Soixante-seizième session,
14e séance plénière – après-midi
CPSD/742

La Quatrième Commission achève son débat général conjoint par des échanges de vue houleux sur la question de Palestine et le Sahara occidental

Au dernier jour du débat général conjoint de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission), se sont succédé à la tribune la dernière puissance administrante à n’avoir pas encore pris la parole, à savoir les États-Unis; Israël qui, chaque année, est mis en cause pour ses pratiques dans les territoires palestiniens occupés; et le Maroc, l’un des deux protagonistes majeurs du différend relatif au Sahara occidental.

Si les États-Unis se sont limités à parler de l’appui qu’ils ont apporté à « leurs territoires d’outremer » dans la lutte contre la COVID-19, ils ont également fait valoir leur contribution de 318 millions de dollars à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) en 2021.  La délégation américaine a toutefois réitéré l’opinion selon laquelle cette agence a besoin de réformes, s’engageant à continuer de travailler avec elle pour renforcer sa responsabilité, sa transparence et son adhésion aux principes de neutralité et d’impartialité.  Principes qui n’ont pas manqué d’être remis en question aujourd’hui par Israël.

Comme par le passé, les États-Unis ont continué de s’opposer à la présentation de plusieurs résolutions de la Commission, les qualifiant de « biaisées à l’encontre d’Israël ».  Cette approche « unilatérale » sape, selon la délégation américaine, la confiance entre les parties et ne permet pas de créer l’environnement positif indispensable à l’instauration de la paix au Moyen-Orient.

Partageant ce point de vue, Israël a lui aussi annoncé son intention de voter contre ces résolutions, en reprochant à la Commission de promouvoir une campagne « anti-Israël », au point de « devenir un obstacle à la paix » puisqu’elle ne reconnaît pas les progrès actuels au Moyen-Orient.  À ce titre, Israël a parlé des succès des Accords d’Abraham, qui « fêtent leur premier anniversaire », et de la nouvelle dynamique de dialogue et de partenariat entre Israël et certains pays arabes.

La délégation israélienne a également mis en cause la neutralité et l’impartialité de l’ONU en lui reprochant d’embaucher du personnel qui défend l’antisémitisme, et de tolérer que l’UNRWA «  gonfle  » les chiffres relatifs aux réfugiés palestiniens.  Israël a néanmoins conclu sur un message d’espoir en affirmant que la voie vers la paix est pourtant simple, invitant la communauté internationale à exhorter les parties à se rapprocher au lieu de les « monter l’une contre l’autre ».

Dans son vibrant plaidoyer pour sa souveraineté sur le « Sahara marocain », le Maroc a invoqué la résolution 2602 (2021), qui a été adoptée la semaine dernière par la Conseil de sécurité et dans laquelle a été réaffirmée, « comme systématiquement dans toutes ses résolutions depuis 2004 », que la solution à ce différend régional ne peut être que politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis.  À cet effet, le Conseil a demandé à M. Staffan de Mistura, le nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général, de reprendre la facilitation du processus politique des tables rondes, avec ses quatre participants, le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le « Polisario », a souligné le Maroc.  

Le Conseil a, une nouvelle fois, réaffirmé la prééminence, le sérieux et la crédibilité du plan marocain d’autonomie, qui constitue l’unique solution à ce différend régional, « dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc », a fait observer la délégation.  Elle a regretté la « focalisation » de l’Algérie et de certains États Membres, à la Quatrième Commission, sur une « approche idéologique et désuète » pour le règlement de la question du « Sahara marocain », estimant qu’elle est détachée des réalités historique, politique, juridique et humaine de ce différend, car elle reprend « des thèses et des plans morts et définitivement enterrés ». 

Pour prémunir l’ONU d’une « dichotomie statutaire » et d’un « décalage politique », les Pères fondateurs de l’ONU ont institué l’Article 12 de la Charte des Nations Unies, a argué le délégué marocain, en affirmant qu’il interdit à l’Assemblée générale et à ses Commissions de faire des recommandations ou même d’examiner les questions inscrites à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.

C’est notamment pour cela que la poursuite de l’examen de la question du Sahara marocain par la Quatrième Commission est « anachronique », a tranché le Maroc, arguant que la décolonisation de cette partie de son territoire a déjà été scellée en 1975, à la suite de la signature de l’Accord de Madrid, avec l’ancienne puissance coloniale, l’Espagne, et ce, conformément à l’Article 33 de la Charte de l’ONU. 

Pour le Maroc, la responsabilité première de l’Algérie dans la création et le maintien du différend régional sur le Sahara marocain est établie sur tous les plans: politique, diplomatique, militaire, juridique et humanitaire.  «  N’en déplaise à l’Algérie, la flagrance de ses actes et décisions est irréfutable », a asséné le représentant marocain en rappelant notamment qu’au lendemain de la signature de l’Accord de Madrid, l’Algérie elle-même avait revendiqué officiellement un statut de partie concernée et intéressée dans le dossier du Sahara marocain, et ce, dans la lettre adressée au Conseil de sécurité par son Représentant permanent déclarant que les « parties concernées et intéressées dans l’affaire du Sahara occidental sont: l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie ».  Cette revendication est historique, selon le Royaume, car elle consacre l’Algérie comme partie concernée avant même le Maroc et fait totalement abstraction du « Polisario ».

L’Algérie en a exercé son droit de réponse pour réfuter ce point de vue, maintenant sa position de longue date consistant à revendiquer le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre de l’organisation d’un référendum.  En effet, la fin du débat général conjoint de la Quatrième Commission a été marquée par une série de droits de réponse nombreux et houleux entre plusieurs délégations dont, entre autres, l’Algérie, le Maroc, l’Azerbaïdjan et l’Arménie, le Liban, l’État de Palestine et Israël. 

La Quatrième Commission poursuivra ses travaux le mardi 9 novembre, à partir de 15 heures.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL CONJOINT

M. INÁCIO VIRGÍLIO CHICO DOMINGOS (Mozambique) a regretté qu’en dépit des efforts déployés, il reste encore de nombreux territoires non autonomes à décoloniser.  Il a affiché son soutien aux peuples qui luttent pour leur droit inaliénable à l’autodétermination.  Le représentant a exprimé son soutien à une solution acceptable qui permette au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément à la résolution 1514 de l’Assemblée générale.  Il a regretté que le Sahara occidental reste le seul territoire d’Afrique qui continue de lutter pour son indépendance et son autodétermination, nonobstant l’esprit de résolution 1541 de 2004, qui réitère l’engagement du Conseil de sécurité à trouver une solution juste, pacifique et mutuellement acceptable garantissant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.

Il a réitéré son appui à l’application inconditionnelle de toutes les résolutions et décisions pertinentes de l’ONU et de l’Union africaine sur le Sahara occidental.  Il a félicité le Maroc et le Front POLISARIO pour l’accord trouvé par les deux parties sur la nomination de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, « une nouvelle fenêtre d’espoir pour l’avenir du peuple du Sahara occidental ».

Par ailleurs, il a regretté la détérioration de la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, appelant Israël et la Palestine à s’engager dans des négociations constructives visant à une solution politique durable, durable et juste à la question palestinienne.

M. HORSANDI (Israël) a appelé à célébrer le premier anniversaire des Accords d’Abraham conclus avec certains pays arabes.  Il a assuré que le sien continuerait à s’engager en faveur du dialogue et de la paix, estimant que cette Commission devrait revoir ses pratiques contreproductives pour se joindre à l’élan positif au Moyen-Orient. 

La délégation israélienne a ensuite salué la présence des forces des Nations Unies dans cette zone fragile, et notamment de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), dénonçant toutefois le fait que le Hezbollah y a accru sa présence, y compris dans les zones sous contrôle de la Force alors même que le Hezbollah est une menace pour le peuple libanais et qu’il poursuit ses tirs de roquettes vers Israël.  La délégation a demandé l’ouverture d’une enquête transparente et approfondie sur l’explosion d’août dernier dans le port de Beyrouth, souhaitant un renforcement de la FINUL.  Les plus grands terroristes soutiennent le Hezbollah, à savoir l’Iran, s’est impatienté le représentant en assurant qu’Israël reste engagé pour sa part à respecter l’Accord de 1974.  Il a toutefois souligné qu’il ne faut pas permettre aux organisations terroristes de déstabiliser la zone par la force à parvenir à leur fin.

L’objectif de cette Commission a été sans cesse de promouvoir une campagne anti-Israël, a soutenu le représentant, en estimant que « les instances anti-israéliennes représentées à la Commission » sont un problème.  Il a également évoqué le Hamas en ironisant sur le fait que ce groupe n’est mentionné nulle part dans cette Commission « qui choisit d’enquêter sur ce qu’elle appelle les pratiques israéliennes ». 

Israël a rejeté l’idée d’être défini par le conflit, a tranché le représentant, en mettant l’accent sur le succès des Accords d’Abraham et le dialogue et les partenariats en cours avec d’autres pays du Moyen-Orient.  En ne reconnaissant pas ces progrès, cette Commission fait progresser un ordre du jour anti-israélien, a-t-il regretté, et elle devient un obstacle à la paix.  C’est la raison pour laquelle Israël votera contre les résolutions qui la concernent.

La délégation a également mis en cause la neutralité et l’impartialité de l’ONU en lui reprochant d’embaucher du personnel qui défend l’antisémitisme, remettant en cause l’impartialité et la neutralité de l’ONU, alors qu’elle tolère que l’UNRWA « gonfle » les chiffres relatifs aux réfugiés palestiniens. 

Avant de conclure, le représentant a déclaré que la voie vers la paix est simple.  Elle implique un dialogue sincère et que la communauté internationale pousse les différentes parties à se rapprocher au lieu de les monter l’une contre l’autre.  « Nous pouvons faire du Moyen-Orient une nouvelle zone d’espoir », a-t-il a ajouté en conclusion.

M. KEISHA ANIYA MCGUIRE (Grenade) a réaffirmé son soutien indéfectible à la mise en œuvre de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, et aux normes d’autodétermination identifiées dans les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.  Il a rappelé que la plupart des territoires non décolonisés sont de petites îles dans les régions des Caraïbes et du Pacifique, qui ont en partage la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, ainsi qu’aux effets des ouragans violents provoqués par les changements climatiques.  Il a souligné que la pandémie en cours perturbe le développement durable de nombreux territoires non autonomes et que, comme tant de petits États insulaires en développement (PEID), nombre de ces territoires sont tributaires du tourisme, qui constitue pour beaucoup le principal contributeur à leur PIB.

Par ailleurs, le représentant a fait part de sa préoccupation quant aux modalités de mise en place de la commission d’enquête en cours dans les Îles Vierges britanniques annoncée en janvier 2021, soutenue par le Gouvernement britannique.  Il a demandé instamment que tout soit fait pour garantir que les fonctions constitutionnelles devant être exercées par le Gouvernement puissent l’être sans entrave.  La Grenade et la Communauté des Caraïbes (CARICOM) « attendent avec impatience la conclusion rapide d’une commission d’enquête qui conduira à un résultat juste ».

En ce qui concerne le Sahara occidental, la Grenade a exprimé son soutien au processus politique en cours sous les auspices exclusifs du Secrétaire général, lequel vise à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, fondée sur le compromis.  Il s’est félicité en outre de la nomination du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, M. Staffan de Mistura.  Enfin, il s’est félicité du plan marocain d’autonomie présenté le 11 avril 2007 au Secrétaire général.

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a dit que les opérations de maintien de la paix et les missions politiques spéciales sont essentielles à la paix et la sécurité internationales.  Il est impératif de renforcer les mécanismes de prévention de conflit et de privilégier les processus de résolution de crise, a ajouté le représentant, en mettant l’accent sur l’importance d’une stratégie qui repose sur la prévention, la recherche des causes des conflits et le maintien de la paix.  M. Biang a indiqué que sa délégation était en faveur de la mise en place d’un cadre conjoint ONU/UA pour la paix sur le continent.  Le Gabon, a aussi déclaré le délégué, est attaché au processus de décolonisation alors que 17 territoires restent toujours non autonomes.  Il faut relever les défis que représente la décolonisation de ces territoires, a-t-il insisté.  M. Biang a ensuite encouragé au dialogue les parties prenantes, qui doivent se soucier du développement économique des pays et territoires coloniaux.  S’agissant du « Sahara marocain », le représentant a réitéré son appui au processus en cours sous l’égide de l’ONU, exhortant à hâter le règlement de ce conflit eu égard à la situation sécuritaire dans la région du Sahel.  

M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a rappelé que les États-Unis sont engagés à travailler avec leurs partenaires pour lutter contre la pandémie.  Il a détaillé les mesures prises par son pays au niveau national en expliquant qu’il s’est efforcé que les gouvernements et les communautés locales disposent des instruments pour lutter contre la COVID-19 sur tous les territoires sans exception en fournissant plus de 26 millions de dollars.  Les gouvernements ont eu la possibilité de riposter face à la pandémie, grâce à la fourniture par les États-Unis de vaccins et de kits médicaux à Guam et d’une aide alimentaire aux Îles Vierges américaines.

En ce qui concerne la lutte anti-mines, le représentant a fait part de sa fierté d’être le premier contributeur au monde, avec 4,2 milliards de dollars investis depuis 1993 dans la destruction des mines dans une centaine de pays.  En 2021, les États-Unis ont financé la lutte anti-mines à hauteur de 235 millions de dollars en dépit des contraintes relatives à la pandémie, a-t-il affirmé.

En outre, le représentant s’est félicité du travail du Comité sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique au cours de ces 60 derrières années.  Le travail du Comité est essentiel, a-t-il dit, avant d’indiquer que sa délégation est coauteure du programme « Espace 2030 ».  M. DeLaurentis a réaffirmé que les principes consacrés par le Traité de 1973 sur l’espace guident toutes les activités étatiques et privées dans l’espace, dont l’atténuation et la gestion de déchets.

Par ailleurs, le représentant s’est dit préoccupé par l’utilisation des rayonnements ionisants et des répercussions des incidents nucléaires.  Sa délégation accorde une attention croissante aux effets des changements climatiques et aux répercussions des catastrophes naturelles sur les installations nucléaires.

Passant au point 55, il s’est dit opposé à la mise aux voix, chaque année, de plusieurs résolutions anti-Israël.  Cette approche ne fait que saper la confiance entre les parties et ne crée pas d’environnent positif propice à la paix, a-t-il dit.  Les États-Unis réaffirment qu’ils continueront à travailler avec « nos amis du Moyen-Orient afin d’assurer la mise en œuvre des Accords d’Abraham ».  M. DeLaurentis a précisé que les États-Unis ont fourni plus de 380 millions de dollars cet année à l’UNRWA, exhortant les États Membres à suivre cet exemple.

Mme ZORAYA DEL CARMEN CANO FRANCO (Panama) a souligné l’importance de la résolution 1540 de l’Assemblée générale, qui a jeté les bases de la Déclaration de l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.  Elle s’est associée à ceux qui appellent à l’application stricte de cette Déclaration en vue de faire valoir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à obtenir l’indépendance.  Le Panama a réitéré son appui historique aux revendications légitimes de l’Argentine sur les îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Il a ensuite appelé à la poursuite des négociations et du dialogue entre les parties pour trouver une solution juste et pérenne à ce différend dans un avenir proche.

Lorsque les opérations de maintien de la paix sont correctement mandatées et financées, elles peuvent être des outils précieux pour sauver des vies et créer l’espace nécessaire pour que des acteurs nationaux, régionaux et internationaux puissent s’attaquer aux causes des conflits, a estimé Mme ELSA HAILE (Érythrée).  Pour elle cependant, ces opérations ne sauraient se substituer à des solutions politiques.  Malheureusement, souvent, les mandats de maintien de la paix du Conseil de sécurité ne s’accompagnent pas d’un engagement véritable et sérieux pour trouver une solution politique à un conflit, a-t-elle regretté.  De nombreuses opérations ont été déployées pendant des décennies, empiétant sur les maigres ressources disponibles comme sources critiques pour le développement international et érodant la confiance dans l’efficacité du maintien de la paix.  Par conséquent, le déploiement d’opérations de maintien de la paix avec des mandats clairs et réalisables, avec un large soutien politique et une stratégie de sortie claire est important, a-t-elle fait valoir.  Chaque conflit a des causes sous-jacentes différentes et des conditions locales qui l’alimentent, ce qui signifie que les mandats que le Conseil de sécurité formule doivent correspondre aux exigences locales.  L’Érythrée s’est par ailleurs félicitée de l’accent mis par le Secrétaire général sur la primauté de la politique et sa détermination à continuer à mettre en œuvre les réformes de l’initiative Action pour le maintien de la paix (A4P).  Avant de conclure, la représentante a déclaré que le succès des opérations de maintien de la paix des Nations Unies repose sur l’adhésion universelle au principe sacro-saint qui symbolise la neutralité et la coopération internationales mais également le consentement des parties concernées, la stricte neutralité, et le non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense.

M. GENG SHUANG (Chine) a dressé un tableau sombre du bilan de la colonisation avant de dénoncer le legs du colonialisme qui sape le développement des pays anciennement colonisés.  Le représentant a pointé du doigt le recours à la force et à la coercition qu’exercent les anciennes puissances coloniales au détriment du progrès de leurs anciennes colonies.  Le délégué a donc appuyé le processus de décolonisation des 17 territoires non autonomes et leur droit à l’autodétermination, exigeant le respect de l’environnement et des droits de l’homme dans ces territoires.  Il a aussi apporté l’appui de sa délégation au droit de l’Argentine sur les îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes, formant le vœu que le Royaume-Uni accepte de dialoguer et règle ainsi bilatéralement le différend conformément aux résolutions de l’ONU.

S’agissant de la Palestine, il faut trouver une solution à la crise humanitaire dans les territoires palestiniens, a rappelé M. Geng.  Il a dit à Israël de mettre un terme à la colonisation et la destruction de foyers palestiniens et à préserver les Lieux saints notamment.  La communauté internationale doit soutenir financièrement l’UNRWA, a également déclaré le délégué, qui s’est dit favorable à la création d’un État palestinien indépendant.  Pour ce qui est des opérations de maintien de la paix, la Chine est favorable à des mandats clairs.  Il faut en outre respecter la souveraineté des pays hôtes, renforcer les capacités des missions, et assurer la sécurité des Casques bleus.  La Chine convoquera bientôt une réunion du Groupe des amis des Casques bleus pour débattre de la sûreté.  Avant de terminer, M. Geng a demandé une enquête de l’ONU sur les conséquences environnementales du déversement en mer de l’eau traitée de Fukushima, décidé unilatéralement par le Japon.  Concernant enfin le multilinguisme, le représentant a plaidé en faveur de l’élimination des inégalités grâce au recours des langues officielles de l’ONU et aux ressources pour la plateforme de communication en chinois. 

M. KELVER DWIGHT DARROUX (Dominique) a déclaré suivre de près la mise en place d’une commission d’enquête (COI) annoncée en janvier 2021 en ce qui concerne la situation des Îles Vierges britanniques, tout en se disant préoccupé par la manière dont elle a été établie.  Passant à la question du Sahara occidental, le représentant a soutenu pleinement le processus politique en cours sous l’égide de l’ONU et les efforts du Secrétaire général afin de parvenir à une solution politique réaliste, praticable, durable, fondée sur le compromis.  Il s’est félicité de l’élan créé par la tenue des deux tables rondes à Genève, en décembre 2018 et mars 2019, avec la participation du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du « Polisario ».  Ce processus est primordial, a-t-il dit, avant de saluer la nomination de M. Staffan de Mistura en tant qu’Envoyé personnel.  M. Darroux a estimé que le plan marocain d’autonomie est une solution crédible, qui mettra fin à ce différend régional et apportera la prospérité à toute la région du Maghreb.  Le représentant s’est félicité des élections générales tenues le 8 septembre 2021, appelant au respect du cessez-le-feu au Sahara occidental.  Il a réitéré en outre son appel au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés pour qu’il procède à un enregistrement et à un recensement des populations dans les camps de Tindouf.

M. AHMED ABDALLAH (Comores) a constaté d’emblée que plusieurs territoires demeurent toujours sous domination coloniale, en appelant la communauté internationale à leur permettre d’exercer leur droit à disposer d’eux-mêmes et à l’indépendance.  Abordant la question de Palestine, il a réitéré le soutien indéfectible de son pays à la lutte « légitime » du peuple palestinien et à la solution des deux États.  Saluant les évolutions positives de la situation du Sahara occidental, le représentant a espéré que le nouvel Envoyé personnel, M. Staffan de Mistura, poursuivre la dynamique des tables rondes entre les parties prenantes en soutien au processus politique pour parvenir à une solution juste et durable.  Les Comores sont convaincues que le plan marocain d’autonomie est la solution de compromis acceptable et qu’elle répond aux normes internationales les plus élevées.  Le représentant a salué le développement économique du Sahara marocain, grâce aux investissements du Maroc, ce qui a permis d’autonomiser les populations locales et facilité la campagne de vaccination anti-COVID-19 sur place.  Prenant note du taux de participation de plus de 66% aux élections générales au Maroc, y compris au Sahara marocain, le représentant a salué le caractère inclusif du processus démocratique en cours au Maroc.  Il a salué le respect par les autorités marocaines du dernier cessez-le-feu et le rétablissement de la libre circulation.  Avant de conclure, les Comores ont demandé l’enregistrement des habitants sahraouis des camps de Tindouf.

Mme AYSE SEBNEM MANAV (Turquie) a regretté les politiques mises en place par Israël telles que l’expansion des colonies illégales, les expulsions forcées, la destruction de foyers palestiniens, les provocations à Haram el-Charif, l’utilisation d’une force disproportionnée contre les civils palestiniens, les initiatives visant à modifier le statut de Jérusalem se poursuivent sans relâche.  L’escalade de mai dernier a aggravé la situation humanitaire et économique déjà désastreuse sur le terrain en Palestine, a-t-elle déploré.  Les mesures provisoires et arbitraires ne peuvent remplacer un règlement juste, durable et global du conflit israélo-palestinien, a ajouté Mme Manav.  La création d’un État de Palestine indépendant est la seule solution viable à ce conflit.  Par conséquent, revitaliser le processus de paix est une nécessité.

La délégation a estimé que les accusations contre le programme d’éducation de l’UNRWA sont infondées et politiquement motivées.  La représentante a déclaré que l’Office a besoin d’un financement prévisible et durable lui permettant de s’acquitter de son mandat.  « En tant que Présidente du Groupe de travail chargé d’étudier le financement de l’UNRWA, la Turquie priorise un financement prévisible et l’élargissement de la base des donateurs, mais sans une augmentation des contributions volontaires, l’Office ne sera pas en mesure de combler son déficit financier et de continuer à fournir des services essentiels », a estimé la représentante.

Passant à la question des opérations de maintien de la paix, elle a félicité l’ONU pour avoir adapté ses efforts dans ce domaine pour faire face à de nouveaux défis.  La Turquie a souligné l’importance de préserver les principes fondamentaux du maintien de la paix, comme le consentement des parties et l’impartialité.  Elle a enfin soutenu le Programme femmes et paix et sécurité, et l’initiative Action pour le maintien de la paix du Secrétaire général.

M. FRED SARUFA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a axé son intervention sur la question du Sahara occidental.  Après avoir soutenu la proposition d’autonomie élargie du Maroc pour ce territoire, il a également dit appuyer les efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel en vue de faciliter le processus politique pour parvenir à une solution négociée, durable et mutuellement acceptable à cette question.  À cet égard, la délégation a félicité les parties qui ont accepté de participer à un troisième tour de pourparlers à Genève, sous les auspices des Nations Unies.  M. Sarufa a félicité le Maroc de continuer renforcer le développement durable par le biais d’infrastructures substantielles et d’investissements socioéconomiques dans la région du Sahara qui transforment positivement les vies et les moyens de subsistance des populations locales mais améliorent aussi la participation politique.

Il a cité la « Déclaration de Laayoune », adoptée le 26 février 2020 au Maroc, lors du troisième Forum Maroc-États insulaires du Pacifique, qui a réaffirmé les principes d’égalité souveraine, d’indépendance politique et d’intégrité territoriale des États, et dans cet esprit a reconnu la région du Sahara occidental comme faisant partie intégrante du Royaume du Maroc.

M. SOULIYONG SO INXAY (République démocratique populaire lao) a axé son intervention sur l’action antimines, félicitant l’ONU et la communauté internationale pour leur contribution significative à l’atténuation de l’impact humanitaire causé par les restes explosifs de guerre à travers le monde.  Il a expliqué que bien que la guerre d’Indochine ait pris fin il y a plus de 40 ans, de vastes zones de son pays sont toujours infestées de restes explosifs de guerre.  Pendant la guerre, plus de 270 millions de sous-munitions ont été larguées sur la plupart des régions du pays et jusqu’à 30% d’entre elles n’ont pas explosé à l’impact, a-t-il précisé.  Cette réalité est une entrave au développement socioéconomique de la République démocratique populaire lao, a déploré le représentant, indiquant que pour surmonter ces défis, son gouvernement avait étroitement coopéré avec la communauté internationale.  En septembre 2016, en partenariat avec les Nations Unies, il a lancé l’objectif 18 national de développement durable intitulé « Vivre à l’abri des engins non explosés », qui vise à lutter contre les impacts causés par ces engins sur le développement national.  Le premier objectif de ce programme, à l’horizon 2030, est de réduire le plus vite possible le nombre de victimes, a expliqué la délégation, avant de remercier les partenaires de développement qui accompagnent son pays dans le cadre de cette campagne.

M. KAMAL ALIZADA (Azerbaïdjan) a rappelé que son pays souffre d’un nombre élevé de mines terrestres.  Les risques humanitaires graves qu’elles posent pour la santé et la sécurité nécessitent des efforts de lutte immédiats de la part de la communauté internationale, dans le respect des principes humanitaires établis.  Pendant près de 30 ans de conflit, une grande partie des territoires occupés de l’Azerbaïdjan, y compris même des cimetières et d’autres zones civiles, ont été systématiquement minés par l’Arménie.  À la suite de la guerre de 44 jours à l’automne dernier, la déclaration signée le 10 novembre 2020 par le Président de la République d’Azerbaïdjan, le Premier Ministre de la République d’Arménie et le Président de la Fédération de Russie a établi des obligations.  À cet égard, le représentant a regretté que l’Arménie ne parvienne toujours pas à fournir les cartes précises des centaines de milliers de mines terrestres qu’elle a disséminées dans les territoires.  En conséquence, depuis la cessation des hostilités, au moins 160 Azerbaïdjanais ont été tués ou blessés par ces mines terrestres, a-t-il regretté.

L’Agence nationale azerbaïdjanaise pour l’action contre les mines a déterminé que 75% des territoires anciennement occupés sont menacés par les mines terrestres.  En un an, l’Agence a détecté 26 931 mines et munitions non explosées.  Le représentant a exhorté la communauté internationale à ne pas fermer les yeux sur la violation par l’Arménie de ses obligations.  Il s’est dit prêt à normaliser les relations avec l’Arménie, sur la base du strict respect des principes du droit international, en particulier la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’inviolabilité des frontières internationales et a appelé l’Arménie à respecter ces principes fondamentaux pour assurer la paix, la sécurité et la prospérité dans la région et se conformer à ses obligations internationales.

Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT (Guyana) a demandé le respect du droit à l’autodétermination des peuples des territoires non autonomes.  L’ONU doit assurer que ces territoires puissent exercer ces droits fondamentaux, a insisté la représentante qui a appelé les puissances administrantes à travailler étroitement avec l’ONU.  Celles-ci doivent veiller au bien-être et au développement des peuples de ces territoires.  Elle a demandé de redoubler d’efforts pour la mise en œuvre de la résolution 15/14 de l’Assemblée générale.  Mme Rodrigues-Birkett a dit être solidaire avec le peuple palestinien et a appelé au dialogue entre la Palestine et Israël, demandant aussi à concrétiser la solution des deux États.  Préoccupée par la détérioration de la situation au Sahara occidental, Mme Rodrigues-Birkett a exhorté à trouver une solution durable à ce différend.  Elle a terminé en appelant toutes les délégations à adopter la résolution sur l’Université pour la paix dont Guyana est le coauteur cette année. 

Mme VERO HENINTSOA ANDRIAMIARISOA (Madagascar) a commencé par la question du conflit israélo-palestinien, apportant son soutien à la solution des deux États vivant côte à côte, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale de la Palestine.  Sur la question du « Sahara », Madagascar a pris note des efforts du Secrétaire général et de la nomination de son Envoyé personnel, M. Staffan de Mistura.  La représentante a réitéré son soutien à une solution juste, pragmatique, équitable et cohérente avec les 17 résolutions du Conseil de sécurité, avant de saluer l’investissement du Maroc dans la recherche d’une issue positive à ce différend et ses efforts de lutte contre la COVID-19 dans le Sahara.

En sa qualité de pays fournisseur de contingents de police et d’experts correctionnels auprès de la MINUSMA et de la MINUSCA, Madagascar a salué les efforts déployés par le Secrétariat pour la protection du personnel en uniforme et pour la conduite des opérations dans la sûreté et la sécurité, et en particulier le lancement de la campagne de vaccination.  La représentante a insisté sur le renforcement des capacités, la formation en amont du déploiement et sur l’équipement pour garantir l’efficacité des opérations de maintien de la paix.  Elle a réitéré l’appui de Madagascar à l’initiative Action pour la paix (A4P) et souligné la responsabilité partagée du Secrétariat et des États Membres pour identifier les moyens d’améliorer l’efficacité et la cohérence des opérations, y compris par la mise en œuvre des priorités des A4P+.  La délégation a en outre reconnu la contribution des missions politiques spéciales pour la prévention des conflits, le rétablissement et la consolidation de la paix.  Néanmoins, elle a insisté sur les préceptes clefs, en l’occurrence un mandat clair et l’allocation de ressources nécessaires pour la réussite d’une mission.  Madagascar a en outre salué le rôle des femmes dans le maintien et la consolidation de la paix.

En matière d’information, la délégation a encouragé le Département de la communication globale à œuvrer davantage pour les programmes destinés à combler la fracture numérique.  Elle a mis l’accent sur l’importance du multilinguisme pour garantir la parité des six langues officielles aussi bien dans le cadre des réunions qu’en termes de production des documents de travail, sans oublier les informations publiées sur le site Web et les réseaux sociaux de l’ONU.

M. OMAR HILALE (Maroc) a rappelé qu’il y a cinq jours, le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 2602 (2021) relative à la question du Sahara marocain, par laquelle il a réaffirmé que la solution à ce différend régional ne peut être que politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis.  À cet effet, le Conseil a demandé à M. Staffan de Mistura, le nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara marocain, de reprendre la facilitation du processus politique des tables rondes, avec ses 4 participants, le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le « Polisario ».  Le Conseil a, une nouvelle fois, réaffirmé la prééminence, le sérieux et la crédibilité du plan marocain d’autonomie, « qui constitue l’unique solution à ce différend régional », dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc, a rappelé le représentant.

En ce faisant, le Conseil a assumé sa responsabilité de préservation de la paix et la sécurité internationales, en confirmant la voie déjà tracée pour le règlement pacifique de ce différend régional.  À l’opposé, a poursuivi M. Hilale, la focalisation de l’Algérie et de certaines délégations, ici, à la Quatrième Commission, sur une approche « idéologique et désuète » pour le règlement de la question du Sahara marocain, est détachée des réalités historique, politique, juridique et humaine de ce différend car elle reprend des thèses et des plans « morts et définitivement enterrés ».  Alors que le discours de l’Algérie s’accroche au passé, les résolutions du Conseil se projettent vers l’avenir, a assuré le Maroc, en œuvrant en faveur d’une solution politique à ce différend régional.  C’est justement afin de prémunir l’ONU de cette « dichotomie statutaire » et de ce décalage politique, que les Pères Fondateurs de l’Organisation ont institué l’article 12 de la Charte des Nations Unies, qui interdit à l’Assemblée générale et ses Commissions de faire des recommandations ou même d’examiner les questions inscrites à l’ordre du jour du Conseil.

C’est pour toutes ces raisons que la poursuite de l’examen de la question du Sahara marocain par cette Commission est « anachronique », a tranché M. Hilale, car la décolonisation de cette partie du Maroc a déjà été définitivement scellée en 1975, à la suite de la signature de l’Accord de Madrid, le 14 novembre 1975, avec l’ancienne puissance coloniale, l’Espagne, et ce, conformément à l’article 33 de la Charte de l’ONU.  Cet Accord a été dûment consigné auprès du Secrétaire général de l’ONU, le 18 novembre 1975, et validé par l’Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution 3458B du 10 décembre 1975.  Il remplit pleinement les exigences de l’Assemblée, qui préconise une solution politique, négociée entre la puissance coloniale –l’Espagne– et la partie ayant droit –le Maroc– ce qui lui confère la légalité juridique, la force historique et la légitimité politique en tant qu’acte final de décolonisation du Sahara marocain.

Reprochant à l’Algérie d’avoir « seriné » la Quatrième Commission avec « sa sempiternelle » lecture sélective de la résolution 1514 dans une vaine tentative d’induire en erreur les membres de la Commission, M. Hilale a rappelé que cette « résolution déclaratoire » ne se limite pas seulement à édicter le principe de l’autodétermination.  Bien au contraire, ses auteurs ont inclus des digues juridiques à ce principe, en codifiant dans son paragraphe 6 l’impératif du respect et de la préservation de l’unité nationale et l’intégrité territoriale des nations.  Après avoir passé en revue les dispositions de droit international et les résolutions que les États Membres des Nations Unies ont tenu à mettre en place pour protéger les États contre toute interprétation parcellaire ou exploitation abusive de la résolution 1514, M. Hilale a déclaré qu’hélas, c’était sans compter sur l’« acharnement obsessionnel » de l’Algérie, depuis des décennies, contre le parachèvement de l’intégrité territoriale de son pays.   

Pour le Maroc, la responsabilité première de l’Algérie dans la création et le maintien du différend régional sur le Sahara marocain est établie sur tous les plans: politique, diplomatique, militaire, juridique et humanitaire.  « N’en déplaise à l’Algérie, la flagrance de ses actes et décisions est irréfutable », a asséné le représentant, en rappelant notamment qu’au lendemain de la signature de l’Accord de Madrid, l’Algérie avait revendiqué officiellement un statut de partie concernée et intéressée dans le dossier du Sahara marocain et ce, dans la lettre adressée au Conseil par son représentant permanent déclarant que les « parties concernées et intéressées dans l’affaire du Sahara occidental sont: l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie ».  Cette revendication est historique, car elle consacre l’Algérie comme partie concernée avant même le Maroc et fait totalement abstraction du « Polisario », bien que fraîchement créé par l’Algérie et son allié, l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi.

Le Maroc a constaté que l’Algérie dédie son appareil diplomatique au service d’un seul agenda, celui du Sahara marocain, lui reprochant d’avoir refusé l’Accord-cadre préparé par James Baker en 2001 et d’avoir proposé la partition du Sahara marocain en 2002.  Elle a pris part aux réunions de Manhasset de 2009 à 2012.  Ses deux Ministres des affaires étrangères ont participé aux deux tables rondes de Genève en 2018 et 2019, a renchéri M. Hilale, en ajoutant qu’au Conseil de sécurité, l’Algérie est bien considérée en tant que partie à ce différend.  C’est pourquoi il l’a enjointe dans ses dernières résolutions, dont la 2602 de vendredi dernier, à participer aux tables rondes et l’a citée à cinq reprises, soit autant de fois que le Maroc.

M. Hilale a ensuite brossé un tableau du plan de développement que le Maroc a mis en œuvre « dans son Sahara », qui en fait une région moderne, tournée vers l’avenir et ancrée dans son héritage culturel et traditionnel ancestral.  Le droit au développement des populations des provinces sahariennes du Maroc est une réalité palpable et vécue et quotidien, a affirmé M. Hilale ajoutant que l’essor considérable que connaît le Sahara marocain, sur tous les plans, en fait un véritable modèle d’intégration et de développement multidimensionnel, inclusif et durable en Afrique.  Cette dynamique de développement, conjuguée à l’émancipation politique des populations, contribue à la mise en place d’une gouvernance territoriale intégrée, rénovée et résiliente au Sahara marocain.  Il en veut pour preuve la participation massive des citoyens des provinces du Sud aux élections générales du 8 septembre dernier, la plus élevée au niveau national, avec un taux de plus de 63%, ce qui confirme non seulement leur attachement indéfectible à leur marocanité, mais aussi leur totale adhésion à la politique de développement tous azimuts du Maroc dans son Sahara, a fait valoir le représentant.  Il a rappelé que les Nations Unies reconnaissent d’ailleurs aux élus du Sahara marocain, issus de scrutins démocratiques, leur rôle d’interlocuteurs légitimes et de représentants de la population du Sahara, à travers leur participation au Comité spécial des Vingt-Quatre et ses séminaires régionaux, ainsi qu’aux tables rondes de Genève.  Cette consécration de la marocanité du Sahara au niveau interne s’est renforcée, durant l’année écoulée, par une reconnaissance internationale sans précédent, a poursuivi M. Hilale en rappelant que les États-Unis d’Amérique ont reconnu la souveraineté pleine et entière du Maroc « sur son Sahara » et considéré que le plan marocain d’autonomie constitue la seule et unique solution à ce différend régional.  De plus, 24 pays africains, arabes et américains ont ouvert des consultas généraux dans les villes marocaines de Laayoune et Dakhla, a rappelé M. Hilale.

Le Maroc a lancé un appel à la communauté internationale, afin de demander au pays hôte, l’Algérie, de mettre fin à l’envoi des enfants des camps de Tindouf dans les camps d’entrainement militaire du « Polisario » et leur permettre de rejoindre les bancs des écoles que l’UNICEF et les ONG internationales financent dans ces camps, en s’appuyant sur la résolution adoptée, vendredi dernier, par le Conseil de sécurité sur la protection de l’éducation en période de conflit.  Il faut impérativement empêcher l’Algérie et son « Polisario » de « faire des enfants d’aujourd’hui les potentiels terroristes de demain », a exigé la délégation marocaine.

Concluant son propos, M. Hilale a déclaré que « malheureusement, on ne choisit pas ses voisins.  Autant le Maroc a toujours tendu la main à l’Algérie pour le bien-être des deux peuples frères et de la région du Maghreb arabe, autant l’Algérie persiste dans son acharnement contre l’intégrité territoriale de mon pays et cherche à lui nuire par tous les moyens ».  Il a ajouté que, n’en déplaise à l’Algérie, le Maroc, avec son histoire multimillénaire, continuera la marche de développement et d’émancipation de son peuple de Tanger à Lagouira, répétant que « le Maroc est dans son Sahara et le Sahara est dans son Maroc ».

Mme MARIA METCALF, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a remarqué que, de nos jours, les États et les groupes armés non étatiques s’apportent mutuellement divers types de soutien dans le contexte des conflits, notamment avec la société militaire et de sécurité privée.  Ces activités de soutien peuvent inclure des transferts d’armes; du conseil; de la fourniture de forces; de l’entraînement; des équipements; du support cinétique; du soutien au renseignement; des opérations de détention en partenariat; du support logistique; et du soutien doctrinal, a énuméré la représentante.

Le CICR, en tant qu’organisation humanitaire neutre et impartiale avec des opérations dans plus de 100 pays et une expertise en droit international humanitaire (DIH), est particulièrement bien placé pour évaluer comment l’évolution des conflits affecte les souffrances des civils, a souligné sa représentante.  Il a notamment observé que les relations de soutien entre les parties dans un conflit armé peuvent accroître les risques.  « Lorsque des acteurs armés opèrent côte à côte dans des coalitions souples avec une coordination peu claire, les lignes de responsabilité sont floues et les responsabilités sont diluées », a relevé Mme Metcalf.  Cependant, ces partenariats offrent aussi des opportunités pour tirer parti de leur influence en vue de promouvoir un plus grand respect du droit international humanitaire et obtenir des résultats en matière de protection.  Les missions de maintien de la paix de l’ONU sont dans une position privilégiée pour inciter les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, a poursuivi l’observatrice.  Elles peuvent influencer ceux qu’elles soutiennent directement, comme les forces de sécurité de l’État hôte par exemple.  En ce qui concerne la détention, les pays membres du Conseil de sécurité peuvent incorporer des mesures dans les opérations de maintien de la paix pour réduire le risque de mauvais traitements et de torture, a encore suggéré Mme Metcalf.

Le CICR a donc dû s’aligner sur la politique de diligence voulue en matière de droits humains en cas d’appui de l’ONU à des forces de sécurité non onusiennes (HRDDP), qui offre un cadre solide pour exercer une influence sur les comportements des parties que l’ONU soutient dans le contexte des opérations de paix, a estimé la représentante.  Elle a insisté sur l’importance, pour les missions, de reconnaître la responsabilité de ces partenaires et de veiller à ce que toutes les mesures soient prises pour protéger les civils et assurer le traitement humain des blessés et des détenus.  Le CICR a également recommandé de placer la prise en considération des risques pour les civils au cœur de la structuration des relations de soutien dans le contexte des opérations de paix.  Cela signifie de garantir que des structures efficaces soient mises en place dans le pays hôte alors que l’ONU commence à lui transférer les tâches de sécurité et de protection en vue de la fin de sa mission, a conclu Mme Metcalf.

M. ABDELAZIZ, Ligue des États arabes, a déploré les exactions israéliennes dans les territoires palestiniens occupés.  La cause palestinienne est la cause la plus importante et la plus ancienne à défendre aujourd’hui, a-t-il rappelé.  Il s’est dit favorable à la solution des deux États, déplorant que le rapport du Comité spécial et celui du Secrétaire général confirment tous les deux le recours à des procédés illégaux par Israël qui enfreignent le droit international ainsi que le droit international humanitaire.  Le représentant a demandé à la communauté internationale de mettre en place un mécanisme d’établissement des responsabilités envers Israël.  Par ailleurs, au vu de l’importance de l’action entreprise par l’UNRWA et eu égard à la crise financière qu’elle traverse, la délégation a réaffirmé que les donateurs doivent honorer leurs engagements.  En outre, elle a rendu hommage au Département de la communication globale des Nations Unies pour faire connaître la cause palestinienne, entre autres.  La Ligue a ensuite réaffirmé que la stratégie mondiale des Nations Unies pour l’information fasse état de la situation dans les territoires occupés.  Il a salué l’attention accordée à cette question par le service radio des Nations Unies.

Droits de réponse

L’État de Palestine a souligné l’efficacité du travail de l’UNRWA contrairement à ce qu’a avancé Israël.  Le représentant a rejeté les attaques portées contre les membres du Comité spécial de la décolonisation, dont le rapport n’est nullement biaisé selon l’observateur, pour qui il reflète la situation dans les territoires occupés.  Israël, qui ne respecte ni le droit international ni le droit à la libre détermination du peuple palestinien, est devenu dépendant des exécutions extrajudiciaires, du blocus de Gaza, de la colonisation et de la destruction des foyers palestiniens, et de l’occupation.  Près de 700 000 colons israéliens ont été transférés dans les territoires occupés palestiniens, a accusé le délégué palestinien.  Israël déforme la réalité, a encore dit le représentant, en prenant à témoin les nombreuses résolutions de l’Assemblée générale attestant le droit des Palestiniens.  Avant de clore, il a déclaré que l’occupation israélienne est illégale et l’inaction de la communauté internationale encourage Israël à continuer.  Cette occupation ne doit pas durer indéfiniment après 54 ans d’occupation.  « Israël doit rendre des comptes. »

Le Royaume-Uni, en réponse au Panama et la Chine, a réitéré son droit sur les Îles Falkland.  Il a refusé leur appel au dialogue car les populations de ces îles ont exercé leur droit à l’autodétermination en 2013, considérant qu’il ne faut pas remettre en cause les résultats de ce référendum.

Exerçant son droit de réponse, la République islamique d’Iran a répondu à Israël, en rejetant ses allégations « infondées », de la part d’un « régime » connu pour ses crimes de guerre et ses mesures d’apartheid.  L’observateur a ironisé sur les efforts des représentants israéliens pour dépeindre leur pays sous un jour favorable afin de dissimuler leurs comportements criminels et détourner l’attention des violences commises, notamment celles visant les Palestiniens.  Il a demandé au système des Nations Unies de prendre des mesures contre les violations répétées d’Israël.  Réagissant par ailleurs aux propos du Maroc, qu’elle a rejetés, la délégation a tenu à rappeler sa souveraineté légitime sur les îles de la Petite-Tumb, de la Grande-Tumb et d’Abou Moussa, réitérant la volonté de son gouvernement d’entamer un dialogue avec les Émirats arabes unis sur la question.

Le Japon a répondu à la Chine, et à ses propos relatifs aux eaux entourant l’ancienne centrale nucléaire de Fukushima.  Il a assuré que toutes les informations nécessaires ont été communiquées en toute transparence à l’AIEA, avec laquelle Tokyo a coopéré pour mettre en œuvre les recommandations de l’agence.

Exerçant son droit de réponse, l’Arménie a rejeté les allégations de l’Azerbaïdjan.  Le peuple du Haut-Karabagh a subi de nombreux accidents liés aux mines qui ont fait des blessés et des morts, ce qui a freiné le développement économique de la région.  Pourtant, l’Azerbaïdjan s’est opposée à retirer les mines, tout en essayant de faire croire que l’Arménie ne respecte pas ses engagements.  Ce mensonge « de bas étage » vise à relativiser la responsabilité de l’Azerbaïdjan, a-t-il dit, en soulignant qu’une approche axée sur les droits de l’homme est essentielle pour permettre une action efficace dans la lutte antimines.

L’Algérie, réagissant à la déclaration du Maroc, a estimé qu’il faut faire attention au discours « biaisé » du Maroc.  La question du Sahara occidental reste inscrite à l’ordre du jour de cette Commission, a-t-elle assuré.  Conformément à la résolution 1540, la solution découle de l’exercice du droit inaliénable à l’autodétermination du peuple sahraoui.  La rhétorique des autorités marocaines, qui veut présenter l’Algérie comme acteur du conflit, n’est qu’un « écran de fumée » pour détourner l’attention de son « attitude colonialiste ».  Le Maroc doit mettre fin à son occupation du Sahara occidental, a insisté le représentant.  Le référendum d’autodétermination reste à cet égard un élément important, a ajouté la délégation.  L’Algérie a salué la collaboration exemplaire avec le HCR, le PAM et le CICR, dont le travail dans les camps de réfugiés démontre que les allégations du Maroc sont « fausses ».

L’Argentine a réitéré que les îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes font partie du territoire national argentin, mais qu’elles sont occupées par le Royaume-Uni.  Dix résolutions de l’Assemblée générale ont été adoptées sur le sujet, dont la 20/65 qui reconnaît l’existence de ce différend de souveraineté.  Ces textes exhortent à trouver une solution pacifique et durable.  Le Comité spécial de décolonisation a abordé cette question à maintes reprises et la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu un avis consultatif relatif à Maurice quant au rôle joué par le Comité en ce qui concerne les puissances administrantes, avis qui doit être mis en œuvre.  La question de l’autodétermination ne s’applique pas aux populations de ces îles, a tranché le représentant.

Le Liban a accusé Israël de distraire la Commission, alors que ce pays a envahi le Liban à trois reprises au cours des cinq décennies.  Et dix fois par semaine, Israël viole l’espace aérien libanais.  L’occupation israélienne provoque et nourrit les conflits aux frontières du Liban et avec les Palestiniens, a insisté la délégation, en rappelant que l’ONU a appelé Israël à respecter le droit international et à mettre en œuvre les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité appelant à mettre un terme à l’occupation.

Israël a dénoncé l’approche de la Palestine, consistant selon son représentant à « faire fi de la réalité » et à « pointer du doigt » plutôt que de privilégier le dialogue et la négociation directe.  Il s’en est ensuite pris à l’Iran pour son influence déstabilisatrice dans la région, estimant que son pays ne saurait recevoir de leçon de la part d’un « exportateur » du terrorisme.

Les Émirats arabes unis ont exercé leur droit de réponse à la suite de l’intervention de l’Iran au sujet des trois îles de la Grande-Tumb, de la Petite- Tumb et d’Abou Moussa qui font « intégralement » parties du territoire émirati.  Dénonçant l’occupation par Téhéran, il a émis l’espoir que la situation se réglerait par la négociation directe ou par la saisine de la Cour internationale de Justice (CIJ).

L’Azerbaïdjan a estimé que les allégations fallacieuses de l’Arménie ont pour but de détourner l’attention de la communauté internationale des nettoyages ethniques de l’Arménie.  L’Azerbaïdjan a pu libérer les territoires occupés, où ont été commises des violations par l’agresseur arménien.  Le Haut-Karabagh n’est plus depuis longtemps une unité territoriale, mais fait partie intégrale de l’Azerbaïdjan « indivisible ».  Le représentant a exhorté la délégation arménienne à arrêter de tenter de tenir cette position biaisée et à se conformer à la déclaration signée par les trois présidents.  La communauté internationale doit forcer l’Arménie à nous fournir des cartes des mines, a-t-il exigé.

Le Maroc, répondant à l’intervention « irresponsable » de l’Algérie, aurait pensé qu’après le plan marocain d’autonomie et l’organisation des tables rondes, ce pays aurait compris qu’il est isolé.  Or, il persiste dans son obsession pour le Sahara marocain.  Elle ne parle que de cela dans toutes ces déclarations.  « Si ce n’est pas une fixation, je ne sais pas ce que la fixation est », s’est-il demandé.  L’Algérie vit dans un monde parallèle fait de « fake news », a poursuivi le représentant marocain, en l’accusant d’abriter sur son territoire le Front POLISARIO.  Elle fait cela pour détourner l’attention de ses propres problèmes.  « Le référendum est mort et enterré depuis 2001 », a tranché le Maroc, qui a dit que si l’Algérie s’oppose au recensement c’est parce qu’elle séquestre les populations.

L’Iran a dit qu’Israël représente une menace à la paix et la sécurité internationales.  La propagande d’Israël contre l’Iran est un « écran de fumée » pour détourner l’attention de la communauté internationale des crimes israéliens « épouvantables ».  La communauté internationale doit condamner le nettoyage ethnique et prendre des mesures pour tenir responsable Israël de ses actes odieux.  S’adressant ensuite aux Émirats arabes unis, l’Iran a insisté sur le fait que les îles de la Grande-Tumb, de la Petite-Tumb et d’Abou Moussa sont iraniennes et le resteront éternellement.  Le représentant a rappelé les Émirats arabes unis à respecter le droit international et la coopération dans le Golfe persique.  « Golfe persique » est le nom de cette zone, a déclaré l’Iran.

L’État de Palestine a accusé Israël de présenter des faits fallacieux à la Quatrième Commission, de rejeter le dialogue et de violer le droit international.  Dès lors, la communauté internationale doit utiliser le droit international pour mettre un terme à l’occupation, ainsi qu’à la souffrance du peuple palestinien.  

L’Arménie a déclaré qu’elle serait brève, compte tenu de l’absence totale de rapport des propos de l’Azerbaïdjan avec l’ordre du jour de la Quatrième Commission, propos qu’elle a rejetés.

L’Algérie a rejeté les propos du Maroc, considérant que le Front POLISARIO est le représentant légitime du peuple du Sahara occidental, comme le reconnaissent les 17 résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  En outre, la Cour européenne des droits de l’homme a déterminé que les représentants élus au Sahara occidental ne représentent pas le peuple sahraoui mais bien plutôt les intérêts du Maroc.  En outre, il a rejeté les accusations d’endoctrinement portées au sujet des camps de Tindouf, avant de demander au Maroc de cesser de faire preuve de « mauvaise foi » et mettre un terme à sa « stratégie peu clairvoyante ».

L’Azerbaïdjan, répondant à l’Arménie, lui a demandé d’arrêter de déformer la réalité.

Exerçant son droit de réponse, le Maroc a rappelé qu’aucune déclaration ni résolution ne qualifie le Maroc de puissance occupante au Sahara marocain.  N’en déplaise à l’Algérie, le Maroc et l’Union européenne travaillent de concert sur cette question.  Il a ensuite cité un rapport de l’Union européenne qui prouve le détournement, par le Front POLISARIO de l’aide alimentaire destinée aux camps de Tindouf.

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