Le Conseil de sécurité examine en même temps les situations politique et humanitaire en Syrie
Le Conseil de sécurité a tenu aujourd’hui une réunion pour examiner en même temps les situations politique et humanitaire en Syrie, éclairé par les interventions de l’Envoyé spécial du Secrétaire général, M. Geir Pedersen et du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock. La Fédération de Russie, Présidente du Conseil pour le mois d’octobre, s’est félicitée de cette réunion qui permet non seulement d’optimiser le programme de travail mais aussi de faire le point, sans la politisation habituelle des questions humanitaires par certains États membres.
C’est chacun dans sa mission que les 15 membres du Conseil ont dialogué avec leurs invités, grâce à un système de visioconférence, spécialement conçu. L’Envoyé spécial pour la Syrie a dressé un bilan mitigé des travaux de la Commission constitutionnelle puisque la quatrième session qui était prévue au mois d’octobre, n’a finalement pas eu lieu, faute d’accord sur l’ordre du jour. Mais il s’est dit optimiste quant à une convocation, à Genève, le 23 novembre.
L’Envoyé spécial a indiqué que de nombreux acteurs jugent que la phase militaire du conflit syrien est en train de s’achever et qu’il faut d’emblée se concentrer sur la processus politique. Il a fait observer que depuis environ huit mois, les lignes de front n’ont pas bougé et que le nombre de morts parmi les civils a atteint son niveau le plus bas depuis 2001. Ne donnons pas l’impression que la situation est en train de se normaliser, a mis en garde l’Allemagne, porte-plume avec la Belgique des résolutions sur la situation humanitaire en Syrie.
Elle a insisté sur le fait que seul un règlement politique conforme à la résolution 2254 (2015) pourra remettre la Syrie sur la voie de la paix. Mais, a mis en garde à son tour l’Envoyé spécial, la Commission constitutionnelle doit pouvoir parvenir à des résultats, « sans ingérence étrangère », s’agissant en particulier du calendrier. Il a fait remarquer que les tensions se poursuivent entre « les cinq armées étrangères actives en Syrie ». Une nouvelle fois, l’Envoyé spécial a lancé un appel au cessez-le feu, au nom des souffrances subies par la population, lesquelles sont aggravées par la pandémie de COVID-19.
L’ampleur de cette pandémie est sous-estimée et les infrastructures sanitaires ne sont déjà plus en mesure de prendre en charge les cas, dont les chiffres officiels ont été multipliés par six dans le seul camp de Hol et exigent un apport de 211 millions de dollars supplémentaires pour la riposte par l’ONU, a indiqué le Coordonnateur des secours d’urgence. Il a prévenu que l’assistance par les lignes de front n’est jusqu’à présent pas à la hauteur de l’échelle et de la fréquence exigées pour répondre aux besoins sanitaires actuels dans le nord-est syrien.
Les agences humanitaires ont continué de répondre aux problèmes logistiques et opérationnels résultant de la réduction des points de passage transfrontaliers à un seul point dans le nord-ouest, celui de Bab el-Haoua, dont la capacité a été doublée pour faire face à la demande. Ces agences prévoient de fournir une assistance à 3,1 millions de personnes dans toute la Syrie pendant l’hiver. Les donateurs ont appuyé cette réponse hivernale à hauteur de 70% mais 24 millions de dollars sont encore nécessaires, a alerté le Coordonnateur des secours d’urgence.
Avec la fermeture du poste frontière de Bab el-Salam, nous avons perdu la route « la plus directe, la plus efficace et la plus sûre » pour aider 1,3 million de personnes, a déplorée la Turquie. Pourquoi avoir limité ainsi l’accès humanitaire et mis en danger des travailleurs humanitaires, s’est une nouvelle fois indignée l’Allemagne, voyant dans cette logique, « une insulte » à des centaines de milliers d’enfants qui dépendent de l’aide. La Fédération de Russie a constaté au contraire des progrès dans l’acheminement de l’assistance humanitaire de l’ONU, preuve que le Gouvernement assume ses responsabilités pour un approvisionnement « non discriminatoire et non politisé ». Elle a argué d’une situation « plus stable » dans les zones contrôlées par le Gouvernement alors qu’à Edleb, qui est sous la coupe des terroristes de Hay’at Tahrir el-Cham, et dans les territoires du nord-est, « illégalement occupés » par les États-Unis, la situation demeure instable.
Dans la zone de désescalade, a ajouté la Fédération de Russie, la mise en œuvre des accords russo-turcs se poursuit malgré les provocations constantes des terroristes et il va sans dire que pour arriver à une stabilisation durable d’Edleb et des autres provinces syriennes, il faut neutraliser les terroristes de Hay’at Tahrir el-Cham mais aussi de Daech et de leurs complices. C’est surtout le PKK/YPG qui est l’un des obstacles majeurs à la stabilité en Syrie, a estimé la Turquie, promettant de dire non à toute tentative de le légitimer sous le prétendu parapluie des « Forces démocratiques syriennes ». Nous dirons non, a-t-elle insisté, à tout effort du PKK de consolider son pouvoir dans le nord-est. La Turquie en a profité pour dire que ce qu’il faut pour remettre la Syrie sur la voie de la paix, c’est un règlement politique négocié et des élections organisées sous la supervision de l’ONU, avec la participation de tous les Syriens tant de l’intérieur que de l’étranger, et une nouvelle constitution.
Or, s’est impatientée la France, le bilan de la Commission constitutionnelle est « quasi-nul ». « Les masques tombent et nous ne devons pas nous leurrer: ce processus est devenu une fin en soi permettant au ‘régime’ et à ses soutiens de gagner du temps ». Le projet du « régime d’Assad », ont renchéri les États-Unis, est de gêner le travail de la Commission jusqu’en 2021, puisqu’il a prévu une élection présidentielle en avril, « dans le but de nuire » aux efforts de l’Envoyé spécial et du Conseil de sécurité en faveur d’une solution politique négociée. En l’absence de tout progrès significatif, la France a averti qu’avec ses partenaires, elle ne déviera pas de sa ligne sur les sanctions, la reconstruction et les réfugiés dont les conditions d’un retour sûr, digne et volontaire ne sont à ce stade pas réunies.
Seul un processus politique crédible permettra le retour et aucune conférence ne peut y parvenir, a-t-elle ajouté, rejetant toute tentative de politiser le sujet, au détriment des intérêts des réfugiés. Les États-Unis ont eux aussi détourné le regard de la conférence que le Ministère russe de la défense compte organiser le mois prochain à Damas, parce qu’elle serait « contre-productive, prématurée et inappropriée ». Ladite conférence n’a été coordonnée ni avec l’ONU ni avec les pays qui accueillent le plus de réfugiés syriens, comme l’Allemagne et la Turquie. Les États-Unis ont plutôt insisté sur le respect du cessez-le-feu à Edleb par tous les acteurs présents dans le nord-ouest à savoir la Syrie, l’Iran, la Turquie et la Fédération de Russie. Vous qui appelez à un cessez-le-feu, qui essayez-vous de protéger? s’est agacée la Fédération de Russie. Avec qui faudrait-il conclure cette trêve alors que les activités terroristes s’intensifient?
Tout le monde s’accorde, a-t-elle poursuivi, sur l’« impératif » qu’est la recherche de solutions mutuellement acceptables. Mais où est cette recherche quand on répond à Damas par une « pression croissante », la multiplication des sanctions, l’occupation illégale de ses territoires et l’exploitation tout aussi illégale de ses ressources naturelles. Ces gouvernements ne cherchent qu’à nous déstabiliser pour servir leurs intérêts étroits et égoïstes, a tranché la Syrie. Aujourd’hui, a-t-elle dit en parlant du « régime terroriste d’Erdogan », le « monstre s’est retourné contre ses créateurs ». La Syrie a mis en garde contre ce « nouveau sultan ottoman » dont les armées jouissent de la protection de l’OTAN. Ces armées sont déjà à l’œuvre en Iraq, Libye, Égypte, Tunisie, Somalie, Grèce, Chypre, Arménie et Azerbaïdjan et il ne faudra pas s’étonner si un jour elles réapparaissent aux portes de Vienne. À ces propos, la Turquie a opposé le sort de ces femmes, filles et enfants, « prisonniers des horreurs interminables d’un régime meurtrier ».
En visioconférence depuis Beyrouth, M. GEIR PEDERSEN, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, a rappelé, à l’occasion du vingtième anniversaire de la résolution 1325 « femmes, paix et sécurité », le rôle central que les Syriennes doivent jouer et jouent en fait, en tant que membres de la Commission constitutionnelle, conseillères de l’Envoyé spécial lui-même ou encore au sein de la société en général.
Les femmes leaders syriennes m’ont personnellement dit l’impératif qu’il y a à redoubler d’efforts pour assurer la participation pleine, directe et concrète des Syriennes au processus de paix lequel doit répondre aux intérêts, priorités et aspirations de toutes les Syriennes. La Commission constitutionnelle, a dit l’Envoyé spécial, peut ouvrir la voie à un processus politique plus large, qui satisfasse les besoins et les aspirations légitimes de tous les Syriens mais il faut pour cela qu’il continue de travailler « de façon crédible » et que son travail soit accompagné par d’autres mesures de la part des parties syriennes et des acteurs internationaux pour instaurer la confiance, « pas à pas », et avancer dans la mise en œuvre de la résolution 2254.
La Commission constitutionnelle, a souligné l’Envoyé spécial, doit pouvoir parvenir à des résultats, sans ingérence étrangère, s’agissant en particulier du calendrier, et se concentrer exclusivement sur son mandat qui est de procéder à la réforme constitutionnelle. L’Envoyé spécial a indiqué que la quatrième session de la Commission qui était prévue au mois d’octobre, n’a finalement pas eu lieu, faute d’accord sur l’ordre du jour. La partie gouvernementale voulait maintenir l’ordre du jour de la troisième session sur les fondements et principes nationaux, alors que l’opposition jugeait que le temps était venu de se concentrer sur le préambule, les principes constitutionnels, les droits et libertés, l’état de droit et la structure de la Constitution.
Après les dernières discussions récentes tenues à Damas, dont certaines aujourd’hui même, l’Envoyé spécial a annoncé que la quatrième session se tiendra le 23 novembre à Genève. À part les questions liées à la Commission constitutionnelle, certains voient des éléments positifs pour un processus élargi, a-t-il poursuivi, signalant que des acteurs clefs estiment que la phase militaire du conflit touche à sa fin et qu’il faut porter davantage l’attention sur le processus politique. En effet, les lignes de front n’ont pas bougé depuis environ huit mois, et le nombre de civils tués a atteint son niveau le plus bas depuis 2011. Un accord politique sur la mise en œuvre de la résolution 2254 est la seule voie, a souligné l’Envoyé spécial, pour restaurer la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie, et répondre aux aspirations légitimes de tous les Syriens.
L’attaque aérienne ciblée de lundi contre un camp d’entraînement de Feïlaq el-Cham, dans le nord-ouest, un groupe d’opposition représenté au sein du Conseil national syrien, a fait de nombreuses victimes. Aujourd’hui, les groupes armés d’opposition, et le groupe terroriste Hayat Tahrir el-Cham ont riposté à la roquette contre des zones contrôlées par le Gouvernement, et annoncé un nombre important de victimes. Pour M. Pedersen, cette dynamique met en péril la précieuse accalmie obtenue par une coopération fructueuse russo-turque, déjà mise en difficulté, et a exhorté les deux pays à œuvrer pour contenir la situation.
L’Envoyé spécial a également fait état d’incidents dans le nord rural d’Alep avec des attentats au camion piégé et des tirs de missiles; sans compter les assassinats et les enlèvements. Il a aussi déclaré que les tensions se sont poursuivies entre les cinq armées étrangères actives en Syrie. D’autre part, les groupes terroristes figurant sur la liste du Conseil demeurent un danger substantiel sur tout le territoire. Ils ont intensifié leurs attaques dans la région centrale du désert qui a été le théâtre d’affrontements entre Daech et les forces gouvernementales, avec de nombreuses victimes des deux côtés. M. Pedersen a notamment souligné que le mufti de Damas a été tué à l’issue d’une attaque le 22 octobre.
Il a lancé une nouvelle fois un appel à un cessez-le-feu sur tout le territoire. Les réfugiés et déplacés devraient pouvoir retourner chez eux, a-t-il dit, plaidant également pour une solution à la question des personnes détenues et portées disparues.
Des souffrances sans précédent ont été infligées à la population, en particulier depuis le début de la pandémie de COVID-19. M. Pedersen a encouragé tous les Syriens, y compris ceux de la diaspora, à prendre part au processus politique. On peut arriver à un compromis, a-t-il assuré, pour autant que le processus couvre les besoins et les aspirations de toutes les parties.
M. MARK LOWCOCK, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a indiqué que 92% des cas officiels de COVID-19 ne peuvent être tracés jusqu’à la source, en ajoutant que l’ampleur de l’épidémie est probablement plus importante que les 13 500 cas officiellement recensés. De nombreuses installations sanitaires ne sont pas en mesure de prendre en charge les cas, a-t-il dit, en se disant préoccupé par la situation sanitaire à Damas, Alep et Homs. Il y a 18 infections confirmées parmi le personnel humanitaire et administratif du camp de Hol et 5 parmi les résidents. M. Lowcock a rappelé que 65 000 personnes vivent dans ce camp, dont 94% de femmes et d’enfants. Dans le nord-ouest, les cas officiels ont été multipliés par six au cours de ce mois, 30% de ces contaminations ayant été recensées dans la zone de Bab, qui connaît des pénuries en eau. M. Lowcock a précisé que la riposte de l’ONU nécessite 211 millions de dollars supplémentaires.
Le Secrétaire général adjoint a indiqué que les bombardements se sont poursuivis dans les zones à proximité des lignes de front dans le nord-ouest, de même que les frappes aériennes à Edleb. La semaine dernière, trois frappes aériennes auraient touché Edleb, faisant 5 victimes civiles, dont 3 enfants. Il a parlé d’une insécurité alarmante dans les zones d’Edleb, d’Afrin, d’Azaz et de Jarablus, indiquant qu’un attentat à la voiture piégée a fait au moins 18 victimes civils dans la ville de Bab.
S’agissant de la crise économique en Syrie, le Secrétaire général adjoint a précisé que les prix des denrées alimentaires, s’ils sont restés relativement stables en août et en septembre, ont augmenté de 90% par rapport il y a six mois. En un an, ces prix ont connu une augmentation de 236 %. Il a rappelé que les retombées de la crise touchent de plein fouet les plus vulnérables, en faisant état d’une augmentation dans le nord-ouest du nombre des mariages d’enfants en raison de la détérioration de la situation socioéconomique. « Lorsque la situation d’une famille devient de plus en plus désespérée, elle est forcée de faire des choix qui auraient été auparavant impensables. » M. Lowcock a également mentionné des pénuries de pain, notamment dans le sud, ainsi que les incendies saisonniers, 35 000 hectares de terres agricoles ayant brûlé.
Quant à l’accès humanitaire, il a indiqué que des travaux de maintenance ont été faits à la station hydraulique d’Alouk depuis août, bénéficiant à un demi-million de personnes, même si les pénuries d’eau se poursuivent. Toujours dans le nord-est, la distribution de 85 tonnes de produits médicaux, lors de la dernière livraison de l’OMS à travers les lignes de front par voie terrestre a été achevée le mois dernier. Tous les hôpitaux du nord-est qui dépendaient auparavant des opérations transfrontalières de l’ONU ont reçu au moins une fois des produits médicaux grâce aux livraisons à travers les lignes de front. Des progrès ont aussi été constatés dans l’accès aux centres de soins primaires et unités médicales mobiles. Mais cela ne donne pas une image complète de la situation, a déclaré le Coordonnateur des secours d’urgence.
L’assistance par les lignes de front n’est jusqu’à présent pas à la hauteur de l’échelle et de la fréquence exigées pour répondre aux besoins sanitaires actuels dans le nord-est syrien. M. Lowcock a cité quelques exemples, dont cet hôpital qui n’a pas reçu de produits médicaux pour sa maternité ou cet autre qui après avoir reçu 450 blouses en avril, n’a plus rien reçu depuis. S’agissant des soins primaires, 20 centres indiquent que les livraisons par les lignes de front ne leur ont fourni que 20% des médicaments dont ils ont besoin. M. Lowcock a déclaré que l’ONU continue d’apporter une assistance vitale dans le camp de Roukban, la situation globale ne s’étant pas améliorée. Le Coordonnateur des secours d’urgence a indiqué que les agences humanitaires ont continué de répondre aux problèmes logistiques et opérationnels résultant de la réduction des points de passage transfrontaliers à un seul point dans le nord-ouest, celui de Bab el-Haoua dont la capacité a été doublée pour faire face à la demande.
Enfin, M. Lowcock a déclaré que les agences humanitaires prévoient de fournir une assistance à 3,1 millions de personnes dans toute la Syrie pendant l’hiver, qui est imminent. Les donateurs ont appuyé cette réponse hivernale à hauteur de 70% mais 24 millions de dollars supplémentaires sont encore nécessaires, a conclu le Coordonnateur des secours d’urgence.
Les États-Unis ont affirmé que la seule voie légitime vers un avenir pacifique est celle tracée par la résolution 2254 (2015). « Le Conseil doit faire savoir à Damas, à Moscou et au peuple syrien qu’il n’y a pas d’alternative. » La délégation a jugé « inacceptable » le manque de progrès de la Commission constitutionnelle, estimant que le « régime d’Assad » avait unilatéralement étouffé tout progrès malgré son accord sur le mandat de l’Envoyé spécial. Le représentant du « régime » refuse d’accepter un programme de travail ou une date pour une prochaine rencontre, ont relevé les États-Unis pour qui il est temps de dire au régime « c’est assez »: la Commission constitutionnelle doit procéder sans nouvelle obstruction de Damas.
Les États-Unis ont spécifié les principes auxquels toutes les parties au processus politique, y compris le « régime » et l’opposition syrienne, doivent adhérer: l’unité syrienne; l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’absence de sectarisme; les droits des Syriens; et l’accès humanitaire. Ils ont appelé le « régime d’Assad » à participer activement aux futures réunions de la Commission constitutionnelle. Mais selon les États-Unis, le projet du « régime d’Assad » est de gêner le travail de la Commission jusqu’en 2021, alors que la Syrie a prévu une élection présidentielle en avril, de façon à nuire au travail de l’Envoyé spécial Pedersen et du Conseil de sécurité en faveur d’une solution politique négociée.
Estimant que la Syrie n’est absolument pas préparée à tenir des élections libres, justes, et transparentes incluant la diaspora syrienne, les États-Unis ont appelé à faire fonctionner la Commission constitutionnelle et demandé à l’ONU d’accélérer ses préparatifs pour assurer la crédibilité des prochaines élections. Ils ont demandé à l’Envoyé spécial de faire pression sur le « régime syrien » pour que celui-ci se conforme à l’accord sur l’ordre du jour pour que la prochaine session se tienne aussi vite que possible et que des réunions régulières soient tenues jusqu’à la fin de l’année. Ils ont dit attendre de l’ONU et des parties syriennes qu’elles travaillent à des mesures concrètes et à des mesures qui renforcent la confiance, telles que la libération de personnes détenues arbitrairement, le rétablissement des droits de propriété, l’autorisation d’acheminement de l’aide des Nations Unies partout en Syrie ainsi que le soutien à des élections conformes à la résolution 2254.
Rappelant que la clef de la paix en Syrie et d’une solution politique est un cessez le feu national et vérifiable, la délégation américaine a demandé que l’accord du 5 mars pour un cessez le feu à Edleb soit respecté par tous les acteurs présents dans le nord-ouest du pays: la Russie, la Turquie, la Syrie et l’Iran.
Abordant le volet humanitaire, la délégation a déclaré que les frappes aériennes récentes contre les civils et le personnel humanitaire dans le nord-ouest rappellent que la Syrie reste en guerre. Elle a demandé de ne pas ignorer l’incapacité du « régime » à juguler la COVID-19, couplée de la politisation des aides humanitaires de l’ONU. Cela ne peut pas être récompensé par des projets de reconstruction ou par la normalisation des relations avec Damas, a estimé la délégation qui a aussi appelé le « régime » à cesser de s’en prendre aux Syriens revenus dans les zones qu’il contrôle et à créer les conditions d’un retour volontaire, dans la sécurité et la dignité, des réfugiés dans le pays.
La délégation s’est déclarée opposée à la conférence que le Ministère de la défense russe compte organiser le mois prochain à Damas, sur le retour des réfugiés, au motif qu’elle serait contre-productive, prématurée, et qu’il serait inapproprié, pour une organisation militaire, de gérer le retour de réfugiés en Syrie, en Russie ou ailleurs. De plus, ladite conférence n’a pas été coordonnée avec l’ONU ni avec les pays qui accueillent le plus de réfugiés syriens, comme l’Allemagne et la Turquie, a aussi fait observer la délégation.
Les États-Unis ont également rappelé que le Bureau d’enquête pour la Syrie du nord-ouest jugeait probable que la Syrie et ses alliés, comme le Ministère russe de la défense, étaient responsables d’attaques contre des hôpitaux et des infrastructures civiles. Ils ont dès lors estimé que les forces armées russes ne constituent pas un hôte crédible pour des discussions sur le retour des réfugiés. La délégation a conclu en appelant le « régime » syrien et la Russie à autoriser l’accès du personnel humanitaire au camp de Roukban, privés d’aide depuis 13 mois. Le Gouvernement Trump continuera à appliquer une politique incluant la loi César, pour maintenir l’isolement économique et diplomatique du « régime » jusqu’à ce que ce dernier fasse des progrès concrets et irréversibles vers une résolution politique du conflit.
Également au nom de la Belgique, l’autre porte-plume des résolutions sur la situation humanitaire en Syrie, l’Allemagne a déclaré que la frappe aérienne à Edleb hier a eu lieu à proximité immédiate d’un camp de déplacés. Parmi les victimes de cette attaque, on compte des travailleurs humanitaires dont ceux du Croissant-Rouge et de la « Syria Relief and Development ». Par conséquent, en a conclu l’Allemagne, nous devons apporter notre plein appui à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale. On ne peut laisser les violations graves du droit international et des droits de l’homme persister. L’établissement des responsabilités pour ces violations et ces abus est à la fois une exigence juridique et un impératif essentiel pour parvenir à une paix durable en Syrie.
S’agissant de l’accès humanitaire, l’Allemagne a constaté que la circulation sur les routes du nord-ouest reste difficile, alors qu’avec l’arrivée de l’hiver, davantage de camions devront utiliser ces routes. Pourquoi avoir fermé Bab el- Salam? Pourquoi avoir limiter l’accès humanitaire et mis en danger des travailleurs humanitaires, s’est interrogée l’Allemagne, voyant dans cette logique, « une insulte » à des centaines de milliers d’enfants qui dépendent de l’aide.
Pendant ce temps, les pénuries qui se multiplient dans le nord-est de la Syrie persistent, en particulier dans le domaine sanitaire. De nombreux établissements de santé ne reçoivent pas ce dont ils ont besoin et la pandémie ne fait qu’empirer les choses. La malnutrition chronique, qui touche particulièrement les enfants, est en train de se généraliser. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et d’autres agences humanitaires demandent plus de financement pour ne pas être obligés de réduire les rations alimentaires. Quelque 185 000 personnes souffrent des pénuries d’eau et le nombre élevé de cas de COVID-19 dans la région peut être directement lié à l’accès insuffisant à l'assainissement. Étant donné que les capacités de dépistage restent très faibles, l’on peut supposer que les chiffres officiels ne représentent que la pointe de l’iceberg. La destruction des établissements de santé et le manque d’agents de santé mettent gravement en péril la riposte.
Ce Conseil, s’est alarmée l’Allemagne, doit accorder plus d’attention à la situation humanitaire en Syrie, craignant que le processus politique ne détourne l’attention des besoins urgents de la population. Ne donnons pas l’impression que la situation est en train de se normaliser sur le terrain, a-t-elle mis en garde, car seul un règlement politique conforme à la résolution 2254 peut remettre la Syrie sur la voie de la paix.
Le Royaume-Uni a d’abord exprimé sa profonde préoccupation quant aux informations faisant état d’une frappe aérienne russe survenue hier contre des combattants de l’opposition dans la province d’Edleb. Il pourrait s’agir de la plus importante attaque à Edleb depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu du 5 mars, a-t-il estimé, appelant toutes les parties à s’abstenir d’actions susceptibles d’attiser le conflit et, partant, de saper ce « cessez-le-feu déjà fragile ». Le Royaume-Uni a ensuite réaffirmé le credo de son pays, à savoir que sans une nouvelle constitution et la tenue d’élections libres et équitables auxquelles participeraient tous les Syriens, y compris les membres de la diaspora, il ne saurait y avoir d’issue politique à la crise syrienne. Des élections ne répondant pas à ces exigences, fixées notamment par la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité, priveraient des millions de Syriens de la possibilité de bâtir ensemble l’avenir de leur pays, a-t-il mis en garde.
Abordant la question des réfugiés syriens, le Royaume-Uni a déploré que les conditions sûres d’un retour chez eux de ces millions de personnes n’étaient pas réunies, le régime en place continuant de menacer leur sécurité. À cet égard, il annoncé qu’à l’instar des États-Unis, le Royaume-Uni ne participera à aucune conférence sur la question des réfugiés syriens « dans une lieu aussi peu neutre politiquement que Damas ». Poursuivant sur le volet humanitaire de la crise, le Royaume-Uni a souligné que l’aide n’était toujours pas distribuée à celles et ceux qui en ont le plus besoin, le rapport du Secrétaire général du 20 octobre attestant en outre que près des deux tiers des établissements de santé du nord-est de la Syrie, qui dépendaient de l’aide transfrontalière, n’ont reçu aucune assistance en 2020. Saluant les efforts déployés par l’ONU dans le nord-ouest de la Syrie, comme la réparation des routes, il n’a pas manqué de rappeler que la plupart des près d’un million de personnes ayant fui l’offensive du « régime » soutenue par la Russie contre Edleb l’hiver dernier « sont toujours déplacées et vivent dans des camps de fortune sordides ».
« Nous sommes également toujours préoccupés par l’impact de la COVID-19 en Syrie », a ajouté la délégation, qui a attiré l’attention sur le fait que certains hôpitaux sont d’ores et déjà dans l’incapacité de prendre en charge tous les cas suspects. Le Royaume-Uni a dit s’être engagé à verser 43 millions de dollars de plus pour répondre à la crise sanitaire en Syrie. À ce propos, les 24 attaques ayant visé, en 2020, les services de soins de santé et les 13 soignants tués au cours de cette même année « ne font qu’accroître la pression et aggraver la situation humanitaire », a fait remarquer le Royaume-Uni. « Ces attaques soulignent, s’il était encore besoin, la nécessité d’un règlement politique de la crise, conforme à la résolution 2254. »
Le Niger a soutenu l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu immédiat à l’échelle nationale, pour faciliter la lutte contre la COVID-19, l’accès humanitaire et les avancées dans le règlement politique. Il s’est dit préoccupé par la poursuite des combats et a encouragé toutes les parties à éviter l’escalade et à conjuguer leurs efforts pour un cessez-le-feu durable. Soulignant que la crise syrienne ne sera résolue que par un processus politique pacifique, le Niger s’est félicité des récents efforts de médiation entrepris dans ce but. Revenant à la situation humanitaire, il a prôné une meilleure coordination entre les acteurs humanitaires et le Gouvernement syrien. Les circuits humanitaire et politique sont étroitement connectés, a-t-il souligné, avant de demander aux membres du Conseil de garder à l’esprit la souffrance quotidienne du peuple syrien.
D’emblée, la Chine s’est félicitée du consensus obtenu à la troisième session de la Commission constitutionnelle et a dit apprécier les efforts de l’Envoyé spécial pour préparer la quatrième. La Chine a rappelé que les travaux de la Commission doivent rester indépendants et sans ingérence ni manipulation étrangères. Elle a appelé la communauté internationale à intensifier l’aide humanitaire au peuple syrien et estimé que la situation sécuritaire actuelle devrait permettre de faciliter les opérations humanitaires. Depuis mars, la situation dans le nord-ouest de la Syrie est stable, a expliqué la Chine, saluant le fait que les parties concernées aient fait de gros efforts pour maintenir le cessez-le-feu. Mais, a-t-elle en revanche regretté, la situation sécuritaire est toujours confrontée aux terroristes dont les groupes cherchent à profiter de la pandémie pour étendre leur contrôle. La communauté internationale doit soutenir la partie syrienne dans la lutte contre le terrorisme et pour la sécurité, a plaidé la Chine.
Elle s’est aussi livrée à un plaidoyer pour aider l’économie syrienne, profitant de l’occasion pour insister sur le fait que l’aide humanitaire doit être non discriminatoire et non un moyen de faire pression sur le Gouvernement syrien. Elle a par exemple demandé que l’on reconnaisse que le Programme alimentaire mondial (PAM) a agrandi le centre de transbordement au poste frontière de Bab al-Haoua. Il faut, a-t-elle dit, renforcer son dialogue avec le Gouvernement syrien pour améliorer l’efficacité des opérations transfrontalières.
La Chine a appelé à la levée immédiate des mesures coercitives unilatérales qui ont gravement affaibli la base économique de la Syrie. Soulignant le risque d’une deuxième vague de la COVID-19 dans le monde, elle s’est inquiété des capacités sanitaires et de dépistage limitées de la Syrie. La communauté internationale doit renforcer son soutien au Gouvernement syrien et à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Nous avons, a rappelé la Chine, fourni une assistance médicale à la Syrie et nous continuerons de l’aider.
Les situations politiques et humanitaires étant interconnectées, Saint-Vincent-et-les Grenadines a déclaré qu’il n’y aura pas d’amélioration humanitaire sans paix et stabilité, lesquelles ne peuvent être réalisées qu’à travers un processus politique crédible, équilibré et inclusif dirigé par les Syriens et pour eux. À cette fin, il est crucial que la Commission constitutionnelle maintienne son élan et tienne sa prochaine session, a jugé la délégation. Elle a espéré que les deux présidents conjoints aboutissent à un accord sur l’ordre du jour de sorte à ce que les discussions reprennent sans plus de délais. Saint-Vincent-et-les Grenadines a encore estimé que le Conseil est bien placé pour faciliter un processus plus large, et a réitéré la nécessité d’un engagement de toutes les parties prenantes, y compris des femmes, pour garantir une paix durable et équitable pour tous les Syriens. Elle a également renouvelé son soutien aux efforts constants de l’Envoyé spécial.
Elle a regretté par ailleurs les violations du cessez-le-feu, quasi quotidiennes, dans le nord-ouest. Les hostilités bafouent l’accord de cessez-le-feu, heurtent les civils, entravent la réponse humanitaire d’urgence et détruisent des structures indispensables à la survie de la population civile, a-t-elle déploré, ajoutant qu’il était impératif que les parties au conflit respectent l’accord de cessez-le-feu et leur obligation afférente au strict respect des dispositions du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’homme. L’établissement des responsabilités pour des actes commis en violation de l’accord doit demeurer une priorité majeure, a insisté la délégation, qui s’est inquiétée par ailleurs du sort des personnes détenues et disparues et a appelé à la remise en liberté de tous les civils arbitrairement détenus, en particulier les femmes et les enfants. Elle a également estimé que les familles des personnes portées disparues méritent d’être informées sur leur sort, ce qui ne manquera pas de contribuer à l’établissement de la confiance et à la réconciliation en Syrie dans le cadre du processus politique.
Face à l’aggravation des conditions socioéconomiques dans le pays, Saint-Vincent-et-les Grenadines a dit craindre une nouvelle pléthore de besoins et défis humanitaires à l’approche de l’hiver. Elle a réitéré son soutien au mécanisme de surveillance transfrontière, avant d’exhorter les parties à travailler en partenariat pour intensifier la réponse humanitaire cruciale. Elle a aussi appelé à la levée de toutes les mesures coercitives unilatérales.
L’Afrique du Sud s’est déclarée profondément préoccupée par l’aggravation récente des hostilités et des violations de l’accord de cessez-le-feu dans la zone de désescalade d’Edleb, ces violences mettant en péril un cessez-le-feu régional déjà fragile. Elle a appelé toutes les parties à respecter strictement les dispositions de l’accord de cessez-le-feu et à s’abstenir d’actes qui pourraient exacerber les tensions dans la région. Réitérant son plein soutien à un cessez-le-feu national « complet et immédiat », l’Afrique du Sud a insisté sur le plein respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de la Syrie. Consciente de l’aspiration du peuple syrien au changement politique, elle a enjoint l’ensemble des acteurs de la crise à trouver un accord sur l’ordre du jour et le calendrier des prochaines discussions de la Commission constitutionnelle.
Les besoins humanitaires, a alerté l’Afrique du Sud, vont augmenter avec l’arrivée de l’hiver, laquelle pourrait entraîner une aggravation de « la pandémie de COVID-19 ». Le Gouvernement syrien, a-t-elle conseillé, doit absolument faciliter l’accès humanitaire, conformément aux dispositions du « droit international humanitaire ». Parce que la crise est exacerbée par les sanctions unilatérales, l’Afrique du Sud a demandé que le Secrétaire général fasse figurer dans ses rapports au Conseil de sécurité un aperçu des effets, directs et indirects, de ces sanctions sur la situation économique et humanitaire en Syrie.
L’Indonésie a appelé à l’amélioration de la réponse humanitaire en Syrie et salué à cet égard l’effort continu de l’ONU et de ses partenaires pour relever les défis logistiques persistants après la réduction de l’opération transfrontalière. Toutes les modalités doivent être explorées pour que l’aide requise puisse être acheminée en toute sécurité dans les zones comptant le plus de populations dans le besoin, notamment celles du nord, a insisté l’Indonésie. À son tour, elle a mis l’accent sur l’importance d’une intensification des opérations humanitaires à l’approche de l’hiver, pour répondre de manière adaptée aux besoins vitaux en eau des habitants des camps de Hol et de Roukban, ainsi que du nord d’Alep. Toutes les parties doivent assurer un accès humanitaire immédiat, sûr et sans entrave aux convois des Nations Unies, a-t-elle ajouté sur ce point. « Pas de politisation, seulement sauver des vies ! » s’est encore exclamée l’Indonésie, qui n’a pas omis de rappeler l’importance de venir en aide aux personnes les plus vulnérables à la COVID-19. Sur le volet politique, elle a appelé à la mise en œuvre de la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité, qui prévoit la tenue d’élections libres et équitables sous la supervision de l’ONU et une transition politique dirigée et contrôlée par les Syriens eux-mêmes.
La France a constaté qu’en dépit des efforts de l’Envoyé spécial, le processus politique est « complètement dans l’impasse », notant qu’un an après la création de la Commission constitutionnelle, son bilan est « quasi-nul ». « Les masques tombent et nous ne devons pas nous leurrer: ce processus est devenu une fin en soi permettant au régime et à ses soutiens de gagner du temps », a reproché la France, qui a pointé le refus du « régime » de s’engager de bonne foi dans les négociations. La France a jugé plus urgent que jamais que les parties entament enfin des discussions de substance sur la constitution. Elle a encouragé M. Pedersen à travailler sur tous les éléments de la résolution 2254, en réponse à l’appel des ministres du Groupe restreint sur la Syrie le 22 octobre.
La France a plaidé en faveur de la mise en place, en priorité, d’un environnement neutre et sûr, souhaitant non seulement des progrès sur le dossier des détenus mais aussi une cessation des hostilités à l’échelle nationale conformément aux résolutions 2532 et 2254. Elle a condamné la reprise des bombardements dans le sud et l’ouest d’Edleb, et appelé le « régime » et ses alliés à ne pas reprendre une nouvelle offensive. La France s’est aussi dite très préoccupée par la résurgence de Daech en Syrie, estimant que l’action de la coalition internationale reste plus que jamais nécessaire. Elle a encouragé à la préparation d’élections libres et régulières, sous la supervision des Nations Unies, avec la participation de tous les Syriens, y compris les personnes déplacées, les réfugiés et la diaspora. Si les élections ne respectent pas ces dispositions, qui ont été fixées par la résolution 2254, la France ne reconnaîtra pas les résultats, a-t-elle prévenu, déclarant ne pas être « dupe » des tentatives du « régime » visant à se légitimer.
La France a également appelé à faire de la protection des civils une « priorité absolue », condamnant fermement les attaques aveugles émanant du régime et de ses alliés contre les populations et les infrastructures civiles. Elle a jugé indispensable de garantir un accès humanitaire complet, notamment à la province d’Edleb et au sud de la Syrie, mais également au nord-est où les obstacles en matière d’acheminement de l’aide médicale sont alarmants. Elle a déploré à cet égard la réduction progressive des points de passage pour l’acheminement de l’aide, qui est d’autant plus grave dans un contexte de pandémie, d’insécurité alimentaire et à la veille de l’hiver.
Sur le volet politique, la France a déclaré qu’en l’absence de tout progrès significatif, ses partenaires et elle ne dévieraient pas de leur ligne sur les sanctions, la reconstruction et le retour des réfugiés. Elle s’est d’ailleurs félicitée de l’adoption de sanctions par l’Union européenne à l’encontre de sept nouveaux ministres du Gouvernement syrien, à l’égard d’individus coupables de violations des droits de l’homme ou qui tirent profit de leurs liens avec le « régime » et de l’économie de guerre. « L’instrumentalisation de la question des sanctions pour masquer la responsabilité du régime syrien dans cette tragédie ne trompe personne. »
Rappelant l’engagement, le 22 octobre, des ministres du Groupe restreint sur la Syrie à ne pas financer le retour des réfugiés s’il n’a pas lieu conformément aux normes établies par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, la France a signalé que les conditions pour le retour sûr, digne et volontaire des réfugiés syriens ne sont à ce stade pas réunies, et que seul un processus politique crédible permettra le retour. Les Nations Unies devront en assurer le contrôle: aucune conférence ne peut y parvenir, a estimé la délégation. « Nous nous opposerons à toute tentative visant à politiser le sujet du retour des réfugiés au détriment de l’intérêt de ces derniers. »
La Tunisie a réaffirmé qu’il n’y a pas d’alternative au règlement politique pour résoudre la crise syrienne, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité. Jusqu’à ce qu’une solution politique soit trouvée, les efforts doivent être intensifiés. Elle s’est déclarée profondément troublée par l’impact de la COVID-19 sur les moyens de subsistance des Syriens, s’inquiétant des niveaux « dramatiques » d’insécurité alimentaire.
À la lumière des signes avant-coureurs d’une reprise du conflit, il reste primordial que le calme soit rétabli en vertu d’un cessez-le-feu complet et durable en Syrie, a martelé la Tunisie. Elle a dit attendre avec intérêt la convocation du quatrième tour des pourparlers à Genève et a exhorté les parties syriennes à accorder la priorité aux intérêts du peuple pour parvenir à un accord sur la date et l’ordre du jour.
La Tunisie s’est dit profondément préoccupée par la menace croissante de Daech en Syrie qui contrôlerait de nouvelles parties du territoire syrien d’Al Badiya. Un an après la mort du chef de l’État islamique, Abou Bakr Al Baghdadi, l’organisation terroriste reprend des forces, ce qui menace l’intégrité territoriale de la Syrie et la stabilité de la région. La Tunisie a réaffirmé la nécessité urgente d’une lutte contre le terrorisme coordonnée et déterminée.
En conclusion, elle a réaffirmé que la seule voie à suivre est un règlement politique dirigé et contrôlé par les Syriens, et facilité par l’ONU conformément à la résolution 2254. La Tunisie a dit parler d’un règlement qui répond aux aspirations légitimes des Syriens, garantit la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale, met fin au terrorisme et aux interventions étrangères et rétablit la paix et la stabilité en Syrie et dans la région.
L’Estonie a jugé regrettable que la Commission constitutionnelle n’ait pas pu se réunir ce mois-ci à Genève, d’autant plus que cette semaine marque le premier anniversaire de son lancement. Le représentant a dénoncé les « tactiques » du « régime syrien » pour retarder les progrès et a dit ne voir à Damas aucune volonté d’avancer sur la nouvelle constitution ni de s’engager véritablement dans le processus politique. L’idée de tenir, sans la nouvelle constitution, l’élection présidentielle au printemps prochain ne fait que confirmer les choses. Ce serait d’ailleurs une violation claire de la résolution 2254 et de la feuille de route de la paix, a prévenu le représentant.
Il a estimé que les progrès sur la question des détenus et des portés disparus est un autre élément crucial de ladite résolution qui pourrait aussi servir de mesure d’établissement de la confiance entre le « régime syrien » et l’opposition « légitime ». Libérer les personnes détenues arbitrairement, respecter les droits de l’homme et tenir des élections libres et justes, ce sont là « les piliers » de la réconciliation nationale, a martelé le représentant.
Il a fait montre d’un « optimisme prudent » quant à l’accord de cessez-le-feu entre la Fédération de Russie et la Turquie. Il a en effet évoqué les frappes aériennes russes dans le nord d’Edleb qui sont une violation dudit cessez-le-feu. Compte tenu de la situation humanitaire, aggravée par la pandémie de COVID-19, le représentant a appelé les parties à ouvrir l’accès à tous les coins du pays. Il s’est réjoui de la quatrième Conférence des donateurs de Bruxelles lors de laquelle une somme de plus de 12 milliards d’euros a été promise, dont 4,5 milliards ont déjà été débloqués.
Le Viet Nam a déploré les souffrances quotidiennes de millions de Syriens, qui ne diminueront pas sans des avancées significatives sur les fronts politique et humanitaire. Il a insisté sur un accord politique « viable », précisant que seul un processus dirigé et contrôlé par les Syriens eux-mêmes, avec l’appui de l’ONU peut mettre fin à des années de conflit. Le Viet Nam a aussi insisté sur le respect de la souveraineté et l’intégrité territoriales, sur la nécessité de d’épargner à la Syrie les ingérences étrangères. Il a dit attendre de la Commission constitutionnelle des discussions constructives. Il a appelé toutes les parties au conflit à s’abstenir de tout acte de violence et à combattre le terrorisme dans le respect du droit International. À son tour, il a plaidé pour l’accès humanitaire par le poste frontière et les lignes de front.
La République dominicaine a rendu hommage aux hommes et aux femmes qui travaillent tous les jours pour répondre aux besoins humanitaires de la population syrienne et faire avancer le processus politique, en reconnaissant qu’il est mal aisé d’obtenir des résultats dans un climat caractérisé par autant de méfiance.
Malgré les profondes divergences entre les parties syriennes, c’est d’elles que dépend « l’objectif sacré » de répondre aux aspirations du peuple, a-t-elle souligné. Elle a rappelé que la solution aux multiples difficultés que la population endure encore, après 10 années de conflit, « doit trouver un point de départ ». Il nous incombe de trouver « ce point » pour pouvoir enfin dire que c’est le point qui a tout changé, « le célèbre point de non-retour », a dit la délégation en paraphrasant le rapport de l’Envoyé spécial de décembre 2018. La République dominicaine a relevé toutefois, qu’après l’optimisme du mois dernier, il semblerait qu’à présent on ait revu à la baisse les exigences relatives au processus politique pour les Syriens. « Où est passée notre ambition? ». Un an après la création de la Commission constitutionnelle, peu de progrès ont été accomplis, a-t-elle déploré. L’impact de la pandémie a certes joué un rôle dans le retard des réunions mais le problème de fond serait plutôt « un désengagement et un manque d’engagement et d’ambition des parties », selon la République dominicaine qui a encouragé les parties à rester engagées dans la « conversation constitutionnelle ».
S’agissant de la situation humanitaire, elle a rendu hommage aux familles des centaines de travailleurs de la santé morts du coronavirus et salué le travail de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), des organisations non gouvernementales et du personnel médical. La République dominicaine a réclamé davantage d’aide pour l’achat de masques et de matériels de protection en Syrie, précisant que ce ne sont pas « des produits de luxe ». Enfin, elle a partagé l’inquiétude des autres membres du Conseil s’agissant de la fragilité de la situation sécuritaire dans le nord-ouest et condamné les attaques contre les civils et les travailleurs humanitaires, appelant à faire comparaître leurs auteurs devant la justice.
La Fédération de Russie s’est réjouie de ce que les situations politique et humanitaire de la Syrie aient été examinés ensemble, ce qui permet non seulement d’optimiser le programme de travail mais aussi de manière globale, de faire le point, sans la politisation habituelle des questions humanitaires par certains membres du Conseil de sécurité. Le processus politique, a-t-elle martelé, doit être dirigé et contrôlé par les Syriens auxquels il faut donner la possibilité de négocier, sans ingérence extérieure. De la même façon, les travaux de la Commission constitutionnelle ne devraient être à des dates butoirs artificielles.
Depuis un moment, a poursuivi la Fédération de Russie, la situation est plus stable dans les zones contrôlées par le Gouvernement et ce, en dépit de la pression exercée par les mesures politiques et économiques imposées à la population par « certains États occidentaux ». En revanche, Edleb, qui est contrôlée par les terroristes de Hay’at Tahrir el-Cham, et les territoires du nord-est, illégalement occupés par les États-Unis, demeurent instables. Dans la zone de désescalade, la mise en œuvre des accords russo-turcs se poursuit malgré les provocations constantes des terroristes et il va sans dire que pour arriver à une stabilisation durable d’Edleb et des autres provinces syriennes, il faut neutraliser les terroristes de Daech, Hay’at Tahrir el-Cham et leurs complices, a souligné la Fédération de Russie.
Réagissant à l’intervention de l’Allemagne, elle a renoncé à commenter « chaque phrase », ce qui exigerait trop de temps. Elle s’est limitée au récit d’un conte de Mikhail Bulgakov intitulé « Le cœur d’un chien », pour répondre au fait que l’Allemagne ait fait référence à un quotidien américain. Nous ne sommes nullement surpris que vous vous serviez, comme source d’information, d’un journal qui accumule les fausses informations sur nous, a rétorqué la Fédération de Russie.
Vous qui appelez à un cessez-le-feu, qui essayez-vous de protéger? Avec qui faudrait-il conclure cette trêve? a demandé la Fédération de Russie qui a noté une intensification des activités terroristes dans d’autres parties de la Syrie, notamment le nord-est. La remise en liberté par l’administration kurde de quelque 600 membres de Daech est préoccupante, a-t-elle dit, mettant en garde contre des conséquences « dangereuses ». La Fédération de Russie a aussi fait état d’une intensification des actes terroristes pour le compte des radicaux qui s’infiltrent dans les zones contrôlées par Damas et qui combattent l’armée syrienne.
Elle a dénoncé l’occupation étrangère et les tentatives de retirer les Kurdes de l’« État multiconfessionnel syrien », en attisant les sentiments séparatistes et en contribuant ainsi à la radicalisation de la population et à l’aggravation des conflits tribaux. Nous, a souligné la Fédération de Russie, nous ne cessons de plaider pour l’unité de la Syrie et pour le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.
Notant les efforts déployés par le Gouvernement syrien pour la reconstruction du pays, la Fédération de Russie a noté qu’en dépit de tous les efforts des opposants à Damas, les Syriens veulent rentrer chez eux et personne ne parle de « retour forcé ». Les gens reviennent de leur propre gré et c’est « un fait indéniable ». La Fédération de Russie a donc appelé la communauté internationale à aider les Syriens sur le retour et à créer les conditions favorables dont la réhabilitation des infrastructures de base, des communications, des logements, sans oublier le déminage.
La Fédération de Russie a annoncé la tenue, les 11 et 12 novembre à Damas, d’une conférence internationale sur le retour des réfugiés et des déplacés internes pour se faire une idée globale de la situation. Elle a déploré qu’un certain nombre de « collègues » aient immédiatement discrédité cette « initiative humanitaire », affirmant avoir reçu des « signaux clairs » sur le refus de plusieurs « États occidentaux », alors que la question du retour est inscrite dans la résolution 2254. La Fédération de Russie n’a pu que fustiger cette « approche sélective ».
La recherche de solutions mutuellement acceptables est un « impératif » mais on ne la voit pas. Nous voyons au contraire, a énuméré le pays, une « pression croissante » sur Damas, la multiplication des sanctions, l’occupation illégale de territoires et l’exploitation illégale des ressources naturelles « souveraines » dans le nord-est. La Fédération de Russie a critiqué ces « deux poids deux mesures », qualifiant de « cyniques » les sanctions et la pollution « irresponsable » de l’environnement dans le nord-est. L’ONU, s’est-elle emportée, continue de fermer les yeux.
La Fédération de Russie a en revanche noté « avec satisfaction », les progrès dans l’acheminement de l’assistance humanitaire de l’ONU, preuve que le Gouvernement assume ses responsabilités pour un approvisionnement « non discriminatoire et non politisé, notamment dans les zones qui échappent à son contrôle. Soulignant que le 16 octobre, 27 enfants russes du camp de Hol, âgés de 2 à 13 ans, sont retournés sur le territoire russe et qu’au total, 102 mineurs ont été ramenés de Syrie depuis 2017, la Fédération de Russie a souligné la nécessité pour les autres membres du Conseil d’en faire autant.
La République arabe syrienne a déclaré que, de jour en jour, les événements du Moyen-Orient et dans la région de la Méditerranée confirment la validité de ses propos qu’elle ne cesse de répéter depuis neuf ans maintenant: « des gouvernements cherchent fébrilement à déstabiliser la sécurité et la stabilité de nos pays pour servir leurs intérêts étroits et égoïstes et leurs desseins d’intrusion et d’agression ». Elle a reproché à trois membres permanents du Conseil leur manque de sagesse dans leur prise de décisions.
Aujourd’hui, a-t-elle constaté, les effets d’une telle politique se font ressentir puisque le « monstre s’est retourné contre ses créateurs », renvoyant au « régime terroriste d’Erdogan », Président de la Turquie, qui se perçoit comme un « nouveau sultan ottoman » dont les armées et mercenaires peuvent envahir les pays voisins du Moyen-Orient et d’Europe sans aucune riposte dissuasive d’ordre juridique ou morale. La Syrie s’est demandée si les armées turques, qui jouissent de la protection des États membres de l’OTAN, déjà à l’œuvre en Iraq, Libye, Égypte, Tunisie, Somalie, Grèce, Chypre, Arménie et Azerbaïdjan, n’arriveraient pas aussi aux portes de Vienne. Face à cette menace croissante, la Syrie a exhorté le Conseil à établir la responsabilité du « régime d’Erdogan » pour ses violations du droit international, des dispositions de la Charte, des résolutions du Conseil et de ses obligations en vertu des traités auxquels son pays adhère, ainsi que pour les crimes de guerre et contre l’humanité commis en Syrie. Elle a regretté que le Conseil n’ait pas exprimé sa solidarité avec les Syriens victimes d’attaques récentes dans plusieurs provinces du pays.
De leur côté, a encore dénoncé la Syrie, le Gouvernement américain et ses partenaires de l’Union européenne poursuivent leurs politiques de terrorisme économique et de punition collective par le truchement de mesures coercitives unilatérales qu’ils imposent à la Syrie « pour asphyxier la population et empêcher la reconstruction et le retour des déplacés ». La Syrie a rappelé les appels du Secrétaire général, de hauts fonctionnaires de l’ONU et du Conseil des droits de l’homme exhortant à la levée de telles mesures, en particulier à la lumière des défis posés par la pandémie de COVID-19 et de la nécessité d’y répondre.
La Syrie a ensuite fait état de la décision de son gouvernement de convoquer, les 11 et 12 novembre prochains à Damas, une conférence internationale sur les réfugiés, avec une participation sur place ou par visioconférence, des membres de l’ONU et de ses agences spécialisées. La conférence, a expliqué la délégation, est dans la ligne droite de l’appel de 2017 pour le retour des réfugiés et des déplacés à l’intérieur du pays pour apporter un appui au processus de retour et fournir les services de base aux rapatriés.
Sur le volet humanitaire, la Syrie a regretté que des pays aient jugé utile d’opposer leur veto à la reconstruction et d’imposer des conditions politisées injustes en matière d’assistance à la Syrie. Elle a renouvelé son appel pour mettre fin à « la présence illégale » des forces d’occupation américaines, qui doivent, selon elle, également cesser d’apporter leur soutien aux terroristes, aux milices séparatistes, aux entités artificielles illégales qui usurpent pétrole, gaz et récoltes syriennes.
Enfin, la Syrie a salué les efforts de l’Envoyé spécial Pedersen, qui vient d’avoir des entretiens fructueux avec de hauts responsables syriens à Damas. Elle a assuré que la Commission constitutionnelle, « qui est son propre maître », poursuivra sereinement son travail, « n’en déplaise à certains pays qui cherchent à imposer des échéanciers inacceptables ».
La Turquie a estimé que les chiffres de la COVID-19 justifient les inquiétudes quant à la pénurie d’équipements de protection pour les médecins et autres professionnels de la santé. Elle a fait observer que les difficultés à imposer des mesures de confinement sont la principale raison de la prévalence. L’offensive militaire aveugle du « régime » a en effet forcé des milliers de civils à se réfugier dans une zone étroite le long de la frontière. Il n’est donc pas surprenant que la moitié des cas ait été détectée dans le nord d’Alep. La Turquie a, à cet égard, reprocher au Conseil de n’avoir pas pu maintenir le poste frontière de Bab el-Salam, ce qui a limité les opérations humanitaires transfrontalières. Nous avons perdu, a-t-elle affirmé, la route la plus directe, la plus efficace et la plus sûre pour aider 1,3 million de personnes.
Deux semaines après la Journée internationale de la fille, la Turquie s’est attardée sur le sort de ces femmes, filles et enfants, « prisonniers des horreurs interminables d’un régime meurtrier et des groupes terroristes ». Dans le nord-ouest, environ 1,5 million de personnes, dont 80% sont des femmes et des enfants, vivent dans des conditions très dures dans plus de 1 100 camps. À l’approche de l’hiver, la priorité majeure sera de leur fournir un abri et de répondre à leurs besoins élémentaires. La Turquie a donc appelé les donateurs à se montrer généreux.
Dans le camp de Hol, 40 000 enfants issus de plus de 60 pays différents souffrent dans des conditions lamentables. La Turquie a d’ailleurs rappelé que la station d’eau d’Alouk fonctionne à l’électricité. Elle a donc dénoncé des coupures de courant « délibérées et régulières » auxquelles se livre depuis l’an dernier « l’organisation terroriste » PKK/YPG.
En tant que garante de l’accord d’Astana, la Turquie a apporté un appui sans faille à la Commission constitutionnelle et a encouragé un engagement constructif de l’opposition pour avoir des résultats tangibles. Pour notre part, nous nous engageons, a-t-elle dit, à pérenniser le cessez-le-feu à Edleb. Mais, a-t-elle prévenu, le PKK/YPG reste l’un des obstacles majeurs à la stabilité et la paix en Syrie, posant une menace sérieuse à l’intégrité territoriale et à la sécurité syriennes. Nous continuerons, a promis la Turquie, à nous opposer fermement à toute tentative de le légitimer sous le prétendu parapluie des « Forces démocratiques syriennes ». Nous opposerons à tout effort du PKK à consolider son pouvoir dans le nord-est par l’oppression et ses moyens financiers.
Ce qu’il faut pour remettre la Syrie sur la voie de la paix, c’est, a conclu la Turquie, un règlement politique négocié et des élections sous la supervision de l’ONU, avec la participation de tous les Syriens tant de l’intérieur que de l’étranger, et une nouvelle constitution. La Turquie a rappelé qu’elle est celle qui abrite le plus de réfugiés syriens au monde et qu’à ce titre, elle maintient le contact avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et les pays voisins pour promouvoir un retour volontaire, sûr et digne des Syriens dans leur pays.