Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 9 février 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Myanmar
Les fonctionnaires de l’ONU en service au Myanmar ont exprimé leur vive inquiétude face à l’utilisation de la force contre des manifestants, aujourd’hui, par les forces de sécurité.
Le Coordonnateur résident et humanitaire, M. Ola Almgren, a appelé les forces de sécurité à respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales, y compris le droit à la liberté de réunion pacifique et la liberté d’expression. Il a jugé inacceptable le recours à la force disproportionnée contre les manifestants.
M. Almgren a également réitéré la récente déclaration du Secrétaire général dans laquelle il exhorte les dirigeants militaires à respecter la volonté du peuple du Myanmar et à adhérer aux normes démocratiques, tout différend devant être résolu par un dialogue pacifique.
Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Myanmar a exprimé aujourd’hui sa profonde préoccupation face aux conséquences de la crise actuelle sur le bien-être des enfants. L’UNICEF a en outre rappelé à toutes les parties leur obligation de faire respecter les droits de l’enfant tels qu’ils sont consacrés dans la Convention relative aux droits de l’enfant, à laquelle le Myanmar est partie, et en vertu de la loi sur les droits de l’enfant du Myanmar promulguée en juillet 2019.
Dans le contexte des manifestations en cours et des événements actuels, l’UNICEF appelle toutes les parties, y compris les forces de sécurité, à faire preuve de la plus grande retenue, à résoudre les différends par des moyens constructifs et pacifiques, et à donner la priorité à la protection et à la sécurité des enfants lorsqu’ils expriment leurs opinions.
Syrie
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. Geir Pedersen, a fait un exposé devant le Conseil de sécurité au cours de consultations privées, aujourd'hui, pour faire le point de ses efforts diplomatiques.
L’Envoyé spécial a convoqué la cinquième session de la Commission constitutionnelle syrienne il y a deux semaines. Dans le discours qu’il a prononcé à la fin de cette session, M. Pedersen a déclaré qu’elle a été une déception et que nous ne pouvons pas continuer ainsi.
Concernant la situation humanitaire, l’ONU reste préoccupée par la situation dans laquelle se trouvent près de 62 000 personnes vivant dans le camp de Hol, en Syrie, dont 93% sont des femmes et des enfants, y compris plus de 31 000 enfants de moins de 12 ans.
L’ONU et ses partenaires humanitaires continuent d’apporter une assistance complète et vitale à Hol, en fournissant de la nourriture, de l’eau potable, des centres de santé, des abris et toute une gamme de services. Pour aider à protéger les familles contre les températures hivernales, près de 4 000 tentes ont été remplacées et des articles essentiels ont été distribués, notamment du mazout, des couvertures et des vêtements chauds.
L’ONU souligne la nécessité de laisser un accès humanitaire entier et régulier au camp afin de continuer à fournir une aide essentielle aux résidents. L’ONU estime qu’il faut trouver des solutions durables pour tous les résidents. Si des résidents rentrent chez eux, cela doit être sur une base volontaire et dans des conditions sûres et dignes, et en toute connaissance de cause.
Réfugiés vénézuéliens
Dans une déclaration du Secrétaire général publiée hier, il a salué l’annonce du Président colombien, M. Iván Duque, qui a dit que le Gouvernement colombien offrira une protection temporaire aux 1,7 million de Vénézuéliens vivant dans ce pays. Cela permettra à environ un tiers des cinq millions de réfugiés et migrants vénézuéliens de la région d’accéder à des services et de contribuer à l’économie colombienne.
Le Secrétaire général a noté que l’inclusion des réfugiés et des migrants vénézuéliens contribuera au processus de relèvement de la pandémie et permettra aux Vénézuéliens se trouvant en Colombie d’accéder aux services de santé et aux autres services de base offerts par le pays.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation des Nations Unies pour les migrations (OIM) ont également salué l’annonce et ont déclaré qu’eux-mêmes et leurs partenaires sont prêts à apporter leur expertise technique, leur présence sur le terrain, leurs capacités logistiques et leurs ressources pour soutenir le déploiement de cette initiative très importante.
Énergie durable pour tous
Ce matin, la Vice-Secrétaire générale, Amina Mohammed, s’est exprimée par un message vidéo préenregistré au Sommet des jeunes sur l’énergie durable pour tous.
Elle a déclaré que les jeunes ont un rôle essentiel à jouer dans la construction de la coalition mondiale pour la neutralité carbone d’ici à 2050.
Les jeunes comprennent les liens entre le développement durable et la justice climatique, a-t-elle déclaré, et ils se sont hissés au premier plan en tant que défenseurs et innovateurs pour apporter des solutions énergétiques durables aux foyers, aux communautés et aux pays.
Mme Mohammed a souligné que, alors que nous nous remettons des conséquences de la pandémie, il est important de nous reconstruire en mieux avec une énergie durable pour tous. Elle a encouragé les jeunes à influer sur les événements prévus cette année, tels que le débat de l’Assemblée générale et la COP26, pour aider l’ONU à réaliser l’avenir que nous voulons.
Burkina Faso
Le Coordonnateur adjoint des secours d'urgence, M. Ramesh Rajasingham, est au Burkina Faso cette semaine. Après s’être rendu dans la région de Djibo, dans le nord du pays aujourd’hui, il s’est rendu à Ouagadougou, où il a rencontré des représentants du Gouvernement et des donateurs, avant de lancer le plan de réponse humanitaire du pays pour 2021, fixé à 607 millions de dollars et visant 2,9 millions de personnes.
Il s’agit d’une augmentation de 43% par rapport au montant demandé au milieu de l’année dernière, car davantage de personnes sont ciblées - 61% de plus qu'en janvier de l'année dernière. Ce plan prend également en compte l'augmentation des coûts unitaires de la fourniture de l'aide, notamment en raison des mesures liées à la pandémie de COVID-19.
La crise de déplacement de personnes au Burkina Faso est celle qui augmente le plus rapidement au monde: plus d'un million de personnes ont fui leurs maisons au cours des deux dernières années. En janvier, plus de deux millions de personnes -environ 10% de la population du Burkina Faso– rencontraient des difficultés pour se nourrir.
La fourniture de services de base essentiels, en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé, a été perturbée. Près de 2 400 écoles sont fermées dans les zones touchées, privant 350 000 enfants de cours. Près d'un million de personnes n'ont pas accès aux soins médicaux. Malgré ces difficultés, la communauté humanitaire au Burkina Faso intensifie son assistance. Ainsi, les livraisons d'aide ont triplé depuis 2019.
Demain, le Coordonnateur adjoint des secours d'urgence se rendra à Kaya, dans le centre nord du Burkina Faso.
Soudan du Sud
Le Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), M. David Shearer, a déclaré que la mise en œuvre de l'accord de paix a été bien trop lente, en partie à cause de l’intensification de la violence.
La Mission aide les communautés -y compris les jeunes et les chefs religieux- à organiser des réunions de réconciliation pour examiner les causes profondes des conflits.
La Mission a également augmenté le nombre de patrouilles qui se rendent vers les points chauds potentiels. En outre, elle déploiera cette semaine des Casques bleus vers sept bases opérationnelles temporaires réparties dans tout le pays.
M. Shearer a dit que les sites de protection des civils à Bor, Wau et Djouba ont réussi leur transition en devenant des camps de personnes déplacées classiques sous la responsabilité du Gouvernement.
Les ingénieurs des Nations Unies construisent et apportent des améliorations à 3 200 kilomètres de routes à travers le pays pour faciliter la communication entre les régions, augmenter les échanges commerciaux et créer des emplois et des opportunités pour construire la paix.
Liban
La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) continue de soutenir les autorités libanaises dans leur lutte contre la COVID-19.
Récemment, la FINUL a fourni des équipements de protection individuelle et d’autres fournitures médicales aux communautés de Tyr, Bint Jbeil et Marjayoun, dans le sud du Liban. Les Casques bleus ont également fait don de générateurs à l'Armée libanaise et de trois systèmes vidéo de laryngoscopie à des hôpitaux publics.
COVID-19/Bolivie
En Bolivie, l’équipe des Nations Unies dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Susana Sottoli, a aidé le Gouvernement à assurer sa participation au Mécanisme COVAX pour un accès mondial aux vaccins. Ainsi, la Bolivie s'attend à recevoir un envoi de près d'un million de doses de vaccin dans les prochaines semaines. Pour y parvenir, l'équipe des Nations Unies a aidé le pays à se préparer en termes de capacités à maintenir la chaîne du froid, à acheter des vaccins et à planifier leur distribution de manière sûre. Cet effort ciblera d'abord les professionnels de la santé, ainsi que les personnes âgées et les autres groupes vulnérables.
L'équipe et les autorités renforcent également les efforts de communication pour empêcher la propagation de la COVID-19, tout en soutenant l'initiative Verified de l'ONU pour freiner la propagation de l’« infodémie ».
L'équipe des Nations Unies a réaffecté 31 millions de dollars de son budget actuel pour faire face aux conséquences sociales et économiques de la pandémie.
Tableau d’honneur
L’Autriche, la Bosnie-Herzégovine et la Pologne ont versé la totalité de leurs contributions au budget ordinaire 2021 de l’ONU, portant à 35 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.