Colombie: les membres du Conseil de sécurité saluent les progrès « réels » de la paix malgré de multiples problèmes interconnectés
Nous devons reconnaître, voire célébrer « les réels » progrès enregistrés par la Colombie, a estimé aujourd’hui l’Irlande alors que le Conseil de sécurité entendait le Chef de la Mission de vérification des Nations Unies dans le pays et la Vice-Présidente et Ministre colombienne des affaires étrangères. Malgré les « multiples problèmes interconnectés », a ajouté l’Irlande, la mise en œuvre de l’Accord final pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable avance.
Le processus de paix en Colombie entre dans une phase cruciale, près de cinq ans après la signature de l’Accord final de paix, a confirmé le Chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie. M. Carlos Ruiz Massieu, dont le rapport* parle de la forte agitation sociale et de la polarisation des manifestations marquées par des violences, ces derniers mois, a reconnu que ce sont des événements qui ont éveillé de vives inquiétudes.
La Fédération de Russie a d’ailleurs souligné que l’appui de la communauté internationale à l’Accord de paix « est une sorte de bénéfice du doute accordé aux Colombiens ». Elle a appuyé, pour aller de l’avant, les cinq priorités recommandées par le Secrétaire général de l’ONU pour 2021, à savoir: assurer la protection et la sécurité des ex-combattants, des populations touchées par le conflit, des figures de la société civile et des défenseurs des droits humains ; assurer la viabilité du processus de réintégration; mieux intégrer la présence de l’État dans les zones touchées par le conflit; rendre le dialogue plus constructif entre les parties ; promouvoir la réconciliation.
En la matière, le Chef de la Mission de l’ONU a confirmé l’engagement de tous les acteurs dans la tâche « noble et complexe » de la paix. Cet engagement a porté ses fruits, a-t-il dit, en citant par exemple les avancées simultanées des entités de la justice transitionnelle créées par l’Accord. Il s’est attardé sur la décision intervenue en avril dernier, en vertu de laquelle sept anciens commandants, au plus haut niveau des ex-FARC-EP ont officiellement accepté leurs responsabilités pour les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre concernant le cas 01 de la Juridiction spéciale pour la paix (JEP) sur les prises d’otages et autres privations graves de liberté.
Il s’agit là d’une « étape vitale » pour la vérité, la justice et la réconciliation ainsi que pour les droits des victimes, se sont réjouis les États-Unis, devant ce que le Royaume-Uni a qualifié d’« avancées significatives » et l’Irlande, de « réels progrès ». Cette dernière s’est tout de même alarmée d’un nombre toujours trop élevé de morts parmi les anciens combattants, les défenseurs des droits de l’homme, les leaders sociaux, les enfants, les autochtones et les Afro-Colombiens.
La réconciliation étant impossible sans la sécurité, comme l’a souligné le Royaume-Uni, les États-Unis se sont félicités du dialogue national promu par le Président Ivan Duque et ont dit apprécier l’adoption d’un plan stratégique pour la sécurité et la protection des anciens combattants. Malgré tous les problèmes, ont-ils souligné, la Colombie s’achemine vers le succès et vers un statut de modèle pour les sorties de crise. Pour autant, a argué la France, que l’Accord de paix soit compris comme un ensemble à mettre en œuvre dans son intégralité. Elle a dit attendre des progrès en matière de réforme rurale, d’accès à la terre, de substitution des cultures illicites ou encore de participation politique.
Les avancées ont été mises en avant par Mme Martha Lucia Ramirez, Vice-Présidente et Ministre des affaires étrangères de la Colombie, qui n’a pas oublié de rappeler que le coût de l’application de l’Accord de paix représente deux années entières du PIB colombien et que le délai fixé est de 15 ans. Elle a noté que peu de délégations ont soulevé le problème du trafic de drogue alors qu’il demeure un défi majeur et « la cause première » des morts parmi les défenseurs des droits humains. Elle a aussi argué que ce sont les groupes armés et pas une prétendue non-application de l’Accord qui menacent la stabilité du pays. Le Chef de la Mission de vérification des Nations Unies a semblé le confirmer et a réclamé des mesures fermes pour mettre en œuvre une politique publique en faveur du démantèlement des groupes armés illégaux, des organisations criminelles et de leurs réseaux de soutien.
La Vice-Présidente a par ailleurs jugé « acceptables », les revendications de la « jeune artisane de la paix », présente aujourd’hui au Conseil de sécurité. Melissa Herrerra a demandé à son pays de s’engager à mettre en œuvre la résolution du Conseil sur les jeunes, la paix et la sécurité, à améliorer l’inclusion des jeunes aux processus décisionnels à tous les niveaux, à protéger les jeunes de la violence sexuelle et sexiste dans le contexte postconflit et à mettre en œuvre des garanties de sécurité pour leur permettre de participer à la vie politique.
Elle a aussi appelé son pays à faire progresser les enquêtes sur les actes de violence contre les femmes et les jeunes et à élaborer des stratégies de réintégration des jeunes impliqués dans le conflit armé. La jeunesse est indispensable à l’édification de la paix, a-t-elle martelée, soutenue par plusieurs délégations.
*S/2021/603
LETTRES IDENTIQUES DATÉES DU 19 JANVIER 2016, ADRESSÉES AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET AU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ PAR LA REPRÉSENTANTE PERMANENTE DE LA COLOMBIE AUPRÈS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (S/2016/53) - S/2021/603
Déclarations
M. CARLOS RUIZ MASSIEU, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, a estimé que le processus de paix en Colombie entre dans une phase cruciale, près de cinq ans après la signature de l’Accord de paix. L'engagement et le travail de tous les acteurs impliqués dans cette tâche « noble et complexe » ont porté leurs fruits, malgré les défis multiples et persistants, a-t-il affirmé. Il en a voulu pour preuve les avancées simultanées des entités de la justice transitionnelle créées par l’Accord, pour lesquelles la participation de tous, y compris des victimes du conflit, a été fondamentale. Il s’est attardé sur la décision intervenue en avril dernier, en vertu de laquelle sept anciens commandants, au plus haut niveau des ex-FARC-EP ont officiellement accepté leurs responsabilités pour les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre concernant le cas 01 de la Juridiction spéciale pour la paix (JEP) sur les prises d'otages et autres privations graves de liberté.
De même, la semaine dernière, la JEP a inculpé 11 personnes, dont des officiers de l’armée, ainsi qu’un troisième civil, dans le cadre de l’affaire 03, sur des meurtres extrajudiciaires et disparitions forcées. Parallèlement, le travail de l’Unité de recherche a permis de retrouver des centaines de corps de personnes disparues, notamment grâce aux informations fournies par les ex-guérilleros, les anciens paramilitaires et les agents de l’État. Ce travail contribue à rassurer les familles des victimes après des années d’incertitude douloureuse, a dit le Représentant spécial, avant de noter que la Commission vérité continue de promouvoir des espaces de reconnaissance dans lesquels les victimes des différents acteurs du conflit ont pu se retrouver face à face et dialoguer avec ceux qui, il y a des années, leur ont causé des dommages irréparables.
Tous ces événements que l’on pensait encore irréalisables, il y a quelques années, sont nés de l’Accord de paix, s’est félicité M. Massieu. Il a appelé les institutions créées pour garantir la justice, la vérité, la réparation et la non-répétition à se hisser à la hauteur de la ténacité et de la générosité des victimes du conflit. C’est une condition nécessaire, a-t-il prévenu, au succès de l’Accord de paix et une tâche qui demande un effort constant, de l’humilité et de l’empathie. Il faudra du temps, a-t-il encore prévenu, pour faire disparaître les discours hérités du conflit et clore définitivement ce chapitre pour avancer vers la réconciliation. En ce sens, le travail confié par le Conseil de sécurité à la Mission pour vérifier le respect et la mise en œuvre des sanctions émises par la JEP, contribuera à ces efforts de réconciliation.
Le Représentant spécial a jugé que ces avancées soulignent l’importance des initiatives conjointes entre la société civile et les entités étatiques pour protéger les leaders sociaux et les défenseurs des droits humains, comme le projet pilote du Programme global de garanties pour les femmes leaders et les défenseurs des droits humains, actuellement en cours à Montes de María. Il s’est en effet inquiété du niveau de violence et de stigmatisation persistant à l’encontre des anciens combattants et des membres du Parti des communs à l’approche des élections de 2022. Face à la persistance de la violence, M. Massieu a réclamé des mesures fermes pour mettre en œuvre une politique publique en faveur du démantèlement des groupes armés illégaux, des organisations criminelles et de leurs réseaux de soutien. Il faut en l’occurrence une présence intégrée de l’État, laquelle se matérialise notamment par le déploiement de forces de sécurité et une plus forte présence des institutions civiles. Il a noté que la mise en œuvre intégrale du Système général de sécurité pour l’exercice de la liberté politique contribue à renforcer les garanties de sécurité des participants à la vie politique, notamment les futurs candidats aux élections de 2022, ainsi que les fonctionnaires.
Mettant l’accent sur l’importance des liens entre les processus de réintégration des anciens combattants et les autres réformes, M. Massieu a jugé primordial que ces anciens combattants puissent avoir accès à la terre et au logement pour ne plus vivre dans l’incertitude et pouvoir éprouver un sentiment d’appartenance. Il a donc encouragé le Gouvernement à faire davantage, notamment en ce qui concerne les logements et les terrains situés en dehors des anciens secteurs territoriaux de formation et de réintégration.
M. Massieu s’est particulièrement inquiété de l’impact de la troisième vague de la pandémie de COVID-19 qui vient exacerber les difficultés de nombreux Colombiens défavorisés à travers le pays. La société et les institutions doivent envisager la mise en œuvre de l’Accord pour régler des questions qui sont problématiques depuis longtemps. Alors que les prochaines élections générales approchent à grand pas, M. Massieu a appelé les parties à saisir l’occasion du processus politique pour parvenir à une démocratie plus solide, protéger les acquis et triompher de la non-stigmatisation. Il a particulièrement salué la création récente de 16 sièges supplémentaires à la Chambre des représentants pour promouvoir la participation des populations historiquement exclues, dans les régions touchées par le conflit, y compris des membres des organisations de victimes et de femmes.
MELISSA HERRERA, Présidente et Fondatrice de « Viva la Vida », s’est présentée comme « jeune artisane de la paix » de la région de Nariño, a raconté l’histoire d’une adolescente de 14 ans qui, vivant dans la pauvreté, avait échangé, en 1966, son bébé contre quelques pièces d’argent. Cette enfant, Lucía, maltraitée et privée d’éducation, est ensuite devenue mère à son tour à 15 ans. Mais sa fille, Lucy, est parvenue à aller à l’université et est devenue ensuite une dirigeante de la communauté culturelle de Nariño. Un jour, pendant les fêtes de Noël, Lucy a été tuée par un groupe armé dans une zone territoriale pour la paix où elle travaillait sur une exposition consacrée au travail des femmes artisanes de la paix. Cet acte illustre la situation des femmes qui subissent les conséquences du conflit armé, a affirmé l’intervenante qui a ensuite révélé que « cette adolescente de 14 ans était ma grand-mère, Lucía est ma mère et Lucy était ma sœur ».
La « jeune artisane de la paix » a indiqué que des difficultés persistent dans la mise en œuvre de la résolution 1325 (2002) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, notamment en ce qui concerne les adolescents, comme en témoigne l’exemple de Lucía. Elle a évoqué l’espoir que suscite l’Accord de paix, avant de se réjouir que la voix des jeunes ait été entendue durant les récentes manifestations. Les jeunes se sont exprimés, tout en faisant preuve de leur ouverture au dialogue, a-t-elle affirmé.
L’intervenante a appelé le Conseil de sécurité à établir des indicateurs sur la mise en œuvre des résolutions 2250, 2419 et 2535 et à faire le lien avec les questions de genre et de la jeunesse. Elle a également invité le Conseil à se rendre sur place pour rencontrer des représentants de la jeunesse « dans toute sa diversité ». Elle a exhorté la Colombie à s’engager à mettre en œuvre la résolution sur les jeunes, la paix et la sécurité, notamment en améliorant l’inclusion des jeunes aux processus décisionnels à tous les niveaux, en protégeant les jeunes de la violence sexuelle et sexiste dans le contexte postconflit et en mettant en œuvre des garanties de sécurité pour leur permettre de participer à la vie politique.
Elle a également appelé son pays à faire progresser les enquêtes sur les actes de violence contre les femmes et les jeunes, dans le contexte de la mise en œuvre de l’Accord de paix. Il convient aussi d’élaborer des stratégies de réintégration des jeunes impliqués dans le conflit armé, de renforcer les collectifs des jeunes et de prendre en charge la santé mentale des personnes touchées par le conflit et les manifestations actuelles. La jeunesse, a-t-elle souligné, est indispensable à l’édification de la paix.
M. JAMES PAUL ROSCOE (Royaume-Uni) s’est inquiété des violations des droits humains signalés en Colombie et a salué les enquêtes initiées par le Gouvernement pour faire la lumière sur le recours excessif à la violence durant les récentes manifestations. Il a estimé que ces évènements ne doivent pas pour autant occulter les progrès réalisés pendant la période à l’examen, saluant notamment les avancées « significatives » sur le plan de la justice transitionnelle. Des vérités douloureuses ont vu le jour mais elles ont justifié l’importance de la vérité et de la réconciliation, a-t-il estimé, tout en prévenant que la réconciliation sera impossible si l’insécurité persiste. Il a exhorté le Gouvernement à redoubler d’efforts, notamment en mettant en œuvre sa politique de démantèlement des groupes armés illégaux et en renforçant la présence de l’État dans les anciennes zones de conflit. Il l’a également encouragé à accélérer l’achat de terrains pour appuyer la réintégration des anciens combattants.
M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMIREZ (Mexique) a salué les progrès importants observés dans le processus de paix, en citant particulièrement la reconnaissance par les anciens commandants des FARC d’une politique d’enlèvements et de leur responsabilité pour les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre. Il a pris acte des demandes de pardon et de l’engagement à retrouver les dépouilles des personnes assassinées ou décédées, en détention. La réponse à l’ordonnance de la Juridiction spéciale pour la paix est une étape importante pour la vérité, la justice et la réconciliation, dans le respect des droits des victimes, s’est réjoui le représentant. Ce processus, a-t-il affirmé, peut servir d’exemple à d’autres processus de paix et de justice. Après s’être inquiété du nombre élevé de personnes déplacées en raison de l’action des groupes armés illégaux, le représentant a souligné la nécessité de mettre en œuvre les politiques publiques pertinentes pour protéger la population, y compris les ex-combattants, les défenseurs des droits humains, les peuples autochtones et les Afro-Colombiens. Il a salué la proposition du Gouvernement colombien de procéder à une évaluation de la mise en œuvre de l’Accord de paix, à la veille de son cinquième anniversaire cet automne.
Au fur et à mesure que le travail de la Juridiction spéciale pour la paix progressera, le représentant, dont le pays copréside le Groupe informel sur les femmes, la paix et la sécurité, a voulu que l’on réfléchisse de manière plus approfondie à l’impact des violences sexuelles liées au conflit. Il a salué la décision de créer 16 sièges supplémentaires au Congrès pour assurer la représentation de territoires défavorisés et sous-représentés des anciennes zones de conflit. Malgré les défis qui subsistent, il s’est félicité de ce que près de 100 000 familles participent au Programme national complet de substitution des cultures. À la lumière des troubles sociaux, de la polarisation, des violences regrettables et des pertes en vies humaines, le représentant a appelé au dialogue et au plein respect des droits de l’homme. Il a dûment salué les bons offices de la Mission de vérification et du Bureau du Haut-Représentant pour les droits de l’homme.
Au nom du Kenya, du Niger, de la Tunisie et de Saint-Vincent-et-les Grenadines (A+3), Mme INGA RHONDA KING (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a estimé que les troubles sociaux « sans précédent » que vient de connaître la Colombie et la violence qui les a accompagnés sont « extrêmement préoccupants » et montrent l’importance de s’attaquer « frontalement » aux causes sous-jacentes du conflit, dont les inégalités. Notant les succès et les échecs de la mise en œuvre de l’Accord de paix, la représentante a voulu que l’on insuffle un élan plus fort au renforcement de l’appareil sécuritaire de l’État pour mettre fin à la violence. Elle s’est félicitée des directives pour le démantèlement des groupes armés illégaux, tout en notant des divergences de vues sur le plan stratégique de protection. Encourageant les parties au dialogue, elle a appelé les autorités colombiennes à accorder plus de ressources à la mise en œuvre du Programme complet de sécurité et de protection et à veiller à ce que la Commission nationale des garanties de sécurité tienne des réunions plus régulières.
Elle n’a pas manqué de prier les autorités de faire progresser les enquêtes sur les violations des droits de l’homme, avant de souligner que la justice transitionnelle demeure un pilier des processus de paix. Se félicitant des progrès en la matière, elle a ensuite appelé à des mesures renforcées pour faciliter une bonne réintégration des anciens combattants et résoudre la controverse qui entoure la pleine mise en œuvre de la réforme rurale générale. La représentante s’est aussi dite impatiente de voir des progrès dans la mise en œuvre des dispositions de l’Accord relatives aux minorités ethniques et aux Afro-Colombiens.
M. HAI ANH PHAM (Viet Nam) s’est dit encouragé par les progrès « remarquables » enregistrés depuis la conclusion de l’Accord de paix en 2016. Il a salué les efforts « considérables » dans la promotion du développement socioéconomique, y compris une réforme agraire globale et l’expansion du processus de réintégration à tous les niveaux. Le représentant s’est tout de même dit préoccupé par la mise en œuvre incomplète de l’Accord; la réintégration tout comme d’autres processus étant toujours confrontés à de nombreux problèmes. Il a donc souligné l’importance de la volonté politique et de la détermination de toutes les parties pour aller de l’avant. Il a d’ailleurs salué l’idée d’élaborer une feuille de route pour appuyer la participation des anciens combattants au processus de réintégration. Il a aussi appelé à un dialogue constructif, aux niveaux politique et technique, pour ancrer la réconciliation, la solidarité et les progrès.
Le représentant a dit attendre du Gouvernement, des partis politiques et d’autres parties prenantes l’adoption de mesures pour traiter des causes sous-jacentes de l’instabilité. Après avoir condamné toutes les formes de violence, il a prié les parties d’exploiter tout le potentiel des mécanismes de garanties de sécurité prévus par l’Accord de paix; jugeant important de redoubler d’efforts pour assurer la sécurité et le développement des communautés affectées par le conflit, par des « mesures pratiques ».
Mme MONA JUUL (Norvège) a salué l’engagement « fort » des parties en faveur de la mise en œuvre de l’Accord de paix, même dans les circonstances difficiles des troubles sociaux. Compte tenu des informations « profondément troublantes », elle a insisté sur le respect des droits de l’homme et des manifestations pacifiques, condamné le recours à une force disproportionnée et appelé tous les acteurs à régler leurs différends par le dialogue. Les derniers évènements, a estimé la représentante, doivent encourager les parties à mettre en œuvre toutes les dispositions de l’Accord de paix et en particulier, celles liées aux garanties de sécurité, à la participation politique et aux questions liées au genre. Assurer la participation pleine, égale et substantielle des femmes au processus de paix ainsi que celle des minorités ethniques et des jeunes est essentiel, a martelé la représentante qui a aussi plaidé pour une meilleure protection des défenseurs des droits de l’homme. Le but ultime de l’Accord de paix, a-t-elle dit, est de remplacer la violence par la participation politique et le chapitre 2 offre tout un éventail d’instruments pour renforcer la démocratie et assurer la participation à l’exercice politique.
Sur une note plus positive, la représentante a salué les progrès du système intégré de justice transitionnelle et appelé tous les acteurs à exploiter tout le potentiel de la Commission Vérité. Elle a particulièrement souligné le fait que des anciens leaders des FARC aient assumé leurs responsabilités devant la Juridiction spéciale pour la paix. C’est un acte historique car il est rare que les leaders d’une ancienne guérilla reconnaissent les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre qu’ils ont commis. Mais, a prévenu la représentante, il faut garder à l’esprit le sentiment des victimes et des auteurs présumés de violations, dont les anciens membres des FARC et les forces de sécurité selon lequel est impossible de contribuer au système de justice transitionnelle sans risquer sa vie. Il est donc impératif que les autorités fassent tout pour les protéger.
M. T. S. TIRUMURTI (Inde) a qualifié de « positifs » les progrès enregistrés, ces trois derniers mois, dans la mise en œuvre de l’Accord de paix, malgré des problèmes complexes, dont la pandémie de COVID-19. Les dernières manifestations ont souligné, si besoin en était, la nécessité d’un engagement plus large de toutes les parties prenantes à résoudre les problèmes liés aux inégalités, à la sécurité et aux cultures de substitution. À la veille du cycle électoral, l’accent mis sur les cinq priorités fixées par le Secrétaire général pour avancer dans la mise en œuvre de l’Accord sera important, a pronostiqué le représentant. Les autorités, a-t-il dit, doivent prendre des mesures pour garantir un climat politique inclusif.
Il a espéré que la feuille de route pour mettre en œuvre la politique nationale sur le démantèlement des groupes armés illégaux sera finalisée bientôt. La présence intégrée et renforcée de l’État dans tout le pays est un élément « fondamental » pour une paix durable. Il est tout aussi important, a poursuivi le représentant, que la grande majorité des anciens combattants soient impliqués dans des activités génératrices de revenus. La dernière distribution de terre et la destruction des cultures illicites sont une évolution à saluer, a estimé le représentant. Plaidant pour la protection de ces anciens combattants, il a encouragé un dialogue régulier entre eux et les forces de sécurité. Il a aussi insisté sur la sécurité des leaders sociaux, des défenseurs des droits de l’homme, des femmes leaders, des autochtones et des leaders afro-colombiens. Le représentant a conclu en appelant au renforcement des capacités judiciaires de la Colombie et en s’enorgueillissant des relations diplomatiques que son pays entretient avec cette dernière depuis 60 ans.
Malheureusement, a regretté M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie), le rapport du Secrétaire général montre une détérioration de la situation due à l’insuffisance des progrès dans la mise en œuvre de l’Accord final de paix, comme en ont attesté les dernières manifestations partout dans le pays. La cause de ces manifestations, a souligné le représentant, est directement liée à des domaines couverts par l’Accord de paix. Après avoir appelé les forces de l’ordre à agir de manière plus professionnelle, il a appuyé les cinq priorités fixées dans le dernier rapport du Secrétaire général. Mais, a-t-il dit, on ne voit aucun progrès sur aucune de ces priorités, alors que la campagne électorale va bientôt commencer, en prévision des élections prévues en 2022. Nous doutons, a avoué le représentant, que la situation s’améliorera dans un avenir prévisible.
La lutte entre groupes armés pour des zones d’influence a provoqué un déplacement massif et le meurtre des participants au processus de paix, sans compter les tensions à la frontière avec le Venezuela qui ne font qu’aggraver les problèmes sécuritaires. Le représentant a aussi noté l’impasse dans la réforme agraire, le droit d’accès à la terre et les programmes pour les cultures de substitution. La distribution des terres tarde tout comme le versement des dédommagements à ceux qui ont détruit leurs champs de coca. Bien au contraire, la production de coca ne fait qu’augmenter d’année en année, avec l’aggravation de la violence et de la corruption que cela implique. Quant à la justice transitionnelle, on peut se féliciter que des anciens leaders des FARC aient reconnu leurs responsabilités mais qu’en est-il des représentants de l’État? Une véritable paix, a prévenu le représentant, est impossible sans la prise en compte de l’ensemble des points de vue. Il a espéré que les parties colombiennes reviendront à de véritables négociations sur la réconciliation. À la veille du cinquième anniversaire de l’accord historique de paix, le représentant a souligné que l’appui de la communauté internationale à ce document « est une sorte de bénéfice du doute accordé aux Colombiens ». La paix n’est pas une déclaration volontaire de l’une ou l’autre partie. La paix, a martelé le représentant, est un long travail et un long processus de dialogue constant tenant compte de toutes les opinions.
M. BRIAN PATRICK FLYNN (Irlande) a jugé important de reconnaître « voire de célébrer » les réels progrès enregistrés par la Colombie. Toutefois, a tempéré le représentant, il est clair que le pays fait face à de multiples problèmes interconnectés. Il a noté avec « une profonde préoccupation » les menaces contre les participants au système de justice transitionnelle ainsi que la violence contre les membres des partis politiques, à la veille de la période électorale. Le représentant a condamné « dans les termes les plus forts », l’attentat à la voiture piégée à Cúcuta, l’attaque « lâche » contre l’hélicoptère du Président Ivan Duque et le meurtre « insensé » de la Procureure municipale, Esperanza Navas, et de la dirigeante sociale, Derly Pastrana Yara lequel témoigne du nombre trop élevé des morts parmi les défenseurs des droits de l’homme, les leaders sociaux, les anciens combattants, les enfants, les autochtones et les Afro-Colombiens. Les auteurs de ces violences doivent être traduits en justice, a martelé le représentant, à l’intention du Gouvernement colombien.
Les derniers troubles sociaux et les manifestations généralisées, a-t-il poursuivi, montrent les problèmes structurels qui caractérisent encore la Colombie et le caractère « vital » d’un dialogue véritable et inclusif. Le représentant n’a pas manqué de saluer le leadership et l’engagement de la jeunesse colombienne qui doit, a-t-il dit, pouvoir participer à la prise de décisions. Il a salué l’engagement que vient de prendre le Président Duque à faciliter les premières élections aux conseils municipaux des jeunes, cet automne. La pleine mise en œuvre de l’Accord de paix dépend de la qualité du dialogue, a souligné le représentant. Il a dit parler d’un dialogue qui ouvre la voie à des solutions mutuellement agrées aux problèmes communs. La consolidation de la paix requiert un engagement actif de tous les membres de la société, un engagement bâti sur la confiance et une confiance qui ne peut venir que d’un dialogue mené de bonne foi, a professé le représentant.
M. SHUANG GENG (Chine) a constaté que des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord final, notant qu’il s’agit d’un processus de longue haleine et que l’accord se heurte à des « incertitudes », comme en témoigne les récentes manifestations. Il a appelé à des conditions propices à la tenue des élections l’an prochain. Le représentant a ensuite pris note des programmes de substitution des cultures illicites et de réintégration des anciens combattants. Il a appuyé les programmes de lutte contre la criminalité organisée et les groupes armés, ainsi que les discussions en cours entre le Gouvernement colombien et le Parti des communs sur le renouvèlement de l’Accord. Le représentant a en outre salué l’action de la Mission de vérification et espéré qu’elle parviendra, en coordination avec l’équipe de pays de l’ONU, à appuyer les efforts déployés par le Gouvernement colombien pour faire face à la pandémie, mettre en œuvre l’Accord final et assurer la stabilité sociale.
M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) s’est dit alarmé par l’attaque du 25 juin contre l’hélicoptère du Président Ivan Duque mais « soulagé » que personne n’ait été blessée. Il a ensuite salué le travail « acharné » du Gouvernement colombien contre la pandémie de COVID-19 et rappelé que son pays vient d’offrir à la Colombie 2,5 millions de doses de vaccin. Le représentant s’est félicité du dialogue national promu par le Président Duque sur les causes des dernières manifestations. Ces derniers mois, a-t-il poursuivi, le système de justice transitionnelle a fait des progrès importants, comme en attestent les aveux des anciens commandants des FARC et l’acceptation de leurs responsabilités pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.
Il s’agit là, s’est réjoui le représentant, d’une « étape vitale » pour la vérité, la justice et la réconciliation ainsi que pour les droits des victimes. Il s’agit aussi d’une démonstration importante de l’engagement des anciens membres des FARC en faveur de l’Accord final de paix. Le représentant a aussi salué les progrès de la justice transitionnelle dans l’identification et l’établissement des responsabilités des anciens membres des forces de sécurité qui ont ordonné ou participé aux abus des droits de l’homme, y compris aux exécutions extrajudiciaires.
Malgré ces progrès, a prévenu le représentant, nous suivons étroitement l’aggravation de la violence dans les anciennes zones contrôlées par les FARC, en particulier contre les anciens combattants et les leaders sociaux. Il a dit apprécier l’adoption d’un plan stratégique pour la sécurité et la protection de ces anciens combattants mais s’est dit « profondément préoccupé » par la mort de 71 défenseurs des droits de l’homme et leaders sociaux depuis le début de l’année.
La protection de ces catégories de personnes est un élément crucial de l’Accord final de paix, a martelé le représentant qui s’est dit tout aussi préoccupé par l’intensification de la culture et de la production de coca. La meilleure manière de régler ce problème une fois pour toutes est de combiner les efforts de maintien de l’ordre avec un programme solide de développement rural. Malgré tous ces problèmes, a conclu le représentant, la Colombie s’achemine vers le succès et vers un statut de modèle pour les sorties de crise. Le travail du Gouvernement et de la Mission de vérification est « tout simplement admirable », a-t-il estimé.
M. SVEN JÜRGENSON (Estonie) a constaté que la situation en Colombie est préoccupante. Les troubles sociaux et la polarisation de la société doivent être gérés, a-t-il insisté, avant d’insister aussi sur l’importance de renforcer les garanties de sécurité et les réformes structurelles. Il a salué les développements concernant la décision de créer 16 circonscriptions électorales provisoires spéciales pour la paix, ainsi que le travail des mécanismes de justice transitionnelle, notamment la Juridiction spéciale pour la paix. La situation sécuritaire, a poursuivi le représentant, demeure le principal défi. La lutte contre l’impunité est essentielle pour mettre un terme à la violence, et en la matière, a-t-il dit, la présence limitée de l’état, la pauvreté et les groupes armés illégaux sont les principales causes de la violence auxquelles il faut répondre. Notant que la Commission nationale des garanties de sécurité doit se réunir pour établir une feuille de route sur la mise en œuvre des directives en matière de politique publique, le représentant a formulé l’espoir que des progrès significatifs pourront être réalisés malgré les « défis spectaculaires » actuels.
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a salué les efforts entrepris par le Gouvernement et le peuple colombiens depuis 2016 pour mettre en œuvre « l’accord historique » dont nous marquerons le cinquième anniversaire à l’automne. Le représentant a noté que la Colombie est durement frappée par une nouvelle vague de COVID-19 qui accroit les inégalités et que, dans plusieurs parties du territoire, la situation sécuritaire est en détérioration, avec de nombreux crimes commis contre les défenseurs des droits de l’homme, les leaders sociaux et les anciens combattants. Face à ce constat, il a appelé au renforcement de la présence de l’État dans ces zones reculées où ont lieu la majorité de ces crimes, avant de préciser que la Commission des garanties de sécurité doit pouvoir se réunir pour proposer des mesures concrètes en faveur de ces territoires fragiles.
Par ailleurs, le représentant a particulièrement salué les étapes décisives franchies, ces derniers mois, en matière de justice transitionnelle. Nous nous félicitons de l’acceptation par les responsables des FARC de leurs responsabilités dans le macro-cas numéro un, a-t-il dit, avant d’estimer que leur collaboration démontre que le système fonctionne. L’acte d’accusation publié par la Juridiction spéciale pour la paix dans l’affaire dite des « faux positifs » est un nouveau pas en avant, a-t-il encore estimé, avant d’espérer que les individus inculpés reconnaîtront également leurs responsabilités.
Enfin, le représentant a jugé important que toutes les parties au conflit s’engagent dans le cadre de la Commission Vérité, comme l’ont fait récemment Ingrid Betancourt et ses ravisseurs. Il a salué le travail accompli par cette Commission qui publiera son rapport en novembre, marquant ainsi une nouvelle étape historique dans le processus d’établissement de la vérité. Enfin, le représentant a estimé que l’accord de paix doit être compris comme un ensemble, qui ne pourra porter ses fruits durablement que s’il est mis en œuvre dans son intégralité. C’est pourquoi il a appelé à des progrès en matière de réforme rurale, d’accès à la terre, de substitution des cultures illicites ou encore de participation politique. Pour gagner la paix, il faut réduire la fracture entre les territoires et fournir des opportunités socioéconomiques viables et justes à tous, a-t-il conclu, en souhaitant que l’on arrive à un niveau de mise en œuvre concrète rendant l’accord irréversible.
Mme MARTHA LUCÍA RAMIREZ, Vice-Présidente et Ministre des affaires étrangères de la Colombie, a assuré que son gouvernement cherche une paix réelle et durable, notamment en appuyant le développement du pays afin de combler la fracture sociale et de créer un climat de paix réel. Elle a noté que peu de délégations ont soulevé le problème du trafic de drogue alors que celui-ci demeure un défi majeur pour son gouvernement. C’est « la cause première » des morts parmi les défenseurs des droits humains, a-t-elle affirmé, avant de souligner la responsabilité partagée face à ce fléau et aux problèmes de déboisement et de trafic de personnes qui y sont liés. La Ministre a indiqué que le coût de l’application de l’Accord de paix représente deux années entières du PIB colombien et rappelé que 15 ans sont prévus pour assurer son application. Malgré les défis, nous ne baisserons pas les bras et veillerons à aller de l’avant, a-t-elle assuré.
Mme Ramirez a récusé les affirmations selon lesquelles la violence dans le pays découlerait de la non-application de l’Accord, soulignant que ce sont les groupes criminels qui menacent la stabilité du pays. Assurer le contrôle de l’État sur l’ensemble du territoire est primordial, a-t-elle convenu, en attirant l’attention sur la construction de 13 000 km de routes pour donner aux paysans des chances de développement et les éloigner de la filière de la coca. En outre, les progrès en termes de réintégration politique et sociale sont indéniables: 13 898 personnes ont été dissociées des FARC; plus de 87% des personnes réintégrées bénéficient d’un soutien et un programme de formation et de nombreux autres programmes sont en voie d’être créés. Plus de 1 370 hectares ont été réhabilités, des terrains ont été remis aux anciens combattants parmi lesquels 95% ont accès aux services bancaires et une autre très grande majorité à la santé.
S’agissant de la question des garanties de sécurité pour les anciens combattants, Mme Ramirez a fait savoir qu’un mécanisme surveille l’étendue des progrès réalisés à ce sujet et que des mesures ont permis d’éviter l’assassinat des candidats des FARC aux élections en 2019. Un système analogue est prévu pour les élections de 2022, a-t-elle ajouté. En outre, des ressources importantes ont été allouées à l’Unité nationale de protection, l’objectif étant d’éviter les attaques contre les anciens combattants. À ce sujet, la Ministre a fait état d’une baisse de 20% des homicides à leur encontre et des progrès notables dans les enquêtes sur ces assassinats. Les auteurs de ces crimes sont souvent liés au trafic de drogue et font partie des groupes dissidents des FARC, a-t-elle indiqué, précisant par ailleurs que plus de 40 condamnations ont été prononcées.
Après avoir reconnu l’importance des mécanismes de justice transitionnelle, la Ministre a parlé des progrès réalisés pour faire face aux enlèvements et répondre aux exigences de la population à ce sujet. Des efforts budgétaires ont également été déployés pour renforcer les mécanismes de justice transitionnelle dont il importe de respecter l’indépendance. Il est également crucial que les enquêtes menées par la Juridiction spéciale pour la paix produisent leurs effets. Les questions de genre sont une autre priorité du Gouvernement, a poursuivi Mme Ramirez, qui s’est félicitée du fait que 57% des indicateurs du Plan cadre en la matière ont été respectés. Des terres et un soutien économique ont par ailleurs été alloués aux femmes, tandis qu’un document politique sur les réparations à accorder aux victimes tient compte de la dimension genre.
Poursuivant, la Ministre a insisté sur le fait que les troubles actuels en Colombie ne sont pas liés à l’Accord de paix, mais aux inégalités. D’autres pays ont été le théâtre de manifestations similaires, notamment dans le contexte de la COVID-19, a-t-elle fait observer. Elle a précisé que 15 000 manifestations ont été enregistrées depuis avril mais que les forces publiques n’ont eu à intervenir que dans 11% des cas. Elle n’en a pas moins dénoncé un processus de destruction « planifié et financé » contre le tissu social de la Colombie, y voyant un lien avec l’approche des élections.
Souhaitant réagir à certaines interventions, Mme Ramirez a assuré que la Colombie dispose d’institutions et d’un bureau du procureur qui travaille en toute indépendance, notamment sur les questions de violations des droits humains. Elle a jugé « acceptables » les demandes de la « jeune artisane de la paix » à son gouvernement, évoquant notamment l’élaboration d’un pacte pour la jeunesse et l’élection prochaine aux conseils municipaux des jeunes. Elle a indiqué que les efforts se poursuivent pour identifier les auteurs de l’attentat contre l’hélicoptère du Président colombien, s’engageant ensuite à répondre par écrit aux questions soulevées au sujet des anciens combattants. Peut-être n’avons-nous pas transmis suffisamment d’informations, s’est-elle demandé?
Évoquant la célébration, en novembre prochain, du cinquième anniversaire de l’Accord de paix, elle a invité le Conseil de sécurité à se rendre en Colombie pour pouvoir constater par lui-même l’engagement du Gouvernement. La paix doit profiter à tous, notamment aux « groupes ethniques ». À cet effet, un système de consultation des communautés autochtones a été mis sur pied, a encore indiqué la Ministre, sans oublier de rappeler que son pays accueille deux millions de Vénézuéliens pour lesquels le Gouvernement a mis en place un programme temporaire de protection de 10 ans.