La Sixième Commission poursuit son débat sur la lutte contre le terrorisme international sur fond d’antagonismes politiques
La Sixième Commission, chargée des questions juridiques, a poursuivi cet après-midi l’examen des mesures visant à éliminer le terrorisme international. Si la trentaine de délégations qui ont pris la parole ont unanimement dénoncé le terrorisme sous toutes ses formes et la nécessité de lutter contre son financement et ses causes profondes, des antagonismes politiques et accusations de soutien à des groupes terroristes ont émergé chez certaines d’entre elles.
Parmi les moyens de lutter contre le terrorisme, la lutte contre son financement a été amplement évoquée. El Salvador s’est ainsi dit préoccupé par les liens de plus en plus étroits entre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme, tout comme le Sri Lanka. La Colombie a mis en relief le problème du trafic de drogues, ces pratiques criminelles constituant une source de revenus pour les terroristes, avec le blanchiment d’argent. Il est donc essentiel, pour son représentant, de disposer des ressources et des moyens nécessaires pour s’attaquer aux sources de financement du terrorisme. Le Ghana a également été dans ce sens, en appelant les États à intensifier leurs efforts afin de tarir les sources de financement du terrorisme.
Les délégations ont également souligné la nécessité de lutter contre les causes profondes du terrorisme. Le Paraguay, le Mexique, le Viet Nam, le Népal, le Cameroun ou encore le Burkina Faso ont ainsi considéré que la lutte contre le terrorisme doit s’attaquer à ses causes les plus profondes: la pauvreté, l’absence de perspectives, les inégalités, la marginalisation, le sous-développement, le chômage, ou encore le manque d’accès à l’éducation. « Les terroristes prospèrent lorsque les migrants sont vulnérables, les jeunes sont sans emploi et les idéologues se radicalisent », a résumé le Népal.
Pour y remédier, le Paraguay a soutenu que l’éducation, l’éradication de la pauvreté et de l’exclusion, la justice sociale et le respect de la diversité sont nos meilleurs espoirs. Pour El Salvador, il faut « gagner le cœur des jeunes », en leur offrant notamment des loisirs et des formations, ce à quoi le Mexique a ajouté qu’il conviendra également de privilégier la reconstruction du tissu social après la pandémie pour contrecarrer la radicalisation. Enfin, le Nigéria a déclaré qu’alors que Boko Haram perd du terrain, une aide humanitaire et au développement renforcée est cruciale pour empêcher toute résurgence.
La région de l’Afrique de l’Ouest vit dans la crainte du terrorisme, a rappelé le Burkina Faso. Depuis 2012, le Mali en fait l’amère expérience, a témoigné son représentant. Aujourd’hui même, on déplore encore la mort de plus d’une quinzaine de soldats dans le centre du Mali, a-t-il déploré.
Par ailleurs, plusieurs États Membres ont souligné l’importance de respecter l’état de droit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. L’Équateur a ainsi reconnu que la lutte contre le terrorisme est légitime, à condition que celle-ci respecte le droit international, le droit international humanitaire et les droits humains. Allant dans le même sens, le délégué de la Suisse a déclaré « les mesures antiterroristes que nous prenons tant au niveau international que national ne doivent pas entraver nos obligations en vertu du droit international humanitaire».
Des dissentions sont néanmoins apparues au milieu des condamnations de principe du terrorisme, certains États s’accusant mutuellement de soutien à des groupes terroristes.
Ainsi, le délégué du Pakistan a accusé son voisin indien d’appuyer des opérations terroristes, y compris à partir de l’Afghanistan. Le Pakistan, qui « se pose en victime » est « le plus grand parrain du terrorisme », a rétorqué la déléguée de l’Inde en rejetant toutes les accusations proférées contre son pays. Le représentant du Pakistan a en outre regretté que, depuis le 11 septembre 2001, « certains aient associé le terrorisme à l’Islam », ce qui a renforcé selon lui la tendance de groupes extrémistes et xénophobes à prendre pour cible les musulmans.
Vingt ans après les attentats de 2001, les États-Unis ont fustigé des « États parrains du terrorisme », en citant l’Iran et le Hezbollah libanais. Surtout, la déléguée américaine a évoqué la situation dans le Xinjiang, dénonçant « les emprisonnements et la stérilisation forcée des Ouïghours », et indiquant qu’il ne s’agit pas d’une lutte antiterroriste, provoquant l’ire de son homologue chinois. Dans son droit de réponse, la Chine lui a reproché de « détourner » la Sixième Commission pour proférer « des accusations sans fondement ». La région du Xinjiang souffre profondément du terrorisme et de l’extrémisme, a affirmé le délégué chinois, ajoutant que les questions relatives au Xinjiang n’étaient pas liées aux droits humains, mais qu’il s’agissait de lutter contre le terrorisme et la radicalisation.
Parmi ceux qui ont dénoncé l’appui d’autres pays à des groupes terroristes, l’Arménie a souligné que « le recrutement de combattants terroristes étrangers du Moyen-Orient et leur transfert vers l’Azerbaïdjan et la zone de conflit du Nagorno-Karabakh » ont été largement documentés. Le Venezuela enfin a alerté sur l’existence d’un réseau criminel transnational dangereux qui finance des mercenaires colombiens missionnés pour commettre des actes de terrorisme dans des pays tiers et pour provoquer la chute de gouvernement légitime. « C’est un réseau qui dispose de la protection de Bogota et de Washington », a-t-il dénoncé.
La Commission poursuivra son débat demain, jeudi 7 octobre 2021, à 15 heures.
MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL (A/76/201)
Déclarations
M. SHUANG GENG (Chine) a dénoncé la « politique de deux poids deux mesures » de certains pays et leur « harcèlement » d’autres pays au nom des droits de l’homme, sapant ainsi les efforts antiterroristes. Il a défendu un multilatéralisme « véritable », avec l’ONU en son centre, pour faire face aux menaces terroristes persistantes. Il a indiqué que la lutte antiterroriste doit respecter l’état de droit, y compris la souveraineté des États, en rejetant toute ingérence au nom de ladite lutte. Le délégué a demandé qu’une convention générale sur le terrorisme international soit élaboré le plus rapidement possible. La lutte contre le terrorisme ne doit être ni « sélective ni politisée », a-t-il déclaré.
Le délégué chinois a mentionné la menace que fait peser le Parti islamique du Turkestan, en précisant que cette organisation est inscrite sur les listes onusiennes des groupes terroristes. Ce groupe a des liens avec Al-Qaïda, a-t-il souligné, en exhortant toutes les parties à reconnaître la menace posée par ledit groupe. Il a vivement regretté que certains pays aient décidé de ne plus voir dans cette organisation un groupe terroriste. Enfin, le délégué chinois a demandé une aide internationale en Afghanistan en vue de contribuer à éliminer les causes profondes du terrorisme.
« Le Pakistan condamne le terrorisme, y compris le terrorisme d’État », a déclaré M. MUNIR AKRAM (Pakistan), avant de préciser que son pays est une victime du terrorisme, avec 80 000 civils et soldats victimes d’attentats. Le délégué a ensuite accusé son voisin indien d’appuyer des opérations terroristes, y compris à partir de l’Afghanistan. Il lui a reproché d’être impliqué dans plusieurs types de terrorisme: le terrorisme d’État à l’encontre du peuple du Jammu-et-Cachemire ; le financement et l’appui à des organisations désignées comme terroristes par le Conseil de sécurité afin de mener les attaques du 29 juin 2020 à Karachi, du 23 juin 2021 à Lahore et du 14 juillet 2021 dans la province de Khyber Pakhtunkhwa; le financement d’organisations de mercenaires terroristes; et une campagne de violence et d’intimidation à l’encontre des musulmans par le régime nationaliste RSS.
Le représentant du Pakistan a ensuite regretté que, depuis le 11 septembre 2001, « certains aient associé le terrorisme à l’Islam », ce qui a renforcé selon lui la tendance de groupes extrémistes et xénophobes à prendre pour cible les musulmans. Il a appelé à ce que des modifications appropriées soient apportées, notamment concernant le régime de sanctions, et à mettre fin à la stigmatisation des musulmans.
Notre pays soutient tous les efforts internationaux de lutte contre le terrorisme en vue de son élimination par toutes les voies juridiques possibles, a souligné M. HAZAA MOHAMMED SAIF AL REESI (Oman). Il a précisé que son gouvernement avait pris de nombreuses mesures et adhérait à tous les efforts et conventions internationaux, notamment contre le blanchiment d’argent. Mon pays veille à propager la culture de la paix, de la justice, du développement durable et de la coexistence pacifique entre peuples et nations, a-t-il affirmé. Le représentant a ensuite réitéré son rejet de l’extrémisme et de la pensée qui incitent au terrorisme. Nous espérons que l’action internationale conjointe se traduira par des mesures pratiques, a-t-il déclaré, rappelant que les efforts doivent s’inscrire dans un contexte multilatéral et se tenir loin de toute politique du « deux poids, deux mesures ».
Mme ELIZABETH MARYANNE GROSSO (États-Unis) a rappelé les attaques odieuses commises le 11 septembre 2001, avant de souligner le rôle essentiel de l’ONU pour combattre le terrorisme. Elle a noté les progrès accomplis dans la lutte antiterroriste au cours des vingt dernières années. Néanmoins, la récente attaque commise à l’aéroport de Kaboul montre la persistance de la menace terroriste, a dit la déléguée. Elle a dénoncé les groupes terroristes et suprémacistes qui utilisent internet à des fins de propagande.
La déléguée a aussi fustigé « ces États parrains du terrorisme », en citant l’Iran et le Hezbollah libanais. La lutte antiterroriste doit respecter le droit international. Elle a évoqué la situation dans le Xinxiang, dénonçant les emprisonnements et la stérilisation forcée des Ouïghours, et indiquant qu’il ne s’agit pas d’une lutte antiterroriste. La déléguée a mentionné la stratégie antiterroriste publiée par les États-Unis en juin dernier qui prend notamment en compte l’attaque perpétrée contre le Capitole le 6 janvier 2021. Par ailleurs, elle a regretté que certains États refusent d’endosser leurs responsabilités en ce qui concerne les combattants terroristes étrangers, avant de se prononcer en faveur du rapatriement et de la réintégration des membres de leurs familles. Enfin, évoquant l’idée d’élaborer une convention générale sur le terrorisme, la déléguée a invité l’ONU à envoyer « un signal clair » sous peine d’invalider les progrès enregistrés.
Pour GUILLERMO ROQUE FERNANDEZ DE SOTO VALDERRAMA (Colombie), la question du problème mondial des drogues est incontournable, ces pratiques criminelles constituant une source de revenus pour les terroristes. Ainsi faut-il, selon lui, renforcer le concept de responsabilité commune et partagée dans la lutte contre le terrorisme et les drogues. Par ailleurs, le blanchiment d’argent est une source bien connue du financement terroriste. Il est donc essentiel, a continué M. De Soto, de disposer des ressources et des moyens pour s'attaquer aux sources de financement du terrorisme, et de développer les capacités cybernétiques pour lutter contre le cercle vicieux entre terrorisme et crime. C’est pourquoi la Colombie soutient le gel actif de fonds de personnes et d’entités liées à des actes ou groupes terroristes.
Enfin, le représentant colombien a souligné que la corruption est un autre levier nuisible en matière de financement du terrorisme et requiert donc une attention particulière. Sur la coopération internationale, il a conclu que notre succès repose sur le renforcement de la capacité technique et opérationnelle et l'amélioration des mécanismes d'échange d'informations et coopération judiciaire, sur le respect des droits de la personne, et enfin sur le rôle de la société civile.
Mme MAITE DE SOUZA SCHMITZ (Brésil) a regretté qu’en dépit de toutes les conventions internationales, les résolutions du Conseil de sécurité et les examens de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, il n’y ait pas de consensus sur ce qui définit le terrorisme. C’est une tâche que la Sixième Commission doit encore accomplir, a-t-elle insisté. L'ensemble actuel de conventions n’a pas l’unité et la cohérence qu'offrirait une convention générale contre le terrorisme international, a-t-elle ensuite affirmé. La représentante a ensuite regretté qu’aucun progrès ne soit réalisé lors des sessions annuelles de la Sixième Commission. Nous devrions donner l’exemple avec une telle convention, a-t-elle appuyé, appelant à l’adopter en urgence. La convocation d’une conférence de haut niveau sous les auspices de l’ONU pourrait donner l’élan nécessaire.
La représentante du Brésil a ensuite souligné que le terrorisme ne pouvait être traité qu’à travers une approche globale, ajoutant que l’Assemblée générale jouait un rôle unique pour traiter cette question. Mais nous assistons à un transfert du pouvoir de décision de l'Assemblée générale au Conseil de sécurité, a-t-elle regretté. Elle a ensuite plaidé pour une division du travail plus réfléchie au sein de la Sixième Commission, en se concentrant les délibérations sur les questions juridiques en suspens. Elle a notamment évoqué les tentatives de réinterprétation du droit du recours à la force et de la légitime défense. Pour le Brésil, cela doit être interprété de manière restrictive, a-t-elle affirmé, rappelant que la Cour internationale de Justice (CIJ) avait indiqué à plusieurs reprises que le droit à la légitime défense ne s'appliquait qu'entre États.
Son pays est signataire de 16 instruments juridiques internationaux en matière de terrorisme, instruments qui sont appliqués dans le cadre de la législation nationale, a indiqué M. JULIO CESAR ARRIOLA RAMIREZ (Paraguay). Il s’est félicité du fait que l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies ait accordé une attention particulière aux victimes d’actes terroristes, en particulier les femmes et les mineurs, et que l’accent ait été mis sur le respect des droits de l’homme. Considérant que la véritable lutte contre le terrorisme doit s’attaquer à ses causes les plus profondes, le Paraguay estime que l’éducation, l’éradication de la pauvreté et de l’exclusion, la justice sociale et le respect de la diversité sont nos meilleurs outils pour libérer le monde de ce fléau. De plus, le Paraguay, convaincu que la coopération et la coordination au niveau international sont essentielles, soutient la création du groupe de travail en vue de finaliser la préparation d’une convention générale sur le terrorisme international.
M. CARLOS EFRAIN SEGURA ARAGON (El Salvador) s’est dit préoccupé par les liens de plus en plus étroits entre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme, avant de détailler les mesures adoptées par son pays contre ces « gangs » qui usurpent l’autorité de l’État et terrorisent la population. Les peines ont été alourdies et l’infraction de blanchiment des capitaux a vu son champ d’application élargi. Le délégué a indiqué que le but est de « regagner du terrain » face à ces gangs, l’armée jouant un rôle essentiel à ce titre. Un autre objectif est de « gagner le cœur des jeunes », en leur offrant notamment des loisirs et des formations. Il a ensuite évoqué la politique d’appui aux victimes du terrorisme. Enfin, le représentant a indiqué que la promotion du sport peut être un outil pour lutter contre l’extrémisme violent, avant d’affirmer que la lutte antiterroriste doit respecter l’état de droit.
M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur) a déclaré que les actes de terrorisme hypothéquaient la paix et la stabilité internationales. L’Équateur reconnaît que la lutte contre le terrorisme est légitime, à condition que celle-ci respecte le droit international, le droit international humanitaire et les droits humains, a-t-il précisé. En 2018, l’Équateur a été le théâtre d’actes violents commis par des groupes armés illicites, montrant que le fléau du terrorisme peut frapper n’importe quel État. Le délégué a attiré l’attention sur les liens entre terrorisme, criminalité organisée et corruption. La coopération a été renforcée en matière de lutte contre le terrorisme ces deux dernières décennies, a-t-il ensuite salué. Cependant, avec le progrès des technologies et les circonstances liées à la pandémie, nous devons tenir compte des nouvelles réalités. Il a appelé à développer les capacités des États pour travailler sur les causes qui conduisent au terrorisme. Ces facteurs sont aggravés par un accès limité ou inexistant à l’éducation, a-t-il estimé. Évoquant enfin l’adoption de la résolution sur le septième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale, le délégué a appelé à une plus grande transparence des actes de la communauté internationale.
Mme KHALILAH HACKMAN (Ghana) a estimé que le fléau du terrorisme exige une riposte robuste et intégrée qui ne peut être que le fruit de la coopération internationale. Elle a indiqué que son pays compte mettre à profit son mandat de membre du Conseil de sécurité en 2022 pour promouvoir les efforts de cet organe face au terrorisme et à l’extrémisme violent. Elle a aussi mentionné « l’Initiative d’Accra », lancée en 2017 par le Ghana, le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana et le Togo, qui vise à répondre à l’insécurité grandissante dans la région en raison de l’extrémisme violent. Mme Hackman a appelé les États membres à intensifier leurs efforts afin de tarir les sources de financement du terrorisme. La déléguée a précisé que son pays a débloqué cinq millions de dollars sur les dix millions promis au fonds de sécurité régionale du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. En conclusion, elle a estimé que la pleine mise en œuvre du Programme 2030 participe de la réponse à apporter pour remédier aux causes profondes du terrorisme.
M. PABLO ADRIÁN ARROCHA OLABUENAGA (Mexique) a réitéré la nécessité de conclure une convention générale en matière de lutte antiterroriste. Vingt ans après le 11 septembre, les mesures abusives de lutte contre le terrorisme, loin de contribuer à l'éradication de celui-ci, apportent souvent de l’eau à son moulin, a-t-il critiqué. Le représentant a dénoncé l’utilisation abusive de l’article 51 de la Charte, relatif au droit de légitime défense, contre des acteurs non étatiques, exigeant le respect de l’état de droit et du droit international. Pour lui, nous ne mettrons fin à ce fléau qu’en nous attaquant à ses causes sous-jacentes: la pauvreté, les inégalités, la marginalisation, le sous-développement, l’emploi, l'éducation et l'égalité des sexes. Il conviendra également de privilégier la reconstruction du tissu social après la pandémie pour contrecarrer la radicalisation.
Le terrorisme international a des répercussions graves sur les zones de conflit, a fait remarquer M. SEMERE AZAZI AMIR (Érythrée). Le septième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale a prouvé le rôle essentiel de l’Assemblée générale pour répondre aux menaces émergentes, notamment celles sur le cyberespace. La pleine mise en œuvre de la Stratégie est essentielle pour assurer la cohérence de la réponse internationale, a-t-il affirmé, estimant que la lutte contre le terrorisme impliquait des efforts à tous les niveaux. Il a précisé que l’Erythrée avait adopté plusieurs lois, y compris contre le blanchiment d’argent. Le partage de renseignement est essentiel à ce sujet, a-t-il souligné. Au vu de la situation précaire dans la Corne de l’Afrique, l’Erythrée est convaincue que les pays de la région doivent librement identifier leurs priorités, sans pressions politiques externes ni interférences. À cet égard, les accords bilatéraux et trilatéraux dans la région sont le guide de nos travaux, a-t-il précisé. Enfin, le représentant a affirmé que l’Erythrée prenait au sérieux toute menace à sa sécurité et sa souveraineté.
« La pandémie a mis à nu des vulnérabilités que les terroristes ont exploitées », a dit Mme QUYEN THI HONG NGUYEN (Viet Nam). Elle a prôné une approche globale face au terrorisme, tous les efforts en la matière devant respecter le droit international. Elle a ensuite appelé à remédier aux causes profondes du terrorisme, telles que la pauvreté et la marginalisation socioéconomique. La déléguée a détaillé les mesures prises par son pays contre le terrorisme, en citant notamment l’harmonisation de la législation vietnamienne avec les conventions onusiennes en la matière. Le Viet Nam est partie à 15 instruments internationaux de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Enfin, elle s’est dite convaincue que la Stratégie antiterroriste mondiale demeurera la boussole des efforts antiterroristes internationaux.
Pour M. Issa KONFOUROU (Mali), le terrorisme constitue l’une des menaces les plus dangereuses à la paix. Aucune région, aucun pays, aucune religion, nationalité ou civilisation n’est à l’abri de cette idéologie extrémiste et violente, a-t-il déclaré. Depuis 2012, le Mali en fait l’amère expérience, a poursuivi son représentant. Aujourd’hui même, on déplore encore la mort de plus d’une quinzaine de soldats dans le centre du Mali, a annoncé Konfourou. Le vivre ensemble est fortement affecté par cette situation, a-t-il analysé, sur fond d’amalgames et de luttes pour le contrôle des maigres ressources du territoire.
Le représentant malien a ensuite invité à un soutien accru et à un partenariat avec les États Membres et les organisations sous régionales afin de mieux concevoir et mettre en œuvre les stratégies antiterroristes, pour mieux les adapter à chaque situation. Au Sahel, le G5 Sahel poursuivra les actions de lutte contre le terrorisme, a-t-il indiqué, avant de réitérer la volonté d’un mandat rehaussé et adapté du G5 Sahel, nécessaire pour mieux protéger les populations.
M. JOAQUIN ALBERTO PÉREZ AYESTÁRAN (Venezuela) a estimé que le terrorisme international constituait aujourd’hui la plus grave des menaces. Ce sont des actes criminels qui s’efforcent de déstabiliser des gouvernements légitimes, a-t-il affirmé, ajoutant que le Venezuela avait été récemment victime de ce fléau, y compris pendant la pandémie de COVID-19. « Cette pandémie a été lâchement utilisée par les États-Unis et ses partenaires pour perpétrer des actes terroristes contre notre peuple. » Le représentant a alerté sur l’existence d’un réseau criminel transnational dangereux qui finance des mercenaires colombiens missionnés pour commettre des actes de terrorisme dans des pays tiers et pour provoquer la chute de gouvernement légitime. « C’est un réseau qui dispose de la protection de Bogota et de Washington », a-t-il assuré.
Le représentant du Venezuela a ensuite appelé à éviter l’instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme dans le but de défendre des programmes politiques. Pour lui, la publication illégale de listes -le fait de considérer arbitrairement que certains pays souverains sont défenseurs du terrorisme- entrave la coopération internationale. Affirmant que seul un multilatéralisme efficace pouvait permettre de lutter contre le terrorisme, il a plaidé en faveur de l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international. Enfin, il a appelé à redoubler d’efforts pour lutter conjointement contre le financement du terrorisme international.
M. OUINIBANI KONATE (Burkina Faso) a jugé la situation préoccupante dans son pays et au Sahel. Il faut donc agir urgemment selon lui, la région de l’Afrique de l’Ouest africaine vivant dans la crainte du terrorisme. Le Burkina Faso a entrepris des réformes institutionnelles et judiciaires, mais, persuadé que le terrorisme se nourrit de la pauvreté, son gouvernement développe de nombreux programmes de développement. Convaincu de la nécessité d’une coopération renforcée et d’une synergie des acteurs, attaché aux efforts de la communauté internationale et à un multilatéralisme actif, le pays demeure ouvert à toutes les initiatives et actions de la communauté internationale pour une lutte commune contre le terrorisme, a conclu son représentant.
M. VINCENT OLIVIER RITTENER (Suisse) a déclaré que la lutte contre le terrorisme doit respecter le droit international. Ce respect est le fondement même d’une lutte contre le terrorisme effective et efficace, raison pour laquelle il constitue l’un des quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale. Il a aussi jugé qu’une approche préventive est indispensable afin de lutter efficacement et durablement contre l’extrémisme violent et le terrorisme. La Suisse a défendu, lors de la révision de la Stratégie, une approche holistique et équilibrée de la mise en œuvre de ces quatre piliers. « Nous avons mis l’accent sur la nécessité de renforcer le premier pilier relatif aux mesures visant à prévenir la radicalisation et l’extrémisme violent ainsi que le quatrième pilier dédié au respect des droits de l’homme et de l’état de droit en tant que bases fondamentales de la lutte antiterroriste. »
Le délégué a salué le renforcement du langage relatif au droit international humanitaire. « Les mesures antiterroristes que nous prenons tant au niveau international que national ne doivent pas entraver nos obligations en vertu du droit international humanitaire. » S’il s’est félicité de l’ajout du langage relatif au rôle et à l’engagement de la société civile pour renforcer la mise en œuvre de la Stratégie, il a toutefois estimé que des progrès sont encore nécessaires sur ce point. Enfin, rappelant qu’à l’initiative de son pays et de la Norvège, un nouveau paragraphe sur le renforcement des mécanismes d’évaluation et de l’impact de la Stratégie a été intégré, il a regretté la faiblesse du langage finalement adopté, en particulier le fait que l’approche fondée sur les droits de l’homme et le quatrième pilier n’ait pas été précisée.
Mme ISABEL LASO GELDRES (Pérou) a souligné être favorable à toute action de l’ONU pour une réponse multilatérale efficace en vue d’éradiquer le terrorisme. Citant le président du Pérou, elle a affirmé que le terrorisme ne sera jamais un outil de transformation sociale. Ses victimes sont les plus pauvres et les plus exclues, a relevé la représentante. Elle a ensuite insisté sur la nécessité de promouvoir le pluralisme, le respect des religions et de faire reculer l’inégalité et le racisme. Il faut créer des sociétés plus inclusives, a-t-elle appuyé.
Malgré les défaites militaires et l’échec de leurs tentatives d’expansions, les mouvements terroristes constituent toujours une grande menace, a-t-elle ensuite remarqué. Pour elle, la lutte contre le terrorisme doit être non seulement culturelle et politique, et dans certains cas militaire, mais aussi passer par la prévention. La représentante a appelé notamment à la coopération pour lutter contre la cybercriminalité. La lutte contre le financement du terrorisme doit être une priorité, a-t-elle poursuivi, incitant à aborder les liens entre terrorisme et criminalité organisée. Enfin, elle a appelé à reprendre les négociations pour trouver un consensus afin d’adopter une convention générale sur le terrorisme international.
M. GYULA MIKE (Hongrie) a estimé que la présence croissante des groupes terroristes sur internet représente une menace sécuritaire de plus en plus aiguë. Ces groupes ont en effet profité de la pandémie pour être de plus en plus présents. Le délégué a détaillé la politique suivie par son pays pour répondre à la menace du terrorisme et de l’extrémisme violent, en indiquant notamment que la Hongrie a rejoint l’appel de Christchurch en septembre 2019. La Hongrie a également débloqué 43 millions de dollars d’aide humanitaire et au développement au profit de plus de 70 000 personnes en Afrique et au Moyen-Orient. Il a précisé que la stabilité et l’intégration euro-atlantique des Balkans occidentaux est une priorité stratégique pour son pays. Enfin, il a évoqué l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale qui reflète bien les défis actuels et la réponse que la communauté internationale doit apporter.
M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) a jugé important d’avancer dans le projet d’une convention générale, en regrettant les divisions des États sur ce sujet depuis plus de 10 ans, « ce dont les terroristes se réjouissent ». Il a appuyé la Stratégie antiterroriste mondiale et exhorté l’ONU à se baser, pour son application, sur les expériences nationales, et ce, « de façon non sélective ». Ne négligeons pas les pays qui ont vaincu le terrorisme, a-t-il dit, en mentionnant l’exemple de son pays. Parce que le terrorisme est une attaque contre chacun d’entre nous, il est temps d’unir nos forces, en évitant toute sélectivité, a poursuivi le délégué. Il a insisté sur les liens entre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, avant d’appeler à faire bloc contre le racisme et la haine qui se propagent sur Internet. « Mettons en commun nos ressources ». Enfin, le délégué a estimé que la lutte sans merci contre le terrorisme doit respecter la souveraineté des États et les droits des individus.
Rappelant que l’an passé, la Sixième Commission avait tiré la sonnette d’alarme sur les impacts potentiels de la pandémie de COVID-19 sur la lutte contre le terrorisme, Mme MAHO SUGIHARA(Japon) a jugé urgent que la communauté internationale se prépare à l’environnement post-pandémie de lutte contre le terrorisme, qui va requérir une réponse multilatérale revigorée. Mme Sugihara a mis en exergue l’importance critique de l’état de droit dans la lutte contre le terrorisme. En ce sens, la déléguée du Japon a souligné la nécessité de progresser en matière de prévention de la criminalité, de justice pénale et d’état de droit ; d’enrayer le cycle de la violence tout en garantissant la justice pénale ; de garantir la mise en œuvre de la loi dans le cyberespace ; et enfin de promouvoir la paix et la stabilité en mer en se basant sur l’état de droit.
M. EDGAR DANIEL LEAL MATTA (Guatemala) a demandé que le phénomène du terrorisme soit traité « à sa racine », avant de saluer l’examen consensuel de la Stratégie antiterroriste mondiale. Il a insisté sur les liens entre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée et apporté son soutien aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité afin d’y remédier. Il a jugé important d’avancer dans le projet d’une convention générale et exhorté les États à mettre de côté leurs divergences pour aboutir à une vision commune dans le domaine antiterroriste. Il a souligné l’importance d’un meilleur partage des renseignements.
Mme KAJAL BHAT (Inde) a relevé que le terrorisme se développait dans de nouvelles régions, tout en ayant accès à de nouvelles technologies. Les confinements et la détresse économique liée à la pandémie de COVID-19 ont rendu le monde plus enclin à la propagande extrémiste, a-t-elle analysé. Il n’y a pas de bons ou de mauvais terroristes. Nous pensons que si les mesures ne sont pas prises en temps voulu, elles peuvent être un échec, a-t-elle mis en garde, estimant qu’une convention générale sur le terrorisme renforcerait les instruments existants. Il faut que l’ONU en fasse davantage pour parvenir à l’adoption de cette convention et ses efforts devraient également reposer sur une coopération avec d’autres instances comme le Groupe d’action financière (GAFI), a proposé la représentante.
Elle a ensuite regretté que le Pakistan utilise cette instance pour répéter « sa litanie de mensonges ». Le Pakistan, qui « se pose en victime » est « le plus grand parrain du terrorisme », a-t-elle accusé en rejetant toutes les accusations proférées contre son pays et en assurant que le Jammu-et-Cachemire fera toujours partie de l’Inde. Nous devons trouver la volonté politique de lutter contre le terrorisme, a-t-elle martelé. Pour elle, l’inscription et la désinscription des entités sur les listes des régimes des sanctions de l’ONU doivent se faire de manière concrète et non de manière politisée.
M. ELIE ALTARSHA (Syrie) a fermement condamné le terrorisme, sous toutes ses formes et manifestations. La Syrie souffre du terrorisme depuis les années 80, a-t-il dit, ajoutant qu’elle est en proie à « la pire forme de terrorisme » depuis dix ans. Il a accusé certains pays d’appuyer les groupes terroristes en Syrie en violation du droit international. Le délégué a aussi dénoncé le terrorisme d’État, notamment économique, perpétré par le biais de l’imposition de sanctions. Il a aussi fustigé un « terrorisme médiatique », à savoir ces campagnes médiatiques qui visent à déstabiliser certains pays.
La Syrie a rejoint la plupart des instruments internationaux de lutte antiterroriste, a déclaré le délégué. Un tribunal spécial a récemment été créé pour les faits de terrorisme. Le délégué a insisté sur la nécessité de tarir les sources de financement du terrorisme et de contrôler les mouvements aux frontières. Évoquant les combattants terroristes étrangers, il a exhorté les pays d’origine à s’acquitter de leurs responsabilités et à œuvrer pour un retour desdits combattants. Enfin, il a mis en garde contre « tout détournement de l’article 51 de la Charte en vue de s’ingérer dans les affaires intérieures d’un pays ».
M. GEORGE EHIDIAMEN EDOKPA (Nigéria) a indiqué que plus de 5000 combattants de Boko Haram se sont rendus depuis août 2021. Il s’agit d’un développement positif, a-t-il dit, tout en assurant que les auteurs d’actes terroristes seront traduits en justice. Il a mentionné l’initiative de son pays visant à « déradicaliser » les anciens combattants présentant un risque peu élevé et à accroître l’acceptation sociale en vue de leur retour dans la société. Alors que Boko Haram ne cesse de perdre du terrain, le délégué a déclaré qu’une aide humanitaire et au développement renforcée est cruciale pour empêcher toute résurgence. Il a donc demandé à la communauté internationale de renforcer son appui en faveur des communautés locales. Déplorant les enlèvements d’écoliers, il a indiqué que l’armée nigériane s’est positionnée près des écoles pour répondre à ce phénomène grandissant. Le Nigéria est pleinement engagé en faveur de l’initiative pour la sécurité des écoles, a déclaré le délégué.
Mme INDIRA GOHIWAR ARYAL (Népal) a indiqué que la pandémie a créé un environnement propice pour les terroristes, en alimentant les tensions et les frustrations. Rappelant que le terrorisme est un phénomène mondial, elle a plaidé pour une réponse globale, remédiant notamment à ses causes profondes. « Les terroristes prospèrent lorsque les migrants sont vulnérables, les jeunes sont sans emploi et les idéologues se radicalisent », a-t-elle dit. Elle a prôné la tolérance et l’harmonie et condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. « Notre politique étrangère est guidée par un esprit d’amitié avec tous et d’inimitié avec personne. » Mme Aryal a souligné la nécessité de renforcer les capacités technologiques et financières des pays en développement face aux groupes terroristes. En conclusion, elle a estimé que le partage de renseignements est un volet essentiel de la lutte antiterroriste mondiale, avant d’appeler à l’élaboration d’une convention générale.
M. DAVIT KNYAZYAN (Arménie) a estimé que la crise provoquée par la pandémie de COVID-19 avait créé des conditions propices à la radicalisation et au recrutement des terroristes. Ceci est particulièrement pertinent pour les sociétés dont la radicalisation découle de politiques étatiques encourageant la haine, a-t-il ajouté. Il a également attiré l’attention sur l'utilisation abusive des technologies de l’information et des communications et des médias sociaux par les terroristes pour propager leur idéologie radicale et accroître leur potentiel de recrutement.
Le représentant arménien a ensuite dénoncé l’instrumentalisation des combattants terroristes et mercenaires étrangers dans les conflits de la région du sud du Caucase. Des milliers de combattants et mercenaires ont été employés dans une agression militaire à grande échelle contre le Nagorno-Karabakh l’an dernier, a-t-il assuré. Il a ajouté que le recrutement de combattants terroristes étrangers du Moyen-Orient et leur transfert vers l’Azerbaïdjan et la zone de conflit du Nagorno-Karabakh ont été largement documentés. L’Azerbaïdjan, avec ses soutiens extérieurs, porte une responsabilité directe dans le parrainage du flux de terroristes internationaux dans la région, a-t-il accusé. Enfin, il a reconnu le rôle important que jouent les comités de sanctions du Conseil de sécurité pour assurer l’application du principe de responsabilité qu’il s’agisse d’individus ou d’entités terroristes.
M. GVARAM KHANDAMISHVILI (Géorgie) a appelé à des efforts redoublés pour remédier aux causes profondes du terrorisme. Il a détaillé les progrès accomplis par son pays afin de tarir les sources de financement du terrorisme. Une nouvelle loi contre le blanchiment d’argent a ainsi été adoptée en 2019. Il a déclaré que les efforts antiterroristes de son pays sont sapés par l’occupation illégale des régions géorgiennes d’Abkhazie et de Tskhinvali par la Fédération de Russie. Ces régions sont hors du contrôle du Gouvernement géorgien mais aussi inaccessibles pour les entités de surveillance de l’ONU et de l’Union européenne qui disposent pourtant d’un mandat clair pour y accéder. Il a déclaré que, pour cette raison, la situation sécuritaire et humanitaire dans ces régions est un terreau fertile pour toutes sortes d’activités illicites, y compris terroristes. Le délégué a donc appelé la Fédération de Russie à assurer un accès sans entraves des mécanismes de surveillance internationaux aux régions précitées.
Droit de réponse
M. YANG LIU (Chine) a exercé son droit de réponse à la suite des déclarations des États-Unis sur la région du Xinjiang. « La représentante des États-Unis a détourné la Sixième Commission pour proférer des accusations sans fondement », a-t-il dénoncé. La région du Xinjiang souffre profondément du terrorisme et de l’extrémisme, a-t-il ensuite affirmé. Il a ajouté que les questions relatives au Xinjiang n’étaient pas liées aux droits humains, mais qu’il s’agissait d’une problématique liée à l’antiterrorisme et à la radicalisation. La Chine a pris une série de mesures pour lutter contre ces problèmes en s’appuyant sur les expériences de la communauté internationale, a-t-il ensuite mis en avant, expliquant avoir appliqué le précepte de l’éducation afin de contenir les idéologies extrémistes. « Les manœuvres américaines notamment pour empêcher le développement économique de la Chine ne seront pas couronnées de succès. »