Le Comité de l’information achève sa session en saluant les efforts du Département de la communication globale pour informer le public de façon fiable et innovante
Le Comité de l’information des Nations Unies a achevé, cet après-midi, sa session de 2020, sous la présidence de M. Omar Hilale (Maroc), qui s’est félicité de voir la Secrétaire générale adjointe à la communication globale mobiliser ses équipes en synergie avec les délégations alors que sévit la pandémie de COVID-19, une crise qui est en même temps une occasion de mieux communiquer.
Cette crise a montré le rôle vital du Département de la communication globale dans la diffusion à l’opinion publique internationale d’informations fiables et fondées sur la science, a relevé M. Oleg Nikolenko (Ukraine), Rapporteur, en présentant le rapport du Comité adopté à l’issue de sa quarante-deuxième session, tenue « virtuellement » du 2 au 4 septembre. Le Département a joué le rôle de contrepoids en contrebalançant la désinformation sur la pandémie, a-t-il souligné.
M. Nikolenko a ajouté que le rapport a notamment mis l’accent sur les grandes orientations stratégiques de la Division de la sensibilisation du public et donné une description des activités menées auprès du public comme l’établissement de partenariats stratégiques durables, l’innovation et l’exploitation de solutions technologiques. C’est ainsi que le Département s’est donné les moyens d’atteindre le public partout dans le monde dans le cadre de collaborations créatives, convaincantes et novatrices, et par des campagnes de communication sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels.
Le rapport souligne aussi le rôle joué par le multilinguisme et le réseau mondial des centres d’information des Nations Unies dans l’information du public sur la pandémie de COVID-19, dans plus de 100 langues, y compris le braille. S’agissant de la fracture numérique, il est noté dans le rapport que la pandémie a accentué le fossé entre les pays. D’où les appels des membres du Comité à octroyer des ressources adéquates aux médias traditionnels. Il est aussi rappelé que les jeunes sont désormais parties prenantes dans la mise en œuvre du mandat de l’ONU. Il faut les informer sur les objectifs de développement durable pour qu’ils puissent les porter au niveau local et participer au maintien de la paix.
Dans sa déclaration de clôture, la Secrétaire générale adjointe à la communication globale, Mme Melissa Fleming, a rappelé que c’était sa première participation au Comité de l’information et de plus, la première session du Comité tenue en mode virtuel. Cette session a montré que le travail de la diplomatie multilatérale n’a pas cessé et ne s’arrêtera pas, a-t-elle relevé. Plus important encore, les résultats de ce travail n’ont pas cessé et, compte tenu des défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui, ont pris une nouvelle urgence. L’ONU, ses États Membres et ses peuples ont besoin aujourd’hui, peut-être plus que jamais, d’un multilatéralisme ciblé et axé sur les résultats, a insisté Mme Fleming.
Le Département de la communication globale veillera à la bonne circulation de l’information au cours de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale, adaptée aux circonstances et aux nouvelles méthodes de travail, afin que les États Membres, les médias et le public puissent suivre les débats ou trouver une couverture des faits saillants, a promis la Secrétaire générale adjointe. Nous veillerons à ce que l’ONU soit décrite comme étant le centre de la diplomatie multilatérale, une source d’informations fiables et une source d’inspiration pour la collaboration et les solutions mondiales.
La Secrétaire générale adjointe a salué l’appréciation du Comité aux initiatives du Département, y compris celles relatives à la pandémie de COVID-19. Citant la Stratégie de communication mondiale, elle a réitéré vouloir démontrer que l’ONU sert tout le monde, et partout. Nous voulons que les gens soient informés de faits fondés sur la science et leur montrer le travail vital de l’ONU en les incitant à s’y intéresser et à agir. Face à la plus grande crise mondiale de l’histoire de l’ONU, nous avons déjà un impact significatif grâce à cette approche, s’est félicitée Mme Fleming. Le succès de la stratégie dépend grandement d’une collaboration harmonieuse entre les différentes branches de notre Département et au sein du Secrétariat, a ajouté la haute fonctionnaire.
La pandémie a démontré la pertinence de nos initiatives de communication de crise axée sur des informations fiables, a encore déclaré Mme Fleming. « Nous avons la responsabilité de contrer la désinformation », a-t-elle revendiqué. Elle a souligné, à cet égard, les mesures prises par le réseau de centres d’information des Nations Unies à travers le monde, et la nécessité de faire venir l’ONU auprès de la population en adaptant et en amplifiant les contenus et les messages. Cela a eu encore plus d’impact grâce au système des coordonnateurs résidents renforcé, a dit la Secrétaire générale adjointe qui a reconnu l’importance de la campagne « Vérifié » dans la lutte contre la désinformation et pour fournir des informations importantes et ciblées à un large éventail de publics et dans autant de langues que possible.
La pandémie a également renforcé l’urgence et mis l’accent sur deux questions cruciales que les délégués ont abordées au cours des débats: les changements climatiques et l’égalité des sexes, a continué Mme Fleming. Des chercheurs aux États-Unis ont mis en évidence que les personnes vivant dans des régions où les niveaux de pollution atmosphérique sont élevés sont les plus susceptibles de mourir de la COVID-19. Si les émissions de combustibles fossiles étaient éliminées, l’espérance de vie mondiale pourrait augmenter de plus de 20 mois, évitant ainsi 5,5 millions de décès par an dans le monde. Elle a promis de continuer de communiquer de façon plus stratégique sur cette question déterminante à notre époque, grâce au travail de l’équipe de communication du laboratoire climatique.
La pandémie, a encore rapporté Mme Fleming, a exacerbé les obstacles considérables auxquels les femmes sont confrontées pour réaliser leurs droits et leur potentiel. Au plus fort de l’intensité de la pandémie, le Département a été fier d’appuyer le lancement de l’initiative « Femmes debout, solidaires pour tous » de la Vice-Secrétaire générale, le 27 avril dernier, avec la participation du Président de l’Éthiopie et des Premiers Ministres de la Barbade et de la Norvège. Le Département de la communication globale continuera de plaider en faveur de l’égalité des sexes, a-t-elle assuré.
Mme Fleming a affirmé qu’elle a entendu les appels à développer davantage de stratégies pour une utilisation plus innovante des médias traditionnels et numériques en promettant d’utiliser les meilleurs moyens pour chaque public. Le Département fera tout son possible pour communiquer dans le plus grand nombre de langues compte tenu des ressources dont il dispose. Paraphrasant le Président du Comité, elle a souligné que des « ressources humaines et financières » doivent être allouées au Département car on ne peut pas avoir un multilatéralisme significatif sans le multilinguisme, on ne peut pas avoir une ONU efficace sans que le public sache ce qu’elle défend et comment elle réagit.
Dans sa conclusion, elle a indiqué que le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, dans le contexte actuel qu’il était impossible de prévoir il y a quelques mois, rappelle qu’une organisation comme l’ONU est nécessaire lorsque les défis mondiaux exigent des solutions. Citant encore le Président du Comité, elle a reconnu que « la pandémie est autant une crise qu’une opportunité ». Il s’agit d’une loupe mettant en évidence les dysfonctionnements des relations internationales et, en même temps, la centralité des Nations Unies. Cette centralité a une composante de communication vitale à laquelle la sagesse de ce Comité parle. En ce soixante-quinzième anniversaire, l’ONU ne veut pas seulement être « célébrée », mais elle veut aussi que soit célébrée l’humanité, en démontrant qu’elle a écouté les opinions des gens à travers le monde.
Il est important d’utiliser la situation actuelle pour faire avancer le Comité de l’information, a conclu M. Hilale avant de s’adresser à la Chef du Département de la communication globale: « Vous méritez davantage d’appui financer et de ressources humaines, car c’est grâce à vous que le monde entier écoute, voit et sait ce que nous faisons. »
Adoption du rapport et des projets de résolution
C’est à l’unanimité que le Comité de l’information a adopté son rapport (A/75/21) chapitre par chapitre, avant de l’adopter dans son intégralité. Si les premiers chapitres ont trait notamment à des questions d’organisation, le chapitre 3 contient le résumé du débat général et l’examen du rapport du Secrétaire général.
Prenant exemple sur l’Assemblée générale qui s’est réunie ce matin en personne pour entériner des projets de résolution adoptés par procédure tacite depuis le début de la pandémie, le délégué de Cuba s’est interrogé sur la nécessité pour le Comité d’en faire de même, arguant que « les réunions virtuelles sont normalement des réunions officieuses ».
Le Secrétariat du Comité, qui avait demandé au préalable leur avis au Bureau des affaires juridiques et au Bureau des affaires de l’Assemblée générale, a répondu que cela ne serait pas nécessaire: le Comité peut décider d’adopter ses textes comme il l’entend et cette façon de procéder par visioconférence a été confirmée comme valable sur le plan juridique. Les décisions et projets de résolution ainsi adoptés seront transmis à la Quatrième Commission de l’Assemblée générale qui devra les adopter, ainsi que le rapport, avant l’adoption finale par l’Assemblée générale elle-même.
Le rapport contenait d’ailleurs deux projets de résolution qui ont également été adoptés à l’unanimité.
Le projet de résolution A, intitulé « Information au service de l’humanité », a fait l’objet d’un processus de négociation « assez long », passant d’une plateforme à l’autre, a dit le facilitateur tout en saluant l’esprit consensuel qui a permis d’aboutir au texte adopté.
Dans ce texte, les pays, les organisations du système des Nations Unies et tous les acteurs concernés sont exhortés à coopérer et à agir ensemble pour réduire les disparités existantes en matière de flux de l’information, notamment en augmentant l’aide au développement. L’accent est mis en particulier sur la nécessité de développer les ressources humaines et techniques indispensables à l’amélioration des systèmes de l’information et de la communication dans les pays en développement. Ce texte vise aussi la liberté des journalistes d’exercer leur métier.
Pour le projet de résolution B, intitulé « Activités et politiques de communication globale des Nations Unies », trois délégations ont fait des observations.
La déléguée du Japon a commenté le paragraphe 12 du dispositif. Elle a noté que la couverture par le Département des mesures, actions et déclarations qui est saluée dans ce dispositif n’inclut pas celle pour laquelle les États Membres avaient des avis divergents. Elle a dès lors indiqué ne pas saluer la communication faite par le Département qui ne tient compte que d’une partie seulement des positions conflictuelles.
La délégation des États-Unis a, quant à elle, expliqué sa position quant aux dispositions faisant référence aux changements climatiques et à la sécurité énergétique: « nous nous sommes retirés de l’Accord de Paris le 4 novembre 2019 », a rappelé le représentant en expliquant avoir agréé au projet de résolution « sans préjudice de la position des États-Unis ». En ce qui concerne les dispositions sur la riposte à la COVID-19, s’il a jugé bon que tous les organes de l’ONU participent à cet effort, il a précisé que les États-Unis ne sont pas favorables à la mention de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le représentant du Chili a dit se dissocier de la partie de la résolution qui a trait à la conférence gouvernementale ayant abouti à l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, même si son pays travaille en ce sens, a-t-il précisé.