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DBF200520

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 20 mai 2020

                             (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

COVID-19/Afrique

Dans une nouvelle note d’orientation sur l’impact de la COVID-19 sur le continent africain, le Secrétaire général met en exergue la rapide réponse du continent à la pandémie mais appelle aussi à une solidarité mondiale avec les Africains dès à présent pour mieux se rétablir.  

Dans un message vidéo enregistré à l’occasion de la publication de la note, M. António Guterres a déclaré que beaucoup de pays africains ont agi rapidement pour intensifier la coordination régionale, déployer les agents sanitaires et appliquer des mesures de quarantaine, de confinements et de fermeture des frontières.   

Ils ont aussi appris des expériences de la lutte contre le VIH/sida et l’Ebola pour démentir les rumeurs et vaincre la défiance envers les gouvernements, les forces de sécurité et les agents sanitaires.   Toutefois, en dépit de ces efforts, la pandémie menace les progrès réalisés sur le continent et aggrave les inégalités de longue date.  

Le Secrétaire général a demandé une action internationale pour renforcer les systèmes de santé de l’Afrique, préserver les chaînes d’approvisionnement alimentaires, éviter une crise financière, appuyer l’éduction, protéger l’emploi, préserver les ménages et les entreprises et amortir les pertes de revenus et de recettes d’exportation du continent.  

Il a aussi souligné que les pays africains devraient avoir un accès rapide, égal et abordable à un éventuel vaccin et traitement.   Ceux-ci doivent être considérés comme un bien public mondial.   Stopper la pandémie en Afrique est essentiel pour l’arrêter dans le monde.  

Africa Dialogue 

Ce matin, à l’ouverture de l’Africa Dialogue, le Secrétaire général a réitéré la solidarité de l’ONU avec les pays africains au moment où ils affrontent le nouveau coronavirus.

Il a salué le soutien de l’Afrique à son appel pour un cessez-le-feu mondial, mais a prévenu que la pandémie mine la capacité à soutenir les efforts de paix et de sécurité sur le continent.   

Mon message à la communauté internationale est que l’incapacité à répondre rapidement et convenablement pourrait anéantir les progrès pour Faire taire les armes d’ici 2020 et réaliser les Objectifs de développement durable ainsi que l’Agenda 2063 de l’Afrique.  

Il a indiqué que l’autonomisation des jeunes et les femmes doivent jouer un rôle central dans les processus de paix, tout comme elles doivent figurer au cœur de tout aspect de la réponse à la COVID-19.  

Ce n’est encore que le début de la pandémie en Afrique et les perturbations pourraient s’intensifier rapidement, a conclu M. Guterres qui a renouvelé son appel à la solidarité mondiale avec tous les pays africains. 

Afrique

Dans une déclaration commune après le lancement de la note d’orientation du Secrétaire général sur l’Afrique, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michèle Bachelet, et le Président de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, M. Solomon Dersso, ont demandé des mesures urgentes pour atténuer l’impact de la pandémie.  

Les deux responsables ont dit que si les mesures pour réduire les déplacements et augmenter la distanciation sociale étaient essentielles dans la lutte contre le virus, elles ont des impacts dramatiques sur les populations, notamment sur celles qui dépendent de revenus journaliers pour leur survie.  

Ils ont également souligné l’importance de préserver les libertés d’association, d’opinion et d’expression ainsi que l’accès à l’information pendant cette période.   Ils ont réitéré l’appel du Secrétaire général pour un accès équitable aux diagnostics, aux traitements et aux vaccins contre la COVID-19.  

Conseil économique et social  

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, a lancé, aujourd’hui, le rapport du nouveau Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD) en tant que Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable.  Ce lancement faisait partie du débat virtuel consacré aux activités opérationnelles du Conseil économique et social (ECOSOC).   

Mme Mohammed a déclaré que la crise humaine causée par la pandémie est un rappel de la nécessité d’avancer plus vite et plus loin pour réaliser les Objectifs de développement durable.   Elle a ajouté que le moment est venu pour une plus forte coordination, engageant les gouvernements et la société civile à travailler ensemble afin de répondre aux effets dévastateurs du virus et bien se rétablir. 

Elle a expliqué que le rapport donne une vue d’ensemble de toutes les activités et les principaux résultats de l’ensemble du système des coordonnateurs résidents.   

Dans l’esprit de transparence de la réforme du Secrétaire général, un nouveau site internet a été lancé aujourd’hui pour mieux suivre le Special Purpose Trust Fund qui est l’épine dorsale financière du système de coordination de l’ONU. Il sera désormais possible de savoir d’où provient l’argent et dans quel pays il est versé. 

Développement humain

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a déclaré aujourd’hui que l’indice de développement humain mondial, qui mesure conjointement l’éducation, la santé et le niveau de vie, devrait décliner cette année pour la première fois depuis la création du concept en 1990. 

Le PNUD a indiqué que le monde a connu de nombreuses situations de crises au cours des 30 dernières années, mais que les gains de développement ont continué de progresser.   La COVID-19 pourrait modifier cette tendance.  

COVID-19/Malnutrition infantile

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a dit aujourd’hui qu’en raison de la COVID-19, 10 millions d’enfants supplémentaires pourraient souffrir de malnutrition aigüe.   Le PAM estime que le nombre de jeunes enfants souffrant de cette forme mortelle de sous-nutrition pourrait s’accroître de 20% à cause de la pandémie.   

Le PAM travaille avec les gouvernements pour surveiller les populations vulnérables au virus et pour adapter l’aide alimentaire là où c’est nécessaire.   Le Programme œuvre également pour veiller à ce que la production d’aliments nutritionnels spécialisés ne soit pas interrompue durant cette période de restrictions commerciales. 

Conseil de sécurité/Moyen-Orient

Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, est intervenu ce matin devant le Conseil de sécurité.  Il a averti que la menace persistante d’annexion par Israël de certaines parties de la Cisjordanie constituerait une grave violation du droit international,  porterait un coup dévastateur à la solution des deux États, fermerait la porte à une reprise des négociations et menacerait les efforts visant à faire avancer la paix régionale et les efforts plus larges pour maintenir la paix et la sécurité internationales.  

Il a indiqué avoir pris note de l’annonce faite hier soir par les dirigeants palestiniens qu’ils se considéraient exonérés « de tous les accords et arrangements avec les gouvernements américain et israélien et de toutes les obligations basées sur ces accords et arrangements, y compris les accords de sécurité. »  

M. Mladenov a dit aux membres du Conseil que quelles que soient nos évaluations individuelles de la réaction palestinienne à la menace d’annexion par Israël, une chose est certaine: il s’agit d’un appel à l’aide désespéré.   C’est un appel immédiat à l’action.    

Il a ajouté qu’il devait rencontrer le Premier Ministre palestinien, demain, pour obtenir plus de détails sur la décision.    

M. Mladenov a demandé aux membres du Conseil de se joindre au Secrétaire général dans son appel contre les mesures unilatérales qui entravent les efforts diplomatiques actuels, afin de créer les conditions permettant de ramener Israéliens et Palestiniens à la table de négociation.    

Il a indiqué qu’Israël doit abandonner ses menaces d’annexion et que les dirigeants palestiniens doivent reprendre le dialogue avec tous les membres du Quatuor.  

Dans l’après-midi, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, a informé le Conseil sur la situation Venezuela.   

Soudan du Sud 

Au Soudan du Sud, les Casques bleus se trouvent à Pieri, dans le nord de l’État de Jonglei suite à des informations indiquant que de nombreuses personnes ont été tuées et blessées lors d’affrontements intercommunautaires ce week-end.  Les soldats de la paix n’ont pas pu arrêter un bilan en raison d’informations contradictoires, mais l’équipe de pays a pu parler directement aux familles des personnes tuées, blessées ou contraintes de quitter leurs habitations.  De nombreuses huttes ont été réduites en cendres. 

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) explique que la violence est alimentée par les difficultés économiques dues aux inondations dévastatrices qui ont emporté de nombreuses maisons et tué des milliers de têtes de bétail.  La MINUSS ajoute que ceux qui participent aux affrontements sont enhardis par le fait que le Gouvernement n’a pas nommé de gouverneurs locaux. 

Ces derniers mois, afin de prévenir la violence intercommunautaire, la MINUSS a réuni les groupes belligérants en vue de restaurer la réconciliation et consolider la paix.  Les restrictions de déplacement et les mesures de précaution imposées en raison de la COVID-19 ont néanmoins fait achopper ces pourparlers. 

Un membre du personnel de Médecins Sans Frontières (MSF) et deux membres d’autres organisations humanitaires ont été tués le 16 mai pendant ces mêmes affrontements.  Le Coordonnateur de l’action humanitaire pour le Soudan du Sud, M. Alain Noudéhou, a fermement condamné cette tuerie et appelé le Gouvernement, les parties et les communautés à accroître leurs efforts afin de protéger les agents humanitaires qui prennent de grands risques pour apporter une aide vitale aux personnes les plus vulnérables dans le pays. 

Cyclone Amphan 

Le super cyclone Amphan a frappé l’Inde aujourd’hui le long de sa frontière avec le Bangladesh.  Les équipes de l’ONU sur le terrain continuent de travailler avec le Gouvernement du Bangladesh pour une bonne préparation et soutenir les personnes dans le besoin. 

Compte tenu de la pandémie actuelle, ce soutien comprend la distribution d’équipements de protection individuelle, de désinfectants et autres matériels dans les abris d’évacuation.  Pour réduire le contact de personne à personne lors de la livraison de l’aide, des distributions en espèces électroniques seront utilisées. 

Avec ses partenaires, l’ONU mobilise plus de 1 700 équipes de santé mobiles et prépare des livraisons alimentaires d’urgence. 

Le super cyclone se dirige vers l’ouest en direction de l’Inde.  Près de huit millions de personnes au Bangladesh restent néanmoins en danger.  Le Gouvernement du Bangladesh a évacué plus de 1,8 million de personnes dans les zones à haut risque. 

COVID-19/Kenya 

Au Kenya, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), d’autres agences humanitaires et le Gouvernement renforcent leur riposte à la COVID-19, alors que, selon les autorités, deux personnes ont été testées positives dans le camp de réfugiés de Dadaab. 

À Dadaab, des centres d’isolement et de quarantaine, dotés de près de 1 000 lits, ont été construits, tandis que 125 points de lavage de mains ont été installés dans des sites de distribution alimentaire, des écoles et des marchés. 

Le HCR, le Programme alimentaire mondial (PAM) et leurs partenaires ont doublé leurs fournitures de rations de produits alimentaires et de produits d’hygiène, tels que du savon et des jerrycans, afin d’éviter les grands rassemblements et les files d’attente.  À ce jour, le plan de réponse à la COVID-19 du HCR a reçu 31% des 745 millions de dollars nécessaires pour venir en aide aux réfugiés touchés par le virus. 

COVID-19/Arménie 

En Arménie, qui compte plus de 5 000 cas de COVID-19, l’équipe de pays de l’ONU, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Shombi Sharp, appuie la riposte du Gouvernement face à la pandémie. 

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) apporte une aide directe au Ministère de la santé et fournit des équipements de protection individuelle, des kits de dépistage et d’autres articles.  Les experts de l’ONU s’assurent que les laboratoires, les hôpitaux et autres centres médicaux sont en mesure de répondre à la pandémie. 

En vue d’assurer une continuité pédagogique, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et l’UNICEF ont fourni des ordinateurs au Ministère de l’éducation afin que les enfants vulnérables puissent accéder à un enseignement à distance.  L’UNICEF travaille également avec le Gouvernement à la formation des enseignants et à l’octroi de conseils.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) aide à la formation au télétravail de jeunes vivant dans des communautés où des emplois ont été perdus en raison de la COVID-19, tandis que le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) accroît son soutien aux réfugiés grâce à des enseignements linguistiques en ligne et un soutien psychosocial.  Le HCR et ses partenaires distribuent également une aide en espèces aux réfugiés et demandeurs d’asile.  L’équipe aide en outre à la distribution de fournitures à quelque 1 600 personnes âgées vivant seules dans des villages reculés. 

Journée mondiale des abeilles

La Journée mondiale des abeilles est célébrée aujourd’hui.  L’accent est mis cette année sur les bonnes pratiques adoptées par les apiculteurs pour soutenir leurs moyens de subsistance et fournir des produits de qualité.  La pandémie de COVID-19 a eu des conséquences indéniables sur le secteur apicole, en affectant la production, le marché et, par conséquent, les moyens de subsistance des apiculteurs. 

Les abeilles et autres pollinisateurs, tels que les papillons, les chauves-souris et les colibris, sont de plus en plus menacés par les activités humaines. 

Sur son compte Twitter, la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, a rappelé que les abeilles comptent parmi nos plus petits héros de l’action climatique.  Elle a ajouté qu’une grande variété de plantes indispensables à la bonne santé de la planète dépendent des abeilles, sans parler naturellement de toutes les personnes qui dépendent de la pollinisation pour leur propre subsistance. 

Pour marquer la journée, un événement virtuel -sous le thème Bee Engaged (Soyez engagés)- mettra en évidence la pertinence des savoirs traditionnels liés à l’apiculture, l’utilisation de produits et services dérivés des abeilles, ainsi que leur importance dans la réalisation des Objectifs de développement durable. 

Journée internationale de la diversité biologique

Ce vendredi est la Journée internationale de la diversité biologique.  Le thème de cette année est « Nos solutions sont dans la nature ».  Dans son message, le Secrétaire général a déclaré que la conservation et la gestion durable de la biodiversité sont nécessaires pour atténuer les perturbations climatiques, garantir la sécurité hydrique et alimentaire et même prévenir les pandémies.  La COVID-19, a-t-il dit, a montré combien la santé humaine est intimement liée à notre relation avec le monde naturel. 

Invité du point presse 

Demain matin, à 9 h 30, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, et le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Mark Lowcock, lanceront un appel révisé en vue de répondre à la crise des criquets pèlerins. 

La FAO a en effet amendé l’appel initial, pour lequel 131 millions de dollars ont été promis, afin de répondre aux menaces et besoins croissants en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Ouest, en plus de ceux dans la Corne de l’Afrique.  Près de 311 millions de dollars sont désormais nécessaires pour mener une lutte antiacridienne sur 3,2 millions d’hectares et fournir des moyens de subsistance à 313 000 ménages.  M. Keith Cressman, responsable de la FAO sur ces sujets, sera l’invité du point de presse. 

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