En cours au Siège de l'ONU

Soixante-seizième session,
26e séance plénière – matin
AG/12378

​​​​​​​Il faut avoir foi en l’ECOSOC, organe doté de fonctions et de mandats propres à relever les défis du XXIe siècle, plaide son Président devant l’Assemblée générale

L’ECOSOC a montré qu’il peut s’acquitter de son mandat et coordonner le travail du système des Nations Unies, en temps de crise, a affirmé aujourd’hui à l’Assemblée générale le Président du Conseil économique et social.  M. Collen Vixen Kelapile, du Botswana, présentait le rapport de l’ECOSOC sur le cycle 2020-2021, au nom de son prédécesseur, M. Munir Akram, du Pakistan, qui a conduit les travaux pendant la pandémie de COVID-19 et la commémoration du soixante-quinzième anniversaire de l’ECOSOC.

Au cours du segment de haut niveau que le Conseil a tenu pour marquer cet anniversaire, les délégations avaient d’ailleurs souligné la nécessité de renouveler et de renforcer le multilatéralisme.  Dans cette lancée, M. Kelapile a exhorté les États Membres à avoir foi en l’ECOSOC, un organe que la Charte des Nations Unies dote de fonctions et mandats importants et propres à relever les défis les plus difficiles du XXIsiècle: changements climatiques, mouvements massifs de population, risques économiques, pandémies ou encore avancées technologiques.

Le Président de l’ECOSOC a réclamé la pleine mise en œuvre des mesures adoptées, au mois de juin, par l’Assemblée générale sur le renforcement du Conseil.  Un ECOSOC tourné vers l’avenir, s’est-il expliqué, doit être le forum mondial où les problèmes économiques, sociaux et environnementaux du monde sont débattus.  C’est d’ailleurs ce qui était prévu lors de la création des Nations Unies, a-t-il rappelé.

Au cours du cycle 2020-2021, a poursuivi le Président, l’ECOSOC a été au centre du débat international intense sur les voies et moyens de riposter à la pandémie de COVID-19 et à ses conséquences, tout en persistant dans l’effort de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de lutte contre la menace existentielle d’une catastrophe climatique.  Ces problèmes sans précédent nécessitent de nouvelles réponses audacieuses et créatives de la part de la communauté internationale.

Le Conseil, a affirmé son Président, a contribué à façonner ces réponses et à renforcer l’engagement en faveur de la solidarité internationale et du multilatéralisme.  Aussi, son forum politique de haut niveau pour le développement durable a-t-il adopté par consensus une Déclaration politique qui plaide pour une riposte à la pandémie de COVID-19 soucieuse des progrès dans la réalisation des objectifs de développement durable.  Le fait que huit chefs d’État et de gouvernement et plus de 100 ministres aient participé au forum politique reflète l’attachement au Programme 2030 et à l’Accord de Paris sur le climat, et les examens nationaux volontaires de 42 pays ont mis en évidence les approches politiques à adopter pour le relèvement.

Soulignant l’importance de ces examens et du partage des pratiques exemplaires, Oman a encouragé les États à consolider la coopération et les partenariats afin d’obtenir des résultats tangibles et positifs.  Abondant dans le même sens, la Bolivie a appelé à un monde où les États peuvent garantir un développement durable dans la paix et la souveraineté, dans le cadre de leurs propres systèmes économique, politique, social et culturel.  L’ECOSOC doit en effet continuer de tenir compte des priorités et stratégies de développement nationales, a renchéri la Fédération de Russie.  Ce faisant, a-t-elle ajouté, le Conseil doit s’ouvrir aux acteurs du développement des différentes régions géographiques, aux experts internationaux, aux patrons d’entreprise, aux universitaires ou encore aux autorités locales.  Il faut entendre les « prétendus » donateurs du Nord mais aussi les protagonistes du Sud, a martelé la Fédération de Russie.

L’écart croissant entre le Nord et le Sud a été démontré au forum politique, a reconnu le Président de l’ECOSOC.  Mais, a-t-il aussi reconnu, il a donné un nouvel élan à l’engagement ferme à soutenir les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID) qui ont tous été durement touchés par la crise.  Un autre moment a été, a affirmé le Président, la Réunion spéciale sur les vaccins contre la COVID-19 et l’appel à un accès équitable, universel et abordable.  Cet appel a été présenté comme « un impératif moral », le seul moyen de surmonter la pandémie et la condition sine qua non d’une reprise mondiale résiliente et durable.

On ne peut parler de reprise durable, ont argué les Maldives, sans soulever les questions de l’allégement de la dette et la prévisibilité des financements pour la crise sanitaire, la crise économique et le relèvement social postpandémie.  L’ECOSOC, a rappelé son Président, a beaucoup insisté sur la mobilisation des ressources financières, mettant même l’accent sur la question de la dette souveraine, comme en attestent l’accord par son forum sur le suivi du financement du développement alors que celui sur la collaboration multipartite dans les domaines de la science, des technologies et de l’innovation a identifié des moyens concrets d’utiliser ces trois domaines pour faire avancer les objectifs de développement durable.

L’ECOSOC, a encore fait observer son Président, n’a pas oublié de mettre l’accent sur la lutte contre les inégalités et leurs causes structurelles, dont les systèmes socioéconomiques en vigueur.  Le Conseil a en effet appelé à une action mondiale contre les inégalités et la discrimination, y compris le racisme « de nos institutions politiques et sociales ».  Un autre fait majeur est que l’ECOSOC ait pu montrer qu’il peut s’acquitter de son mandat et coordonner le travail du système des Nations Unies pour le développement, pendant une crise comme la pandémie de COVID-19.

Le segment sur les activités opérationnelles de développement s’est une nouvelle fois montré à la hauteur de son rôle de plateforme de responsabilisation et de surveillance pour améliorer la performance de ce système, insistant sur la complémentarité de l’Assemblée générale, de l’ECOSOC et des organes directeurs dudit système.  Le message qui est ressorti haut et fort du segment humanitaire est que face à des crises mondiales, interconnectées et multiples, il faut répondre aux besoins humanitaires immédiats mais aussi s’attaquer aux causes sous-jacentes comme les conflits, les changements climatiques, les inégalités, les disparités en termes de développement et ou encore les risques de maladie.  Le segment sur l’intégration a pour sa part amplifié la nécessité de solutions politiques « intégrées » pour une reprise inclusive, résiliente et durable.

Le Président de l’ECOSOC a rappelé, que dans sa dernière résolution, sur le renforcement du Conseil, l’Assemblée générale a créé un nouveau segment de coordination pour remplacer le segment d’intégration.  Il a jugé utile que le nouveau segment s’appuie sur les enseignements tirés du segment d’intégration en  2021, en particulier le « riche » processus préparatoire.  Le travail de l’ECOSOC a aussi été enrichi par les jeunes venus célébrer le dixième anniversaire du Forum de la jeunesse.  La session 2020-2021 a également fait avancer le dialogue et l’action sur les investissements dans les infrastructures et sur l’accessibilité des technologies dites « open source ».

Après que l’Assemblé générale a pris note du rapport de l’ECOSOC, aucun État n’a pris la parole sur le point « Suite donnée aux textes issus du Sommet du Millénaire ».  L’Assemblée a prévu une autre séance plénière, vendredi 5 novembre prochain, pour élire un juge de la Cour internationale de Justice (CIJ).

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