Conseil de sécurité : face à la menace d’annexions en Cisjordanie par le Gouvernement de coalition israélien, les appels contre les mesures unilatérales se multiplient
« Le sort des peuples palestinien et israélien ne doit pas être déterminé par des actions unilatérales destructrices qui renforcent les divisions et risquent de mettre la paix hors de portée », a déclaré ce matin le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, qui s’exprimait devant le Conseil de sécurité lors de sa réunion mensuelle sur le Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, tenue par visioconférence à cause de la pandémie de COVID-19..
M. Nickolay Mladenov intervenait trois jours à peine après la prestation de serment du nouveau Gouvernement de coalition en Israël, à l’issue d’une année d’incertitude politique. Dans son exposé, le Coordonnateur spécial s’est attardé sur les perspectives de plus en plus faibles d’une solution des deux États compte tenu de la menace persistante par Israël d’annexer certaines parties de la Cisjordanie.
À l’instar de Nations Unies, la plupart des membres du Conseil n’ont pas manqué de réaffirmer leur engagement à atteindre une solution négociée des deux États, exigeant des parties qu’elles évitent toute mesure unilatérale pouvant entraver les efforts diplomatiques actuels. L’impératif, aujourd’hui, est de relancer le processus politique en créant les conditions permettant de ramener Israéliens et Palestiniens à la table de négociation Comme l’a dit M. Mladenov, « nous le devons à tous les jeunes Palestiniens et Israéliens ».
Le Coordonnateur spécial a aussi prévenu que toute décision d’annexion constituerait une violation grave du droit international. En outre, elle porterait un coup dévastateur à la solution des deux États, fermerait la porte à une reprise des négociations et menacerait les efforts visant à faire avancer la paix régionale et les efforts plus larges pour maintenir la paix et la sécurité internationales.
Ce point de vue a été très largement partagé par les membres du Conseil de sécurité. La Fédération de Russie s’est catégoriquement opposée à l’annexion de territoires palestiniens, des hauteurs du Golan syrien et de territoires libanais, tandis que l’Indonésie a exhorté la communauté internationale à mettre un terme à « l’annexion rampante » par différents moyens, à moins d’en devenir complice. L’Allemagne a vivement encouragé le Gouvernement israélien à ne mettre en œuvre aucune mesure qui constituerait une violation du droit international, et a précisé, avec la France, qu’elle ne reconnaîtrait aucun changement aux lignes du 4 juin 1967, sans l’accord des parties.
L’urgence, aujourd’hui, est de trouver les moyens de relancer le processus politique et de reprendre des négociations directes et substantielles entre les parties, ont dit la plupart des membres du Conseil, le point de départ de ces négociations étant les résolutions pertinentes des Nations Unies, le droit international et les paramètres convenus au niveau international.
C’est aussi l’idée défendue par les États-Unis mais avec comme point de départ la « Vision pour la paix » du Gouvernement américain, un plan de paix annoncé le 28 janvier par le Président Trump qui prévoit entre autres l’incorporation de colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris Jérusalem, dans l’État d’Israël. Face aux objections à ce plan, la délégation américaine a estimé qu’il fallait déjà « un premier pas dans la bonne direction », à savoir obtenir des parties qu’elles s’assoient les unes avec les autres. Nous devons, a-t-elle plaidé, encourager les Palestiniens à envisager cette initiative comme une chance de réaliser leurs aspirations. Comme il s’agit d’un point de départ, les États-Unis ont appelé leurs collègues du Conseil à concentrer leurs efforts sur les moyens d’assoir les parties à la table de négociation et non sur des déclarations qui, à leurs yeux, deviennent « un peu répétitives ».
Quant au format de ces négociations, l’Allemagne a estimé qu’il appartient aux parties d’en convenir, mais l’idée du Président palestinien Mahmoud Abbas de reprendre les négociations sous les auspices internationaux, dont ceux du Quatuor, a suscité un vif intérêt.
À ce sujet, le Coordonnateur spécial est revenu sur l’annonce faite par le leadership palestinien, hier soir, pour dire qu’à ce stade il se considère exonéré « de tous les accords et arrangements avec les gouvernements américain et israélien et de toutes les obligations basées sur ces accords et arrangements, y compris les accords de sécurité ».
Face à cette prise de position, M. Mladenov a rappelé combien il est impératif de travailler ensemble pour empêcher toute escalade et radicalisation. Indépendamment des interprétations individuelles de la réaction palestinienne à la menace d’annexion israélienne, le Coordonnateur spécial a appelé à y voir avant tout « un appel désespéré à l’aide, un appel à l’action immédiate ».
Plusieurs membres du Conseil ont cependant réagi, comme le Royaume-Uni pour qui il faut plus de coopération entre Israël et l’Autorité palestinienne et non l’inverse, soulignant l’importance notamment de la coopération sécuritaire. D’autres, comme la France, l’Allemagne et l’Estonie, ont encouragé la partie palestinienne à rester attachée à ces accords, en particulier aux Accords d’Oslo.
Faisant valoir que des négociations directes exigent que les deux parties soient dotées de gouvernements légitimes et démocratiques, l’Estonie a dit attendre la tenue d’élections palestiniennes. La France n’a pas dit autre chose en soulignant que des pourparlers crédibles de réconciliation passent par une élection générale, une fois la pandémie de COVID-19 sous contrôle.
Sur une note positive, la bonne collaboration entre Israël et l’Autorité palestinienne dans le cadre de la riposte anti-COVID-19 a été relevée par les États-Unis, le Niger et d’autres. Ils y ont vu une lueur d’espoir pour que cette pratique aille au-delà et permette de relever d’autres défis. Comme l’a dit le Niger: « Puisse ce mois béni du Ramadan renforcer cette dynamique naissante de coopération entre Israël et la Palestine » et permettre aux peuples de cette région, berceau des trois grandes religions, de jouir de la paix, de la sécurité et du développement.
La Section des communiqués de presse ne couvre que les déclarations faites en visioconférence dont les textes ont été transmis à temps par la Division des affaires du Conseil de sécurité.
M. NICKOLAY MLADENOV, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, est intervenu trois jours après qu’un nouveau gouvernement de coalition a prêté serment en Israël après une année d’incertitude politique. Il a dit avoir « hâte de travailler » avec les nouveaux ministres sur les défis à relever, notamment la gestion de l’impact socioéconomique de la pandémie. Au-delà des aspects sanitaires de la crise, nous devons veiller à ce que la coopération entre toutes les parties se poursuive dans l’intérêt de la paix, a-t-il estimé. À cette fin, l’ONU travaillera avec les dirigeants israéliens et palestiniens ainsi qu’avec ses partenaires régionaux et internationaux pour créer les conditions d’un retour à des négociations israélo-palestiniennes significatives, a-t-il précisé en réaffirmant l’engagement inébranlable de l’ONU à parvenir à une solution négociée à deux États.
Le Secrétaire général a mis en garde à maintes reprises contre le danger d’une action unilatérale, a rappelé M. Mladenov. Ce dernier s’est inquiété de la menace persistante d’annexion par Israël de certaines parties de la Cisjordanie qui constituerait une grave violation du droit international, porterait un coup dévastateur à la solution des deux États, fermerait la porte à une reprise des négociations et menacerait les efforts visant à faire avancer la paix régionale et les efforts plus larges pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Des sondages récents montrent que le public israélien est divisé sur la question, a-t-il fait valoir, alors que les pays de la région et de nombreux membres de la communauté internationale ont clairement exprimé leur position concernant l’annexion.
Les dirigeants palestiniens ont annoncé, hier soir, qu’à ce stade ils se considéraient exonérés « de tous les accords et arrangements avec les gouvernements américain et israélien et de toutes les obligations basées sur ces accords et arrangements, y compris les accords de sécurité ». Ils ont appelé Israël à assumer ses obligations en tant que puissance occupante. La déclaration du Président Mahmoud Abbas appelle également à des négociations sous les auspices internationaux, dont ceux du Quatuor, pour avancer vers une solution négociée à deux États, a indiqué M. Mladenov qui va rencontrer demain le Premier Ministre palestinien afin de mieux comprendre le côté pratique de la décision des dirigeants palestiniens et ses implications sur le terrain.
« S’il y a une préoccupation que nous partageons tous, c’est la nécessité de travailler ensemble pour empêcher toute escalade et radicalisation », a-t-il déclaré ajoutant qu’indépendamment des interprétations individuelles de la réaction palestinienne à la menace d’annexion israélienne, il faut y voir avant tout « un appel désespéré à l’aide, un appel à l’action immédiate ».
Alors qu’une nouvelle génération plus jeune se présente, avec ses propres aspirations pour l’avenir, beaucoup se sentent trahis et deviennent de plus en plus cyniques, a poursuivi le Coordonnateur spécial. Cette génération, née au lendemain des accords d’Oslo, est désillusionnée puisque plus d’un quart de siècle après, le statut d’État n’a toujours pas été acquis, a mis en garde M. Mladenov. Mais quoi que les futurs jeunes Palestiniens et Israéliens décident de construire, « nous avons l’obligation d’éviter la violence et de préserver les chances de paix », a-t-il tranché. C’est pourquoi il a demandé aux membres du Conseil de se joindre au Secrétaire général dans son appel contre les mesures unilatérales qui entraveront les efforts diplomatiques actuels, car il faut créer les conditions permettant de ramener Israéliens et Palestiniens à la table de négociation. « Nous le devons à tous les jeunes Palestiniens et Israéliens. »
Le Coordonnateur spécial a appelé ses collègues du Quatuor -les États-Unis, la Fédération de Russie et l’Union européenne- à travailler avec l’ONU et à présenter rapidement une proposition qui permettra au Quatuor de jouer son rôle de médiation et de travailler conjointement avec les pays de la région pour faire avancer les perspectives de paix. Il a ensuite exigé qu’Israël abandonne ses menaces d’annexion et que les dirigeants palestiniens reprennent le dialogue avec tous les membres du Quatuor. « Chacun doit faire sa part. »
La situation sur le terrain continue d’être dominée par la pandémie de COVID-19 et, malgré les tensions politiques croissantes, les autorités palestiniennes et israéliennes ont poursuivi leur remarquable coordination pour limiter la propagation du virus et pour rouvrir « avec prudence » leurs économies et lever les restrictions liées au virus. M. Mladenov a annoncé que, jusqu’à présent, la capacité limitée du système de santé n’a pas été dépassée dans le Territoire palestinien occupé. Il reste, cependant, inquiet par rapport à la capacité du secteur de la santé palestinien à faire face à une augmentation potentielle du nombre de cas, en particulier à Gaza, compte tenu de la pénurie de matériel de test, d’équipements de protection individuelle, de respirateurs et d’équipements essentiels pour les unités de soins intensifs. L’ONU et ses partenaires continuent de travailler pour combler ces lacunes et 39,5 millions de dollars ont été mobilisés pour soutenir les activités de riposte à la COVID-19.
M. Mladenov a également indiqué qu’à la suite d’un accord entre les autorités palestiniennes et israéliennes, le 3 mai plus de 10 000 travailleurs palestiniens sont entrés en Israël depuis la Cisjordanie. Ils font partie des 40 000 Palestiniens qui ont obtenu un permis de séjour en Israël jusqu’à la fin du Ramadan. Le 4 mai, Israël a également approuvé une nouvelle réglementation obligeant les employeurs israéliens à fournir une assurance médicale et un logement approprié aux travailleurs palestiniens.
Comme ailleurs dans le monde, les impacts socioéconomiques de la COVID-19 sur les Palestiniens ont été immenses: environ 13 000 travailleurs industriels ont temporairement perdu leur emploi; pratiquement tous les restaurants et hôtels ont cessé leurs activités, entraînant la libération de plus de 10 000 travailleurs; et près de la moitié des employés du secteur des TIC ont été licenciés. Le peuple palestinien connaît le même choc et incertitudes que le reste de l’humanité mais son gouvernement n’est pas en mesure de réagir aux effets socioéconomiques avec les mêmes moyens qu’un État indépendant et souverain, a remarqué M. Mladenov. Il ne peut pas se prévaloir des outils monétaires et fiscaux conventionnels que les pays souverains utilisent habituellement en période de détresse économique - il ne peut pas influencer les taux d’intérêt, imprimer de la monnaie, dévaluer sa monnaie ou accéder aux marchés financiers internationaux pour financer le déficit nécessaire pour compenser ceux qui ont perdu des emplois et pour aider les entreprises à rester à flot. Compte tenu des dépenses supplémentaires nécessaires pour réagir à la COVID-19 et pour s’en relever, les estimations indiquent que le déficit budgétaire de l’Autorité palestinienne pourrait dépasser 2 milliards de dollars pour 2020.
Dans ce contexte, Israël a annoncé un prêt à taux réduit de 233 millions de dollars pour une période de quatre mois, appuyé sur les futures recettes de dédouanement palestiniennes, ce qui fournira une bouée de sauvetage budgétaire essentielle à l’Autorité palestinienne. Cependant, à moins d’être associée à une réponse à long terme et à une stratégie de réforme, cette bouée de sauvetage ne fait que retarder des décisions budgétaires difficiles, a expliqué le Coordonnateur spécial.
M. Mladenov a ensuite passé en revue les différents affrontements qui ont eu lieu entre les Forces de sécurité israéliennes et les Palestiniens au cours de la période considérée, ainsi que la situation préoccupante des enfants palestiniens détenus par Israël dans le contexte de la COVID-19.
Au cours de la période considérée, le Bureau des affaires de la coordination humanitaire (OCHA) a enregistré 20 incidents au cours desquels des colons israéliens ont blessé des Palestiniens ou auraient endommagé leurs biens, notamment dans les provinces de Naplouse et de Ramallah. Au cours de la même période, 23 incidents de lancement de pierres et de cocktails Molotov ont été signalés au cours desquels des Palestiniens ont blessé des civils israéliens en Cisjordanie ou auraient endommagé leurs biens.
Par ailleurs, les autorités israéliennes ont démoli 32 structures appartenant à des Palestiniens invoquant l’absence de permis de construire, sachant que ces permis sont quasiment impossibles à obtenir dans la zone C et à Jérusalem-Est.
M. Mladenov a également fait un point rapide sur la situation dans le Golan occupé et au Liban, ainsi que sur celle de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), indiquant que dans l’ensemble, la situation sécuritaire est restée stable.
En conclusion il a appelé tout le monde à faire son possible pour sauver les perspectives d’un règlement négocié au conflit israélo-palestinien, en martelant que le sort du peuple palestinien et israélien ne doit pas être déterminé par des actions unilatérales destructrices qui renforcent les divisions et risquent de mettre la paix hors de portée.
Les États-Unis ont commencé par souligner la coopération « encourageante » qui s’est instaurée entre Israéliens et Palestiniens dans la lutte contre COVID-19. Ils ont ensuite dit avoir attentivement écouté les remarques et objections faites par chaque membre du Conseil au sujet de la « Vision pour la paix » de l’Administration Trump. Ce ne sont pas des objections qui permettront de dépasser l’état des choses actuel, ont-ils prévenu. Ce qu’il faut, c’est un premier pas dans la bonne direction, à savoir obtenir des parties qu’elles s’assoient les unes avec les autres. Ce Conseil ne peut en aucun cas dicter la fin du conflit. Il ne peut qu’encourager les parties à s’asseoir ensemble pour voir comment elles souhaitent progresser. La délégation a rappelé aux autres membres du Conseil que les séances d’information mensuelles ne sont pas le lieu approprié pour régler les problèmes. Les solutions, a-t-elle affirmé, seront trouvées autour d’une table réunissant Israéliens et Palestiniens sont assis.
Il ne s’agit pas, ont poursuivi les États-Unis, de se fixer sur les préoccupations de tel ou tel membre du Conseil mais plutôt de savoir comment chacun peut jouer un rôle plus proactif pour amener les parties à se parler directement et à trouver une réponse à leurs préoccupations. Il est temps, ont dit les États-Unis, que les deux parties prouvent qu’elles s’engagent avec sérieux dans des discussions, et si ce Conseil souhaite vraiment voir des progrès, chacun de ses membres doit examiner avec le même sérieux les mesures qu’il peut prendre pour encourager des négociations directes. Le Président Trump, ont souligné les États-Unis, a présenté sa « Vision pour la paix » qu’il croit réaliste et réalisable. Nous devons, ont-ils plaidé, encourager les Palestiniens à appréhender cette initiative comme une chance de réaliser leurs aspirations. C’est un point de départ, ont affirmé les États-Unis, « sincèrement convaincus » de la volonté de tous de mettre fin à ce conflit. Les membres du Conseil ont dit que la seule voix à suivre, ce sont les pourparlers directs entre les parties. Alors s’ils sont sincères, ils devraient concentrer leurs efforts sur les moyens d’assoir les parties à la table de négociation et non sur des déclarations qui, pour être franc, deviennent « un peu répétitives », ont conclu les États-Unis.
La République dominicaine s’est dit profondément préoccupée par les graves conséquences du conflit israélo-palestinien sur la population civile et la stabilité de tout le Moyen-Orient, notant que la pandémie de la COVID-19 aggrave encore plus ses vulnérabilités. Avec déjà des cas de contamination confirmés, tôt ou tard, nous devrions voir les conséquences des années de négligence et d’inaction, a-t-elle prévenu en plaidant pour une action urgente et concertée entre les États et les organisations humanitaires, afin de pouvoir répondre aux besoins des populations touchées de manière durable et digne. La délégation a estimé que les causes de ce conflit, à savoir le droit du peuple palestinien à l’indépendance et à la souveraineté, restent non-résolues. Elle a appelé à redoubler les efforts de réconciliation entre les parties avec l’appui de la communauté internationale afin d’ouvrir la porte à des discussions constructives pour répondre aux défis auxquels les deux parties font face.
Il faut aussi éviter à tout prix les actions unilatérales qui pourraient approfondir les plaies et renforcer le profond ressentiment et la défiance, a poursuivi la République dominicaine. La COVID-19 est un ennemi commun des Israéliens et des Palestiniens et, pour la combattre, il faut une action commune fondée sur la solidarité et le sens commun d’humanité. La délégation a prôné un dialogue franc et formel sur les nombreux obstacles à la solution des deux États et une collaboration sur la base du consensus international selon lequel la seule voie à suivre pour les Palestiniens et les Israéliens est de négocier la solution des deux États. C’est ainsi que la République dominicaine a appelé les parties à stopper toutes actions qui sapent le soutien à cette solution et qui entravent la paix. L’action de la communauté internationale doit aider à soutenir les parties de manière impartiale et efficace vers des solutions concrètes et durables.
Saint Vincent-et-les Grenadines s’est dit gravement préoccupé par le fait qu’Israël ait annoncé l’annexion de larges zones de la Cisjordanie au mois de juillet. La délégation a appelé à l’arrêt de la construction de nouvelles colonies et de toutes les autres mesures illégales d’Israël dans Jérusalem-Est occupée. Elle s’est alarmée de la détérioration de la situation dans tout le Territoire palestinien occupé et a appelé les parties à honorer leurs obligations en vertu du droit international, y compris la Quatrième Convention de Genève et les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité dont la résolution 2334 (2016). La délégation a réaffirmé son appui à une solution négociée des deux États, arguant que toute solution doit répondre aux besoins des deux parties. Saint Vincent-et-les Grenadines a tout particulièrement dénoncé les affrontements entre les Forces israéliennes et les civils en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Elle n’a pas manqué de demander à la communauté internationale de financer l’UNRWA et de lancer des programmes bilatéraux afin de faciliter l’accès des réfugiés et des non-réfugiés à la santé. Une solution globale, juste et durable doit tenir compte des préoccupations légitimes des Palestiniens et des Israéliens et inclure des garanties pour mettre fin à l’occupation et parvenir à la solution des deux États.
L’Indonésie a rappelé que ce mois marque le soixante-douzième anniversaire de la catastrophe connue sous le nom de Nakba, lorsque plus de 700 000 Palestiniens avaient été chassés de leurs maisons et terres en Palestine. La délégation a affirmé que l’occupation illicite par Israël de la terre palestinienne est à la racine de la question palestinienne toujours en suspens. Ce Conseil a la responsabilité d’y mettre fin et de prévenir les projets d’annexion de larges zones de la Cisjordanie. Voulant dissiper toute ambiguïté sur le sujet, l’Indonésie a rappelé qu’une annexion constitue une violation flagrante du droit international et, en outre, menace la solution des deux États. « L’insistance d’Israël à poursuivre sur la voie de l’annexion anéantirait toute perspective de paix, créerait une instabilité régionale, inaugurerait un nouveau cycle de violence et saperait au bout du compte ses intérêts sécuritaires. »
L’Indonésie a exhorté la communauté internationale à mettre un terme à cette « annexion rampante » par différents moyens, y compris en supprimant les échanges commerciaux avec les colonies de peuplement. « Nous serions complices si nous permettons à Israël de poursuivre dans cette voie de l’annexion. » La délégation a redit que l’accélération de cette « annexion rampante » porte la menace d’une destruction de la solution des deux États. Nous ne pouvons pas laisser cela arriver, sous peine de « catastrophe perpétuelle », a-t-elle mis en garde. Enfin, de l’avis de l’Indonésie, il est temps de reprendre des négociations multilatérales crédibles en vue de mettre en œuvre la solution des deux États. Elle a appelé chaque membre à appliquer les résolutions pertinentes du Conseil.
L’Afrique du Sud a relayé l’appel lancé par le Secrétaire général exhortant les parties belligérantes de la région à mettre fin aux hostilités et à se concentrer sur le défi posé par la COVID-19. Elle a précisé que dans la situation en Palestine, il n’y a pas de parties belligérantes au sens conventionnel, étant donné la nature asymétrique du pouvoir dans le contexte d’une occupation. Elle a demandé de laisser un passage sans entrave à l’aide humanitaire, aux fournitures médicales et aux volontaires fournissant une assistance médicale à toutes les parties des territoires occupés. Elle a aussi invité les États Membres, ainsi que la communauté internationale, à soutenir les efforts de l’UNRWA pour fournir une assistance humanitaire indispensable aux réfugiés palestiniens.
Selon l’Afrique du Sud, l’ONU a échoué dans sa mission relative au peuple de Palestine : des générations entières d’enfants palestiniens n’ont connu que l’oppression violente et ont été dépouillées de leur terre, identité et droits humains. La délégation a estimé ironique que l’histoire de l’ONU, qui vise à instaurer la paix et la sécurité mondiales, coïncide presque avec la période d’occupation qui a commencé avec la Nakba il y a 72 ans. Pour illustrer cette faillite de l’ONU, la délégation a indiqué qu’à ce jour, aucune mesure n’a été prise pour empêcher la construction de colonies sur des terres illégalement occupées; mettre fin à la confiscation et à la destruction des terres et des biens palestiniens; mettre un terme au blocus illégal de Gaza, obligeant essentiellement trois millions de personnes à vivre dans une prison à ciel ouvert ; ou arrêter l’annexion de territoires illégalement acquis par le recours à la force. « Nous, le Conseil de sécurité, l’ensemble des membres de l’ONU et la communauté internationale ne pouvons pas permettre que de telles violations flagrantes du droit international se poursuivent. »
La délégation a en outre déploré le fait que pendant la pandémie de COVID-19, Israël exploite la situation pour poursuivre son annexion de facto des terres palestiniennes. Elle a invité la communauté internationale à agir plus résolument pour mettre fin à l’occupation et ouvrir la voie à une solution viable à deux États, guidée par le droit international. En outre, elle a souligné que toute mesure visant à officialiser l’annexion de terres ou territoires occupés illégalement ne devrait pas rester incontestée. De ce fait, « aucun plan de paix pour le Moyen-Orient ne peut permettre à un État palestinien de se transformer en une entité dénuée de souveraineté, de contiguïté territoriale et de viabilité économique », a clamé la délégation. Elle a demandé aux parties et à tout autre État de s’abstenir de prendre toute mesure unilatérale qui mettrait en péril la solution des deux États. L’Afrique du Sud a conclu en réitérant que la seule option viable et durable pour une résolution pacifique de ce conflit est la création d’un État palestinien viable, existant côte à côte en paix avec Israël à l’intérieur des frontières internationales reconnues, sur la base de celles existant le 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.
La Tunisie a souligné que les droits indivisibles et inaliénables du peuple palestinien « ne sont pas limités dans le temps ». Il est grand temps, s’est-elle impatientée, que la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, assume sa responsabilité et oblige Israël à respecter ses obligations au titre du droit international. Israël, a-t-elle martelé, doit mettre fin à ses politiques agressives, cesser toutes les activités de peuplement et s’abstenir de toute tentative d’annexer illégalement des parties de la terre palestinienne. La Tunisie a invoqué la résolution 8522 que les Ministres des affaires étrangères de la Ligue des États arabes ont adoptée le 30 avril dernier, pour dire que la mise en œuvre par le Gouvernement israélien d’occupation de ses plans d’annexion d’une quelconque partie du Territoire palestinien occupé depuis 1967, constitue un autre crime de guerre à ajouter au long dossier des atrocités perpétrées contre le peuple palestinien. La Tunisie a estimé que le Quatuor doit convoquer une réunion d’urgence pour sauver les perspectives de paix et la solution des deux États.
L’attitude du Premier Ministre israélien, a-t-elle accusé, montre une fois de plus le mépris total de son gouvernement pour le droit international. Les velléités d’annexion sont une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité et des accords signés avec les Palestiniens. La COVID-19 compliquant la donne, la Tunisie a appelé à la solidarité avec l’Autorité palestinienne, y compris pour soutenir les mesures de santé publique et de relance économique. De même, un soutien substantiel et urgent à l’UNRWA est également essentiel pour répondre aux besoins les plus pressants des réfugiés de Palestine, a-t-elle conclu.
La Belgique a dit vouloir travailler avec le nouveau Gouvernement israélien « de manière constructive et globale » et a espéré voir en lui un partenaire pour la relance du processus de paix conformément au droit international et par le biais de négociations directes entre les parties. Profondément préoccupée par les dispositions de l’accord de coalition concernant la perspective d’une annexion de certaines parties du Territoire palestinien occupé, la Belgique a souligné que si elles étaient mises en pratique, elles constitueraient une violation flagrante du droit international, y compris de la Charte des Nations Unies et des résolutions de ce Conseil. Avec ses partenaires européens, la Belgique a dit qu’elle ne reconnaîtra aucun changement aux frontières d’avant 1967, y compris Jérusalem, à moins que les parties n’en conviennent dans le cadre de négociations directes. Nous continuerons, a précisé la Belgique, de faire la distinction entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967.
En tant qu’ami et proche partenaire d’Israël, nous déconseillons vivement au Gouvernement israélien, a poursuivi la Belgique, de prendre des mesures d’annexion. Elle a appelé la communauté internationale, et en particulier les États qui ont une influence sur Israël, à tout mettre en œuvre pour prévenir de telles mesures. L’annexion, s’est-elle alarmée, risquerait d’avoir d’importantes conséquences juridiques, politiques, sécuritaires et autres, non seulement pour Israël mais aussi pour la région au sens large. L’annexion compromettrait en outre toute perspective d’une solution juste et durable et signifierait la fin irréversible de toute perspective de négociation sur un plan de paix significatif. La Belgique a donc demandé à toutes les parties de s’abstenir de prendre des décisions unilatérales qui mineraient ou entraveraient sérieusement la perspective d’un retour à la table des négociations. À cet égard, elle a pris note avec préoccupation de la récente annonce du Président Mahmoud Abbas. La Belgique a exprimé son attachement à la solution négociée des deux États qui répond aux besoins sécuritaires des Israéliens aux aspirations des Palestiniens.
Le Niger, offrant son analyse des progrès réalisés dans le processus de paix au Moyen-Orient, a rappelé que le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ont exprimé leurs vues sur tous les aspects du conflit israélo-palestinien. À travers leurs résolutions, les principes cardinaux qui devraient ouvrir la voie au dialogue et à une paix durable entre Israéliens et Palestiniens ont été clairement définis, à savoir notamment que l’occupation par la force et l’annexion de terres palestiniennes est illégale et doit cesser, conformément aux dispositions de la résolution 2334 (2016), et que la poursuite de la politique de colonisation d’Israël, établie comme système d’administration des territoires palestiniens, est également illégale.
Par la résolution 1515 (2003), entre autres, le Conseil, avec la communauté internationale, a en outre consacré la solution des deux États -Israël et Palestine vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, sur la base des frontières de 1967- comme la base du règlement de ce conflit. Mais quels progrès avons-nous réalisés depuis lors pour résoudre cette crise, a demandé le Niger : « pas tant que ça », selon lui. Au contraire, la politique israélienne d’annexion de terres palestiniennes rend la solution des deux États presque illusoire, tandis que la perspective de l’annexion d’une grande partie des colonies de Cisjordanie et de la vallée du Jourdain porte à ne pas être optimiste, a-t-il souligné. Face à cette situation, le Niger a appelé à tout faire pour soutenir les initiatives qui pourraient permettre d’aider les pays et les peuples de cette région tourmentée du monde à trouver des repères pour la réconciliation, la paix et la coexistence pacifique.
Citant l’ancien président sud-africain Nelson Mandela –« Pour faire la paix avec un ennemi, vous devez travailler avec cet ennemi et cet ennemi devient votre partenaire »-, le Niger a invité à suivre cet esprit qui a conduit Israël et la Palestine à établir une coopération dans le cadre de la lutte contre la pandémie de COVID-19. Elle a espéré que le Gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne mettront à profit cette coopération pour surmonter leurs divergences et retourner à la table des négociations, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil. « Puisse ce mois béni du Ramadan renforcer cette dynamique naissante de coopération entre Israël et la Palestine », a souhaité le Niger, en espérant que cela permette aux peuples de cette région, berceau des trois grandes religions, de jouir de la paix, de la sécurité et du développement.
Le Viet Nam a salué la coordination entre Israël et la Palestine dans la lutte contre la Covid-19 en estimant que ce geste très positif prouve que les parties à un conflit peuvent toujours coopérer si elles partagent l’objectif de sauver la vie. Cependant, il s’est dit profondément préoccupé par la situation humanitaire désastreuse à Gaza en notant qu’une éventuelle épidémie de Covid-19 pourrait détériorer les conditions de santé déjà médiocres et constituer une menace mortelle pour 2 millions de personnes. Dans ce contexte, le Viet Nam a demandé la levée complète du blocus israélien à Gaza pour faciliter la réponse à la pandémie de Covid-19. Il a aussi souhaité un soutien accru de la communauté internationale à l’UNRWA.
Par ailleurs, le représentant a partagé les préoccupations des autres membres du Conseil concernant la poursuite des activités de colonisation et le plan d’annexion dans le territoire palestinien occupé. « Il y a à peine deux semaines, le Ministre israélien de la défense a approuvé la construction de 7 000 nouveaux logements dans la colonie d’Efrat en Cisjordanie », a noté le Viet Nam avant d’ajouter que ces actions unilatérales sont illégales au regard du droit international et constituent le plus grand obstacle au processus de paix. Il a demandé à Israël de mettre immédiatement un terme à ces tentatives et de s’acquitter de ses obligations prévues par la résolution 2334 du Conseil de sécurité ainsi que par d’autres résolutions pertinentes des Nations Unies.
En outre, il s’est inquiété de la poursuite des hostilités dans le territoire palestinien occupé en citant des incidents violents qui ont tué un Palestinien de 15 ans et un soldat israélien et blessé des dizaines de civils palestiniens en Cisjordanie la semaine dernière. Il a exhorté les parties concernées à s’abstenir de tout acte de provocation ou de violence. Le Viet Nam a appuyé pleinement les efforts de médiation du Secrétaire général des Nations Unies et de son Coordonnateur spécial et s’est félicité de toutes les autres initiatives et efforts menés en vue de parvenir à une solution juste, globale et durable qui garantisse les intérêts légitimes des Palestiniens et des Israéliens. Il a souhaité que le Quatuor fasse preuve de son rôle tant attendu en encourageant la reprise des pourparlers de paix entre Israël et la Palestine sur la base de paramètres convenus au niveau international, y compris les résolutions pertinentes des Nations Unies.
En conclusion, le Viet Nam s’est dit convaincu qu’une solution à deux États est la seule solution viable au conflit avec la création d’un État palestinien indépendant et souverain sur la base des lignes d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.
La France a exprimé sa préoccupation croissante face à la menace d’annexion de parties de la Cisjordanie après la signature de l’Accord de coalition israélien. L’inauguration du nouveau Gouvernement israélien nous rapproche de cette perspective, a dit craindre la France. Elle a réitéré que l’annexion d’une quelconque partie de la Cisjordanie, même s’il ne s’agit que des colonies, constituerait une violation du droit international lequel interdit strictement l’acquisition de territoire par la force. Une annexion, a prévenu la France, mettrait en péril la solution des deux États et la perspective des pourparlers de paix que le Conseil souhaite à l'unanimité. L’annexion, a poursuivi la France, n’est dans l’intérêt ni des Palestiniens, ni des Israéliens, ni des Européens, ni de la communauté internationale. Une telle mesure unilatérale mettrait davantage en péril la stabilité régionale et nuirait également au rôle d’Israël dans le monde, à son intégration dans son environnement régional et à ses relations avec ses partenaires. Nous mettons en garde le Gouvernement israélien contre une telle démarche qui ne serait pas sans conséquence sur les relations avec l’Union européenne, a averti la France. Nous ne reconnaîtrons aucun changement aux lignes de juin 1967 sans l’accord des deux parties.
La France a jugé plus que jamais urgent de relancer les négociations de paix. Elle s’est dite convaincue que seules les négociations visant à établir deux États vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité et dans des frontières sûres et internationalement reconnues, sur la base des lignes de 1967 et Jérusalem comme capitale des deux États, sont susceptibles de conduire à une paix juste et durable dans la région. Cette position que l’Union européenne partage est ancrée dans les résolutions du Conseil, a martelé la France. Elle s’est dite prête, avec l’Union européenne, à soutenir tout effort mené sur cette base, dans le respect du droit international et dans le cadre de négociations entre les parties. Nous sommes prêts à soutenir toute initiative visant à relancer des négociations crédibles et nous sommes tout aussi prêts à examiner les propositions que le Président Abbas a faites devant le Conseil en février dernier. La France a insisté sur l’importance de l’unité palestinienne laquelle doit être recherchée dans des pourparlers crédibles de réconciliation. Pour favoriser cette réconciliation, la France a estimé que l’Autorité palestinienne devrait fixer un calendrier pour la tenue des élections générales à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, une fois que la pandémie COVID-19 sera sous contrôle.
Comme la situation économique déjà désastreuse de la Palestine risque de s’aggraver, la France a anticipé son soutien budgétaire annuel à l'Autorité palestinienne, et son soutien financier aux ministères de la santé et de l’économie ainsi qu’à la réponse de l’UNRWA à COVID-19. Avec ses partenaires européens, la France a promis de continuer de promouvoir le multilatéralisme et la défense d’un ordre international régi par des règles. Elle a encouragé le Conseil de sécurité à ne pas rester muette devant une quelconque violation du droit international. Il est de notre responsabilité, en tant que membres du Conseil, de nous unir pour promouvoir la paix et non le chaos, a conclu la délégation.
La Fédération de Russie a prévenu que la coopération internationale est plus que jamais nécessaire pour faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient. Les projets d’annexion des territoires palestiniens, a-t-elle prévenu à son tour, menacent de saper ce processus. Hier, a-t-elle retenu, le Président Abbas a annoncé que l’Autorité palestinienne se défait des engagements pris dans le cadre du Processus de paix d’Oslo. Craignant la fin de toute perspective de la solution des deux États, la délégation a voulu que l’on perde plus de temps. Il n’a pas d’alternative à la solution des deux États, a-t-elle martelé, en appelant à l’abandon des mesure unilatérales. En tant que membre du Quatuor pour le Moyen-Orient, la Fédération de Russie s’est dite prête à s’engager pleinement dans les efforts visant à sauvegarder les principes du règlement du conflit inscrits dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale, les Principes de Madrid et l'Initiative de paix arabe. Ce sont là, a-t-elle estimé, les bases de la création d'un État palestinien indépendant, souverain et d’un seul tenant, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale.
La Fédération de Russie s’est catégoriquement opposée à l’annexion de territoires palestiniens, des hauteurs du Golan syrien et de territoires libanais. Les événements, a-t-il pressé, montrent qu'il est urgent de s'engager pour sauver le processus de paix. Nous sommes prêts, a-t-elle dit, à collaborer avec les principaux pays de la région, y compris dans le cadre du Quatuor. À son tour, elle a souligné l’importance de l'unité palestinienne. Elle a conclu en saluant le travail de l’UNRWA que la communauté internationale doit soutenir, surtout dans ce contexte de pandémie marqué par une bonne coordination entre Palestiniens et Israéliens.
La Chine est revenue sur la mise en garde du Coordonnateur spécial contre la dangereuse perspective d’annexion de parties de la Cisjordanie occupée par Israël, une préoccupation largement partagée par la communauté internationale. « Nous avons entendu la voix forte et claire du peuple palestinien, de la Ligue des États arabes, du Mouvement des pays non alignés, du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et de nombreux autres États Membres de l’ONU, dont la Chine, qui ont également réaffirmé leurs objections à cet égard. » Un tel plan, s’il est mis en œuvre, violera gravement le droit international et les résolutions pertinentes des Nations Unies et mettra en péril la solution des deux États, a souligné la délégation pour laquelle cette solution est « la seule voie viable » pour résoudre la question palestinienne. Dès lors, la Chine a exhorté les parties concernées à mettre fin à toute action unilatérale et à ne pas aggraver le conflit et les tensions, ajoutant qu’aucun pays ne devrait soutenir de telles actions unilatérales. Pour la Chine, le Conseil de sécurité devrait s’acquitter de son mandat et faire sa part pour empêcher de tels actes unilatéraux dangereux.
Elle a appelé la communauté internationale à faire des efforts concrets pour mettre en œuvre la résolution 2334 du Conseil de sécurité, y compris l’arrêt de toutes les activités de colonisation, l’arrêt de la démolition des structures appartenant à des Palestiniens et la prévention de la violence contre les civils. Des efforts supplémentaires sont également nécessaires pour faire avancer le processus politique et ouvrir la voie à une reprise rapide des pourparlers de paix entre la Palestine et Israël, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU, au principe « terre contre paix » et à l’Initiative de paix arabe, a exigé la Chine.
Dans le contexte de la pandémie COVID-19, elle a encouragé Israël et la Palestine à renforcer la coopération en matière de santé publique et à lever le blocus contre Gaza. La Chine en a profité pour féliciter les agences des Nations Unies, notamment l’OMS et l’UNRWA, pour l’aide apportée aux Palestiniens dans la riposte à la pandémie. Elle a dit avoir, elle-même, envoyé des agents réactifs de tests et du matériel personnel de protection aux Palestiniens et avoir dispensé des formations au personnel de santé par visioconférence.
L’Allemagne a exprimé son ferme attachement à la sécurité d’Israël et à son droit d’exister, ainsi qu’à la paix au Moyen-Orient. La délégation a invité à dialoguer avec le nouveau Gouvernement de coalition israélien en précisant être très préoccupée par les dispositions de l’Accord de coalition ainsi que par les propos tenus par certains membres du nouveau Gouvernement israélien sur une éventuelle annexion de territoires palestiniens occupés en Cisjordanie. Pour l’Allemagne, toute action unilatérale à cet égard serait extrêmement préjudiciable à une solution pacifique au conflit. Cela aurait des répercussions graves et négatives sur la viabilité de la solution des deux États et sur l’ensemble du processus de paix, ainsi que sur la stabilité régionale et l’ordre international fondé sur des règles. Cela aurait aussi des conséquences négatives sur la position d’Israël au sein de la communauté internationale à un moment où nous avons besoin d’une coopération plus étroite.
« En tant que partenaires proches et amis, nous encourageons donc vivement le Gouvernement israélien à ne mettre en œuvre aucune mesure qui constituerait une violation du droit international », a demandé la délégation allemande ajoutant qu’elle ne reconnaîtra aucun changement aux lignes du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, à moins que les Israéliens et les Palestiniens n’en conviennent. De même, elle continuera de faire la distinction entre le territoire internationalement reconnu de l’État d'Israël et les Territoires palestiniens occupés depuis 1967. L’Allemagne reste convaincue qu’une solution négociée à deux États fondée sur le droit international et sur les paramètres convenus au niveau international est la seule solution viable au conflit israélo-palestinien.
Nous devons trouver des moyens de relancer le processus politique et de reprendre des négociations directes et significatives entre les parties, a estimé la délégation, avec comme point de départ les résolutions pertinentes des Nations Unies, le droit international et les paramètres convenus au niveau international, le format de ces négociations directes et significatives devant être convenu par les deux parties. L’Allemagne serait favorable à la relance du Quatuor pour le Moyen-Orient ou à l’établissement d’un format multilatéral alternatif. En l’absence de telles négociations, les parties au conflit doivent s’abstenir de prendre toute mesure qui pourrait aggraver encore la situation sur le terrain et compromettre la viabilité d’une solution négociée à deux États.
L’Allemagne a également pris note avec préoccupation de l’annonce faite hier par le Président Abbas concernant les accords de coopération, appelant Israël et l’Autorité palestinienne à rester attachés aux accords d’Oslo et à leurs obligations en vertu de ceux-ci. À cet égard, la délégation a réitéré que les activités de colonisation israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés sont illégales au regard du droit international et compromettent gravement les perspectives de mettre fin à l’occupation et de parvenir à une solution négociée à deux États, et a demandé à Israël d’y mettre fin.
Le Royaume-Uni s’est dit préoccupé par le projet d’annexion de parties de la Cisjordanie par Israël. Ce serait une violation flagrante du droit international et cela endommagerait profondément les efforts menés pour redémarrer les négociations de paix, a-t-il craint. La délégation a encouragé le Gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne à travailler en vue de trouver un accord durable sur la base de la solution des deux États. Elle a salué les propositions palestiniennes de renouveler le dialogue et dit attendre plus de détails sur le règlement du conflit. Elle a dit attendre aussi les propositions de l’Autorité palestinienne pour trouver les moyens de rouvrir les discussions avec les États-Unis qui ont un rôle important dans le processus de paix au Moyen-Orient. Toutefois, le Royaume-Uni a déclaré qu’il était déçu par l’annonce du Président Abbas hier. Le temps est aujourd’hui à plus de coopération entre Israël et l’Autorité palestinienne et non l’inverse, a-t-il commenté en soulignant l’importance notamment de la coopération sécuritaire.
Il est essentiel que les deux parties respectent leurs obligations dans les Accords d’Oslo et s’abstiennent d’actions unilatérales, a poursuivi le Royaume-Uni qui a réitéré son appel à l’Autorité palestinienne pour qu’elle agisse contre l’incitation à l’antisémitisme qui crée un environnement non-favorable à la coopération et aux négociations. Il a condamné les actes racistes, haineux et les discours antisémitiques. Il s’est aussi dit profondément préoccupé par l’actuel cycle de violence, alors que chaque Israélien et chaque Palestinien a le droit de vivre en paix et en sécurité. La violence en cours rappelle qu’une résolution juste et durable qui mette fin à l’occupation et assure la paix aux Israéliens et aux Palestiniens est attendue depuis longtemps. « Nous demandons instamment l’accalmie à Gaza. Les attaques aveugles contre des civils sont inacceptables », a plaidé la délégation.
L’Estonie a félicité Israël pour la formation de son nouveau gouvernement, avant d’appeler ce dernier, ainsi que l’Autorité palestinienne, à continuer leur coordination face à la pandémie. La délégation a indiqué que l’initiative des États-Unis a donné un élan en vue d’une revivification du processus de paix au Moyen-Orient et appelé les parties à faire des efforts en vue de régler le conflit. « Nous exhortons les Israéliens et les Palestiniens à prendre des mesures en vue d’une reprise de négociations directes et substantielles dans le respect des résolutions onusiennes, menant à la solution des deux États, prenant en compte les aspirations légitimes des deux parties, ainsi que les préoccupations sécuritaires d’Israël. »
Des mesures unilatérales, telles que l’annexion de zones des territoires palestiniens occupés, pourraient saper la viabilité de la solution des deux États et accroître l’instabilité régionale, a mis en garde l’Estonie. Préoccupée par l’annonce faite par le Président Mahmoud Abbas de mettre un terme à des accords avec Israël et les Etats-Unis, l’Estonie a appelé l’Autorité palestinienne à reconsidérer cette décision et à respecter les obligations, en particulier sécuritaires, découlant desdits accords. Enfin, elle a rappelé que des négociations directes exigent que les deux parties soient dotées de gouvernements légitimes et démocratiques et dit attendre la tenue d’élections palestiniennes. Nous encourageons toutes les factions palestiniennes à œuvrer en faveur de la réconciliation, afin de leur permettre de répondre aux défis communs, ainsi qu’aux attentes du peuple palestinien, a conclu l’Estonie.