En cours au Siège de l'ONU

SC/14360

Conseil de sécurité : le Coordonnateur spécial plaide pour un retour d’Israël et de la Palestine aux « négociations véritables », avec l’aide de leurs partenaires

Au lendemain du décès de Saeb Erekat, négociateur de l’Autorité palestinienne, le Conseil de sécurité a écouté le bilan alarmiste dressé par M. Nickolay Mladenov, le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, sur la situation humanitaire à Gaza et les écueils que rencontre le processus de paix en dépit de progrès accomplis récemment grâce au rapprochement d’Israël avec Bahreïn. 

« Il est impératif que le Quatuor du Moyen-Orient, les partenaires arabes et les dirigeants israélien et palestinien s’appuient sur les récents développements dans la région et se réengagent de toute urgence dans un retour aux négociations véritables », a souligné le haut fonctionnaire.  

Suivi par plusieurs membres du Conseil, M. Mladenov a tout d’abord rendu hommage à M. Saeb, rappelant que le Secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) « n’avait jamais renoncé aux négociations en tant que seul moyen de mettre fin à l’occupation et d’établir un  État palestinien souverain, indépendant et démocratique ». 

Le Coordonnateur spécial a ensuite fait part de sa « plus immédiate et pressante » de ses préoccupations, à savoir la crise à Gaza, où deux millions de Palestiniens risquent d’être confrontés aux conséquences « catastrophiques » d’une pandémie exacerbée par des restrictions de mouvement et d’accès, des cycles d’escalade de la violence et des années de « calamités socioéconomiques et humanitaires » .  Une situation qui a également suscité beaucoup d’inquiétudes parmi les membres du Conseil, parmi eux la République dominicaine et le Niger. 

S’il s’est réjoui de la décision de l’Autorité palestinienne d’ouvrir un nouveau « cycle de coordination civile et sécuritaire » qui permettra le retour des recettes fiscales, M. Mladenov a en revanche conseillé à Israël de délivrer davantage de permis aux travailleurs et aux commerçants de Gaza, et de veiller à des transferts mensuels d’un minimum de 500 millions de shekels à l’Autorité.  À cette dernière, il a toutefois demandé d’envisager une réforme de ses dépenses, conformément aux recommandations de la Banque mondiale, afin qu’elle puisse soutenir les ménages vulnérables. 

Le Coordonnateur spécial a vivement déploré la recrudescence des démolitions et saisies de structures palestiniennes en Cisjordanie occupée, qui ont selon lui atteint un niveau inédit depuis 10 ans, et a noté que nombre de ces destructions étaient justifiées par l’absence de permis de construire israéliens, qu’il a décrit comme « pratiquement impossibles à obtenir ».  Il a ensuite appelé les autorités israéliennes à cesser  ces opérations  qui risquent d’entraver l’établissement d’un État palestinien « viable et contigu », en violation du droit international. 

L’expansion des colonies de peuplement, en particulier le lancement par Israël d’un appel d’offre pour 1 200 logements supplémentaires à Jérusalem-Est, a suscité des critiques de la part de membres du Conseil : « la situation actuelle démontre encore qu’Israël défie éhontément la communauté internationale en toute impunité », a protesté la Tunisie, en exhortant la Puissance occupante à mettre fin à ses pratiques « discriminatoires et racistes ».  La Belgique y a vu pour sa part une politique « non seulement illégale au regard du droit international, et contraire à la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, mais contreproductive car elle mine toute confiance nécessaire pour reprendre un dialogue constructif et des négociations crédibles ». 

L’Allemagne et le Royaume-Uni ont également abondé en ce sens, tandis que la France a réclamé que la suspension des projets d’annexion devienne « définitive », et ne soit pas remplacée par une multiplication de faits accomplis sur le terrain, « équivalent d’une annexion de fait de territoires palestiniens ».  

Plusieurs délégations se sont félicitées de la reprise de la coopération entre Israël et l’Autorité palestinienne, mais aussi du récent rapprochement entre Israël et Bahreïn, en particulier les États-Unis, qui ont assuré que « les accords d’Abraham ont déclenché une vague d’interactions sans précédent sur les plans commercial, éducatif et culturel au Moyen-Orient ».  La délégation s’est enorgueillie des partenariats commerciaux « innovants » en cours autant que du premier vol israélien vers Dubaï, qui ouvre selon elle « un nouveau chapitre pour le tourisme et la diplomatie citoyenne ». 

Des développements positifs qui, selon la délégation, « découlent de la diplomatie audacieuse du Président Trump et d’une réelle volonté de la région de transformer l’hostilité en paix ».  «  La vision américaine pour la paix fournit un cadre flexible pour les négociations », ont poursuivi les États-Unis, avant de mettre en garde le Conseil contre la « rhétorique contre-productive » de certains qui « ne sert qu’à perpétuer le conflit israélo-palestinien ». 

La Fédération de Russie, pour sa part, s’est réjouie de l’assainissement des relations entre Israël et ses partenaires arabes, tout en répétant que le point fondamental de la stabilisation du Moyen-Orient est bien le règlement de la question de Palestine, sur la base du droit international, des résolutions du Conseil et de l’Initiative des pays arabes qui, ensemble, « ouvrent la voie à la réalisation de la solution des deux États ». 

À l’instar de la Chine, qui a demandé à la communauté internationale d’user de son influence en s’appuyant sur les organisations régionales et la volonté des parties concernées « sans ingérence extérieure », la Russie a dit souhaiter que les États-Unis et l’Union européenne intensifient leurs efforts pour rapprocher les deux camps à cette fin. 

M. NICKOLAY MLADENOV, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, s’est déclaré affligé par la disparition du docteur Saeb Erekat, principal négociateur des Palestiniens et Secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).  Saeb, a-t-il témoigné, n’a jamais renoncé aux négociations en tant que seul moyen de mettre fin à l’occupation et d’établir un État palestinien souverain, indépendant et démocratique, et s’est fièrement dressé pour son peuple.  Dressant le tableau de la situation actuelle alors que Palestiniens et Israéliens s’efforcent de pallier la propagation de la pandémie de COVID-19, le Coordonnateur spécial a déclaré que la situation à Gaza demeurait sa préoccupation « la plus immédiate et pressante », en raison de l’effondrement de son infrastructure, des mauvaises conditions de vie sur place et d’un système de santé fragile et sous-équipé.  Il a prévenu dans ce contexte que les deux millions de Palestiniens de Gaza risquent d’être confrontés aux conséquences « catastrophiques » d’une épidémie d’envergure car ils sont gravement affectés par des restrictions de mouvement et d’accès, des cycles d’escalade de violence et des années de « calamités socioéconomiques et humanitaires ».  

Pour toutes ces raisons, M. Mladenov n’a pu que se réjouir de la décision de l’Autorité palestinienne d’amorcer un nouveau cycle de coordination civile et sécuritaire avec Israël, qu’il a félicité pour avoir confirmé que les accords bilatéraux existants président encore leurs relations, notamment en termes de coordination civile, économique et sécuritaire.  Le haut fonctionnaire a réitéré l’espoir qu’une reconnaissance de l’interdépendance des Palestiniens et des Israéliens puisse, à force de volonté politique, se traduire en progrès tangibles vers une résolution du conflit, avant d’exhorter les deux parties à respecter le cadre agréé gouvernant leurs relations.  Bien que de tels accords ne répondent pas aux aspirations à la paix, à la sécurité et à la création d’un État palestinien, a-t-il reconnu, ils constituent néanmoins une plateforme sans laquelle il ne serait pas possible d’envisager un retour aux négociations. 

Le Coordonnateur spécial a ensuite indiqué que huit mois depuis le début de la pandémie, le taux de chômage des Palestiniens avait atteint un niveau «  alarmant », 121 000 d’entre eux ayant perdu leur emploi lors du confinement initial, l’emploi ayant chuté de 17% à Gaza, tandis que 40% des ménages palestiniens ont perdu la moitié de leur revenu pendant cette période.  Il a aussi souligné que, selon les dernières informations, le relèvement sera « lent et partiel », alors que les femmes et les enfants continuent de payer un lourd tribut.  Face à une telle urgence, l’ONU a fourni une assistance humanitaire et au développement : environ 85 000 tests et des équipements de laboratoire de pointe ont été livrés, ainsi que 5,5 millions d’articles de protection et de contrôle. Quant aux agences onusiennes et aux partenaires, ils ont livré des dizaines de ventilateurs, des moniteurs, de lits et autre équipement vital, a précisé le Coordonnateur spécial. 

À Gaza, l’ONU a épaulé plusieurs structures de quarantaine avec des articles non alimentaires, aidé à la communication et formé des professionnels médicaux.  D’autre part, des arrangements provisoires avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) facilitent le transfert des patients hors de Gaza et les importations des approvisionnements humanitaires pour le peuple palestinien.  M. Mladenov a espéré qu’avec la reprise de la coordination, ces mesures supplémentaires ne s’avéreront plus nécessaires.  Il a aussi conseillé à Israël de délivrer des permis aux travailleurs et commerçants de Gaza, une fois que la situation sanitaire sera stabilisée.  Israël, a poursuivi M. Mladenov, devrait prendre des mesures concrètes pour résoudre les questions fiscales en suspens et veiller au transfert de revenus mensuels suffisants à l’Autorité palestinienne, soit un minimum de 500 millions de shekels, pour maintenir ses opérations et faire face à la pandémie.  Quant à l’Autorité palestinienne, elle gagnerait à envisager une réforme de ses dépenses, a encore suggéré le haut fonctionnaire, conformément aux recommandations de la Banque mondiale, pour qu’elle soit effectivement en mesure de soutenir tous les ménages vulnérables.  

Le Coordonnateur spécial a jugé préoccupant que, le 3 novembre, Israël ait effectué l’opération de démolition la plus large de la décennie écoulée en Cisjordanie occupée, détruisant 70 structures, notamment des logements situés dans le village bédouin d’Humsa al baqi’a, dans la zone C, provoquant le déplacement de 76 personnes, dont 41 enfants, dans un contexte marqué par l’approche de l’hiver et la pandémie.  En outre, et après une pause de plusieurs semaines, la démolition des maisons a repris à Jérusalem-Est, ce qui fait qu’au total, 153 structures des Palestiniens dans la zone C et à Jérusalem-Est ont été démolies ou saisies, provoquant le déplacement de 96 Palestiniens, dont 22 femmes et 51 enfants, et affectant quelque 1 400 autres.  Ces démolitions et confiscations sont dues au manque de délivrance de permis de construire par Israël, permis « quasiment impossible à obtenir », a commenté M. Mladenov, avant de préciser que trois autres structures ont été démolies par leurs propriétaires pour éviter de payer des amendes.  Il a appelé les autorités israéliennes à cesser ces démolitions, les confiscations de propriétés palestiniennes et la réinstallation des communautés de la Cisjordanie occupée, qui sont contraires au droit international et risquent d’entraver l’établissement d’un État palestinien « viable et contigu ».  

Le Coordonnateur spécial s’est en outre alarmé que le 15 novembre, Israël ait lancé un appel d’offres pour la construction de 1 200 unités de logement dans la colonie de peuplement à Givat Hamatos.  Si celles-ci sont construites, elles réduiraient sérieusement la viabilité même d’un futur État palestinien et menaceraient gravement toute négociation en vue de la solution des deux États.  M. Mladenov a prié Israël de revenir sur cette décision.  Il a expliqué, par ailleurs, qu’à ce jour, le déficit de l’UNRWA s’élevait à 115 millions de dollars pour novembre et décembre, ajoutant que pour la première fois, les prévisions de l’Office laissent entrevoir qu’elle ne sera pas en mesure de payer ses employés et d’effectuer les dépenses nécessaires, ce qui affectera 28 000 membres de son personnel 

« Il est impératif que le Quatuor du Moyen-Orient, les partenaires arabes et les dirigeants israélien et palestinien s’appuient sur les récents développements dans la région et se réengagent de toute urgence dans un retour aux négociations véritables », a conclu le Coordonnateur spécial. 

Les États-Unis ont présenté leurs sincères condoléances au peuple palestinien après le décès de M. Saeb Erekat.  « Puisse-t-il reposer en paix et que la région continue d’évoluer vers des jours plus pacifiques, et que les Palestiniens et les Israéliens reprennent bientôt les pourparlers de paix attendus depuis longtemps.  Pour atteindre cet objectif, nous nous félicitons de l’annonce récente par l’Autorité palestinienne de reprendre sa coopération en matière de sécurité avec Israël et de recommencer à accepter les recettes fiscales », a déclaré la représentante américaine. 

Les « accords d’Abraham » ont rendu la paix d’autant plus possible, a estimé la délégation, pour laquelle il n’est pas exagéré de dire que les accords ont déclenché une vague d’interactions sans précédent récente sur les plans commercial, éducatif et culturel au Moyen-Orient.  Les entrepreneurs des pays signataires de l’accord développent déjà des partenariats, notamment des initiatives innovantes dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture, se sont enorgueillis les États-Unis.  « Et plus tôt ce mois-ci, le premier vol d’Israël s’est rendu à Dubaï, transportant des Israéliens arabes et juifs et ouvrant un nouveau chapitre pour le tourisme et la diplomatie citoyenne », a déclaré la délégation.  

Israël et Bahreïn sont également en train de finaliser des accords pour ouvrir des vols réguliers entre eux à partir de janvier.  Et aujourd’hui, a précisé la représentante, le premier vol commercial de Bahreïn a atterri en Israël, transportant de hauts fonctionnaires qui œuvreront avec Israël à approfondir leur coopération, notamment par l’ouverture réciproque d’ambassades d’ici à a fin de l’année.  En outre, Israël et le Soudan continuent de progresser sur diverses initiatives et partenariats économiques, ayant récemment indiqué qu’ils commenceraient à coopérer dans les domaines de l’agriculture, de l’eau et de la lutte contre la COVID-19.  Des développements positifs qui découlent de la « diplomatie audacieuse du Président Trump » et d’une réelle volonté de la région de « transformer l’hostilité en paix », a-t-elle estimé. 

Il y a 43 ans, le Président égyptien Anouar Sadate est devenu le premier dirigeant arabe à se rendre officiellement en Israël, a rappelé la délégation, qui a saisi l’occasion pour rappeler les puissants dividendes qui accompagnent la paix.  « La vision américaine pour la paix fournit un cadre flexible pour les négociations.  Ses recommandations ne sont pas gravées dans le marbre, ses résultats non plus.  C’est une invitation à reprendre le chemin de la paix, enracinée dans la bonne foi, les bonnes intentions et la réalité.  Il y a deux places à cette table », a souligné la représentante américaine. 

Après des décennies d’échec diplomatique derrière nous, il est grand temps que ces séances d’information mensuelles renoncent à la « rhétorique contre-productive » qui ne sert qu’à perpétuer le conflit israélo-palestinien: les États Membres doivent encourager les parties à prendre part à des négociations réalistes et directes afin de résoudre leurs différends, ont tranché les États-Unis.  « La réunion d’aujourd’hui et les réunions mensuelles futures serviraient mieux la région si l’accent était mis sur les graves menaces qui affectent des millions de personnes.  La crise économique et politique au Liban a plongé une grande partie de sa population dans la pauvreté, sans aucune perspective de progrès tant que l’Iran continuera à parrainer l’organisation terroriste Hezbollah.  Des millions de réfugiés syriens et de déplacés internes se préparent à un hiver difficile, et d’innombrables enfants yéménites souffrent de malnutrition parce que les rebelles houthistes perturbent l’acheminement de l’aide urgente.  Ces catastrophes et conflits humanitaires devraient être notre objectif principal lors de réunions comme celle-ci », a estimé la délégation américaine. 

L’Estonie s’est réjouie de la normalisation des relations entre Israël et trois pays arabes -les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan- voyant dans ces développements autant d’étapes positives pour parvenir à la paix et à la stabilité dans toute la région.  « Nous reconnaissons le rôle constructif que les États-Unis ont joué à cet égard », a ajouté la délégation, qui a ensuite appelé Israéliens et Palestiniens à prendre des mesures pour résoudre le conflit et à reprendre des négociations significatives sur toutes les questions relatives au statut final.  « La seule façon de parvenir à une paix durable est une solution à deux États obtenue par le biais de négociations directes, en tenant compte des aspirations légitimes des deux parties et des préoccupations de sécurité israéliennes », a insisté la délégation. 

L’Estonie condamne tous les actes de violence contre les civils, y compris les actes de terreur, les provocations et les destructions, « les tirs de rockets de Gaza vers les zones résidentielles israéliennes au cours du week-end dernier  » étant, selon la délégation, « l’exemple le plus récent de la poursuite de la violence par le Hamas et d’autres groupes terroristes ».  L’Estonie veut voir dans l’annonce d’une possible reprise de la coopération civile et sécuritaire entre l’Autorité palestinienne et Israël une étape importante vers le rétablissement de la confiance et la promesse d’une amélioration du point de vue humanitaire, cela dans le contexte de la pandémie de COVID-19.  

La délégation a conclu en exprimant l’espoir que l’accord récent des factions palestiniennes sur la tenue d’élections se concrétiserait bientôt et qu’une date serait bientôt fixée pour la tenue des élections dans l’ensemble des territoires palestiniens occupés. 

La Belgique, après avoir présenté ses condoléances au peuple palestinien pour la mort de M. Saeb Erekat, a rappelé son attachement à la vision d’une solution négociée fondée sur la coexistence de deux États, avec la ville de Jérusalem comme future capitale de ces deux États, conformément aux paramètres internationalement agréés.  Elle a ajouté avec regret que, sur le terrain, la multiplication des faits accomplis allait à l’encontre de cet objectif et risque de le briser à jamais.  La délégation a appelé « à nouveau toutes les parties à s’investir pour créer un environnement propice à la reprise des négociations et à agir en ce sens », avant de constater la poursuite « sans relâche » de la politique de colonisation israélienne et ses mesures connexes.  À cet égard, la Belgique qualifie cette politique non seulement « d’illégale au regard du droit international », y compris la résolution 2334, mais de contreproductive, car « elle mine toute confiance nécessaire pour reprendre un dialogue constructif et des négociations crédibles  ». 

La délégation a insisté sur le fait que les constructions de colonies dans certaines zones sensibles étaient de nature à anéantir la possibilité de faire de Jérusalem la capitale partagée et à empêcher toute continuité entre Jérusalem-Est et le reste du Territoire palestinien.  «  Toute initiative dans ce sens doit être dénoncée avec la plus grande vigueur si nous voulons laisser une chance à une solution des deux États viables et crédibles », a-t-elle prévenu.  Dans le même esprit, elle a rappelé la responsabilité commune des membres du Conseil de faire une distinction, dans leurs échanges, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967, « comme nous y appelle la résolution 2334, la différenciation étant aussi un outil de prévention de la colonisation et de l’annexion, quelle que soit sa dénomination et sa portée ». 

Condamnant ensuite la destruction de plus de 80 structures dans le village de Khirbet Hamsa al-Foqa, « un exemple affligeant de l’augmentation alarmante du nombre de démolitions et de confiscations dans la zone  C en Cisjordanie », la délégation a appelé les autorités israéliennes, conformément au droit international humanitaire, à arrêter les démolitions, réparer les projets affectés ou compenser les dommages subis et, en outre, à protéger les 52  écoles de Cisjordanie qui risquent d’être démolies. 

La délégation a conclu en encourageant vivement la tenue d’élections démocratiques en Cisjordanie et à Gaza et en soulignant le rôle inestimable de l’ Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) doté d’un financement prévisible, « d’autant plus dans le contexte de la pandémie actuelle ». 

La République dominicaine a commencé par rendre hommage à Saeb Erekat, dont le rôle a été déterminant dans le rapprochement entre Israël et la Palestine dans la recherche d’une paix durable sur la base de deux États.  Elle s’est en revanche alarmée des dernières informations fournies par M.  Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, sur la pénurie financière de cette agence pour payer les salaires de son personnel.  La délégation a donc exhorté les bailleurs de fonds à renforcer leurs contributions, plus nécessaires que jamais.  La Républicaine dominicaine s’est ensuite penchée sur la situation à Gaza « autre sujet de profonde préoccupation », notamment la grave situation du système de santé qui a empiré avec la pandémie de COVID-19 et dont l’effondrement est « imminent ».  L’insécurité généralisée, la crise du système électrique, l’accès insuffisant à l’eau potable et le manque d’opportunités pour les jeunes rendent cette situation d’autant plus alarmante et menacent les progrès accomplis par les communautés, pour les jeunes plus particulièrement, a fait observer la délégation. 

En conséquence, elle a encouragé à tirer parti de l’ouverture et de l’élan actuel impulsé par les accords de normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes, pour promouvoir et renforcer le dialogue direct entre les parties, « un dialogue réel » qui réponde aux aspirations des deux parties en vue d’une paix viable pour tout le Moyen-Orient.  À cet égard, la République dominicaine s’est félicitée des informations dans la presse faisant état, hier, de la disposition de l’Autorité palestinienne et d’Israël à reprendre les discussions sur la base des accords antérieurs.  Elle a prié la communauté internationale d’agir comme médiatrice et d’établir des mécanismes susceptibles de prévenir une escalade des tensions et de promouvoir le dialogue. 

L’Indonésie a exprimé ses sincères condoléances pour le décès de M. Saeb Erekat, « négociateur tenace et voix prédominante de la cause palestinienne », parlant de grande perte non seulement pour sa famille et le peuple palestinien mais également pour la communauté internationale tout entière.  Elle a regretté que M. Erekat n’ait pas été en mesure de voir la paix, ajoutant qu’il était du devoir de la communauté internationale de veiller à ce que cela ne soit pas trop tard pour des millions d’autres Palestiniens. 

La délégation a ensuite invité à œuvrer en faveur de la paix en demeurant engagé dans « un processus multilatéral crédible » et en préservant le consensus internationalement agréé au sujet de la Palestine.  Elle a réitéré son soutien à l’organisation d’une conférence internationale pour la paix et à la reprise des négociations entre les parties au conflit israélo-palestinien. 

De même, la délégation a affirmé l’importance de pourparlers intrapalestiniens et mis l’accent sur l’unité des Palestiniens pour surmonter les obstacles à leur cause et instaurer un climat propice à une paix négociée.  Elle a appelé par ailleurs à mettre fin aux colonies de peuplement, notant, qu’une fois de plus, les autorités israéliennes persistaient dans leurs violations et faisaient complètement fi du droit international en approuvant, au début de ce mois, l’expansion d’une autre colonie de peuplement illégale, laquelle, selon OCHA, serait la plus large opération de déplacement forcé de Palestiniens en quatre ans. 

L’Indonésie réaffirme que ces colonies sont illégales et constituent une violation flagrante du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2334 (2016).  La délégation a reproché à Israël de faire de fausses promesses de suspension de l’annexion pour une nouvelle ère de paix et de développement dans la région.  L’Indonésie exhorte la communauté internationale à réaffirmer le caractère illégal des colonies de peuplement et les droits inaliénables du peuple palestinien à l’autodétermination, à un État indépendant dans les frontières d’avant 1967 et ayant Jérusalem-Est comme capitale. 

L’Indonésie salue le renouvellement du mandat de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) et l’appui sans équivoque de la communauté internationale à son travail alors qu’elle traverse une période difficile et continue de travailler sur les lignes de front de la crise en fournissant des services éducatifs, sanitaires et sociaux.  La délégation a mis en garde, à cet égard, contre la profonde crise financière qui limite ses capacités de prestation de service et d’assistance dans la région. 

Paraphrasant feu Erekat, la délégation a affirmé que « le droit international est la façon civilisée de réaliser nos objectifs, notre indépendance, notre liberté ».  Elle a rappelé que le droit international et les résolutions de l’ONU sur le statut de la Palestine étaient « très clairs » mais que les autorités israéliennes continuaient de les violer et de priver le peuple palestinien de ses maisons, ses droits et sa dignité.  « Le Conseil doit se tenir du côté des Palestiniens et du droit international », a conclu avec force l’Indonésie. 

Le Niger a exprimé sa grande préoccupation face aux récents développements dans la région, évoquant notamment la démolition de structures et biens de la communauté palestinienne de Humsa Al Bqai’i en Cisjordanie, « perpétrée par les forces israéliennes  ».  Au cours de cette opération à grande échelle, des logements, des abris pour animaux, des latrines et même des installations sanitaires n’ont pas été épargnés par les pelleteuses et bulldozers israéliens, a énuméré la délégation, qui a estimé que « nous devons être interpelés par le sort cruel et traumatisant qu’est celui qui a été ainsi réservé à ces pauvres âmes, dont plusieurs enfants, à un moment où la pandémie de COVID-19 continue de faire des victimes et pendant que l’hiver s’installe progressivement ».  La délégation a condamné ces actes « contre-productifs au regard des efforts déployés dans le cadre du processus de paix israélo-palestinien, et incompatibles avec les obligations qui incombent à l’État d’Israël en vertu du droit international humanitaire ». 

Le Niger appelle la communauté internationale, et le Conseil de sécurité en particulier, à ne pas fermer les yeux sur la menace que représente la politique israélienne dans les territoires palestiniens occupés.  Les démolitions de structures palestiniennes et les expropriations doivent cesser, « tout comme la colonisation érigée en système d’administration de ces territoires ». 

Pour le Niger, « le vent de normalisation des relations entre Israël et ses voisins arabes » de ces derniers mois, et l’annonce faite par l’autorité Palestinienne, hier, de son intention de reprendre la coopération civile et de sécurité avec Israël, doivent servir de tremplin pour une revitalisation des pourparlers de paix en vue d’une solution juste et équitable à la crise. 

Concernant la détérioration de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, à cause notamment de la pandémie de COVID-19 et des restrictions imposées par les autorités israéliennes, le Niger juge primordial que l’UNRWA dispose des moyens qui lui permettent de poursuivre la fourniture des services vitaux aux milliers de familles palestiniennes dans le besoin. 

La Tunisie a regretté la disparition de M. Saeb Erekat qui a consacré sa vie à la recherche de la paix.  Elle s’est demandée jusqu’à quand le peuple palestinien devra encore souffrir avant que justice soit faite et que la région puisse également vivre dans la paix et la stabilité.  Pour la Tunisie, la réponse réside dans la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et dans la réalisation de la solution des deux États sur la base des accords internationaux et des engagements pris par les deux parties.  Or, la situation actuelle démontre encore qu’Israël défie éhontément la communauté internationale en toute impunité, l’année 2020 ayant vu un nombre record d’unités de logements planifié dans les colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie, annonces qui ne visent à rien d’autre qu’à placer la communauté internationale devant le fait accompli.  En conséquence, elle a exhorté la Puissance occupante à mettre un terme à ses pratiques « discriminatoires et racistes », appelant le Conseil à une réelle mise en œuvre de toutes ses résolutions, notamment la 2334 (2016). 

La Tunisie a également demandé une protection pour les agriculteurs palestiniens, notamment en cette saison de récolte des olives.  Elle a exhorté, par ailleurs à assurer à l’UNRWA des ressources suffisantes pour qu’elle soit en mesure de répondre aux besoins essentiels des Palestiniens.  Les droits inaliénables du peuple palestinien ne sauraient être prescrits, a conclu la délégation, en plaidant pour la poursuite des efforts soutenus en vue de la convocation d’une conférence internationale sur la base des accords et résolutions existants pour parvenir à un règlement juste et durable, et réaliser la réconciliation intrapalestinienne, « clef de voûte » de la solution des deux États. 

Le Viet Nam a présenté ses condoléances au Gouvernement et au peuple palestiniens pour le décès de M. Saeb Erekat, rendant hommage au rôle clef que le négociateur palestinien n’avait eu de cesse de jouer dans la quête d’une paix durable. 

Le Viet Nam salue la déclaration récente de l’Autorité palestinienne sur sa volonté de retourner à la table des négociations avec le Gouvernement israélien sur la base des résolutions de l’ONU et du droit international.  La délégation a formulé l’espoir que les négociations reprendraient bientôt et que le Conseil de sécurité, et la communauté internationale sauraient créer des conditions favorables à la réussite des négociations.  Elle s’est dite encouragée par la réduction des tensions entre les pays de la région et des initiatives et mesures tendant à la promotion de la paix et de la sécurité régionales.  Le Viet Nam salue en outre la réponse faite par le Secrétaire général à l’appel du Président Mahmoud Abbas en vue de la convocation d’une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient. 

Il n’empêche que la violence continue dans de nombreux endroits, ce qui risque de faire de nouvelles victimes civiles et de creuser le fossé entre les parties, a prévenu la délégation, qui a dénoncé l’expansion continue des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie et la démolition de logements palestiniens, obstacles majeurs dans la recherche d’une solution durable.  Le Viet Nam note l’accélération des opérations de démolition en Cisjordanie, qui éloigne la possibilité de la solution des deux États, et appelle les parties à s’abstenir de prendre des mesures ou de faire des déclarations qui risquent de compliquer la situation et de rendre les négociations et le dialogue plus ardus. 

Face à la grave situation humanitaire qui prévaut dans les territoires palestiniens occupés en raison de la pandémie de COVID-19 et de l’aggravation de la récession économique, la délégation a réitéré ses appels en vue de la levée du blocus de Gaza pour garantir l’accès aux services de base et à l’assistance humanitaire.  Elle a également demandé que cessent les restrictions, les attaques et intimidations à l’encontre des paysans palestiniens pendant la récolte des olives, qui reste une cause majeure de la violence et un défi économique.  Elle a souhaité que les deux côtés arrivent à une solution au sujet des impôts compte tenu des crises financières et humanitaires.  Dans ce contexte, elle a plaidé pour la fourniture des financements nécessaires aux agences humanitaires, en particulier à l’UNRWA, pour garantir la continuité de ses opérations indispensables. 

« Nous devons nous éloigner de mesures nuisibles à la paix », a déclaré le Royaume-Uni, marquant son opposition aux annexions de territoires et aux mesures unilatérales.  La délégation a ainsi particulièrement critiqué l’appel d’offre lancé par Israël pour 1 200 logements à Givat Hatanos, décision qu’il a qualifiée d’illégale et de néfaste à la paix et à la solution des deux États.  Elle a aussi déploré les démolitions entreprises le 3 novembre et les déplacements de Palestiniens vulnérables qui auraient pu être évités, notant que l’année 2020 a connu le nombre le plus important de ce type de démolitions depuis 2016.  Reconnaissant que la situation à Gaza soit préoccupante, le Royaume-Uni a appelé les parties à se concentrer sur des propositions viables, demandant aux Palestiniens de confronter les membres du djihad islamique présents à Gaza et en finir avec les tirs de roquette contre Israël.  Soucieuse de voir l’UNRWA bénéficier d’un financement davantage prévisible, la délégation a déploré que les problèmes rencontrés par cette agence risquent de compromettre l’ouverture des écoles palestiniennes.  Le Royaume-Uni a dit avoir versé 65 millions de dollars récemment à l’Office, avant de se féliciter de l’accord récent conclu entre Bahreïn et Israël, preuve que le monde arabe peut avancer, et de voir que les autorités palestiniennes et israéliennes ont repris la coopération sécuritaire et économique, un exemple apprécié de compromis qui est, à ses yeux, facteur de progrès.  Enfin, la délégation a estimé que la région avance vers le dialogue, qui implique « que l’on arrête de démanteler la paix pour s’investir dans sa construction ». 

La Chine a dit considérer que la question de Palestine est la clef de l’instabilité au Moyen-Orient, encourageant la communauté internationale à trouver un moyen d’arriver à une paix durable et juste, en maintenant le cap établi par les résolutions du Conseil de Sécurité, et le principe de « la terre contre la paix ».  Elle a ajouté que, au regard de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, la colonisation constitue une violation du droit international qui mine la solution des deux États recherchée.  « La délimitation des frontières doit se faire par la négociation et les parties éviter d’accroître les tensions », a préconisé la Chine, en appelant en outre au respect du cessez-le-feu décidé au mois d’août.  Elle a assuré que la solution dépendait d’une volonté de paix durable, et de la décision des parties concernées d’user de leur influence pour œuvrer en faveur de la paix.  « Tout plan doit prendre en compte les organisations régionales concernées et la volonté des parties, et ne pas donner lieu à des ingérences extérieures » a-t-elle recommandé. 

Se félicitant de la perspective d’une conférence internationale l’année prochaine, la Chine s’est déclarée préoccupée par la situation humanitaire à Gaza et le niveau sans précédent des démolitions entreprises par Israël malgré l’interdiction contenue dans la résolution 2334 (2016).  Elle a aussi rappelé, dans le contexte de la situation économique engendrée par la COVID-19, l’effet positif d’une reprise de la coopération sécuritaire et économique.  La délégation a également regretté la situation financière préoccupante de l’UNRWA, appelant les États Membres à suivre l’appel du Secrétaire général. 

L’Allemagne a salué la mémoire du négociateur palestinien décédé, Saeb Erekat, « chantre du droit à l’autodétermination du peuple palestinien », et a appelé tant la Palestine qu’Israël à honorer sa mémoire en négociant une solution sur la base des deux États et des paramètres arrêtés au niveau international.  La délégation a redit son inquiétude face à l’appel d’offre israélien sur la construction de plus de 1000 logements dans la Cisjordanie occupée, ce qui est illégal au regard du droit international et remet en question la possibilité de création d’un État palestinien.  Pour l’Allemagne, cette mesure empêche toute négociation. 

La délégation a donc appelé les autorités israéliennes à cesser toutes leurs activités de construction, mais aussi de saisies de logements ou leur destruction, notamment dans la vallée du Jourdain, où récemment les membres de 11 familles se sont retrouvés sans abri.  L’Allemagne ne reconnaîtra aucun changement aux lignes de 1967, sauf si elles sont décidées d’un commun accord.  La délégation a aussi demandé à chacun de faire une distinction entre les territoires occupés par Israël et ceux situés dans les frontières internationalement reconnues. 

Le conflit ne pourra être résolu que par la négociation et l’absence de  mesures unilatérales par les deux parties, a poursuivi la délégation.  Pour l’Allemagne, il faut renforcer la confiance.  C’est pourquoi elle appelle Israël à conforter la tendance récente observée avec la signature d’accords avec plusieurs pays arabes. Il  faut aussi cesser tout acte de violence, de terrorisme, d’incitation à la haine et tout attentat par le Hamas ou par des groupes terroristes, comme le lancement de roquettes contre Israël.  La délégation a dit espérer que les élections présidentielles et parlementaires auraient bientôt lieu en Cisjordanie et à Gaza. 

En tant que principal bailleur de fonds des activités de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), soit 200  millions de dollars cette année, l’Allemagne a enfin plaidé pour davantage de contributions, notamment pour éviter que le personnel médical luttant contre la pandémie de COVID-19 dans la région puisse percevoir son salaire. 

L’Afrique du Sud a noté qu’en 2020 seulement, les actions illégales d’Israël avaient laissé 869 personnes sans abri et entraîné la destruction de 689 structures.   En outre, « la destruction des terres agricoles se poursuit, ce qui affecte gravement la capacité des Palestiniens à fournir une source fiable de nourriture aux populations et à générer une source de revenus ».  La délégation a également constaté la poursuite des démolitions illégales par Israël, notamment en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.   Au cours du week-end, les autorités israéliennes ont ainsi approuvé un appel d’offres pour plus de 1 200 logements à Givat Hamatos, qui viennent s’ajouter à d’autres colonies déjà approuvées en Cisjordanie, a-t-elle précisé, estimant que « toutes ces colonies illégales et ces annonces nuisent gravement aux perspectives d’un État palestinien voisin et à toute possibilité de paix durable ».   L’Afrique du Sud tient une fois de plus à rappeler à Israël et aux membres du Conseil que de telles activités sont illégales en vertu du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, en particulier la résolution 2334 (2016). 

 Pour l’Afrique du Sud, la politique des deux poids, deux mesures du Conseil dans le traitement de la question de la situation au Moyen-Orient ne fait que saper sa crédibilité et sa capacité à mettre pleinement en œuvre son mandat de maintien de la paix et de la sécurité internationale.   Réaffirmant sa conviction que la seule solution viable au conflit au Moyen-Orient passe par des pourparlers directs entre les parties, sur un pied d’égalité et sur la base de paramètres agréés au niveau international tenant compte des besoins et des aspirations du peuple palestinien, la délégation a conclu en affirmant: « Aucun plan ou initiative de paix ne peut réussir si toutes les parties au conflit ne sont pas incluses dans ces pourparlers en tant que partenaires égaux.   En effet, les conflits ne peuvent être résolus qu’en traitant chaque partie comme faisant partie de la solution future, et non comme un adversaire ou un allié potentiel ».   

« Nous sommes à un moment charnière du conflit israélo-palestinien et il est plus urgent que jamais de relancer une dynamique de paix », a déclaré la France, avant de rappeler ses paramètres: deux États, vivant en paix et en sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues sur la base des lignes de 1967, ayant tous deux Jérusalem pour capitale.  La délégation a encouragé les parties à définir le cadre de leurs négociations afin de reprendre « sans attendre » leurs discussions avec le soutien de la communauté internationale.  Elle a en second lieu appelé à mettre un terme à toute mesure unilatérale remettant en cause la solution des deux États et s’est dite vivement préoccupée par la multiplication des projets d’expansion des colonies et par le nombre de destructions de structures palestiniennes, y compris certaines financées par l’Union européenne.  « Ces mesures interviennent après la signature des accords de normalisation entre Israël, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Soudan, qui pourrait permettre d’initier une dynamique positive pour le conflit israélo-palestinien » a-t-elle constaté, avant de déplorer que ces constructions, en particulier celle de 1 200 logements à Givat Hamatos, portent directement atteinte à la viabilité d’un futur État palestinien. 

« La suspension des projets d’annexion doit devenir une mesure définitive et ne pas être remplacée par une multiplication de faits accomplis sur le terrain qui serait l’équivalent d’une annexion de fait des territoires palestiniens », a mis en garde la délégation.  La France a par ailleurs appelé les parties à créer des conditions propices à la reprise des discussions, déclarant que la confiance suppose des « engagements graduels de part et d’autre ».  Elle s’est, à ce propos félicitée, de l’annonce d’une reprise de la coordination entre Israéliens et Palestiniens en contrepartie de la réaffirmation par Israël de son engagement en faveur des accords bilatéraux passés.  Cette coopération peut permettre d’apporter la meilleure réponse à la pandémie de COVID-19, a estimé la délégation: « Cela passe également par des efforts sérieux pour promouvoir la réconciliation intrapalestinienne », a-t-elle ajouté, en souhaitant que les élections annoncées par le Président Abbas devant l’Assemblée générale « ne fassent pas l’objet d’un nouveau report ».  Pour la France enfin, il est impératif que chacun prenne sa part: les parties doivent faire preuve de courage, l’ONU et l’UNRWA être soutenus politiquement et financièrement, et « chaque membre de la communauté internationale doit apporter sa pierre à l’édifice ». 

La Fédération de Russie a réaffirmé son crédo, à savoir que la stabilisation de la situation au Proche-Orient passe par le règlement durable de la question palestinienne.  Si elle s’est réjouie de l’assainissement des relations entre Israël et les partenaires arabes, elle a répété que le point fondamental « est bien le règlement de la question de Palestine sur la base du droit international, des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Initiative de paix arabe, qui, ensemble, ouvrent la voie à la réalisation de la solution des deux états ».  La Russie a insisté sur le la nécessité que la communauté internationale concentre ses efforts sur la reprise des pourparlers israélo-palestiniens directs, cela sous l’égide précieuse du quatuor des médiateurs internationaux.  Pour elle, les États-Unis et l’Union européenne doivent intensifier leurs efforts pour rapprocher les deux camps à cette fin, contribuant ainsi à l’utilisation de tout le potentiel de la diplomatie collective.  Commentant ensuite les annonces d’une reprise de la coopération administrative entre l’Autorité palestinienne et les autorités israéliennes, la Russie a estimé que sa concrétisation permettrait d’améliorer rapidement la situation aux plans humanitaire et sécuritaire.  Elle a à son tour condamné les activités israéliennes « illégales » de colonisation, qui sapent de fait l’intégrité territoriale de la Palestine, et demandé instamment à Israël d’abandonner ses « plans d’annexion ».  Après avoir condamné les tirs de roquette depuis Gaza vers Israël, la Russie a souligné combien il importe que les deux parties unissent leurs forces pour lutter contre la menace terroriste et que l’UNRWA, dont les activités humanitaires se doublent d’une portée politique en apportant de la stabilité à la région, soit financée de manière adéquate par la communauté internationale. 

Saint-Vincent-et-les Grenadines, après avoir exprimé ses condoléances au Gouvernement et à la famille de M. Saeb Erekat, a indiqué qu’on se souviendrait de lui pour ses grandes contributions et ses efforts sans relâche dans la défense de la juste cause palestinienne.   Cette perte rappelle le coût humain de la COVID-19 et ses conséquences à la fois sociale, économique et politique, a déclaré la délégation, qui a appelé à ne ménager aucun effort pour épargner des vies.  

Concernant la situation humanitaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, Saint-Vincent-et-les Grenadines a mis l’accent sur l’instabilité continue qui y prévaut, créant ainsi un terreau fertile pour une transmission accrue de ce virus mortel.  La délégation a toutefois vu une lueur d’espoir et un « jalon positif » dans l’annonce récente par l’Autorité palestinienne d’une reprise de la coordination civile et sur la sécurité avec Israël.  Elle a aussi encouragé à plus de coopération entre les deux parties pour contenir la propagation de la COVID-19.  

Ils n’en reste pas moins que les appels internationaux répétés à la cessation de toutes les activités de peuplement n’ont pas été entendus par Israël, qui planifie « méthodiquement » de construire de nouvelles colonies et d’étendre celles qui existent d’ores et déjà, a déploré Saint-Vincent-et-les Grenadines. Cette expansion des colonies de peuplement constitue non seulement une grave violation du droit international et des nombreuses résolutions pertinentes de ce Conseil, y compris la résolution 2334 (2016) et de celles de l’Assemblée générale, mais aussi une violation directe de l’article 49 de la Quatrième Convention de Genève, a fait valoir la délégation.  Ces colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est constituent en outre une grave obstruction à la paix.  C’est pourquoi Saint-Vincent-et-les Grenadines appelle Israël à y mettre fin et à démanteler celles qui existent.   

Saint-Vincent-et-les Grenadines a dit en outre s’inquiéter gravement de la division politique, physique et socioéconomique de Gaza et de la Cisjordanie, autre obstacle majeur pour toute perspective de paix.  La délégation a exhorté Israël à lever le blocus contre Gaza.   

Rien ne saurait se substituer au dialogue, a poursuivi Saint-Vincent-et-les-Grenadines qui s’est fait l’écho de l’appel du Président palestinien Mahmoud Abbas en vue de la tenue, en 2021, d’une conférence internationale sous l’égide des Nations Unies et du Quatuor.  La délégation a exhorté toutes les parties concernées à déployer tous les efforts pour organiser cette conférence.    

La délégation a demandé un soutien international pour l’UNRWA, afin de remédier à son déficit, et a exhorté les donateurs à combler le fossé par des financements supplémentaires au budget de l’Office.  Elle a enfin appelé le Conseil à « s’exprimer d’une seule voix » sur les questions liées à la Palestine et à s’engager résolument vers une solution juste et durable qui permettrait à l’État palestinien, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, de vivre côte-à-côte avec Israël, dans la paix et la sécurité.    

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