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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 17 novembre 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Éthiopie

Nos collègues humanitaires et leurs partenaires continuent d’appeler à la protection des civils, au respect du droit international humanitaire et aux moyens d’évaluer les besoins et veiller à ce que l’aide continue d’atteindre les zones touchées par le conflit en Éthiopie.

Les routes vers la région du Tigré restent bloquées et nos partenaires préviennent que les approvisionnements seront bientôt épuisés, exposant des millions de personnes à l’insécurité alimentaire et aux maladies.

Les partenaires de l’ONU ont finalisé un plan de préparation et d’intervention humanitaire visant près de deux millions de personnes dans les régions du Tigré, de l’Afar et de l’Amhara d’ici à janvier 2021.

Les coordonnateurs résidents des Nations Unies et leurs équipes dans la Corne de l’Afrique sont profondément préoccupés par la situation en Éthiopie et réitèrent l’appel lancé ce mois-ci par le Secrétaire général pour désamorcer les tensions.

Nos équipes des Nations Unies dans quatre pays -l’Éthiopie, l’Érythrée, le Soudan et Djibouti- travaillent avec les autorités pour répondre aux besoins des personnes les plus touchées.

En Éthiopie, l’équipe des Nations Unies est particulièrement préoccupée par le sort de certains des foyers les plus vulnérables du Tigré.  Elle est également préoccupée par la circulation des personnes et le risque que cela comporte pour la propagation de la COVID-19.  Depuis le début du conflit, tous les systèmes de surveillance sont en panne, faute de communication et d’accès aux établissements de santé.

Éthiopie / Réfugiés

En Éthiopie, nos collègues du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont averti aujourd’hui qu’une crise humanitaire de grande ampleur est en cours, des milliers de réfugiés fuyant chaque jour les combats dans le Tigré pour chercher la sécurité dans l’est du Soudan.

Le HCR affirme qu’un tel afflux n’a pas été vu depuis deux décennies dans cette partie du pays.

Les personnes traversent la frontière au rythme de 4 000 par jour depuis le 10 novembre, submergeant rapidement la réponse humanitaire sur le terrain.  Le HCR indique que plus de 27 000 personnes sont maintenant entrées au Soudan.

Les agences des Nations Unies, avec nos partenaires, soutiennent la réponse du Gouvernement soudanais.  Nous fournissons de l’eau potable et d’autres mesures d’hygiène, tandis que le Programme alimentaire mondial (PAM) apporte de la nourriture et des biscuits riches en protéines.

Le HCR demande que davantage de sites soient identifiés pour réinstaller les réfugiés loin de la frontière et leur permettre d’accéder à l’aide et aux services.

Secrétaire général / G20

Avant le sommet virtuel du G20 qui se tiendra ce week-end, les 21 et 22 novembre, le Secrétaire général a écrit une lettre à tous ses membres.

Dans cette lettre, il écrit que la pandémie de COVID-19 a dévoilé les fragilités systémiques de nos sociétés, de notre système économique mondial et des cadres qui régissent le système international.

Le Secrétaire général dit que la réponse rapide du G20 a été cruciale pour atténuer les retombées sociales et économiques de la pandémie.  Mais il souligne que le G20 doit désormais renforcer son ambition et adopter des mesures plus audacieuses pour permettre aux pays en développement de répondre efficacement à la crise et de faire en sorte que la récession mondiale ne devienne pas une dépression mondiale.

Le Secrétaire général note également dans sa lettre que le monde a besoin d’un leadership sans précédent, uni dans sa quête pour faire face à la crise et mieux se relever.

Nous réussirons, a-t-il dit, si nous coopérons pour faire face à l’urgence actuelle; pour stabiliser les économies; pour redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD); et pour aligner la reprise post pandémie sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur le climat.

Vice-Secrétaire générale / Nigéria

La Vice-Secrétaire générale est de retour au Nigéria aujourd’hui.  Ce matin, elle a rencontré le Ministre des affaires féminines et participé à une manifestation visant à lancer le centre opérationnel national et le tableau de bord de données pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles au Nigéria.

Le nouveau programme, soutenu par l’ONU, introduit une plateforme innovante de gestion et de visualisation des données, qui utilise la technologie pour permettre au Gouvernement, aux décideurs et aux gestionnaires de programme de visualiser et d’analyser les données sur la violence sexiste.

Après le lancement, Mme Amina Mohammed a rencontré l’équipe présidentielle spéciale en charge de la COVID-19 et rejoint virtuellement le Forum des gouverneurs nigérians.  Elle a eu des échanges avec les Ministres de la jeunesse et des affaires féminines, ainsi qu’avec de jeunes leaders et des représentants d’organisations de la jeunesse pour rechercher des solutions concrètes à certains des plus grands défis du Nigéria.

Mme Mohammed s’est également jointe au Secrétaire général et à l’Envoyé pour la jeunesse lors d’un événement pour rencontrer la classe 2020 des jeunes leaders pour les objectifs de développement durable.

Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) 

Et en ce qui concerne l’Afrique de l’Ouest, le Chef humanitaire de l’ONU, Mark Lowcock, a alloué aujourd’hui 100 millions de dollars du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) des Nations Unies pour aider les populations à se nourrir dans les pays les plus exposés à la faim croissante en raison des conflits, du déclin économique, des changements climatiques et de la COVID-19.  Il s’agit notamment du Burkina Faso, de la République démocratique du Congo, du Nigéria, du Soudan du Sud, du Yémen et de l’Afghanistan.  Chacun recevra une part de 80 millions de dollars.

Un montant supplémentaire de 20 millions de dollars a été réservé pour financer des mesures anticipées de lutte contre la faim en Éthiopie, où les sécheresses pourraient aggraver une situation déjà fragile.

Nos collègues humanitaires préviennent que sans action immédiate, la famine pourrait se concrétiser dans les mois à venir dans certaines parties du Burkina Faso, du nord-est du Nigéria, du Soudan du Sud et du Yémen.  Ce serait la première fois depuis 2017 que la famine serait déclarée dans certaines parties du Soudan du Sud. 

L’allocation de 80 millions de dollars du CERF sera distribuée dans chaque pays au moyen de programmes en espèces et en bons d’achat.  Elle ciblera les plus vulnérables – en particulier les femmes et les filles, et les personnes handicapées.

Conseil de sécurité

Ce matin, les membres du Conseil de sécurité se sont réunis en personne.  Ils ont tenu une courte réunion ouverte sur la situation au Mali. 

Le Conseil de sécurité a ensuite tenu une séance de consultations sur le rapport 1701 concernant le Liban.  Cette séance devait être suivie d’une prise de participation de l’Ambassadeur Christoph Heusgen, Représentant permanent de l’Allemagne auprès des Nations Unies.

Maintien de la paix

L’Opération hybride de l’Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) indique aujourd’hui avoir mené deux forums de dialogue dans les villages de Khartoum Jadid et Korgul au Darfour-Nord.  L’objectif était d’aider à prévenir les tensions entre les agriculteurs et les éleveurs pendant la saison des récoltes qui est en cours.

Environ 95 participants, dont 35 femmes, ont assisté aux deux forums, auxquels ont participé des leaders communautaires et traditionnels.  Depuis 2018, la MINUAD a lancé des forums de dialogue similaires pour réunir les parties, en collaboration avec les dirigeants locaux et les autorités.

Pendant ce temps, au Soudan du Sud, la Mission des Nations Unies dans le pays (MINUSS) a organisé un forum de trois jours à Bentiu, dans l’État de l’Unité, pour réunir les femmes afin de favoriser le dialogue sur les moyens d’atteindre les 35% de représentation de femmes à tous les niveaux de gouvernance et de prise de décisions, comme le prévoit l’Accord de paix revitalisé signé par les parties au conflit en 2018. 

Le forum a été organisé en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Institut de leadership de l’Université de Djouba.

Libye

La Représentante spéciale par intérim pour la Libye, Stephanie Williams, a assisté à une réunion organisée par la Compagnie pétrolière de Syrte à Marsa Brega.  La réunion a réuni le Président de la Compagnie pétrolière nationale et les commandants des gardes des installations pétrolières des régions de l’est et de l’ouest.  

Cette réunion, la première du genre, s’inscrit dans le cadre des efforts visant à unifier et restructurer les gardes des installations pétrolières et à former une nouvelle force de protection des installations pétrolières, comme le stipule l’accord de cessez-le-feu signé à Genève le mois dernier.

Après la réunion, Mme Williams a salué le dévouement des employés de la Compagnie pétrolière nationale qui travaillent sans relâche et dans des circonstances difficiles pour assurer la production de pétrole pour le peuple libyen.   

COVID-19 / Feuille de route de la recherche 

Un nouveau rapport fournit des suggestions sur la façon de s’attaquer immédiatement aux conséquences sanitaires, humanitaires et socioéconomiques complexes de la pandémie de COVID-19 tout en stimulant les efforts de relèvement rapide. 

La nouvelle feuille de route de la recherche pour la reprise post-COVID-19 encourage une recherche ciblée en vue de formuler des réponses axées sur les données qui se concentrent en particulier sur les besoins des personnes laissées pour compte. 

Dans le rapport, Amina Mohammed, Vice-Secrétaire générale, estime que nous avons une occasion historique de changement, pour faire des choix macroéconomiques et adopter des politiques budgétaires qui soient favorables aux pauvres et qui placent les droits des peuples au centre de la reprise.  

COVID-19 / Sri Lanka 

L’équipe des Nations Unies à Sri Lanka, qui est dirigée par la Coordonnatrice résidente Hanaa Singer, contribue à répondre à la crise avec ses partenaires, sur les fronts de la santé, dans le domaine socioéconomique et dans les communications sur les risques.  

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fourni 100 000 kits de dépistage rapide et près de 600 lits d’hôpitaux.  Elle a également aidé à rénover neuf hôpitaux locaux pour renforcer les capacités cliniques.  Pour sa part, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fourni à l’aéroport des équipements pour le dépistage.  

De leur côté, l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance) et l’OMS travaillent avec les autorités et les organisations locales de la société civile pour développer des campagnes de communication dans les langues locales afin de lutter contre la désinformation et prévenir la propagation du virus.  En outre, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) travaillent ensemble pour produire du contenu destiné à lutter contre la violence sexiste et à promouvoir les droits des personnes âgées pendant le confinement.

Forum sur la gouvernance de l’Internet 

Le Secrétaire général interviendra aujourd’hui, par message vidéo préenregistré, à la clôture du Forum annuel sur la gouvernance de l’Internet, pour souligner que les technologies numériques sont devenues essentielles pendant la pandémie, car elles aident de nombreuses personnes à continuer à faire leur travail.  Toutefois, la fracture numérique signifie que ceux qui n’ont pas accès à la technologie numérique –c’est-à-dire près de la moitié du monde– n’ont pas la possibilité d’étudier, de communiquer, de commercer, de faire des achats, de travailler et de participer à une grande partie de la vie moderne.  

Le Secrétaire général insistera sur la nécessité de mettre la technologie numérique au service de ceux qui en ont le plus besoin: les personnes vulnérables, les marginalisés, les personnes vivant dans la pauvreté et les personnes victimes de discriminations de toutes sortes.  Il exhortera les gouvernements à s’assurer que leurs plans d’intervention et de relance visent notamment à garantir une plus grande connectivité numérique d’une manière abordable, sûre et inclusive.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.