Quatrième Commission: trois hauts fonctionnaires soulignent l’impact d’« Action pour le maintien de la paix + » sur les missions de l’ONU
Devant la Quatrième Commission (chargée des politiques spéciales et de décolonisation) aujourd’hui, trois hauts fonctionnaires de l’ONU ont dressé un bilan des opérations de maintien de la paix déployées par l’Organisation, dans lequel l’initiative A4P+ figurait en bonne place. Lancée en 2018 par le Secrétaire général, Action pour le maintien de la paix a pour but de renouveler l’engagement politique en faveur de ces opérations, au travers d’un ensemble de principes et d’engagements mutuellement. Sa stratégie de mise en œuvre (+), elle, a été adoptée en mars 2021.
Les Casques bleus sont régulièrement visés par des actes de violence et des campagnes de désinformation dans des théâtres de conflits de plus en plus complexes, a rappelé le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix. Face à ces défis multidimensionnels, A4FP+ fournit une architecture globale d’efforts collectifs pour mieux préparer les personnels en tenue aux nouvelles réalités du terrain, a-t-il précisé. Selon lui, le renforcement de la sûreté et de la sécurité des soldats de la paix est étroitement lié à l’amélioration des performances et de l’établissement des responsabilités au sein des missions de l’ONU. À cet égard, la mise en œuvre du Système complet de planification et d’évaluation de la performance s’est poursuivie avec succès en 2021, s’est-il félicité.
Pour le Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions, M. Atul Khare, la décentralisation de pouvoirs a permis aux opérations de mettre en œuvre plus rapidement des décisions alignées sur leurs mandats respectifs. Quant à leur homologue du Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité (DMSPC), Mme Catherine Pollard, elle a expliqué que parmi les mesures prises pour renforcer la conduite du personnel du maintien de la paix, un accent avait été mis sur le traitement des demandes de pension alimentaire pour les enfants nés de femmes victimes d’exploitations et d’atteintes sexuelles. Elle a considéré comme inacceptable l’absence de progrès dans ce domaine, la grande majorité des demandes examinées restant en souffrance.
Bien que nous ayons progressé dans la prévention des comportements répréhensibles au sein des opérations de maintien de la paix, ainsi que dans le soutien aux victimes, nous devons rester vigilants, a estimé de son côté M. Lacroix, en rappelant que « tolérance zéro signifie tolérance zéro ». Il a ensuite précisé qu’en mars, le Secrétaire général de l’ONU avait présenté A4P+ en tant que nouvelle stratégie pour la période allant de 2021 à 2023, avec entre autres priorités les solutions technologiques et le partage des données relatives au maintien de la paix dans l’ensemble de nos opérations.
Pour faire avancer la priorité relative aux communications stratégiques, le Département soutiendra les missions de lutte contre la désinformation et les discours de haine. Dans la mesure où A4P+ cible des problèmes de nature « complexe et systémique », il exige en conséquence une coopération renforcée entre le Secrétariat de l’ONU, les États Membres, en particulier les fournisseurs de contingents, et les autres parties prenantes, a insisté le Secrétaire général adjoint.
Par ailleurs, la Quatrième Commission a entendu cet après-midi la Présidente du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR). Mme Gillian Hirth a rappelé que ce Comité indépendant, créé en 1955, avait décidé de lancer un nouveau projet pour évaluer les maladies du système circulatoire résultant de cette exposition. Le Comité, a-t-elle précisé, a en outre l’intention de se pencher, en 2022, sur les maladies du système nerveux dues aux rayonnements ionisants, lesquels sont une forme d’énergie libérée par les atomes qui se propage par le biais d’ondes électromagnétiques ou de particules.
Intervenant également au cours de cette séance, le Président du Comité sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, M. Marius-Ioan Piso, a souligné que, depuis le premier vol habité dans l’espace, les vols spatiaux s’étaient succédé à un rythme sans précédent et la dépendance de l’humanité aux systèmes spatiaux était devenue crucial.
La prochaine séance publique de la Quatrième Commission se tiendra le mardi 19 octobre, à partir de 15 heures.
EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS (A/76/46)
Déclaration liminaire
Dans son exposé, Mme GILIAN HIRTH (Australie), Présidente du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR), a rappelé que ce Comité avait été créé en 1955 pour évaluer de manière indépendante les sources, niveaux et effets de l’exposition aux rayonnements ionisants et pour produire des rapports scientifiques à l’intention de l’Assemblée générale qui représentent des ressources d’informations très précieuses pour la communauté scientifique, les pays et les organisations internationales. À la suite de la pandémie de maladie à coronavirus, ses deux dernières sessions se sont tenues en ligne en novembre 2020 et juin 2021. Mme Hirth a ensuite fait le point sur les principaux résultats des deux sessions. Lors de la soixante-septième session, le Comité scientifique a élu un nouveau rapporteur, M. Anssi Auvinen (Finlande) et au début de la soixante-huitième session, pour des raisons de continuité et de moindre perturbation des travaux du Comité, il a décidé de prolonger le mandat du bureau actuel pour une session supplémentaire. Les deux sessions ont été très suivies par plus de 210 scientifiques des 27 États Membres et des 4 pays observateurs (Algérie, Norvège, République islamique d’Iran et Émirats arabes unis) ainsi que par des organisations internationales à chaque session. Au cours des deux dernières session, le Comité scientifique a approuvé quatre annexes scientifiques sur l’« évaluation de l’exposition médicale aux rayonnements ionisants »; les « mécanismes biologiques pertinents pour l’inférence des risques de cancer dus aux rayonnements à faible dose et à faible débit de dose »; les « niveaux et effets de l’exposition aux rayonnements dus à l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi: implications des informations publiées depuis le rapport UNSCEAR 2013 »; et l’« évaluation de l’exposition professionnelle aux rayonnements ionisants ».
Lors de la soixantième-septième session, le Comité scientifique a également approuvé son futur programme de travail pour la période 2020-2024; et en ce qui concerne sa mise en œuvre, il a examiné les rapports d’avancement aux deux sessions pour ses trois nouvelles évaluations scientifiques sur le deuxième cancer primitif après la radiothérapie; les études épidémiologiques sur les rayonnements et le cancer; et l’exposition du public due aux rayonnements ionisants de sources naturelles et autres. Le Comité scientifique a également convenu de lancer un nouveau projet sur l’évaluation des maladies du système circulatoire dues à l’exposition aux rayonnements en 2021 et prévoit de lancer l’évaluation des maladies du système nerveux dues à l’exposition aux rayonnements en 2022. Regardant vers l’avenir, les États Membres et les observateurs du Comité ont été priés de soumettre de nouveaux sujets pour des évaluations scientifiques à examiner pour des travaux au cours de la période 2025-2029, d’ici à la fin octobre 2021. Ces propositions seront examinées à la soixantième-neuvième session en 2022.
Le Comité scientifique a décidé en outre de prolonger d’un an le mandat des groupes de travail ad hoc sur les sources et l’exposition, les effets et les mécanismes, afin de mettre à jour la stratégie de collecte de données et de commencer l’élaboration du futur programme de travail pour 2025-2029 qui sera examiné lors de sa soixantième-neuvième session. Abordant ensuite des questions administratives, la Présidente du Comité scientifique s’est félicitée de la nomination du Secrétaire adjoint en août 2021. Le Comité scientifique est préoccupé par le fait que le budget du secrétariat de l’UNSCEAR pour la réalisation d’évaluations est resté à son niveau le plus bas en 10 ans, et que les contributions au Fonds d’affectation spéciale sont de plus en plus utilisées pour faire face à la baisse du budget ordinaire. Mme Hirth a souligné l’importance d’un financement régulier prévisible et durable permettant de respecter la pleine indépendance du Comité.
En ce qui concerne la question de l’élargissement de sa composition, le Comité scientifique a noté que les quatre États observateurs avaient été invités à assister et leurs représentants avaient activement participé à chacune des soixante-cinquième à la soixante-huitième sessions du Comité. Prenant en considération le degré de participation de ces pays et les autres questions décrites dans le cadre de critères et d’indicateurs d’adhésion suggéré par le Secrétaire général, le Comité scientifique a considéré que ces quatre États observateurs avaient démontré leur participation active et leur engagement dans les travaux du Comité. Il a également souligné la nécessité d’augmenter les coûts de fonctionnement en cas de hausse du nombre de ses membres. Mais, comme l’a rappelé sa Présidente, l’adhésion au Comité est en fin de compte une décision qui appartient à l’Assemblée générale.
La prochaine session du Comité scientifique devrait se tenir du 9 au 13 mai 2022 à Vienne.
COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE (A/76/20).
Avant de faire part des activités du Comité sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, son Président, M. MARIUS-IOAN PISO (Roumanie), a déclaré que la pandémie avait perturbé le travail du Comité en 2020, qui n’a tenu aucune réunion et a plutôt procédé à des échanges des communications écrites. En 2021, le Comité et ses sous-comités scientifique et juridique ont adopté leurs rapports de fond. Le rapport de la soixante-quatrième session sera publié le 20 octobre, a annoncé le haut fonctionnaire et ce mois-ci également, le Comité adoptera sa résolution annuelle sur la coopération internationale sur les utilisations pacifiques de l’espace. L’année 2021 est marquée par le soixantième anniversaire du premier vol dans l’espace de Youri Gagarine, a rappelé le Président. Le 12 avril 2021, le Comité a célébré la Journée internationale du vol spatial habité. Depuis le premier vol habité dans l’espace, a indiqué M. Piso, les vols spatiaux se sont succédé à un rythme sans précédent et la dépendance de l’humanité aux systèmes spatiaux est devenue critique. La diversification des acteurs spatiaux est un signe encourageant, selon le Président du Comité, qui y a trouvé une occasion de renforcer et d’améliorer la coopération internationale et le recours aux technologies spatiales pour relever les défis planétaires de développement. Il a fait remarquer que la surveillance par satellite avait permis de sauver des vies durant la pandémie, réitérant l’importance du programme « Espace 2030 » dans la réalisation du développement durable dans l’espace.
ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS
Déclarations liminaires et dialogue interactif
M. JEAN-PIERRE LACROIX, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix (DPO), a estimé que le maintien de la paix est confronté aux défis de taille que sont les inégalités, les vulnérabilités, les technologies émergentes, la confrontation à des groupes armés non étatiques, les attaques asymétriques et à la criminalité transnationale organisée. Nos soldats de la paix continuent d’être ciblés, par des actes de violence physique et la désinformation, a-t-il déploré. Face à ces défis, l’Action pour le maintien de la paix et la stratégie de mise en œuvre A4P+, fournissent l’architecture globale des efforts collectifs et une feuille de route pour nos futures entreprises. Malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19, nos missions ont continué à soutenir les processus politiques, a-t-il dit. Par ailleurs, l’amélioration de la sûreté et de la sécurité du personnel de maintien de la paix reste une priorité absolue pour le Secrétariat. Bien qu’étant dans sa quatrième version, le Plan d’action pour améliorer la sécurité des soldats de la paix des Nations Unies continue de structurer nos efforts pour améliorer la sécurité du personnel. Si le nombre de décès de soldats de la paix est passé de 58 en 2017 à 13 en 2020, en 2021, il y a eu 15 décès, a précisé M. Lacroix.
À cet égard, le renforcement de la sûreté et de la sécurité des soldats de la paix est étroitement lié à l’amélioration des performances et de la responsabilité de nos missions, a-t-il dit. La mise en œuvre du Système complet de planification et d’évaluation de la performance s’est poursuivie avec succès en 2021, en étant utilisé dans neuf missions de maintien de la paix. Il sera déployé dans toutes les opérations de maintien de la paix d’ici à la fin de 2021. M. Lacroix a noté que des progrès ont été faits pour assurer la parité entre les sexes parmi le personnel de maintien de la paix, à l’exception des femmes en uniforme. Le DPO est sur la bonne voie pour atteindre tous les objectifs de 2021 énoncés dans la stratégie de parité des sexes en uniforme, a-t-il ajouté. Bien que nous ayons progressé dans la prévention des comportements répréhensibles dans les opérations de maintien de la paix et des violations de nos normes de conduite ainsi que dans le soutien aux victimes d’exploitation et d’abus sexuels, nous devons rester vigilants, a souligné le Secrétaire général adjoint, rappelant que tolérance zéro signifie tolérance zéro.
M. Lacroix a rappelé qu’en mars, le Secrétaire général a présenté le A4P+ en tant que nouvelle stratégie pour 2021 à 2023. Il a dit attendre des États Membres qu’ils soutiennent les missions et forgent un consensus derrière les processus politiques. Détaillant les priorités, le Secrétaire général adjoint a souligné qu’il se concentrerait sur le déploiement de solutions technologiques et la systématisation des données de maintien de la paix dans l’ensemble de nos opérations. Pour faire avancer la priorité sur les communications stratégiques, le Département soutiendra les missions de lutte contre la désinformation, les discours de haine. Comme l’A4P+ cible des problèmes de nature complexe et systémique, il exige un effort collectif, marqué par une coopération renforcée entre le Secrétariat, les États Membres et les autres parties prenantes, a ajouté M. Lacroix en conclusion.
M. ATUL KHARE, Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions et Chef du Département du même nom (DFS), a présenté le rapport annuel du Secrétaire général sur les questions de politique générale relatives aux missions politiques spéciales, qui offre « l’opportunité de réfléchir aux grandes contributions que ces missions ont apportées pour remplir leurs mandats dans des conditions rendues encore plus difficiles par l’impact de la pandémie de COVID-19 ». Il a rappelé qu’il a fallu veiller à ce que le personnel des Nations Unies ne devienne pas, par inadvertance, un vecteur de contagion pour les communautés vulnérables tout en soutenant les autorités nationales dans leur riposte à la COVID-19 dans la mesure du possible. La crise, a-t-il expliqué, a également eu des effets considérables sur les rotations de personnel, entraînant des retards en raison non seulement des restrictions sanitaires, mais également une hausse des restrictions de voyage et des situations sécuritaires instables, comme c’est le cas en Afghanistan, en Iraq et en Libye.
La pandémie a donné lieu au lancement de deux initiatives cruciales à l’échelle du système. Tout d’abord, grâce à l’Équipe spéciale du système des Nations Unies pour les évacuations médicales liées à la COVID-19, opérationnelle depuis mai 2020, 136 membres du personnel ont pu être évacués des missions politiques spéciales et des bureaux à présence politique, a expliqué le Secrétaire général adjoint. Ensuite, le programme de vaccination contre la COVID-19 à l’échelle du système des Nations Unies a permis de livrer 35% des 317 200 doses achetées par l’ONU à des missions politiques spéciales et à des bureaux ayant une présence politique pour vacciner le personnel.
Il est impératif de reconnaître qu’au-delà de son impact dévastateur sur la santé et du risque substantiel pour nos capacités opérationnelles, la crise du COVID-19 a également constitué une menace latente pour la paix et la stabilité politique auxquelles nos missions aspirent, poursuivi le haut fonctionnaire. Deux ans et demi se sont écoulés depuis la réforme de la gestion du Secrétaire général qui a permis au Département de fournir un appui proactif et cohérent à l’ensemble du Secrétariat, en particulier aux missions politiques spéciales opérant dans des environnements complexes et instables, a-t-il expliqué. « La délégation de pouvoirs décentralisée, pierre angulaire de cette réforme, a permis aux missions politiques spéciales de mettre en œuvre plus rapidement des décisions alignées sur leurs mandats », a ajouté M. Khare.
Les missions ont bénéficié de ces réformes grâce à des méthodes de travail intégrées et cohérentes qui lui ont permis de fournir des réponses opérationnelles efficaces et rapides, ainsi qu’à des partenariats de soutien mutuellement avantageux. Les processus de transition des missions concernées ont directement bénéficié des réformes en favorisant un mode de travail plus cohérent, intégré et efficace, a fait valoir le Secrétaire général adjoint. Les transitions, a-t-il rappelé, offrent une autre occasion importante de clôturer les missions sur le terrain afin de fournir un appui à l’équipe de pays des Nations Unies et à d’autres partenaires en termes de ressources humaines, de cession d’actifs et de transfert de site.
Ainsi, en Afghanistan, le Département de l’appui aux missions continue de fournir un appui aux entités du Secrétariat touchées par la transition sécuritaire et politique dans le pays. Le Département a aidé à la réinstallation/l’évacuation du personnel de la MANUA et de l’équipe de pays des Nations Unies, grâce à des vols affrétés depuis Kaboul les 18 et 22 août 2021, avec à bord 244 membres du personnel international, direction Almaty, au Kazakhstan. En Guinée-Bissau, le Département a achevé avec succès la fermeture du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) le 31 décembre 2020 et finalisé sa liquidation le 28 février 2021, conformément à la résolution 2512 (2020) du Conseil de sécurité, sous l’autorité déléguée du Coordonnateur résident en Guinée-Bissau. Le BINUGBIS représente un exemple réussi de mise à profit du soutien opérationnel dans un contexte de clôture d’entités sur le terrain pour soutenir la transition des Nations Unies dans le pays, notamment en ce qui concerne la dotation en personnel, les transferts de sites et d’actifs, le soutien médical et le transfert environnemental.
Le Département a également soutenu la fermeture du Bureau de l’Envoyé spécial pour le Burundi, y compris sa transition vers l’équipe de pays des Nations Unies au cours du premier semestre de cette année, a souligné M. Khare. Au Soudan, il a contribué à la planification et au développement du concept d’appui à la mission pour la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS), qui a atteint sa capacité opérationnelle et commencé à concrétiser ses objectifs stratégiques en janvier 2021. « En outre, nous travaillons avec l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) pour mettre en œuvre le mandat de retrait et de fermeture de la mission, tout en soutenant la transition globale de la mission à l’équipe de pays des Nations Unies. Des réalisations importantes ont déjà été obtenues en vue de la fermeture qui, espérons-le, pourra être achevée avant la fin de l’année, au lieu du 1er juin 2022 comme prévu initialement. Enfin, le Département soutient également la mise en place du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu dirigé et contrôlé par la Libye, qui a été mandaté par le Conseil de sécurité, pour une approche globale en vue de répondre aux très graves problèmes sécuritaires auxquels se heurte le personnel de l’ONU dans un environnement aussi difficile. »
Mme CATHERINE POLLARD, Secrétaire générale adjointe du Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité (DMSPC), a souligné les mesures prises dans le cadre de l’initiative « A4P ». Son Département examine ainsi un modèle de pacte pour les hauts responsables, en mettant l’accent sur l’intégration des priorités transversales du Secrétariat de l’ONU, la clarification des mesures d’efficacité et la lutte contre les chevauchements entre les pactes et d’autres mécanismes de responsabilité. Le Département a également déployé une nouvelle approche de gestion de la performance pour le cycle 2021-2022 qui promeut les changements de conduite. En outre, des progrès importants ont été réalisés dans la gestion des risques axée sur l’exécution des mandats, s’est encore félicitée la haute-fonctionnaire. Huit groupes de travail sur le traitement des risques ont été créés pour traiter 16 risques importants. De plus, pour s’assurer que les OMP disposent de ressources suffisantes, le DMSPC travaille avec les chefs des missions de maintien de la paix pour élaborer des propositions de financement stratégiques et réalistes. Le Secrétariat surveille également l’impact de la COVID-19 sur la mise en œuvre du mandat et les finances de maintien de la paix. Des informations détaillées sur la manière dont les opérations de maintien de la paix ont réagi à la pandémie seront incluses dans les rapports sur l’exécution du budget pour la période 2020-2021, a ajouté Mme Pollard.
Selon la Secrétaire générale adjointe, le Département veille aussi à ce que le personnel maintienne les normes de conduite les plus élevées. Le Secrétariat et chaque pays fournisseur de troupes et de personnels de police doivent réfléchir aux moyens d’améliorer la gestion des risques liés à l’exploitation et aux abus sexuels. Pour sa part, le Secrétariat de l’ONU continuera de travailler avec les États Membres sur les pratiques optimales en matière de conduite et de discipline. Ainsi, l’initiative « Conduite et discipline dans les missions sur le terrain » vise à améliorer la transparence. Dans le cadre de l’initiative « A4P+ » sur le renforcement de la conduite du personnel de maintien de la paix, le DMSPC s’efforce d’avoir un impact significatif sur l’avancement des demandes de pension alimentaire pour les enfants nés de femmes victimes d’abus et de violations sexuelles. Ces réclamations concernent des enfants qui ont le droit de faire reconnaître leur paternité et d’être soutenus par leurs deux parents. Il est inacceptable que des progrès n’aient pu être accomplis dans ce domaine, a regretté Mme Pollard, en soulignant que la grande majorité des demandes examinées restent en souffrance.
Le Secrétariat travaille à l’élaboration d’un cadre d’action visant à faciliter les demandes de paternité et de pension alimentaire pour enfants impliquant le personnel des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix. Il pourra être consulté par les États Membres, a promis Mme Pollard. En ce qui concerne la parité entre les sexes, le DMSPC veut augmenter la représentation des femmes en tenue civile dans les OMP. Le Département s’efforce de créer un environnement de travail qui leur est favorable sur le terrain, pour lutter contre les préjugés et intégrer l’égalité des sexes dans tous les processus. La promotion continue des femmes, de la paix et de la sécurité est cruciale pour construire un avenir viable et pacifique.
Après avoir rappelé la participation de son Département à l’élaboration de la stratégie pour la transformation numérique des OMP, Mme Pollard a mis l’accent sur le symposium international annuel du Programme de transition professionnelle qui sera organisé en Afrique du Sud en 2022 sur le thème « Informed–Aware–Efficient » et axé sur les cinq domaines suivants: Opérations de paix axées sur l’information; protéger les soldats de la paix; formation technologique et renforcement des capacités; écoresponsabilité; et système de télémédecine des Nations Unies.
Le Maroc a salué le travail mené par les trois départements impliqués dans le maintien de la paix de l’ONU, insistant sur la notion de mandats réalisables et de moyens financiers et humains adéquats. Il a donc demandé quelles étaient les mesures prises pour relever les défis posés par les mandats complexes et des disparités qui persistent entre mandats et moyens. Tout en reconnaissant que l’initiative A4P y a déjà contribué, le Maroc a encouragé les États Membres à y prendre part davantage, en indiquant que le Royaume chérifien avait déjà fait pour sa part une contribution volontaire de 50 000 dollars pour soutenir les contributions du A4P+ pour 2022.
L’Indonésie a réitéré son soutien aux initiatives A4P et A4P+. Elle a appelé à garantir la sécurité et le bien-être des soldats de la paix, mais également à donner les moyens aux missions de faire face aux nouveaux phénomènes émergents sur le terrain, comme le terrorisme. Pour cela, la délégation a mis l’accent sur l’importance de la formation des soldats de la paix, avant d’engager tous les États Membres à honorer leurs engagements financiers.
M. Lacroix a rebondi sur l’importance du « partenariat par excellence du maintien de la paix » assurant que son Département travaille avec les organisations régionales et sous-régionales ainsi qu’avec les États Membres. Puis il a encouragé à davantage de coopération entre les PCC et ceux qui peuvent appuyer les contingents sur le terrain au travers de mécanismes de coordination, notamment. Pour ce qui est de l’équipement, y compris des équipements lourds, M. Lacroix a dit qu’il fallait améliorer les partenariats qui permettraient de répondre aux besoins sur le terrain. En outre, M. Lacroix dit vouloir travailler avec les États Membres pour qu’ils appuient les programmes de formation du personnel de la paix de l’ONU. Pour le Secrétaire général adjoint, l’initiative A4P+ a notamment pour vocation de mieux préparer le personnel de la paix aux nouveaux défis sur le terrain. Le haut fonctionnaire a donné rendez-vous aux États Membres lors de la réunion de décembre en Corée, espérant qu’ils y seraient représentés au plus haut niveau.
Répondant aux questions des délégations, M. Khare a déclaré qu’en ce qui concerne les formations, plusieurs ont été créées en Indonésie et en Asie du Sud-Est, s’avérant d’une importance capitale pour répondre aux différents problèmes qui se posent dans le cadre des opérations de maintien de la paix, que ce soit en termes de pénuries de personnels, d’équipements, de formations, et de connaissances du terrain. Aussi s’est-il dit prêt à soutenir toute initiative nouvelle. En fonction des besoins, nous pourrons fournir ce qui est approprié, a-t-il dit, et devons veiller à ce que les États Membres qui veulent participer aux opérations de paix puissent le faire.
Répondant aux questions des délégations, Mme Pollard a expliqué que les échanges d’informations étaient essentiels pour s’assurer de la bonne conduite des soldats du maintien de la paix. « À notre niveau, nous essayons d’investir dans la gestion des risques pour combler les lacunes », a-t-elle déclaré. Selon l’Inde, alors que dans le cadre des conflits apparus ces dernières années, de plus en plus de personnels de l’ONU ont été pris pour cible, ceux-ci doivent être dotés d’équipements adéquats pour pouvoir se protéger. Nos propres personnels en uniforme bénéficient de formations spécifiques, a-t-il souligné. La plupart de ces conflits ayant des raisons politiques, il faut donc adopter des stratégies impliquant les différentes parties prenantes, a conclu la délégation.