En cours au Siège de l'ONU

Quarante-troisième session,
5e séance – matin
PI/2294

Le Comité de l’information adopte ses deux projets de résolution annuelle avec des orientations pour un Département de la communication globale, « plus important que jamais »

Le Comité de l’information a achevé aujourd’hui sa session annuelle, en adoptant à l’unanimité ses deux projets de résolution traditionnelle sur « L’information au service de l’humanité » et « Les politiques et activités de l’ONU en matière de communication globale ».  Ces textes, a commenté le Président du Comité, M. Christian Espinosa, de l’Équateur, offrent des orientations importantes à un Département de la communication globale « plus important que jamais » pour l’avenir que nous voulons et un monde plus durable après la pandémie de COVID-19.  Ces propos ont été reçus comme une marque d’encouragement par la Secrétaire générale adjointe à la communication globale, Mme Melissa Flemming.

Dans la résolution sur les « Politiques et activités de l’ONU en matière de communication globale » (A/AC.198/2021/L.3), le Comité donne en 143 paragraphes de fond, des orientations pour les activités générales du Département de la communication globale, les Services de communication stratégique, les Services d’information, les Services de bibliothèque et les Services de diffusion.

Le Président du Comité a souligné que les projets de résolution sont le fruit d’intenses discussions entre les délégations.  Il a rendu hommage à tous ceux qui ont négocié « avec souplesse, esprit de corps et rapidité ».  Nous savons, a-t-il dit, que les circonstances dans lesquelles il a fallu travailler ont été loin d’être idéales.  Mais en dépit des obstacles, les travaux ont été menés à bon port, s’est réjoui le Président qui a salué la disposition jamais démentie des représentants du Secrétariat à répondre à toutes les questions des délégations.

Après que la représentante de la Hongrie, Mme Sára Zalányi, s’est dissociée de toute mention au Pacte de Marrakech sur les migrations sûres, ordonnées et régulières, les États-Unis, par la voix de Mme Melissa Quartell, ont particulièrement félicité le Département de la communication globale pour ses efforts contre la désinformation et les fausses nouvelles et pour la promotion de l’efficacité et la sûreté des vaccins contre la COVID-19.  Le Département, s’est-elle réjouie, fait avancer le dialogue sur les questions urgentes dont est saisie l’ONU.  

Particulièrement encouragée par le nombre de délégations qui ont généreusement félicité son Département pour être resté une source d’informations fiables pendant la pandémie de COVID-19, la Secrétaire générale adjointe à la communication globale a précisé que son équipe a pu non seulement fournir des informations sur la pandémie mais aussi sur les objectifs de développement durable, les droits de l’homme, la paix et la sécurité, les changements climatiques et la lutte contre l’intolérance et la xénophobie, entre autres.  Nous l’avons fait, s’est enorgueillie Mme Melissa Fleming, non seulement, en décrivant ces problèmes mais aussi en identifiant des solutions et en sensibilisant le public par des histoires personnelles.  

L’« infodémie » qui a accompagné la pandémie a été un test pour la stratégie de communication globale que le Département venait juste de lancer, a-t-elle avoué.  L’Initiative « Verified » et sa campagne « Marquons une pause » ont permis de contrer rapidement fausses nouvelles et désinformation.  La Secrétaire générale adjointe a d’ailleurs remercié les plus de 180 États Membres qui ont appelé à une coopération avec « Verified » et « Ensemble seulement », la campagne sur l’accès équitable aux vaccins.  Elle a d’ailleurs annoncé l’organisation demain, avec le Royaume-Uni et la Namibie, d’une manifestation sur la désinformation et les vaccins, diffusée sur le Web TV.

Notant les progrès que son Département a enregistrés sur les médias sociaux et les campagnes en ligne, Mme Flemming a tenu à rassurer les délégations de sa détermination à continuer de développer des contenus écrits, radiophoniques et télévisuels, consciente que les gens accèdent à l’information par différents moyens.  Étant donné que la pandémie a intensifié les discours de haine et la xénophobie, dans le monde entier, elle a indiqué qu’en étant membre du Groupe de travail interinstitutions des Nations Unies sur les discours de haine, son Département travaille à la mise en œuvre de la Stratégie et du Plan d’action créés contre ce fléau.  Le Département développera aussi des contenus et utilisera ses plateformes et ses partenaires pour combattre le racisme, la persécution religieuse, la xénophobie et autres formes d’intolérance.  

Le Département, a-t-elle poursuivi, est fermement engagé à produire du contenu dans les six langues officielles des Nations Unies ainsi que dans beaucoup d’autres langues, grâce à son réseau de centres d’information.  Aux appels à l’intégration du multilinguisme, à la parité entre les six langues officielles de l’ONU et à l’introduction d’autres langues non officielles, Mme Flemming a répondu par les contraintes budgétaires qui limitent son Département.  Elle a tout de même promis de continuer d’explorer des voies novatrices, en s’inspirant par exemple du travail des centres d’information qui ont créé « une communauté de pratiques ».  

La pandémie a montré combien crucial est le rôle des centres d’information pour que « Verified » touche le public dans la langue qu’il parle et les médias qu’il utilise.  Le Département travaille étroitement avec ces centres et le réseau des coordonnateurs résidents pour élargir et approfondir les campagnes sur la santé publique, la confiance et l’équité dans les vaccins, les changements climatiques, la paix et la sécurité et les objectifs de développement durable.  Le Département se réjouit de la création de contenus originaux dans plusieurs langues, à l’intention des publics nationaux et internationaux. 

La collaboration entre les centres d’information, a insisté la Secrétaire générale adjointe, est la clef de la mise en œuvre régionale de la stratégie de communication globale.  Cette collaboration est aussi un aspect important de l’appui aux coordonnateurs résidents puisqu’elle facilite la sensibilisation d’un public plus large au travail des équipes de pays des Nations Unies.  Pour braquer les projecteurs sur le travail de l’ONU sur le terrain, le Département collabore avec ceux des opérations de paix et des affaires politiques, en fournissant un appui en matière de communication.  Nous travaillons avec le Département des opérations de paix pour promouvoir la « Journée internationale des Casques bleus », plus tard ce mois-ci, a indiqué Mme Flemming. 

Quant à la collaboration avec les États Membres, la société civile, le milieu universitaire, le secteur privé et autres partenaires, la Secrétaire générale adjointe a précisé que l’initiative Impact universitaire a établi des partenariats avec 1 500 universités dans le monde pour appuyer la recherche autour des questions sur lesquelles travaille l’ONU.  Plus de 1 500 ONG sont associées au Département, recevant des contenus et des informations sur les activités de l’ONU et aidant à amplifiant les messages.  En cette Décennie d’action pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable, 2021 sera une année charnière et nous devons continuer à plaider pour un accès équitable aux vaccins dans le monde entier, a conclu la Secrétaire générale adjointe.

Au moment où nous réfléchissons aux moyens d’améliorer encore le travail du Département, a enchaîné M. Ibrahima Komara, de la Guinée, au nom du Groupe des 77 et la Chine, il nous faut garder à l’esprit que le multilinguisme et la diversité culturelle sont des « valeurs cardinales » du multilatéralisme.  Le représentant a salué le rôle des centres d’information et la diffusion des contenus dans les langues locales et a demandé au Département de leur assurer le personnel et l’équipement nécessaires.  Si l’importance des technologies de l’information et des communications (TIC) est indéniable, il est préoccupant, a avoué le représentant, de constater les disparités numériques qui émergent comme une nouvelle forme d’inégalité entre les États.  Il a donc exhorté le Département de la communication globale à faciliter la coopération internationale, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités des pays en développement. 

Le représentant n’a pas caché sa préoccupation face à l’utilisation à mauvais escient de ces technologies, de manière contraire aux buts et principes de la Charte, dont ceux de la souveraineté nationale, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États et de la coexistence pacifique.  Il a encouragé le Département à intensifier son appui aux efforts de l’ONU contre la haine, l’intolérance et la discrimination, en particulier dans la riposte contre la crise liée à la COVID-19.  Le représentant a insisté sur la nécessité d’atténuer les disparités entre les six langues officielles de l’ONU. 

Insistant, à son tour sur l’importance du multilinguisme, M. Sébastien Brabant, de l’Union européenne, s’est félicité de l’attitude « constructive » des délégations qui ont permis le consensus sur les projets de résolution.  Il a tout de même réclamé plus de temps à l’avenir, pour assurer la qualité des travaux et la traduction des documents dans toutes les six langues, « en temps et en heure ». 

Cette demande a été appuyée par M. Fedor K. Strzhizhovskiy, de la Fédération de Russie, qui en a profité pour mettre en garde contre des libellés « non convenus », « non consensuels » et sans lien direct avec les prérogatives du Comité.  Il a tenu à remercier les équipes russophones du Département de la communication globale pour leur travail sur le soixante-septième anniversaire de la « Victoire patriotique contre l’Allemagne nazie ».  Ce projet, s’est-il réjoui, a été un nouvel exemple de bonne coopération entre le personnel de l’ONU et les États Membres concernés.  Le représentant a espéré que cela figurera dans le prochain rapport du Département de la communication globale. 

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