et il a appelé à relancer le processus de paix au Moyen-Orient pour parvenir à un règlement final. 

M. SIMON COVENEY, Ministre des affaires étrangères et de la défense de l’Irlande, a indiqué que son approche du conflit israélo-palestinien est fondée sur le respect du droit international et des paramètres internationalement convenus.  Elle reste fermement attachée à une solution négociée à deux États, avec Jérusalem comme capitale des deux États.  «  Nous savons que ce ne sera pas facile », a concédé la délégation, ajoutant que tout progrès nécessite un dialogue et qu’en fin de compte, « rien ne peut remplacer des négociations directes entre les parties ».  La délégation a appelé le Conseil à revoir comment il est possible d’aider les Israéliens et les Palestiniens à donner un nouvel élan au règlement de ce conflit.  Pour cela, des mesures de renforcement de la confiance, telles que la reprise de la coopération entre Israël et l’Autorité palestinienne en décembre dernier, sont vitales alors que l’engagement des parties elles-mêmes, et celui des partenaires internationaux, est essentiel pour ouvrir la voie au dialogue.  L’Irlande a salué les récents accords bilatéraux passés entre Israël et les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc.  Ces nouveaux partenariats ont le potentiel de contribuer à un règlement juste et pacifique de la question israélo-palestinienne et, dans ce contexte, les partenaires régionaux devraient trouver des moyens concrets de renforcer la confiance et la coopération entre Israël et l’Autorité palestinienne, a estimé la délégation.  Saluant à cette occasion les efforts de l’Égypte, de la Jordanie, de la France et de l’Allemagne dans le format de Munich pour redonner un élan au processus de paix, elle a souhaité que le Quatuor en sorte revigoré et a indiqué attendre avec intérêt l’implication de la nouvelle Administration américaine.  

Par ailleurs, l’Irlande a souhaité en savoir plus sur la proposition du Président Abbas de tenir une conférence internationale sur la paix et comment elle s’inscrirait dans d’autres efforts internationaux pour relancer le processus de paix.  Saluant aussi le décret présidentiel publié le 15 janvier par le Président Abbas pour annoncer la tenue d’élections législatives, présidentielle et au Conseil national palestinien cette année, l’Irlande a souligné que c’est une étape cruciale vers l’unité palestinienne et la réconciliation.  Elle a toutefois appelé à assurer la participation politique des femmes tout au long du cycle électoral. 

Rappelant le caractère illégal des colonies de peuplement israéliennes, l’Irlande a dénoncé les dernières décisions d’Israël visant à faire avancer les plans d’approbation et de construction de milliers de nouvelles unités en Cisjordanie et l’a exhorté à revenir dessus et à mettre un terme à toute expansion continue des colonies, y compris à Jérusalem-Est et dans des zones sensibles telles que Har Homa, Giv’at Hamatos et E1.  L’Irlande continuera de dénoncer les actions unilatérales qui ne respectent pas les résolutions de ce Conseil et sont contraires au droit international humanitaire, tout comme elle se prononcera clairement contre la violence, que ce soient des missiles de Gaza vers Israël ou des représailles militaires israéliennes disproportionnées, a-t-elle précisé.  Avant de conclure, l’Irlande a appelé à soutenir financièrement l’UNRWA, en s’adressant notamment à la nouvelle Administration américaine. 

Saluant la « convocation opportune » de cette réunion, M. SERGEY LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a estimé qu’un échange de vues public au Conseil de sécurité sur les problèmes de règlement au Moyen-Orient « s’imposait depuis longtemps ».  Il est nécessaire, selon lui, de revoir les étapes précédentes, d’établir les raisons de l’impasse persistante du processus de paix et de définir le cap du travail conjoint pour l’avenir.  Pour le Chef de la diplomatie russe, la question d’un règlement durable et global au Moyen-Orient doit rester au centre de l’attention de la communauté internationale. C’est d’autant plus important, a-t-il argué, que la question palestinienne continue d’avoir de graves répercussions sur la situation générale au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, laquelle subit « les conséquences néfastes des aventures géopolitiques » conformes au concept d’« ordre mondial fondé sur des règles » que promeuvent les pays occidentaux. 

Il est évident, a ajouté M. Lavrov, que les mesures visant à « détricoter » le cadre juridique internationalement agréé d’un règlement au Moyen-Orient et à remplacer les efforts diplomatiques classiques par la soi-disant « diplomatie des accords » ne sont pas capables de produire le résultat escompté.  Au contraire, a-t-il poursuivi, de telles actions ne font qu’éloigner les perspectives d’une solution juste aux problèmes de la région.  Par conséquent, il importe que le processus de normalisation des relations entre Israël avec les États arabes, lancé l’année dernière, ait pour objectif de résoudre le problème de la stabilisation de la région du Moyen-Orient et non de « marginaliser » la question palestinienne.  

De l’avis du Ministre, le point de départ d’une reprise du processus de paix doit être la confirmation des décisions du Conseil de sécurité.  Cela concerne l’activité illégale de colonisation israélienne et les projets d’annexion des territoires palestiniens occupés, a-t-il précisé.  Cela concerne aussi le statut de Jérusalem, le problème des réfugiés et la question des frontières, qui doivent être déterminés par le biais de négociations, dans le cadre d’un dialogue politique direct entre Palestiniens et Israéliens.  Les préoccupations israéliennes en matière de sécurité doivent également être abordées, a ajouté M. Lavrov, jugeant que la base d’un règlement durable, répondant aux aspirations des deux parties, « reste fondé sur la solution des deux États ». 

Il a par ailleurs souhaité que se poursuive l’appui financier international à l’UNRWA, cette structure étant la seule à fournir une assistance efficace à des millions de réfugiés palestiniens, non seulement en Cisjordanie et à Gaza mais également dans les pays arabes voisins.  Il a ajouté qu’avec ses partenaires égyptiens, la Fédération de Russie entend continuer à aider les mouvements politiques palestiniens à rétablir leur unité au sein de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).  Surmonter la fracture interpalestinienne permettra, entre autres, de stabiliser la situation sécuritaire et d’améliorer la situation humanitaire dans et autour de la bande de Gaza, a-t-il assuré, avant d’appeler à une accélération des efforts internationaux pour relancer des négociations directes israélo-palestiniennes.  Pour progresser sur cette voie, a souligné le Ministre, la médiation doit être exercée par le Quatuor, qui est le seul mécanisme juridique et inclusif approuvé par les résolutions du Conseil de sécurité. 

Poursuivant, M. Lavrov a indiqué que son pays a accueilli favorablement l’initiative du Président Abbas de convoquer une conférence internationale sur la question palestinienne. Notre pays avait préconisé la tenue d’un tel forum, qui est inscrit dans la résolution 1850 (2008) du Conseil, a-t-il rappelé, ajoutant qu’en réponse à la demande palestinienne, la Fédération de Russie propose de convoquer une conférence internationale au niveau ministériel au printemps-été 2021, dans un format incluant le Quatuor international (Russie, États-Unis, ONU et Union européenne), l’Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis et le Bahreïn, ainsi que « bien sûr » Israël et la Palestine.  Nous voudrions également inviter l’Arabie saoudite à participer en tant qu’auteur de l’Initiative de paix arabe, a-t-il encore indiqué.  Selon lui, cette réunion pourrait être une plateforme importante pour analyser la situation et aider les pays concernés.  Ouvert à toute discussion à ce sujet, il a appelé les partenaires régionaux et internationaux à répondre à ces idées et à lancer une action collective en vue d’établir la paix et la stabilité dans tout le Moyen-Orient. 

M. MARCELO EBRARD CASAUBON, Ministre des affaires étrangères du Mexique, a estimé que l’arrivée de nouveaux venus « au Conseil et hors du Conseil » peut donner un nouvel élan au processus de paix au Moyen-Orient, en appelant de ses vœux une solution définitive sur la base du principe des deux États vivant dans la paix et la sécurité.  La reprise de ce processus incombe avant tout aux Palestiniens et Israéliens, a poursuivi le Ministre, en appelant la communauté internationale à les épauler.  Il a ensuite souligné l’importance d’initiatives multilatérales pour la paix, que cela soit une revivification du Quatuor ou la tenue d’une conférence internationale, comme proposée par les Palestiniens.  « Toute initiative de paix est bienvenue. » 

Le Ministre a exhorté les parties à s’abstenir de toute mesure susceptible d’entraver le processus de paix, jugeant fondamentale, dans le droit fil de la résolution 2334 (2016), l’arrêt des colonies de peuplement.  Le rétablissement des relations diplomatiques entre Israël et plusieurs pays arabes laisse entrevoir une meilleure entente et une relance du processus de paix, a déclaré le Ministre mexicain.  Il a salué l’annonce de plusieurs scrutins en Palestine et exhorté la communauté internationale à les appuyer.  Le Ministre a ensuite condamné les attaques venant de Gaza et la riposte disproportionnée auxdites attaques.  La pandémie a montré qu’il est indispensable d’élargir la coopération entre Israël et la Palestine, s’agissant notamment de l’acheminement des articles médicaux et des vaccins, a-t-il poursuivi.  Le travail de l’UNRWA reste fondamental, a conclu le Ministre, en rappelant que le Mexique vient de lui apporter une contribution de 750 000 dollars. 

La Ministre des affaires étrangères de la Norvège, Mme INE ERIKSEN SØREIDE, a déclaré que son pays entend œuvrer à la reprise des négociations israélo-palestiniennes, se disant très favorable à la solution des deux États, «  la seule solution appuyée par la communauté internationale ».  Mais le prérequis est clair, selon elle: seule une Palestine prospère et démocratique pourra garantir des revenus stables pour un futur État.  En effet, pour être viable, la Ministre a estimé que le futur État palestinien devra forcément être transparent et appliquer les principes de bonne gouvernance.  Il faudra également trouver une solution à la question des réfugiés palestiniens, a-t-elle recommandé avant de demander la poursuite des efforts pour lutter contre la COIVD-19 en Palestine.  

Mme Eriksen Søreide a ensuite demandé que soient créées les conditions favorables à la paix.  Cela passe par l’implication des femmes qui doivent prendre part au processus dans la même proportion que les hommes, a-t-elle plaidé.  Elle a rappelé l’importance de tenir compte des besoins humanitaires en Palestine, avant de souligner que les colonies de peuplement sont illégales et hypothèquent la perspective de la solution des deux États.  La Ministre a estimé que le règlement du conflit israélo-palestinien aurait un effet domino dans toute la région.  Elle a salué la normalisation des relations entre Israël et certains pays de la région, avant d’insister sur l’importance de redoubler d’efforts pour parvenir à la reprise de négociations sérieuses.  « Nous n’avons rien à y perdre  », a-t-elle confié. 

M.  REIN TAMMSAAR, Ministre des affaires étrangères de lEstonie, a assuré que son pays continue d’appuyer tous les efforts visant à reprendre des négociations constructives entre les Israéliens et les Palestiniens sur toutes les questions relatives au statut final, sur la base du droit international, des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et des paramètres convenus.  « Nous attendons avec intérêt de collaborer à cet égard avec les membres du Quatuor diplomatique et les acteurs régionaux, y compris la Ligue des États arabes », a déclaré le ministre estonien avant de saluer la normalisation des relations intervenue entre Israël et certains États arabes.  Il a espéré que cette normalisation contribuera à relancer le processus de paix au Moyen-Orient, dans le but de parvenir à une solution à deux États. 

Par ailleurs, M. Rein Tammsaar a salué la signature d’un décret par le Président Abbas sur la tenue des prochaines élections présidentielle et législatives ainsi qu’au sein du Conseil national.  Dans ce contexte, il a jugé essentiel que toutes les parties concernées soutiennent la tenue d’élections libres, équitables et inclusives pour tous les Palestiniens, dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé.  « Nous appelons toutes les factions palestiniennes à s’engager à respecter le droit international et les principes démocratiques avant les élections », a dit M. Tammsaar avant d’exhorter aussi les autorités israéliennes à faciliter la tenue de ces élections sur tout le Territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est.  L’Estonie a appelé les parties à s’abstenir de toute mesure unilatérale qui compromettrait la viabilité de la solution des deux États.  Le Ministre a aussi appelé Israël à mettre un terme à l’expansion continue des colonies et à cesser les démolitions dans les territoires palestiniens occupés.  Il s’est notamment inquiété des projets de construction dans des zones particulièrement sensibles pour la viabilité d’un futur État palestinien comme Giv’at Hamatos.  Enfin, M. Tammsaar a souligné le rôle important de l’UNRWA pour la stabilité de la région et pour atténuer l’impact de la pandémie du COVID-19 sur les réfugiés palestiniens. 

Pour Saint-Vincent-et-les Grenadines, le conflit israélo-palestinien ne peut être résolu que par des négociations directes.  Il a réaffirmé, à cet égard, l’importance du Quatuor pour le Moyen-Orient et des acteurs régionaux.  Il a fait écho à l’appel que le Président Mahmoud Abbas a lancé en faveur d’une conférence internationale, cette année, pour lancer un véritable processus de paix.  La question de la reconnaissance de la Palestine comme membre à part entière des Nations Unies est une question depuis trop longtemps en suspens, s’est impatientée Saint-Vincent-et-les Grenadines, estimant qu’il s’agit d’une « une composante essentielle » de la solution des deux États et de la paix durable au Moyen-Orient. 

Saint-Vincent-et- les Grenadines s’est dit profondément préoccupé par la situation critique dans le Territoire palestinien occupé, aggravée par les pratiques illégales des autorités israéliennes.  Toutes les activités de colonisation, y compris les projets sur la construction de 800 logements en Cisjordanie, ainsi que les appels d’offres pour la construction de plus de 2 500 logements, constituent une violation du droit international. 

La délégation s’est inquiétée des informations faisant état d’actes de violences commis par les colons contre les Palestiniens, y compris les enfants. Elle a appelé au respect de la Quatrième Convention de Genève et des résolutions pertinentes de l’ONU, dont la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité.  Elle a aussi milité pour la levée immédiate du blocus et de toutes les formes de coercition à l’encontre des Palestiniens.  Déplorant le manque de déficit budgétaire « sans précédent » pour l’UNRWA, Saint-Vincent-et-les Grenadines a rappelé Israël, à sa responsabilité, en tant que puissance occupante, de faciliter l’acheminement des médicaments et vaccins contre la COVID-19.  Il a donc réclamé la fluidité aux postes de contrôle, avant de  saluer l’annonce faite par le Président Mahmoud Abbas sur l’organisation des élections, cette année. 

Les États-Unis ont souligné que c’est la première fois qu’ils s’expriment sur cette question depuis l’investiture du Président Jo Biden.  Notre politique, ont-ils dit, sera de soutenir la solution des deux États en vertu de laquelle Israël vivrait dans la paix et la sécurité, aux côtés d’un État palestinien viable.  C’est la meilleure façon de garantir l’avenir d’Israël en tant qu’État « démocratique et juif » et de répondre aux aspirations « légitimes » des Palestiniens, ont souligné les États-Unis.  Mais, ont-ils reconnu, rien ne peut imposer ni aux Israéliens ni aux Palestiniens.  Notre engagement diplomatique part du postulat que les progrès doivent reposer sur des consultations actives avec les deux parties et que le succès final exige le consentement « actif » des deux parties.  

Malheureusement, les dirigeants concernés sont très loin de la question du statut final et la confiance entre eux est au plus bas.  Toutefois, ont souligné les États-Unis, les États Membres ont toujours la responsabilité d’essayer de préserver la viabilité de la solution des deux États et d’améliorer les conditions de vie sur le terrain, en particulier à Gaza.  Les États-Unis ont donc exhorté le Gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne à éviter les mesures unilatérales qui rendent plus difficile encore la solution des deux États, comme l’annexion de territoires, les activités de colonisation, les démolitions, l’incitation à la violence et la glorification des personnes emprisonnées pour terrorisme.  Nous espérons qu’il sera possible de commencer à rétablir peu à peu la confiance entre les parties pour créer un environnement favorable à des progrès sur la solution des deux États, ont dit les États-Unis. 

Ils ont dit vouloir réparer des relations « atrophiées » au cours de ces quatre dernières années.  Les programmes d’aide aux Palestiniens seront relancés et les relations diplomatiques, rétablies.  Notre aide profite à des millions de Palestiniens ordinaires et contribue à la préservation d’un environnement stable qui profite à la fois aux Palestiniens et aux Israéliens, ont expliqué les États-Unis qui ont aussi promis « un soutien indéfectible » à Israël.  Nous continuerons, ont-ils prévenu, à nous opposer à des résolutions « unilatérales » et à toute action contre Israël.  Nous allons promouvoir la position et la participation d’Israël dans les organisations internationales et nous espérons pouvoir coopérer avec les États Membres sur ces questions.   

Notre Administration, ont encore dit les États-Unis, se félicite des accords de normalisation entre Israël et des États arabes.  La coopération entre les États du Moyen-Orient est une contribution importante à la stabilité régionale.  Les États-Unis ont donc exprimer leur intention d’exhorter d’autres pays à normaliser leurs relations avec Israël.  Mais, ont-ils précisé, la normalisation israélo-arabe ne saurait se substituer à la paix israélo-palestinienne.  Le conflit entre Israéliens et Palestiniens n’est peut-être pas la principale ligne de front au Moyen-Orient, mais son règlement profitera de manière significative à toute la région.  Nous espérons, ont conclu les États-Unis, une normalisation qui ouvre de nouvelles possibilités pour faire avancer la solution des deux États. 

Le Kenya a condamné toutes les violations commises par les parties qui sapent la paix et la stabilité dans la région.  Il s’est dit préoccupé par la persistance des affrontements entre les Palestiniens et les Forces de sécurité israéliennes et par les actes de violence commis par les colons.  Le Kenya a estimé que la pleine application de la résolution 2334 (2016) doit répondre aux questions des colonies de peuplement et de la viabilité de la solution des deux États mais aussi prendre en compte les dimensions socioéconomiques desdites colonies.  Tous ces éléments ont des incidences sur la pérennité de la paix et de la sécurité dans la région. 

Notant que les Palestiniens et les Israéliens font face aux graves conséquences de la pandémie de COVID-19, le Kenya a voulu que l’on réexamine les mesures susceptibles d’entraver la reprise économique.  Nous appelons, a-t-il dit, à une coopération renforcée entre les autorités palestiniennes et israéliennes, s’agissant de l’acheminement de fournitures essentielles, y compris les produits alimentaires et médicaux, et de la circulation des travailleurs essentiels de et vers la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza.  

Le Kenya a exhorté la communauté internationale à appuyer avec un sentiment d’urgence les efforts nationaux et régionaux pour une reprise de négociations en vue de réaliser la solution des deux États.  Il a espéré que toutes les parties se rallieront à la proposition d’organiser une conférence internationale et a salué le décret présidentiel du 15 janvier dernier sur la tenue des élections palestiniennes.  Le Kenya s’est réjoui une nouvelle fois de la normalisation des relations entre le monde arabe et Israël, faisant une priorité de celle entre Israéliens et Palestiniens. 

La France a déclaré qu’elle ne transigerait jamais avec la solution des deux États ni avec le respect des droits des Palestiniens qui sont inaliénables.  Selon la France, il appartient aux parties de reprendre les discussions sur les paramètres du règlement du conflit que sont: deux États, vivant en paix et en sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues sur la base des lignes de 1967, ayant tous deux Jérusalem pour capitale.  La France s’est dite préoccupée par la multiplication des faits accomplis par Israël sur le terrain, qui remettent en cause la solution des deux États fondée sur le droit international et les paramètres agréés.  C’est pourquoi la France a condamné les décisions d’Israël de ces derniers jours visant à avancer ou approuver des milliers d’unités de logement dans les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, y compris dans des zones particulièrement sensibles pour la viabilité d’un futur État palestinien comme Giv’at Hamatos et Har Homa, a rappelé la délégation avant de dénoncer aussi la forte hausse des démolitions et des confiscations de structures palestiniennes, dont celles financées par la France et l’Union européenne.  Les partenaires européens ne reconnaîtront aucun changement aux lignes de 1967 autre que ceux agréés entre les parties, a prévenu la France qui a rappelé l’obligation pour tous les États de faire la distinction dans leurs échanges entre le territoire d’Israël et les territoires occupés de 1967.  La France a précisé que cette distinction doit se matérialiser dans les accords bilatéraux et tous les échanges commerciaux, par exemple à travers l’étiquetage différencié des produits en provenance des colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est. 

Par ailleurs, la France a jugé urgent de créer les conditions d’une reprise des négociations directes entre les parties.  « C’est ce à quoi s’efforce la France avec ses partenaires allemand, égyptien et jordanien, dans le contexte de la dynamique positive créée par la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes », a indiqué la France avant de préciser que les ministres de ces pays ont réitéré au Caire le 11 janvier leur disposition à soutenir une approche par petits pas, afin de mettre en place un climat de confiance entre Palestiniens et Israéliens.  La France a salué l’attachement exprimé récemment par la nouvelle Administration américaine à la solution des deux États et son rejet de toute action unilatérale qui la remettrait en cause.  La France a salué l’adoption par le Président Mahmoud Abbas du décret prévoyant la tenue d’élections législatives, présidentielle, puis du Conseil national palestinien, à partir de mai prochain.  « Un sursaut de la communauté internationale est plus urgent que jamais pour préserver la solution des deux États », a conclu la France. 

Le Viet Nam a plaidé pour un rôle plus grand de la Ligue des États arabes dans les questions régionales, dont la principale est la question de Palestine.  Il s’est félicité de l’annonce récente de l’Autorité palestinienne sur la tenue d’élections parlementaires et présidentielle plus tard cette année.  Il s’agit d’une étape cruciale pour consolider la solidarité des Palestiniens et les aider à surmonter de multiples défis, a estimé la délégation qui y voit aussi une chance de faire avancer le processus de paix.  À cet égard, le Viet Nam a demandé à l’ONU et à toutes les parties concernées de soutenir les efforts palestiniens en vue d’organiser des élections libres et équitables avec la participation de tous les électeurs éligibles de toutes les parties des territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est. 

L’impasse de longue date du processus de paix a fait perdre confiance aux Palestiniens dans la possibilité d’une solution juste et durable, a regretté le Viet Nam qui soutient toute initiative de toutes les parties concernées susceptible d’inverser cette tendance négative.  Il a appelé le Quatuor à jouer un rôle plus actif et a encouragé les pays et organisations de la région, y compris la Ligue des États arabes, à faire des efforts soutenus pour contribuer au processus de paix à travers des actions concrètes. 

La délégation a ensuite dénoncé l’expansion récente des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie, et l’annonce récente du Gouvernement israélien d’autoriser la construction de 800 unités de peuplement supplémentaires. Il s’agit là d’une violation grave de la résolution 2334 (2016), s’est indigné le Viet Nam regrettant que cela sape l’espoir d’une solution à deux États et rende la contiguïté d’un futur État palestinien pratiquement impossible.  La délégation a appelé Israël à cesser immédiatement ces activités illégales.  Elle a réitéré son appel en faveur de la fourniture continue de l’aide humanitaire indispensable au peuple palestinien, y compris aux réfugiés palestiniens ,et a demandé de soutenir l’UNRWA, ainsi que d’autres agences des Nations Unies et organisations internationales, pour qu’elles puissent assurer la continuité de leurs programmes vitaux et leur contribution à la stabilité régionale. 

Après avoir adressé à M. Wennesland ses vœux de réussite dans ses nouvelles fonctions, le Niger a dit avoir accueilli avec enthousiasme l’annonce faite, le 15 janvier par le Président Abbas, de la tenue d’élections législatives et présidentielle, aux mois de mai et juillet.  La tenue de ces élections permettra aux Palestiniens de renouveler la légitimité de leurs institutions, a souligné la délégation, observant que le compromis auquel le Hamas et le Fatah sont parvenus traduit la volonté de réconciliation et d’unité du peuple palestinien.  Elle a formé le vœu que ces scrutins contribuent à améliorer les relations entre Israéliens et Palestiniens et créent les conditions pour la relance des négociations politiques, en vue de la réalisation de la solution des deux États. 

Toutefois, a constaté le Niger, si des signes de détente se font jour dans les relations entre Israël et certains pays de la région, la situation en Palestine continue, elle, à se détériorer.  À cet égard, la délégation a déploré la poursuite de la construction de colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé.  Le Niger a dénoncé les plans de construction israélien, les appels d’offres lancés à Jérusalem-Est, la démolition des propriétés palestiniennes, les déplacements forcés et les expulsions qui constituent une violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil.  Ces pratiques, de même que la modification du statut historique et juridique de la ville occupée de Jérusalem, y compris la mosquée Al-Aqsa, sont «  des actes qui mettent en péril la viabilité de la solution des deux États », ainsi que le retour aux frontières d’avant 1967, a regretté le Niger.   

La délégation a également exprimé sa préoccupation face à la situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, du fait de la pandémie de COVID-19, aggravée par la fragilité du système de santé, l’extrême pauvreté et l’insécurité alimentaire.  Le blocus de Gaza et la réduction drastique des financement accordés à l’UNRWA mettent en danger les vies de milliers de Palestiniens, a averti la délégation, estimant qu’il est grand temps de répondre à la demande du Président Abbas visant à l’organisation d’une conférence internationale de paix impliquant toutes les parties concernées.  « Ce qui a été fait à Madrid il y a 30 ans doit pouvoir l’être aujourd’hui », a-t-elle conclu.  

L’Inde a salué l’annonce des élections présidentielle, législatives et locales en Palestine plus tard dans l’année et exhorté les parties à prendre les mesures nécessaires pour qu’elles se déroulent sans heurt et répondent aux aspirations démocratiques des Palestiniens.  L’Inde a souligné les efforts de l’Égypte dans ce processus de rapprochement entre factions palestiniennes.  Elle a aussi estimé que la reprise de la coopération civile et sécuritaire entre Israël et l’Autorité palestinienne a permis une amélioration de la situation sur le terrain.  Elle a qualifié la normalisation des relations entre Israël et certains pays arabes de « développement important », susceptible d’imprimer l’élan nécessaire à une reprise de négociations directes entre Israël et la Palestine.  

La délégation a appuyé l’appel du Président Mahmoud Abbas en vue de la tenue d’une conférence de paix internationale en vue d’accomplir la vision d’une Palestine souveraine et indépendante vivant côte à côte avec Israël dans la paix et la sécurité.  L’Inde a aussi soutenu les efforts de l’ONU pour une reprise du processus de paix, y compris par la revitalisation du Quatuor.  Elle a rappelé qu’elle a fait une contribution de 5 millions de dollars à l’UNRWA et souligner qu’elle maintiendra son soutien à l’Office.  Sur le plan régional, l’Inde a salué la signature de la Déclaration d’Al-Ula, qui a ouvert la voie à une réconciliation entre les pays du Conseil de coopération du Golfe. 

Pour le Royaume-Uni, l’annonce du Président Abbas concernant la tenue d’élections dans les territoires palestiniens est une bonne nouvelle, car c’est une étape importante et nécessaire.  La délégation a rappelé son appui à un règlement négocié permettant à Israël de vivre en sécurité, aux côtés d’un État palestinien indépendant, dans le respect des frontières en vigueur en 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux États et avec un accord entre les parties sur la question des réfugiés.  La délégation a condamné la décision du 20 janvier du Gouvernement israélien qui a décidé de la construction de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens.  Pour le Royaume-Uni, les colonies de peuplement sont illégales et hypothèquent les pourparlers futurs en vue de la paix.  La délégation a donc dénoncé les plans et annonces de construction des colonies de peuplement.  Elle a aussi condamné la destruction des habitations palestiniennes, avant d’élargir sa condamnation à tous les actes de violence des deux parties.   

Le Royaume-Uni a encouragé les acteurs à rechercher des solutions à long terme.  La délégation a demandé au Hamas et d’autres groupes terroristes de cesser toutes formes de violence contre Israël.  À Israël, elle a demandé de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la reconstruction de Gaza.  Le Royaume-Uni a dit rejeter les actes unilatéraux posés des deux côtés et il a salué la normalisation des relations entre Israël et des États de la région, tout en rappelant que la solution des deux États reste la seule à même de garantir la paix pour tous. 

La Chine a salué la tenue d’élections législatives et présidentielle cette année en Palestine et a espéré qu’elles se passeront sans heurts.  La délégation a appelé les parties à éviter toute mesure risquant de saper le processus de paix israélo-palestinien, à commencer par la question des colonies de peuplement « qui est au cœur des négociations sur le statut final ».  La Chine a rappelé que ces colonies sont illégales alors même qu’elles ne cessent de progresser.  Elle a demandé à Israël de mettre un terme à ses activités de peuplement et a encouragé les parties à revenir à la table de négociation et aux pourparlers directs.  Israël doit aussi lever le blocus de Gaza, a exigé la Chine tout en rappelant qu’Israël a le droit d’exister et ne doit pas être la cible d’attaques du côté palestinien. 

La Chine a salué la fourniture de services médicaux aux réfugiés palestiniens dans le contexte actuel, avec la flambée de la pandémie de COVID-19.  Elle a d’ailleurs mentionné avoir envoyé elle-même une équipe médicale avec du matériel et des fournitures à destination des réfugiés palestiniens, y compris en Jordanie et au Liban.  La Chine a assuré qu’elle continuera d’appuyer la cause juste du peuple palestinien et qu’elle reste prête à coopérer avec la communauté internationale pour parvenir à un règlement juste et final de ce dossier et promouvoir la paix dans la région.

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