Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 25 mai 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Mali
Le Secrétaire général continue de suivre de très près l’évolution de la situation au Mali. Il est informé des derniers développements. M. Guterres continue d’appeler au calme et à la libération immédiate des dirigeants civils détenus de la transition malienne.
L’ONU travaille en étroite collaboration avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA) et tous les autres acteurs internationaux qui soutiennent la transition politique en cours au Mali.
Sur le terrain, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) continue de suivre les derniers développements et réitère sa ferme condamnation de l’arrestation du Président Bah N’Daw, du Premier Ministre Moctar Ouane, ainsi que de certains autres de leurs collègues. Cette action a de graves conséquences pour le Mali et la région dans son ensemble.
La MINUSMA cherche à accéder le plus rapidement possible aux personnes détenues, à vérifier leurs conditions de détention et à obtenir la garantie de leurs droits et libertés fondamentaux, tels que consacrés par le droit international des droits de l’homme.
Hier soir, dans une déclaration commune, le Comité local de suivi de la transition qui réunit la MINUSMA, la CEDEAO et l’Union africaine, a exprimé sa profonde préoccupation au sujet de la situation actuelle.
Ils ont été rejoints dans cette déclaration par des membres de la communauté internationale, notamment la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union européenne.
Ils ont également souligné que les membres de l’armée qui détiennent les dirigeants civils seront tenus personnellement responsables de leur sécurité.
Ils ont aussi réaffirmé leur ferme soutien aux autorités de transition et appelé à ce que la transition reprenne son cours et s’achève dans les délais impartis.
Par cette déclaration, ils se sont félicités de l’arrivée prévue aujourd’hui d’une délégation de la CEDEAO à Bamako, et ont demandé une pleine coopération dans les efforts pour parvenir à la reprise immédiate du cours normal de la transition.
Gaza
Aujourd’hui, des doses de vaccins contre la COVID-9 provenant du Mécanisme COVAX ont été expédiées à Gaza, via le point de passage d’Erez, avec le soutien des autorités israéliennes. Ce point de passage est également ouvert au personnel humanitaire international. Cependant, il demeure fermé aux Palestiniens depuis le 11 mai, y compris aux membres du personnel humanitaire et aux personnes qui disposent de références médicales pour des traitements qui ne sont pas disponibles à Gaza.
Le point de passage de Kerem Shalom est ouvert au passage de fournitures humanitaires. Aujourd’hui, deux camions de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) transportant 38 tonnes de vivres provenant du Programme alimentaire mondial (PAM) ont pu se rendre à Gaza.
Le point de passage de Rafah, qui se trouve au sud entre Gaza et l’Égypte, était également ouvert dans les deux sens hier, permettant l’entrée de certaines quantités d’aide humanitaire provenant de partenaires bilatéraux. L’ONU indique que les approvisionnements en provenance de l’Égypte et du Koweït, entre autres, sont acheminés par Rafah. Le flux de fournitures importées d’Égypte, y compris de carburant, se poursuit à un rythme stable.
L’ONU réaffirme la nécessité que tous les points de passage vers Gaza soient ouverts et restent ouverts. Ceci est essentiel pour l’acheminement des fournitures humanitaires, notamment de carburant pour les services de base et des fournitures pour freiner la propagation du virus de la COVID-19. L’ouverture des points de passage assurera également la sortie des patients qui ont besoin de soins vitaux et le passage du personnel humanitaire palestinien qui est essentiel à la réponse.
Myanmar
Le personnel de l’ONU au Myanmar a réitéré aujourd’hui son appel à la libération immédiate de dizaines de journalistes qui demeurent en détention depuis la prise de contrôle du pouvoir par l’armée du Myanmar le 1er février.
Au moins 88 journalistes ont été arrêtés depuis, dont un correspondant américain détenu lundi à l’aéroport de Yangon. À ce jour, au moins 52 journalistes sont toujours en détention et 8 médias ont vu leur licence révoquée. Le 12 mai, un journaliste a été reconnu coupable et condamné à trois ans d’emprisonnement.
L’arrestation de journalistes et la violence utilisée par l’armée contre toute personne cherchant à faire un reportage ou à documenter ses actes constituent une attaque extraordinaire contre la liberté d’expression au Myanmar.
Bélarus
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) à Genève a déclaré que, comme tant d’autres, il est choqué par l’arrestation illégale et la détention arbitraire du journaliste biélorusse Roman Protasevich après le détournement de force vers Minsk de l’avion dans lequel il voyageait.
Le HCDH est également préoccupé par le sort de la compagne de M. Protasevich, Mme Sofia Sapega, qui aurait également été arrêtée arbitrairement. Le HCDH demande la libération immédiate de Roman et de Sofia, qui devraient tous deux être autorisés à poursuivre leur trajet vers leur destination prévue en Lituanie.
Journée de l’Afrique
La Journée de l’Afrique est célébrée aujourd’hui.
Dans son message, le Secrétaire général a indiqué que le patrimoine culturel et naturel riche et diversifié de l’Afrique est important pour le développement durable, la réduction de la pauvreté et le maintien et la consolidation de la paix. Il peut servir de fondement solide pour progresser sur le plan économique de manière inclusive, alors que le continent s’efforce de s’attaquer aux problèmes que fait peser la pandémie de COVID-19.
Pour enrayer la pandémie, accompagner la reprise économique et atteindre les objectifs de développement durable, il nous faut garantir un accès équitable et universel aux vaccins contre la COVID-19. Il existe actuellement un profond déséquilibre dans la distribution des vaccins entre les pays. D’après derniers chiffres, les pays d’Afrique n’ont reçu à ce jour que 2% des vaccins.
Demain, à 9 heures, le Secrétaire général ouvrira le Forum des politiques publiques du Cycle de conférences sur l’Afrique 2021. Le thème de cette année est « Identité culturelle et appropriation: remodeler les mentalités ». Le dialogue est organisé par le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique, en collaboration avec l’UNESCO et l’Union africaine.
Industrie extractive
Ce matin, le Secrétaire général a convoqué une table ronde virtuelle sur la transformation de l’industrie extractive au service du développement durable. Il a déclaré que cette industrie peut devenir la force motrice de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté. Toutefois, a-t-il ajouté, nous ne pouvons pas échapper au fait qu’elle est aussi potentiellement associée à une litanie de maux dont la corruption, l’exploitation, le colonialisme, le racisme, la dégradation de l’environnement, l’aggravation des changements climatiques, la perte de biodiversité, sans oublier les conflits armés, la violence fondée sur le genre, le déplacement des populations, les préjudices culturels et les violations des droits de l’homme.
Le Secrétaire général a souligné que notre responsabilité est de faire en sorte que les bénéfices de l’exploitation des ressources minières aillent à toutes les populations d’une société et pas seulement aux élites, tout en sauvegardant l’environnement naturel aujourd’hui et pour les générations futures.
M. Guterres a aussi souligné quatre impératifs dont l’amélioration de la gestion des ressources minières, la réduction de la dépendance aux revenus miniers, les investissements dans un avenir à faible émission de carbone et le renforcement de la coordination régionale et internationale pour gérer les chocs et assurer une transition sans heurt, juste et viable.
Somalie
Le Conseil de sécurité a tenu une réunion aujourd’hui sur la situation en Somalie. Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies dans le pays, M. James Swan, a noté que le processus politique pour organiser les élections s’est heurté à de nombreux obstacles, ces derniers mois.
M. Swan a exhorté les leaders somaliens à trouver des solutions de bonne foi et à faire preuve du leadership que le pays nécessite en ce moment historique. Il a souligné que les signataires de l’Accord du 17 septembre doivent dès maintenant s’engager pour ouvrir la voie à la tenue des élections.
M. Swan a indiqué que la situation en Somalie continue d’être la source d’une grave préoccupation. Les Chabab, a-t-il expliqué, constituent toujours une menace sérieuse, montrant leur capacité de planifier et d’exécuter des attaques complexes contre plusieurs cibles dans le pays. Les derniers incidents sont expliqués en détail dans le dernier rapport du Secrétaire général.
M. Swan a aussi noté que la situation humanitaire est toujours difficile, 5,9 millions de Somaliens, soit plus d’un tiers de la population, ayant besoin d’une assistance humanitaire cette année.
Cet après-midi, le Conseil a tenu une autre réunion publique sur la protection des civils dans les conflits armés. Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a fait une déclaration liminaire et certainement dans beaucoup de déclarations, l’on insiste sur le fait que les conflits ont compliqué le contrôle de la pandémie de COVID-19.
Saint-Vincent-et-les Grenadines
Après l’éruption du volcan La Soufrière, le mois dernier, le travail est passé de l’humanitaire à la reconstruction en mieux et à l’amélioration de l’état de préparation à la prochaine saison des ouragans qui commence la semaine prochaine.
Sur les plus de 23 000 déplacés, plus de 4 000 sont dans des abris et plus 18 000, dans des maisons privées. Plus de 830 ménages ont reçu de l’argent liquide, en vertu de l’initiative des transferts du Programme alimentaire mondial (PAM). Les établissements d’enseignement rouvrent leurs portes et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) appuie l’apprentissage en ligne de certains étudiants et les cours sur écran dispensés à plus de 3 000 étudiants dans 60 centres dans le pays.
Une équipe conjointe du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a terminé son évaluation pour pouvoir contribuer au plan national d’évacuation des cendres et d’accès à l’eau potable.
Toutefois, un tiers seulement des 29,2 millions de dollars de l’Appel a été versé et les États-Unis viennent de faire une promesse de contribution de 3 millions. Les 29 millions de dollars ne représentent pas une grosse somme. Pour acheter deux maisons de ville à New York, il faut le double. Alors, donnez de l’argent, a lancé le Porte-parole.
COVAX
Hier, la Colombie a reçu sa quatrième livraison de vaccins grâce au Mécanisme COVAX, portant le total à plus d’un million de doses. Cette dernière livraison permettra au pays d’accélérer sa campagne de vaccination. Plus de 8 millions de doses ont déjà été administrées.
La République de Moldova a reçu 100 000 doses du Mécanisme COVAX, la semaine dernière, lui permettant de commencer la troisième phase de sa campagne nationale de vaccination. Toutes les personnes éligibles peuvent se faire vacciner. À ce jour, plus de 300 000 personnes ont reçu au moins, une première dose.
Pour sa part, le Monténégro a réceptionné la semaine dernière, sa seconde livraison du Mécanisme COVAX, sur les 48 000 doses qu’il attend. Quelque 20% de la population ont reçu une première dose.
L’équipe de pays au Monténégro contribue aux efforts contre la crise sanitaire, y compris par la formation et la fourniture d’équipements médicaux. L’équipe travaille aussi à la lutte contre la désinformation, grâce à la campagne Verified du Secrétaire général.
Nomination
Aujourd’hui le Secrétaire général a annoncé la nomination du général de corps d’armée Diop, du Sénégal, comme Conseiller militaire du Département des opérations de paix.