dbf201125

Point de presse quotidien du Bureau du porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 25 novembre 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Élimination de la violence contre les femmes

La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est célébrée aujourd’hui.  Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole lors d’un événement virtuel pour marquer la Journée et a déclaré que la crise de la COVID-19 avait davantage exposé la violence à l’égard des femmes et des filles comme une urgence mondiale nécessitant une action urgente.

Il a réitéré son appel à la communauté internationale à œuvrer pour mettre fin une fois pour toutes à cette pandémie fantôme, ajoutant que le monde doit entendre les voix et les expériences des femmes et des filles et prendre en compte leurs besoins, en particulier les survivantes et celles qui font face à des formes multiples et croisées de discrimination.  Dans son message pour la Journée, le Secrétaire général a également appelé à donner la priorité au leadership des femmes pour trouver des solutions et à engager les hommes dans la lutte.

Éthiopie / Secrétaire général

Dans une déclaration publiée la nuit dernière, le Secrétaire général s’est déclaré profondément préoccupé par l’évolution de la situation dans la région du Tigré, en Éthiopie, et dans ses environs.   Alors que l’on signale une éventuelle offensive militaire dans la capitale régionale de Mekele, il exhorte les dirigeants éthiopiens à faire tout leur possible pour protéger les civils, faire respecter les droits de l’homme et assurer l’accès humanitaire pour la fourniture d’une aide indispensable.   Il appelle également à la libre circulation des personnes en quête de sécurité et d’assistance, quelle que soit leur identité ethnique, au-delà des frontières nationales et internationales.

Le Secrétaire général réitère le plein soutien des Nations Unies à l’initiative du Président de l’Union africaine, le Président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, pour faciliter des solutions pacifiques.   Il exhorte toutes les parties à saisir cette occasion pour apaiser les tensions. 

Éthiopie / Humanitaire

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a signalé qu’il continuait de recevoir des informations faisant état de personnes fuyant Mekele en quête de sécurité.

L’OCHA a indiqué que la violence et l’insécurité augmentaient également dans d’autres régions de l’Éthiopie, suite à la relocalisation des forces de sécurité au Tigré, des affrontements et attaques ayant été signalés dans d’autres parties du pays.

On estime que plus de 95 000 personnes sont nouvellement déplacées dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud suite aux affrontements signalés la semaine dernière.  De la nourriture, de l’eau et des abris sont nécessaires de toute urgence dans cette région où la plupart des personnes déplacées vivent à ciel ouvert.

Près de 42 000 personnes ont maintenant franchi la frontière avec le Soudan.

L’ONU, avec ses partenaires, a finalisé son plan de réponse pour les réfugiés qui vise à lever 147 millions de dollars pour venir en aide à 100 000 réfugiés entre novembre et juin de l’année prochaine.

Le Fonds humanitaire pour le Soudan a alloué un montant initial de 425 000 dollars pour couvrir les besoins les plus immédiats, tels que la santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, dans le camp d’Um Raquba, dans l’est du Soudan.

Syrie

L’Envoyée spéciale adjointe pour la Syrie, Mme Khawla Matar, a informé le Conseil de sécurité ce matin.  Elle a annoncé que les préparatifs sont en cours de finalisation pour la quatrième session de l’organe restreint de la Commission constitutionnelle qui se tiendra à Genève du 30 novembre au 4 décembre.  Les coprésidents ont en outre convenu de tenir une cinquième session en janvier 2021. 

Elle a ajouté que la voie constitutionnelle ne peut à elle seule résoudre la crise, et que le travail de la Commission qui est dirigée par les Syriens doit s’accompagner d’une action de renforcement mutuel de la part des Syriens eux-mêmes et des acteurs internationaux sur l’ensemble des questions contenues dans la résolution 2254.

Mme Matar a déclaré que, bien que ne respectant pas le cessez-le-feu national demandé par la résolution 2254, un calme fragile et relatif s’est largement maintenu en Syrie.  Ce calme continue cependant d’être de plus en plus remis en question, ce qui suscite des inquiétudes, a-t-elle ajouté.

Le Coordonnateur adjoint des secours d’urgence par intérim, M. Ramesh Rajasingham, a déclaré au Conseil de sécurité que 6,7 millions de personnes en Syrie sont déplacées et qu’environ un tiers d’entre elles ne disposent pas d’un abri convenable.  Il a estimé que plus de trois millions de personnes dans l’ensemble de la Syrie auront besoin d’aide cet hiver en raison de leurs besoins en abris.

En outre, a-t-il indiqué, on estime que 9,3 millions de personnes en Syrie sont en situation d’insécurité alimentaire, soit 1,4 million de personnes de plus qu’il y a un an et plus qu’à tout autre moment de la crise.  Environ un million d’entre elles sont en situation d’insécurité alimentaire grave -deux fois plus que l’année dernière- et ce chiffre devrait augmenter, a-t-il averti.

Burkina Faso

Suite à des questions soulevées au sujet des élections au Burkina Faso, le porte-parole adjoint a déclaré que le Secrétaire général félicitait le peuple et le Gouvernement du Burkina Faso pour la tenue pacifique et opportune des élections du 22 novembre, malgré les énormes problèmes de sécurité dans certaines parties du pays.

Le Secrétaire général exhorte toutes les parties à préserver l’atmosphère de paix et de respect qui a caractérisé le processus.  Il exhorte toutes les parties à continuer de respecter le Code de conduite et à permettre au processus de se poursuivre jusqu’à sa conclusion.  Il appelle toutes les parties prenantes à répondre aux différences ou préoccupations qu’elles pourraient avoir par des moyens juridiques.

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Mohamed Ibn Chambas, en collaboration avec le coordonnateur résident, est sur le terrain pour intervenir auprès des parties prenantes nationales afin de faciliter le dialogue.  L’ONU reste déterminée à soutenir le Burkina Faso et M. Chambas collabore étroitement avec l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et d’autres partenaires pour soutenir le processus électoral.

République centrafricaine

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a organisé un atelier de formation à l’éducation civique de quatre jours à l’intention des dirigeants des organisations de la société civile qui dialogueront avec l’électorat à l’approche des élections du 27 décembre.

L’atelier, intitulé « Projet d’appui au processus électoral », a réuni 80 participants de 27 organisations de la société civile, qui à leur tour organiseront une formation électorale au sein de leurs organisations et seront déployés sur le terrain pour sensibiliser le public au processus électoral.  La formation, qui s’est terminée hier, s’est déroulée en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et conformément au mandat de la Mission de coordonner l’assistance électorale internationale.  

Aujourd’hui, la MINUSCA s’est déclarée préoccupée par l’augmentation des tensions dans le pays.  La Mission a appelé les Centrafricains à considérer les élections comme une occasion de consolider le processus démocratique et de trouver des solutions durables à la crise.

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSCA, M. Mankeur Ndiaye, continue d’utiliser ses bons offices et de promouvoir un dialogue inclusif entre les acteurs politiques, afin d’apaiser les tensions.  La MINUSCA a également réaffirmé qu’elle s’acquitterait pleinement de son mandat de protection de la population et des institutions civiles.

Samoa

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, les équipes de l’ONU du monde entier font la promotion de la campagne « 16 jours d’activisme contre la violence sexiste ».  Dans plusieurs pays, certains bâtiments emblématiques sont éclairés en orange pour sensibiliser le public.

Dans le Pacifique, l’équipe de l’ONU à Samoa, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Simona Marinescu, s’est jointe aux autorités et aux organisations de la société civile pour l’initiative conjointe Union européenne-ONU Spotlight visant à s’attaquer au problème urgent de la violence à l’égard des femmes.

Selon les chiffres officiels, avant la pandémie de COVID-19, 86% des femmes de Samoa avaient subi une forme de violence et la moitié de toutes les femmes âgées de 15 à 49 ans auraient été victimes de violence physique.

L’ONU et ses partenaires sont également préoccupés par le fait que, au cours du seul mois dernier, plus de 90% des enfants âgés de 1 à 14 ans ont subi une agression physique ou psychologique de la part de leurs aidants.

L’initiative Spotlight aide à résoudre le problème au niveau communautaire.  Les comités de sécurité du village comprennent désormais les comités des chefs, des églises et des femmes.  La campagne « 16 jours de guérison » de Samoa commence aujourd’hui et sera diffusée aux niveaux national et régional.

HCR / COVID-19

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a averti aujourd’hui que l’une des conséquences de la pandémie se manifeste en une nouvelle vague de violence contre les femmes et les filles qui sont réfugiées, déplacées ou apatrides.

Le Groupe mondial de la protection, dirigé par le HCR, a signalé une augmentation de la violence sexiste dans au moins 27 pays.  La vente ou l’échange de rapports sexuels en tant que mécanisme d’adaptation économique a également été signalé dans au moins 20 pays.

Les participants à l’évaluation ont fait état d’une augmentation de la violence entre partenaires intimes, résultant de tensions liées aux mesures de confinement, aux restrictions de mouvement et à des difficultés financières.  Le HCR est également alarmé par les risques accrus de mariages d’enfants et de mariages forcés.

Faisant écho au thème de cette année pour les 16 jours d’activisme, le HCR exhorte les donateurs à préserver et à renforcer les services essentiels de prévention et d’intervention.

VIH / Enfants

L’UNICEF a publié aujourd’hui un rapport qui indique que 320 000 enfants et adolescents de moins de 20 ans ont été infectés par le VIH en 2019, ce qui représente environ 1 toutes les 100 secondes, portant le nombre total d’enfants vivant avec le VIH à 2,8 millions.

Le rapport avertit que les enfants sont laissés pour compte dans la lutte contre le VIH.  En 2019, un peu plus de la moitié des enfants dans le monde avaient accès à des traitements vitaux.  Près de 110 000 enfants sont morts du sida cette année-là.

Nomination

Suite à la recommandation du Secrétaire général, après consultation avec les États Membres, l’Assemblée générale a reconduit M. Filippo Grandi, de l’Italie, au poste de Haut-Commissaire pour les réfugiés pour un nouveau mandat de deux ans et demi commençant le 1er janvier 2021 et se terminant le 30 Juin 2023.

Si le Secrétaire général avait l’intention de demander à l’Assemblée générale d’élire M. Grandi pour un nouveau mandat de cinq ans, M. Grandi était disposé, pour des raisons personnelles, à accepter un mandat plus court.  M. Grandi exerce actuellement un premier mandat de cinq ans en tant que Haut-Commissaire du HCR.

Contributions financières

Madagascar et Oman ont versé la totalité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU; amenant à 135 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.