En cours au Siège de l'ONU

Soixante-seizième session,
11e séance plénière - après-midi
CPSD/739

Les processus de décolonisation des Îles Falkland (Malvinas), de Gibraltar et du Sahara occidental provoquent des antagonismes à la Quatrième Commission

Cet après-midi, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi son débat général conjoint, au cours duquel a été entendue la première intervention d’une « Puissance administrante » de certains territoires non autonomes toujours inscrits sur la liste du Comité spécial de la décolonisation et de la Quatrième Commission.

Le Royaume-Uni a ainsi défendu sa position vis-à-vis de ses territoires d’outre-mer, décrivant leurs relations comme « modernes » et fondées sur le partenariat, les valeurs communes et le droit de leurs peuples de « choisir de rester britanniques ».  Ce sont, a dit le représentant, des relations qui présentent des avantages et des responsabilités mutuels, le Gouvernement britannique assurant la sécurité et la bonne gouvernance.  La délégation a notamment mis en avant la responsabilité que son pays a assumée pendant la pandémie de COVID-19 pour veiller à ce qu’aucun territoire ne manque d’équipement de protection individuelle, de tests de dépistage, de produits médicaux et de vaccins.

Elle a précisé qu’à l’issue du « Brexit », les Gouvernements du Royaume-Uni, de Gibraltar et de l’Espagne s’étaient mis d’accord sur un cadre politique pour voir comment un futur accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne pourrait fonctionner dans l’intérêt de toutes les parties.  Le Royaume-Uni a toutefois réaffirmé qu’il ne s’engagerait dans aucun processus de négociation sur la souveraineté de Gibraltar qui « mécontenterait » ses habitants.

Répondant en outre aux nombreuses interventions de pays d’Amérique latine et des Caraïbes, dont le Paraguay, la Colombie et la Bolivie aujourd’hui, qui soutiennent la revendication de souveraineté de l’Argentine sur les Îles Falkland (Malvinas), le Royaume-Uni a dit ne pas douter de la sienne sur cet archipel, ni du droit à l’autodétermination des habitants des Falkland qu’ils ont d’ailleurs exercé lors du référendum de 2013, quand 99,8% d’entre eux se sont prononcés pour le maintien de leur statut actuel, celui de territoire britannique.  Ce peuple ne veut pas de dialogue sur la souveraineté et sa position doit être respectée, a tranché le représentant, qui a néanmoins espéré des relations plus fortes et constructives avec l’Argentine.

Les positions du Royaume-Uni lui ont valu des droits de réponse circonstanciés de l’Espagne et de l’Argentine, respectivement.  Pour ce qui est du Sahara occidental, l’Algérie a réitéré sa position de longue date selon laquelle le peuple sahraoui doit pouvoir exercer son droit à l’autodétermination dans le cadre d’un référendum et que les deux parties à ce conflit sont le Maroc et le Front POLISARIO.  Elle a catégoriquement rejeté les accusations du Maroc « qui cherche à la faire passer pour l’un des protagonistes de ce conflit ».  En effet, le représentant du Maroc, dans l’exercice de son droit de réponse, avait accusé l’Algérie d’être l’une des « parties principales » au différend relatif au « Sahara marocain », à travers le Front POLISARIO, qu’elle finance « généreusement avec l’argent du contribuable algérien ».

La viabilité des activités spatiales a également retenu l’attention des intervenants de cet après-midi.  La Suisse a notamment salué le fait que le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) ait pu faire des progrès malgré la pandémie, en citant notamment l’adoption de son Programme spatial 2030 et le démarrage des travaux du nouveau Groupe de travail sur la viabilité à long terme des activités spatiales.  Certains pays en développement ont défendu leur droit de pouvoir tirer parti du potentiel des utilisations pacifiques de l’espace au service du développement.  De son côté, la Fédération de Russie a réitéré son appel à l’Assemblée générale pour qu’elle organise un débat de fond sur l’exploration des ressources spatiales, en particulier de la Lune.  En attendant, la délégation a réclamé le strict respect du Traité de 1967 sur les principes régissant les activités des États en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et autres corps célestes. 

La Quatrième Commission poursuivra son débat général conjoint le mercredi 27 octobre, à partir de 15 heures.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL CONJOINT

M. ALBERTO ESTEBAN CABALLERO GENNARI (Paraguay) a insisté sur le défi que pose toujours la décolonisation en saluant le travail du Comité spécial des Vingt-Quatre à cet égard et en appelant la communauté internationale à redoubler d’efforts pour permettre aux 17 territoires non autonomes d’exercer leur droit à l’autodétermination.  La construction d’un monde plus juste au lendemain de la COVID-19 peut se faire par la paix, a affirmé le représentant, en ajoutant que l’Université pour la paix, qui se trouve au Costa Rica, peut jouer un rôle important à cet égard.  Le Paraguay a également encouragé les États Membres à soutenir le maintien de la paix de l’ONU, et notamment l’initiative Action pour le maintien de la paix.  Le Paraguay joue un rôle actif dans les opérations de maintien de la paix, a expliqué le représentant, puisqu’il déploie des contingents « bien formés » dans son centre dédié à cet effet.  Il veille à accroître la participation des femmes aux contingents qu’il fournit, a-t-il assuré, avant de soutenir la politique de tolérance zéro pour les actes d’exploitation et d’atteintes sexuelles commises par le personnel de maintien de la paix.  En ce qui concerne le différend des îles Malvinas, le Paraguay a soutenu la revendication de souveraineté de l’Argentine et appelé au dialogue en vue de mettre fin pacifiquement à ce différend.  Avant de conclure, la délégation a plaidé en faveur du multilinguisme, le représentant estimant qu’il convient d’utiliser davantage l’espagnol pour garantir la participation plus efficace de tous les États Membres aux activités de l’ONU. 

M. HAI ANH PHAM (Viet Nam) a estimé qu’il convient de renforcer la coopération avec l’ONU pour accélérer la décolonisation.  À cette fin, il faut s’assurer que les puissantes administrantes puissent faire face aux nouveaux enjeux, a-t-il déclaré.  Il a ensuite affirmé que les opérations de maintien de la paix de l’ONU restent un des outils majeurs à la disposition de l’Organisation.  Il a déclaré que le mandat de chaque mission doit être déterminé en fonction des situations particulières et des ressources disponibles, avant de rappeler que des soldats vietnamiens ont été déployés dans des hôpitaux au Soudan du Sud.  Le représentant s’est ensuite dit préoccupé par la situation des réfugiés palestiniens à Gaza, qui sont touchés par la pandémie et vivent dans des conditions désastreuses.  Il s’est dit favorable à la création d’un État palestinien avec pour capitale Jérusalem-Est, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies.  Il a exhorté les États Membres à verser à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à hauteur de 6,1 millions de dollars supplémentaires.

Passant à la question des mines antipersonnel, la délégation a rappelé que les effets à retardement des restes explosifs de guerre se font encore ressentir dans son pays.  Le représentant a salué les ONG qui luttent contre le danger posé par les restes d’explosifs de guerre et les mines antipersonnel.  Le déminage doit être un processus qui tient compte des besoins nationaux avec une sensibilisation aux risques à tous les échelons, a ajouté le Viet Nam, avant de se réjouir de coopérer avec les États Membres sur cette question.

Mme HAJER MOHAMED AMEEN (Bahreïn) a réitéré l’appui de sa délégation aux efforts de paix au Moyen-Orient et à la création d’un État palestinien indépendant.  Elle a rappelé le soutien de sa délégation aux droits des Émirats arabes unis sur les trois îles de la Grande-Tumb, de la Petite-Tumb et d’Abou Moussa.  La représentante a demandé à l’Iran de revenir au dialogue sur la question, avant d’insister sur l’importance de préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale du Maroc sur le Sahara occidental.

M. KYAW MOE TUN (Myanmar) a estimé que les missions politiques spéciales sont un atout précieux pour maintenir la paix et la sécurité internationales en accompagnant les États Membres dans leurs efforts historiques de changement.  Il s’est ensuite félicité de l’importance de la huitième session d’examen du fonctionnement des missions politiques spéciales qui, cette année, met l’accent sur la façon dont les missions s’acquittent de leur mission dans le contexte de la pandémie de COVID-19.  Le représentant a rappelé que cinq missions politiques spéciales ont été déployées au Myanmar sous la houlette du Conseil de sécurité.  Il a aussi indiqué que son pays a appuyé l’ouverture, en janvier 2019, du Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général au Myanmar, qui fonctionnait parfaitement jusqu’au coup d’État militaire.  Il a remercié les partenaires internationaux d’avoir appuyé le rétablissement de la démocratie au Myanmar.

Par ailleurs, le représentant du Myanmar a particulièrement salué le discours de la Secrétaire générale adjointe à la communication, Mme Flemming, qui a, le 15 octobre dernier, souligné l’importance de la liberté de l’information.  « Dans un pays où l’armée dispose du pouvoir absolu, le Myanmar est devenu un cimetière diplomatique », a regretté le représentant.  « La liberté d’expression et d’information est foulée au pied dans de nombreuses régions du Myanmar où l’armée a coupé les connections Internet », a conclu le représentant du Myanmar avant de dire sa détermination à reconstruire le pays « en mieux » après le départ de la junte.

M. ADRIAN DOMINIK HAURI (Suisse) a salué d’emblée le rôle joué par les opérations de maintien de la paix dans la prévention des conflits et le maintien de la paix.  La délégation a félicité le Département des opérations de paix pour la réactivité et la flexibilité dont il a fait preuve tout au long de la pandémie pour que les missions puissent rester opérationnelles.

La Suisse a souligné le fait que ces missions ne peuvent être efficaces que si elles impliquent tous les acteurs concernés, y compris les gouvernements et les communautés des pays hôtes.  C’est notamment le cas de la mission politique spéciale en Libye, où la Suisse, aux côtés de ses partenaires, veille à inclure les acteurs non étatiques.  Le délégué a également insisté sur l’importance de la participation des femmes aux processus de paix, estimant que cela ne peut plus être mis en cause.

La Suisse a ensuite appelé à intégrer toutes les facettes des crises dans les mandats des missions et à les ajuster au fur et à mesure, si besoin.  À cet égard, le représentant a notamment parlé des risques climatiques dans les zones de déploiement.  Il a salué les efforts des missions politiques spéciales ayant déjà un tel mandat comme celle en Somalie.  Enfin, les missions onusiennes doivent disposer de mandats adaptés aux contextes où elles sont déployées.  La Suisse a insisté aussi sur une planification avec des jalons prédéfinis et sur des mécanismes de suivi efficaces.  La Commission de consolidation de la paix est essentielle à cet égard, a ajouté le représentant.

En ce qui concerne le COPUOS, la Suisse a salué les progrès accomplis « malgré la pandémie » et notamment l’adoption de son Programme spatial 2030 et le démarrage des travaux du nouveau Groupe de travail sur la viabilité à long terme des activités spatiales.  Il s’agit d’une question prioritaire pour la Suisse, a expliqué le représentant, en rappelant que sa délégation organise une table ronde ce jeudi sur cette problématique.

M. MAISOON HASSAN AIDAH (Émirats arabes unis) a réitéré la foi de son pays dans la coexistence pacifique et dans le règlement pacifique des différends.  Sur la question palestinienne, il a estimé que la seule solution possible est la solution des deux États avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Toutes les activités et pratiques qui compromettent la solution des deux États doivent cesser, a-t-il demandé.  Il faut préserver le statut juridique de Jérusalem pour que les croyants puissent pratiquer leur religion et la Jordanie doit rester le garant des Lieux saints de la ville.

Le représentant émirati a ensuite souligné le rôle fondamental de l’UNWA.  « Nous apportons notre contribution avec l’aide humanitaire et tentons de répondre aux besoins des femmes et des enfants », a-t-il déclaré.  Entre 2013 et 2021, nous avons versé 832 millions de dollars pour développer les territoires palestiniens occupés, a fait valoir la délégation, en soulignant que son pays avait apporté une assistance pour lutter contre la pandémie dans la bande de Gaza et envoyé des vaccins.  « Entre 2010 et 2021 nous avons soutenu l’UNRWA à hauteur de 216 millions de dollars », a-t-il affirmé.  En outre, la délégation a apporté son soutien au plan marocain d’autonomie sur le Sahara occidental.  Elle s’est félicitée de la tenue de deux tables rondes réunissant les parties en 2018 et 2019, appelant à la reprise des négociations.  Les Émirats arabes unis ont ouvert un consulat dans le Sahara marocain, ce qui témoigne de notre soutien à la souveraineté marocaine, a-t-il déclaré.

Soutenant le principe de l’autodétermination des peuples et le respect de la souveraineté territoriale des États, le représentant a estimé que tous les États Membres doivent soutenir les principes de la Charte.  Il a insisté sur le droit des Émirats arabes unis en ce qui concerne les trois îles du golfe Persique, de la Grande-Tumb, de la Petite-Tumb et d’Abou Moussa qui sont détenus par l’Iran alors que tous les documents historiques montrent que les îles sont émiraties.

Enfin, concernant l’espace extra-atmosphérique, le représentant a rappelé que les Émirats avaient lancé la station Hope qui a atteint Mars grâce à des partenariats noués avec des agences spatiales du monde entier, mis sur pied dès 2014.  Il a annoncé une deuxième mission d’exploration de l’espace qui mettra l’accent sur les planètes plus petites.

M. HALIDOU SAVADOGO (Burkina Faso) a réaffirmé son soutien au processus politique en cours au Sahara occidental, mené sous l’égide du Secrétaire General, qui vise à parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis à ce différend régional, comme recommandé par les 17 résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007. 

En ce qui concerne les questions relatives à l’information, le représentant a salué le Département de la communication globale (DCG) pour les efforts déployés dans le contexte de la pandémie.  Nonobstant le rôle important que jouent les réseaux sociaux, il importe de noter que les moyens traditionnels de communication tels que la radio, la presse écrite, la télévision demeurent la principale source d’information pour de nombreuses populations du monde en général et pour celles des pays en développement en particulier, a-t-il souligné.  Il a réitéré son appel à la nécessité de traiter toutes les langues officielles de l’ONU sur un pied d’égalité dans toutes les activités du Département.

Par ailleurs, M. Savadogo a noté que le Burkina Faso reste présent au sein des opérations de paix, sous la forme de personnels militaires, de police, de sécurité pénitentiaire et civiles.  Ainsi, son pays demeure l’un des principaux contributeurs à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) avec 1 257 militaires au 31 juillet 2021.  Confronté à un contexte sous-régional marqué par la violence et le terrorisme, le Burkina Faso s’est réjoui de sa coopération avec la Commission de consolidation de la paix.

Mme GLORIYA A. AGARONOVA (Fédération de Russie) a réitéré son appel à l’Assemblée générale pour qu’elle organise un débat de fond sur l’exploration des ressources spatiales, en particulier de la Lune.  En attendant, la représentante a réclamé le strict respect du Traité de 1967 sur les principes régissant les activités des États en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes.  Elle a par ailleurs salué l’impartialité de l’UNRWA qui mérite un financement adéquat.  Pour ce qui est des opérations de paix et des missions politiques spéciales, elle a rappelé que leur tâche principale est le règlement pacifique des conflits et le renforcement des capacités des pays hôtes.  Saluant pour finir le travail du Département de la communication globale (DCG) durant la pandémie de COVID-19, elle a insisté sur le multilinguisme et la « fiabilité » des informations.  Elle a aussi estimé que la question de la décolonisation ne sera pas réglée tant que ne le sera pas la situation de Porto Rico. 

M. BADER A. ALMUNAYEKH (Koweït) a exhorté la communauté internationale à apporter toute l’aide nécessaire à l’UNRWA pour qu’il puisse répondre aux besoins des sept millions de réfugiés palestiniens.  L’UNRWA, a-t-il souligné, est toujours le « pipeline de la vie » pour ces millions de Palestiniens.  Après avoir remercié le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien pour continuer de mettre en lumière les problèmes palestiniens, le représentant a exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il applique la résolution 2334 du Conseil de sécurité et lève le blocus de Gaza, en place depuis 14 ans.  Il faut mettre fin à l’occupation de la Cisjordanie et favoriser l’avènement de la solution des deux États, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément à l’Initiative de paix arabe.  Le représentant a aussi appelé à la poursuite des recherches sur les disparus koweïtis durant le conflit avec l’Iraq.  Il a conclu en saluant « la pertinence » du plan marocain d’autonomie pour le Sahara. 

M. SULTAN MOHAMMED THANI AL FAZARI (Oman), a attribué l’existence de la question palestinienne à la non-application des résolutions pertinentes et au fait que la Puissance occupante, Israël, fait fi du droit international.  Il a dit soutenir la solution des deux États et a appelé, à son tour, à des pressions sur Israël pour qu’il mette fin à la colonisation « illégale » du Territoire palestinien occupée et à l’occupation du Golan syrien.  Passant à l’utilisation pacifique de l’espace, le délégué a passé en revue les applications possibles pour le développement, avant de soutenir les recommandations en faveur d’une coopération renforcée pour ouvrir aux pays en développement l’accès à tous les avantages.  Préoccupé par la question du Sahara occidental, il a encouragé la poursuite des efforts de l’ONU, non sans estimer le plan marocain d’autonomie qui offre une solution « réaliste et viable ».

M. JAMES PAUL ROSCOE (Royaume-Uni) a souligné qu’avec les territoires d’outre-mer, son pays entretient des relations « modernes » et fondées sur le partenariat, les valeurs communes et le droit du peuple de chacun de ces territoires à « choisir de rester britannique ».  Ce sont, a dit le représentant, des relations qui apportent des avantages et des responsabilités mutuels; le Gouvernement britannique assurant la sécurité et la bonne gouvernance.  Nous avons démontré cette responsabilité, a-t-il insisté, pendant la pandémie de COVID-19 quand nous avons veillé à ce qu’aucun territoire ne manque d’équipement de protection individuelle, de tests de dépistage ou de produits médicaux.  Nous avons fourni des vaccins à tous les territoires mêmes aux plus éloignés et nous sommes extrêmement fiers de ce travail. 

Nous attendons des gouvernements des territoires, a poursuivi le représentant, qu’ils respectent les mêmes normes élevées s’agissant de l’état de droit, des droits de l’hommes et de l’intégrité de la vie publique, sans oublier l’accès aux services publics et la promotion de communautés fortes.  Le Royaume-Uni, a encore dit le représentant, tient régulièrement des discussions avec chacun des territoires mais aussi, chaque année, un Conseil ministériel conjoint, pour faire avancer les priorités collectives.  Le développement démocratique des territoires se poursuit, a indiqué le représentant, en parlant des élections qui ont eu lieu cette année, aux Îles Caïmanes, aux Îles Turques et Caïques et à Sainte-Hélène, et de celles qui sont prévues le 4 novembre, aux Îles Falkland. 

Après le « Brexit », a indiqué le représentant, les Gouvernements du Royaume-Uni, de Gibraltar et de l’Espagne se sont mis d’accord sur un cadre politique pour voir comment un futur accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne pourrait fonctionner dans l’intérêt de toutes les parties.  Notre engagement en faveur de Gibraltar demeure inchangé et nous ne signerons aucun arrangement qui placerait malgré lui le peuple de Gibraltar sous la souveraineté d’un autre État, a martelé le représentant.  Nous réaffirmons que nous n’engagerons aucun processus de négociation sur la souveraineté qui mécontenterait Gibraltar.

Réaffirmant la souveraineté du Royaume-Uni sur les Îles Falkland, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes, le représentant a dit ne pas douter non plus du droit des habitants des Îles Falkland à l’autodétermination qu’ils ont d’ailleurs exercé pendant le référendum de 2013, quand 99,8% d’entre eux se sont prononcés pour le maintien de leur statut actuel, celui de territoire britannique.  Ce peuple ne veut pas de dialogue sur la souveraineté et sa position doit être respectée.  Le représentant a espéré des relations plus fortes et plus productives avec l’Argentine.  Mais, a-t-il prévenu, nous demeurerons fermement et pleinement engagés en faveur des droits des habitants des Îles Falkland, ce qui veut dire, pas de dialogue sur la souveraineté tant qu’ils ne le souhaiteront pas.  Le représentant a aussi réaffirmé la souveraineté de son pays sur le territoire britannique de l’Océan, laquelle remonte à 1814.

Dans une région menacée par les acteurs étatiques et non étatiques, l’emplacement stratégique des infrastructures de défense britanniques et américaines sont une contribution importante à la sécurité régionale et internationale et à la lutte contre les défis les plus dangereux de notre monde.  Nous cèderons notre souveraineté à Maurice quand le territoire ne sera plus nécessaire aux objectifs liés à la défense.  Mon pays, a indiqué le représentant, verse en ce moment environ 50 millions de dollars pour améliorer les conditions de vie des Chagossiens qui vivent à Maurice, aux Seychelles et au Royaume-Uni.  Il a conclu, en appuyant l’appel que le Secrétaire général lance dans « Notre Programme commun », en faveur d’une utilisation pacifique, sûre et durable de l’espace extra-atmosphérique.  Il s’est aussi attardé sur les ambitions de la stratégique spatiale britannique.

M. MARWAN A.T. ABUSREWEL (Libye) a salué le travail du Département de la communication globale dans le cadre de la lutte mondiale contre la pandémie et des autres crises planétaires.  Toutefois, a ajouté le représentant, le Département devrait également communiquer sur le règlement pacifique des conflits, le rôle et les droits des femmes ou encore les changements climatiques.  S’il veut toucher un public plus large, ce Département doit communiquer dans le plus de langues possibles.  Venant à la question palestinienne, le représentant a dénoncé la non-application des résolutions de l’ONU, et l’absence de perspective quant à la solution des deux États.  Il a imputé cette situation à Israël qui poursuit ses politiques d’agression dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.  Il est temps, a-t-il martelé, que les Palestiniens créent leur État indépendant. 

Quant à la Libye, le représentant a dénoncé les victimes civiles des engins explosifs et la présence de troupes étrangères.  Nous sommes prêts, a-t-il dit, à lancer l’action antimines, en commençant un programme de sensibilisation avec des partenaires internationaux comme le Comité international de la Croix-Rouge.  En toutes choses, il a insisté sur le respect de la Charte, la souveraineté et l’indépendance des États et l’obligation de les consulter avant toute décision.  Le représentant n’a pas manqué de saluer les efforts visant à résoudre le conflit dans son pays. 

Mgr DAVID PAUL CHARTERS, observateur du Saint-Siège, a déclaré que les travaux du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants sont essentiels pour déterminer la meilleure façon de traiter l’énergie nucléaire, compte tenu des changements climatiques, et de trouver des solutions aux risques d’accidents et de prolifération nucléaires, sans oublier le stockage des déchets.  Poursuivant, l’Observateur permanent a prévenu qu’en l’absence d’une solution politique négociée, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) restera « une bouée de sauvetage ».  Le travail « vital » de l’UNRWA, a-t-il déploré, s’effectue dans un contexte régional très instable, 4 des 5 zones où il opère étant, sont simultanément en crise.  Au Liban, a-t-il rappelé, plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.  L’UNRWA a donc besoin d’un flux de ressources fiable, prévisible et constant.

Passant aux opérations de paix, l’observateur s’est réjoui que la protection des droits de l’homme, la prévention des violences sexuelles et le strict respect du droit international humanitaire soient explicitement inscrits dans les mandats comme un des objectifs fondamentaux.  Il a toutefois regretté que le retrait et la transitions de ces opérations soient parfois motivés par des facteurs politiques ou budgétaires plutôt que par le succès des mandats.  Comme les populations concernées peuvent être de nouveau exposées à des risques nouveaux ou persistants, il est important de prévoir une surveillance continue de la protection des civils pendant les processus de retrait et de transition, a-t-il estimé.

M. DIEGO PARY RODRÍGUEZ (Bolivie) a qualifié de « texte de référence » la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux.  Il faut, a-t-il préconisé, trouver une solution juste et consensuelle dans l’intérêt des 17 territoires non autonomes et se servir de la Déclaration pour avancer dans la recherche de solution.  Le représentant a pressé les États-Unis de laisser Porto Rico lancer le plus rapidement possible la procédure d’une indépendance complète qu’il attend depuis 60 ans.

Par ailleurs, il a salué la nomination de M. Staffan De Mistura, en tant que nouvel Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahara occidental et exhorté les parties à reprendre le dialogue sans condition préalable pour concrétiser une vision réaliste qui respecte le droit du peuple sahraoui à décider de son avenir.  Le représentant a aussi appelé au respect du droit souverain de l’Argentine sur les îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Il a ensuite dénoncé les actions unilatérales d’Israël dans le Golan syrien et le Territoire palestinien occupés.  Enfin, le représentant s’est opposé à toute forme de militarisation de l’espace extra-atmosphérique et a espéré un accord juridiquement contraignant qui garantirait une exploitation exclusivement pacifique de l’espace par toutes les nations indépendamment de leur niveau de développement.  

Mme NOHRA MARIA QUINTERO CORREA (Colombie) a réaffirmé la position régionale sur le différend de souveraineté relatif aux îles Malvinas dont le règlement passe, selon elle, par une solution pacifique et négociée entre le Royaume-Uni et l’Argentine.  Pour sa part, la Colombie a appuyé la souveraineté de l’Argentine sur ces îles.

Au Moyen-Orient, la Colombie a dit avoir toujours soutenu la solution des deux États, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale. 

La délégation a ensuite réaffirmé son attachement à l’utilisation exclusivement pacifique de l’espace extra-atmosphérique et appelé tous les États spatiaux à strictement respecter le droit international, tout en encourageant la communauté internationale à adopter des mesures pour garantir la viabilité à long terme des activités spatiales.

Sur le déminage, la Colombie a appelé à la pleine mise en œuvre de la Convention internationale sur l’utilisation et le stockage de ces armes, en indiquant avoir alloué beaucoup de moyens au déminage de son territoire et au renforcement de sa capacité nationale de déminage qui compte aujourd’hui 5 000 hommes et femmes formés au déminage humanitaire de caractère civil.  L’engagement politique et technique de l’État a permis de délivrer 486 municipalités des mines et aujourd’hui plus de 77% de son territoire a été déminé, a annoncé le représentant.  Il n’en reste pas moins que des acteurs non étatiques y ont recours et la Colombie compte sur l’appui de la communauté internationale pour venir à bout de ce problème.

Passant aux missions politiques spéciales, la représentante a estimé qu’elles sont des plateformes idoines pour la diplomatie de prévention.  Elle a soutenu une participation plus grande des femmes et des jeunes aux processus de paix.

Rappelant que le Président Duque a demandé le renouvellement de la mission onusienne en Colombie, elle a déclaré qu’il s’agit là d’un vote de confiance.  Pour la représentante, l’appui de l’ONU est essentiel tout au long de la mise en œuvre de l’Accord de paix en Colombie.

Pour ce qui est des opérations de maintien de la paix, la Colombie a plaidé pour une meilleure coordination entre toutes les instances qui participent à l’opérationnalisation des missions.  Les États Membres doivent contribuer de manière décisive aux mandats des missions, a souhaité la représentante, avant d’annoncer que la Colombie est disposée à fournir des agents de liaison et des observateurs aux opérations de maintien de la paix actuellement déployées.

La Colombie s’est enfin alignée sur les revendications du Groupe des Amis de la langue espagnole qui s’engage à défendre le multilinguisme au sein des travaux des Nations Unies, et en particulier de l’espagnol.

M. SOFIANE MIMOUNI (Algérie) a estimé que cette session avait été placée sous le thème de l’espoir de sortir de la pandémie, de sauver notre planète et de la fin du colonialisme.  Près de deux millions de personnes aspirent encore à la fin du colonialisme, ce sont les habitants des 17 territoires non autonomes, a-t-il souligné.  « Nous devons nous engager à mettre fin à la colonisation et à clore ce chapitre honteux de l’histoire de l’humanité », a-t-il déclaré.  Il s’est attardé sur un cas de décolonisation d’un territoire non autonome, reconnu comme tel par l’ONU depuis son inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée générale, en 1963, et dont la résolution prévoit la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental.  Malheureusement, depuis, très peu d’avancées ont été enregistrées à ce sujet.  Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, réuni en mars 2021, s’est déclaré préoccupé par l’impasse persistante dans laquelle se trouve le processus politique, demandant au Royaume du Maroc et à la République arabe sahraouie de cesser immédiatement les hostilités, d’engager un dialogue et de créer un environnement propice à des pourparlers directs et francs sans aucune condition préalable.

La délégation s’est jointe à l’appel du Secrétaire général appelant les parties à désamorcer la situation et à reprendre le processus politique de bonne foi.  Elle a exhorté la communauté internationale à mettre fin à ces pratiques coloniales illégales et à garantir la protection et le soutien au peuple du Sahara occidental.  Il a salué la récente nomination de M. Staffan de Mistura comme Envoyé personnel pour le Sahara occidental.  Dans cet esprit, il a exhorté les membres du Conseil de sécurité, les amis du Sahara occidental et les autres parties prenantes à encourager le Maroc et le Front POLISARIO à saisir l’opportunité et à continuer à participer, de bonne foi et sans conditions préalables, au processus politique.  Seul un dialogue direct entre le Front POLISARIO et le Royaume du Maroc, dans un esprit de respect et d’engagement authentique, pourrait ouvrir la voie à un véritable espoir de construire une paix durable dans la région, a conclu l’Algérie.

M. PHILIP OCHEN ANDREW ODIDA (Ouganda) a estimé que l’UNRWA est d’une importance vitale pour les réfugiés palestiniens.  Il a réitéré son soutien au droit du peuple palestinien à un État indépendant dans le cadre de la solution des deux États.  S’agissant des opérations de paix et des missions politiques spéciales, le délégué a exigé une meilleure coordination des efforts, dans un contexte de plus en plus complexe.  Il a appelé l’ONU à redoubler d’efforts face aux nombreux défis auxquels est confrontée l’Afrique.  Saluant ensuite les efforts du Département de la communication globale, il a insisté sur la diffusion d’informations fiables pour contrer les flux de désinformation et sur le rétrécissement de la fracture numérique. 

Le représentant a aussi attiré l’attention sur l’existence des 17 territoires non autonomes et s’agissant du Sahara occidental, il a voulu que l’ONU et la Quatrième Commission trouvent une solution durable qui respecte le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.  Il a aussi mis en exergue la primauté de l’Union africaine sur cette question, partant du principe que le Sahara occidental appartient bien au continent africain.  L’ONU, a-t-il dit, doit organiser le référendum d’autodétermination et effectuer une visite rapide dans le territoire.

M. ABDULRAHMAN HASAN YAHYA AL-BARATI (Yémen) a indiqué que son pays a éliminé tout son stock de mines antipersonnel après avoir adhéré en 1997 à la Convention internationale pertinente.  En revanche, il a accusé les houthistes, appuyés par l’Iran, d’avoir planté de nombreuses mines, provoquant morts et blessés.  Il a appelé les Nations Unies à obtenir de l’Iran qu’il remette les cartes nécessaires à la localisation des mines.  Le représentant a ensuite cité la résolution 2334 (2016) qui consacre comme violations flagrantes du droit international les activités de colonisation.  Il a donc exhorté Israël à cesser l’occupation du Territoire palestinien et du Golan syrien.  Il a fermement soutenu le droit au retour des réfugiés palestiniens, avant de plaider pour un soutien financier à UNRWA.  Le représentant n’a pas oublié de confirmer la pleine souveraineté des Émirats arabes unis sur les trois îles du détroit d’Ormuz, à savoir la Grande-Tumb, la Petite-Tumb et Abou Moussa.

Droits de réponse

Le Royaume-Uni a répondu au Paraguay, à la Bolivie et à la Colombie, en réitérant qu’il ne doute en aucun cas de sa souveraineté sur les Îles Falkland, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et sur les zones maritimes environnantes.  Nous ne doutons pas non plus, a-t-il ajouté, du droit des habitants des Îles Falkland à l’autodétermination mais il n’y aura aucun dialogue sur la souveraineté tant que ces derniers ne le souhaiteront pas.

L’Iran a rejeté les revendications « sans fondement » des Émirats arabes unis, qui constituent, selon lui, une violation de ses affaires intérieures.  Nous avons toujours, a-t-il dit, défendu la politique de bon voisinage et nous nous tenons prêts à engager des discussions bilatérales pour « dissiper tout malentendu ».

Pour sa part, le Maroc a pris note du fait que l’Algérie ait confirmé son statut de « l’une des parties principales » au différend relatif au « Sahara marocain », à travers le Front POLISARIO, qu’elle finance « généreusement avec l’argent du contribuable algérien ».  L’Algérie, a insisté le Maroc, a toujours agi ainsi comme en atteste son rejet de l’Accord-cadre proposé par l’ancien Envoyé spécial du Secrétaire général, M. James Baker.  Consultez, a encouragé le Maroc, le paragraphe 78 du dernier rapport du Secrétaire général qui fait état d’informations selon lesquelles le Front POLISARIO aurait détourné des fonds et soustrait une partie de l’aide octroyée aux camps de Tindouf.  Lisez aussi la communication concernant l’exécution extrajudiciaire présumée de deux réfugiés sahraouis par les forces de sécurité algériennes. 

L’Espagne, répondant à la déclaration du délégué du Royaume-Uni, a déclaré que les accords négociés entre ce pays et l’Espagne sur la question de Gibraltar, dans le cadre de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, étaient « de bon augure ».  Elle a rappelé qu’ont participé aux négociations les représentants du Conseil de l’Andalousie, gouvernement régional, et les municipalités du Cabo de Gibraltar. 

À son tour, l’Argentine a réitéré l’appartenance des îles Malvinas, des Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones environnantes.  C’est le caractère « illégal » de l’occupation du Royaume-Uni, a-t-elle souligné, qui a poussé l’Assemblée générale à adopter 10 résolutions reconnaissant la question comme un différend de souveraineté et priant le Royaume-Uni de reprendre le dialogue pour trouver une solution durable.  Le refus du Royaume-Uni de négocier, au motif que des négociations ne s’appliquent à ce différend, est un acte unilatéral qui ne change en rien et qui ne met pas fin au différend ni à notre droit sur ces îles, a tranché l’Argentine.  Le règlement du différend ne dépend pas d’un vote de Britanniques qui veulent rester Britanniques, a-t-elle dit, en dénonçant le référendum de 2013. 

Les Émirats arabes unis ont prié l’Iran de répondre positivement à leur invitation au dialogue ou à la saisie de la Cour internationale de Justice (CIJ) pour résoudre la question de l’occupation des trois îles de la Grande-Tumb, de la Petite-Tumb et d’Abou Moussa.

À son tour, l’Algérie a confirmé son rejet absolu de ce que le Maroc veut faire croire sur le Sahara occidental et de sa tendance à atténuer les horreurs de ses pratiques colonialistes.  Nous sommes là, a dit l’Algérie, devant un mépris assumé du droit souverain d’un État d’exprimer sa position.   Malgré la propagande biaisée du Maroc, la question du Sahara occidental est à l’ordre du jour de l’Assemblée générale depuis 1963 et la Cour européenne de Justice a ordonnée que ce territoire passe par un processus d’autodétermination.  Les commentaires du Maroc, a commenté l’Algérie, ne sont qu’une autre tentative de jeter un écran de fumée pour couvrir les mensonges de son Gouvernement, son appétit expansionniste et son histoire bien connue de tortures, de meurtres et de pillage des ressources naturelles.

Le référendum de 2013, a rétorqué le Royaume-Uni à l’Argentine, a transmis un message clair: la population des Îles Falkland ne souhaite pas de débat sur la souveraineté.  S’agissant de Gibraltar, il a jugé « impensable » un accord sur le transfert de souveraineté contre l’avis de la population. 

Reprenant à son tour la parole, l’Iran a confirmé que les trois îles du détroit d’Ormuz font bien partie de son territoire, et ce, « depuis toujours ».  Nous sommes néanmoins disposés, a-t-il réitéré, à discuter avec les Émirats arabes unis.

Le Maroc a estimé que la déclaration de l’Algérie sur sa position en 1972 n’a aucun sens puisque le Sahara occidental était alors sous occupation espagnole.  Il s’est opposé aux accusations de l’Algérie et a insisté sur le fait qu’il n’a jamais été cité dans un document des Nations Unies comme Puissance occupante.

Prenant de nouveau la parole, l’Argentine a rappelé une décision de la Cour internationale de Justice (CIJ) qui a été a été très claire sur le rôle de l’Assemblée générale dans le suivi des modalités à mettre en place.  La CIJ a été claire sur la valeur normative de la résolution 1514 (XX) et notamment sur la question de l’intégrité territoriale qui figure au paragraphe VI.  La CIJ a rappelé que l’autodétermination ne s’applique pas dans les cas où un pays n’abrite pas un peuple titulaire d’un tel droit.  Contrairement à ce que dit le Royaume-Uni, a dit l’Argentine, l’obligation de reprendre les négociations ne dépend pas du souhait d’une population « implantée », mais des Articles pertinents de la Charte des Nations Unies.  Nous revendiquons, a souligné l’Argentine, le mandat du Comité spécial de la décolonisation, selon lequel, la seule façon de régler ce différend de souveraineté est la reprise des négociations.

Répondant au Royaume-Uni, l’Espagne a affirmé que la résolution 2353 de 1967 consacre le fait que toute situation colonialiste qui détruit l’intégrité territorial d’un pays n’est pas compatible avec les buts et principes de la Charte.  L’Espagne a dénoncé l’expulsion de la population de Gibraltar sans préjuger de l’intérêt ses populations de part et d’autre de la limite qui doit être prise en compte.

L’Algérie a refusé de répondre aux « élucubrations » du Maroc qui pense qu’il peut encore imposer ses principes par la force.  Une simple leçon d’histoire pourrait l’éduquer et lui démontrer que ses efforts sont vains.  Nous défendons, a souligné l’Algérie, le droit à l’autodétermination de tous les peuples vivant sous le joug colonial et nous jugeons « déplorable » l’incohérence du Maroc.  Quant aux allégations de détournement de l’aide humanitaire, nous renvoyons le Maroc aux déclarations de l’Union européenne et du Programme alimentaire mondial (PAM).  L’Algérie a tout simplement jugé « déplorable et condamnable » le fait que Rabat continue de menacer le Sahara occidental, privant la région de paix, tout en se présentant comme « le parangon de la paix », alors que l’on sait qu’il se livre à la torture.  Le refus du Maroc de laisser l’ONU et les journalistes se rendre sur le terrain montre qu’il craint la confirmation des exécutions et des disparitions forcées.  L’Algérie a encouragé le Maroc à faire preuve de bonne foi. 

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