Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité à l’occasion de l’attaque contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de mai, M. Sven Jürgenson (Estonie):
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus énergiques l’attaque perpétrée le 10 mai 2020 contre un convoi de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), à Aguelhoc, au cours de laquelle trois soldats de la paix tchadiens ont été tués et quatre autres blessés.
Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde sympathie et leurs sincères condoléances aux familles des victimes, au Gouvernement tchadien et à la MINUSMA. Ils ont souhaité un prompt et total rétablissement aux blessés et rendu hommage aux soldats de la paix qui risquaient leur vie.
Les membres du Conseil ont demandé au Gouvernement malien d’ouvrir rapidement une enquête sur cette attaque et d’en traduire les auteurs en justice. Ils ont indiqué que les attaques visant des soldats de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre au regard du droit international. Ils ont souligné que le fait de préparer, donner l’ordre de commettre, financer ou mener des attaques contre des soldats de la paix de la MINUSMA constituait un critère d’imposition de sanctions en application de résolutions du Conseil de sécurité.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constituait l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales. Ils ont déclaré que les personnes qui commettaient, organisaient, finançaient ou commanditaient ces actes terroristes inqualifiables devaient être traduits en justice. Ils ont indiqué que les responsables devaient être amenés à répondre de leurs actes et exhorté tous les États à coopérer activement avec toutes les autorités compétentes, conformément aux obligations que leur imposaient le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que tous les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motivations et les auteurs et indépendamment de l’endroit et du moment où ils étaient perpétrés. Ils ont rappelé que tous les États devaient combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies et des autres obligations découlant du droit international, notamment le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, les menaces que les actes de terrorisme faisaient peser sur la paix et la sécurité internationales.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur appui sans réserve au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, à la MINUSMA et aux autres forces de sécurité présentes au Mali et dans la région du Sahel, comme il est indiqué dans la résolution 2480 (2019).
Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par les conditions de sécurité au Mali et par la dimension transnationale de la menace terroriste dans la région du Sahel. Ils ont exhorté les parties maliennes à appliquer intégralement sans plus tarder l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (« l’Accord »). Ils ont indiqué que la mise en œuvre intégrale de l’Accord et l’intensification des efforts visant à surmonter les menaces asymétriques pouvaient contribuer à améliorer les conditions de sécurité dans tout le pays. Ils ont souligné que les mesures prises par la Force conjointe du G5 Sahel pour lutter contre les activités des groupes terroristes et autres groupes criminels organisés contribueraient à sécuriser la région du Sahel.
Les membres du Conseil ont également souligné qu’il importait que la MINUSMA dispose des moyens nécessaires pour s’acquitter de son mandat et promouvoir la sûreté et la sécurité des soldats de la paix des Nations Unies, conformément à la résolution 2480 (2019).
Les membres du Conseil ont déclaré que ces actes odieux n’entameraient pas leur volonté résolue de continuer à appuyer le processus de paix et de réconciliation au Mali.