Soixante-seizième session,
7e séance plénière – après-midi
AG/EF/3560

La Deuxième Commission adopte neuf projets de résolution, en s’attachant au développement durable mis à mal par la pandémie

Après d’intenses négociations, la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, a adopté, cet après-midi, les neuf premiers projets de résolution de cette session, dont trois à l’issue d’un vote.

Les graves répercussions de la pandémie de COVID-19 sont notées dans la plupart des textes adoptés.  La Commission s’inquiète des grands bouleversements entraînés par la pandémie pour les sociétés et les économies.  Elle se penche sur ses conséquences désastreuses pour la vie et les moyens d’existence des populations, en particulier les pauvres et les tranches les plus vulnérables de la population.  Elle affiche son ambition de redresser la barre pour atteindre les objectifs de développement durable en adoptant des stratégies de relèvement durables et inclusives.  Elle considère aussi que l’accès équitable, rapide et universel à des vaccins, des tests de diagnostic et des traitements contre la COVID-19 à un coût abordable est un élément essentiel d’une riposte mondiale fondée sur l’unité, la solidarité, le renouvellement de la coopération multilatérale et l’application du principe consistant à ne laisser personne de côté, le leitmotiv du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’élimination de la pauvreté est l’un des sujets, et non le moindre, à propos duquel la Commission a relevé les graves conséquences de la pandémie.  Comme l’a souligné l’Union européenne, la crise a mis en péril tous les acquis de ces dernières années et elle complique les efforts menés en vue de la réalisation du Programme 2030.

Dans le cadre des activités relatives à la troisième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2018-2027), la Commission a adopté un texte demandant à la communauté internationale de continuer à accorder la priorité absolue à l’élimination de la pauvreté, et de s’attaquer d’urgence à ses causes profondes.  Ce projet de résolution passe en revue les actions nécessaires pour éliminer la pauvreté et s’attache à l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes.  Il encourage notamment une gestion durable des ressources naturelles de la planète ainsi qu’une croissance économique durable, partagée, soutenue et équitable.

Le Saint-Siège s’est réjoui de l’inclusion dans le texte de données actualisées sur le nombre de personnes qui, du fait de la pandémie de COVID-19, devraient faire basculer dans l’extrême pauvreté dans le monde.  Il a aussi apprécié la référence à l’impact de la pandémie sur les dimensions non financières de la pauvreté, telles que les inégalités, le manque d’accès à l’éducation et aux soins de santé, et l’exclusion sociale.

L’engagement de ne laisser personne de côté, au cœur du Programme 2030, est d’ailleurs réaffirmé par un projet de résolution consacré aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Ce texte appelle à prendre des mesures plus concrètes pour aider les personnes en situation de vulnérabilité, les pays les plus vulnérables, et, en premier lieu, les plus défavorisés.

Un des projets de résolution adoptés cet après-midi s’inquiète en particulier de la situation des petits États insulaires en développement (PEID) et préconise « une action mondiale ambitieuse » de toute urgence pour faire face à la menace que représentent les changements climatiques ainsi que des mesures immédiates pour qu’ils se remettent de la crise provoquée par la pandémie.  L’idée de créer un indice de vulnérabilité multidimensionnel pour les PEID proposée par le Secrétaire général a été saluée par le Royaume-Uni.

Par ailleurs, la Deuxième Commission attire l’attention sur la volatilité des cours des produits de base, qui nuit particulièrement aux pays en développement tributaires de ces produits, accentuant ainsi leurs difficultés à se relever de la pandémie.  Un projet de résolution s’en inquiète et préconise d’apporter une aide à ces pays afin qu’ils soient mieux à même de détecter et d’éviter la manipulation des prix et afin d’éliminer les facteurs entravant leur diversification économique.

La réduction des risques de catastrophe est l’objet d’un autre projet de résolution, qui plaide pour une approche préventive plus vaste, privilégiant davantage la dimension humaine, sachant que les risques de catastrophe sont de plus en plus complexes et généralisés, souvent exacerbés par les changements climatiques.

Quant au projet de résolution sur l’éducation au service du développement durable, il ne manque pas de déplorer que, malgré des progrès considérables ces dernières années, 260 millions d’enfants et de jeunes âgés de 6 à 17 ans n’étaient toujours pas scolarisés en 2020, année de pandémie qui a vu la fermeture de nombreuses écoles dans le monde.

Au-delà de l’éducation, la culture est un vecteur du développement durable, comme le souligne le projet de résolution sur le sujet de la mondialisation.  L’Union européenne a rappelé que les secteurs culturels et créatifs ont été les plus touchés par la pandémie de COVID-19 tandis que le Mexique s’est inquiété que certains pays renâclent à reconnaître le rôle fondamental des peuples autochtones et des communautés locales dans la culture et pour atteindre les objectifs de développement durable.

Les États-Unis sont intervenus avant ou après chaque adoption, regrettant des « biais » ou de la partialité envers Israël dans les projets de résolution sur la marée noire sur les côtes libanaises et sur la souveraineté du peuple palestinien et de la population du Golan syrien sur leurs ressources naturelles.  Comme à chaque session, ce dernier texte, quasi identique à celui de l’an dernier, a suscité beaucoup de réactions des délégations, avant et après le vote.  Pour autant, le projet de résolution a été adopté à une majorité écrasante.

La Deuxième Commission se réunira lundi 22 novembre, à 10 heures, pour adopter de nouveaux projets de résolution.

DÉCISION SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Questions de politique macroéconomique

Le projet de résolution intitulé « Produits de base » (A/C.2/76/L.26/Rev.1), adopté par 175 voix pour, une voix contre (États-Unis) et zéro abstention, préconise d’apporter une aide aux pays en développement, conformément à leurs politiques et plans nationaux et dans le cadre de l’assistance technique, afin qu’ils soient mieux à même de détecter et d’éviter la manipulation des prix dans le secteur des produits de base et de disposer ainsi de plus de ressources pour financer la réalisation des objectifs de développement durable.

En adoptant ce texte, l’Assemblée générale encouragerait les États Membres, les partenaires de développement et le secteur privé à promouvoir la diversification économique dans les pays en développement tributaires des produits de base au moyen d’investissements responsables et durables.  Elle inviterait la communauté internationale à appuyer les efforts qu’ils ont déployés et à resserrer la coopération pour éliminer les facteurs qui créent des obstacles structurels au commerce international et entravent la diversification.

Le texte s’adresse en particulier aux pays développés et aux pays en développement qui le peuvent en ce qui concerne l’accès durable aux marchés, et aux institutions financières internationales et banques de développement, qui doivent aider les pays en développement à gérer les effets de l’instabilité des cours de ces produits.

Notant avec préoccupation que le relèvement de la pandémie de COVID-19 est lent et inégal, ce qui nuit tout particulièrement aux pays en développement tributaires des produits de base, elle reconnaîtrait que le commerce international peut jouer un rôle dans la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et d’une croissance durable, solide et équilibrée pour tous.  Elle demanderait qu’un ensemble cohérent de mesures soit adopté aux niveaux national, régional et international pour remédier à l’instabilité excessive des cours et aider les pays en développement tributaires des produits de base à en atténuer les effets préjudiciables.

L’Assemblée inviterait son président à tenir un dialogue informel d’une journée sur les marchés des produits de base dans le courant du premier semestre de 2022 afin d’examiner les tendances et les perspectives mondiales concernant ces produits et les stratégies possibles de diversification de l’économie et des exportations et de création de valeur ajoutée aux fins du développement durable.

Explication de vote

Après le vote, le représentant des États-Unis a dit considérer le texte « important », tout en précisant que les États-Unis n’avaient pas pu se joindre au consensus sur ce projet de résolution, étant préoccupés par certaines parties du texte qui évoquent la crise économique financière mondiale et ses retombées négatives sur le développement, associées à des pratiques financières.  Une mention qui est faite « de façon très vague », a estimé le délégué.  « Les libellés relatifs au commerce ne sont pas pertinents », a-t-il aussi reproché au texte.

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Marée noire sur les côtes libanaises » (A/C.2/76/L.15) a été adopté par 161 voix pour, 8 voix contre (Australie, Canada, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Nauru et Palaos) et 7 abstentions (Cameroun, Guatemala, Haïti, Honduras, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Soudan du Sud et Tonga).  Il note avec une profonde préoccupation, pour la seizième année consécutive, les conséquences néfastes qu’a eues pour la réalisation du développement durable au Liban la destruction, par l’armée de l’air israélienne, de réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh.

Prenant acte des conclusions du rapport du Secrétaire général indiquant que les dommages subis par le Liban se chiffraient en 2014 à 856,4 millions de dollars, l’Assemblée générale le prierait, par ce texte, d’engager les organismes et institutions des Nations Unies et les autres organisations ayant participé à l’évaluation initiale des dégâts écologiques à entreprendre une nouvelle étude s’appuyant notamment sur les travaux initialement menés par la Banque mondiale en vue de mesurer et quantifier les dommages causés à l’environnement des pays voisins.

En adoptant ce texte, l’Assemblée demanderait de nouveau au Gouvernement israélien d’assumer sa responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais ainsi que les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne.

Explications et interventions avant le vote

Le représentant des États-Unis s’est dit déçu que la Deuxième Commission décide à nouveau de présenter ce projet de résolution, qui est à son avis « partial » à l’égard d’Israël.  Ce texte libellé contre un État Membre ne fait que distraire de l’attention portée sur les efforts pour parvenir à la paix, a-t-il argumenté, en précisant avoir voté contre.

En intervenant pour présenter le projet de résolution au nom du Groupe des 77 et la Chine, le représentant de la Guinée a souligné que le texte reconnaît les conséquences multidimensionnelles de cette catastrophe sur la biodiversité et la santé humaine et qu’il appelle Israël à assumer ses responsabilités.  Le représentant a fait savoir que la délégation libanaise a coordonné les échanges sur ce projet de résolution.

Le représentant d’Israël a pris la parole pour demander un vote sur ce projet de résolution, au motif que ce texte « n’a pas d’objectif » et impose depuis longtemps à la Commission de « gaspiller son temps et ses ressources ».  Un texte qui se contente de pointer du doigt Israël, a-t-il ajouté.  Le représentant a aussi constaté que ce projet ne dit rien sur le fait que c’est le Hezbollah qui a déclenché un conflit ayant abouti à cette marée noire.  Il a exhorté tous les États Membres à voter contre.

Explication après le vote

Après le vote, le représentant du Liban a évoqué un « moment charnière ».  L’adoption de la résolution est une réaffirmation par la Deuxième Commission de la nécessité de faire valoir les règles du droit international environnemental et du développement durable dans toutes ses dimensions.  L’urgence climatique est le résultat de décennies d’activités humaines, a-t-il rappelé, en soulignant les incidences négatives de la marée noire sur le Liban provoquée par Israël.  Cette marée noire est la plus grande catastrophe environnementale de l’histoire moderne en Méditerranée, a-t-il rappelé, en soulignant que la communauté internationale doit prendre à bras le corps les mesures de protection de l’environnement marin, comme cela a été souligné durant la COP26.  Le représentant a prévenu que son pays continuerait à tout faire pour que cette résolution soit appliquée efficacement.

Le projet de résolution intitulé « Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement » (A/C.2/76/L.41) a été adopté par consensus.  Ce texte réaffirme que les petits États insulaires en développement (PEID) demeurent un cas particulier au regard du développement durable et exprime sa solidarité à l’égard de ces États, qui continuent de se heurter à un ensemble de problèmes que posent en particulier leur éloignement géographique, la taille réduite de leur économie et les coûts élevés et répercussions négatives engendrés par les changements climatiques et les catastrophes naturelles.

En adoptant ce texte, l’Assemblée générale demanderait que soit entreprise de toute urgence une action mondiale ambitieuse, conformément à l’Accord de Paris, pour faire face à la menace que représentent les changements climatiques pour les PEID.  Elle demanderait également que des mesures importantes soient prises immédiatement pour faciliter les moyens qu’ils ont mis en œuvre afin de se remettre de la crise provoquée par la pandémie et de surmonter la crise sanitaire et économique sans précédent qu’ils connaissent, tout en préservant leurs acquis et leurs engagements en matière de développement durable, et pour renforcer leur résilience face aux changements climatiques.

Saluant les recommandations du Secrétaire général sur l’élaboration et l’utilisation éventuelles d’un indice de vulnérabilité multidimensionnel concernant les PEID, l’Assemblée déciderait de créer un groupe d’experts de haut niveau représentatif pour mettre au point cet indice d’ici à décembre 2022.  Le secrétariat de ce groupe serait assuré par le Département des affaires économiques et sociales (DESA) et le Bureau du Haut-Représentant.

L’Assemblée demanderait aussi aux États Membres d’inviter la Banque mondiale à envisager de relancer les activités du groupe de travail de haut niveau réunissant des représentants des banques de développement et de ses partenaires en vue de l’examen des règles régissant l’accès des PEID à un financement à des conditions favorables.

De plus, l’Assemblée demanderait de consacrer aux PEID, en 2024, une quatrième conférence internationale.  Elle déciderait également d’établir une liste de prix, intitulés « Prix de l’Organisation des Nations Unies pour les partenariats en faveur des petits États insulaires en développement », afin de saluer et récompenser à partir de 2022 les partenariats les plus efficaces, remarquables, authentiques et durables.

Enfin, attendant avec intérêt que soit achevé et adopté un cadre de suivi des Orientations de Samoa, elle encouragerait les PEID à l’utiliser lorsqu’ils feront rapport à l’approche de la quatrième conférence internationale.

Déclarations avant l’adoption

Le représentant du Royaume-Uni a loué les bons résultats obtenus lors des négociations, qui ont souligné notamment l’importance de rendre nécessaire une action rapide pour aider les PEID.  Le mois dernier, une réunion a été organisée pour promouvoir un allègement de la dette de ces pays, ainsi qu’un financement préférentiel, a rappelé le délégué, avant de signaler que le Royaume-Uni promeut l’indice de vulnérabilité multidimensionnel.

Le représentant des États-Unis a fait valoir que son pays est un soutien et un partenaire important des PEID.  Il a dit que les États-Unis sont engagés à mettre en œuvre des politiques favorables aux PEID, telles que des financements à des taux favorables.  Cependant, a-t-il noté, « les résultats obtenus peuvent varier selon l’indicateur utilisé ».  Le représentant a encouragé l’aide publique au développement, mais remarqué que l’ONU n’est pas la plateforme appropriée pour décider de l’allocation de ces ressources.

Déclaration après l’adoption

L’Observateur du Saint-Siège s’est félicité de la référence aux conséquences de la pandémie de COVID-19 sur le développement durable des PEID, y compris concernant l’éradication de la pauvreté, l’emploi et la croissance, ainsi que de l’appel à des actions substantielles pour faciliter les réponses des PEID à la COVID-19.  Il s’est aussi dit heureux de voir que le texte inclut une mention sur la façon de progresser vers l’établissement d’un indice de vulnérabilité multidimensionnel pour les PEID d’ici à décembre 2022.  Enfin, il a salué l’inclusion d’une mention sur la révision potentielle des critères d’éligibilité et des modalités empêchant l’accès des PEID aux financements liés aux catastrophes.

Le projet de résolution sur la « Réduction des risques de catastrophe » (A/C.2/76/L.43), adopté sans vote, constate qu’il faut adopter une approche préventive plus vaste, privilégiant davantage la dimension humaine, sachant que les risques de catastrophe sont de plus en plus complexes et généralisés, souvent exacerbés par les changements climatiques.  Le texte considère qu’il importe de promouvoir des politiques et des plans permettant de renforcer la résilience face aux catastrophes et de réduire les risques de déplacements de population, y compris au moyen de la coopération transfrontière.  Il souligne également les effets de synergie existant entre l’application du Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe, celle du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et celle de l’Accord de Paris sur le climat.

Réitérant l’engagement de ne laisser personne de côté, l’Assemblée demanderait instamment, en adoptant ce texte, que la Déclaration de Sendai et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) soient effectivement appliqués.  Elle demanderait de nouveau qu’une action soit engagée pour prévenir l’apparition de nouveaux risques de catastrophe et réduire les risques existants au moyen de mesures économiques, structurelles, juridiques, sociales, sanitaires, culturelles, éducatives, environnementales, technologiques, politiques, financières et institutionnelles intégrées et inclusives.

Prenant note des progrès accomplis pour atteindre les objectifs du Cadre de Sendai, l’Assemblée inviterait instamment les États à accélérer les progrès, à allouer des ressources suffisantes à l’élaboration et à l’application des stratégies nationales et locales de réduction des risques de catastrophe associant toutes les parties, à promouvoir leur cohérence et leur intégration dans les stratégies de développement durable et d’adaptation aux changements climatiques et à prendre en considération les risques de déplacement dus aux catastrophes.  À cet égard, elle réaffirmerait sa décision d’organiser en 2023 un examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Cadre de Sendai et déciderait que la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur l’examen se tiendrait à New York les 18 et 19 mai 2023.  Elle déciderait également que cette réunion déboucherait sur l’adoption d’une déclaration politique concise et pragmatique.

Le texte donne des recommandations relatives, entre autres, à la bonne santé des écosystèmes, à l’eau – « l’une des clefs de la réalisation des objectifs de développement durable » -, aux risques biologiques, aux bases de données nationales sur les pertes dues aux catastrophes, et aux services géospatiaux « de qualité soient accessibles et disponibles ».

De plus, par ce texte, l’Assemblée réaffirmerait que la coopération internationale constitue un élément essentiel de l’appui à l’action que mènent les pays en développement pour réduire les risques et encouragerait les États à renforcer l’échange d’informations en mettant en place des centres de gestion des risques.  Elle soulignerait aussi qu’il convient d’accorder une plus grande attention au financement de la réduction des risques de catastrophe

Estimant que la charge de travail du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes a considérablement augmenté et qu’il faut affecter des ressources stables, suffisantes, prévisibles et disponibles en temps voulu à la mise en œuvre du Cadre de Sendai, l’Assemblée inviterait les États Membres à envisager de verser des contributions volontaires au Bureau ou d’accroître le montant de celles qu’ils versent déjà.

Déclaration après l’adoption

Le représentant des États-Unis a appuyé les efforts de lutte pour réduire les risques de catastrophe.  Il a précisé que sa délégation se portait coauteur de ce projet de résolution.

Le projet de résolution, intitulé « L’éducation au service du développement durable dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 » (A/C.2/76/L.40), adopté sans vote, rappelle tout d’abord que, malgré les progrès considérables réalisés ces dernières années en matière d’accès à l’éducation et de scolarisation, 260 millions d’enfants et de jeunes âgés de 6 à 17 ans n’étaient toujours pas scolarisés en 2020.  En adoptant ce texte, l’Assemblée se dirait vivement préoccupée par le risque de sous-financement de l’éducation et par les répercussions des situations d’urgence humanitaire, et demanderait à la communauté internationale d’assurer l’accès de tous à une éducation équitable et de qualité, à tous les niveaux.

Elle demanderait que de plus grands efforts soient faits pour donner la priorité à l’éducation, et à rouvrir en toute sécurité les établissements d’enseignement aux fins de l’apprentissage en personne, sur la base de données scientifiques, et compte tenu du contexte local.

Encourageant à édifier des systèmes éducatifs résilients et de qualité ouverts à tous, l’Assemblée encouragerait également à multiplier les initiatives d’éducation au service du développement durable en mettant en œuvre le cadre intitulé « L’éducation en vue du développement durable: vers la réalisation des objectifs de développement durable » (L’EDD pour 2030) et la feuille de route connexe.

Par ce texte, l’Assemblée inviterait l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à poursuivre sa mission de diriger et de coordonner l’action menée au titre de l’agenda Éducation 2030.  Elle proposerait de réorganiser le comité directeur de haut niveau de « Objectif de développement durable no 4-Éducation 2030 », qui serait l’organe mondial de coordination du volet éducation du Programme 2030.  Elle inviterait également l’UNESCO à continuer à coordonner la mise en œuvre du cadre L’EDD pour 2030 et de la feuille de route connexe.

Déclarations après le vote

Le représentant de la République islamique d’Iran a rappelé considérer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Programme d’action de l’UNESCO comme des outils non contraignants juridiquement.  Il a aussi déclaré que l’Iran n’était pas prêt à respecter certaines Déclarations de l’UNESCO au motif qu’elles vont à l’encontre des « traditions » et des « valeurs » iraniennes.

Le représentant des États-Unis a évoqué un certain nombre de « problèmes » dans ce projet de résolution.  Beaucoup des documents mentionnés sont non contraignants et n’engagent « aucune obligation financière », a-t-il insisté.  II a aussi rejeté le concept de restriction au commerce.

L’Observateur du Saint-Siège s’est réjoui que le texte tienne compte des fermetures d’écoles sans précédent causées par la pandémie de COVID-19 dans le monde, ainsi que des pertes d’apprentissage et l’abandon scolaire qu’elle a entraînés.  Il a réaffirmé l’importance de rouvrir les écoles en toute sécurité dès que possible et la nécessité d’aider tous les enfants à retourner à l’école.  Il s’est aussi dit heureux de voir que le texte souligne la nécessité d’assurer un soutien parental ou tutélaire plus fort pour les enfants, en particulier dans le contexte numérique.  « Le Pacte mondial pour l’éducation, récemment lancé par le pape François, est un signe concret de l’engagement du Saint-Siège à promouvoir une forme d’éducation cherchant à intégrer tous les aspects de la personne humaine, à générer la paix, la justice et la fraternité au sein de la famille humaine, et à regarder l’avenir avec espoir », a-t-il ajouté.

Mondialisation et interdépendance

Avec le projet de résolution intitulé « Culture et développement durable » (A/C.2/76/L.42) adopté par consensus, l’Assemblée générale réaffirmerait le rôle de la culture en tant que vecteur du développement durable d’un sentiment profond d’identité et de cohésion sociale.

Elle demanderait que l’appui, y compris les ressources financières et les investissements en faveur du secteur culturel, soit renforcé dans le contexte des efforts de relèvement après la COVID-19.  Elle appellerait aussi à la promotion de l’éducation pour la protection des espaces naturels et des lieux de mémoire.

L’Assemblée se déclarerait vivement préoccupée par le fait que les biens culturels, y compris les sites et objets religieux, les sanctuaires et les cimetières, sont de plus en plus souvent la cible d’attaques terroristes et d’actes de vandalisme à l’issue desquels ils sont volés, endommagés ou complètement détruits, et condamnerait ce type d’attaques.

Elle encouragerait les programmes qui accordent aux artistes et aux professionnels de la culture des prestations sociales et des droits économiques.

De manière générale, elle engagerait tous les pays à prendre dûment en considération la contribution de la culture au développement durable lors de l’élaboration des politiques de développement nationales, régionales et internationales.

Dans le prolongement des débats de la précédente réunion de haut niveau sur la culture et le développement durable, l’Assemblée inviterait sa présidence à organiser, dans les limites des ressources disponibles, un dialogue interactif de haut niveau d’une journée sur cette question lors de sa soixante-dix-septième session, et à solliciter l’aide de l’UNESCO dans le cadre de son mandat.

Déclaration avant l’adoption

La représentante de l’Union européenne a relevé que les secteurs culturels et créatifs ont été les plus touchés par la pandémie de COVID-19.  Elle a fait part de sa satisfaction que le projet de résolution souligne la nécessité d’intégrer la création numérique.  L’UE est convaincue du besoin urgent de défendre l’égalité des genres et la jeunesse dans la culture pour parvenir à l’équité.  La représentante a regretté qu’il n’ait pas été fait mention de la réunion des ministres de la culture du G20 cette année à Rome, qui a été l’occasion de se mettre d’accord sur le rôle de la culture dans l’économie.

Déclarations après l’adoption

Le représentant des États-Unis a reconnu le rôle essentiel de la culture dans le développement humain.  Il a rappelé que son pays s’est retiré de l’UNESCO.

La représentante du Mexique a reconnu le rôle central de la culture pour parvenir au développement durable, raison pour laquelle elle a jugé fondamental de reconnaître la contribution des peuples autochtones et des communautés locales pour atteindre les objectifs de développement durable.  Elle s’est inquiétée que certains pays se montrent réticents à l’inclusion de ces peuples et communautés comme partie essentielle de la culture.  Ceci dit, elle a salué les efforts pour parvenir à un accord et les inclure dans le texte.  La représentante a également voulu souligner que ce que l’on entend par « appropriation indue d’œuvres créatives » doit inclure les manifestations culturelles, la diversité, l’art et la créativité des peuples autochtones et des communautés locales.  Elle a regretté que cette thématique n’ait pas trouvé de place dans le projet de résolution.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

Avec le projet de résolution intitulé « Activités relatives à la troisième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2018-2027) » (A/C.2/76/L.39) adopté par consensus, alors que les progrès sur la voie de la réduction de la pauvreté restent inégaux (dans 109 pays en développement, 1,3 milliard de personnes vivent encore dans la pauvreté dans toutes ses dimensions), l’Assemblée générale demanderait à la communauté internationale, notamment aux États Membres et aux organismes du système des Nations Unies pour le développement, de continuer à accorder la priorité absolue à l’élimination de la pauvreté, et de s’attaquer d’urgence à ses causes profondes.  Elle inviterait les pays donateurs et les partenaires de développement à appuyer les efforts réels des pays en développement, en mettant à leur disposition des moyens financiers prévisibles et une assistance technique.

Elle demanderait également à la communauté internationale de poursuivre leur ambitieux travail de recherche de solutions socioéconomiques durables afin de vaincre la pauvreté, et à réaliser l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et des filles, des pauvres et des personnes en situation de vulnérabilité, le but étant entre autres d’atteindre les objectifs de développement durables.

Le texte passe en revue les actions nécessaires pour éliminer la pauvreté, comme l’augmentation durable de la capacité de production; l’industrialisation inclusive et durable; l’accroissement de la production de vaccins, d’équipements médicaux et de produits agricoles et industriels; le développement des zones rurales et urbaines ainsi que d’une agriculture et d’une pêche durables.  Il parle notamment d’agir en faveur de l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes; de la protection sociale, notamment par les programmes non contributifs et les transferts en espèces; de la diversité dans les villes et les établissements humains.  Il faudrait encore renforcer la cohésion sociale, le dialogue et la compréhension entre les cultures, la tolérance et le respect mutuel, dit le texte.

Il importe d’employer des indicateurs pluridimensionnels et d’élaborer des mesures transparentes d’évaluation des progrès accomplis en matière de développement durable, en complément du produit intérieur brut, afin de prendre effectivement en compte la réalité de ce que vivent les populations de tous les pays en développement, précise aussi le projet de résolution.  Il encourage par ailleurs une gestion durable des ressources naturelles de la planète, une croissance économique durable, partagée, soutenue et équitable.

La question du financement par les États est en outre traitée sous tous les angles: mobiliser efficacement des ressources intérieures, attirer des investissements étrangers directs, honorer les engagements au titre de l’aide publique au développement.  Quant au secteur privé, le texte souligne l’importance de l’activité des entreprises privées, de l’entrepreneuriat, de l’investissement et de l’innovation, comme « importants moteurs de la productivité, de la croissance économique partagée et de la création d’emplois ».

Par ce texte enfin, l’Assemblée exhorterait la communauté internationale à chercher à remédier en priorité aux conséquences des catastrophes naturelles, des changements climatiques, des conflits et des grandes épidémies qui entravent gravement l’action visant à éliminer la pauvreté, en particulier dans les pays en développement.

Déclaration avant l’adoption

La représentante de l’UE s’est dite heureuse de rallier le consensus, la crise ayant mis en péril tous les acquis de ces dernières années et mettant à mal la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le projet de résolution adopté souligne le besoin d’agir pour reconstruire en mieux, a-t-elle noté.  Elle a aussi apprécié que ce texte souligne l’importance de la santé, de l’éducation, de l’emploi pour réduire l’extrême-pauvreté.

Déclarations après l’adoption

La représentante de la Hongrie a reconnu que l’élimination de la pauvreté est essentielle pour parvenir au développement durable dans le monde et à long terme.  Elle a mis en avant la Stratégie de coopération pour le développement international de la Hongrie pour la période 2020-2025, qui vise à s’assurer que le pays joue un rôle plus important pour s’attaquer à certains des principaux défis que rencontre la communauté internationale, comme l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.  La Hongrie donne donc la priorité à la mise en œuvre de projets et programmes liés à la gestion de l’eau et à l’assainissement, à l’agriculture, à la santé, à l’éducation, à l’environnement et aux technologies de l’information, a indiqué la représentante.

S’agissant de la terminologie du paragraphe 22 du préambule du projet de résolution, la Hongrie aurait préféré une référence plus générale aux groupes vulnérables et aux personnes en situation vulnérable, car elle considère que certains groupes peuvent être oubliés tandis que d’autres peuvent être cités de manière aléatoire.  D’ailleurs, l’inclusion des migrants dans l’énumération a déplu à la Hongrie, a signalé la représentante.

Le représentant des États-Unis a souligné l’importance d’une « gouvernance transparente » et « responsable ».  Il a aussi appelé à redoubler d’efforts pour éradiquer la pauvreté.

L’Observateur du Saint-Siège s’est dit heureux de constater l’inclusion dans le texte de données actualisées sur le nombre de personnes que la pandémie de COVID-19 devrait faire basculer dans l’extrême-pauvreté dans le monde.  Il a aussi apprécié la référence à l’impact de la pandémie sur les dimensions non financières de la pauvreté, telles que les inégalités, le manque d’accès à l’éducation et aux soins de santé, et l’exclusion sociale.

Avec le projet de résolution intitulé « Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » (A/C.2/76/L.44), adopté par consensus, l’Assemblée générale prendrait note des rapports du Secrétaire général sur l’application de sa résolution 75/233 sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies en 2021.  Elle rappellerait et renouvellerait les demandes formulées dans les résolutions 2019/15 et 2020/23 du Conseil économique et social, en date respectivement du 8 juillet 2019 et du 22 juillet 2020, concernant les progrès accomplis dans l’application de sa résolution 71/243 sur l’examen quadriennal complet.

Elle réaffirmerait l’engagement, qui est au cœur même du Programme 2030, de ne laisser personne de côté et de prendre des mesures plus concrètes pour aider les personnes en situation de vulnérabilité, les pays les plus vulnérables, et, en premier lieu, les plus défavorisés.  Elle demanderait aux entités du système des Nations Unies pour le développement, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens respectifs, d’aider les États à mettre en œuvre le Programme 2030.

Par ce texte, l’Assemblée relancerait son appel aux entités du système des Nations Unies pour le développement, dans le contexte de la pandémie de COVID-19, conformément à sa résolution 75/233.

En ce qui concerne le système redynamisé des coordonnateurs résidents, l’Assemblée prendrait note de la résolution 76/4 du 28 octobre 2021 sur l’examen de son fonctionnement, concernant notamment ses modalités de financement, et attendrait avec intérêt sa pleine application.

Elle prierait le Secrétaire général de continuer de renforcer la transparence et le respect du principe de responsabilité en présentant et en mettant à la disposition du public, en temps utile, dans la limite des ressources disponibles et en évitant les recoupements, des notes de synthèse, des exposés informels, des documents et des rapports sur les progrès accomplis dans l’exécution des mandats résultant de sa résolution 75/233.  À cet égard, l’Assemblée attendrait avec intérêt le débat du Conseil économique et social consacré aux activités opérationnelles de développement à sa session de 2022.

Déclaration après l’adoption

Le représentant des États-Unis a indiqué s’être rallié au consensus et a renvoyé à ses déclarations précédentes sur les coordonnateurs résidents et le Programme d’action d’Addis-Abeba.

Par le projet de résolution intitulé « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles » (A/C.2/76/L.35), adopté par vote 157 voix pour, 7 voix contre (Canada, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Iles Marshall, Israël, Nauru et Palaos) et 14 abstentions, l’Assemblée générale réaffirmerait les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et les ressources en eau et en énergie.  Elle exigerait d’Israël, Puissance occupante, qu’il cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.

Elle reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation si ses ressources naturelles sont exploitées, altérées, détruites, épuisées ou mises en péril par suite de mesures illégales prises par Israël ou des colons israéliens dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et exprimerait l’espoir que cette question soit réglée dans le cadre des négociations entre les parties palestinienne et israélienne relatives au statut final.  Elle soulignerait que l’édification d’un mur et l’implantation de colonies par Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et alentour, sont contraires au droit international et dépossèdent gravement le peuple palestinien de ses ressources naturelles.  Elle demanderait, à cet égard, le respect intégral des obligations juridiques énoncées dans l’avis consultatif donné le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice, ainsi que dans les résolutions pertinentes de l’ONU.

Par ce texte, elle demanderait à Israël de s’acquitter scrupuleusement des obligations que lui impose le droit international et de mettre un terme immédiatement et complètement à toutes les politiques et mesures visant à modifier le caractère et le statut du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  Elle lui demanderait aussi de mettre fin à toute intervention, y compris celle des colons israéliens, portant atteinte à l’environnement.  Elle demanderait en outre à Israël de mettre fin à la destruction d’équipements essentiels, notamment de réseaux d’adduction d’eau, d’assainissement et d’alimentation en électricité, ainsi qu’à la démolition et à la confiscation de logements, d’infrastructures civiles, de terres agricoles et de puits palestiniens.

Via ce document, elle demanderait à Israël, Puissance occupante, de lever tous les obstacles à l’exécution des projets environnementaux essentiels, y compris la construction de stations d’épuration des eaux usées dans la bande de Gaza.  Elle demanderait également à Israël de ne pas entraver le développement de la Palestine, ainsi que les exportations des réserves de pétrole et de gaz naturel qui y ont été découvertes.

Explications avant le vote

Le Secrétariat a fait oralement une correction concernant le paragraphe 13, à la troisième ligne, où le mot « répercussion » ne devrait pas avoir de majuscule.

Le représentant de l’État plurinational de Bolivie a dit attendre avec grand intérêt le prochain rapport du Secrétaire général sur les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur le peuple palestinien.  Il a dit espérer que son contenu permettra à l’Assemblée générale de prendre des mesures afin que le peuple palestinien puisse, une fois pour toutes, exercer les droits de l’homme et des libertés fondamentales que la communauté internationale prétend défendre.  La Bolivie appuie fermement le peuple palestinien et condamne toute forme de dictature, de colonialisme, de néocolonialisme et d’impérialisme, a martelé le délégué.

Le représentant des États-Unis a expliqué sa position, à savoir qu’Israéliens et Palestiniens avaient tous deux le droit de vivre en paix.  Il a dénoncé un biais institutionnel envers Israël, biais qui « distrait du chemin vers la paix ».

Le représentant de la Guinée, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a dénoncé la souffrance infligée au peuple palestinien, raison pour laquelle le groupe a présenté un projet de résolution quasi identique à celle de l’an dernier, mis à part quelques ajouts techniques.  Comme lors des sessions passées, le projet rappelle que les Conventions internationales doivent être respectées par Israël, a-t-il dit.  Le texte souligne aussi l’appel du Conseil de sécurité à faire le distinguo entre Israël et les différents territoires occupés depuis 1967.

Le représentant d’Israël a estimé que des intérêts politiques étroits freinent le consensus.  Le texte ne dit pas qu’Israël accorde une aide concrète, sur le terrain, aux Palestiniens, a regretté le représentant.  Il a fait observer que, pour des raisons politiques, Israël a été empêché d’envoyer un million de doses de vaccin anti-COVID-19 en Palestine.  « Les dirigeants palestiniens choisissent encore la voie anti-israélienne. »  Ce projet de résolution est « biaisé », « caduc » selon le représentant d’Israël pour qui, pourtant, « une autre voie est possible ».

Explications après le vote

Au nom de l’Union européenne qui a soutenu la résolution, la représentante de la Slovénie a voulu souligner que l’usage du terme « Palestine » ne peut être interprété comme une reconnaissance d’un État de Palestine et ne préjuge pas des positions individuelles des États membres de l’UE sur cette question.

Le représentant de l’État de Palestine a jugé que la majorité écrasante en faveur de l’adoption est un message clair envoyé aux Palestiniens, celui que la communauté internationale se tient derrière le peuple palestinien, et défend le contrôle de ses ressources.  « L’appel à Israël, Puissance occupante, est relancé. »  Cela fait bien longtemps que la communauté internationale exige la fin par Israël de l’occupation, a rappelé le délégué, en exigeant que des mesures concrètes et urgentes soient prises.  Il a aussi demandé des comptes rendus, pour que ces objectifs soient atteints.

Le représentant de la République arabe syrienne a réitéré les droits inaliénables du peuple palestinien et des habitants du Golan syrien, défendus par l’écrasante majorité de la communauté internationale.  Israël continue d’exploiter les ressources du Golan occupé, notamment son eau qu’il utilise pour ses colonies de peuplement, s’est indigné le représentant syrien.  « Les répercussions sur l’environnement et la santé de la population sont terribles. »  Cette terre reste arabe, et reviendra à ses ayants droits, a conclu le représentant.

La représentante du Royaume-Uni a réaffirmé son soutien à l’État de Palestine.

Droits de réponse

Dans un droit de réponse adressé à la Syrie, le représentant d’Israël a déclaré que la Syrie était le membre « le moins qualifié de toute la communauté internationale » pour faire de telles déclarations.

Le représentant de la République arabe syrienne a fait part de sa « peine » à écouter ce qu’avait à dire son homologue d’Israël.

L’observateur de l’État de Palestine a pris la parole à son tour.  Israël « pratique les meurtres et le terrorisme systématiques », « comment peut-il prendre la parole ainsi? » a-t-il demandé.  Selon l’observateur de l’État de Palestine, Israël a dit « beaucoup de mensonges concernant les vaccins »: « les millions de doses dont parlait Israël étaient périmées », a-t-il affirmé.

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