Point de presse quotidien du Bureau du porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 février 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Conseil des droits de l’homme
Le Secrétaire général se félicite de la décision des États-Unis de se réengager au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Le Conseil des droits de l’homme est le principal forum au monde qui permette de traiter toute la gamme de problèmes qui se posent en matière de droits de l’homme. Les mécanismes et les procédures spéciales du Conseil sont des outils essentiels pour garantir l’action et la responsabilité.
Les Nations Unies se réjouissent d’avance d’entendre la voix cruciale des États-Unis dans le cadre des travaux urgents du Conseil.
Climat
Ce matin, le Secrétaire général a informé les États Membres des préparatifs de la prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Glasgow, en Écosse (Royaume-Uni), à la fin de l’année.
Il a souhaité la bienvenue au nouveau Président de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, M. Alok Sharma, du Royaume-Uni, et a remercié les pays qui ont annoncé de nouveaux engagements audacieux depuis le Sommet sur l’ambition climatique de décembre dernier.
Cependant, a-t-il dit, le monde reste loin de l’objectif de maintenir l’augmentation de la température en deçà de 1,5°C comme cela est prévu par l’Accord de Paris. Il a souligné la nécessité de voir s’élargir de manière exponentielle la coalition mondiale pour la neutralité carbone.
Le Secrétaire général a déclaré qu’au plus tard à la COP26, tous les pays doivent proposer des contributions nettement plus ambitieuses au niveau national. Il a ajouté que les membres du G20 doivent montrer la voie.
Le Secrétaire général a également indiqué qu’en raison de la pandémie, les négociations préparatoires à la COP26 devront avoir lieu virtuellement. À cet égard, il a appelé les pays à la souplesse. Il a déclaré que l’ONU soutiendra ce processus de toutes les manières possibles pour en assurer le succès.
Éthiopie
Les agences des Nations Unies ont reçu aujourd’hui l’approbation du Gouvernement éthiopien pour que 25 membres du personnel international se rendent dans la région du Tigré. Cette autorisation est une première étape pour garantir que les travailleurs humanitaires au Tigré puissent fournir et accélérer l’aide, compte tenu de l’augmentation rapide des besoins dans la région.
Un certain nombre d’engagements positifs ont été pris récemment avec le Gouvernement éthiopien par des hauts fonctionnaires de l’ONU, comme le Secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité, M. Gilles Michaud, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, et le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), M. David Beasley.
Ce dernier, qui vient d’achever son voyage en Éthiopie, indique que le PAM a accepté la demande du Gouvernement d’aider les autorités et les partenaires humanitaires à transporter l’aide vers et à l’intérieur du Tigré. Le PAM a également accepté de fournir une aide alimentaire d’urgence à un million de personnes au Tigré. Des informations supplémentaires sur cette question sont disponibles dans le communiqué de presse du PAM.
Les travailleurs humanitaires attendent avec impatience de recevoir une autorisation pour 60 autres membres du personnel des ONG et des Nations Unies qui se trouvent à Addis-Abeba et sont prêts à être déployés au Tigré. Ils espèrent aussi recevoir rapidement les approbations nécessaires pour toute demande supplémentaire qui serait faite ultérieurement.
Tout en se félicitant de ces autorisations, l’ONU reste profondément préoccupée par la nette escalade des besoins humanitaires au Tigré, une région où les habitant ont enduré plus de trois mois de conflit en ne recevant qu’une assistance extrêmement limitée. L’ONU est également très préoccupée par les informations qu’elle reçoit et qui font état de graves violations contre des civils.
L’ONU réitère son appel à la reprise complète de l’acheminement libre et inconditionnel des fournitures et du personnel humanitaires dans la région du Tigré, notamment grâce des autorisations générales pour les organisations opérant dans la région, afin que les Nations Unies puissent immédiatement assister les personnes dans le besoin en leur fournissant une aide urgente.
Yémen
L’Envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a entamé une visite de deux jours en Iran. Aujourd’hui, il a rencontré le Ministre des affaires étrangères, M. Javad Zarif, ainsi que d’autres dirigeants iraniens.
Ils ont échangé leurs vues sur le Yémen et sur la manière de progresser vers la reprise du processus politique. MM. Zarif et Griffiths ont, en outre, discuté de la nécessité urgente d’avancer vers un cessez-le-feu à l’échelle nationale, de rouvrir l’aéroport de Sanaa et de lever les restrictions sur le port de Hodeïda. M. Griffiths s’est félicité de l’expression du soutien de l’Iran aux efforts de l’ONU pour mettre fin au conflit au Yémen.
Cette visite s’inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques de l’Envoyé spécial qui visent à appuyer une solution politique négociée au conflit au Yémen, une solution qui réponde aux aspirations du peuple yéménite. La priorité immédiate de l’Envoyé spécial est d’apporter son soutien à l’accord entre les parties au conflit sur un cessez-le-feu à l’échelle nationale, à des mesures humanitaires d’urgence et à la reprise du processus politique.
Comme vous l’aurez vu au cours du week-end, nous nous sommes félicités de l’intention annoncée par les États-Unis de révoquer les désignations du mouvement houthiste, ou Ansar Allah, comme ils se désignent eux-mêmes, en tant qu’organisation terroriste étrangère et terroriste mondiale spécialement désignée.
Myanmar
En réponse aux questions sur la situation au Myanmar et sur l’implication de l’ONU, le porte-parole a déclaré que le Secrétaire général continuait de suivre de près et avec une vive préoccupation la situation au Myanmar. Le Secrétaire général et son Envoyé spécial ont contacté les principaux acteurs internationaux, y compris les dirigeants régionaux, en appelant à une action collective et bilatérale afin de créer les conditions nécessaires à l’annulation du récent coup d’État au Myanmar.
L’ONU se félicite qu’il y ait des discussions pour tenir prochainement une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme, ce qui aidera à maintenir l’élan après la discussion du 2 février au Conseil de sécurité.
Le Secrétaire général et son Envoyé spécial continueront de mobiliser la communauté internationale, notamment en engageant les membres du Conseil de sécurité à lancer des appels au retour à la démocratie, à la poursuite du dialogue et à la réconciliation, conformément à la volonté et aux intérêts du peuple de Myanmar, et pour la libération immédiate des personnes détenues.
L’ONU reste en contact étroit avec les acteurs nationaux, y compris les organisations de la société civile dont la protection est primordiale. L’ONU est préoccupée par les restrictions imposées à la société civile, aux journalistes et aux professionnels des médias.
L’Envoyé spécial du Secrétaire général est prêt à se rendre sur place dans des conditions qui conviennent à tous pour aider à calmer la situation. Parmi les nombreux échanges qu’il a eus au cours du week-end, il a tenu une réunion virtuelle avec des parlementaires élus de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), qui est au pouvoir.
Inde
Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général s’est dit profondément peiné par les pertes en vies humaines et la disparition de dizaines de personnes qui auraient été causées par l’éclatement du glacier et les inondations qui ont suivi, dimanche, dans l’État d’Uttarakhand, en Inde. Le Secrétaire général présente ses sincères condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au peuple et au Gouvernement de l’Inde.
Des collègues humanitaires affirment qu’au moins 170 personnes sont disparues et que 14 personnes seraient décédées.
L’ONU est disposée, si nécessaire, à contribuer aux efforts de secours et d’assistance en cours.
République centrafricaine
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) informe que l’Assemblée nationale a prorogé de six mois l’État d’urgence, vendredi, pour des raisons de sécurité.
Durant le week-end, le Gouvernement a tenu une série de manifestations marquant le deuxième anniversaire de la signature de l’Accord de paix, avec les garants que sont l’ONU, l’Union africaine et la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC).
La Président Faustin-Archange Touadéra a réitéré l’engagement du Gouvernement à poursuivre la mise en œuvre de l’Accord. Il a réaffirmé qu’il était prêt pour le dialogue avec l’opposition démocratique.
Le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Mankeur Ndiaye, poursuit ses bons offices et son rôle de facilitateur avec toutes les parties qu’il encourage au dialogue et au consensus. La Mission maintient sa position ferme pour protéger les populations civiles.
Vendredi, la Mission et des autorités locales ont lancé le programme de réduction de la violence communautaire près de Bria, dans la préfecture de Haute-Kotto. Soixante-huit armes ont été recueillies auprès des civils.
Soudan
Les routes principales vers Geneina, la capitale de l’État de Darfour occidental, ont été débloquées hier. La levée du blocus, qui a duré plusieurs semaines, permettra aux organisations humanitaires d’augmenter le niveau de leur aide aux personnes qui ont été déplacées par les dernières violences, à l’intérieur comme à l’extérieur de Geneina, dans le Darfour occidental.
À ce jour, plus de 67 000 déplacés dans cette localité ont reçu des vivres pour un mois ainsi que de l’eau, des articles non alimentaires et des services de santé.
Une évaluation rapide des besoins des trois villages touchés à l’extérieur de Geneina sera au programme demain. Près de 45 000 personnes ont besoin d’aide.
Le plan opérationnel de riposte est aussi en cours de finalisation afin de venir en aide à 100 000 personnes du Darfour occidental. Les priorités du plan sont la protection, l’eau et l’hygiène, l’hébergement et l’éducation. Le Fonds humanitaire de l’ONU pour le Soudan a reçu 1,3 million de dollars pour financer la riposte.
Au total, les organisations humanitaires auront besoin de 1,9 milliard de dollars en 2021 pour venir en aide à 8,9 millions de personnes dans le pays.
COVID-19/Indonésie
L’Équipe de pays des Nations Unies dirigée par la Coordonnatrice Résidente en Indonésie, Mme Valerie Julliand, appuie les efforts nationaux visant la vaccination de 80% de la population indonésienne durant les 13 prochains mois, soit plus de 216 millions de personnes.
L’Équipe de pays prépare l’inclusion de l’Indonésie dans le Mécanisme COVAX pour l’accès mondial aux vaccins.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) aide à la distribution du vaccin et a formé plus de 23 000 personnels de santé. Elle a aidé à finaliser la feuille de route pour l’introduction du vaccin et les directives techniques. La surveillance de la sûreté des vaccins a été renforcée afin de contrôler et répondre à tout risque potentiel.
Plus de 780 000 personnels de santé ont été vaccinés en toute sécurité, et ce, dans tout le pays.
Pendant ce temps, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) aide le Gouvernement indonésien à préparer et déployer la distribution des vaccins, notamment la livraison des vaccins par le biais du Mécanisme COVAX et le renforcement des capacités à conserver la chaîne du froid et à assurer le financement nécessaire. Le Fonds s’efforce de convaincre les communautés d’accepter les vaccins et de les impliquer dans les données et les analyses, pour les inscriptions à recevoir le vaccin et dans le suivi de ceux qui l’ont reçu.