À la Quatrième Commission, les États Membres s’intéressent aux processus politiques en cours pour certains territoires non autonomes
Dans le cadre de son débat général conjoint, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a, cet après-midi, entendu plusieurs États Membres évoquer les processus politiques en cours dans un certain nombre de territoires non autonomes, lesquels sont, aux termes du Chapitre XI de la Charte des Nations Unies, ceux « dont les populations ne s’administrent pas encore complètement elles-mêmes ».
Sainte-Lucie a ainsi déploré que, 61 ans après la déclaration « historique » qui reconnaît que tous les peuples ont un droit inaliénable à l’autodétermination, 17 de ces territoires ne peuvent toujours pas l’exercer. Cette délégation a été rejointe par le Pérou, pour qui cette question doit être réglée dès que possible. Pour y parvenir, le Honduras a estimé qu’un dialogue permanent entre les puissances administrantes, le Comité spécial de l’Assemblée générale et les peuples des territoires concernés est nécessaire.
L’Angola a salué les mesures prises par la Quatrième Commission afin d’assurer efficacement la mise en œuvre de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux dans tous les territoires qui sont encore sous le contrôle de « puissances colonisatrices », dont le Sahara occidental. À propos de ce différend de longue date, le Burundi a déclaré que cette question, dont le Conseil de sécurité est saisi depuis des décennies, est devenu une pomme de « discorde » au sein de la communauté internationale, au moment même où la situation au Sahel exige que cette question soit définitivement résolue pour contribuer à la paix, la stabilité et le développement dans l’ensemble de la région.
C’est pour cette raison que le Burundi a souhaité une solution politique, diplomatique, réaliste et basée sur le compromis. La Guinée équatoriale s’est félicitée à cet égard des progrès réalisés, encourageant les parties à parvenir à un accord équitable, durable, consensuel et mutuellement bénéfique. La nomination de M. Staffan de Mistura en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire général a été saluée aujourd’hui par l’Angola, le Bénin, El Salvador ou encore le Pérou, qui ont rappelé que l’une de ses missions est d’œuvrer à la réalisation d’un consensus sur la base des acquis des deux tables rondes déjà organisées à Genève. À cet égard, le Bénin a souligné que leur succès reste tributaire de l’engagement de toutes les parties, avant de les inviter à faire montre d’esprit de compromis pour trouver les solutions de règlement définitif de cette question.
La France a déclaré avoir fait le choix d’associer l’ONU au processus politique en cours en Nouvelle-Calédonie, une décision qui se manifeste par la participation d’experts électoraux et des interactions avec le Comité spécial de la décolonisation. En 1998, a-t-elle rappelé, l’Accord de Nouméa a été conclu, prévoyant la tenue de trois consultations relatives à l’accession du territoire à la pleine souveraineté et à l’indépendance. Les deux premières, organisées en 2018 et 2020, ont abouti à un résultat favorable au maintien de ce territoire dans la République française, a précisé la délégation, en annonçant que la dernière consultation sera prévue le 2 décembre 2021. En cas de « oui », la volonté d’indépendance des habitants du territoire sera respectée.
La France a par ailleurs souhaité que la Polynésie française soit retirée de la liste des territoires non autonomes, afin, a-t-elle dit, de respecter les choix démocratiques de ses habitants.
La Quatrième Commission poursuivra son débat général le mercredi 3 novembre à partir de 15 heures.
SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL CONJOINT
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a expliqué que le processus politique en Nouvelle-Calédonie, engagé depuis 1998 avec l’Accord de Nouméa, arrive cette année à son terme. Il prévoyait trois consultations sur l’accession du territoire à la pleine souveraineté et à l’indépendance, a-t-il rappelé. Les deux premières consultations de 2018 et 2020 ont abouti à un résultat favorable au maintien dans la République française. La troisième et dernière consultation aura lieu le 12 décembre 2021. Lors d’un processus de dialogue politique, les conséquences du « oui » et du « non » ont été étudiées, donnant lieu à la déclaration du 1er juin 2021, qui définit une méthode. En cas de troisième « non » à l’indépendance, la Nouvelle-Calédonie restera dans la République. En cas de « oui », ce sera l’indépendance, suivie d’une nouvelle consultation qui permettra aux Calédoniens de valider une organisation politique, au plus tard en juin 2023. Le représentant a réaffirmé l’irréversibilité des compétences transférées au territoire et exclus l’hypothèse de la partition du territoire. En cas de « oui », la France accompagnera la Nouvelle-Calédonie vers l’indépendance, recherchant à construire avec le nouvel État des relations d’amitié, a-t-il déclaré.
En outre, M. de Rivière a souligné que la France a fait le choix d’associer les Nations Unies à ce processus politique, une décision qui se manifeste par la participation d’experts électoraux et des interactions avec le Comité spécial de la décolonisation. Il a déploré que la Nouvelle-Calédonie ait été frappée, au début de septembre, par une importante vague de contaminations de COVID-19. Les autorités françaises ont pris des mesures pour que la troisième consultation référendaire puisse se tenir le 12 décembre. Il a estimé que la situation s’améliore progressivement. « Le Gouvernement s’assurera que la situation sanitaire n’est pas susceptible de porter préjudice à l’exercice des droits politiques des Calédoniens », a-t-il déclaré.
S’agissant de la Polynésie française, le représentant a estimé que l’inscription sur la liste des territoires non autonomes ne correspond pas aux choix démocratiques des Polynésiens. Le Président de la Polynésie française, M. Edouard Fritch, a demandé devant cette Commission le retrait de la Polynésie française de la liste des territoires non autonomes et présenté le statut d’autonomie dont dispose la Polynésie, caractérisé par l’existence d’un président démocratiquement élu, d’un gouvernement et de l’assemblée de la Polynésie française, élue au suffrage universel direct tous les cinq ans. « Nous souhaitons que la décision d’inscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes soit revue pour tenir compte de cette réalité et respecter la volonté de la population polynésienne », a-t-il ajouté, en conclusion.
M. JOSÉ MANUEL RODRÍGUEZ CUADROS (Pérou) a réitéré que la lutte contre le colonialisme est une politique d’État péruvien. La question des 17 territoires non autonomes encore inscrits sur la liste de l’ONU doit être réglée dès que possible, a-t-il ajouté. La situation des îles Malvinas, des Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et des zones maritimes environnantes n’est pas selon lui une question d’autodétermination mais relève d’un différend de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni et doit être résolu par des négociations directes. Le Pérou reconnaît le droit de l’Argentine sur ces îles, a précisé le délégué péruvien, en mettant l’accent sur l’urgente nécessité pour les deux parties de reprendre les négociations afin de parvenir à un règlement pacifique de leur différend. Simultanément, les parties doivent s’abstenir d’activités unilatérales tant que le différend n’est pas réglé, a prévenu M. Rodríguez Cuadros, en encourageant Buenos Aires et Londres à prendre des mesures de confiance en vue de reprendre des négociations directes.
Pour ce qui est du Sahara occidental, le représentant a rappelé la décision de son Gouvernement en date du 8 décembre 2020 de rétablir des relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique. Il s’est dit préoccupé par les facteurs ayant conduit à la levée du cessez-le-feu, saluant la nomination de M. Staffan de Mistura en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire général. S’agissant des opérations de maintien de la paix, le Pérou a rappelé qu’il contribuait à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), avec une compagnie de génie de 250 hommes, qui déploiera prochainement une section de déminage et une force de réaction rapide comptant 135 éléments. Son pays, a dit le représentant, est le deuxième contributeur de contingents en Amérique latine.
M. TAREK LADEB (Tunisie) a commencé par aborder la situation de l’UNRWA, en encourageant le Commissaire général à poursuivre ses efforts en vue d’élargir la base des donateurs de l’agence et forger de nouveaux partenariats. Il a espéré que la Conférence convoquée en novembre à l’initiative de la Suède et de la Jordanie permettra de renflouer le budget de l’Office. Le représentant a condamné les tentatives visant à mettre en cause l’impartialité de l’UNRWA et a plaidé pour plus d’efforts en vue de réaliser la solution des deux États et mettre un terme à l’occupation israélienne. Il faut régler cette question à tous les niveaux, a exigé le représentant, en condamnant les pratiques israéliennes dans les territoires occupés, y compris la poursuite des activités de colonisation.
La Tunisie a soutenu les efforts du Secrétaire général en faveur du maintien de la paix de l’ONU, en citant notamment l’Initiative Action pour le maintien de la paix (A4P). Elle a insisté sur les préceptes clefs du maintien de la paix, à savoir qu’il faut des mandats clairs pour les missions qui doivent disposer des ressources nécessaires à l’exécution de leurs mandats. Elle a souhaité voir les opérations de maintien de la paix soutenir les pays hôtes dans leurs efforts pour endiguer la pandémie de COVID-19. La délégation a également insisté sur la nécessité d’accroître le rôle des femmes dans les processus de paix et appelé à renforcer les mécanismes d’alerte rapide en vue d’améliorer l’efficacité des missions. La Tunisie œuvre pour la paix et la sécurité internationales, a assuré le représentant, en rappelant qu’elle participe actuellement à six missions politiques spéciales et contribue aux efforts de stabilisation au Mali.
Passant à l’information, la Tunisie a pris note des efforts déployés par le DCG dans la mise en œuvre de sa stratégie globale de communication et a salué l’initiative Verified. Elle a encouragé le Département à poursuivre ces efforts ainsi que ceux visant à promouvoir l’équité dans la vaccination contre la COVID-19. Le représentant a salué les partenariats conclus entre le Département et les réseaux sociaux, plaidant pour un accès plus équitable à l’information, y compris à travers un traitement égal des six langues officielles de l’ONU. Il a notamment souhaité que la couverture médiatique des réunions onusiennes soit élargie à d’autres langues.
M. MARC HERMANNE ARABA (Bénin) a commencé par la question du Sahara occidental en affirmant croire en la possibilité d’un règlement consensuel et durable de cette question et soutenant les efforts du Secrétaire général ainsi que les décisions pertinentes du Conseil de sécurité qui ont toutes pour finalité de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique et durable basée sur un compromis. La réalisation de ce consensus sera, selon le Bénin, d’un grand apport pour la stabilité durable de la région du Maghreb et l’intégration de cette région ainsi que celle de l’Afrique. À cet égard, le Bénin s’est félicité de l’attachement du Maroc à la conclusion d’un cessez-le-feu durable qui favorisera la relance du processus politique ainsi que de sa pleine coopération avec la MINURSO qui a permis de faire face à la pandémie de la COVID-19. Le représentant a salué la nomination de M. Staffan de Mistura en qualité d’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, dont l’une des missions principales est d’œuvrer à la réalisation d’un consensus sur la base des acquis des deux tables rondes organisées à Genève, en décembre 2018 et mars 2019. Avec la participation du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Front POLISARIO, elles ont constitué une avancée certaine dans les efforts en vue de parvenir au compromis tant souhaité, a estimé le représentant. Toutefois, leur succès reste tributaire du plein engagement de toutes les parties, a-t-il remarqué, avant d’inviter les protagonistes à faire montre d’esprit de réalisme et de compromis pour trouver les solutions justes et consensuelles de règlement définitif de cette question.
M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) s’est félicité des progrès réalisés jusqu’à présent sur la question du Sahara occidental, encourageant les deux parties à parvenir à un accord équitable, durable, consensuel et mutuellement bénéfique. Il a aussi félicité le Maroc pour ses efforts et son engagement dans la recherche d’une solution politique pacifique, et son plan de développement socioéconomique pour la zone en question.
Il a également exprimé son soutien au processus politique, déroulé sous les auspices de l’Union européenne et du Secrétaire général des Nations Unies, visant à parvenir à un accord réaliste, viable et durable sur le plan international, comme le recommandent 17 résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007.
Concernant la question des opérations de paix et des missions politiques spéciales, le délégué a reconnu leur rôle important dans chaque zone où elles sont établies, pour maintenir la paix et la sécurité internationales.
M. ZÉPHYRIN MANIRATANGA (Burundi) a déclaré que la question du Sahara occidental, sujet dont le Conseil de sécurité est saisi depuis des décennies est devenu un sujet de « discorde » au sein de la communauté internationale, alors même que la situation dans la région du Sahel exige que cette question soit définitivement résolue pour contribuer à la paix, la stabilité et le développement de cette région. C’est pour cette raison que le Burundi souhaite une solution politique, diplomatique, basé sur le compromis et le réalisme. Sa délégation soutient de ce fait le plan marocain d’autonomie, tant il répond à ces critères en plus d’être conforme au droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a estimé la délégation.
Par ailleurs, le Burundi, qui a ouvert un consulat général à Laayoun, a dit être témoin du développement économique de la région, grâce aux mesures prises par les autorités marocaines. Sa délégation félicite en outre le succès des élections générales organisées par le Maroc le 8 septembre dernier au cours desquelles le Sahara occidental a enregistré le plus haut taux de participation au niveau national. Avec ces élections, le peuple du Sahara occidental a pu élire ses « véritables représentants », a conclu le représentant.
M. JOÃO IAMBENO GIMOLIECA (Angola) a salué les mesures prises par la Quatrième Commission afin d’assurer efficacement la mise en œuvre de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux dans tous les territoires qui sont encore sous le contrôle de « puissances colonisatrices », en particulier le Sahara occidental. Il s’est félicité de la nomination récente de M. Staffan de Mistura en tant qu’Envoyé personnel pour le Sahara occidental en vue d’accélérer la mise en œuvre du « Plan des Nations Unies et de l’Union africaine (UA) ». Il est impératif que toutes les parties collaborent pour faciliter l’ensemble du processus et reconnaissent l’Envoyé personnel pour pouvoir accélérer une solution juste et durable pour la région, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Notant que le peuple sahraoui attend un référendum et la naissance de sa nation depuis environ trois décennies, le représentant a estimé que ce peuple s’est engagé de manière constructive dans le processus de paix, faisant preuve de patience, de modération et de flexibilité. Dès lors il a appelé tous les États Membres à soutenir activement le processus de paix des Nations Unies au Sahara occidental, afin de garantir la volonté du peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, à travers un référendum libre et équitable.
Passant à la situation dans le Territoire palestinien occupé, l’Angola a dénoncé la récente escalade de la violence entre Israël et la Palestine qui n’a pas seulement relancé ce conflit de plusieurs décennies au Moyen-Orient, mais également menacé les efforts de cessez-le-feu conclus en mai 2021, à la suite de la médiation de l’Égypte, de la Jordanie, du Qatar et des Nations Unies. L’Angola a dit soutenir l’exercice du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination, de même que toutes les initiatives visant à instaurer la paix et la sécurité au Moyen-Orient. Il a cité en particulier la récente Conférence ministérielle des donateurs, une initiative de la Jordanie et de la Suède, en collaboration avec l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) en vue de mobiliser des fonds pour soutenir le travail de l’Office. La délégation s’est félicitée de l’unité renouvelée au sein de la Quatrième Commission en faveur de la solution des deux États, « seule solution qui réponde à ce jour aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens à vivre dans la paix et la sécurité, tout en respectant les droits de chacun ».
Mme YOLANNIE CERRRATO (Honduras) a estimé que l’ONU doit poursuivre de manière résolue les processus d’autodétermination et d’indépendance des peuples et qu’un dialogue permanent entre les puissances administrantes, le Comité spécial de l’Assemblée générale et les peuples des territoires est nécessaire pour y parvenir. Elle a reconnu les efforts de l’Argentine et du Royaume-Uni pour faire progresser les relations bilatsérales dans le cadre du différend relatif aux îles Malvinas, aux Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et aux zones maritimes environnantes. Elle a soutenu une position constructive, « étant entendu que l’amélioration des relations bilatérales contribuera à créer les conditions pour la reprise des négociations visant à recouvrer le plein exercice de la souveraineté argentine sur lesdits territoires ».
Par ailleurs, la représentante a apprécié les efforts continus du Département de la communication globale (DCG) pour avoir su s’adapter pendant les restrictions relatives à la COVID-19. Elle a souligné l’importance du multilinguisme, l’un des principaux promoteurs de l’unité internationale et demandé au DCG de continuer ses efforts pour garantir que le multilinguisme soit pleinement respecté.
La représentante a estimé que des progrès ont été accomplis dans le renforcement de la sécurité du personnel de maintien de la paix, la protection des civils, grâce à l’Initiative Action pour le maintien de la paix (A4P) du Secrétaire général. Si elle a reconnu que des progrès ont été réalisés dans le domaine de la protection des civils, il est encore possible d’améliorer chaque mission selon le Honduras. À cet égard, la délégation a émis l’espoir que la réunion ministérielle des Nations Unies sur le maintien de la paix qui aura lieu à Séoul en décembre permettra d’exiger l’engagement des États Membres dans la promotion de l’agenda Action pour le maintien de la paix Plus (A4P+), en mettant l’accent sur l’importance de la formation et du renforcement des capacités, du soutien médical et sanitaire, de la technologie et de l’engagement communautaire. Elle a salué la hausse du nombre de femmes au sein des opérations du maintien de la paix, « une évolution encourageante qui devrait continuer à s’étendre, étant donné que les femmes apportent une valeur ajoutée significative au succès des processus de maintien de la paix et de paix en général ».
M. MICHAL MLYNÁR (Slovaquie) a félicité d’emblée le Département de la communication globale (DCG) qui, un an après le lancement de sa Stratégie mondiale de communication en 2020, et malgré les contraintes de la pandémie, a élargi la portée de ses activités et accru son engagement avec toutes les parties prenantes, y compris la société civile et les jeunes, et dans le cadre des missions de maintien de la paix.
En ce qui concerne le maintien de la paix des Nations Unies, la Slovaquie a soutenu l’initiative A4P du Secrétaire général qui fournit un cadre et une feuille de route pour les efforts collectifs en vue d’améliorer les capacités et la performance des missions. L’initiative Action pour le maintien de la paix a suscité un fort sentiment d’appropriation parmi les États Membres, ainsi que la stratégie des Nations Unies pour la parité entre les sexes pour 2018-2028, a remarqué le représentant. Mais si l’ONU doit mener des opérations de maintien de la paix au XXIe siècle, elles doivent être soutenues par des technologies dignes du XXI siècle, a-t-il exigé. La Slovaquie a approuvé la Déclaration d’engagements partagés en septembre 2018 et reste engagée à travailler à leur mise en œuvre, notamment grâce à des performances efficaces et à une conduite responsable et disciplinée de ses soldats de la paix déployés dans les opérations des Nations Unies comme l’UNFICYP et l’ONUST, mais aussi dans des missions militaires et civiles de l’UE, de l’OTAN et de l’OSCE. Elle est favorable à une participation accrue des femmes aux opérations de maintien de la paix et fière que les femmes représentent 12% des Forces armées slovaques.
Depuis longtemps, la Slovaquie a identifié la réforme du secteur de la sécurité (RSS) comme l’un des éléments clefs d’une prévention efficace des conflits et d’une reconstruction et stabilisation postconflit réussies. L’expérience de nombreuses missions de l’ONU et de l’Union africaine montre clairement qu’un processus de RSS inclusif et dirigé au niveau national peut progressivement s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité et de la fragilité, a noté le représentant, et créer un environnement propice au développement durable et à la paix. De plus, la RSS est directement liée à la protection des civils et à l’état de droit –deux tâches essentielles qui sont devenues une partie intégrante de presque toutes les opérations de paix. En tant que membre de la CCP, pour 2020-2021, la Slovaquie a résumé ses priorités en (3P): « participation, partenariats, personnes » et (3C): « cohérence, coordination et complémentarité ».
Le délégué a également rappelé que l’action antimines est une contribution importante à la paix, à la sécurité et au développement. La Slovaquie s’est activement engagée en ce sens dans la coopération et l’assistance internationales, soit sur une base bilatérale, soit dans le cadre d’activités d’organisations internationales, et a contribué au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’assistance à la lutte antimines, qui a été créé par l’Assemblée générale pour agir en tant que mécanisme responsable, rapide et peu coûteux pour débarrasser le monde de la menace des mines terrestres.
Mme LILIANA VERÓNICA BAÑOS MÜLLER (El Salvador) a réaffirmé d’emblée son attachement à l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, ainsi que son appui aux droits légitimes de l’Argentine en termes de souveraineté sur les îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes, saluant l’attitude positive de l’Argentine pour régler ce différend par le dialogue.
Pour ce qui est du Sahara occidental, la délégation a appuyé les efforts du Maroc pour trouver une solution pragmatique et réaliste à ce différend, en saluant notamment le plan marocain d’autonomie pour ce territoire le qualifiant de solution viable. El Salvador a dit soutenir le processus politique en cours sous les auspices des Nations Unies et s’est réjoui de la nomination de M. Staffan de Mistura en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental.
La représentante a ensuite soutenu la vision du maintien de la paix des Nations Unies du Secrétaire général. En tant que membre du COPUOS, El Salvador a souligné les contributions du Comité pour veiller à l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique et salué les contributions positives du programme « Espace 2030 ».
Passant à l’information, la délégation a remarqué que la crise de la COVID-19 a mis en exergue l’importance des efforts de communication de l’ONU, et, à cet égard, la représentante a insisté sur le respect de la parité linguistique dans toutes les activités du DGC. Enfin, El Salvador a estimé que la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale a un rôle indispensable dans le renforcement du multilatéralisme.
Mme POLLY IOANNOU (Chypre), en tant que pays hôte d’une opération de paix, a estimé que la présence de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix (UNFICYP) restera indispensable pour son pays tant qu’une partie de celui-ci restera sous occupation étrangère. La délégation s’est félicitée de la prochaine visite du Comité des 34 à l’UNFICYP, estimant que ce sera l’occasion de rendre la Force encore plus efficace. À cette fin, elle a proposé une série d’éléments qui devraient devenir des normes du mandat et/ou une boîte à outils de toutes les OMP de l’ONU à commencer par le fait que les missions doivent être capables de prévenir et/ou de répondre aux tentatives unilatérales d’obtenir des gains militaires sur le terrain, ainsi qu’aux violations du statu quo militaire et à la politique de fait accompli, qui constituent des pratiques illégales ou renforcent le conflit. Les développements à Varosha depuis octobre 2020, avec l’incapacité persistante de traiter et d’inverser les violations manifestes des résolutions pertinentes de la Commission spéciale des Nations Unies (CSNU), en sont un exemple. Elles doivent être en mesure de faire face aux restrictions arbitraires imposées par des acteurs non coopératifs sur le terrain qui empêchent l’opération de mettre en œuvre son mandat. En outre, elles devraient s’efforcer d’avoir une compréhension large et régionale de la situation et la partager avec le Conseil de sécurité. De plus, a souhaité la représentante, les opérations de paix doivent avoir les capacités nécessaires de protéger les civils, y compris les personnes déplacées et autres victimes des conflits, et de faciliter les réponses humanitaires, l’action contre les mines, l’établissement des faits et la collecte de preuves en cas d’atrocités, ainsi que le respect du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme. Enfin et surtout, la délégation a souligné l’importance d’une relation de coopération, de synergie et de responsabilité entre une OMP et le pays hôte.
Quant à l’amélioration de l’efficacité des missions politiques spéciales, Chypres a suggéré qu’elles doivent avoir une connaissance approfondie des circonstances locales et des racines d’un conflit et être prêtes à partager les meilleures pratiques et formules de gouvernance d’autres contextes. Les missions politiques spéciales doivent être guidées par des paramètres qui garantissent un règlement durable des différends, tels que des solutions politiques fonctionnelles, des normes démocratiques élevées qui excluent l’ingérence étrangère; des cadres solides pour l’état de droit sans concessions aux recours juridiques; le plein respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales; l’égalité sociale et économique; et l’établissement des responsabilités et les recours pour les abus subis dans un conflit. Pour Chypre, ces missions doivent également tenir compte des facteurs qui peuvent aggraver un conflit, en développant une perspective stratégique plus large y compris en termes de facteurs de crise comme les changements climatiques et la rareté des ressources. De plus, elles doivent créer un espace sûr pour que les femmes puissent contribuer de manière significative au règlement des différends, étant donné que les processus inclusifs produisent des résultats de meilleure qualité et plus viables.
M KRZYSZTOF SZCZERSKI (Pologne) a axé son intervention sur l’action antimines. Il a rappelé que les explosifs laissés par les différents groupes armés touchent les plus vulnérables, y compris les enfants, les jeunes et les personnes déplacées à l’intérieur du pays, mais aussi les ouvriers du bâtiment et agricoles, c’est-à-dire ceux qui contribuent à la reconstruction des zones touchées par le conflit. Selon l’Observatoire des mines 2020, environ 5 500 personnes à travers le monde ont été tuées ou blessées par des mines terrestres en 2019, contre 3 400 en 2013. De plus, les explosifs affectent négativement la vie sociale et la reprise économique parce qu’ils entravent l’acheminement de l’aide humanitaire, a souligné le représentant pour lequel une telle situation est inacceptable au XXIe siècle. C’est la raison pour laquelle la Pologne partage le point de vue selon lequel l’action antimines est au carrefour de la paix, de la sécurité et du développement, d’où la pertinence de son engagement dans ce domaine. En tant que facilitateur de l’UE de la résolution bisannuelle de l’Assemblée générale consacrée à ce sujet crucial, la Pologne estime avoir démontré son engagement à promouvoir les efforts pour trouver des solutions au problème de l’élimination complète des mines terrestres, des restes explosifs de guerre et des engins explosifs improvisés (EEI), conformément à la Convention d’Ottawa. L’objectif principal de la résolution Assistance à la lutte antimines est d’exprimer le soutien aux efforts en termes d’action antimines menés par les Nations Unies, les États et d’autres organisations du monde entier. La résolution souligne en outre les besoins spécifiques des personnes handicapées et prend en compte une perspective tenant compte du genre et de l’âge. La Pologne a saisi cette occasion pour remercier les délégations ayant participé aux travaux sur ce texte avant d’appeler tous les États Membres à la coparrainer.
La Pologne est convaincue de l’importance de contribuer à l’action antimines, notamment à travers le Service de la lutte antimines de l’ONU (UNMAS), qui est un partenaire fiable que la Pologne soutient financièrement depuis 2015. Elle a dit ne pas douter du fait que les projets sous la coordination de l’UNMAS méritent un soutien financier et politique. C’est la raison pour laquelle elle est préoccupée par la baisse du niveau de financement international pour l’action antimines au cours des dernières années sachant que certains pays touchés par les mines dépendent de cette forme de soutien international. Pour conclure, la Pologne s’est dite convaincue que l’action antimines est cruciale pour la réalisation du Programme 2030 et pour aider les communautés à renouer avec la sécurité et la dignité humaine.
M. HENRIQUE ADRIANO DA SILVA (Guinée-Bissau) a dit que la meilleure approche au Sahara occidental est le dialogue entre les parties impliquées sous les auspices des Nations Unies. Le représentant a affirmé que le plan marocain d’autonomie est la voie pour sortir de l’impasse, saluant les efforts du Maroc pour développer le Sahara occidental y compris les soins apportés aux Sahraouis dans la lutte contre la COVID-19.
M. FRANCISCO DUARTE LOPES (Portugal) a salué les efforts incessants de l’ONU pour que, malgré les défis de la pandémie actuelle, les opérations de maintien de la paix soient en mesure de remplir leurs mandats, tout en veillant à la sécurité des soldats de la paix et des populations des pays hôtes. L’engagement du Portugal à cet égard est illustré par sa participation continue aux opérations, a souligné le représentant, en citant la présence actuelle de ses troupes en République centrafricaine, au Mali, au Soudan du Sud et en Colombie. Il a réitéré son plein soutien à l’initiative Action pour le maintien de la paix, ainsi que sa stratégie de mise en œuvre, Action pour le maintien de la paix Plus, en estimant qu’il faut continuer de soutenir la réforme du Secrétaire général et mettre pleinement en œuvre la Déclaration d’engagement.
La délégation a ensuite plaidé en faveur d’une approche globale et intégrée, dans le cadre de laquelle le maintien de la paix serait imbriqué avec des actions visant à promouvoir le développement durable, le respect des droits humains et les libertés fondamentales. Elle s’est dite consciente du fait que la prévention des conflits et la consolidation de la paix étaient de plus en plus liées à la réduction de la pauvreté. Le Portugal s’est dit en outre favorable à une collaboration plus étroite avec les organisations régionales pour assurer l’appropriation nationale des processus de paix. Cependant, a noté le représentant, les opérations de paix ne peuvent fonctionner efficacement sans les ressources matérielles et financières adéquates. En plus de payer ses contributions au maintien de la paix dans son intégralité, le Portugal s’est volontairement acquitté de ses obligations financières jusqu’à la fin de l’année, sur la base des estimations provisoires avec le barème actuel des quotes-parts, s’est félicitée la délégation.
Passant à la question de l’information, le représentant a mis l’accent sur l’importance d’une utilisation efficace du multilinguisme, qui reste un facteur clef pour que les messages de l’ONU puissent atteindre le plus large éventail de publics dans le monde et pour mobiliser le soutien pour l’ONU. Dès lors, le Portugal est d’avis que le Département des technologies de l’information et des communications mondiales devrait étendre davantage l’utilisation de langues à portée mondiale, telles que le portugais, dans les documents et communications pertinents.
Mme JELENA PLAKALOVIĆ (Serbie) a déclaré que le déploiement des Forces armées serbes dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies et de l’Union européenne est un élément important de la politique étrangère de son pays. Selon l’ONU, elle occupe la huitième place en Europe et la quarante-septième place dans le monde, mais c’est l’un des plus importants contributeurs européens par habitant aux opérations onusiennes, a-t-elle souligné. Depuis 2002, près de 4 900 membres de l’armée serbe ont été déployés dans des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et de l’Union européenne. La représentante a souligné que les membres de l’armée serbe sont engagés dans cinq opérations de maintien de la paix des Nations Unies, avec une participation plus nombreuse au Liban -FINUL (177 hommes) et en République centrafricaine- MINUSCA (76 hommes). Elle a noté que son pays accorde une attention particulière à l’engagement des capacités médicales militaires dans des environnements étrangers. Ainsi, l’hôpital militaire de niveau 2+ dans la MINUSCA est considéré comme l’une des institutions médicales les plus prestigieuses des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Quant à l’engagement de l’hôpital militaire en République centrafricaine, il représente le summum de la contribution de la Serbie au maintien de la paix de l’ONU, a-t-elle souligné. Les membres de l’armée serbe, sont actuellement déployés dans la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), mais aussi en République démocratique du Congo et au Moyen-Orient.
En ce qui concerne la contribution de la Serbie aux futures opérations de maintien de la paix des Nations Unies et aux opérations et missions de l’Union européenne, Mme Plakalović a affirmé qu’elle ne diminuera pas. En outre, la Serbie soutient pleinement les initiatives Action pour le maintien de la paix (A4P) et Action pour le maintien de la paix Plus (A4P +), et attache une importance particulière à la hausse du nombre de femmes dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. À l’heure actuelle, il y a 42 femmes activement engagées, ce qui représente près de 16% du nombre total de militaires déployés. À l’hôpital militaire de la MINUSCA, il y a 35 femmes, ce qui représente 45,45% du nombre total de personnel médical déployé.
M. CARLTON RONNIE HENRY (Sainte-Lucie) a déploré que 61 ans après la déclaration « historique » qui reconnaît que tous les peuples ont un droit inaliénable à la liberté totale, à l’exercice de leur souveraineté et à l’intégrité de leur territoire national, 17 pays ne peuvent toujours pas exercer leur droit à l’autodétermination, la promesse de décolonisation n’étant toujours pas tenue, en particulier pour les petits territoires insulaires non autonomes des Caraïbes et du Pacifique. À cet égard, Sainte-Lucie réitère son plein soutien aux principes énoncés dans la résolution 1514 de l’Assemblée générale et reconnaît la nécessité de lever le voile du colonialisme si nous ne voulons laisser personne de côté.
Le représentant a également rappelé que son pays, bien après avoir traversé ce processus de décolonisation continue d’y accorder une grande importance, en particulier dans le contexte de la quatrième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme. Sainte-Lucie se félicite alors de la convocation et des résultats du séminaire régional des Caraïbes sur la mise en œuvre de la quatrième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme qui s’est tenue à la Dominique du 25 au 27 août 2021. Elle a encouragé les puissances administrantes à fournir au Comité spécial des informations appropriées concernant l’état de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 dans les territoires non autonomes, conformément à l’Article 73 de la Charte des Nations Unies.
S’agissant enfin de la question du Sahara occidental, Sainte-Lucie continue d’exprimer son soutien aux tables rondes et aux discussions qui ont eu lieu avec la participation de l’Algérie, du Maroc, de la Mauritanie et du Front POLISARIO. Elle a réitéré aujourd’hui son appui à une solution juste et mutuellement acceptable entre les parties par le dialogue et conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. La délégation prend également note des options envisagées et des engagements pris par le Maroc pour résoudre cette question, comme en témoignent les différentes initiatives entreprises par ce pays, notamment l’assistance prêtée dans le cadre de la lutte contre la COVID-19.
M. YOUSSOUF ADEN MOUSSA (Djibouti) a exprimé sa profonde préoccupation face à la récente hausse des attaques contre les soldats de la paix et des campagnes de désinformation prenant pour cible les opérations de maintien de la paix de l’ONU. En tant que pays contributeur de troupes, Djibouti a exhorté toutes les parties prenantes à prendre les mesures nécessaires pour améliorer la sûreté et la sécurité des soldats de la paix, afin de mettre en œuvre efficacement leur mandat, notamment grâce à une meilleure sensibilisation et mise à disposition de ressources adéquates. Sa délégation a, en outre, appelé toutes les parties prenantes à prendre les mesures nécessaires pour parvenir à une meilleure représentation des femmes, en commençant par l’identification des besoins spécifiques et des incitations, et la préparation d’installations adaptées.
S’agissant de la question du Sahara occidental, le représentant s’est félicité de l’adoption de la résolution 2602 (2021), qui proroge d’un an le mandat de la MINURSO et réaffirme, selon lui, avec cette dix-huitième résolution consécutive, le sérieux et le travail constructif de l’initiative marocaine d’autonomie. Djibouti tient à réaffirmer son soutien au processus politique onusien afin de parvenir, au travers du dialogue, à une solution politique, réaliste, pragmatique, et acceptée par toutes les parties. Sa délégation s’est félicitée de la nomination de Staffan de Mistura en tant que nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général et de la reprise du processus des tables rondes avec les mêmes participants et dans le même format.
Concluant, le représentant a dit reconnaître le rôle « précieux » joué par les missions politiques spéciales sur un large éventail de questions, notamment la prévention des conflits, la médiation, les bons offices et la consolidation de la paix. Il a souligné l’importance du principe de l’appropriation nationale dans le cadre des efforts de consolidation de la paix et appelé lesdites missions politiques à renforcer la coordination avec les pays hôtes. Nous restons déterminés à soutenir tous les efforts visant à garantir l’efficacité des missions politiques spéciales, notamment en réitérant notre appel à ce qu’elles soient financées selon les mêmes critères, méthodologies et mécanismes que ceux utilisés pour financer les opérations de maintien de la paix, a-t-il dit.
Au sujet de la situation au Sahara occidental, M. ALCÍNIO CRAVID E SILVA (Sao Tomé-et-Principe) a salué la tenue de tables rondes en décembre 2018 ainsi qu’en mars 2019, auxquelles ont participé le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Front POLISARIO; il a également salué la volonté des parties de participer à une troisième table ronde, en vue de parvenir à une solution négociée. Louant le plan marocain d’autonomie pour parvenir à une « solution politique négociée, pragmatique et durable » au Sahara occidental, le délégué santoméen a tout autant salué les « réformes institutionnelles et économiques » engagées par le Maroc, qui ont contribué à l’amélioration des conditions de vie et apporté « le bien-être aux populations du Sahara ». En tant qu’« alternative crédible » au règlement des différends, l’orateur a apporté son plein appui au processus politique en cours, et appelé toutes les parties prenantes à faire preuve de compromis.
M. TEBURORO TITO (Kiribati) a regretté que les droits de tous les pays et peuples coloniaux ne soient pas toujours respectés. Il a espéré que l’ONU, un jour, réalisera leur rêve de sortir ces populations du joug du colonialisme et de trouver leur place au sein de la communauté des nations. Il faut répondre rapidement aux appels en faveur de l’autodétermination, a renchéri le délégué, en questionnant la volonté de l’ONU de réaliser ce droit fondamental. Il ne faut pas laisser ces enjeux sans réponse pendant encore des décennies, car cela risque de dégénérer en crise humanitaire, a averti le représentant. Nous serons jugés à l’aune de nos actes, a-t-il dit, en exhortant à prendre des mesures pour que les 17 territoires non autonomes puissent exercer leur droit dès que possible. Le représentant a dénoncé la course aux gains, aux ressources, à la croissance des puissances coloniales, qui se fait au détriment des droits et des cultures des peuples autochtones. Notant les différentes formes d’autodétermination choisies par les peuples autochtones, la délégation a assuré qu’ils doivent avoir le droit de revoir leur forme d’autonomie, a demandé le délégué. En ce qui concerne le Sahara occidental, le représentant a encouragé les parties à reprendre les négociations sous l’égide de l’ONU.
Mme CECILIA FORGBE MC GILL (Libéria) a axé son intervention sur la question du Sahara occidental, saluant la campagne de vaccination menée sur place contre la COVID-19 par le Maroc. La représentante s’est dite convaincue qu’une solution politique à ce conflit de longue date contribuera à la sécurité et à la stabilité de la région du Sahel. Le Libéria a appelé à une reprise rapide du processus politique, sous l’égide des Nations Unies, souhaitant la reprise des tables rondes facilitées par le prédécesseur de M. Staffan de Mistura, le nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental. Le Libéria a en outre salué le prolongement du mandat de la MINURSO et appelé toutes les parties concernées à rester engagées dans le cadre du processus politique.
M. IBRAHIMA KOMARA (Guinée) a déclaré que la stabilité de la région du Sahel dépend à bien des égards de la résolution de la question du Sahara occidental. Pour cette raison, la délégation salue la nouvelle dynamique enclenchée par les négociations en cours et la désignation d’un nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général. La Guinée a en outre appelé les parties à des négociations politiques sur la base d’une solution réaliste et pragmatique. Elle a salué à ce titre le plan marocain d’autonomie, se félicitant de la tenue d’élections qui ont vu le Sahara occidental arriver en tête du taux de participation. Sa délégation a souhaité en conclusion que les prochaines tables rondes de Genève aboutissent à des résultats « plus probants ».
Droits de réponse
Le Royaume-Uni a réagi aux interventions du Pérou, du Honduras et d’El Salvador en réaffirmant n’avoir aucun doute quant à sa souveraineté sur les Îles Falkland, ni sur le droit à l’autodétermination de ses habitants. Le référendum organisé en 2013 a confirmé que le peuple ne souhaite pas de discussion sur la souveraineté de ces îles. La délégation a également réfuté l’argument selon lequel le droit à l’autodétermination ne s’applique pas à ce différend en affirmant qu’il n’y avait pas d’habitants sur ces îles auparavant et que personne n’en a été chassé.
La RPDC a répondu à la déclaration faite par Israël lors de la dernière séance de la Quatrième Commission, rejetant les allégations faites à son encontre, notamment pour ce qui est de sa riposte à la pandémie de COVID-19. Les mesures visant à protéger la vie et la sécurité de la population sont une question intérieure, lui a rappelé la RPDC « qui ne demande à personne de s’en préoccuper ». Qu’en est-il d’Israël cependant, a demandé la délégation, estimant qu’il n’était pas qualifié pour parler de droits de l’homme quand ses propres pratiques et ses atteintes aux droits humains des Palestiniens dans les territoires occupés en sont une violation flagrante.
L’Argentine a rappelé que les îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes font partie intégrante de son territoire national. Ces îles ont été illégalement occupées par le Royaume-Uni et font l’objet d’un différend de souveraineté entre les deux pays, a rappelé le représentant en prenant à témoin les 10 résolutions sur la question adoptées par l’Assemblée générale qui reconnaissent l’existence de ce différend de souveraineté. L’Assemblée générale exhorte les deux parties à reprendre les négociations afin de trouver une solution durable, a dit l’Argentine, pour qui le Comité spécial de la décolonisation s’est également prononcé sur cette question de la même manière que l’Assemblée générale. L’Argentine a regretté l’interprétation « erronée » du Royaume-Uni des situations passées au XIXe siècle pour justifier son occupation illégale de l’archipel. Pour le délégué argentin, le principe d’autodétermination des peuples ne s’applique pas dans le cas de ces îles, et le vote qui y a été organisé en 2013 n’a aucune valeur juridique et n’affecte pas le droit souverain de l’Argentine. Les populations de l’archipel sont protégées par la Constitution de l’Argentine, a proclamé le représentant, en réaffirmant les droits de son pays sur les Malvinas, qui font partie de notre territoire national.