La Cinquième Commission achève ses travaux et recommande un budget de 3,12 milliards de dollars pour le Secrétariat de l’ONU en 2022
Fidèle à sa réputation de retardataire, la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a conclu ses travaux, bien après minuit, et doté le Secrétariat de l’ONU d’un budget de 3,12 milliards de dollars pour 2022.
En tout, ce sont 16 résolutions que la Commission a recommandées à l’Assemblée générale, après une séance marquée par une multiplication d’amendements et de votes visant à supprimer le financement de plusieurs mandats relatifs aux droits de l’homme jugés « partiaux » et finalement tous rejetés, à l’exception de celui de la Slovénie, au nom de l’Union européenne, pour monter à 17 millions de dollars le budget du Mécanisme d’enquête sur la Syrie.
Parmi les décisions adoptées sans vote figure celle relative au financement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour par laquelle l’Assemblée générale est invitée à approuver le don des actifs de l’Opération, avec un coût d’acquisition de 145 456 300 dollars et une valeur comptable nette de 55 291 700 dollars, au Gouvernement du Soudan.
Autre budget adopté sans vote, celui de 89,6 millions pour le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux. La Commission a également adopté sans vote le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’ONU et celui des opérations de maintien de la paix. C’est le Groupe des États d’Afrique, s’est enorgueillie l’Égypte, qui, dans les heures les plus sombres et les plus tardives de la session, alors que tout était en jeu et que les espoirs s’amenuisaient, a fait preuve d’un leadership exemplaire en invitant les puissances mondiales à un « conseil africain » pour discuter, partager des idées et surmonter l’impasse. Notre Groupe a montré sa foi dans le multilatéralisme, en renonçant à ses plus hautes priorités dans la résolution sur les missions politiques spéciales.
Terminer la partie principale de la session de la Cinquième Commission le 24 décembre en dépit de la résurgence de la COVID-19 à New York, et en tirant parti de la technologie et de l’engagement de toutes les délégations, constitue un succès remarquable qui mérite d’être applaudi, ont estimé les États-Unis, malgré les appels à l’amélioration des méthodes de travail.
La Cinquième Commission tiendra sa première reprise de session en mars 2022.
CLÔTURE DES TRAVAUX DE LA CINQUIÈME COMMISSION PENDANT LA PARTIE PRINCIPALE DE LA SOIXANTE-SEIZIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Adoption des projets de résolution
Le Président de la Cinquième Commission a informé les délégations que les projets de résolution et de décision dont elles sont saisies sont des versions provisoires qui feront l’objet d’un examen éditorial et d’un contrôle qualité, étant donné que la plupart de ces textes n’ont été agréés que ces dernières 24 heures. Les textes adoptés aujourd’hui seront publiés dans les six langues officielles dans les plus brefs délais, dans le respect des résolutions de l’Assemblée générale sur le multilinguisme. Le Président a remercié toutes les délégations pour avoir accepté d’adopter les projets en anglais, et ce, à titre exceptionnel.
Rapports financiers et états financiers vérifiés, et rapports du Comité des commissaires aux comptes (A/C.5/76/L.7)
Par ce texte, adopté sans vote, la Commission prie l’Assemblée générale d’approuver les recommandations contenues dans les rapports du Comité des commissaires aux comptes (CCC) et du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB). Elle l’invite à examiner plus avant les rapports du CCC sur le Mécanisme résiduel des tribunaux pénaux internationaux et sur la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies.
Planification des programmes (A/76/C.5/L.5)
La Commission a rejeté par 88 voix contre, 22 voix pour et 45 abstentions, ce texte par lequel l’Assemblée générale aurait décidé de supprimer du programme 6 (Affaires juridiques) toutes mentions et descriptions du Mécanisme international, impartial et indépendant chargé de faciliter les enquêtes sur les violations les plus graves du droit international commises en République arabe syrienne depuis mars 2011 et d’aider à juger les personnes qui en sont responsables.
Auteur de la résolution, la Fédération de Russie avait pourtant fait valoir la volonté d’une dizaine de délégations d’aller dans ce sens pour supprimer un mécanisme « mis en place de manière arbitraire » et qui n’est rien d’autre qu’une « aventure politique ».
Également au nom du Liechtenstein, la Suisse a déploré une proposition qui « bouscule » l’autorité de l’Assemblée générale laquelle a, à maintes reprises, affirmé son intention de financer le Mécanisme à partir du budget ordinaire de l’ONU, et ce, depuis sa création. Le Mécanisme, a souligné la Suisse, est « une partie intégrante » de ce budget et il est regrettable qu’un « petit groupe de pays » continue de défier la volonté exprimée par la majorité des États Membres.
La résolution 71/248 portant création du Mécanisme d’enquête, a argué la Syrie, est contraire à l’Article 12 de la Charte des Nations Unies qui précise que lorsque le Conseil de sécurité est saisi d’une question, l’Assemblée générale ne peut se prononcer, sauf à la demande expresse du Conseil. Il est donc inacceptable, a tonné la Syrie, de financer un mécanisme somme toute « illégal ». L’Assemblée, a-t-elle poursuivi, outrepasse son mandat et empiète sur les prérogatives du Conseil de sécurité, sans oublier le fait « inadmissible » que le Mécanisme a été créé « sans notre consentement ». Après avoir noté que le mandat du « prétendu Mécanisme » n’est défini ni dans le temps ni dans l’espace, le représentant syrien a appelé les États Membres à se distancer de cet organe.
Au nom de l’Union européenne, la Slovénie a insisté sur la pertinence de la résolution 71/248 et jugé que la proposition russe n’est rien d’autre qu’une tentative de violer les décisions de l’Assemblée générale.
Le Mécanisme, a renchéri le Qatar, joue un rôle important puisque c’est l’organe de base pour collecter les informations sur les crimes commis en Syrie. Le Qatar a salué un mécanisme qui respecte les normes les plus élevées et recourt aux technologies les plus sophistiquées. Nous devons lui assurer une part du budget ordinaire de l’ONU, conformément aux résolutions pertinentes, a-t-il martelé.
Rapport du Comité du programme et de la coordination (CPC) (A/76/C.5/L.3)
Par ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de dialoguer avec les États Membres et d’autres intervenants, dont les gestionnaires de programme et le CCQAB, pour la préparation du rapport sur l’examen des modifications du cycle budgétaire, y compris en ce qui concerne les procédures et pratiques budgétaires.
Une nouvelle fois, la Fédération de Russie mais aussi le Nicaragua, la Chine, Cuba, la République populaire démocratique de Corée (RPDC), l’Iran, le Venezuela, le Bélarus et la Bolivie se sont dissociés de toutes les mentions au Mécanisme d’enquête en Syrie. Cette dernière a insisté pour que l’on reconnaissance l’illégitimité dudit Mécanisme.
Avant l’adoption de ce texte, la Commission a adopté par 92 voix pour, 16 voix contre et 40 abstentions un amendement oral présenté par le Qatar invitant l’Assemblée générale à approuver aussi le plan pour le programme 6 (Affaires juridiques), tel qu’il figure dans le rapport du Secrétaire général (A/76/6/Sect.8).
Cet amendement a été rejeté par la Fédération de Russie et le Bélarus. Au nom de l’Union européenne, la Slovénie a insisté sur le respect des décisions de l’Assemblée générale. Le Mécanisme, a-t-elle souligné, est essentiel pour garantir l’établissement des responsabilités pour les crimes les plus graves commis en Syrie depuis 2011.
Plan des conférences (A/C.5/76/L.4)
Par ce texte adopté sans vote, l’Assemblée générale est priée d’autoriser le Comité des conférences à apporter tout ajustement au calendrier révisé des conférences et réunions des Nations Unies pour 2022 qui pourraient devenir nécessaires en raison de décisions prises par l’Assemblée générale à sa soixante-seizième session. L’Assemblée devrait aussi se déclarer préoccupée par la « prolongation récurrente » des travaux de la Cinquième Commission pendant la deuxième partie de la reprise de session et par l’impact d’une telle prolongation sur les services fournis par le Secrétariat, y compris la disponibilité des salles de conférence et des services linguistiques.
Barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’Organisation des Nations Unies (A/C.5/76/L.8)
Par ce texte, adopté sans vote, l’Assemblée générale est invitée à adopter le barème des quotes-parts pour la période de 2022 à 2024 fondé sur huit critères.
Barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies (A/C.5/76/L.9)
Ici, l’Assemblée est priée de décider qu’à compter du 1er janvier 2022, les taux de contribution au maintien de la paix devraient être basés sur les 10 niveaux de contribution et les paramètres énoncés.
Le Président de la Cinquième Commission a précisé qu’à titre exceptionnel, trois pays de la catégorie B, à savoir l’Arabie saoudite, les Bahamas et Bahreïn, bénéficieront d’une remise de 7,5% de leur taux d’imposition, laquelle remise sera compensée au prorata par les membres permanents du Conseil de sécurité.
Régime commun des Nations Unies (A/C.5/76/L.14)
Adopté sans vote, ce texte prie l’Assemblée générale de demander à la Commission de la fonction publique internationale (CFPI) d’effectuer un examen approfondi du système de rémunération, y compris une analyse détaillée de sa rentabilité, son attractivité et son impact sur le personnel. L’Assemblée devrait aussi souligner l’importance d’une mise en œuvre efficace et efficiente des nouvelles enquêtes sur le coût de la vie pour rétablir un régime commun unifié et insister sur la nécessité de mener des enquêtes régulières.
Rapport sur les activités du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) (A/C.5/76/L.15)
Par ce texte adopté sans vote, l’Assemblée est priée d’inviter le Secrétaire général à veiller à ce que les rapports annuels du BSCI continuent d’inclure une brève description de toute atteinte à son indépendance. Le Secrétaire général devrait également veiller à ce que toutes les résolutions pertinentes concernant les travaux du Bureau soient portées à l’attention des responsables concernés.
Administration de la justice aux Nations Unies (A/C.5/76/L.12)
Également adopté sans vote, ce texte prie l’Assemblée générale de demander au Secrétaire général de continuer à assurer une solide culture de responsabilité dans l’ensemble du Secrétariat, en particulier avec une approche proactive et transparente de l’approche à trois piliers des Nations Unies pour sanctionner les mauvaises conduites, à savoir prévention, exécution et correction.
Financement du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux (A/C.5/76/L.16)
Adopté sans vote, ce texte recommande à l’Assemblée générale d’affecter au compte spécial du Mécanisme un montant total de 89 690 200 dollars en 2022.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, le Cameroun a exhorté le Secrétaire général à continuer d’appuyer le Mécanisme afin que les victimes et les rescapés obtiennent justice. Vivement préoccupé par la question de la réaffectation des postes mentionnée dans le texte, il a réclamé une enquête indépendante sur la gestion des ressources humaines.
Le Rwanda a jugé indispensable que le Mécanisme soit doté de ressources à la hauteur des ambitions de son mandat, en particulier le procès de Félicien Kabuga.
La Tanzanie a appuyé l’idée d’une enquête sur la gestion des ressources humaines au sein du Mécanisme.
Financement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (A/C.5/76/L.11)
Adopté sans vote, le texte recommande à l’Assemblée générale d’approuver le don des actifs de l’Opération, avec un coût d’acquisition de 145 456 300 dollars et une valeur comptable nette de 55 291 700 dollars au Gouvernement du Soudan.
Projet de budget-programme pour 2022 (A/C.5/76/L.13)
Ce texte, qui contient neuf décisions sur les incidences financières des résolutions des Première, Troisième et Sixième Commissions, a été adopté sans vote.
La Syrie a émis des réserves sur le financement des mandats adoptés par la Troisième Commission, des mandats, a-t-elle jugé, qui ne sont que des agendas politiques hostiles et fondés sur des allégations sans fondement.
Questions relatives au budget-programme pour 2022 (A/C.5/76/L.6)
Cet amendement de la Fédération de Russie a été rejeté par 86 voix contre, 20 voix pour et 49 abstentions et visait à recommander à l’Assemblée générale de supprimer toutes mentions et toutes descriptions du Mécanisme international, impartial et indépendant chargé de faciliter les enquêtes sur les violations les plus graves du droit international commises en République arabe syrienne depuis mars 2011 et d’aider à juger les personnes qui en sont responsables.
Au nom de l’Union européenne, la Slovénie a rappelé que la Commission est chargée de veiller à ce que les mandats adoptés par les organes compétents des Nations Unies soient dûment financés. Elle a donc rejeté l’amendement russe.
Le Qatar a appuyé la déclaration de la Slovénie, avant que la Syrie ne rejette une nouvelle fois un mécanisme qui crée un précédent dangereux concernant l’ingérence dans les affaires intérieures des États.
Questions relatives au projet de budget-programme 2022 (A/C.5/76/L.10)
Adopté par 158 voix pour et les abstentions de la Bosnie-Herzégovine, du Burundi, de l’Iran, de Madagascar, de la Namibie, de la République centrafricaine et de la République populaire démocratique de Corée, le texte a subi plusieurs propositions d’amendement.
Celui de la Slovénie, au nom de l’Union européenne, qui visait à suivre les recommandations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) et à doter le Mécanisme en Syrie d’une somme de 17 millions de dollars, a été adopté par 90 voix pour, 18 voix contre et 44 abstentions.
En revanche l’amendement de l’Iran, contre le financement des activités relatives aux droits de l’homme, a été rejeté par 70 voix contre, 16 voix pour et 64 abstentions.
L’Iran a donc expliqué son abstention sur l’ensemble de la résolution par l’existence d’une disposition discriminatoire à son égard.
La Syrie, la Fédération de Russie, Cuba, la Chine, le Bélarus, le Nicaragua, le Venezuela et la Bolivie se sont une nouvelle fois opposés aux dispositions relatives au Mécanisme d’enquête sur la Syrie, après avoir appuyé l’amendement de l’Iran, condamnant la politisation de la question des droits de l’homme.
Israël s’est dissocié des dispositions relatives au financement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), insistant sur une meilleure gouvernance de ce dernier.
La Fédération de Russie et la Syrie se sont opposées à cette position.
Questions spéciales relatives au budget-programme 2022 (A/C.5/76/L.17)
Le texte a été adopté, après la mise aux voix de deux amendements. Rejeté par 82 voix contre, 22 voix pour et 54 abstentions, l’amendement oral de Cuba visait à supprimer tout financement au Conseiller spécial pour la responsabilité de protéger, « qui n’a aucun mandat législatif ayant fait l’objet d’un accord intergouvernemental ».
Le Nicaragua, le Venezuela et l’Iran ont appuyé cet amendement, craignant que la responsabilité de protéger puisse être utilisée comme prétexte pour renverser des gouvernement légitimes. Ce concept, ont-ils tranché, ne sert que les intérêts des grandes puissances. C’est un concept « dangereux » qui peut être instrumentalisé à des fins politiques, a renchéri la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Le Bélarus, la Syrie et la Bolivie ont dénoncé un concept sans fondement juridique, adopté sans consensus et marqué la polémique, au mépris du principe de souveraineté nationale.
La Slovénie, au nom de l’Union européenne, et le Canada ont rappelé que la pertinence et la légitimité du mandat du Conseiller spécial pour la responsabilité de protéger était tout aussi pertinent.
Avant de se dissocier de la résolution dans son ensemble, Israël avait présenté un amendement visant à supprimer le financement de la Commission d’enquête qui le concerne. Pourquoi aucune commission n’a été créée pour enquêter sur les agissements du Hamas? a lancé Israël, faisant observer que 9 des 32 commissions d’enquête créées par le Conseil des droits de l’homme le concernent.
La Guinée, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et l’Arabie saoudite, au nom de l’Organisation pour la coopération islamique (OCI), se sont opposées à l’amendement israélien. Le droit international humanitaire et les droits de l’homme s’appliquent au Territoire palestinien occupé. Les droits des Israéliens ne sont pas supérieurs à ceux des Palestiniens, a tancé la Jordanie.
L’Australie, qui s’est abstenue sur la résolution, a dénoncé la persistance de décisions biaisées contre Israël. Le mandat de la Commission d’enquête est vague, partial et sans date butoir, voire « injuste », ont ajouté les États-Unis. En raison d’une absence de date butoir, nous nous sommes abstenus, a avoué l’Albanie, avant que le Canada ne fustige la politisation de la Cinquième Commission dont le rôle n’est pas de discuter des mandats mais de leur financement. Il a dit néanmoins partager les préoccupations sur les moyens « disproportionnés » et le mandat trop large de la Commission d’enquête.
Sri Lanka a rejeté la décision du Conseil des droits de l’homme concernant un mandat à son égard et la Syrie a émis des réserves sur le financement de nombreux mandats relatifs à la situation des droits de l’homme, en raison des risques réels d’instrumentalisation des droits de l’homme pour servir les intérêts des États influents et faciliter leur ingérence dans les affaires intérieures des autres. Le Bélarus et l’Iran ont condamné l’approche sélective des procédures droits de l’homme.
Projet de budget-programme pour 2022 (A/C.5/76/L.18)
Mme CATHERINE POLLARD, Secrétaire générale adjointe chargée du Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité, a fait une mise à jour technique et indiqué que l’ouverture des crédits pour 2022 est revue à la hausse pour atteindre la somme de 3 121 651 dollars, au lieu de 3 121 137.
Dépenses extraordinaires et imprévues (A/C.5/76/L.19)
Adopté sans vote, le texte recommande à l’Assemblée générale de permettre au Secrétaire général d’engager une somme maximum de 8 millions de dollars pour la Cour internationale de Justice.
Fonds de roulement (A/C.5/76/L.20)
Par ce texte adopté sans vote, la Commission recommande à l’Assemblée générale de doter le Fonds d’une somme de 150 millions de dollars.
Après l’adoption du Rapport de la Commission A/C.5/76/L.21, l’Iraq s’est félicité de l’issue de cette première partie de session.
Déclarations de clôture
Au nom du Groupe des 77 et la Chine, la Guinée a regretté que le Comité du programme et de la coordination n’a pas pu formuler des recommandations cette année, jugeant qu’un temps précieux a été perdu. Le Comité doit profiter de la semaine de travail supplémentaire qui lui a été accordée pour trouver un consensus sur toutes les questions qui lui ont été soumises, a-t-elle estimé.
L’Union européenne a salué le succès d’une session achevée dans les délais en dépit d’un programme de travail chargé. Les réunions virtuelles n’ont entravé ni le travail ni les résultats de la session, mais nous ont plutôt permis de poursuivre les négociations dans un environnement plus sûr. Ces modalités de travail ne doivent pourtant pas devenir la norme même si elles peuvent avoir une valeur ajoutée, qui serait encore plus grande si les services d’interprétation étaient disponibles, a estimé l’Union européenne.
Elle a jugé que le budget-programme pour 2022 reflète un large éventail de priorités et incarne les mérites de la coopération pour obtenir de meilleurs résultats. Les propositions et les délibérations doivent toujours être fondées sur les demandes du Secrétaire général. Il faut éviter, s’est expliquée l’Union européenne, les décisions arbitraires, la politisation et la fragmentation du budget. Elle a insisté sur un financement adéquat des activités liées aux droits de l’homme et au développement.
Le budget annuel est robuste et pleinement fonctionnel, rendant l’ONU plus efficace et plus agile. L’annualisation budgétaire tient donc sa promesse de rapprocher les mandats et l’allocation des ressources, comme on l’a dans la riposte de l’ONU à la pandémie. Saluant l’adoption par consensus des résolutions sur la planification des programmes ou les barèmes des quotes-parts, l’Union européenne a vu là la preuve que la Commission sait trouver un accord même sur des questions techniques complexes ayant des ramifications politiques importantes.
Elle s’est en revanche dite « préoccupée » par l’incapacité de certains membres de la Commission de rapprocher leurs points de vue, préférant des résolutions creuses et sans consistance, dénuées de directives politiques claires au Secrétariat de l’ONU. Il est urgent, a plaidé l’Union européenne, de recouvrer notre faculté à faire des compromis faute de quoi nous risquons d’être bloqués en permanence dans le statu quo et de reléguer notre Commission à un rôle d’organe subsidiaire d’experts techniques. Il faut également réfléchir aux méthodes de travail et trouver les moyens de commencer les discussions de fond plus tôt, a conclu l’Union européenne.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, le Cameroun a dénoncé la discrimination dont a fait l’objet le personnel africain du Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique. Des hauts responsables ont été placés en congé pendant six mois, dans ce qui était un fait inédit dans l’histoire de l’Organisation. Le Cameroun a affirmé qu’une délégation d’ambassadeurs africains a rencontré le Secrétaire général pour parler de cette situation. En dépit des efforts et de la coopération avec les parties prenantes, les résultats obtenus par le Conseiller spécial restent insuffisants, a-t-il tranché. Par deux fois, a-t-il rappelé, l’Assemblée générale a demandé comment ce bureau peut fonctionner sans aucune orientation des États Membres? « Une fois » c’est une exception, « deux fois », une coïncidence, mais « trois fois », c’est inévitablement une tendance délibérément organisée, a tranché le Cameroun.
Il a en outre estimé que cette session a mis en péril le multilinguisme et dénoncé le fait que les préoccupations de son groupe ne soient pas entendues, ce qui n’est pas le cas pour les autres groupes, a accusé le délégué. Ces critiques n’ont pas empêché le Cameroun d’inviter le Président de la Cinquième Commission à la Coupe d’Afrique des Nations 2022, qui se tiendra sur son sol, en janvier 2022.
Achever la principale partie de la session, un 24 décembre, en dépit de la résurgence de la pandémie de COVID-19 à New York et en tirant parti de la technologie et de l’engagement de toutes les délégations, constitue un succès remarquable qui mérite d’être applaudi, ont estimé les États-Unis. Ils se sont dits préoccupés par la charge de travail croissante du CCQAB, plaidant pour l’amélioration des conditions de travail. Ils ont aussi encouragé la Commission à trouver un terrain d’entente sur le Plan-cadre d’équipement et Umoja. À leur tour, ils ont dénoncé la tendance à se rabattre sur des résolutions creuses. Ils ont une nouvelle fois rejeté le mandat sans limite et sans précédent de la Commission internationale indépendante d’enquête sur Israël.
L’Égypte a insisté sur le fait que les barèmes de quotes-parts doivent être fondés sur le principe de la capacité de payer, espérant que le consensus sur le maintien de la méthodologie actuelle a été la meilleure décision, à ce stade, pour l’ONU et les États Membres. C’est le Groupe des États d’Afrique, a-t-il affirmé, qui, dans les heures les plus sombres et les plus tardives de la session, alors que tout était en jeu et que les espoirs s’amenuisaient, a fait preuve d’un leadership exemplaire, en invitant les puissances mondiales à un « conseil africain » pour discuter, partager des idées et trouver une issue. Notre groupe a montré sa foi dans le multilatéralisme, en renonçant à ses plus hautes priorités dans la résolution sur les missions politiques spéciales pour donner à la Commission et à l’ONU les ressources nécessaires à temps et sans délai.
Le Mexique s’est félicité de l’issue de l’examen sur les barèmes de quotes-parts et de la planification de programmes.
Le Japon a plaidé pour l’amélioration de la transparence et de la prévisibilité des futures propositions budgétaires. Satisfait de l’issue de l’examen des barèmes des quotes-parts et de la Caisse commune des pensions, il a réaffirmé la nécessité de revoir les méthodes de travail de la Cinquième Commission pour plus d’efficacité et d’efficience, avec en son cœur le consensus.
Le Brésil s’est félicité que la Commission ait pu renoncer à « la pratique malsaine de faire des coupes budgétaires pour le plaisir d’en faire ». L’augmentation des ressources disponibles pour le développement pour la deuxième année consécutive est une réalisation importante, s’est-il réjoui. La Commission, a-t-il ajouté, a aussi considérablement amélioré le cadre dans lequel les organes compétents de l’Assemblée générale participent au processus budgétaire, dans toutes ses phases. Nous avons également donné au Comité du programme et de la coordination une meilleure occasion de mener ses travaux de manière plus constructive, en lui accordant une semaine supplémentaire de délibérations en 2022.
Le Brésil a salué la décision de la Cinquième Commission de maintenir la méthodologie de ses barèmes de quote-part. Il a toutefois mis en garde contre l’idée que ces barèmes soient utilisés comme obstacle financier à l’accession des pays en développement au Conseil de sécurité.
Les Bahamas ont salué un budget qui représente « nos priorités, nos valeurs et nos principes ». Elles ont en effet avoué leur préoccupation face à l’idée, défendue par certains, de faire porter le fardeau budgétaire à d’autres. Elles ont justement souligné, concernant le budget des opérations de maintien de la paix, le principe de la responsabilité commune mais différenciée qui tient compte des capacités et des privilèges des membres permanents du Conseil de sécurité. Aucun pays en développement qui n’est pas membre du Conseil ne devrait être classé au-dessus de la catégorie C, ont tonné les Bahamas, d’autant plus que leur quote-part a été multipliée par cinq, ces 20 dernières années. Défendant l’indice de vulnérabilité multidimensionnel, comme un indicateur plus équitable, les Bahamas ont voulu que toute innovation se fonde sur des réalités économiques concrètes.
L’Indonésie a dit sortir d’une session particulièrement difficile. Toutefois, s’est-elle réjouie, nous avons réussi à surmonter les divergences et avons fait de notre mieux pour obtenir le résultat le plus raisonnable possible.
Le Botswana a salué le succès de la session et a pris note de l’accord visant à voir l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales de l’Afrique s’engager dans des partenariats sur les questions les plus urgentes de développement, d’aide humanitaire et de paix. C’est important de travailler ensemble comme un seul homme et d’éviter les chevauchements. Il faut maximiser les acquis.
Les résultats obtenus ne sont pas parfaits, a dit la Chine. Elle a souligné la nécessité de répondre aux besoins des pays en développement et d’y consacrer des ressources suffisantes. Le Secrétariat devra veiller à la bonne allocation des ressources pour renforcer la performance et faire en sorte que l’argent du contribuable soit utilisé à bon escient.
Ravi du fait que les retards de l’année dernière soient restés « une anomalie », le Royaume-Uni a insisté sur l’obtention des rapports en temps voulu. Il s’est aussi dit déçu de l’incapacité des membres de la Commission de mettre à jour les lacunes techniques des barèmes de quotes-parts, appelant ceux qui bénéficient de dégrèvement résultant de leur appartenance à la catégorie C à y renoncer. Une fois encore, a regretté le Royaume-Uni, tous les programmes proposés par le Secrétaire général n’ont pas pu être adoptés. Il a dit attendre avec intérêt les propositions de M. António Guterres pour résoudre les problèmes du Comité du programme et de la coordination. Il a encouragé le Secrétariat à se montrer ambitieux et à s’appuyer sur les nouvelles façons de travailler nées des restrictions imposées par la pandémie de COVID-19.
Saluant également l’appel de la Commission à l’UNRWA pour qu’il améliore la gouvernance, le contrôle interne, la transparence et le principe de responsabilité, le Royaume-Uni s’est dit déçu de l’absence de résultat concernant les missions politiques spéciales. S’agissant du budget du Conseil des droits de l’homme, il s’est avoué préoccupé par les tentatives de priver de financement certains mandats, y compris le Mécanisme chargé de faciliter les enquêtes sur les violations du droit international commises en Syrie.
La Secrétaire générale adjointe chargée des stratégies et politiques de gestion et de la conformité a salué la conclusion des travaux dans les temps, jugeant que parvenir à un résultat avant Noël est extrêmement important pour le Secrétariat. Nous prouvons ainsi que notre travail peut être efficace, a dit la haute-responsable qui a applaudi les efforts et la souplesse des États Membres et du Bureau de la Commission.
Le Président de la Cinquième Commission a salué l’excellent travail effectué par le Secrétariat, les délégations et son secrétariat.